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mot, tout état pathologique de ces parties. Enfin le sarcocèle se remarque chez les animaux morveux et farcineux.

Le sarcocèle se développe lentement, insensiblement, et il peut même exister depuis longtemps sans que les conducteurs des animaux s’en aperçoivent, parce que la tumeur est d’abord peu volumineuse et qu’ensuite la douleur locale qu’éprouve l’animal est presque nulle. Mais après quelques mois et quelquefois plusieurs années, la tumeur devient perceptible aux yeux ; elle est ovoïde ou sphéroïdale, très-pesante, chaude, mais sans fluctuation et sans changement à la peau. Bientôt la forme du testicule disparaît, la tumeur augmente considérablement de volume et se transforme en une masse irrégulière et bosselée. D’abord douloureuse et indolente, cette tumeur exerce seulement, par son poids, des tiraillements pénibles sur le cordon testiculaire qui, à son tour, s’engorge, s’endureit, s’altère, et la tumeur s’étend successivement, de bas en haut, jusque dans l’ubdomen. I.a peau du scrotum est tendue, douloureuse et chaude. Enfin, il arrive un moment où les mouvements sont gênés ; l’animal traîne le membre postérieur du côté où se trouve la tumeur et boite d’autant plus que cette dernière est plus développée. Les enveloppes testiculaires participent aussi à la même altération, et, après un temps variable, le scrotum s’irrite, contracte des adhérences avec les bosselures du testicule et s’ulcère quelquefois.

Lorsque le sarcocèle prend un caractère cancéreux, ce qui arrive plus souvent dans le chien que dans le cheval, le testicule, qui est d’abord dur, se ramollit en une bouillie grisâtre, homogène et presque liquide ; des foyers se forment, s’ouvrent, établissent de3 ulcères qui laissent écouler une sanie ichoreuse. Puis les animaux s’affaiblissent, ne peuvent plus travailler, deviennent paresseux, perdent l’appétit et digèrent mal. Bientôt la fièvre hectique se déclare, les animaux tombent dans le marasme et meurent.

Le sarcocèle se complique quelquefois d’hydrocèle, qui provient alors de l’irritation propagée du testicule à la membrane séreuse qui l’enveloppe. La présence du liquide dans la tunique vaginale rend le diagnostic plus obscur, il faut, dans ce cas, avoir égard a, la pesanteur de la tumeur, à sa forme, à sa dureté, aux douleurs dont elle est le siège.

Quant au pronostic, il est d’autant plus grave que la maladie est plus ancienne, la tumeur plus volumineuse, l’animal plus affaibli. Enfin cette maladie est d’autant plus dangereuse que, pur sa nature ou ses suites, elle est susceptible de passer à l’état de cancer.

Lorsque la tumeur est récente, on peut essayer d’en obtenir la résolution par l’usage combiné de moyens internes et externes, par des évacuations sanguines locales, par les fomentations et les fumigations émollientes, les onctions d’onguent popuiéum et l’usage du suspensoir si la tumeur a un certain poids. Mais si ces moyens, mis en usage pendant un certain temps, ne promettent pas de succès, il est prudent de recourir sur-lechamp à la castration qui, plus tard, peut devenir impraticable. Cette opération doit être faite à teslicule couvert, parce que souvent il y a des adhérences entre les corps glanduleux et ses enveloppes. On place les cassots ou une ligature, suivant le mode qu’on croit devoir suivre, au-dessus du sarcocèle, ce qui toutefois n’est praticable qu’autant que la lésion n’occupe qu’une petite partie du cordon. Cette opération peut être suivie d’hémorragie ou de hernie. L’hémorragie est presque inévitable en raison du développement considérable qu’ont acquis les vaisseaux spermatiqites ; quant à la hernie, on ne peut y remédier que par la réduction ; mais, dans ce cas, elle est rarement suivie de succès.

SARCOCÉPHALE s. in. (sar-ko-sé-fa-ledu préf. sarco, et du gr. kephalê, tète). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, tribu des gai déniées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’Afrique tropicale.

SARCOCHILEs, m. (sar-ko-ki-le — du préf. sarco, et du gr. cheilos, lèvre). Bot. Genre de plantes, de la famille des orchidées, tribu des vandées, dont l’espèce type croit en Australie,

SARCOCH1TON s. m. (sar-ko-ki-ton — du préf. sarco, et du gr. chilân, tunique). Zooph. Genre de polypiers charnus, dont l’espèce type vit sur les fucus.

SARCOCOLLE s. m. (sar-ko-ko-Ie — du préf. sarco, et de colle). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des pénéacées, dont l’espèce type croît au Cap de Bonne-Espérance. Il On dit aussi sarcocolliiîr.

— s. f. Chim. Matière végétale qui tient le milieu entre la gomme et lu gélatine.

— Encycl. Bot. On désigne sous le nom de sarcocolle ou sarcocollier un genre d’arbrisseaux rangés autrefois dans le genre pénée, mais qu’on en a détachés pour en faire un genre nouveau. La principale espèce, ou du mains la pli.s anciennement connue, celle à laquelle on a longtemps attribué, k tort ou à raison, la production exclusive de la sarcocolte, est le sarcocollier commun ou proprement dit ; c’est un arbrisseau de 1 mètre

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au plus, à rameaux alternes, portant des feuilles nombreuses, sessiles, petites, ovales ou un peu arrondies, entières, glabres, opposées et imbriquées sur quatre rangs ; les fleurs sont sessiles et groupées en petits fascicules terminaux ; le fruit est une capsule tétragone, k quatre valves, à quatre loges, dont chacune renferme deux graines ; cette espèce croît au Cap de Bonne-Espérance, peut-être aussi en Arabie et en Perse. Le sarcocollier mucronê se distingue aisément du précédent par sa taille moitié plus petite, ses tiges à écorce cendrée et ses feuilles cordiformes, fortement mucronées au sommet ; il croit au Sénégal et au Cap de Bonne-Espérance. Les sarcocolliers brun et écailleux habitent aussi cette dernière région.

— Chim. La sarcocolle découle des diverses parties du sarcocollier ; on peut aussi l’en retirer artificiellement, sous forme d’extrait. C’est une matière d’un jaune rougeatre, grumeleuse, fragile, translucide ou opaque, inodore, d’une saveur d’abord amère et un peu douceâtre, puis acre, chaude et désagréable. Elle se trouve dans le commerce sous forme de petits grains luisants, jaunâtres ou rougeâtres, assez semblables à des grains de sable, ou bien de grumeaux plus gros, assez friables, résultant de l’agglomération de ces mêmes grains. Exposée à la flamme d’une bougie, elle se boursoufle et ne tarde pas à s’enflammer. Elle se dissout presque entièrement dans l’eau et surtout dans l’alcool. Mise dans la bouche, elle provoque une salivation abondante. Plusieurs chimistes l’ont regardée comme intermédiaire entre la gomme et le sucre. Elle renferme une substance gélatineuse analogue à la bassorine, de la gomme, des matières ligneuses et un principe particulier, la sarcocolline ; celle-ci est peu odorante, amère, un peu sucrée, soluole dans l’eau froide et surtout dans l’eau bouillante ; dans ce dernier cas, une partie se précipite par le refroidissement sous la forme d’un sirop épais, insoluble dans l’eau.

Les auteurs anciens, et surtout les Arabes, ont vanté la sarcocolle, à l’intérieur, comme purgative, astringente et détersive. Toutefois, Séiapion lui attribue des propriétés caustiques capables de produire l’ulcération des intestins et même de causer la calvitie. Quelques praticiens ont recommandé de la prendre, infusée dans du lait d’ânesse, contre les ophthalmies et les fluxions des yeux. Hoffmann en a complètement proscrit l’usage interne. À l’extérieur, elle était fréquemment employée pour déterger les ulcères, pour cicatriser les plaies, raffermir, consolider et en quelque sorte coller les chairs, d’où son nom vulgaire. Elle entrait dans la composition de l’emplâtre opodeldoch. Aujourd’hui, elle est à peu près complètement abandonnée en médecine. L’industrie tire parti de la sarcocolle pour la fabrication de quelques vernis fins. On doit choisir cette substance bien récente, en petites larmes légères, pâles, douces, un peu amères, blanches, jaunes ou rouges et comme pulvérulentes.

SARCOCOLLIERS. m. (sar-ko-ko-lié).Bot. Syn. de sarcocolle.

SARCOCOLLINE s. f. (sar-ko-ko-li-nerad. sarcocolle). Chim. Principe immédiat extrait de la sarcocolle.

SARCOCONE s. m. (sar-ko-ko-ne — du préf. sarco, et de cône). Acal. Genre d’acalèphes pléthosomes, tribu des stéphanomiées, formé aux dépens des stéphanomies, et comprenant cinq ou six espèces, qui habitent l’océan Atlantique et le Pacifique.

SARCOCOQUE s. m. (sar-ko-ko-ke — du préf. sarco, et de coque). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des euphorbiacées, tribu des buxées, dont l’espèce type croît au Népaul.

SARCODE s. m. (sar-ko-de — du gr. sarcôdês ; de sarx, chair). Anat. Substance animale, sans téguments ni vaisseaux : Le corps Ujts infusoires est, d’après certains naturalistes, exclusivement composé de sarcode.

— Bot. Genre de plantes^ de la famille des légumineuses,

SARCODENDRE s. m. (sar-ko-dan-dredu préf. sarco, et du gr. dendron, arbre). Zooph. Genre de polypiers, formé aux dépens des alcyons, et comprenant des espèces qui vivent dans l’Adriatique.

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SARCODERME s."m. (sar-ko-dèr-me —du préf. sarco, et dugr. derma, peau). Bot. Parlie vasculaire du tégument de la graine, qui se trouve placée entre le test et l’endoplèvre.

SARCODIDYME s. m. (sar-ko-di-di-medu préf. sarco, et du gr. didumoi, testicules). Pathol. Ancien synonyme de sarcocélu.

SARCODIQUE adj. (sar-ko-di-ke — rad. sarcode). Anat. Qui a rapport au sarcode.

SARCODON s. m. (sar-ko-don). Bot. Genre de légumineuses qui croissent en Ethiopie.

SARCOÉPIPLOCÈLE s. f. (sar-ko-é-pi-plosè-le — du préf. sarco, et de épiplocèle). Pathol. Hernie épiploïque, compliquée de sarcocèle.

SARCOÉPIPLOMPHALE s. f. (sar-ko-épi-plon-fa-le). Pathol. Hernie ombilicale, formée par l’épiploon qui a pris une consistance charnue

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SARCOGÈNE adj. (sar-ko-jè-ne — du préf. sarko, et du gr. gennaô, j’engendre). Anat. Qui engendre le tissu musculaire.

SARCOGRAPHE s. m. (sar-ko-gra-fe — du préf. sarco, et du gr, graphe, j écris). Bot, Genre de lichens.de la tribu des glyphidées, comprenant quelques espèces, qui croissent sur les écorces des arbres, la plupart dans les régions tropicales.

SARCOHYDROCÈLE s. f. (sar-ko-i-drosè-le — du pref. sarco, et de hydrocèle). Pathol. Sarcocèle accompagné d’hydrocèle.

SARCOÏDE adj. {sar-kp-i-de — du préf. sarco, et du gr. eidos, aspect). Hist. nat. Qui a l’aspect de la chair musculaire.

SARCOLACTIQUE adj. (sar-ko-la-kfi-kedu préf. sarco, et de /ac{ijue).Chim. Syn.de

PARALACTIQUE.

SARCOLEMME s. m. {sar-co-lè-me — du préf. sarco, et du gr. lemma, enveloppe), Anat. Tube transparent qui contient chaque fibrille musculaire.

SARCOLÈNE adj. (sar-ko-lè-ne —du préf. sareo, et du gr. âlenê, bras). Moll. Qui a des tentacules charnus.

— Bot. Genre d’arbres, de la famille des chlénacées, comprenant plusieurs espèces qui croissent à Madagascar.

SARCOLOBE s.tn.(sar-ko-lo-be— du préf. sarco, et de lobe). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des asclépiadées, tribu des pergulariées, dont les espèces principales croissent dans l’Inde.

SARCOLOGIE s. f. (sar-ko-Io-jt— du préf. sarco, et du gr. logos, discours). Anat. Partie de l’anatornie qui traite du tissu muscufaire.

SARCOLOGIQUE adj. (sar-ko-lo-ji-kerad. sarcologie). Anat. Qui appartient à la sarcologie.

SARCOLOGUE s. va. (sar-ko-lo-ghe — rad. sarcologie). Anat. Auteur d’une sarcologie.

SARCOMATEUX, EDSE adj. (sar-co-mateu, eu-ze — rad. sarcome). Pathol. Qui tient du sarcome ; q ui est de la nature du sarcome : Tumeur sarcomateuse.

SARCOME s. m. (sar-ko-me — du gr. sarx, chair). Pathol. Tumeur ou excroissance ayant la consistance de la chair musculaire.

SARCOMPHALE s. m. (sar-kon-fa-le — du préf. sarco, et du gr. omphalos, nombril). Pathol. Tumeur dure qui se développe au nombril.

— Bot. Syn.de scutia, genre de rhamnées. SARCOMPHALOÏDE s. m. (sar-kon-fa-loi-de — du préf. sarco, et du gr. omphalos, ombilic ; eidos, aspect). Bot. Syn. de nûi.tka.

SARCOMYCÈTE adj. (sar-ko-mi-sè-tedu préf. sarco, et du gr. mukés, champignon). Bot. Se dit des champignons qui ont un tissu charnu.

SARCONE (Michel), médecin italien, né à Terlizzi, dans la Pouille, en 1732, mort à Naples en 1797. Il fit ses études médicales à i’université de Naples, où il fut reçu docteur. En 17G0, il essaya en vain d’arriver au professorat. Mécontent de son insuccès, il auitta Naples et se rendit Rome, où il avait I intention de s’établir. Il fut obligé d’y renoncer k la suite d’une dispute très-vive qu’il eut avec un médecin, à l’occasion d’un malade qu’ils avaient soigné ensemble et dont ils se reprochaientmutuellementlainort. Sarcone revint se fixer définitivement à Naples et devint secrétaire perpétuel de l’Académie royale des sciences de cette ville. L’histoire qu’il publia en 1764 sur la maladie épidémique qui sévit à Naples le plaça au premier rang parmi les épidémiologistes. Cette relation a pour titre : Istoria ragionota dei mali osservait in Napoli, nel corso deW anno 17G4 (Naples, 1761, in-8°).

SARCOPHAGE adj. (sor-ko-fu-je — latin sarcophagus, grec sarkophagos, proprement qui consume les chairs, Carnivore ; de sarx, chair, et de phagô, je mange). Méd. Qui ronge les chairs.

—s. m. Remède propre à brûleries chairs.

— Tombeau dans lequel les anciens mettaient les corps qui n’avaient pas été brûlés, et qui était fuit d’une pierre jouissant, à ce qu’on croyait, de la propriété de consumer rapidement les chairs.

— Tombeau quelconque : Il y avait dans ce sanctuaire si bien gardé un joyau vanté, un chef-d’œuvre unique, un célèbre sarcophage. (A. Paul.)

— Représentation d’un cercueil figurant dans une grande cérémonie funèbre.

— s, m. pi. Mamm, Groupe de didelphes fossiles.

— s. f. Entom. Genre d’insectes diptères brachocères, de la famille des athérieères, tribu des muscides, type du groupe des sarcophagiens, comprenant environ vingt-cinq espèces, dont plusieurs habitent la France et l’Allemagne.

— Encycl. Antiq. L’usage d’inhumer les corps est antérieur à celui de les brûler. La mythologie antique attribue l’invention de la crémation à Hercule. Il a remplacé d’abord entièrement l’usage d’ensevelir les corps, chez les Grecs et chez les Romains. Dans les colonies grecques de l’Italie, on inhumait les

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corps entiers. Lorsque l’usage de brûler les corps prévalut chez les Romains, quelques familles conservèrent celui de les inhumer. On cite principalement les membres de la famille Cornélie, qui conservèrent l’usage de l’inhumation jusqu’à Sylla. Le corps d’aucun personnage de cette famille n’avait été brûlé avant lui, et ce dictateur ordonna qu’on’mit le sien sur un bûcher, pour éviter qu’il ne lui arrivât ce qui était arrivé au cadavre ’de Marins, qu’il avait profané. Sous les [empereurs, le brùlement des corps était accompagné pour eux de cérémonies pompeuses et magnifiques ; il paraît, par le grand nombre de sarcophages qui nous restent, que cet usage devint successivement moins fréquent pour les simples particuliers, et principalement sous les Antonins. L’introduction du christianisme le fit encore beaucoup diminuer et l’abolit enfin entièrement. Les caisses sépulcrales que l’on nomme sarcophages étaient faites île matières fort variées ; on en trouve en marbre, en bois, en pierre, en terre cuite et même en métal ; elles ont été en usage dans presque toutes les religions. Chez les Égyptiens, le sarcophage ne fut d’abord employé que pour la sépulture des grands personnages do l’ordre militaire ou sacerdotal, les pharaons ou les princes ; ces sarcophages étaient en basalte ou en granit, creusés dans un Seul bloc énorme et décorés sur leurs faces internes de scènes religieuses et de sujets mystiques empruntés au rituel funéraire. Celui du pharaon Ramsès III, déposé au Louvre, pris dans un bloc de granit rose de 3 mètres de longueur sur lm,60 de largeur, est l’un des plus beaux qui subsistent. L’université de Cambridge possède son couvercle. Cette énorme cuve gravée suffirait pour nous donner une juste idée du luxe des tombeaux des rois de l’Égypte. La figure de Nephtys, les ailes étendues, occupe le chevet ; sur la face opposée, la déesse Isis, les ailes également déployées, lui sert de pendant. L’intérieur du sarcophage est décoré de sujets analogues, et le fond de la cuve représente la déesse de l’Amenthis, étendant ses ailes pour recevoir le défunt. Tous les sarcophages des rois inhumés à Biban-el-Molouksont, à peu de chose près, semblables à celui de Ramsès. Les deux exceptions sont le sarcophage de Mycérénius et celui de Chaire, roi intrus de la dix-huitième dynastie. Le premier a la forme d’un petit naos et est orné de simples lignes architecturales formant des piliers et des compartiments. Ce monument curieux est perdu, car, lors de son transport en Angleterre, le navire qui le portait périt en route, et il n’en reste que deux dessins. Lu seconde exception dont nous avons parlé, le sarcophage du roi Chaire, a également la forme d un naos, orné de tous les détails d’architecture en usage sous lu dix-huitième dynastie. Il est décoré du globe ailé, et, aux quatre angles, Neith, Selk, Isis et Nephtys, les quatre déesses qui jouent un si grand rôle dans ia plupart de ces représentations mystiques, sont debout, les bras étendus, et couvraut de leurs ailes les parois du sarcophage. Ce précieux monolithe n’a pas plus de 1 décimètre d’épaisseur. Les cercueils des grands personnages ne le cédaient en rien à ceux de3 rois ; celui du basilicogrammate Taho, rapporté en France par Champollion et qui est au Louvre sous le n° 9, est un chef-d’œuvre de gravure ; un volume ne suffirait pas pour décrire toutes les scènes qu’il représente. Quelques autres sarcophages, datant des dernières dynasties nationales, sont complètement différents des premiers par la forme et la dimension. Taillés en forme de boîte de momie, le chevet représente la tête du mort et les sujets symboliques se déroulent sur la poitrine et sur les flancs. Le musée du Louvre en possède plusieurs spécimens sous les nos n et 13. On remarque encore dans les galeries d’antiquités du Louvre un sarcophage de marbre blanc taillé en gaîne, dont la moitié inférieure est creusée avec un grand soin pour recevoir le corps ; autour de lu partie évidée règne une moulure sur laquelle s’ajuste avec précision un couvercle bombé qui se relève vers les pieds, et dont la partie la plus large présente un buste de femme sculpté en haut relief ; la tête est couronnée d’une triple rangée de boucles de cheveux qui ont été peints en bleu foncé ; quatre longues mèches ondulées descendent au-dessous des épaules. Le couvercle peut être soulevé à l’aide de quatre poignées saillantes qui ont été ménagées dans le marbre ; la caisse inférieure présente six de ces poignées ; le trou auriculaire du côté gauche est percé dans toute l’épaisseur du couvercle. Un est naturellement conduit à penser que cette ouverture a été pratiquée dans l’intention de prononcer des prières à l’oreille de la personne dont le sarcophage renfermait la dépouille mortelle. Ce monument, découvert par M. Pérétie, près de Tripoli de Phénicie, offre certaines analogies avec les tombeaux égyptiens exécutés sous la vingt-sixième dynastie, c’est-à-dire pendant le vue et le vie siècle avant l’ère chrétienne ; mais la tète offre un caractère qui n’est nullement égyptien et qui, se retrouvant dans les œuvres de la plus haute antiquité grecque, donne un des premiers spécimens connus de l’art phénicien. La forme des sarcophages, chez les différentes nations, a beaucoup changé. Ils affectent le plus ordinairement la forme parai-