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cuivre et en donna quelques-uns entièrement nouveaux et qui soin connus sous des noms rappelant généralement celui de leur inventeur. En 1857, on créa nu Conservatoire une chaire spéciale de saxophone dont il fut nommé professeur. M. Sax a dû subir une foule de procès qui lui furent intentés par ses rivaux à propos de ses brevets d’invention, et il n’a pas manqué d’adversaires qui l’ont accusé d’avoir contrefait, en bon Belge qu’il était, les inventions de plusieurs de ses concurrents. La justice cependant lui a donné raison. Mentionnons ici le procès ridicule que ce fabricant d’instruments de cuivre a intenté à Mme Marie Sass, de l’Opéra, à laquelle il lit interdire de porter le nom de Sax, sous lequel cette artiste de talent avait débuté à l’Opéra de Paris. Ce procès, véritable réclame faite aux cuivres de M. Sax, n’a pu procurer la fortune à celui qui nous occupe, car tout récemment (1874) une souscription a été ouverte par ses amis duos le but de

Carer aux accidents qui menaçaient d’accaler l’inventeur du saxophone.

M. Sax est regardé généralement comme un fabricant habile, et ceux qui aiment les orchestres bruyants et fortement montés en cuivre n’ont pas assez d’admiration pour ce constructeur, si utile à nos musiques militaires.

M. Sax a obtenu une médaille d’argent en 1844, la croix de la Légion d’honneur en 1845, une médaille d’or en 1849, une grande médaille d’honneur, à Paris, en 1855.

SAXAN adj, (sa-ksan — lat. saxanus ; de saxum, rocher). Myibol. rom. Epithète donnée à Hercule adoré dans les carrières.

SAX ATI LE adj. (sa-ksa-ti-le — lat. saxatilis ; de saxum, rocher). Hist. nat. Qui vit ou croit sur ou parmi les pierres ou les rochers : Là commencent à paraître les mousses, les plantes grimpantes et les fleurs saxatilbs. (Chaceaub.)

— Substantiv. Animal ou plante qui vit ou croît sur ou parmi les pierres ou les rochers : Les saXatiles.

SAXE s. ni. (sa-kse). Porcelaine de Saxe : Un seroice de vieux saxk.

SAXE, en latin Saxonia, en allemand Sachsen, nom de différents États de l’Allemagne du Nord, États dont les limites ont varié à différentes époques de l’histoire. Dans le résumé historique qu’on trouvera k l’article suivant, nous indiquerons ces principales variations, dont le résultat le plus important a été la formation du royaume de Saxe. Quant à l’étymologie du mot Saxe, Grimm soupçonne un rapport d’origine primitive entre le nom des Saxons et celui des Suces, en latin Sacie, en grec Sakai, en sanscrit Çakas ; mais il est difficile de croire qu’une dénomination aussi généralement appliquée aux races touraniennes par les Perses et les Indiens ait pu être aussi celle d’une tribu germanique. D’ailleurs les deux noms, bien que semblables en apparence, différent à coup sûr par leur étyniologie. Le» Seaseus, en Scandinave Sasci, en ancien allemand SuAso, rattachaient leur nom au mot sease, Scandinave sase, ancien allemand sahs, qui signifie couteau, glaive court, lequel était leur arme habituelle. Le nom des Snc& ou Çakus n’offre aucun sens analogue dans les langues aryennes de l’Orient. Les Scythes eux-mêmes ne le connaissaient point, et tout indique qu’il a été donné k ces peuples par les Indiens et les Perses. La racine sanscrite çuk, en effet, signifie être puissant, fort, et donne naissance à plusieurs dérivés, tels que : çaka, souverain ; çâka, çakman, puissance, force ; çakvan, éléphant ; çakoara, taureau ; Çak’O. Ltdra, le Dieu fort, etc. Rien de plus naturel que dappeler ■ les puissants, les forts > des peuples redoutables par leur nombre, leur vaillance et leurs perpétuelles agressions.

SAXE (royaume de), État faisant partie de l’empire allemand, borné au N. et au N.-E. par les provinces prussiennes de Saxe et de Brandebourg, à l’É. par la Silésie, au S. par la Bohême, au S.-O. par la llavière, k 10.

fiar la Saxe-Altenbourg, lu Saxe-Weimar et a principauté de Reuss. Sa plus grande longueur, de l’E. k l’O., est de 225 kilom., et sa plus grande largeur, du N. au S., de 150 kilom. Le développement de ses frontières est de 1,191 kiloin. Sa superficie est de 14,968 kilom. carrés. Cet État forme, au point de vue administratif, quatre cercles : Dre.sde, Leipzig, Zwickau et Budissin, avec des chefslieux de même nom, et renferme, d’après le recensement de 1871, une population totale de 2,550,022 liai)., qui sont disséminés dans 142 villes, 3,532 villages ou hameaux. La population n’était que de 1,178,802 liab. en lsis ; elle a donc plus que doublé eu cinquante-six ans. Capitule, Dresde.

La Saxe roj aie est un pays montagneux ; on évulue k S/5 la superficie des montagnes, à 2/5 celle des collines et à 1/5 celle des plaines. Dans sa partie méridionale, la Saxe est traversée du N.-E. au S. O. par la chaîne de l’Erzgebirge, dont le versant méridional descend en pentes rapides, tandis que le versant septentrionul s’abaisse eu plateaux et se termine près de Leipzig dans une vaste plaine. Au M. de cette chaîne s’étendent parallèlement deux chaînes de collines. Sur la frontière orientale et sur la droite de l’Elbe s’étend la chaîne de Lusace, qui relie l’Erzgebirge uii Rjesengebirge et se rattache au

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Îilateau de Meissen. Le point culminant est e Fichtelberg {1,242 mètres) ; son point le plus bas est le niveau de l’Elbe k sa sortie du royaume (87 mètres), landis que sa hauteur moyenne atteint 400 mètres. Au point de vue hydrographique, la S’Xe royale appartient au bassin de l’Elbe, excepté sa partie orien- | taie, qui est comprise d ; ms celui de l’Oder. L’Elbe la parcourt du S.-E. au N.-O. sur une étendue de 112 kilom., mais ce fleuve n’y reçoit que quelques cours d’eau de peu d’importance. D’autres rivières, telles que la Sprée, la Mulde, l’EIster, y prennent leur source. Le royaume de Saxe n’a pas de lacs ; il renferme quelques étangs, dont les plus importants sont ceux de Borna, de Camentz et de Moritzburg. Sous le rapport géologique, le sol se compose de gneiss, mien, schiste et grès. On y trouve • marbre, terre à porcelaine, serpentine, houille, lignite, quartz, ambre, jaspes, agate3, améthystes, topazes, tourmalines, opales, cristaux de roche, saphirs, grenats, cornalines, argent, fer, plomb, I étain, arsenic, antimoine, bismuth, vitriol et cuivre. I

Le climat de la Saxe royale est tempéré et, salubre, surtout dans les environs de Leipzig, mais il est rude dans les contrées élevées de l’Erzgebirge. Le sol, très-fertile, produit toutes sortes de céréales, du chanvre, des betteraves, des fruits, et sur les collines, aux bords de l’Eibe, du raisin. L’agriculture y est portée k un haut degré de perfection ; 50,31 pour 100 de la superficie totalo du pays, sont en terres arables, 2,85 pour 100 en jar- I dins, 11,28 pour 100 en prés, 21 pour 100 en pâturages, 0,12 pour 100 en vignes, 30,95 pour 100 en forêts et 2,39 pour 100 en terres incultes. Pour un pays qui est un des plus peuplés de l’Europe, le sol est peu morcelé ; cela vient en partie de ce que la loi ne permet de séparer de chaque bien qu’un tiers de son étendue. Les paysans, libérés depuis 1830 de toute charge féodale, sont dans l’aisance ; néanmoins, cet État importe 7 1/2 pour 100 de sa consommation en céréales. En 1873, la Saxe possédait 647,074 bêtes k cornes, 115,607 chevaux, 301,091 porcs, 20G.830 bétes à laine, 105,401 chèvres, 64,283 ruches. Ces chiffres montrent combien l’élève du bétail y est développée. Ajoutons que le gibier abonde généralement partout, principalement dans les districts boisés, et que l’on pêche des truites et des saumons dans le3 torrents et dans l’Elbe. L’agriculture occupe moins d’un tiers de la population ; le reste s’adonne à l’industrie, au commerce et aux. professions libérales. L’industrie minière y est importante. En 1872, la Saxe possédait 630 mines en exploitation ; dans ce nombre, il y avait 31Ï usines métallurgiques, 217 mines de lignite et 101 mines de charbon, le tout couvrant un espace de 39,100 hectares ; 61 mines, d’une étendue de 3,000 hectares, ont été ouvertes dans la seule année 1872. L’extraction de la houille a fuit de grands progrès : de moins de 9 millions de quintaux en 1845, elle a passé k près de 17 millions en 1853, k plus de 24 millions en 1858, et, en 1870, les 50 mines exploitées n’ont pas fourni moins de 52,180,026 quintaux, d’une valeur de 6,728,080 thalers. Cette année-là, l’extraction du charbon occupait dans le royaume 170 machines de la force totale de 6,301 chevaux, et 13,398 personnes. En 1871, l’extraction de la houille s’est élevée k 57,763,103 quintaux et ce chiffre s’est accru depuis. Cette même année 1871, on a extruit en Saxe 11,446,794 quintaux de lignite et 265,146 quintaux de fer brut. Le produit des mines d’argent, autrefois si célèbres, est d’en-I viron 40,000 kilogrammes. En 1871, l’indus-I trie métallurgique a produit 762,425 quintaux (d’objets en fonte, 639,792 quintaux de fer en barre, 274,989 quintaux d’acier brut et 24,380 quintaux d’acier fondu. Les fabriques et les m a un factures ont acquis un grand développement ; le nombre des machines et des broches a doublé depuis 1862, époque où l’on comptait 303,397 broches à luine cardée, 104,662 broches k laine peignée, 707,387 broches dans les filatures de coton, 13,000 broches dans celles de fin et 520 broches dans celles de soie. Citons encore les papeteries, les verreries, les fabriques de porcelaine, de dentelles, dont les produits s exportent au loin. « La valeur du mouvement commercial ne saurait être établie séparément pour la Saxe, dit M. Roscher, mais cet État doit fournir un contingent considérable au commerce du Zollvereui. La ville de Leipzig, notamment, est célèbre par ses grandes foires, où se réunissent des millions (le quintaux de marchandises ; on sait, d’ailleurs, que cette ville est le centre de la librairie allemande et qu’elle compte k elle seule 217 librairies. > Cet important mouvement commercial est facilite par des voies ferrées qui se relient au réseau allemand et par un Système de routes dont le développement total est de 2,910 kilomètres.

Gouvernement, instruction publique, justice, finances, armée. La forme du gouvernement est monarchique et constitutionnelle, en vertu de la constitution du 4 septembre 1831, modifiée en 1849, en 1851, en 1800, en 1861 et en 18G8. U y a deux Chambres : la Chambre haute est composée des princes de la famille royale, de plusieurs princes médiatisés, de douze propriétaires équestres élus k vie par leur ordre, de dix propriétaires équestres nommés h yie par le roi, de deux prélats protes SAXE

tants, de deux députés de fondation protestantes d’un député de fondation catholique, d’un député de l’université de Leipzig ; la seconde Chambre se compose de vingt députés de la noblesse, de vingt-cinq députés des villes, de vingt-cinq députés des paysans, de dixdéputés des commerçants et des manufacturiers, qui sont élus pour neuf ans. La réunion des Chambres n’a lieu que tous les trois ans. Le budget est volé pour une période triennale. Le gouvernement a seul le droit d’initiative, et, lorsqu’une loi a été adoptée par une Chambre, l’autre ne peut la rejeter que par une majorité de deux tiers des voix des membres présents. Somme toute, le pouvoir royal est moins limité en Saxe que dans la plupart des autres monarchies constitutionnelles. La famille royale étant catholique, elle n’est pas investie du pouvoir épiscopal dont jouissent les souverains protestants. Ce pouvoir est exercé par trois membres protestants du ministère.

En tant que faisant partie de l’empire d’Allemagne, la Saxe, en vertu de la constitution du 16 avril 1871, envoie quatre députés au conseil fédéral de l’empire et vingt-trois députés auReichstag. Elle est soumise aux lois générales qui régissent la Confédération en ce qui touche l’armée de terre, les forteresses, les douanes, les impôts dont le produit tombe dan9 la caisse de l’empire, les postes, les télégraphes, etc. En 187», elle contribuait aux dépenses de l’empire pour 1,781,807 thalers.

Le culte compte eu Saxe 1,243 églises, dont 1,211 luthériennes, distribuées en 897 paroisses. Il est peu de pays où l’on trouve autant d’institutions d’enseignement élémentaire et supérieur, de musées, de collections, etc. L’instruction primaire y est obligatoire ; l’enseignement comprend 1,977 écoles primaires, 70 écoles du dimanche, 8 écoles normales primaires pour instituteurs et 1 pour institutrices, Il lycées, 1 université (Leipzig), 1 école des mines, 2 écoles agronomiques et forestières, l école vétérinaire, 7 écoles de sciences exactes, 2 écoles des arts et manufactures, 2 conservatoires de musique, 2 académies des beaux-arts, 3 écoles de commerce, 5 écoles d’architecture, etc.

À la tête de chacun des quatre cercles ou départements qui composent le territoire du royaume est un directoire, chargé des affaires relatives à l’administration du culte et de l’instruction ; les cercles sont subdivisés en bailliages, dont les baillis sont les subdélégués du directoire. La justice civile compte comme première instance les tribunaux de bailliage, au-dessus desquels se trouvent quatre cours d’appel, une dans chaque cerclent enfin une cour d’appel supérieure, qui siège k Dresde. Au criminel, les accusés sont jugés par des cours d’assises, dont les séances sont publiques. Une cour suprême de commerce a été établie à Leipzig.

Les revenus du royaume de Saxe ont été, en 1872-1873, de 13,752,919 thalers (le thaler vaut 3 fr. 75) ; le budget des dépenses, tant ordinaires qu’extraordinaires, n’a pas dépassé le chiffre des recettes. La dette publique, qui s’élevait en 1819 à 25 millions de thalers (93 millions de francs), était descendue en 1842 k 13 millions de thalers ; mais la construction des chemins de fer l’a fait remonter en 1873 a 103,003,250 thalers portant intérêt et à 12 millions de papier ne portant pas intérêt.

L organisation du service militaire en Saxe est la même qu’en Prusse depuis 1867 ; l’assimilation de l’armée saxonne k l’armée prussienne est aujourd’hui un fait accompli. L’armée saxonne forme k elle seule le 12« corps d’armée de la confédération du Nord, transformée en 1871 en empire d’ALemagne. Ce corps d’armée comprend deux divisions d’infanterie, une division de cavalerie (deux brigades ou six régiments) et une brigade d’artillerie ; en tout, 26,994 hommes.

Résumé historique. La Saxe royale, telle que nous venons de l’esquisser, ne date que de 1806 ; avant cette époque et depuis 1422, elle formait l’électorat de Saxe ; ella ne fit donc que changer de titre au commencement de ce siècle. Rappelons en quelques mots ce qu’elle avait été antérieurement au xve siècle. Pendant la période mérovingienne, le territoire qui forme aujourd’hui la Saxe et les pays voisins k l’O. et au N. était occupé par quutre tribus principales : les Westphaliens k l’occident, les Osiphalicns au levant, les Engériens au midi et les Nordalbins sur la rive droite de l’Elbe. De toutes les tribus qui composaient le peuple germanique, les tribus saxonnes furent celles qui donnèrent au monde les plus merveilleux Spectacles de courage et d’aud : ice. Sans suivre les diverses fractions de ces tribus dans leurs émigrations eu Angleterre et sur d’autres points eu Europe, nous examinerons ce que rit la race saxonne sur son propre territoire. Les rois francs essayèrent plusieurs fois de soumettre les Saxons ; Clotaire II les vainquit et leur imposa un tribut, souvent mal paye. La rudesse native de cette race résista pendant trente ans au bras de fer de Charlemugne ; enfin Witikind fut vaincu, la Saxe se soumit, mais ne fut point abattue. Après le baptême de leur chef intrépide, les Saxons obtinrent les inèines droits que les Francs, furent gouvernés par des comtes de leur nation, assistèrent aux assemblées générales et furent en tout traités

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à l’égal des vainqueurs. De 813 à 864, Ludolfihe, descendant de Witikind, fut choisi par es empereurs d’Allemagne comme gouverneur ou duc de la Saxe, lorsque ce pays eut été définitivement séparé de l’empire des Francs, en vertu du traité de Verdun. Brunon, le fils aîné de Ludolphe, périt en 880 dans une expédition contre les Normands. En 912, le duc de Saxe Henri I*r, surnommé l’Oiseleur, devint empereur d’Allemagne ; il en fut de même du duc Othon, surnommé le Grand. Si Henri le Superbe et Henri le Lion n’obtinrent pas la couronne impériale, ils furent du moins les prince-* les plus puissants de l’Allemagne. Mais, en 1177, Henri le Lion ayant refusé k l’empereur Frédéric Ier les secours qu’il lui demandait, l’empereur, après l’avoir mis au ban de l’empire, le dépouilla des deux grands duchés de Saxe et de Bavière, réunis depuis 1152, et ne lui laissa que le Brunswick et le Lunebourg. Le vaste duché de Saxe, qui depuis 843 s’était constamment agrandi et qui comprenait la plus grande partie de l’Allemagne du Nord, se divisa en une foule de fiefs. Le nouveau ou second duché constitué avec quelques-uns des débris du premier, en faveur de Bernard III d’Ascnnie, fils d’Albert l’Ours, ne comprenait plus que les territoires de Witteinberg et de Lauenbourg. Ce duché s’affaiblit encore quand la maison Ascanieune se fut scindée en deux branches (1260), la Saxe-Lauenbourg et la Saxe-Witteinberg. En 1355, l’empereur Charles IV attacha l’électorat do Saxe k la possession de Wittemberg ; enfin, en 1422, la branche de Saxe-Wittembergs’étant éteinte, l’empereur Sigismond transféra les titres de duc de Saxe et d’électeur k la maison de Wettin ou de Misnie.

À cette époque, c’e.st-k-dire au commencement du xve siècle, l’électoral de Saxe était beaucoup plus vaste que le royaume actuel. Frédéric, dit le Belliqueux, le premier duc de cette nouvelle maison, après avoir triomphé des difficultés qui s’opposaient k son installation, continua k prendre une part très-active k la guerre contre les hnssites, dont les Saxons soutinrent le principal fardeau. Selon les chroniqueurs, ils laissèrent prés de 22,000 hommes sur les champs de bataille d’Aussig et de Mies ; aussi Frédéric Ier fut-il un des princes les plus influents de l’Allemagne. Malheureusement, ses petits-fils Ernest et Albert, qui fondèrent les lignes Ernestinn et Albertine, se partagèrent ses États. Ernest, l’aîné, conserva Te titre de duc et d’électeur, le cercle électoral de la Thurinfje et les pays orientaux de la Saxe. Frédéric lu Sage, son successeur, chef du conseil privé de l’empereur Muximilien, fut le principal protecteur de Luther, qu’il nomma professeur a l’université de Wittemberg. Ce fut ce prince qui, en refusant la couronne impériale, la fit tomber sur la tête de Charles-Quint. Le successeur de Frédéric le Sage, Jean le Constas-t (1525), continua de protéger les partisans de la Réfurme. À Augsbourg, ce fut lui qui présenta k l’empereur la protestation qui valut aux réformes le nom de protestants ; il devint plus tard l’un des chefs de la ligue de Sinalkalde. Hn 154 6, Charles-Quint, que ses guerres contre les Turcs et contre François l*’avaient jusqu’alors empêché de réaliser ses menaces contre la Réforme, entra en campagne contre l’électeur de Saxe, Jean-Frédéric, dit le Magnanime ou le Généreux, qui commandait la ligue protestante avec le landgrave de Hesse. Le vainqueur de François Ie» no fût peut-être pas sorti victorieux de cette lutte suns la trahison de Maurice, chef de la branche cadette de Saxe et gendre du landgrave de Hesse. Frédéric le Magnanime tomba entre les mains de l’empereur, qui lui arracha, par une commutation de peine, la cession do son électorat, dont Muurice devint possesseur. Cependant Maurice de Saxe (1547), le premier duc de Saxe de la ligne Albertine, voulut réparer et racheter ses crimes passés. Une profonde dissimulation couvrit ses projets. • D’abord, dit M. Michelet, à fallait bien lever une armée sans alarmer l’empereur ; il se charge de soumettre Magdebourg k l’intérim et joint les troupes de lu ville aux siennes. En même temps, il traite secrètement avec le roi de France. Fendantque les Français s’emparent de Meta, il nmrohe à grandes journées sur Inspruck (1552). Le vieil empereur, alors malade et sans troupes, partit la nuit par une pluie affreuse et se lit porter vers les montagnes de la Carinthie. Sans une sédition qui retarda Maurice, Charles-Quint tombait entre les mains de son ennemi. Il fallut céder. L’empereur conclut avec les protestants la convention de fussau, qui devint plus tard la paix d’Augsbourg. Maurice n’eut pas le temps de profiler de su victoire ; il périt k trente-deux ans (1553) en combattant, à Sieveisliausen, le margrave de Brundebuurg. • La l’russe était dès lors destinée k l’emporter sur la Saxe. À défaut d’héritier direct, Auguste, frère de Maurice, prit le titre do duc de Saxe. Après avoir repoussé les prétentions des descendants de la ligne Elnestine, Auguste remit les finances en bon état, donna une nouvelle organisation k l’administration publique et promulgua un nouveau code. Ses successeurs, inhabiles et indécis, et par conséquent malheureux, ne répondirent pas aux espérances que Muurice

avait fait concevoir k la Saxe. Eu 1697, Frédéric-Auguste Ier, fils de l’électeur Jean-Georges IV, abjura le luthéranisme pour