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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 1, S-Scip.djvu/351

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l’armée d’Italie allait avoir à combattre avec des forces tout k fait inférieures les armées de l’Autriche et de la Russie. Les Autrichiens, qui attendaient l’armée de Souvarow, gardèrent la défensive. Schérer reçut l’ordre de les attaquer immédiatement. Il parvint à enlever les positions de l’ennemi sur le lac de Garde, mais il ne poursuivit point cet avantage, concentra ses forces entre l’Adige et le Tartaro, fut battu par les Autrichiens à Magnano, se mit en retraite sur le Mincio, puis sur Roverbella, et, le 8 avril, fut rejeté en désordre derrière l’Oglio. Sur ces entrefaites, Souvarow, qui avait fait sa jonction avec les Autrichiens, marcha contre lui. Schérer abandonna rapidement Lodi et se replia sur Milan, d’où il envoya sa démission au Directoire. Moreau le remplaça et il fut nommé inspecteur général des troupes françaises en Hollande. Accusé à la fois d’incapacité comme général et de malversation comme ministre, Schérer revint à Paris et écrivit des mémoires pour se justifier. De telles clameurs s’élevèrent de toutes parts contre lui, les accusations de dilapidation dirigées contre son administration prirent un tel caractère de gravité, que le conseil des Cinq-Cents et le conseil des Anciens s’en émurent et le Directoire dut annoncer qu’on allait mettre Schérer en accusation. Le général avait déjà pris la fuite, lorsque le coup d’État du 18 brumaire vint détourner l’attention publique sur de plus graves sujets. Les poursuites contre Schérer furent alors abandonnées. Peu après il revint et se retira dans sa terre de Chauny, où il termina paisiblement sa vie. On a de Schérer deux mémoires justificatifs : Précis des opérations militaires du général Schérer en Italie (1798, in-8°) et Compte-rendu au Directoire exécutif sur l'administration de la guerre pendant les cinq premiers mois de l’an VII (Paris, an VII).


SCHÉRER (Edmond), critique, publiciste et homne politique, né à Paris le 8 avril 1815. Il appartient à une famille protestante origina re de la Suisse. Son père, banquier à Paris, le mit au collège Bourbon, où il fit une part.e de ses études. M. Edmond Schérer passa ensuite en Angleterre, où pendant deux années il étudia fa langue et la littérature de ce pays. De retour en France, il fit ses études de droit, puis se tourna vers la théologie et alla suivre les cours de la Faculté protastante de Strasbourg. Quelques ouvrages qu’il publia de 1843 a 1845 lui valurent d’être nommé, cette dernière année, professeur d’exégèse k l’école évangélique de Genève. Tout en faisant des cours, il devint alors le principal rédacteur du journal intitulé la Réformation au xixe siècle. Doué d’un esprit pénétrant et sagace, M. Schérer ne tarda pas a s’apercevoir que la foi première sur laquelle il s’otait appuyé jusqu’alors ne pouvait satisfaire son intelligence philosophique et largement ouverte et qu’aucun système théologique n’a le monopole du bien et du vrai. Ce fut alors, comme il nous l’a appris dans un remarquable morceau de ses Mélanges, la Crue de la foi, qu’il comprit que l’examen étai ; devenu un devoir et qu’il s’agissait désormais de chercher, d’éprouver et de choisir. Depuis cette époque, selon l’expression de Sair.te-Beuve, M. Schérer a été a une intelligence constamment en travail, en marche continuelle, en évolution permanente. » Ayant

rompu avec les formules étroites de l’orthodoxie protestante, il ne crut pas pouvoir plus longtemps conserver sa chaire. Il s’en démit en 1850 et alla habiter Strasbourg, où il devini. avec M. Colani le chef d’une nouvelle éco’e de théologie libérale, qui attira k elle l’élite des protestants français. Pendant dix ans de 1850 à 1860, il rédigea avec Colani la Revue de théologie et de philosophie chrétienne, dont les libres doctrines déchaînèrent sur ses rédacteurs une véritable tempête. M. Schérer n’en continua pas moins, sans faillir, sa vaillante campagne contre le despotisme religieux, tant dans cette Revue que dans la Bibliothèque universelle de Genève, dégageant de plus en plus son esprit des formu. es imposées à la foi naïve, pour chercher la vérité philosophique avec une entière sincér.ié. Les articles et les études qu’il fit paraître dans les deux recueils précités montrèrent en lui non-seulement un investigateur historique aussi précis que hardi dars l’examen des textes du Nouveau Testaient, mais encore un critique d’une rare sagacité et un écrivain philosophique de premif r ordre. Toutefois, il n’était guère connu que dans la sphère du protestantisme, lorsqu’ 1 réunit ses principales études en un recueil intitulé : Mélanges de critique religièise (1860). Ce volume, qui contenait, outre des travaux théologiques, sept morceaux sur Jos«ph de Maislre, Lamennais, le P. Gratry, M. Veuillol, M. Taine, Proudkon et M. Ernest Renan, le révéla tout k coup au public letiré. Sainte-Beuve, dans un article qu’il corsacra à ce livre, plaça M. Schérer au premier rang de nos écrivains, « entre MM. Ernest Renan et M. Taine, qu’il apprécie et juge avec supériorité et indépendance. » Il loue dans ces études « la science comparée, le ; alent d’analyse et de discussion, l’argumentation serrée et vigoureuse, le nerf, l’incisif. » M. Schérer, ajoute-t-il, me tâtonne pa>, il n’hésite pas ; c’est un esprit assis et ferme qui a en soi de quoi prendre l’exacte mesure de tout autre esprit ; c’est un pair

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qui rend son verdict sur ses pairs, un vrai juge. > Lorsque, au commencement de 1861, M. Nefftzer fonda le Temps, M. Schérer fut appelé par ce dernier à devenir un des rédacteurs de ce journal, et il quitta alors Strasbourg pour aller se fixer à Versailles. À partir 3e cette époque, tout en envoyant des articles à la Reoue des Deux-Mondes, il collabora activement au Temps, au succès duquel il contribua puissamment. En février 1870, il refusa de siéger dans la haute commission d’études instituée sous la présidence de M. Guizot par le ministère Ollivier. Cette même année, il fut nommé membre du conseil municipal de Versailles. Pendant le siège de Paris par les Allemands (1870-1871), M. Schérer resta dans cette ville et remplaça, au mois de juin 1871, M. Nefftzer comme rédacteur en chef du Temps. Peu après, le comité libéral démocratique de Seine-et-Oise l’adopta pour un de ses candidats k la députation. Dans la profession de foi qu’il adressa à ses électeurs, M. Schérer se déclara nettement républicain. » La république, dit-il, est le meilleur gouvernement que nous puissions avoir et le seul qui convienne aujourd’hui à notre pays... La France en a fini avec la royauté parce qu’elle a cessé de croire au droit divin. Nous avons perdu la foi dynastique, et quand un peuple l’a perdue, rien ne peut la lui rendre. La république d’ailleurs est le régime le plus simple et le plus vrai. C’est celui des peuples qui se sentent mûrs pour se gouverner eux-mêmes. C’est celui vers lequel marchent visiblement tous les pays libres. « Elu député le 2 juillet 1871, par 47,694 voix, il est allé siéger k gauche et a fait partie à la fois du centre gauche et de la gauche républicaine. Fidèle à ses promesses, il a constamment voté avec les républicains, s’est prononcé contre la pétition des évêques, contre le pouvoir constituant de l’Assemblée,

Ïiour la proposition Rivet, pour le retour de a Chambre à Paris ; il a soutenu la politique de M. Thiers lorsque cet homme d’État fut renversé le 24 mai 1873, pour avoir voulu organiser la république. Hostile à l’institution du septennat, il a fait constamment partie des adversaires du gouvernement de combat inauguré par le cabinet de Broglie, a contribué à renverser ce pitoyable ministère(16 mai 1874), a appuyé les propositions Périer et de Maleville demandant la prompte organisation des pouvoirs publics et la dissolution de l’Assemblée {juillet 1874) ; enfin, il a voté pour la constitution du 25 février 1875, contre la loi de l’enseignement supérieur (juillet 1875), etc. M. Schérer n’a point abordé la tribune et n’a point joué k l’Assemblée nationale le rôle important auquel semblaient devoir l’appeler ses hautes facultés. Toutefois, il n’en a pas moins rendu des services importants k la cause démocratique par les remarquables articles qu’il a publiés dans le Temps depuis le mois de janvier 1872, sous le titre de Lettres de Versailles.

Quelle que soit sa valeur comme écrivain politique, c’est surtout comme critique philosophique et littéraire que M. Schérer tient un rang éminent parmi nos écrivains, o Peutêtre, dit un publiciste, M. Edmond Schérer est-il à l’heure qu’il est le premier de nos critiques. Il est sans contredit le plus fort si la force consiste k s’approprier un sujet, à le dégager de ce qui n’est qu’accessoire, à le réduire k deux ou trois points essentiels et à énoncer sur ces points une opinion nette et sérieusement motivée. On comprend ce qu’il faut de vigueur d’esprit et de vrai savoir pour aborder avec cette sûreté des questions aussi diverses que les productions littéraires elles-mêmes. Parmi les critiques de la presse quotidienne, il y en a qui ont plus de vivacité dans l’imagination, plus de coloris dans le style, qui peuvent se piquer d’être plus féconds en aperçus ingénieux, délicats, personnels ; mais pour s élever au-dessus du livre qui lui serf de texte et pour résumer le sujet même en mettant le lecteur au point, M. Edmond Schérer n’a point d’égal. Là est son originalité et l’intérêt durable de ses travaux... M. Schérer n’a jamais peur d’exprimer une opinion franche ; il ne nuance pas k l’infini ; il ne va pas corrigeant sans cesse une idée par une autre ; il ne vous balance pas l’esprit entre deux paradoxes opposés jusqu’à ce que vous vous sentiez pris de vertige... Il n’a pas seulement cette précision de la forme qui peut très-bien se rencontrer avec la timidité de la pensée ; il y a autant de décision dans ses jugements que de vigueur et de netteté dans sa manière de dire. • On doit à M. Schérer les ouvrages suivants : Dogmatique de l’école réformée, prolégomènes (1843, in-8°) ; De l’état actuel de l’Église réformée en France (1844, in-8<>) ; Esquisse d’une théorie de l’Église chrétienne (1845, in-8») ; la Critique et ta foi (1850, in-8°), lettres au sujet de sa démission comme professeur d’exégèse ; Alexandre Vinet ; notice sur sa vie et ses écrits (1853, in-8<>) ; Lettres à mon curé (1853, in-12) ; Mélanges de critique religieuse (1860, in-8»), recueil d’articles publiés de 1850 k 1860 dans la Revue de théologie et dans la Bibliothèque universelle ; Études critiques sur la littérature contemporaine (1863, in-12), recueil d’articles publiés dans le Temps ; Mélanges d’histoire religieuse (1864, in-8°), recueil’d’articles publiés dans la Revue des Deux-Mondes et dans le Temps ; Nouvelles études sur la littérature contemporaine (1865, in-12), dont il a paru une quatrième série en 1873’


SCHERER (Jean-Jacques), président de la confédération suisse, né d’une famille d’agriculteurs k Richtersweil (Zurich) en 1825. Il fréquenta d’abord les écoles de son village, puis se rendit k Milan pour entrer dans le commerce. De retour en Suisse quelque temps avant la campagne du Sunderbund, il entra dans l’armée, servit comme drugon et fit sa carrière de l’état militaire. De 1850 k 1860, il fut instructeur de cavalerie, puis instructeur en chef de la cavalerie fédérale, et obtint successivement les grades de lieutenant d’étatmajor et de colonel fédéral. En 1871,

M. Schérer fut nommé divisionnaire et commanda en 1872 le rassemblement de troupes formé sur la Sitter. La carrière politique de M. Schérer a été aussi brillante que sa carrière militaire. De 1860 k 1866, il fut conseiller municipal de la ville de Winterthur, en 1867 membre du conseil d’État de Zurich ; en 1872, il remplaça au conseil fédéral M. Dubs et dirigea pendant deux ans le département des chemins de fer et du commerce ; enfin, le 17 décembre 1874, il a été élu président delà Confédération suisse pour l’année 1875.


SCHERF (Jean-Chrétien-Frédéric), médecin allemand, né k Iltnenau en 1750, mort en 1818. Il fit ses études médicales k Erfurt et à Iéna, fut reçu docteur en 1774 et devint médecin du prince de Lippe, k Detnrold. Scherf se livra avec un égal succès à la pratique de la médecine et aux travaux littéraires. Il traduisit en allemand un grand nombre d’ouvrages étrangers, annotés avec soin, et publia des ouvrages originaux se rapportant k l’hygiène publique etk la police médicale. Nous citerons, entre autres : Dispensatorium Lippiacum (1792-1794, 2 vol. in-8») et Archives de police médicale (1783-1787, 6 vol. in-8°), recueil continué sous le titre de Supplément aux archives de police médicale (1789-1799, 8 vol. in-8<>).

SCHERG s. m. (chèrgh). Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce d’esturgeon.

SCHÉRIF s. m. (ché-rif). Autre orthographe du mot CHÉRIF.

SCHÉRIFIÉ s. m. (ché-ri-fi-é). Ichthyol. Poisson du genre schilbé.

SCHERLIEVO s. m. (skèr-lié-vo). Maladie contagieuse propre aux provinces illyriennes.

— Encycl. Le scherlievo ne paraît pas avoir existé avant l’an 1800. Cette affection se communique par le simple contact médiat ou immédiat, soit d’un individu malade, soit de linge, soit de vêtements ou d’objets quelconques qui lui ont servi. Les premiers symptômes du scherlievo consistent en des douleurs ostéocopes, qui sont promptement suivies de la difficulté de la déglutition, d’inflammation et d’ulcération de la muqueuse gutturale et buccale ; d’autres fois, la maladie se déclare par une éruption de pustules, de tubercules, de fongosités sur diverses parties du corps. Le traitement de cette singulière affection, dont les causes premières sont encore peu connues, consiste dans les mercuriaux associés aux sudorifiques. On y joint aussi assez souvent les bains de vapeur et un régime fortifiant.

SCHERDIER (Luc), poëte hollandais, né k Harlem en 1688, mort vers 1710. Il a écrit dans sa langue maternelle quelques poésies qui ont été recueillies par Pierre Vlaming. La plupart d’entre elles sont du genre bucolique. Sa vie a été écrite par Vlaming (en tête de l’édition des œuvres du poëte). De Vries, dans son Histoire (anthologique) de la poésie hollandaise (t. II, p. 31-35), rend hommage à Schermer.

SCIIERR (Thomas-Ignace), écrivain et pédagogue allemand, né à Hohenrechberg (Wurtemberg) en 1801. Nommé en 1821 instituteur des sourds-muets à Gmund, il se familiarisa avec les méthodes d’enseignement employées pour les aveugles et fut appelé, en 1825, k l’école des aveugles de Zurich, où il acquit une grande réputation comme professeur et s’occupa activement de l’amélioration des écoles populaires du canton. C’est k lui qu’on est redevable de la fondation de l’institut des sourds-muets de Zurich. Ayant obtenu, en 1830, le droit de bourgeoisie dans le canton, il prit une part active aux affaires publiques et s’attacha au parti radical. Nommé en 1831 membre du conseil de l’instruction publique et chargé de l’élaboration d’une nouvelle loi sur les écoles publiques, il devint bientôt le promoteur et le guide de la réforme de ces écoles, surtout lorsqu’il eut été nommé, en 1832, directeur de l’école normale d’instituteurs qui venait d’être établie k Kussnacht. Ses opinions, radicales tant au point de vue religieux qu’au point de vue politique, qu’il cherchait k propager par la voie des journaux et notamment de l’Observateur pédagogique, dont il était le fondateur ; les énergiques transformations introduites principalement par lui dans l’instruction publique et ses efforts pour rendre les écoles publiques indépendantes de l’Église lui avaient attiré un grand nombre d’adversaires et d’ennemis. Aussi la chute du parti radical eut-elle pour résultat sa destitution, qui fut prononcée au mépris de toute légalité. Cependant les réformes qu’il avait introduites dans l’enseignement furent maintenues, même pendant le court règne de ses adversaires politiques. Il a, depuis lors, vécu loin des affaires, s’occupant de pédagogie et de travaux littéraires.

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On a de lui : Théorie élémentaire de la formation du langage (Zurich, 1831) ; Grammaire allemande abrégée (Zurich, 1834) ; Y Ami de l’éducation, livre de lecture (Zurich, 1835, souvent réédité) ; Manuel de pédagogie (Zurich, 1839-1846, t. 1er à III) ; Mes observations, mes efforts et ma destinée pendant mon séjour dans le canton de Zurich de 1825 à 1889 (Saint-Gall, 1840).

SCHERR (Jean), historien et littérateur allemand, frère du précédent, né k Hohenrechberg en 1817. Il étudia la philologie, la philosophie et l’histoire à l’université de Tubingue, où il prit ses grades en 1840, et, après avoir dirigé pendant trois ans, avec son frère, un établissement d’éducation k Winterthur, il se rendit k Stuttgard, d’où les événements politiques le forcèrent k s’éloigner en 1849.11 revint alors en Suisse, se fit recevoir agrégé à l’université de Zurich et, après diverses vicissitudes, devint professeur d’histoire au

Polytechnicum de la confédération dans cette ville. Républicain par conviction, M. Scherr s’est adonné avec une prédilection toute particulière, dans ses recherches historiques, k l’étude des éléments historiques de la civilisation, et son ouvrage intitulé Histoire de la civilisation et des mœurs allemandes (Leipzig, 1852-1853) est le premier où l’on ait cherché k retracer, k ce point de vue, l*e tableau du développement national de l’Allemagne. Scherr ne s’est pas fait connaître seulement comme historien ; il occupe, en outre, un rang distingué parmi les publicistes et les romanciers de 1 Allemagne. On a encore de lui : Schiller et son époque (Leipzig, 1862, 3° édit.) ; Galerie de la littérature universelle (Stuttgard, 1818, 2 vol.) ; Histoire de la littérature allemande (Leipzig, 1851) ; Histoire de la littérature anglaise (Leipzig, 1854) ; l’rois histoires de cour (Leipzig, 1860) ; Histoire de la religion (Leipzig, 1855-1857, 3 vol.) ; le Crucifié ou le Jeu de la Passion de Wildisbuch (Saint-Gall, 1860) ; Histoire de la société féminine allemande (Leipzig, 1865, 2e édit.) ; Histoire universelle de la littérature (Stuttgard, 1861, 2« édit.) ; les Rois des poètes (Leipzig, 1861, 2 vol., 2e édit.) ; Blùcher, son époque et sa vie (Stuttgard, 1865, 3 vol., 2e édit.) ;Eludes(Stuttgard, 1865-1866,3 vol.) ; Scènes de l’époque du déluge (Stuttgard, 1867), etc.

SCHERW1IXER, ancien bourg et commune de France (Bas-Rhin), arrond. et k 5 kilom. N.-O. de Schlestadt, sut.1 la Scheer, petit affluent du Rhin, cédé k l’Allemagne par le traité de Francfort (10 mai 1871) ; il fait, depuis cette époque, partie de l’Alsace-Lorraine ; 2,9S5 hab. Tissage de coton, moulins k blé et k huile ; fabrication de chaux. Ruines de deux vieux châteaux. Pendant les guerres qui suivirent la Réforme, les paysans révoltés y furent écrasés par le comte de Guise, Claude de Lorraine (1525), qui, ne pouvant continuer le massacre k cause de la nuit qui arrivait, fit mettre le feu au bourg pour éclairer le carnage,

SCHERZ (Jean-Georges), archéologue allemand, né k Strasbourg en 1678, mort en 1751 à Halle, où il était devenu successivement professeur de philosophie pratique (1702) et professeur de droit (1711). Il édita, après la mort de Schiller, son Thésaurus antiquilatum teutonicarum (Ulm, 1727, 3 vol.) et donna une nouvelle édition de l’ouvrage du même auteur intitulé : Codex juris feudalis Alemanniis (Strasbourg, 1728). Il avait consacré toute sa vie k recueillir les matériaux d’un Glossarium germanicum medii sévi, potissimum dialecti suevici, que la mort ne lui laissa pas le temps de publier et qui ne parut que plusieurs années après, par les soins d’Oberlin (Strasbourg, 1781-1784, 2 vol.).

SCHERZANDO adv. (skèr-tzan-do — mot ital. qui signif. en badinant). Mus. D’une façon gaie et légère. Ce mot s’écrit sur les passages qui doivent être exécutés de cette façon.

SCHEIIZER (Charles, chevalier de), voyageur et littérateur allemand, né k Vienne en 1820. Il s’appliqua avec ardeur k l’étude des langues vivantes, apprit pratiquement la typographie dans diverses imprimeries, notamment dans celle de Brokhaus, k Leipzig, et k l’Imprimerie nationale, k Paris, alla, en 1841, visiter l’Angieterre, l’Écosse et l’Irlande et étudia attentivement l’économie agricole, ainsi que la situation industrielle et manufacturière de ces trois contrées. De retour

k Vienne en 1842, il voulut y établir une imprimerie et une librairie ; mais l’autorisation lui en ayant été refusée par le gouvernement autrichien, il s’associa k une maison do commerce. Pendant les agitations de l’année 1848, ses opinions libérales bien connues lui valurent une influence considérable, surtout dans les questions de réformes industrielles et sociales. L’état de sa santé le força k se rendre, en 1850, dans le sud de la France et en Italie, puis, en 1851, k Méran, dans le Tyrol, où il se lia avec le voyageur Maurica Wagner, Il conçut avec ce dernier le plan d’un voyage scientifique en Amérique ot se réserva d’avance, pour sa part dans les travaux de cette expédition, le soin d’étudier la situation sociale et agricole de cette contrée. Le 15 mai 1852, il s’embarqua avec Wagner k Brème pour New-York, parcourut seul les États de l’Union, puis, en compagnie de Wngner qui, en mars 1853, l’avait rejoint à