Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 1, S-Scip.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

90

SAIS

de l’ouverture de la succession jusqu’au jour où la justice met en possession l’héritier irrégulier. Ainsi, l’héritier légitime acquiert de plein droit la possession des choses laissées par le défunt, et l’héritier irrégulier n’en devient possesseur qu’à partir du moment où il est judiciairement mis en possession. La possession, on le voit, est donc suspendue tant au point de vue de la prescription qu’au point de vue de l’exercice des actions possessoires. ■ Mais, dit Mourlon dans ses Répétitions écrites sur le code Napoléon, la bizarrerie des conséquences auxquelles il conduit doit nous mettre en garde contre ce système. Dans que ! but, en effet, dans quel intérêt suspendre la prescription qui courait au profit du défunt ? Et, d’aillrturs, si l’héritier irrégulier ne possède pas, la succession ne possède-t-elle point pour lui ? » Ce système est, d’ailleurs, contraire an texte de l’article 724 du code civil. Cet article ne parle pas spécialement de la saisine du droit de possession, niais de la saisine des droits et actions en général. S’il y est dit que l’héritier irrégulier doit se faire judiciairement envoyer en possession de la succession, cela signifie qu’il n’a pas qualité pour agir comme héritier, qu’il n’est pas possesseur de fait, mais qu’il l’est de droit. En un mot, l’héritier irrégulier doit faire connaître son titre en justice.

SAISIR v. a. ou tr. (sè-zir.— Ce mot provient, selon Diez et Chevallet, du germanique- : vieux haut allemand sazjan, sezjan, placer, mettre, d’où le composé bi-zazjan, se mettre en possession, occuper. Comparez l’anglo-saxon setlun et bisettan, allemand setzen et besetzen, anglais to set et la beset, etc. Le français saisir signifia d’abord, comme le primitif germanique, mettre en possession, en jouissance à une chose. En termes de palais, on dit’encore aujourd’hui, datis la même acception : « Le mort.saisit le vit’. » Nous avons même conservé le substantif saisine pour signifier la mise en possession. En basse latinité, les verbes saisïre, sasire, ainsi que le substantif saisina, sasiua, avaient des significations correspondantes à celle des mots romans. Le composé se des- • saisir se dit pour abandonner la possession d’une chose. On disait se saisir pour so mettre en possession, en jouissance ; de là, cette expression passa aisément à la signification de s’emparer, se rendre maître ; puis on fit un verbe actif du verbe pronominal se saisir ; on dit aujourd’hui, dans deux acceptions assez rapprochées, se saisir d’une chose et saisir une chose. On a dit de même se partir, se penser, se corUbattre, etc., et maintenant nous disons partir, penser, combattre). Prendre pour retenir : Saisir quelqu’un au collet. Saisir le bras de quelqu’un. Saisir la bride de son cheval. Saisir quelqu’un au passage. Saisir une mouche, un papillon qtri vole. Saisir avec la main, avec les dents, avec le bec. Saisir une pierre pour la lancer à quelqu’un. SAisrR un fer chaud avec une pince. Saisir par l’anse une marmite qui est sur le feu pour l’en retirer. (Acad.) La main est l’outil qui nous sert à saisir les objets. (J. Macé.) Le serpent fascine ta grenouille et la saisit sans qu’elle ait ta force de fuir, (A. Sée.) Les chiens coiffent un animal quand ils le saisissant par les oreilles et le portent à terre. (E. Chapus.)

— S’emparer, se rendre maître, entrer e» possession de ; Les rois auront à rendre compte un jour du mandat d’amener des peuples qu’ils n’avaient pas le droit de saisir. (Chateaub.) L’ambitieux armé qu’on place auprès de la couronne n’a, pour ainsi dire, que le bras à étendre pour la saisir. (De Ségur.) Une des inconséquences les plus communes est de rejeter les moyens de saisir ce que l’on poursuit. (De Lovis.) Il Profiter avec empressement, s’emparer à propos de : Saisir /’occasion, le moment favorable. Saisir un prétexte. Aussitôt qu’une occasion de faire du bruit se présente, une foule de gens la saisissent. (Chateaub.)

.... Pompée a saisi l’avantage D’une nuit qui lais&ait peu de place au courage.

Racine.

— Mettro en possession : Je vois le peu de sûreté de ces femmes, si la mort saisissait leurs maris de leurs biens. (Dider.)

— Envahir, pénétrer dans l’esprit de : La peur m’A saisi. Le froid bi’avait saisi. La fièvre I’a 'SAtSt ce matin. Il y a dans le pouvoir sans bornes une sorte de vertige qui saisit le génie comme la sottise et les perd également l’un et l’autre. (M<no de Staël.) Tout ce qui saisit par quelque grandeur l’imagination des hommes leur impose, (Duclos.) Le vrai ne saisit notre intelligence qu’à l’aide d’un mécanisme qui semble l’étendre, l’agencer, le mouler. (proudh.) Dans tous les arts, la Grèce a donné la mesure du grand, du noble, du simple, de tout ce qui saisit profondément l’âme et l’élève sans effort. (Renan.)

Le vrai se montre aux yeux et va saisir le cœur.

ÎJOII.EAU.

Il faut envers cet homme agir avec prudence : Dca qu’on croit le saisir, il s’échappe aussitôt.

Al. Duval.

— Percevoir, en parlant des sens : L’oreille ne peut saisis les mus trop graves ou trop aigus. L’œil appelé la lumière, la saisit aussi facilement, aussi naturellement que l’es-

SAIS

tomac appelé et saisit la nourriture, (Ventura.)

— Fig. Discerner, comprendre, interpréter : Vous «’avez pas bien saisi, vous avez mal saisi ce que j’ai dit. Il a saisi sur-lechamp mon intention. Saisissez bien ce que je vous dis. Ce traducteur A mal saisi, a bien saisi, n’A pas saisi parfaitement ce passage. Ce poète comique saisissait parfaitement les ridicules. L’acteur m’avait pas bien saisi son rôle. (Acad.) Le génie des Français est de saisir vivement le côté ridicule des choses les plus sérieuses. (Volt.) Il faut avoir l’œil bien fin pour saisir la ligne qui sépare la prudence de la dissimulation. (De Mulesherbes.) L’homme seul contemple toutes choses dans l’univers ; la femme ne saisit que les détails. (Mme de Saussure.) L’esprit saisit les rapports, le génie s’élance vers les résultats. (Lévis.) L’élégance vient de la clarté dans tes formes, qui les rend faciles à saisir et même faciles à compter. (J. Joubert.) Il y a trèsloin de l’intelligence qui saisit à l’intelligence qui crée ; celle-ci est du génie. (Azats.) Personne n’est plus facile à saisir que Voltaire. (E. Bersot.) Certaines personnes saisissant l’ensemble sans lien apercevoir les détails.

| (A. Maury.) Les enfants saisissent mieux la vérité ramenée à une formule abstraite que grossis d’un volume de dissertations. (Proudh.) Le sauvage saisit mille nuances qui échappent à l’homme civilisé. (Renan.) De toutes tes choses difficiles, la plus difficile est de saisir ce qui sépare la bonté de la faiblesse, (J. Simon.)

Une chose que notre esprit

Après un long travail n’entend ni ne faisit

Ne nous est jamais nécessaire.

Florian.

Saisir de, Charger d’examiner, de régler, déjuger : Saisir D’une affaire un tribunal, une juridiction. Saisir une commission D’un projet de loi.

— Jurispr. etadministr. Opérer la saisie de : Saisir des meubles. Saisir un immeuble. Saisir une rente. Saisir les revenus d’une terre entre les mains des fermiers. Saisir des objets de contrebande. On a saisi tous ses papiers. On A saisi tel numéro de ce journal. (Acad.)

Il Le mort saisit le vif, Principe de droit, d’afrès lequel l’héritier entre en possession à instant même du décès de celui dont il hérite.

— Mar. Amarrer solidement.

Se saisir v. pr. Être, devoir être saisi : Cet instrument se saisit par là.

— Fig. Être vivement frappé, émotionné : Quand on lui apprit la mort de son fils, il se saisit tellement, qu’il en mourut. Cet homme sk saisit au moindre contre-temps qui lui arrive. (Acad.) 11 s’est saisi très-fort

Quand il a vu vos yeux tourner droit a la mort.

Regnaru.

Il Cet emploi du mot a vieilli.

— S’emparer, se rendre maître : Il faut se saisir de cet homme-là, c’est un voleur. Il s’est saisi de l’argent, des meubles, du cheval. Saisissez-vous de ce poste. Il s’était saisi d’un couteau, d’une épée. Aussitôt que le roi fut sorti, les bourgeois, d’eux-mêmes et sans ordre, se saisirent de la porte SaintHonoré. (C. de Retz.) L’esprit a besoin d’exercice, et, à défaut de. ta vérité, il se saisit de l’erreur plutôt que de rester oisif. (M""* de Rémusat.)

Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie ; Le renard s’en saisi/...

La Fontaine.

— Se prendre mutuellement : Se saisir par la main. Nous mous saisîmes l’un l’autre ; nous nous serrâmes à perdre la respiration. (Fén.)

SAISIR-ARRÊTER v. a. ou tr. Mettre saisie-arrêt sur : Saisir-arrêter un traitement.

SAIS1RBRANDONNER v. a. ou tr. (sè-zirbran-do-né

— de saisie-brandon). Opérer la saisie-brandon de : Saisir-brandonner une récolte.

SAISIR-EXÉCUTER v. a. ou tr. Opérer la saisie-exécution de : Saisir-exêcuter des meubles.

SAISIR-REVENDIQUER v. a. ou tr. (sèzir-re-van-di-ké

— de saisie-revendication). Opérer la saisie-revendication de : îjaisir- KEVENDiQtJER des meubles.

SAISISSAEILITÉ s. f. (sè-zi-sa-bi-li-térad. saisissable). État, qualité de ce qu’on peut saisir.

SAISISSABLE adj (^c-zi-sa-ble — rad. saisir). Qui peut être subi, appréhendé : Cette branche est trop haute, elle n’est pas saisissable.

— Qui peut être saisi, dont on peut opérer la saisie : Cette rente n’est pas saisissable. (Acad.)

— Qui peut être saisi, perçu par les sens ou l’esprit : Une intention à peine saisissable. Ma fenêtre était assez rapprochée pour que les sons aigus de l’instrument fussent SaisisSadi.es à mon oreille. (Lamart.)

SAISISSANT, ANTE adj. (sè-zi-san, an-te

— rad. saisir). Qui saisit, qui impressionne subitement les sens : Le froid est saisissant. (Acad.)

— Fig. Qui frappe, qui émeut, qui impressionne resprit : Un spectacle saisissant. Une

SAIS

peinture SAISISSANTE. Il mangue aux doctrines de VAllemagne cet ascendant, cette évidence saisissante qui s’empare de l’esprit des masses. (Ch. de Rémusat.) Un exemple salutaire ne saurait être rendu trop saisissant. (L. Blanc.) La vérité, parfois, est plus saisissante que la fiction. (L. Enault.)

— Jurispr. et administr. Qui saisit, qui opère ou qui fait opérer une saisie i La partie saisissante. Une partie de l’amende appartient aux commis saisissants. (Acad.)

— Substantiv. Individu qui opère une saisie : Le saisissant. La saisissante.

SAISISSEMENT s. m. (sè-zi-se-manrad. saisir). Impression subite et violente causée par le froid : En se jetant à ta nage dans la rivière, il a éprouvé un saisissement qui l’a rendu malade. (Acad.)

— Subite et violente impression de l’âme : // est mort d’un saisissement. Il n’est pas encore revenu du saisissement que lui causa cette nouvelle.

Je me trouble moi-même, et sans frémissement Je ne puis voir sa peine et son saisissement.

Racine.

— Escrime. Action de prendra avec la main l’épée de son adversaire.

SAISON s. f. (sô-zon. — Ce mot a pour correspondants, dans les langues romanes, le provençal sazo, espagnol saxon, portugais" sazao, italien stagione. La forme italienne, combinée avec l’espagnol estacion, portugais estaçao, porte à prendre pour origine le latin statio, arrêt, séjour, point fixe, d’où le sens de temps voulu, moment propice. Diez rapproche l’allemand stunde, heure, de stehn, le même que le latin stare, d’où statio. Quant aux autres formes avec s initial, Diez les disjoint et les rapporte, avec Du Cange, au latin satio, action de semer, d’où viendrait l’acception de temps convenable pour semer et enfin temps convenable en général. Quant au latin satio lui-même, il vient de satum, supin de serere, semer. Scheler ne partage pas l’opinion de Diez ; il voit dans le s initial, ici comme dans d’autres cas, un affaiblissement de st, d’autant plus que le mot saison exprime essentiellement les divisions ou, à proprement dire, les quatre stations de l’année). Chacune des quatre parties égales de l’année qui s’écoulent entre un solstice et un équinoxe : L’ordre, la marche, le retour des saisons. L’intempérie des saisons, de la saison. La saison est bien avancée, est fort avancée, (Acad.) Les Saisons ont leurs retours périodiques. (ButT.) Le printemps est la saison de l’expansion universelle. (K. Pition.) Abandonnez-vous à ce qu’a de si doux le printemps, cette Saison de renaissance ; faites-vous fleur avec les fleurs. (Ste-Beuve.) Toute saison, tout ciel sont bons quand on est deux.

Lamartine,

Guidant les heures enchaînées,

Le roi des astres et du jour

Chasse et ramène tour a. tour

Les mois, les saisons, les années.

Fatolle.

— Temps où dominent, où se font remarquer certains états, certains changements de 1 atmosphère : La saison des frimas, des pluies, des orages. (Acad.)

— Époque où paraissent certaines productions de la terre, où l’on a coutume de faire certains travaux agricoles : La saison des fleurs. La saison des fruits. Saison des moissons, des semailles, des foins. Les fruits de ta saison. Des légumes de la saison. (Acad.) il Développement relatif des récoltes, de la végétation : La saison est avancée, les vendanges auront lieu de bonne heure.

— Époque où l’on a l’habitude on la facilité de faire certaines choses : La saison de la chasse. La saison des bals, des concerts, des voyages. Tom-Pouce est à la mode ; c’est le tigre de la saison, les femmes en raffolent. (Th. Gautier.) Il En Angleterre, Époque de l’année où le beau monde réside à Londres, après les voyages et le séjour à la campagne. Il Époque propre au succès ou au développement d une chose : Le mérite des hommes a sa saison ainsi que les fruits. (Lu Roche f.) Les opérations des hommes ont leur saison, comme celles de la nature. (Rivarol.)

— Durée d’une station que l’on fait dans un établissement de bains, pour y prendre les eaux : À Vichy, la saison ordinaire est d’environ un mois,

— Age de la vie : La jeune saison. La première saison. Après une certaine saison de ta vie, on n’est plus propre au monde ; il faut se hâter d’en jouir avant qu’il nous échappe. (Mass.) Le malheur mûrit l’homme avant la saison. (A. Dumas.)

La vie en deux saisons partage sa carrière.

G. Farcï.

Mes yeux ont vu périr dans leur jeune saison Six frères ; quel espoir d’une illustre maison !

Racine.

... Employez bien cette saison si belle Qu’un tardif repentir trop vainement rappelle. U"’ Desuoulières.

Saison nouvelle, Printemps :

De la saison nouvelle

J’attendrai le retour.

J.-B. Rousseau.

Elle alla crier famine

Chez la fourmi, sa voisine,

SAIS

La priant de lui prêter

Quelque grain pour Bubslster

Jusqu’à la saison nouvelle,

La Fontaine.

Arrière-saison. V. ce mot & son rang alphabétique.

Belle saison, La partie de l’année où le temps est beau : La belle saison est trèscourte dans le Nord.

Mauvaise saison, Partie de l’année où le temps est froid ou pluvieux : Bénirons à Paris avant la mauvaise saison.

Froide saison, Saison froide, Hiver : Tout végétal sommeille et hiberne pendant toute ta durée de la saison froide. (Raspail.)

Morte saison, Époque de l’année où la terre est improductive. Il Époque de l’année où chôme une industrie : La morte saison est très-longue, dans le Nord, pour l’industrie du bâtiment.

Saison des amours, Époque de l’année où les animaux s’accouplent : La saison des amours commence de très-bonne heure poulies chats.

Demi-saison, Saison tempérée, intermédiaire entre la saison froide et la saison chaude : iîo6e de demi-saison. Etoffe de demiSaison.

Être de saison, Être a propos, au point de vue du temps : Cette sévérité m’est plus de saison. Vos conseils ne sont pas de saison. Il Être hors de saison, Ne pas convenir, au point de vue du temps : Ce que vous dites est hors de saison. Celte entreprise est hors de saison. Il y a des temps pour plaisanter, et des temps où la plaisanterie est hors de saison. (Dumas-Hinard.)

Marchand des quatre saisons, Nom qu’on donne, à Paris, à des marchands ambulants qui vendent les fruits ou les légumes frais de la saison.

— Encycl. Astron. La division de l’année en saisons réglées sur les variations générales de la température a existé chez tous les peuples, mais n’a pas été la même pour tous. Les Grecs, qui avaient emprunté cet usage à l’Inde, ne comptèrent d’abord que troi3 saisons : le printemps, l’été et l’hiver, et ajoutèrent l’automne à une époque postérieure qu’il est impossible de déterminer. Les Romains adoptèient la division des Grecs en quatre saisons. Les Arabes divisaient, comme les Indous, l’année en trois saisons seulement. La plupart des peuples du nord de l’Europe ne connaissaient que deux saisons : l’été et l’hiver. Toutefois, les Germains admettaient une saison intermédiaire ou printemps.

Nous avons dit que les Romains divisaient leur année en quatre saisons ; Varron nous fait connaître un autre système de saisons très-étrange : « Ceux, dit-il, qui mettent plus de précision dans leurs calculs divisent l’année en huit temps. Ils comptent depuis le souffle du veut Favonius jusqu’à l’équinuxe de printemps quarante jours ; de là au lever annuel des Pléiades, quarante-quatre ; du lever des Pléiades au solstice d’été, quarante-huit ; du solstice au lever de la canicule, vingt-neuf ; de là à l’équinoxe d’automne, soixante-sept ; de l’équinoxe au coucher des Pléiades, trente-deux ; du coucher des Pléiades à l’hiver, cinquante-sept, et enfin de là ausouffle de Favonius, quarante-cinq jours. » Ce système, prétendu plus exact, a cela de • bizarre qu’il ne donne, pour l’année entière, qu’une somme de trois cent soixante-deux jours.

Dans la division de l’année généralement adoptée aujourd’hui, la saison est un espace de temps compris entre un équinoxe et un Solstice. Les saisons sont au nombre de quatre, savoir ; le printemps, l’été, l’automne et l’hiver. Le printemps commence du 19 au 21 mars, l’été du 21 au 22 juin, l’automne du 28 au 23 septembre, l’hiver du 20 au 21 décembre ; ce qui donne à peu près aux saisons les durées suivantes :

Printemps 94 jours.

Eté 93 —

Automne 89

Hiver 89 —

L’inégale durée des saisons tient à la position excentrique du soleil par rapport k l’orbite terrestre.

Les saisons sont surtout remarquables par. les conditions différentes de chaleur et de lumière qui les signalent. L’axe de rotation de la terre restant toujours parallèle à lui-même et formant un angle constant avec le plan dans lequel se meut cette planète autour du soleil, il est aisé de comprendre que toutes les parties de la terre ne peuvent être éclairées par le soleil ni en même temps ni aussi longtemps les unes que les autres. Aux pôles, le jour astronomique dure environ six mois, et la nuit autant ; à l’équateur, les jours sont aussi longs que les nuits ; dans la zone tempérée de l’hémisphère nord, la durée du jour atteint son maximum au solstice d’été, décroît ensuite pour atteindre son minimum au solstice d’hiver, puis augmente de nouveau jusqu’au solstice d’été-de l’année suivante.

L abaissement de la température pendant l’hiver dans l’hémisphère boréal n’est pas dû, comme on pourrait le croire, à un plus grand éloignement du soleil, car la terre est précisément, à cette époque, uussi rapprochée que possible du soleil ; mais il tient à ce que, en été, les rayons solaires frappent