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plus, n’avaient rien tenté pour empêcher le massacre) réclamèrent la punition des assassins de Septembre et parvinrent d’abord à faire diriger des poursuites contre ceux qui avaient imité en quelques villes de province les égorgements de Paris.

À Charleville, où le lieutenant-colonel d’artillerie Juchereau avait été tué, l’instruction judiciaire fut sans résultat, les assassins étant des fédérés de passage inconnus dans la ville.

À Couches, près d’Autun, le 17 janvier 1793, neuf individus furent condamnés à mort par contumace. Trois furent saisis, mais remis en liberté le 16 août ; l’un deux se nommait Antoine Forobert. En l’an III, reprise de la procédure : deux condamnations à mort.

À Reims, les poursuites aboutirent, également en l’an III, à la condamnation à mort de Leclère, porteur de journaux, et de Cenis-Sauris, brocanteur, et à la condamnation à six ans de fers du cordonnier Leblanc et du vitrier Tullien.

À Meaux (an IV), quatre condamnations à mort : Fr. Lombard, tisserand ; Denis Petit, fripier ; Pierre Robert, cordonnier ; P. Lemoine, dit Moreau, portefaix. Un autre portefaix, Adrien Leredde, vingt ans de fers.

Un de ceux auxquels on attribuait le massacre des prisonniers d’Orléans amenés à Versailles, le fameux Fournier l’Américain, arrêté, puis remis en liberté, puis poursuivi de nouveau en l’an IV et acquitté, fut condamné à la déportation par Bonaparte. Il échappa deux ans, fut arrêté en l’an XI, enfermé en diverses prisons et enfin envoyé à Cavenne, d’où il parvint à s’échapper.

Mais revenons aux septembriseurs de Paris.

À plusieurs reprises, les girondins demandèrent qu’ils fussent poursuivis, dans l’intérêt de la justice sans doute, mais comptant bien aussi envelopper dans ces poursuites quelques-uns de leurs ennemis. Mais la Convention, craignant de réveiller le souvenir de ces scènes terribles et d’ouvrir la porte à des représailles et des réactions sans fin, refusa de s’engager dans cette voie. Elle suspendit même les procédures commencées dans les départements et qui ne furent reprises que plus tard.

Ce ne fut que pendant la réaction thermidorienne que la question fut de nouveau posée. Le 4 messidor de l’an III, décret ordonnant des poursuites. Le tribunal criminel de Paris commence à instrumenter, recevant de toutes mains renseignements, pièces, dénonciations, etc., ce qui doit rendre fort circonspect, car il est probable que beaucoup de ces communications plus ou moins anonymes, en ce temps de furieuse réaction, devaient être entachées de haine et de mensonge.

L’amnistie du 4 brumaire an IV, rendue lors de la clôture de la Convention et de la mise en vigueur de la constitution nouvelle, suspendit encore une fois les poursuites.

Mais le tribunal criminel de Paris ne voulut pas se résigner à l’avortement de l’instruction commencée. Le 20 ventôse an IV (10 mars 1796), il vint en corps à la barre des Cinq-Cents réclamer l’autorisation de poursuivre de nouveau. Quelques jours après, l’Assemblée fit droit à cette demande par un décret.

Les enquêtes, les dénonciations, les instructions recommencèrent donc avec activité. Cette immense procédure est conservée au greffe criminel de la cour de Paris. Nous donnerons quelques-uns de ses résultats.

Affaire de l’Abbaye (le président du tribunal improvisé, Maillard, était mort), neuf accusés : P.-F. Damiens, vinaigrier ; Ant. Bourre, ex-garde-française, gendarme ; Jean Debèche, joaillier ; A.-V.-Séb. Godin, boucher, puis entrepreneur des transports militaires ; Fr. Maillet, ex-garde-française ; L.-Aug. Ledoux, savetier ; F.-Louis Mayeux, défenseur officieux ; And.-Nic. Lyon, limonadier ; P. Dubois, charron.

Deux condamnations seulement, Damiens et Bourre, à vingt ans de fers. Les sept autres acquittés, faute de preuves.

Massacre de la Force, 16 accusés : Ant.-Vict. Crappier, marchand de bas ; Fr.-Bap.-Joach. Bertrand, tambour-maître ; Fr. Lachève, serrurier ; Angélique Voyez, femme Nicolas, regrattière ; Cl.-Ant. Badol, gendarme ; Jacq. Laty, libraire et brocanteur ; P. Laval, marchand de tabac ; Siméon-Ch. Fr. Vallée, marchand de tableaux, puis secrétaire analyseur du comité de sûreté de la Convention ; Michel Marlet ; P.-Mart. Monneuse, marchand mercier, officiel municipal ; Jean Gonord, charron ; J.-Nic. Bernard, cordonnier ; Jean-Gratien-Alex. Petit-Mamin, rentier ; René Joly, lieutenant de l’armée révolutionnaire ; P. Chantrot, défenseur officieux ; P.-Nic. Régnier, gendarme.

Quelques-uns étaient accusés d’avoir fait les fonctions de juge, les autres d’avoir participé aux massacres. Quinze furent acquittés ; le seizième, Régnier, fut condamné à vingt ans de fers.

Enfin quatorze autres, accusés de faits semblables à l’occasion des égorgements de Saint-Firmin, de la Salpêtrière, de Bicêtre et des Carmes, furent tous acquittés, y compris Joachim Ceyrat, juge de paix, accusé faussement, puisqu’il fut prouvé qu’au moment du massacre des Carmes il présidait l’assemblée de sa section, dans l’église Saint-Sulpice ;

Ainsi, cette énorme procédure avait abouti au total à trois condamnations, soit que le jury voulût ensevelir ces sanglants souvenirs dans l’oubli, soit qu’on manquât de preuves, soit que la plupart des inculpés eussent, en effet, été accusés faussement. Ce qu’il y a de certain, c’est que beaucoup des égorgeurs (comme les fédérés du Midi, par exemple) avaient disparu, dispersés par les événements. Il est à croire aussi que d’autres s’étaient mis à l’abri des poursuites.

Parmi les assassins de la Force, les documents signalent encore : le tambour Charlat, qui aurait porté le premier coup à Mme de Lamballe et qui partit ensuite pour l’armée, où ses camarades, pénétrés d’horreur, le tuèrent ; le boucher Grison et le nègre Delorme. On sait d’ailleurs combien d’hommes furent dans la suite accusés d’avoir participé au meurtre de Mme de Lamballe ou porté sa tête ; cela devint une véritable légende dans les quartiers de Paris. Outre Tissot, de l’Académie française, on désignait encore un marbrier de la rue des Postes, un libraire-éditeur du Palais-Royal nommé Vente, un certain Sainte-Agathe, enfin le rôtisseur et marchand de volailles Biennais, devenu fournisseur de Napoléon. Ce dernier, accusé sous la Restauration par le pamphlétaire royaliste Barruel-Beauvert, le fit condamner comme calomniateur. Mais, toujours poursuivi par les mêmes allégations (probablement mensongères), le malheureux finit par se tuer de désespoir. Sa fille était encore, en 1870, marchande de poisson dans les marchés de Paris, et, chose qui montre la ténacité des traditions populaires, vraies ou fausses, on se racontait encore à l’oreille cette légende d’un autre âge, que son père avait porté au bout d’une pique la tête de la princesse de Lamballe.

Pour terminer, nous rappellerons les mesures qui furent prises par le premier consul à l’occasion de la machine infernale que des chouans avaient fait éclater sur son passage dans la rue Saint-Nicaise. Fouché affirma catégoriquement que le coup venait des royalistes. Mais Bonaparte saisit l’occasion pour proscrire une nouvelle fournée de républicains. Il fit rendre un sénatus-consulte autorisant son gouvernement à prendre, contre tous les individus qu’il lui plairait de désigner, une mesure de haute police extraordinaire. Ce sénatus-consulte fut rendu le 15 nivôse an IX (5 janvier 1801) ; il condamnait sommairement à la déportation cent trente citoyens qui, presque tous, avaient marqué dans la Révolution, et la plupart d’une manière honorable, en les flétrissant de l’épithète calomnieuse de septembriseurs. Parmi eux figuraient l’ex-général Rossignol, les anciens juges Villain d’Aubigny et Pépin Desgrouettes, le juge de paix Joachim Ceyrat ; André Corchand, commissaire du pouvoir exécutif ; Leroy, dit Eglator, instituteur et conseiller municipal ; d’autres anciens membres de la commune de Paris, le limonadier Chrétien, Fournier, dit l’Américain, Monneuse, René Joly, Petit-Mamin, etc.

Parmi les déportés, il y avait d’anciens acquittés de floréal an IV, et quelques-uns peut-être qui avaient réellement trempé dans les journées de Septembre ; mais il était de la dernière évidence que, pour la grande majorité, l’accusation était fausse de parti pris. C’était la vendetta napoléonienne qui se poursuivait contre les républicains avec autant de froide cruauté que de mauvaise foi.

Les victimes furent déportées aux îles Séchelles, dans la mer des Indes ; quelques autres à Cayenne. Presque tous périrent de misère ou de fièvres pestilentielles.


SEPTEMDENTÉ, ÉE adj. (sè-ptèmm-dan-té — du lat. septem, sept, et de denté). Hist. nat. Qui est garni de sept dents, de sept découpures en forme de dents.

SEPTEMDIGITÉ, ÉE adj. (sè-ptèram-diji-té — du lat. septem, sept, et de digité). Bot. Qui est partagé en sept lobes ou di^itations.

SEPTEMDUODÉCIMAL, ALE adj. (sèptèmm-du-o-dé-si-mal— du lat. septem, sept, et de duodécimal). Miner. Qui a la forme d’un prisme à douze pans, avec un sommet à dix-sept faces.

SEPTÈME, bourg et commune de France (Isère), cant., arrond. et à 14 kilom. N. de Vienne ; pop, aggl-, 824 hab. — pop. tôt., 2,795 hab. Forge à cuivre. Sur un mamelon voisin, ruines d’un château du xve siècle.

SEPTÉMES, village et commune de France (Bouohes-du-Rhône), cant. de Gardanne, arrond. et à 23 kilom. S. d’Aix, dans un vallon fertile ; 1,503 hab. Fabrication de soude et d’acide sult’urique. Usines métallurgiques. Restes d’aqueducs romains et de redoutes dû moyen âge.

SEPTEMFOLIOLB, ÉE adj. (sè-ptèmm-foll-o-lé — du lat. septem, sept, et de foliole). Bot. Dont les feuilles sont composées de sept folioles.

SEPTEMLOBÉ, ÉE adj. (sè-ptèmm-lo-bé — du lut. septem, sept, et de lobe). Bot. Qui est partagé en sept lobes.’

SEPTEMMAÇULÉ, ÉE adj. (sè-pîèminma-cu-1’é —du lai. septem, sept, et dé ■ma-

SEPT

calé). Hist. nat. Qui porte sept taches, sept marques colorées.

SEPTBMNERVÉ, ÉE adj. (sè-ptèmm-nèrvé — du lat. septem, sept, et de nervé). Bot. Dont les feuilles ont sept nervures.

SBPTEMPONCTUÉ, ÉE adj. (sè-ptèmmpon-ktu-é — du lat. septem, sept, et de ponctué). Hist. nat. Qui est marqué de sept points colorés.

SEPTEMVIR s. m. (sè-ptèmm-vir — mot lat. formé de septem, sept, et de vir, homme). Antiq. rom. Nom donné à chacun des prêtres qui étaient chargés de surveiller les banquets offerts aux dieux ou donnés à la suite des jeux publics.

— Encycl. Les septemvirs formaient un des ’ quatre collèges sacerdotaux auxquels appartenait, à Rome, l’administration des choses religieuses ; les trois autres collèges étaient ceux des pontifes, des augures et des quindécemvirs. De même que les magistrats, ils portaient la toge prétexte. Leur origine remonte à l’année 198 avant notre ère, c’est-à-dire à quelques années après la fin de la seconde guerre punique. À cette époque, on déchargea les pontifes du soin des lectisternes et on le confia à trois prêtres. Les lecti-Sternes étaient des banquets sacrés offerts aux dieux dans leurs temples. On les préparait avec beaucoup de solennité, et les statues des dieux étaient placées sur des lits ornés de fleurs et de feuillages, devant des tables chargées de mets, comme s’ils devaient réellement prendre le repas qui leur était offert. Le plus ancien et le plus vénéré de ces lectisternes fut le banquet de Jupiter, eputum Jovis. De la vint que les trois prêtres charfés de remplacer les pontifes dans la célération de ces fêtes furent nommés triumviri epulones. C’étaient eux qui, dans la nuit, s’asseyaient au banquet préparé pour les dieux. Ce banquet, dont la frugalité avait été primitivement extrême, était déjà devenu somptueux lorsque les triumvirs épulons commencèrent à le diriger ; il devint, par la suite, de la plus extrême recherche ; les mets délicieux, les vins exquis y furent servis en l’honneur des divinités ; les épulons en avaient tout le profit. Vers le temps de Sylla, le nombre des épulons fut porté à sept et alors ils prirent le nom de septemvirs. On les trouve souvent mentionnés avec ce nom dans les inscriptions. Jules César en éleva le nombre à dix ; mais cette augmentation ne subsista pas après lui. Les septemvirs n’avaient pas seulement la surveillance des banquets offerts aux dieux, ils avaient aussi celle des banquets donnés à la suite des jeux publics. En outre, ils surveillaient, sous la direction des pontifes, tout ce qui regardait la célébration de ces jeux ; ils faisaient connaître aux pontifes les omissions et les irrégularités commises. Ceux-ci, sur leur rapport, jugeaient s’il était nécessaire de recommencer les jeux. L’élection des septemvirs fut faite d’abord par le collège des pontifes et plus tard par les comices ; ils étaient élus à vie.

SEPTEMVIRAL, ALE adj. (sè-ptèmm-viral, a-le — lat. septemviralis, même sens). Antiq. rom. Qui a rapport nui septemvirs : Fonctions 8EPTKMVirales. Festins septëm-

VIRAUX.

. SEPTEMVIRAT s. m. (sè-ptèmm-vi-ralat. septemviratus, même sens). Antiq. rom. Magistrature, fonction des septemvirs.

SEPTÉNAIRE adj. (sè-pté-nè-re — lat. septenarius ; formé de septem, sept). Qui vaut, qui contient sept ; qui se fait par sept : Nombre SEPTÉNAIRE. Série SEPTÉNAIRE.

— Qui a exercé pendant sept ans dans une université : Professeur septénaire.

— Prosod. Se dit de Hambique et du trochaïque à sept pieds et demi.

t — s. m. Espace de sept ans, dans la vie de l’homme : Les anciens divisaient la vie par septénaires. (Flourens.)

— Pathol. Espace de sept jours, dans la durée des maladies : Le premier, le second septénaire.

— Encycl. Prosod. La dénomination de vers septénaire, qui signifierait rigoureusement un vers de sept pieds, ’a été appliquée par les Latins à deux sortes de vers comprenant sept pieds et demi : Tiambique tétrainètre catalectique et le trochaïque tétramèlre catalectique.

Llambique septénaire a été inventé par Hipponax, Il est de sept pieds plus une syllabe et a un repos après la seconde dipodie, c’est-à-dire après les quatre premiers pieds. Exemple, tiré de Catulle : Mentit-1 -te pal- | Hum | mihi II meum, | quod in- J

(■vola- | -sti. Ce vers est asymirtète ou formé de deux parties indépendantes. Le milieu a donc les privilèges de la fin d’un vers ; l’élision peut ne pas y avoir lieu, et une brève peut y devenir longue. Les comiques latins, en se servant du septénaire ïambique, y ont introduit toutes les libertés dont ils usaient dans l’ïambique proprement dit ou sénairé.

Le trochaïque septénaire est composé aussi de sept pieds plus une syllabe ; il a aussi un repos après le quatrième pieu et peut être asynartète, de même que le précédent. Exemple, tire de Séhèq’ue :

Compre- -cor, vul-1 gus m-1 lentum, Il vasque j (fera-1 -les de-1 os.

SEPT

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On trouve fréquemment ce mètre chez les Latins. Plaute et Térence l’ont employé souvent. Il existe dans les fragments qui nous restent de Pacuvius, dans plusieurs des sentences de Publius Syrus, et Lucilius s’en était servi pour une partie de ses satires. H était d’un usage populaire dan8 les sarcasmes que la foule adressait aux triomphateurs. Voici un de ces vers, cité par Suétone r Ecce Ciesar nunc triumpkat, | qui subegit Galliai.

Le septénaire trochaïque était soumis, dans les comédies, aux mêmes licences que l’ïambique.

À l’époque de la décadence latine, ce vers était toujours usité, mais on n’en savait plus les règles et on le divisait en deux vers : un trochaïque dimètre et un trochaïque dimètre catalectique. On composait ainsi avec le septénaire dédoublé des strophes de quatre petits vers. En voici un exemple que nous offre Martianus Capella :

Scande ctxti templa, virgo, Ligna Innto fœdere ;

Te sacer subite celsa Poscit astra Jupiter.

L’hymne bien connue de Fortunat, Pange lingua, est un dédoublement du même genre :

Pange. lingua, gloriosi

Corporis mysterium ;

Sanguinisque pretiosi

Quem in mundi pretium,

Fructus ventris générosi,

Rex effudit gentium.

Chaque strophe de cette hymne paraît devoir se lire régulièrement en trois septénaires :

Pange, lingua, gloriosi II corporis mysterium : Sanguinisque pretiosi II quem in mundi pretium, Fructus ventris générosi. Il rex effudit gentium.

— Pathol. V. crise.

SEPt-en-GUEULE s. f. Petite variété de poires.

SEPT-EN-HUIT s. m. Techn. Nom donné par les dessinateurs de tissus au papier de misa en carde dont les grands carreaux ont la base divisée en sept parties et la hauteur en huit.

— Adjectiv. : Papier sept-en-huit. SEPTENNAL, ALE adj. (sè-ptènn-nal, a-le

— lat. septennis ; de septem, sept, et de annus, année). Qui dure sept ans ; qui arrive ou se reproduit tous les sept ans : Pouvoirs septennaux. Période septennale.

SEPTENNALITÉ s. f. (sè-ptènn-na-li-térad. septennal). Caractère de ce qui est septennal : La sbptennautb d’une assemblée, d’un mandat législatif.

SEPTENNAT s. m. (sè-ptènn-na — du latseptennis, septennal). Hist. Gouvernement institué en France en 1873, pour une durée da sept ans, avec le maréchal Mac-Mahon comme président de la République.

— Encycl. Hist. On désigne sous ce nom tout nouveau, faute d’une appellation plus exacte, le mode de gouvernement que 1 Assemblée.nationale donna à la France dans la nuit du 20 octobre 1873, et qui a duré jusqu’au 25 février 1875, jour où cette même Assemblée, en votant une constitution, a fondu le septennat dans la République.

Cette courte période de notre histoire est des plus curieuses et des plus instructives. Elle constitue en quelque sorte le second acte d’une grande pièce politique, dont le premier commença le 84 mai 1873, lors du renversement de M. Thiers, et dont le sujet, d’après le plan de ses auteurs, devait être la restauration de la monarchie. Par malheur pour eux, par bonheur pour la France, l’action, laborieusement conçue et si vivement engagée, s’arrêta tout à coup ; le grand premier rôle manqua complètement son entrée et le désarroi se mit parmi les acteurs. Vainement alors on modifia le plan primitif, tout en restant dans le même ordre d’idées ; c’en était fait de l’unité d’action, qui s’égara au milieu d’incidents inattendus, et tout à coup, au lieu de l’apothéose de la monarchie qui devait être la scène finale, ce fut la République qui apparut et dénoua la situation.

Avant de faire une rapide histoire du septennat, il est nécessaire de rappeler par suite de quelles circonstances il fut constitué. Nous avons raconté ailleurs (v. mai 1873 [révolution parlementaire du 24]) comment les groupes monarchiques de l’Assemblée nationale, alliés au groupe bonapartiste, avaient renversé M. Thiers, qui proposait de constituer la République, et établi un gouvernement de combat contre les républicains. Les coalisés, étroitement unis dans.ce but, purent librement poursuivre la réalisation de leurs espérances et préparer le retour soit de la monarchie, soit de l’Empire. L’Empire était encore à cette époque trop profondément discrédité pour paraître redoutable aux monarchistes, qui semblaient avoir pour eux toutes les chances..En effet, ils étaient en majorité dans l’Assemblée, bien que le nombre des députés républicains se fût constamment accru par suite des élections partielles qui avaient eu lieu depuis je 2 juillet i$7i. D’autre part, depuis ùri an, les deux groupes royalistes, les légitimistes et les orléanistes, avaient, chacun de son côté, rédigé un programme politique pour servir de base à un projet de fusion, et