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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 2, Scir-Soir.djvu/268

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le froid devenait trop vif et qu’on ne pouvait plus rester dans la traîneau sans courir le risque d’y être complètement gelé, le baron Velbo franchissait a pied la distance d’une station à l’autre, en devançant le traîneau tiré lentement par les chameaux, et cherchant, avec le guide kirghiz, la route à travers les épais tourbillons de neige qui enveloppent le steppe d’un brouillard opaque. ■

Comme on le voit par ce récit emprunté à un journal.russe, la Sibérie, même sur les points les plus fréquentés, est loin de présenter aux voyageurs toutes les commodités possibles ; et tout reste à faire dans cette immense contrée, dont quelques parties à peine, celles situées à l’O. et vers le S., pourront peut-être, dans un avenir très-lointain encore, être accessibles à la civilisation européenne.

Sibérie (voyaqb bn), par M. Castren (Pétersbourg, 1849). De 1845 à 1848, M. Castren. a fait de longues courses dans la moitié occidentale de la Sibérie, où il a successivement étudié les populations errantes qui occupent le bassin de deux grands fleuves, l’Obi et l’Iériisséi ; tribus sans nombre répandues depuis les bords de la mer Glaciale jusqu’au pied de l’Altaï. C’est au prix de terribles souffrances qu’il a pu continuer ses observations sous ce climat rigoureux. Les investigations du voyageur ont porté de préférence sur les matières ethnographiques, sur l’étude des populations, des tribus de race samoyède principalemnt, au triple point de vue de la langue, de la conformation physique et de la vie sociale. Ces recherches ont créé une base solide à la classification des tribus de la Sibérie occidentale, rapportées, comme à deux souches principales, à la race samoyède et à celle que les Russes désignent sous le nom de tartare (Turcoinans). Les peuplades qui restent en dehors de cette classification délinitive, ne sont ni turques ni samoyèdes ; elles appartiennent à d’autres familles et se partagent en groupes moins étendus. Ce qui donne aux premières un intérêt particulier, ce sont leurs rapports d’origine, révélés par la communauté fondamentale des idiomes, avec des classes de peuples qui ont joué dans l’histoire un rôle considérable. Ces grandes questions d’ethnographie asiatique ont attiré l’attention sérieuse de plusieurs savants du Nord ; on a repris à fond l’étude comparée des langues, mères du centre et du nord de l’Asie, le finnois, le turc, le mongol et le mandchou, et cette étude approfondie a conduit à des conclusions inattendues, qui s’appuient sur dés preuves irréfragables. Ces langues, malgré les très-grandes différences qui les séparent en tant que langues parlées, n’en reposent pas moins au fond sur une base commune et ne sont en définitive que quatre branches séparées d’un même tronc. Ces travaux ont une grande portée. C’est ainsi qu’ils signalent de singulières affinités entre les anciens Madgyars ou Hongrois et les Turcs. M. Castren a recueilli aussi d’abondants matériaux pour la géographie proprement dite des contrées par’ courues ; aux prises avec une nature sauvage, il a esquissé des tableaux saisissants d’expression et de vérité. Son voyage a eu un grand retentissement scientifique, justifié par la richesse des résultats ; il complète le voyage de M. Middendorff, qui a exploré la Sibérie orientale de 1843 à 1844. Sa relation a été imprimée en langue allemande dans les comptes rendus de l’Académie impériale des sciences de Pétersbourg. Cette Académie avait fait les frais de l’expédition, de même qu’elle avait pourvu aux dépenses du voyage de M. Middendorff.


SIBÉRIE (NOUVELLE-), appelée aussi Archipel Liakhov, groupe d’îles de l’océan Glacial arctique, non loin de la côte septentrionale de la Sibérie, par 72° et 75» de latit. N., 1340 et 149» de longit. E. Il se compose de trois lies principales : Kotelnoï, Atrjskonskoï et Fadevskoï. et 7 à 8 îlots, dont la superficie totale est évaluée à 49,000 kilom. carrés, t’es îles, découvertes seulement au commencement du xvme siècle, sont placées sous un ciel très-rigoureux ; le froid y est excessif ; souvent le bras de mer qui les sépare du continent est gelé. Il n’y a pas d’habitants ; quelques chasseurs les parcourent pendant les courts mois d’été et d’automne. On y trouvé des ours blancs, des rennes, des oies sauvages et des lichens ; le sol renferme de nombreux fossiles et des bois pétrifiés.


SIBÉRIEN, IENNE s. et adj. (si-bé-ri-ain, i-è-ne). Géogr. Habitant de la Sibérie ; qui appartient à la Sibérie ou à ses habitants : Ou Sibérien. Une Sibérienne, Les mœurs sibé- riennes. Les langues sibériennes.

— Encycl. Linguist. On comprend sous le nom de langues sibériennes les idiomes usités parmi les peuplades primitives de la Sibérie, c’est- k-dire depuis la rive orientale de la Dwina, dans le gouvernement d’Arkhangel, en Europe, jusque sur les côtes de la mer de Behring, au nord-est de l’Asie, et depuis l’Altaï jusqu’à l’extrémité boréale de l’ancien continent. Aussi incultes que les peuples qui les parlent, ces langues n’ont pas été l’objet de recherches philologiques importantes. On sait qu’elles offrent quelques racines qui paraissent leur être communes avec d autres idiomes de l’Asie centrale et occidentale et même de l’Europe. Aucune des langues sibériennes n’a encore été fixée par l’écriture et

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toutes présentent, comme trait caractéristique, des sons âpres et durs et des intonations bizarres. On les a classées en cinq familles. Ce sont les familles samoyède, iénisséi, koryèke, kamtchadale et kourilienne.

La famille samoyède comprend le khassowo ou samoyède, le touroukhansk, le tawghi, le narym, le laak, le karasse, le kamasehekoïbale et l’ouriangkhai.

La famille iénisséi embrasse le denka, l’imeazk, l’arine, le poumpokolsk et le kottenassane. On range à côté de cette famille le youkaghire, qui paraît être un idiome à part.

La famille koryèke comprend le koryèke du kolyma, celui du kamtchatka et le karaga.

La famille kamtchadale se compose des lanfues kamtchadale tigil, kamtchadale moyenne, amtchadale australe et de l’oukeh. Enfin la famille kourilienne comprend le kourilien propre du Kamtchatka, le jesso et le tarakaï.

Sibérienne (la jeune), par Xavier de

Maistre. V. Jeune Sibérienne.

S1BÉR1TE s. f. (si-bé-ri-te).- Miner. Nom donné par quelques minéralogistes à la tourmaline rouge ou rubellite, parce qu’on la trouve en abondance dans plusieurs parties de la Sibérie, surtout dans la province de Daourie.

SIBIA s. m. (si-bi-a). Ornitb. Genre d’oiseaux, de la famille des turdidées.

SIBILANCE s. f. (si-bi-lan-se — rad. sibilant). Pathol. Caractère sibilant : La sibilance des râles.

SIBILANT, ANTE adj. (si-bi-lan, an-telat. sibilans ; de sibitare, souffler). P ; ithol. Qui produit un sifflement : Souffle sibilant. Ilespiration sibilante. Râle sibilant.

SIBILATION s. f. (si-bi-la-si-on — lat. sibilatio ; de sibilare, siffler). Sifflement, action ou manière de siffler.

SIBILATRIX s. f. (si-bi-la-triks — mot lat. qui signifie sif/leuse, et qui vient de sibilare, siffler). Ornith. Syn. de locustelle, genre d’oiseaux, de la famille des sylviadées.

— Erpét. Genre de batraciens anoures, formé aux dépens’des grenouilles.

SIBILET (Thomas), versificateur français, né à Paris vers 1512, mort en 1589. Il était avocat au parlement, mais il s’occupait plus des lettres que du barreau. Sa vie fut peu ineidentée ; il fit un voyage en Italie et pendant la Ligue il fut emprisonné pour son attachement à la cause royale. On lui doit : Art poétique français (Lyon, 1548, pet. in-8o) ; YJphigénie d’Euripide tournée du grec en français (Paris, 1549, io-8°) ; Traité du mépris de ce monde (Pnris, 1579, in-16) ; Paradoxe contre l’amour (Paris, 1581, in-4o).

SIBINIE s. f. (si-bi-ni). Entom. V. sibynb.

SIB1R ou ISKER, ville de l’Asie ancienne, dans la Scythie asiatique, sur l’Irtisch, à 24 kilom. N. de l’emplacement où Tobolsk fut bâti. On pense que Je nom de cette ville est l’origine de celui de Sibérie.

SIBON s. m. (si-bon). Erpét. Genre de reptiles ophidiens, formé aux dépens des couleuvres, et qui se rencontre surtout dans l’Afrique méridionale.

S1BOCR (Marie-Dominique-Auguste), prélat français, né à Saint-Paul-Trpis-Châteaux (Drôme) le 4 avril 1792, assassiné à Paris le 3 janvier 1857. Son père, qui était négociant, lui fit faire ses études à Viviers, d’où il passa au séminaire d’Avignon. Quelque temps après, le jeune Sibour fut envoyé à Paris, professa leshumanités au séminaire Saint-Nicolas-du-Chardonnet, puis se rendit à Rome, où il reçut l’ordre de la prêtrise eu 1818. De retour à Paris, il devint successivement vicaire à la chapelle des missions étrangères et à Saint-Sulpice. En 1822, l’évêque de Nîmes le nomma I chanoine de sa cathédrale. À cette époque, l’abbé Sibour s’adonna à. la prédication. Il se fit remarquer par sa parole pleine d’onction et fut désigné pour prêcher le carême aux Tuileries. Après la révolution de Juillet, l’abbé Sibour, qui professait des idées libérales, collabora à l’Avenir et se mit à traduire la Somme de saint Thomas. Il était depuis un an vicaire général du diocèse de Nîmes lorsqu’il fut nommé, le 28 septembre 1839, évêque de Digne et sacré le 25 février suivant. M. Sibour se fit remarque* dans son diocèse par son zèle et par sa charité, prit part aux controverses qui eurent lieu sous Louis-Philippe au sujet de la liberté sur l’enseignement et écrivit à ce sujet un Mémoire qui fut remarqué. Après la révolution de 1848, il posa sa candidature à l’Assemblée nationale dans les Hautes-Alpes, fit une profession de foi très-républicaine ; puis, revenant sur sa détermination, il-se retira de la lutte huit jours avant l’ouverture du scrutin. Le goût qu’il prétendait avoir pour les idées démocratiques lui valut d’être appelé, le 15 juillet 1848, par le général Gavaignac, chef du pouvoir exécutif, au siège archiépiscopal de Paris, après la mort tragique de M. Arfre. M. Sibour prit possession de son siège le 17 octobre suivant. Il s’efforça de se concilier la sympathie des ouvriers en visitant des ateliers, en se montrant favorable à l’affermissement des institutions républicaines, en enseignant au peuple ce qu’il appelait • la rédemption du prolétariat par le travail » et

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en présidant à la cérémonie religieuse qui fut célébrée à l’oeccasion de la promulgation de la constitution. En 1849, l’archevêque Sibour présida un concile provincial à Paris et, l’année suivante, un synode diocésain. Trouvant que M. Veuillot faisait le plus grand tort aux idées religieuses par les théories ultramontaines, royalistes et despotiques qu’il émettait dans l'Unioersreligieux, il lança, le 24 août 1850, un mandement dans lequel il blâmait sévèrement la ligne suivie par cette feuille. Lors du coup d’État du 2 décembre 1851, l’archevêque de Paris perdit les sympathies qu’il s’était acquises en faisant acte d’adhésion à l’attentat qui établissait le despotisme dans le sang et par la proscription, sur les ruines delà République. Le 3 janvier 1852, il chantait à Notre-Dame un Te Deum à l’occasion du coup d’État. Victor Hugo, en vers enflammés, a stigmatisé à ce sujet ce prélat dans ses Châtiments. Pour récompenser son obéissance, Louis Bonaparte lui donna un siège au Sénat (mars 1852). Le 30 janvier 1853, il bénit le mariage du chef de l’État avec M11*-’ Eugénie de Montijo. Au mois de février suivant, il défendit la lecture de l’Univers dans son diocèse. Quelques mois plus tard, le 16 novembre, il fondait une fête, dite fête des écoles, qui devait avoir lieu chaque année dans l’église Sainte-Geneviève. Le 8 décembre 18*4, .l’archevêque Sibour assistait à Rome à la proclamation du nouveau dogme de l’immaculée conception. En 1856, il créa à Paris six nouvelles paroisses et modifia la délimitation des anciennes. Le 3 janvier 1857, le prélat inaugurait la neuvaine de sainte Geneviève à Saint-Étienne-du-Mont, lorsqu’un prêtre interdit, l’abbé Jean Verger, se précipita sur lui et lui enfonça un couteau dans le cœur. L’archevêque tomba foudroyé. Il avait été promu commandeur de la Légion d’honneur en 1856. Outre des discours, des brochures et des mandements, notamment Sur l’intervention du clergé dans les affaires publiques (1831, in-32), Contre tes erreurs qui renversent les fondements de la justice et de ta charité (1851, in-8«), etc., on lui doit : Institutions diocésaines (Digne, 1845, in-8»), ouvrage dans lequel il demande plus d’autorité pour les chapitres et plus de liberté pour le clergé inférieur ; Actes de l’Église de Paris, touchant la discipline et l’administration (1854, in-4»).

SIBOCK (Louis), prélat et homme politique fiançais, né à Istres (Bouches-du-Rhône) en 1807, mort vers 1860. Il fit ses études théologiques à Aix, où il fut ordonné prêtre, devint secrétaire de l’archevêché, puis professa l’histoire ecclésiastique à la Faculté de théologie de cette ville. l’artisan du gallicanisme, l’abbé Sibour passait pour avoir des idées politiques très-libérales lorsque éclata la révolution de 1848. Il posa sa candidature comme républicain dans l’Ardèche et fut élu représentant du peuple par 33,840 voix. Membre du comité de l’instruction publique à l’Assemblée constituante, il vota fréquemment avec la gauche, notamment pour l’abolition de la peine de mort, pour la levée de l’état de siège, mais s’abstint de se prononcer sur des questions au sujet desquelles, comme prêtre, il ne voulait pas affirmer des opinions tranchées. Après l’arrivée au pouvoir de Loui3 Bonaparte comme président de la République, l’abbé Sibour abandonna ostensiblement le parti républicain pour passer dans le ciimp opposé et ne fut point réélu à l’Assemblée législative. Ayant eu l’occasion de se lier avec l’archevêque de Paris, dont il portait le nom, il resta à Paris, fut nommé par lui curé de Saint-Thomas-d’Aquin, puis devint, en 1855, son coadjuteur avec le titre d’évêque de Tripoli inpartibus. Mais sa santé ne tarda pas à s’altérer profondémeut, et, après l’assassinat de l’archevêque, il fut nommé chanoine du premier ordre au chapitre de Saint-Denis.

SIBOUYAH ou SA1BOIJYA (Abou-Baschar-Amrou), te plus illustre grammairien arabe, né, d’après Ben-Kacem, à Esthakhar, en Perse, mort, d’après Ibn Schounah, à Schiraz (Perse) l’an 180 de l’hégire (797 de J.-C). Les historiens varient beaucoup sur l’année et le lieu de sa mort. Il étudia à l’Académie de Bassora et habita Bagdad. Il passe généralement pour être l’auteur d’une excellente grammaire arabe. Cette grammaire, suivant quelques critiques, serait due ù un auteur plus ancien, et Sibouyah n’aurait fait que la compléter et l’augmenter. Quoi qu’il en soit, elle est très-estiinée chez les Arabes et, de même que l’Ancien Testament a été appelé par les catholiques la Bible, c’est-à-dire le livre par excellence, de même, la grammaire de Sibouyah est désignée par les Arabes par le simple nom de Livre, Cette grammaire a eu de nombreux commentateurs. L’un d’eux, nommé Abou’l-Haçan a fait sur elle un commentaire en vingt volumes. On attribue à Sibouyah un livre sur l’art poétique, intitulé Distiques de Saibouya. Suivant Aboulféda, cet ouvrage ne serait qu’un recueil de vers de différents poètes, cités comme exemples par le grammairien.

S1BTHORP (Jean), botaniste anglais, né à Oxford en 1758, mort à Bath en 1796. Il étudia la médecine à Édimbourg et fit deux voyages en Turquie et en Grèce (1787-1794), pour se livrer à des recherches relatives à l’histoire naturelle et surtout à la botanique. En mourant, il légua k l’université d’Oxford

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une somme destinée à couvrir les frais de publication de la Flora grxca, en dix volumes in-folio, ornés chacun de cent gravures coloriées, avec un volume d’introduction. L’impression de cet ouvrage eut lieu sous la direction du président de la Société linnéenne, dont faisait partie l’auteur, et ne fut achevée qu’en 1840. Le seul ouvrage de Sibthorp qui ait paru de son vivant est une Flora oxoniensis (Oxford, 1794, in-8o).

S1BTHORPIE s. f. (si-btor-pî — de Sibthorp, botan. angl.). Bot. Genre de plantes, de la famille des personnées, type de la tribu des sibthorpiées, comprenant plusieurs espèces, qui croissent dans l’ouest de l’Europe et l’Amérique tropicale.

SIBTHORPIÉ, ÉE adj. (si-btor-pi’é — rad. sibthorpie). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte à la sibthorpie.

— s. f. pi. Tribu de la famille des personnées, ayant pour type le genre sibthorpie.

S1BCET (Georges), homme politique et magistrat français, né k Belley (Ain) en 1767, mort en 1828. Il accompagna en 1789, en qualité de secrétaire, le député Gauthier Desorcières à Paris et y fut reçu avocat en 1791. En 1793, il entra dans l’administration et fut envoyé en Belgique en qualité de commissaire national spécialement attaché à la province d’Ostende. Il fut aussi chargé de surveiller la conduite de Dumouriez et sut échapper à ce général, qui voulait le faire arrêter. Sibuet revint à Paris et se rendit, en 1793, à l’armée des Alpes, en qualité d’accusateur militaire, fonction que ses démêlés avec Kellermann le déterminèrent à résigner. De retour à Paris, il fonda, eîi 1795, le journal l’Ami des lois, qu’il rédigea de concert avec le représentant du peuple Poultier. Il revendit bientôt ce journal et exerça les fonctions de juge de cassation. L’an "VIII, il fut nommé juge à la cour d’appel de Bruxelles ; au bout de deux ans, il revint à Pnris et accepta, en 1808, la présidence du tribunal de première instance de Corbeil. En 1815, il fut nommé membre de la Chambre des représentants. La Restauration le destitua de ses fonctions de magistrat ; il refusa, par une lettre qui fit sensation, la pension k laquelle il avait droit et fonda, de concert avec Valentin Delapelouse et Châtelain, le Courrier français. Sibuet a publié quelques brochures et opuscules de peu d’importance.

SIBUET (Benoît-Prosper), général français, frère du précédent, né à Belley (Ain) en 1773, mort en 1813. Destiné à la prêtrise, il préféra s’engager en 1791 dans l’année nationale, fut nommé successivement sous-lieutenant, puis lieutenant en 1793, capitaine le 12 prairial an VIII, chef d’escadron en 1804, major en 1807, enfin, vers la fin de l’Empire, lieutenant-colonel, colonel et général. En même temps que ce grade, Sibuet avait reçu plusieurs décorations, une dotation en Westphalie et le titre de chevalier, puis de baron de l’Empire. En 1813, il livra la bataille de Jauer, en Silésie, tint tête pendant douze heures, avec 5,000 hommes, a 30,000 Russes. Lorsqu’il vit tout espoir perdu, plutôt que de se rendre, il se précipita dans les eaux de la Bober, où il périt frappé de vingt balles.

S1BBSATES, tribu gauloise, dans l’Aquitaine, à l’O. des Tarbelles, sur la rive gauche de YAturis (Adour), dans la contrée ouest de nos jours Saubusse (Landes). Les Sibusates sont nommés, dans le troisième livre des Commentaires de César, parmi les peuples que Crassus vainquit dans l’Aquitaine.

S1BUTOS (Georges), surnommé Oarîpiuu», écrivain du second ordre, du commencement du xvie siècle. Il était médecin et professeur de rhétorique à Cologne et il publia, en 1504, un traité de mnémonique, intitulé Ars memoraiiita. En 1507, il donnait des leçons de belles-lettres à Wittemberg ; Conrad Celtes lui décerna la couronne de poète lauréat. Outre l’ouvrage déjà cité, Sibutus a fait paraître : Panegyricus de Haximiliani in Coloniam adveniu cum variis epigrammatibus (1500), et Silvula in Albiorim illustratam, etc. (1508). « 11 faut bien avouer, dit un écrivain, que rien de tout cela ne mérite de passer à la postérité. »

SIBYLLE s. f. (si-bi-Ie — latin sibylla ou sibutla, diminutif d’une forme italique sabus ou sabius, sage ; selon d’autres, de Sios, pour Dios, génétif de Zeus, et boulé, volonté, volonté de Jupiter ; selon d’autres encore du nom propre Sibylla.). Antiq. Femme a laquelle on attribuait le don de connaître et de prédire l’avenir : La sibyllu do Cumes. L’antre de la sibylle. Les oracles des sibylles. L’esprit imposteur résidait dans tes sibylles. (Mass.) Sur son trépied divin, la sibylle inspirée Parla et se couvre encor d’une écume sacrée.

Legouvé.

— Par ext. Devineresse, femme qui se mêle de prédire l’avenir :

Allons sur l’avenir consulter la sibylle.

C. Delavigng.

Là, sur des tas poudreux de sacs et de pratique, Hurle tous les matins une sibylle étique ; On l’appelle Chicane, et ce monstre odieux Jamais pour l’équité n’eut d’oreilles ni d’yeux.

Boileau.

— Fam. Vieille femme méchante ayant des

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