Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 2, Scir-Soir.djvu/340

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
745
SIMP SIMP

simple, Celle qui ne passe pas sur une poulie.

— Mathém. Multiplication, division simple, Nom qu’on donnait autrefois aux multiplications et divisions où il n’entre pas de grandeurs de différentes espèces. Il Nombres simples, Nombres qui ne s’écrivaient qu’avec un seul chiffre, il Equation simple. Ancien nom des équations du premier degré, il Réduction d’une fraction à sa plus simple expression. Réduction d’une fraction à deux termes premiers entre eux. il Fig. Réduit à sa plus simple expression, Diminué, amoindri autant que possible, tout en conservant sa nature : une pensée est un livre réduit A, SA plus simple expression. (Massias.)

— Physiq. Echo simple, Echo qui ne répète le son qu’une seule fois.

— Chim. Sel simple. Sel dans lequel le poids atomique de l’acide est égal au poids atomique de la base.

— Pharm. Se dit des médicaments qui n’ont subi aucune préparation pharmaceutique, et de ceux qui ne contiennent qu’une seule substance.

— Physiol. Accouplement simple, Celui qui a lieu entre deux individus appartenant a des espèces chez lesquelles les sexes sont séparés.

— Anat. Dent simple. Celle dont l’ivoire n’est nulle part pénétré par l’émail, qui ne fait que l’envelopper.

— Hist. nat. Se dit des organes qui ne sont ni divisés ni munis d’appendices.

— Entom. Antenne simple, Celle qui n’offre aucun prolongement, aucune ramification.

— Zool. Animaux simples, Ceux qui ne résultent pas de l’agrégation d’un certain nombre d’individus.

— Bot. Se dit d’une fleur qui ne possède que le nombre normal de pétales : Il fut une époque où un amateur aurait eu honte de laisser noir une seule fleur simple dans son jardin. {Dict. d’agrie.) Le populage est un très grand bouton d’or simple ou double. (A. Karr.)

Fruits simples. Ceux qui sont formés par la soudure naturelle de plusieurs carpelles.

Il Péricline simple, Celui dont les squames extérieures et les squames intérieures n’offrent pas d’interruption remarquable.

— Miner. Formes simples, Formes cristallines caractérisées par des faces toutes semblables entre elles.

— Substantiv. Personne simple, naïve, sans malice : L’éloquence éblouit les simples, la dialectique leur tend des lacets. (Boss.) Jésus-Christ choisit ses apôtres parmi les pauvres et les simples. (Lacordaire.) Le suicide n’est pas la maladie des simples de cmur et d’esprit ; c’eit la maladie des raffinés et des philosophes. (St-Miirc Girard.) Les productions de l’incrédulité ne sont à craindre que pour ta foi des simples. (Dider.) Les simples admettent le miracle avec une facilité extrême. (Renan.) La simplicité d’esprit ne suffit pas pour parler aux simples. (Vacherot.)

— s. m. Ce qui est simple : Passer du simple au composé. Parier le double contre le simple. (Acad.) C’est au déclin de la vie qu’on revient tristement à aimer le simple et l’innocent, désespérant du sublime. (II. Beyle.) Le simple, c’est quelquefois le contraire du vrai. (Rigault.) Dans tous les arts, la Grèce a donné la mesure du grand, du noble, du simple, de tout ce qui saisit profondément l’âme et l’élève sans effort. (Renan.) Rien de plus difficile que de faire entrer le simple dans les idées. {E. de Gir.)

— Rhétor. Uii des trois genres d’éloquence, celui qui désigne une manière de s’exprimer facile, sans ornements, sans recherche, sans art : Le simple, le sublime, le tempéré.

— Mus. Air, chanson, morceau chanté ou joué suivant le chant naturel et tout uni, sans accompagnement ni variations : On m ; chante guère le double d’un air qu’on n’ait chanté te simple. (Acad.)

— Syn. Simple, naïf, naturel. V. NAÏF.

Simple histoire, roman anglais de mistress Inchbald (Londres, 1791, 4 vol. in-12). Cet ouvrage, qui a conquis à son auteur une réputation européenne, est une de ces rares productions de l’esprit qui font époque ; il a été traduit dans toutes les langues. Une fable aussi simple que le titre l’indique, des passions humaines habilement développées, des caractères vrais et toujours placés dans des situations intéressantes, une exquise sensibilité exprimée avec un charme indescriptible, telles sont les principales qualités de cet ouvrage, où l’idée protestante domine, mais où, chose inouïe en Angleterre, et qui néanmoins a puissamment contribué au succès de ce roman, les deux personnages catholiques sont présentés sous des couleurs favorables. Dorriforth a été élevé au collège des jésuites de Saint-Omer ; il est donc pire qu’un papiste ; il est aussi prêtre, et c’est cet homme qui devient amoureux de miss Milner, sa pupille protestante. Sandford, autre prêtre vieux et superstitieux, est le guide et le mentor de Dorriforth, l’arbitre de toutes ses actions, et c’est sous les yeux de Sandford que croit et se développe la passion d’un tuteur austère et celle u une pupille coquette. Le frère aîné de Dorriforth étant venu à mourir, la cour de Rome relève le tuteur de ses vœux et il épouse sa pupille. Il fallait tout la talent délicat d’une femme pour ne pas compromettre le caractère de deux prêtres dans cette intrigue amoureuse. L’auteur de Simple histoire emploie peu de mots et produit une impression forte ; il y a dans son talent une puissance mystérieuse, mêlée aune délicatesse que nulle de ses rivales n’a su atteindre.

Mistress Inchbald réussit bien à combiner la délicatesse et la chaleur ; ses héros ont de la dignité sans manquer de passion, de la véhémence sans tomber dans le ton vulgaire. « Créations heureuses, gracieuses, pathétiques, dit un critique contemporain, ses héroïnes respirent, vivent, aiment ; leur langage a de la force, de la grâce, de l’élégance. Ceux même de ces personnages qui doivent jouer un rôle froid et réservé le soutiennent sans fatigue pour le lecteur. L’âme de mistress Inchbald se répand dans tous les chapitres de ses fictions ; elle en anime les plus légers détails. On prétend que mistress Inchbald s’est représentée elle-même dans Simple histoire et que le charmant caractère de miss Milner est son propre portrait.

SIMPLE s. m. (sain-plo — de simple adj., parce que les substances végétales sont considérées comme des médicaments simples). Plante médicinale : Cueillir des simples. Les animaux reconnaissent par instinct les simples qui les soulagent. (Raspail.) Il connaît les vertus et les propriétés

De tous les simples de ces prés.

La Fontaine.

… Nous allons cueillir dans les lieux solitaires
Les simples renommés pour leurs sucs salutaires.

Ponsard.

— Encycl. Mat. méd. Il nous suffit d’avoir énuméré ailleurs (v. espèce) les simples les plus fréquemment employés dans la pharmacie et d’avoir indiqué leur principal emploi en citant les espèces qu’ils servent à composer. I ! ne serait pas utile, ni même prudent, d’entrer ici dans le détail des vertus que le préjugé populaire attribue à la plupart des végétaux. Certains simples, fort renommés, produisent dans les campagnes de terribles accidents journaliers. On ne peut affirmer que la science médicale soit en possession de tous les végétaux utiles ; mais il serait plus que téméraire de croire que les bonnes femmes, sur ce point, en savent plus long que la science elle-même.

SIMPLEGADE s. f. (sain-ple-ga-de). Moll. Genre de mollusques céphalopodes fossiles, qui doit être réuni aux ammonites.

SIMPLEMENT adv. (sain-ple-man — rad. simple). D’une manière simple, facile, naturelle, non compliquée : Les plus grandes choses n’ont besoin que d’être dites simplement ; elles se gâtent par l’emphase. (La Bruy.)

— Sans ornements, sans recherche : Il est vêtu bien simplement. // se nourrit très-siu- plement.

— Naïvement, sans déguisement :

Je vous raconterai la chose simplement.

Étienne.

|| Bonnement, sincèrement, sans finesse : C’est un bon homme ; il y va, il y procède simplement, tout simplement. (Acad.)

— Tout uniment, seulement, uniquement : Il ne s’agit point de discuter, mais simplement de s’entendre. (Acad.) L’harmonie ne frappe pas simplement l’oreille, mais l’esprit. (Boss.) Juyer et sentir ne sont pas la même chose ; je ne suis pas simplement un être sensilif et passif, mais un être actif et intelligent. (J.-J. Rouss.) L’idée des devoirs est simplement un écoulement de l’idée du droit. (Laureutie.)

Purement et simplement, Uniquement, sans réserve et sans condition : Il a donné sa démission purement et simplement. (Acad.) La salive est purement et simplement de l’eau dans laquelle il y a un peu d’albumine. (J. Macé.)

SIMPLESSE s. f. (sain-plè-se — rad. «impie). Simplicité naturelle, ingénuité accompagnée de douceur : On ne trouvait en lui qu’amour et simplesse. (Acad.) La moins dédaignable condition des yens me semble être celle qui, par simplesse, lient le dernier rang. (Montaigne.) La simplesse d’un homme ordinaire est plus pressante que toute l’habileté du ptus subtil rhéteur. (Beaumarch.)

Vous m’annoncez quelqu’un d’une simplesse extrême,
Et qu’on pourrait nommer la crédulité même.

C. d’Harleville.

— Anc. loc. Ne demander qu’amour et simplesse, N’aimer pas le bruit, les querelles ; être doux, simple et aimant.

— Syn. Simplesse, simplicité. Le dernier de ces mots a toutes les significations de l’adjectif simple ; le premier, au contraire, ne se prend que dans le sens moral. Il a un peu vieilii ; cependant il pourrait être conservé comme désignant un genre de simplicité remarquable par une grande innocence et une bonté qui va quelquefois jusqu’à la niaiserie. On pardonne à celui qui pèche par simplicité ; on cherche à consoler celui qui a péché par simplesse (Roub.)

SIMPLET, ETTE adj. (sain-plè, è-te — dimiu. de simple). Un peu simple, un peu naïf. || Vieux mot qu’on pourrait reprendre.

SIMPLETER v a. ou tr. (sain-ple-té — rad. simple). Techn. Former d’un seul fil, eD parlant de la chaîne d’un ruban.

SIMPLICICAULE adj. (sain-pli-si-kô-ledu lat. simplex, simple ; caulis, tige). Bot. Qui a la tige simple.

SIMPLICICORNE adj. (sain-pli-si-kor-nedu lat. simplex, et de corne). Entom. Dont les antennes ne sont pas ramifiées.

— s. f. pl. Famille d’insectes diptères.

SIMPLICIEN, IENNE adj. (sain-pli-si-ain, i-è-ne — du lat, siniplex, simple). Simple, naïf, un peu niais : Jai peur qu’il n’y ait là quelque supercherie et qu’il n’y ait quelque frèresimplicien attrapé. (Gui Patin.) u Vieux mot.

SIMPLICIFOLIÉ, ÉE adj. (sain-pli-si-foli-é — du lat, simplex, simple ; folium, feuille). Bot. Qui a des feuilles simples.

SIMPLICIMANE adj. (sain-pli-si-ma-nedu lat. simplex, simplicis, simple ; manus, main). Entom. Se dit des insectes coléoptères dont les deux tarses antérieurs seuls sont dilatés chez las mâles, en forme de palette carrée ou arrondie.

— s. m. pl. Section de la tribu, des carabiques, comprenant les genres qui offrent le caractère indiqué ci-dessus.

SIMPLICIPÈDE adj. (sain-pli-si-pè-de — du lat. simplex, simple ; pes, pedis, pied). Entom. Se dit des insectes coléoptères qui n’ont pas d’échancrure au côté interne des jambes antérieures.

— s. m. pl. Tribu de la famille des carabiques, comprenant les genres qui offrent le caractère indiqué ci-dessus.

SIMPLICISSIME adj. (sain-pli-siss-si-melat. simplicissimus, superlatif de simplex, simple). Très-simple : Je croyais avoir écrit une épître simplicissime. (Chaulieu.) || Inus.

SIMPLICISTE s. m. (sain-pli-si-ste— rad. simple). Celui qui connaissait les simples, les plantes. || Vieux mot.

SIMPLICITÉ s. f. (sain-pli-si-té — lat. simplicitas ; de simplex, simple). Qualité, nature de ce qui est simple, non composé : La simplicité des atomes, La simplicité, d’après les spiritualistes, est un caractère essentiel de l’âme.

— Absence de complication : Un mécanisme d’une grande simplicité. Les écrivains espagnols méprisent la simplicité de l’action. C’est à la simplicité de leur objet que les sciences mathématiques sont redevables de leur certitude. (D’Alemb.) La simplicité grammaticale est un des grands avantages des langues modernes. (Mme de Staël.) La simplicité n’est pas antérieure à la complexité. (Renan.)

— Pure nature, caractère propre, non altéré par la présence d’aucun élément étranger : L’intelligence, dans sa simplicité, dans sa pureté native, c’est la faculté de connaître, (Charma.)

— Emploi d’expressions simples, faciles, non élevées ou obscures : La simplicité du style, du langage, des expressions. Les observations d’un sot apprennent jusqu’à quel degré de simplicité il faut descendre pour être compris de tous. (La Bruy.) La simplicité est le comble et te dernier effort de i’art. (S. de Sacy.) La simplicité est l’un des caractères du génie. (Descuret.) La simplicité et la grâce du langage viennent des pensées, non de ta désinence des mots. (St-Marc Girard.)

— Éloignement du faste, de l’affectation, de la recherche : Il affecte une grande simplicité dans ses mœurs, dans son tangage, dans ses habits, dans ses meubles. (Acad.) La toilette d’une femme ne doit se faire remarquer que par sa simplicité. (Mme Necker.) Tout le monde aime la simplicité ; quelques-uns l’admirent ; peu de gens l’adoptent ; personne ne l’envie. (M. de Lambert.) La simplicité n’est, à vrai dire, que la modestie dans les soins consacrés à la tenue et à la toilette. (Théry.) Mme de Maintenon aimait à filer de ses propres mains, toute demi-reine qu’elle était ; c’était une montre de simplicité et de modestie. (Ste-Beuve.) La simplicité dans les vêtements sied à la pudeur du jeune âge. (G. Sand.)

— Naïveté, ingénuité ; absence de malice, d’intention secrète ou détournée : Avouez avec simplicité. La simplicité affectée est une imposture délicate. (La Hochet’.) Il n’y a qu’une extrême simplicité qui puisse rendre le cœur docile et traitable. (Boss.) On est moins en garde contre la fraude et l’artifice quand on n’a jamais fait usage que de la droiture et de la simplicité. (Mass.) Si la simplicité prend sa source dans celle pureté de mœurs qui n’a rien à dissimuler ni à feindre, elle est candeur. (Marmont.) Les bonnes mœurs ont toujours beaucoup de simplicité. (J.-J. Rouss.) La simplicité est la suite ordinaire de l’élévation des sentiments. (D’Alemb.) La simplicité de l’âme est une source inépuisable de bonheur. (Chateaub.) La simplicité est ta compagne naturelle de la beauté ; la première suit la seconde, comme l’ombre suit le corps. (Ancillon.) La simplicité est un des résultats nécessaires de la bonté et de l’innocence, (Azaïs.) Quand l’homme rentre en lui-même avec simplicité, il est consterné de sa faiblesse et de son néant. (Leimtuier.) La simplicité d’esprit ne suffit pas pour parler aux simples. (Vacherot.) Qui se vante de sa simplicité la perd. (La Ruchef.-Doud.) C’est la chose du monde la plus charmante et la plus rare que la parfaite simplicité. (E. Bersot.) La simplicité captive sans effort, parce qu’on ne lui connaît point le dessein de captiver. (De Gérando.) L’affectation de la simplicité est ce qu’il y a de plus contraire à la simplicité. (Lateua.) Ce qui n’était que simplicité dans les mœurs de l’état domestique ou familier serait grossièreté dans l’étal public. (De Bonald.) La simplicité n’est ni ignorance ni bêtise ; elle peut s’alliera beaucoup d’esprit, même à du génie. (De Bonald.) Il y a des rencontres dans la vie oùla vérité et la simplicité sont le meilleur manège du monde. (La Bruy.)

On l’emporte souvent sur la duplicité
En allant son chemin avec simplicité.

Gresset.

|| Extrême naïveté, niaiserie, bêtise, crédulité : Ils me regardent en souriant et se moquent de ma simplicité. (J.-J. Rouss.) || Parole niaise :

À ces simplicités qui sortent de sa bouche.
À cet air si naïf, croirait-on qu’elle y touche ?

Regnard.

Dans ses simplicités à tous coups je l’admire.
Et parfois elle en dit dont je pâme de rire.

Molière.

— Syn. Simplicité, candeur, Ingénuité, etc. V. CANDEUR.

— Simplicité, simplesse. V. SIMPLESSE.

— Encycl. Philos. La simplicité est le contraire de la composition. Le simple est ce qui est indécomposable, indivisible, un. La science prend ce mot dans un sens relatif et la philosophie dans un sens absolu. Ainsi, en chimie, il y a des corps composés et des corps simples ; on appelle composés ceux qui sont formés de molécules composées, et simples ceux qui sont formés de molécules simples ; et l’on appelle molécules composées celles qui résultent de la combinaison de deux ou de plusieurs éléments différents, molécules simples celles dont les éléments sont homogènes, c’est-à-dire dont la décomposition, dont la division ne donne, sous l’action de nos instruments d’analyse, qu’une seule espèce de corps. L’eau, par exemple, est un corps composé, parce que la molécule de l’eau est une combinaison d’hydrogène et d’oxygène ; en d’autres termes, parce que la molécule de l’eau, si on la décompose, donne deux éléments différents, deux espèces de corps, l’hydrogène et l’oxygène ; mais l’hydrogène est un corps simple, parce que tous les éléments en sont homogènes ; en d’autres termes, parce que la molécule d’hydrogène, si on la décompose, ne donne, sous l’action de nos instruments d’analyse, que des atomes d’hydrogène ; de même pour l’oxygène. On voit que le mot simple a ici un sans doublement relatif ; d’abord, les corps simples ne sont homogènes que pour nos instruments d’analyse ; pour des instruments plus parfaits, plusieurs de ces corps peut-être seraient composés. La preuve en est que le nombre des corps simples a augmenté à mesure que se sont perfectionnés nos instruments. Ensuite, fussent-ils réellement simples, cela ne signifie point qu’ils sont indécomposables ; leurs molécules Se décomposent, au contraire, mais en atomes d’une même espèce de corps. Ils ne sont pas indivisibles, ils sont homogènes. Us ne sont indivisibles, indécomposables qu’en ce sens qu’ils ne sont pas formés d’éléments différents les uns des autres.

Pour la philosophie, le simple est ce qui est indécomposable, indivisible, absolument ; ce qui, par conséquent, n’est point formé d’éléments distincts. La molécule d’un corps simple n’est pas formée d’éléments différents, mais elle l’est d’éléments distincts. Ce que les philosophes, ou du moins les métaphysiciens, entendent par une substance simple, c’est une substance qui n’est pas formée d’éléments distincts ; telle ils conçoivent ou ils croient concevoir l’âme, comme une chose non composée, c’est-à-dire non formée d’éléments, mais élément elle-même et irréductible à tout corps. Nous n’avons rien à dire ici sur le caractère positif ou chimérique d’une pareille conception ; qu’il nous suffise d’avoir déterminé le sens du mot.

SIMPLICIUS (saint), pape, né à Tivoli, mort à Rome en 483. Il était fils d’un nommé Cassien et succéda à saint Hilaire comme souverain pontife en 468. C’est sous son pontificat qu’eut lieu la destruction de l’empire d’Occident par la déposition de Romulus Augustule. Son existence s’usa dans les luttes qu’il eut à soutenir contre les sectes qui divisaient l’Église, notamment les eutychiens. Il dut recourir à l’empereur Zénon pour faire rétablir sur leurs sièges les évêques d’Antioche et d’Alexandrie, qui en avaient été chassés, et faire accepter l’autorité du concile de Chalcédoine. Ce pontife se signala par sa foi et par sa fermeté. Saint Félix II lui succéda. Compris dans la grande fournée des papes qui furent sanctifiés en bloc, il est honoré par l’Église le 2 mars. On possède de lui dix-huit Lettres, qui ont été publiées dans le recueil de Labbe. Il passe pour avoir partagé les revenus de l’Église en quatre parts : la première pour les évêques, la seconde pour le clergé, la troisième pour la fabrique des églises et la dernière pour les pauvres.

SIMPLICIUS, philosophe grec, né en Cili-