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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 2, Scir-Soir.djvu/382

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trace circulaire. Un douar (douar veut dire cercle) est une réunion de plusieurs tentes établies en cercle. La zmala d’Ab-el-Kader se composait de plusieurs lignes concentriques de douars, chacun des douars étant lui-même formé en cercle. Au centre, les tentes . de l’émir et de sa famille, le trésor, les otages, les prisonniers importants ; autour de ce centre et sur un premier cercle, les tentes de ses familiers, confidents ou ministres, entre autres Ben-Aracb, Ben-Thami et Bel-Kheroubi, son secrétaire ; sur un second cerrle, beaucoup plus étendu que le premier et / enveloppant, on voyait les douars et zmalas particuliers des grands chefs, tels que Ben-Allai ; enfin, sur une troisième et même une quatrième circonférence enveloppant toutes les autres se trouvaient les douars des contingents arabes, des tribus les plus fidèles qui accompagnaient partout la fortune de 1 émir : c’étaient notamment les douars des Hachein - Gharaba, des Hachem - Cheraga, des Ouled-Khélif, des Ouled-Chaïb et des Haror. La zmala était le Saint-James, les Tuileries de l’émir. » (Hugonnet, Français et Arabes en Algérie.)

La smala d’Abd-el-Kader renfermait trois cent soixante-huit douars de quinze à vingt tentes ; elle contenait 20,000 hommes, dont 5,000 combattants armés de fusils, 500 fantassins réguliers et 2,000 cavaliers. Nous ne parlons pas des richesses qui étaient renfermées dans cette swmia, dont la prise entraîna la soumission de toutes les grandes tribus nomades établies sur les plateaux voisins de Médéah et de Milianah.

Les smalas de spahis, organisées par l’ordonnance de 1862, ressemblent beaucoup plus aux smalas turques qu’à celle d’Abd-el-Kader. Elles sont généralement placées sur les frontières, près des tribus remuantes que l’on veut surveiller. Les spahis Campent sur le terrain désigné sous des tentes avec leurs familles, leurs serviteurs, leurs bestiaux. Ce sont des sentinelles avancées contre les ennemis en temps de guerre et les vulgarisateurs de notre agriculture en temps de paix. On les recrute dans l’élite des populations arabes. À chaque spahi est assigné un lot de terrain, qu’il doit mettre en culture. Chacun d’eux doit avoir un serviteur ou au moins un homme de la famille qui puisse se charger de l’exploitation de la ferme, afin que le spahi soit toujours prêt à monter à cheval. Le cadre de l’escadron réside sufle territoire de la smala, qui demeure la propriété de l’Etat et n’est donné aux spahis qu à titre d’usufruit. Les constructions, plantations, améliorations quelconques faites sur un lot de terre en font partie intégrante et passent avec la terre au successeur du spahi rayé des contrôles.

Toute smala possède un bor-dj assez vaste pour contenir le pavillon des officiers, le logement du cadre français, des écuries pour les chevaux de l’escadron, une maison d’école, une chambre des hôtes, enfin un espace suffisant pour mettre, en cas de guerre, les familles des spahis et leurs richesses à l’abri des tentatjves de l’ennemi.

Il est placé dans chaque smala un ou’plusieurs moniteurs de culture. La smala est administrée par une commission de trois membres : le capitaine commandant, président ; le lieutenant français et un officier indigène. Une indemnité de fourrages est allouée aux corps de spahis pour lu nourriture de tous les chevaux, jusqu’à ce que la smala jouisse d’une certaine prospérité agricole. En dehors de la masse de fourrages, les smalas en ont une autre, dite masse de smala, qui a pour objet de pourvoir aux dépenses communes, telles que : 1» canaux d’assainissement atd’irrigation, barrages, chemins de culture set de communication sur le territoire, plantations qui les bordent, ponts et ponceaux, fontaines, puits, abreuvoirs, lavoirs, moulins, cafés, cantines, marabout de la smala ; 2° achats d’animaux reproducteurs pour la race ovine et d’instruments aratoires, première fourniture de graines et plantes ; 3» primes d’encouragement pour la culture, dépenses de l’école, frais généraux. Cette masse s’alimente par : l« une retenue journalière de 10 centimes sur la solde de chaque spabi ; 2° le produit de la location des moulins, magasins et autres immeubles ; 3» le produit de la vente des bois, foins et autres récoltes provenant des terres non idioties ; 40 les amendes infligées aux spahis.

Ce régime, qui rappelle un peu la féodalité, est considéré par l’administration comme temporaire et comme un moyen d’initier graduellement l’Arabe aux bienfaits de la civilisation.

Smnin (la), tableau d’H. Vernet ; musée de Versailles. Voici la composition la plus importante, au moins sous le rapport des dimensions de l’œuvre, d’Horace Vernet, de même qu’elle est la plus connue et la plus admirée des masses. Le sujet était un des plus beaux qu’un peintre pût rêver ; il représente l’irruption soudaine de nos troupes, commandées par le duc d’Aumale, au milieu d’une cité mobile de tentes arabes toute remplie de femmes et d’enfants endormis. Il y avait là matière à une de ces compositions fougueuses qu’affectionnèrent Rubens et, plus près de nous, Eugène Delacroix, dans laquelle le détail aurait pu jouer un grand rôle subordonné à une forte unité. Le peintre a préféré sacrifier le principal à l’accessoire

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et « semble avoir voulu, dit M. Ch. Blanc, sténographier les conversations du bivac... C’est le triomphe des petites choses sur les grandes. Retranchez du tableau ou ajoutez-y trente personnages, ce sera toujours le même résultat, la même dispersion de l’intérêt. Les chevaux, les chiens, les hommes, les chameaux, les bœufs, les marabouts, les pastèques, les princes, la négresse, la poêle à frire, tout cela se produit avec la même importance, tout cela est peint avec la même complaisance, le même entrain et la même force. Deux jeunes gazelles, qui fuient épouvantées et légères, m’ont arrêté aussi longtemps que Sidi-Embarek, commandant de la smala. Un chameau abattu m’a intéressé tout autant que le colonel Morris. Quant à M. le duc d’Aumale, il était difficile de lui donner un geste plus banal, une plus insignifiante tournure. Des femmes, qui se précipitent échevelées aux pieds d’un si jeune homme, devaient s’attendre à l’émouvoir davantage. »

Ce tableau, d’une proportion immense (23 met. de longueur), pourrait, selon M. E. About, se soutenir ainsi delà rue Saint-Antoine à la place de la Concorde ; en un mot, c’est plutôt un panorama qu’un tableau. On ne peut nier cependant dans l’exécution de cette toile colossale une habileté surprenante. L’escadron de chasseurs d’Afrique qui charge le sabra haut, offre à côté de la justesse merveilleuse des allures du cavalier, des raccourcis d’une difficulté effrayante. Ces files de chevaux se présentant de pleine face au spectateur sont un véritable tour de force. On ne peut trop louer la verve et l’esprit avec lesquels sont rendus le groupe des chameaux empavillonnés, du haut desquels tombent les femmes de l’émir, les troupeaux effarés commençant la déroute, le juif emportant sa cassette, enfin la négresse idiote jouant avec une tranche de pastèque enfilée dans un bâton et montrant ses dents par un sourire stupide. Les luttes partielles des Français et des Arabes présentent à l’œil des groupes spirituels et bien mouvementés, dont les vides sont ingénieusement remplis par les mille accessoires d’un camp arabe : armes bizarres, amphores, aiguières, narghilehs aux longs anneaux de cuir, chibouques, coffrets incrustés, riches étoffes, harnachements brodés d’or, o Horace Vernet, dit T. Gautier, a peint tout cela d’une brosse aussi sûre qu’un emporte-pièce, en façon de trompe-l’œil, avec celte illusion facile qui philt tant aux masses. Nous aurions désiré un chatoiement plus vif, une couleur plus curieuse et plus rare ; mais tous ces détails, quoique traités rapidement, sont aussi ressemelants que des épreuves de daguerréotype. » Ce tableau fut exposé au Salon de 1845, où il couvrait la Cène de Paul Véronèse. Il avait été peint en dix mois.

SMÀLAND, ancienne division administrative de la Suède. V. Smœlanp.

SMALEKEN s. ni. (sma-le-kènn). Comm. Etoffe qui se fabrique à Harlem.

SMALKALDE, en allemand Schmalkalden, ville murée de Prusse, province de Hesse, ch.-l. du district de son nom, à 60 kilom. N.-E. de Fulde, dans une vallée de la Thuringenwald ; 7,000 hab. Importantes salines ; mines de fer ; fabrication d’objets en fer et en acier. Smalkalde est une ancienne ville, entourée de murailles et de fossés ; ses vieilles maisons, bâties pour la plupart en bois, lui donnent un aspect très-pittoresque. On remarque une belle église gothique, un château qui domine la ville et l’hôtel de la Couronne, dans lequel fut signée, le 31 décembre 1530, la fameuse ligue protestante de Smalkalde, à laquelle nous consacrons un article spécial. Vaincue d’abord à Muhlberg, cette ligue finit par imposer à Charles-Quint la convention de Passau, qui aboutit, en 1551, à la paix d’Augsbourg. C’est encore dans cette ville qu’en 1537 se réunirent les théologiens protestants qui adoptèrent les articles de défense proposés par Luther.

« Smalkalde (ligue pis), ligue fameuse conclue en 1530 entre les protestants, pour s’opposer aux vues ambitieuses et à l’intolérance de Charles-Quint. Ce prince avait établi une régence à Nuremberg, pour que les lois fussent exécutées avec plus de vigueur pendant ses fréquentes absences ; mais lorsqu’il eut pu se rendre compte par lui-même, à Augsbourg, de l’inébranlable constance des réformés dans la foi nouvelle, il jugea que cette régence de Nuremberg ne suffirait pas à assurer le maintien de l’empire dans sa maison, et il résolut de la supprimer, mais pour confier son autorité à un roi des Romains, qui serait son frère Ferdinand, roi de Bohême et de Hongrie. Il convoqua donc les électeurs à Cologne, afin de leur demander pour Ferdinand le titre de roi des Romains. Ce projet effraya d’autant plus les protestants que la haine de Ferdinand pour les nouvelles doctrines religieuses était connue, et ils conçurent l’idée de se liguer pour leur défense, encouragés par Luther et les autres théologiens eux-mêmes qui, après avoir contesté aux princes le droit de s’opposer à l’empereur, avaient fini par se ranger à l’opinion des jurisconsultes qui déclaraient la résistance légitime. Au mois de décembre 1530, ils tinrent une assemblée préparatoire à Smalkalde, en’ Franeonie, . et ils convinrent d’adresser aux rois de France et d’Angleterre une sorte do manifeste ou d’apologie, espérant gagner les

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souverains a la cause des protestants par la perspective de la diversion que ceux-ci pourraient opérer en faveur d’une puissance qui serait en guerre avec l’empereur. En même temps, l’électeur Jean de Saxe protestait contre l’élection de Ferdinand ; il protestait de par la bulle d’or, qui interdisait d’élire un roi des Romains du vivant de l’empereur. Malgré cette protestation de l’électeur de Saxe et l’opposition des ducs de Bavière, Ferdinand fut nommé le 5 janvier 1531, à Cologne, roi des Romains par les six autres électeurs et couronné le 11 du même mois. Le 27 février suivant, l’électeur de Saxe et son fils, les ducs de Brunswick et Lunebourg, le landgrave de Hesse, le prince Wolfgang d’Anhalt-Cœthen, les comtes Guebhard et Albert

de Mansfeld, ainsi que les députés des villes de Strasbourg, Ulm, Constance, Reutlingen, Meromingen, Lindau, Biberaeh, Ysni, Lubeck, Magdebourg et Brème, signèrent ù Smalkalde une confédération qui devait durer six ans, uniquement pour leur défense commune. Georges, margrave de Brandebourg, et les villes de Nuremberg, Keinpten, Heilbronn, Windsheim et W’issembourg refusèrent leur signature ; mais, avant la fin de l’année, les villes d’Essling, Goslar et Einbeck accédèrent à la ligue, qui conclut à Saalfeld, le 24 août 1531, une alliance pour le maintien de la liberté germanique avec la maison de Bavière, laquelle refusait de reconnaître l’élection de Ferdinand. Bans une assemblée de la ligue tenue à Francfort au mois de décembre, l’électeur de Saxe et le landgrave de Hesse eu furent nommés les chefs.

Ainsi se préparait la résistance formidable qui devait faire triompher les droits de la raison et de la liberté de conscience, et saper jusque dans ses fondements le vieil édifice catholique.

SMAI.KIDGE (George), évêque anglais, mort en 1718. Il prit ses degrés en 1700 et fut, de 1708 à 1711, prédicateur ordinaire de Saint-Dunstan, à Londres. En 1714, il fut nommé évêque de Bristol et presque en même temps aumônier de la reine. Il refusa de signer la déclaration de l’archevêque de Cantorbéry et de plusieurs évêques des environs de Londres contre la révolte de 1715 et fut destitué. Michaud traite Smalridge de savant prélat. Le bagage littéraire de cet évêque ne se compose cependant que d’ouvrages de controverse (16S7), de poésies latines, parmi lesquelles un po6me latin intitulé Audio Davisiana. (188G, in-4»), et de douze sermons (1717, in-8» ; 1726, in-4o, et 1727).

SMALT s. m. (smaltt). Chhn. Verre qu’on colore eM bleu par l’oxyde de cobalt, et qu’on pulvérise.

SMALTlNE s. f. (smal-ti-ne —rad. smalt). Miner. Arséniure de cobalt.

— Encycl. La smaltine est une substance métalloïde, d’un gris d’acier sur une cassure fraîche, mais noircissant promptementà l’air. Elle cristallise dans le système cubique et a une densité de 6,35. Elle se compose d’arséniure de cobalt, avec un peu d’oxydes de fer et de manganèse ; sur le charbon ardent, elle dégage une fumée arsenicale et donne un globule métallique blanc de cobalt ; dans les acides, elle donne une solution rosée, qui précipite en verdâtre par le cyanoferrure de potassium. Elle présente des variétés : cristallisée, dendritique, fibreuse, mamelonnée, radiée ou amorphe. Elle sert à colorer en bleu la faïence, la porcelaine, le verre et les émaux ; on en retire le cobalt. On la trouve dans les roches talqueuses et granitiques des Vosges, des Alpes, de l’Isère, des Pyrénées, en Norvège, en Saxe, en Hongrie, etc. Elle accompagne ordinairement le cuivre.

SMA1.Z (Valentin), dit Smalciua, controversiste allemand, né à Gotha en 1572, mort à Racov (Pologne) en 1622. Il fit ses études au collège de sa ville natale, puis il alla perfectionner son éducation dans les principales universités allemandes et, dans une excursion en Pologne, se lia avec Mariano Sozzini, le chef des sociniens. Il suivit ce chef de secte à Racov, où. ils fondèrent une espèce d’université qui acquit un grand renom, qu’elle perdit bientôt ; il accepta ensuite une place de ministre dans cette même ville et y mourut oublié. Ses principaux ouvrages sont : De divinitale JesuChristi (Racov, 1608, in-4o) ; Defensio anonymi cujusdam (Racov, 1612, in-8"). Smalz a pris une grande part à la rédaction du fameux. Catéchisme de Racov (Racov, 1605, in-12).

SMARAGDIN, INE adj. (sma-ra-gdaiu, i-ne

— du lat. smaragdus, gr. smaragdos, émeraude). Qui est d’un vert d’émeraude : Pierre

SMARAGDlNE.

— s. f. Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des eveliques, tribu des chrysomèles, comprenant six espèces, qui habitent le midi de l’Europe.

SMARAGDITE s. m. (sma-ra-gdi-telat. smaragdus, gr. smaragdos, émeraude). Ornith. Genre d’oiseaux, de la famille des colibris.

— s. f. Minéral qui, associé au jade, forme l’euphotide.

SMARAGDO-PRASE s. m. (sma-ra-gdopra-ze

— du lat. smaragdus, émeraude, et de prose). Miner. Nom donné anciennement à différents minéraux couleur d’émeraude.

SMARDER v. a. ou tr. (smar-dé). Agric.

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Piocher, en parlant de la vigne. Il Mot usité dans le Maçonnais.

SMARGIASSO, fanfaron, dans la comédie italienne. Ce type, purement napolitain, est celui d’un vantard poltron. Son costume date du siècle dernier, mais le personnage lui-même est, sans doute, beaucoup plus ancien. Smargiasso, grand hâbleur, se confond à peu près avec le Vappo napolitain.

SMARIDE s. f. (sma-ri-de — du gr. smaris, espèce de petit poisson). Ichthyol, Syn. de picarel. h On dit aussi smaris s. m.

SMARIDIE s. f. (sma-ri-dî — de smaride, et du gr. eidos, aspect). Arachn. Genre d’arachnides, de l’ordre des acarides, comprenant plusieurs espèces, qui vivent en France. Il On dit aussi smaris.

smaris s. m. (sma-riss). Zool. V. smaride et smaridie s.m.

SMART (Christophe), poète anglais, né à Shephurne, comté de Kent, en 1722, mort en 1770. Il fit ses études à l’université de Cambridge et y obtint, pendant cinq années successives, le prix de Smeaton pour des poëme3 qui avaient pour sujets : VEterriitë, Vlmmensitë, VOmniscience, la Puissance et la Bonté de l’Être suprême. En 1753, il vint résider à Londres, où il chercha des ressources dans ses travaux littéraires, et passa les dernières années de sa vie dans un état voisin de la démence. Un certain John Hill ayant critiqué ses poésies, il lui répondit par une satire intilulée YBilliade. Smart avait traduit en anglais les Psaumes, Phèdre et Horace et publié en 1752 un petit recueil de ses poésies. Un autre recueil parut en 1791. Elles sont aujourd’hui tombées dans l’oubli. Il avait été l’ami de Garricket de Johnson, et ce dernier écrivit sur lui une esquisse biographique.

SMARTA s. m. (smar-ta). Nom donné à des brahmes indous.

— Encycl. Les brahmes indous, c’est-à-dire les individus de la caste la plus élevée, se distinguent en quatre principales sectes, qui sont : les veiehnavas, les tatouvadys, les outrassas et les smartas. Chacune de ces sectes a ses pontifes différents, sous la juridiction desquels elle vit, et se distingue des autres par les marques que les brahmes se tracent sur le front et sur d’autres parties du corps. Les smartas, ou brahmes smartas, ont sur le front une petite bande formée de trois lignes horizontales et tracée avec une pâte de bois de santal réduit en poudre. Leur sinfiassana, c’est-à-dire le lieu de résidence de leur pontife et leur principale université est à Singuéry, dans le nord-ouest du Meissour ou Mysore. Outre les quatre sectes différentes que nous avons nommées et par le nom desquelles on distingue les brahmes, on les divise encore quelquefois en sept branches, qui reconnaissent chacune pour patron un des sept fameux pénitents qui jouent un rôle si important dans la mythologie indoue. Quelques-uns partagent encore la tribu des brahmes en quatre castes, dont chacune est attachée à I’ud des quatre védams, et qui portent alors le nom de brahmes de 'ézow-védam, du sama-védam, du rig-védam et de l’atharoa-védam.

S’MBAL-S’MBAL s. m. (smbal-smbal). Condiment en usage chez les habitants de l’Asie méridionale.

Encycl. Les s’mbals-s’mbals se composent de deng-deng (viande de buffle coupée en morceaux, salée et séchée au soleil) de poissons salés et séchés vivants au soleil, d’œufs couvés et salés et de hachis de viande parfumé à la rose, au jasmin, au melatti (nyctanthus) ; les autres condiments sont de nature végétale, comme les graines de différentes plantes et les tranches de coco sautées au piment. Tous les s’mbals-s’mbals sont servis en fort petite quantité dans des plats à compartiments, où chacun choisit ceux qui répondent le mieux à son goût ou à ses habitudes. La première fois que ces saveurs étranges frappent un palais européen, elles produisent une douleur réelle, une sensation épouvantable de brûlure qui passe de la bouche à l’estomac et semble toujours augmenter. On boit, mais l’eau ne fait qu’activer et répandre par tout le corps l’horrible cuisson ; on pense avoir avalé des charbons ardents, on demande un miroir pour s’assurer si l’on a encore de la peau sur les lèvres et sur la langue. Cependant cette singulière impression se calme peu à peu, et, si on a le courage de renouveler l’expérience, on habitue assez vite ses organes à ces épices accumulées, si bien que la cuisine javanaise, très-propre d’ailleurs à exciter l’appétit, finit par devenir indispensable. Toutefois, si les Européens s’habituent assez rapidement à manger avec leur riz ou leur kari les divers s’mbals-s’mbals qui les accompagnent invariablement, il y a d’autres éléments de la cuisine javanaise, les chenilles et les termites par exemple, à l’endroit desquels ils se montrent plus rebelles. Quant aux indigènes, s’ils n’avaient pas de s’mbals-s’mbals pour relever la fade saveur du riz ou du kari, ils trouveraient le régal bien maigre.

SMEATHMAN (Henri), voyageur anglais, mort en 1787. Il fut pendant longtemps secrétaire du collège du commerce de Londres et fit ensuite de grands voyages en Afrique. De retour en Angleterre, il écrivit à Joseph