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avait administré le diocèse de Namur en qualité de vicaire général, reconnut la légitimité du concordat et la mission des nouveaux évêques ; mais comme on demandait aux ecclésiastiques de souscrire une formule de soumission, non pas au concordat seulement,

mais à la loi du 18 germinal an X, es qui comprenait les articles dits organiques, il protesta contre les peines ecclésiastiques dont le nouvel évêque de Namur menaçait ceux qui refuseraient de se soumettre. Lorsqu’il eut cessé ses fonctions de vicaire apostolique par suite de la prise de possession des nouveaux évêques de Namur et de Liège, il ooatinna, comme docteur particulier, d’adresser au clergé et aux fidèles des lettres, des avis et des instructions où il condamnait tout ce qui avait la moindre apparence d’une approbation tacite de la loi de germinal.

En 1803, quelques fidèles du diocèse de Namur, qui avaient à leur tête trois prêtres, ayant fait un schisme véritable, Stevens blâma leur opposition schismatique, et comme ils ne voyaient qu’en lui leur chef spirituel, à raison de son ancienne qualité de grand vicaire, il déclara aux prêtres qu’il leur retirait tous leurs pouvoirs. Quoiqu’il eût toujours rejeté ces sebismatiques, on les appela stévénistes, par une méprise qui a été la source de jugements erronés portés sur Stevens. Plus tard, les trois schisinatiques s’appelèrent les son-communicants.

Stevens traita d’illicite le serment de la Légion d’honneur, comme reconnaissant îa loi de germinal. Quand le catéchisme de l’empire parut, non-seulement il enseigna que les curés ne pouvaient l’adopter, mais il voulait qu’un curé auquel on l’envoyait déclarât ouvertement son opposition. Lors du décret du 18 février 1809 sur les hospitalières, il soutint que les anciennes hospitalières ne pouvaient en conscience accepter les statuts impériaux. Il s’éleva avec force contre les décrets de 1809 qui établissaient l’université. Après la bulle d’excommunication contre l’empereur,

! écrivit qu’il ne comprenait pas comment

un curé qui continuait les prières publiques pour Napoléon pouvait être tranquille devant l’Église.

Les écrits de Stevens fomentèrent le mécontentement en Belgique ; aussi la police

mit-elie sa tête à prix. Il échappa aux recherches en vivant, depuis la fin de 1802, dans une profonde retraite à Kleurus, et l’année 1814 lui apporta sa délivrance ; mais il ne reprit point ses fonctions et continua, dans sa résidence de Wavre, une vie simple et modeste qu’il termina en 1828.

STEVENS (George-Alexandre), auteur dramatique et comédien anglais, né à Londres, mort à Baldock, comté d’Hertford, en 1784. Sa jeunesse fut des plus orageuses et il mena à peu près constamment une existence désordonnée. Stevens débuta dans une troupe ambulante, puis vint à Londres et joua au théâtre de Covent - Garden avec un médiocre succès. Il quitta alors cette scène et se mit à composer des chansonnettes. des saynètes bouffes et des parodies, au il interprétait avec une grande verve dans les cafés. Voyant dans ce genre une veine à exploiter, il parcourut l’Angleterre, l’Kcosse, les colonies de l’Amérique du Nord, l’Irlande et amassa une jolie fortune. On a de lui : un poème intitulé Religion (1751, in-8") ; un roman, Bistory of Tom Foot {n60, Z voi.in-iî)  ; Lecture on Iteads (1763, in-12) ; Songscomic and satirical (Oxford, 1772, in-12). Il avait commencé en 1761 la publication d’un recueil périodique intitulé The beauties of the magazines.

STEVENS (Thadée), homme politique américain, né dans le comté de Calédonie (Vermont) en 1703, mort le 12 août 1868. Il étudia le droit à Dartmouth, se rendit ensuite en Pensylvanie et fut, pendant les années 1833, 1834, 1835, 1837 et 1841, membre do l’Assemblée législative de cet État. En 1858, il fut envoyé au 31° congrès. Il siégea aussi dans les 32e, 36e, 37e, 38» et 39e Congrès. Il entreprit ensuite plusieurs opérations commerciales et fonda une fabrique de fer. La guerre de sécession arrêta l’essor de sa fortune. Stevens fut un des chefs du parti ultra-radical et l’adversaire passionné du président Johnson, dont il demanda et obtint la mise en accusation. Il eut également l’initiative de la loi en vertu de laquelle les citoyens qui avaient participé à la guerre contre l’Union n’étaient pas éligibles au congrès.

STEVENS (Joseph), peintre belge ? né a Bruxelles en 1819. Il s’est surtout fait connaître par de petits tableaux de genre pleins d’humour et d’observation. Après avoir séjourné quelque temps à Paris pour se perfectionner, il débuta au Salon de 1844, il

Bruxelles, par la Lice et sa compagne et les Mendiants ou Bruxelles le matin, dont la lithographie s’empara aussitôt. Au Salon de

1846, Plus fidèle qu’heureux, un Temps de chien, le Porteur eurent un succès qui engagea l’artiste & aborder les Expositions françaises. II envoya, en 1847, le Chien qui parle à son cou le dîner de son maître ; en 1849, le Supplice de Tantale ; en 1852, un Métier de chien et Souvenir des rues de Bruxelles. On rendit pleine justice aux mérites divers de cette peinture saine et vigoureuse, de cette observation malicieuse et hardie ; on applaudit aussi aux progrès du peintre, qui se montrait toujours plus fort qu’on ne l’avait vu antérieurement. M. Stevens prit dès lorg

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place parmi les maîtres de la jeune école. Hn 1853, la Surprise et le Taureau flamand poursuioi par un chien vinrent affirmer plus énergiquement encore la valeur incontestable du

Îieintre, belge par la naissance, français par e talent. En 1855, il produisit une véritable sensation, malgré les nombreux et brillants concurrents qu’il avait en ce tournoi solennel. II y’avait de lui, outre le Métier de chien et la Surprise, précédemment exposés : Un épisode du marché aux chiens, à Paris, l’Intrus, la Bonne mère, le Philosophe sans le savoir, dont l’idée est tirée de ce passage de Rabelais : s Veites-votis oneques chien rencontrant quelque os médullaire. C’est, comme dit Platon, lu lieste du monde la plus philosophe. Si vau l’avez, vous avez peu noter de quelle dévotion il le guette, de quel soing il le garde, de quelle ferveur il le tient, de quelle prudence il l’entame, de quelle alïec tion il le brise et de quelle diligence il le sugee. Qui l’induit à ce faire ? Quel est l’espoir de son estude ? Quel bien prétend-ilî Rien plus qu’un peu de mouêlle ! »

Le succès le plus franc accueillit ces petits tableaux excellents, les meilleurs peut-être de son œuvre. Deux ans plus tard, il exposa : Y Intérieur du saltimbanque, le Chien et la mouche, le Chien de La douairière, Distrait de son travaille Repos. En 1859, M. Stevens, dessinateur de plus en plus habile et savant, voulut donner une preuve de sa force technique dans les Bœufs, Une pauvre bête, Un heureux moment, études consciencieuses, d’un modelé puissant et hardi, d’une grande finesse de sentiment. En 18G1, la Cuisine, le Coin du feu, Chien criant au perdu se distinguèrent dans un ordre d’idées peut-être inférieur, mais k coup sûr intéressant. En 1863, la Protection et les Solliciteurs fuient les adieux de l’artiste au Salon ; depuis cette époque, il n’a plus rien envoyé à Paris, sauf un petit tableau, l'Intervention (Salon de 1870). Chevalier de Léopold depuis 1851, M. Stevens a reçu à Paris, en 1852, une 2» médaille, rappelée en 1855 et 1857, Il a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1861.

STEVENS (Alfred), frère du précédent, peintre belge, né à Bruxelles en 1828. D’un talent à peu près identique à celui de son frère, il a cultivé le même genre et s’est fait néanmoins un renom plus bruyant. Après avoir ébauché ses études en Belgique, dans l’atelier de M. Navez, il vint à Paris travailler plus sérieusement sous les 3’eux de Roqueplan. A vingt et un ans, il exposa Un soldat malheureux et le Matin du mercredi des cendres, spirituelles peintures qui promettaient beaucoup. En 1850, les Bourgeois et manants trouvant à la pointe du jour le cadavre d’un seigneur vinrent montrer un progrès véritable. En 1853, le peintre se révéla sous un nouveau jour dans le Découragement de l’artiste, l’Assassinat et l’Amour de l’or. Le sentimentalisme de la première de ces créations et la portée philosophique des deux autres donnent certainement une haute idée de l’artiste, mais ces sujets rappellent des thèmes déjà traités par l’école romantique. La critique lui reprocha de sacrifier des mérites réels, dans le dessin, l’arrangement et la couleur, à la poursuite d’un art démodé ; M. Stevens, mettant à profit ces sages conseils, prit en 1855 une éclatante revanche. Il envoya à l’Exposition universelle : Ce qu’on appelle le vagabondage, le Premier jour de dévouement, la Lecture, Méditation, la Sieste, souvenir de la patrie. Le Salon de 1857 ne fut pas moins favorable à l’artiste : Consolation, Petite industrie, Chez soi, l’Eté sont autant d’œuvres excellentes, de même que : Une mère, le Bouquet, Une veuve, Un fâcheux, la Nouvelle (Salon de 1861). Un temps incertain, les Rameaux, Bonheur (Salon de 1863) lui valurent la croix de la Légion d’honneur. Il était officier de l’ordre de Léopold depuis 1862. L’Exposition de 1867 fut pour l’artiste comme le couronnement de sa carrière ; il y envoya dix-huit toiles, toutes exquises : la Visite, la Dame rose, Tous les bonheurs, Rentrée du monde, Innocence, Pensive, Miss Fauvette, Ophélia, Fleurs, Y Inde à Paris, Temps incertain, la Consolation, Une douloureuse certitude, Une mutinée à la campagne, Une bonne lettre, la Mendicité tolérée, Une duchesse, Amours éternelles. « On a reproché à M. Alfred Stevens, dit M. E. Chesneau, de n’avoir point d’invention et de trouver prétexte à peinture dans l’action la plus futile. Le reproche me parait profondément injuste. Qu’entend-on par invention ? Il ne peut y avoir d’invention que dans les œuvres d’imagination pure. Ici, M. Stevens fait acte d’observation, et de la plus précise ; que veut-on qu’il invente ? Quant à la seconde partie du blâme qu’on lui inflige, je la trouve, s’il est possible, moins fondée encore que la première. L’artiste s’est arrêté à ce thème inépuisable, la femme moderne, mais inépuisable dans les nuances. 11 l’étudié successivement dans ses gestes, dans ses attitudes familières, qui sont le plus souvent toute une révélation de caractère, qui la trahissent dans ses émotions les plus intimes. Sans doute, Y Attila et l’Entrée des croisés à Constantinople, d’Eugène Delacroix, attestent plus d’invention et nous montrent des actions plus dramatiques, Mais est-il légitima de demander à un sonnet la grandeur tragique d’un drame shakspearien ? Et combien de sonnets dans notre littérature, depuis un

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demi-siècle seulement, qui contiennent en leurs quatorze vers plus d’émotion, plus de vie que maints poèmes et maintes tragédies aux proportions, aux prétentions monumentales ! C’est ce qui nous arrive avec les pages exquises qui composent l’œuvre de M. Stevens. Qui nedonnerait tous les vastes héros, tous les saints nimbés, qui reviennent chaque année garnir les grandes salles du palais des Champs-Élysées, pour la plus insignifiante de ces toiles de M. Stevens, si éloquentes à mon gré ? Que voulez-vous inventer de plus jeune, de plus frais que Miss Fauvette ? »

STÉVENSIE s. f. (sté-vain-si — de Stevens, botan. allem.). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées, tribu des cinchonées, dont l’espèce type croit à Saint-Domingue.

STÉVIE s. f. (sté-vl — de Estève, sav. espagn,). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des eupatoriées, comprenant plus de cent espèces, qui croissent dans les régions chaudes de l’Amérique.

STEVifi (Simon), mathématicien du prince d’Orange et ingénieur des digues de Hollande, né à Bruges vers le milieu du xvic siècle, mort k Leyde en 1633 ou 1635. Il s’est principalement occupé de mécanique et d’hydrostatique ; toutefois, il aurait déjà employé en algèbre la notation des puissances à l’aide des exposants numériques et, suivant M. Budan de BoisLaurent, étendu même cette notation au cas des exposants fractionnaires ; c’est peut-être à lui qu’est due la connaissance de la génération de l’ellipse au moyen du cercle dont les ordonnées seraient raccourcies dans un rapport donné ; il avait indiqué quelques propriétés de la loxodroinie, appliqué d’une façon intéressante, à la construction de certaines expressions algébriques, le théorème de Ptolémée relatif aux segments déterminés par une transversale sur les côtés d’un triangle et porté ses études de perspective assez loin pour oser se poser ce problème général, qu’il résolvait dans quelques cas particuliers : deux figures qui sont perspectives l’une de l’autre étant données, placer l’une par rapport à l’autre de manière que la perspective ait lieu, et déterminer ta position de l’œil.

Stevin résolut le premier le problème de l’équilibre d’un corps placé sur un plan incliné et celui, beaucoup plus important, de l’équilibre de trois forces appliquées à un même point. On trouve à ce sujet, dans ses ouvrages, l’énoncé complet de la règle du parallélogramme des forces.

L’hydiobiatique lui doit l’explication du fameux paradoxe sur la pression exercée par un liquide sur le fond d’un vase conique. 11 démontre successivement, par l’expérience et par un raisonnement juste, que la pression est toujours égale au poids du liquide que contiendrait un cylindre ayant pour base le fond du vase et pour hauteur la distance de ce fond au niveau. On lui attribue encore la connaissance de la pesanteur de l’air. Ses ouvrages ont été traduits en latin parSnellius et réunis sous ce titre : Hypomnenxata, id est de cosmographia, de praxi gtometrim, de statica, de optica, etc. Albert Girard en a donné une édition française comprenant : le Traité d’arithmétique, les Six livres d’algèbre de Diophante, la Pratique de l’arithméli ?<ue et l’Explication du Ae livre d’Euclide, a Cosmographie, la Géographie et YAstronomie, la Pratique de géométrie, la Statique, l’Optique, la Castvamélation, la Fortification par écluses et le Nouveau système de fortification. Stevin a été incontestablement un géomètre très-distingué.

STEW ART (miss), maîtresse de Charles IL On raconte que, lorsqu’il fut question du divorce de Charles avec Catherine, qui restait stérile malgré ses nombreux pèlerinages à Tyburn, tous les regards se tournèrent vers miss Stewart. Le comte de Clarendon prétend dans ses Mémoires que, nouveau Sully, il détourna son maître de ce projet de mariage.

Les Mémoires du chevalier de Graiumont nous parlent Souvent de miss Stewart.» Elle avait, dit Hamilton, un caractère d’enfance dans l’humeur qui la faisait rire de tout, et son goût pour les amusements frivoles, quoique naturel, ne semblait permis qu’à l’âge de douze et treize ans ; le colin-maillard était un de ses passe-temps les plus doux ; elle faisait des châteaux de cartes quand on jouait les plus gros jeux ches elle, et l’on n’y voyait que des courtisans empressés autour d’elle qui lui en fournissaient les matériaux, ou de nouveaux architectes qui lâchaient de l’instruire ; elle ne laissait pas de se plaire à la musique et d’avoir quelque goût pour le chant ; le duc de Buckingham, qui faisait les plus beaux bâtiments de cartes qu’on pût voir et chantait agréablement, faisait des vaudevilles, inventait des contes de vieille dont elle était folle ; mais son talent particulier était d’attraper les ridicules et les discours des gens et de les contrefaire en leur présence sans qu’ils s’en aperçussent. Bref, Buekinghain savait faire toute sorte de personnes avec tant de grâce et d’agrément, qu’il était difficile de se passer de lui. Il s’était donc rendu si nécessaire aux amusements de Ml’» Stewart, qu’elle le faisait chercher partout lorsqu’il ne suivait pas le roi chez elle. •

Miss Stewart avait d’autres qualités que la beauté et la grâce : elle était musicienne et

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poète, et personne mieux qu’elle ne savait réciter les vers d’Otway, le favori du roi, celui qui avait, pour ce prince, imité Molière dans les Fourberies de Scapin etRacine.dans Bérénice. Enfin, a côté de toute cette naïveté coquetie, à côté de cette grâce, il y avait ia force, il y avait la santé.

Miss Stewart avait vu grandir Vainour du roi, sa faveur, son crédit un point, nous l’avons dit, de voir vers elle se tourner les yeux des courtisans, qui croyaient deviner en elle leur future souveraine, lorsque (c’était en 1670) parutàlaeûurd’AngleterreMJ’e Louise de Kéroual, et cette jeune Bretonne, par sa figure ravissante, par les grâces de sa personne, attira à elle Charles II, que bientôt elle retint. Le règne de miss Stewart était fini ; elle s’en consola vite en donnant sa main à un amoureux d’une constance exemplaire, le duc de Richmond, un des plus grands noms d’Angleterre.

STEWART (Mathew), mathématicien écossais, père du célèbre philosophe Dugald-Stewart, né à Rothsay (lie de Bute) en 1717, mort à Édimbourg en 1785. Il appartenait à une famille de gens d’Église, qui l’avait destiné, dès son enfance, a l’état ecclésiastique. II fît avec succès ses études au collège de Glascow, où il reçut les leçons d’Iinteneson et de Simson. Il alla prendre ses grades à l’université d’Édimbourg. Simson lui avait communiqué son goût exclusif pour la géométrie ancienne. La longue correspondance scientifique qu’il entretint avec Simson, son ancien maître, roule principalement sur les Loci ptani et les Porismes d’Euclide.

Il entra dans l’Église, en 1745, comme pasteur de Rosencath. L’année suivante, Muclaurin, son protecteur à l’université d’Edimbourg, étant mort, on lui offrit sa chaire, qu’il garda jusqu’en 1775, où il In résigna en faveur de son fils, Dugald Stewart, pour se retirer dans le comté d’Ayr. Il mourut huit ans après. La Société royale de Londres l’avait admis au nombre de ses membres.

Ses principaux ouvrages sont : Geomelrical theorems (Édimbourg, 174«) ; Quatre iraités de physique et de mathématiques (Four tracts, phy3icalandmaihematical[iimboir£, 1761, 1 vol. in-4o]) ; Propositions more veterum demonstratx (Édimbourg, 1762, 1 vol. in-4<>) ; Essai de la distance du soleil à la terre (Essayon the sim’sdistanceVR’ûrabonrg, 1763, in-4»j) ; dans les Essais de la Société philosophique /l’Édimbourg, une Solution du problème de Kepler.

Nous ne dirons rien des travaux de Stewart en physique et en astronomie ; il n’a fait faire à ces deux sciences aucun progrès notable-, mais ses recherches géométriques ont une valeur dont les travaux modernes de

! Carnot, du général Poncelet et de M. Ciiasles

ont considérablement accru l’importance. Stewart est resté complètement oubàé durant la période où l’analyse était seule en possession de présider aux progès des Sciences mathématiques ; mais sou nom a repuru honorablement lorsque la géométrie pure a, dans ces derniers temps, reconquis le terrain

■ qu’elle paraissait avoir complètement perdu.

Le livre des Théorèmes généraux d’un grand

usage dans les hautes mathématiques [Geome-

! trical theorems) contient les énoncés de

■ soixante-quatre propositions et les démon| strations des huit premières seulement. Celj les des autres ont été données depuis par différents auteurs. Ces théorèmes ont rapport soit à la théorie des transversales, soit à celle des polygones inscrits et circonscrits au cercle. Ceux du premier genre peuvent être résumés dans cette proposition remarquable, que la somme des carrés des distances d’un point quelconque à trois points situés en ligne droite, multipliés chacun par la distance des deux autres points, prise avec un signe convenable, est égale au produit des distances des trois points deux à deux. Cette proposition a été utilement invoquée, dans diverses circonstances, par Robert Simson, Thomas Simson, Euleret Leslie. Les théorèmes du second genre fournissent les expressions de la somme des puissances semblables et entières, de degré quelconque, des distances d’un point de son plan aux côtés d’un polygone régulier, et de la somme des puissances paires du même point i< tous les sommets du même polygone. Stewart généralisait ensuite les résultats obtenus et les étendait à un polygone quelconque.

Les Propositiones géometricx forment deux livres, dont le premier contient soixante propositions et le second cinquante-deux. Ces propositions se rapportent à la ligne droite et au cercle. Les premières appartiennent à la théorie des transversales et sont des conséquences de ces deux théorèmes, que toute droite coupe les côtés et les diagonales d’un quadrilatère en six points ayant entre eux la relation d’involution.et que le lieu du troisième sommet d’un triangle dont les côtés passent par des points rixes, en ligne droite, et dont les deux premiers sommets décrivent eux-mêmes des lignes droites, est aussi une ligne droite.

Les propositions relatives au cercla concernent la description de sa circonférence par l’intersection de deux droites assujetties à passer par des points fixes et dont le mouvement est réglé par une loi à laquelle doivent satisfaire tes segments qu’elles déter-