Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 4, Suj-Testadon.djvu/128

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T s. m. (té dans l’ancienne épellation, te dans la nouvelle). Vingtième lettre et seizième consonne de notre alphabet, la deuxième des dentales, correspondant au tau des Grecs, îles Hébreux et des Phéniciens : Un grand T. Un petit t.

Le ! tient au toucher, tape, terrasse et tue ; On le trouva à la tète, aux talons, en statue ; C’est lji qui fait au loin retentir le tocsin. Peut-on le méconnaître an tic tac du moulin ? De nos toits par sa forme il dicta la structure, Ct tirant tous les tons du sein de la nature, Exactement taillé sur le type du tau, Le T dans tous les temps imita le marteau.

De Pus.

— Objet ayant la forme d’un T majuseulp, V. , qu’on écrit fréquemment au lieu de i.

— 7* final ne se fait ordinairement sentir que devant les mots qui commencent par un, e voyelle ou par un A muet : Un soldaT Atldacieux. Un saim HOMme. Cependant, même devant une consonne, le 1 final se fait entendre dans quelques mots qui seront indiqués en leur lieu dans ce dictionnaire.

Tt, Se prononce tantôt comme un t sim(ple et tantôt comme deux t ; l’usage seul peut apprendre cette distinction. <

Th, Signe alphabétique qui traduit généralement le i des Grecs, mais sans en reproduire l’aspiration, ce qui réduit le th a un rôle purement orthographique et le confond avec t dans la prononciation.

— 7ï, Articulation où, devant une voyelle, (conserve tantôt sa valeur propre et tantôt prend celle de c, sans qu’il paraisse possible d’établir, à ce sujet, des Tëgles générales.

La prononciation de cette articulation est indiquée pour chaque mot dans ce dictionnaire.

— Comme abréviation, T, dans les monuments latins, représente un nom propre commençant par cette lettre, comme Titus, Titius, Tullius ; Tantum, Autant ; Terra, .Terre ; Tibi, A toi ; Ter, Trois et souvent trois mois ; Testamentnm. Testament ; Titulus, Inscription ; Terminus, Borne ; Triarius, Triaire ; Tribunus, Tribun ; Turma, Troupe de cavaliers ; Tutor, Tuteur ; Tuteta, Tutelle, protection ; Testatus superstes, Survivant, qui a échappé aux périls de la guerre. Il TH. ou © signifie mor- ruuSjMort, parce que le thêta est la première lettre du mot grec. Divtrtoj, la mort ; TAB., TABVL., tabula, tabularius. Banque et banquier ; TAR., Tarquinius, Tarquin ; TB. D. F., tibi dulcissimo fitio, A toi mon très-cher fils ; TI. ou TIR, Tiberius, Tibère ; T. F., Titi filius, Fils de Titus ; THR. Tlirax, Thrace, de Thrace ; T. L., Titus it’uius, Tite-Live ; TM., thernue, Thermes, bains chauds ; TR. PO., tribunitia patentas, Puissance tribunitienne ; TRAi., Trajanus, Trajan ; TVL., Tullius, nom propre ; TR. VV., triumviri, Triumvirs ; TT. QTS., Titus Quintus, nom propre. || En terme de turf, T. est l’abréviation de toque : T. bleue, T. cerise, T. gris perle. !l En musique, la lettre T, dans les anciennes partirions, se plaçait au-dessus de la portée pour désigner la partie de taille. Quelquefois, sur Fps parties d’orchestre, on place un T., qui signifie alors Tous ou Tutti, il Dans les marquas que l’on imprimait autrefois sur l’épaule desçondaranés, T. F. signifiait Travaux forcés ; r. P., Travaux à perpétuité, il En bibliographie, T signifie Tomnx, tome. Il Dans le commerce, Trs signifie Traites. Il T indiquait le Tridi, ou le troisième jour de la décade, sur les calendriers républicains.

— Sur les monnaies de France, T indique celles qui ont été frappées à Nantes.

— Comme signe d’ordre, T’indique le vingtième objet d’une série : Le casier T. II En typographie, il indiquait la vingtième feuille d’impression d’un volume, qu’on désigne généralement aujourd’hui par le nombre 20.

— Comme lettre numérale, le T’iet des Hébreux valait 9, et, avec deux points horizontaux en dessus, 900,000. Il Le Tau des Hébreux valait 300 avec un accent en dessus, et 300,000 avec l’accent en dessous. I] î* signifie 160, et, avec une ligne au-dessus, T, 160,000, chez les Romains, qui l’employaient d’ailleurs rarement, il Chez les Grecs, T, avec un accent supérieur à droite (t’), vaut 300, et avec l’accent inférieur à gauche (vï) 300,000.

— Hist. relig. Sorte de croix tronquée que

portaient sur leurs vêtements les religieux de l’ordre de Saint-Antoine.

— Encyçl. Origine de la lettre 1. Le t de l’alphabet latin, qui est resté dans notre langue et dans la plupart des langues modernes, répond, par sa forme, au tau des Grecs, qui répondait lui-même, chez les Phéniciens et les Hébreux, à une lettre de même nom. Le nom du tau hébraïque rappelait l’idée de la croix, dont la forme est, en effet, celle que l’on reconnaît dans cette lettre sur d’anciennes médailles juives. Court de Gébelin, dans son Histoire naturelle de la parole, donne une assez singulière explication de cette étymologie du nom de tau : « La croîs, l’une des formes du T primitif, fut la peinture de ta perfection, de 10, nombre partait, de tout ce qui est grand et élevé, comme peinture des deux mains en croix qui valent 10, ou comme peinture de l’homme à bras étendu pour embrasser tout. • Ce savant fantaisiste prétend trouver un argument en faveur de son explication dans ce fait eue le caractère chinois représentant le nombre 10 se compose de deux traits, l’un vertical et l’autre horizontal, se croisant à angle droit ; mais il oublie que le mot qui, dans la langue chinoise parlée, répond à ce caractère est chi et ne renferme pas l’articulation dont il est question.

Selon quelques égyptologues, cette figure de la croix se retrouvait avec la même valeur dans l’écriture des anciens Égyptiens. L’hiéroglyphe que Kircher et ses disciples ont pris pour le tau égyptien est une figure connue des archéologues sous le nom de croix ansée, figure dont on retrouve la représentation sur un grand nombre de monuments tant statuaires qu’épigraphiques et qui a été fort diversement interprétée. Sa forme est celle d’une croix dont le trait supérieur est remplacé par une boule ou anse. L’antiquaire Paw croit y trouver la représentation du phallus ; Cleyston y voit un plantoir ; Caylus et Winckelmann supposent que c’est une clef. Le fait que sur les bas-reliefs les personnages d’un rang supérieur sont souvent représentés tenant en main la croix unséa donne du poids à cette dernière opinion, adoptée d’ailleurs par Champollion, qui voit dans cette figure le signe symbolique de la vie di-