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Elle doit sa célébrité à l’excellent thé qui croît dans ses environs, et au beau marbre que fournissent les carrières des montagnes voisines.

TALtGALÉE s. f. (ta-li-ga-lé). Bot. Syn. ’I’amasonie, genre de verbénacées de la Guyane.

TALIGAN s. m. (ta-li-gan). Mar. Partie du bordage d’un navire de guerre qui sert a masquer I ouverture d’un sabord.

TALIIR-KABA s. m. (ta-li-ir-ka-ra). Bot. Grand arbre peu connu, qui croit au Malabar.

TAL1KA s. m. (ta-li-ka). Voiture en usage en Turquie ; Un talik.a horriblement cahoté par les cailloux et les fondrières, et conduit par un cocher à pied. (Th. Gaut.)

TALIN s. m. (ta-lain). Bot. Genre de plantes, de la famille des portulacées, tribu des ealandririiées, comprenant une vingtaine d’espèces, qui croissent dans les régions chaudes des deux hémisphères.

— Encycl. Les talins sont des plantes herbacées ou sous-frutescentes, glabres, charnues, à feuilles alternes, entières ; à fleurs réunies en grappes ou en corymbes terminaux. Ils croissent presque tous sur les côtes maritimes de l’Amérique centrale, et quelques-uns dans les régions chaudes de l’ancien hémisphère. Leur saveur est un peu acre ; on les emploie dans les cuisines en guise d’assaisonnement, ou on les mange cuits comme les épinards. En médecine, on les a recommandés comme rafraîchissants et antiscorbutiques. Leurs fleurs sont très-fugaces ; leurs corolles planches, jaunes ou rouges s’épanouissent au moment où le soleil est le plus ardent et se ferment vers le soir. Quelques espèces sont néanmoins cultivées dans les jardins, surtout à cause de leur port et de ieur feuillage. Le talin étalé sert à faire des corbeilles, à orner les rocailles non ombragées, etc.

TALION s. m. (ta-li-on — lat. talio ; de talis, tel). Châtiment qu’on inflige à un coupable en le traitant de la même manière qu’il a traité ou voulu traiter les autres : La loi, la peine du talion. La peine du talion n’est pas' toujours équitable quand elle égalise, mais elle est toujours atroce quand elle excède. (J, Joubert.) La loi brutale du tauon punit le mal par le mal. (Lamenn)

L’heureuse loi du talion

Est la loi la plus équitable.

VOLTAIBB.

— Action de traiter les gens exactement comme on a été traité par eux : Entre gens d’esprit on peut admettre la jurisprudence du talion, sarcasme pour sarcasme. (T. Delord.)

Ce qu’un amant inflige à l’autre. D’un autre il l’éprouve a son tour. Le talion est loi d’amour.

Sainte-Beuve.

— Encycl. La loi du talion remonte à la plus haute antiquité. Nous trouvons l’origine de la loi du talion dans les livres sacrés. Lorsque Moïse et Aaron parvinrent sur le mont Sinaï, Dieu leur remit le Décalogue et leur ordonna ensuite d’értieter pour les enfants d’Israël plusieurs lois, parmi lesquelles figurait celle du talion. Nous voyons cette pénalité légale exprimée avec une énergique précision dans l’Exode (chap. xxiv) : âme pour âme, dent pour dent, œil pour ceil, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, plaie pour plaie, meurtrissure pour meurtrissure.

Au premier abord, il semble que la peine du talion soit une vengeance naturelle et juste en même temps, puisqu’elle traite le coupable de la même manière qu’il a traité les autres. Néanmoins, la plupart des jurisconsultes ont regardé la loi du talion comme barbare. C’est ainsi que Grotius prétend qu’elle ne doit point être appliquée entre particuliers, ni par un peuple à un autre peuple. Il s’inspire, dans cette circonstance, de ces remarquables paroles d’Aristide : « N’est-il pas absurde de justifier et d’imiter ce que l’on condamne en autrui comme une mauvaise action ? •

Nous lisons dans VEncyclopédie : « Il semble néanmoins que la peine du talion doive s’entendre dans une proportion géométrique plutôt qu’arithmétique, c’est-à-dire que l’objet de la loi soit moins de faire souffrir au coupable précisément le même mal qu’il a fait, que de lui faire supporter une peine égale, c’est-à-dire proportionnée à son crime ; et c’est ce que Moïse lui-même semble faire entendre dans le Ueuteronome (chap. xxv), où il dit que, si les juges voient que celui qui a péché soit digne d’être battu, ils le feront jeter par terre et battre devant eux selon son méfait, pro mensura peccati evit et plagarum modus. »

Nous trouvons encore d’autres applications de la peine du talion dans VApocalypse (chap. xxm] : à Quiconque aura emmené son semblable en captivité ira lui-même ; quiconque aura occis par le glaive sera occis par le glaive. » Certains auteurs prétendent cependant que la loi du talion n’a point une origine divine et citent à l’appui cette parole de Jésus-Christ, rapportée par saint Matthieu (chap. y) : « Vous avez entendu que l’on vous a dit : œil pour œil, dent pour dent ; mais moi je vous dis de ne point résister au mal, et que si quelqu’un vous frappe sur ta joue droite de lui tendre la guuche. > Mais la plupart des

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historiens s’accordent à dire que cette doctrine avait plutôt pour but de réprimer les vengeances particulières que de réformer les peines infligées par la loi du talion.

Les législations romaine et grecque adoptèrent la loi du talion, mais !a modifièrent ensuite ; les chefs du prétoire de l’ancienne Rome lui substituèrent une réparation en faveur du plaignant.

D’après les lois de Solon, celui qui avait arraché le second œil a un homme déjà privé du premier était condamné à perdre les deux yeux.

La doctrine des pythagoriciens admettait également la peine du (aaon.

Charondas de Catane introduisit la loi du talion dans la ville de Thurium. Une disposition pénale portait : Si guis cui oculum eruerit, ocuiumreo pnrïJer eruito. D’après Diodore de Sicile, cette disposition aurait été abrogée dans les circonstances suivantes : on avait crevé à un homme borgne le bon œil qui lur restait ; il fit observer que le coupable auquel on ne crèverait qu’un œil serait moins à plaindre que lui, qui était totalement privé de la vue ; quR, par conséquent, la loi du talion n’était pas toujours juste.

Certaines dispositions de la loi du talion furent adoptées par les décemvirs, lors de la confection de la loi des Douze Tables. Ainsi, diins le cas d’un membre rompu, ils ordonnèrent que la punition serait semblable au dommage, a moins que le coupable ne transigeât avec l’offensé : Si membrvm rupit, ni cum eo pacit, talio esto. Mais, d’après les Instituiez de Justinien, la peine était simplement pécuniaire lorsqu’il ne s’agissait que d’un os cassé.

Toutefois, les Romains n’admettaient point indistinctement la loi du talion. Nous voyons dansAulu-Gelle que, d’après Sextus Cœcilius, 25 as d’airain ne suffisent point pour réparer toutes sortes d’injures ; que certaines sont punies plus sévèrement, quelquefois même par la loi du talion ; mais, avant de l’appliquer, on proposait au coupable de se soustraire à la peine par un dédommagement pécuniaire. Il est donc probable que la loi du talion était rarement appliquée, car le coupable préférait payer une somme d’argent que de se laisser mutiler ou estropier.

Cette loi était tombée en désuétude longtemps avant le règne de Justinien. Cet empereur nous apprend que les préteurs permettaient à ceux qui avaient reçu une injure d’estimer le dommage, et que le juge prononçait contre le coupable une amende plus ou moins forte. La peine du talion subsistait cependant encore dans certaines lois romaines’ ; ainsi, celui qui était convaincu d’avoir accusé quelqu’un injustement était puni de la même peine qu’aurait subie l’accusé s’il eût été reconnu coupable du crime qu’on lui imputait.

Dès l’origine, la peine du laiton fut également appliquée en France, en matière criminelle, tën effet, la charte de commune de la ville de Cerny, dans le Laonuois, édictée en 1184, porte : Quod si reus invenlus fuerit, Caput pro capite, membrum pro membro redliat, vel ad arbilrinm majoris et juratorum, pro capite aul membri qualitate dignam per- | solvet redemplionem.

D’après Guillaume le Breton, Philippe-Auguste rendit, après la conquête de la Norjuandie, une ordonnance qui établissait dans ce pays la peine du talion. « 11 établît des champions afin que, dans tout combat qui se ferait pour vider les causes de sang, il y eût, suivant la loi du fanion, des peines égales ; que le vaincu, soit l’accusateur ou l’accusé, fût condamné par la même loi à être mutilé ou il perdre la vie ; car auparavant c’était la coutume chez les Normands que, si l’accusateur était vaincu dans une cause de san», il en était quitte pour payer une amende de 60 sols ; au lieu que, si l’accusé était vaincu, il était privé de tous ses biens et subissait une mort honteuse ; ce qui ayant paru injuste à Philippe-Auguste fut par lui abrogé, et il rendit a. cet égard les Normands tous semblables aux Francs ; ce qui fait connaître que la peine du talion avait alors lieu en France.» (Encyclopédie.)

Il est dit dans les Etablissements faits par Saint-Louis en 1270 : « Si tu veux appeler de meurtre, tu seras oïs ; mais il convient que tu te lies à souffrir telle peine comme tes adversaires souffriroient sils en estoient atteints. >

Nous trouvons dans le Coran que Mahomet avait adopté la loi du talion. Le frère ou le plus proche parent d’une personne tuée devait poursuivre le meurtrier en justice et demander sa mort, impitoyablement. « On vous ordonne, disait Mahomet, le talion pour ce qui regarde te meurtre : un homme libre pour un homme libre, un esclave pour un esclave, une femme pour une femme... Mais, ajoutait le prophète, celui qui pardonnera au meurtrier obtiendra la miséricorde de Dieu, et lorsqu’on aura pardonné, on ne pourra plus exiger le talion. »

Les représailles qui avaient lieu entre les princes en temps de guerre avaient aussi leur origine dans la loi du talion.

La peine du talion est depuis longtemps abolie en France et chez tous les peuples civilisés. Nous trouvons néanmoins un curieux vestige de cette loi dans une disposition de Dotre code civil. Lorsque deux époux sont mariés sous le régime de la communauté, celui qui, après la séparation de biens, aurait diverti

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ou recelé quelques effets de la communauté est privé de sa portion dans lesdits effets. Dumoulin voulait même que la femme qui recelait fût privée de toute part dans la communauté. Mais l’usage n’avait pas poussé si loin la rigueur. On a appliqué une sorte de peine du talion. L’époux n’est privé que de ce dont il a tenté de priver son conjoint. V. Dalloz, Répertoire de législation.

TALIPOT s. m. (ta-li-po). Bot. Nom vulgaire du corypha parasol.

TALISJE s. f. (ta-lizî). Bot. Genre d’arbres et d’arbrisseaux, de la famille des sapindacées, comprenant six espèces, qui croissent dans l’Amérique tropicale.

TALISMAN s. m. (ta-li-sman. — Ce mot, qui correspond à l’italien talismano, espagnol iaîismart, vient de l’arabe telsam, iigu.’e magique, ou plutôt du pluriel telsamam, par lequel on désignait un objet placé sous un certain horoscope. Le mot arabe est lui-même tiré du grec telesma, cérémonie d’initiation, mystère, de teleâ, accomplir, proprement fixer, établir, qui répond à la racine sanscrite tal, même sens). Pierre ou pièce de métal gravée sous l’influence prétendue de certaines constellations, et à laquelle on attribue des vertus merveilleuses : Le fameux talisman de Catherine de Médicis existe encore. (Volt.) Quel talisman peut égaler la pénétration d’une femme qui a intérêt à deviner ? (Mme E. de Gir.)

Combien de souverains, chrétiens ou musulmans, Ont tremblé i’oz’.e éclipse ou craint des talismans !

Voltaire.

— Fig. Objet qui opère, agit d’une façon soudaine, étonnante, merveilleuse : Un billet d’amour est un talisman gui détruit toutes les résolutions de la sagesse. (Florian.) La vérité est un talisman dont le charme est immanquable. (L, Casanova.) L’argent est le représentant de toutes les valeurs qui composent le bien-être, un talisman qui donne le bonheur. (Proudh.) La feuille imprimée a une autorité irrésistible ; ta brochure est un talisman. (L. Ulbach.)

— Syn. Talisman, amulette. V. AMULETTE

— Encycl. On confond à tort les talismans avec les amulettes ; ces derniers ne servent, en général, qu’à préserver de certains maux celui qui en est porteur ; les talismans accordent, en outre, certains dons, certaine puissance surnaturelle à celui qui en est possesseur. Les talismans se font sur différentes pierres et différents métaux, et leurs propriétés diffèrent suivant leur composition et les figures qui y sont gravées. Le talisman portant le sceau ou la figure du soleil devait être en or et avait la propriété d’attirer, à celui qui le portait avec respect et confiance, les faveurs et la bienveillance des princes, les honneurs, les richesses et l’estime générale. Les talismans de la lune étaient en argent pur ; ils préservaient des maladies populaires et garantissaient les voyageurs de tout péril. Celui do Mars était en acier fin et rendait invulnérables ceux qui le portaient avec révérence. Il leur donnait aussi une force et une vigueur considérables. L’étain était le symbole de Jupiter et accordait l’éloquence, le bonheur dans le commerce et

dans toutes les entreprises. Vénus, représentée par le cuivre, avait la puissance de rapprocher les rivaux, d’éteindre les haines, de l’aire naitie l’amour et des dispositions à, la musique. Le plomb, emblème de Saturne, avait des propriétés plus matérielles ; il’ faisait accoucher sans douleur, même les femmes qui avaient eu plusieurs fois de mauvaises couches. Les cavaliers portaient un talisman en plomb dans leur botte gauche, afin de préserver leur monture de tout accident. Le mercure symbolisait l’astre du même nom ; les talismans de cette espèce étaient formés avec un amalgame de ce métal et servaient à donner à sou possesseur l’esprit, la discrétion et l’éloquence. Ils donnaient encore la science et la mémoire et pouvaient guérir toutes sortes de lièvres. Si on les met sur le chevet de son lit, ils procurent des rêves agréables. À ces métaux il fallait joindre la gravure de la figure du mois pendant lequel ces astres avaient leur action, et c’était aussi pendant cette seule époque qu’il fallait la faire si l’on voulait qu’ils fussent efficaces ; ainsi les talismans de cuivre ou ceux de Vénus portaient la gravure de la Balance, des Poissons ou du Taureau. D’après l’arrangement des figures, on variait leurs propriétés ; ainsi, la figure de deux poissons qui ont la tète tournée en sens inverse et celle du (soleil gravée sur or et argent avaient le pouvoir de guérir de la goutte.

Voici maintenant les vertus des pierres le plus souvent employées à faire les (aitsmans. La turquoise avait la vertu de préserver dea chutes dangereuses, soit à pied, soit à cheval ; l’émeraude donnait le pouvoir de prédire l’avenir ; l’esearboucle donnait la gaieté et l’esprit ; le saphir préservait des morsures des serpents et des scorpions et guérissait par le simple attouchement tes anthrax. Le jaspe vert avait des propriétés astringentes et arrêtait les saignements de nez et toutes les hémorragies. La chrysolithe, d’après Cardan, réprime grandement la paillardise si elle est portée sur la peau, et calme la fièvre si l’on en touche un malade.

On a classé les talismans en trois classes : talismans astronomiques, fatonaaHsmagiquea

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et talismans mixtes. La première classe comprend ceux qui représententgravées des figures des astres ; la seconde, ceux qui représentent des signes cabalistiques et des figures de fantaisie ; ceux de la troisième classe réunissent les caractères des deux premières. Un des talismans magiques les plus importants est le pentacle, que nous avons décrit a son ordre alphabétique.

Les talismans sont aussi anciens que les superstitions, c’est-à-dire aussi vieux que le monde ; il n’est pas de culte, depuis celui des Égyptiens jusqu à nos jours, qui n’ait eu ses talismans. Les Hébreux croyaient beaucoup à leur puissance et en avaient un grand nombre. Les Grecs, les Romains n’étaient pas exempts de ce préjugé. La religion catholique elle-même possède une grande quantité d’objets qui ne sont autres que des talismans ; car les croix, les médailles, les scapulaires, les eaux miraculeuses, comme celles de la Salette, sont destinés aux mêmes usages que les talismans anciens et sont en réalité, pour ceux qui s’en servent, des talismans. C’est surtout chez les peuples de l’Orient que l’on rencontrait et que l’on trouve encore un très-grand nombre as talismans, dontles propriétés passent pour plus ou moins merveilleuses. On rencontre aussi dans les Indes des sectes de musulmans qui portent des talismans ; mais la religion mahométane interdisant la représentation des images, on ne voit gravé sur les pierres ou sur les métaux que certains signes cabalistiques et des maximes tirées du Coran. En Europe, quoique moins répandus qu’en Asie, les talismans ont joui d’un très-grand crédit ; certaines villes en possédaient afin de détourner différents malheurs de leurs murs. Cette coutume remonte d’ailleurs a la plus haute antiquité, car le fameux palladium de Troie, que Diomède enleva, n’était que le talisman protecteur de la ville. L’ignorance des peuples attachait une grande valeur à ces sortes de figures, et un fait que raconte Grégoire de Tours et qui se passa sous Ohiipéric l*r nous prouve que le niveau de l’intelligence humaine n’avait guère monté depuis la guerre de Troie. On trouva, dit l’évêque historien, dans les fossés à Paris un morceau de cuir sur lequel étaient les figures d’un rat, d’une rivière et d’un flambeau ; malgré les supplications de ses courtisans, le roi fit brûler ce morceau de cuir. Lorsque cette nouvelle se répandit dans la ville, la consternation fut extrême, et chacun attendait avec effroi les ravages de l’eau, du feu et des rats. Ces malheurs, ajoute l’historien, ne pouvaient manquer d’arriver, car ce morceau de cuir était le talisman qui protégeait Paris contre ces fléaux. Dans la même année, il y eut des inondations, des incendie." qui consumèrent la moitié de la ville, et les rats étaient en nombre considérable. Constantinople reçut l’épithète de ville bien gardée à cause des nombreux talismans qui, dans l’opinion populaire, l’avaient protégée. On en comptait dans l’enceinte de lu ville trois cent six, sans y comprendre ceux qui avaient rapport à la mer et qui avaient pour propriété d’éloigner les vaisseaux ennemis et de procurer de bonnes pêches. Parmi ceux de la première sorte, les plus remarquables étaient : la colonne de 150 coudées dans l’Al-Meïdan, l’obélisque de pierre rouge, le dragon à trois têtes, qui avait la vertu d’éloigner les serpents, mais qui a perdu sa puissance depuis que Sélim II l’a frappé de sa masse d’armes. A notre époque, chez les peuplades noires de l’Afrique, les talismans sont multipliés à l’infini, et leurs usages sont aussi nombreux que les désirs humains. Ils consistent en une pierre, une coquille, un morceau de bois que les indigènes suspendent à leur cou. Mais à mesure que la civilisation marchera, le progrès chassera devant lui et fera disparaître ces restes de l’ignorance et de la barbarie.

— Bibliogr. Consultez les ouvrages suivants : Des talismans, avec des observations sur les curiosités innouyes de Gaffarel, par C.-S.-S. de Lisle (Paris, 1636, in-8») ; Traité des talismans ou figures astrales, dans lequel est montré que leurs effets et vertus sont naturels, enseigné la manière de les faire et de s’en servir avec un profit et avantage merveilleux, ou les Talismans justifiés, la poudre de sympathie victorieuse et l’apologie du grand œuvre ou élixir des philosophes, dit vulgairement pierre philosop/tale, par D. B. (Jean-Alb. Belin) [faris. De Bresohe, 1658, ou 3« édit, 1674, in-12] ; la Superstition du temps reconnue aux talismans, figures astrales et statues fatales, contre le traité des talismans, avec la poudre de sympathie soupçonnée de magie, contre le même livre, par Fr. Placet (Paris, Alliot, 1668, in-12).

Taiianmn (le), histoire du temps des croisades, par Walter Scott, 1819. Ce roman a été quelquefois édité sous le titre de Richard en Palestine. L’action se passe à la fin du xiib siècle, durant la croisade de Philippe-Auguste et de Richard Cœur de Lion, et

rappelle, en certains passages, un autre roman dont les héros sont les mêmes, k peu près, Mathilde, de M""* Cottin. Dans ce dernier ouvrage, tout l’intérêt se concentre sur les amours, traversés par Richard, de su sœur Mathilde avec Mulek-Adhel, frère du sultan Saladin ; dans le l’alisman, la situation est lu même, les personnages seuls sont changés. Mathilde est remplacée parlaprki

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