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Suède et se rendit ensuite à Amsterdam pour faire imprimer divers ouvrages, toujours écrits en latin. Ce furent : le Prodrome des principes de philosophie naturelle ; les Obseï-vations et découvertes sur le fer et te feu ; uno Nouvelle méthode pour déterminer sur terre ou sur mer les longitudes géographiques des lieux ; I Art de construire les docks et nouvelle méthode pour la construction des digues ; enfin, Y Art d’apprécier la force mécanique des navires. Il visita ensuite les mines d’Aixla-Chapelle, Liège et Cologne et fit imprimer k Leipzig des Mélanges d’observations sur les minéraux, le feu et les gisements des montagnes (1722, 3 vol.). Plus tard, il ajouta un quatrième volume k ces Mélanges. De retour k Stockholm, il y fit imprimer un traité sur la Dépréciation et l’élévation des monnaies en Suède (1722, in ;8°). Il était toujours professeur au collège des mines ; il fut alors appelé par l’université d’Upsal k la chaire de mathématiques laissée vacante par la mort de Celsius ; mais il refusa cette distinction et se consacra tout entier aux travaux du collège et à ceux de l’Académie. En 1733, il partit pour un nouveau voyage à travers l’Allemagne. L’Itinéraire qu’il en a tracé se borne pour la plupart du temps à des observations métallurgiques. À Leipzig, il commença, vers la fin de l’année, l’impression de Bon grand ouvrage intitulé : Œuvres philosophiques et minéralogiques (latin), orné de son portrait. Il travaillait avec tant d’ardeur, que, corrigeant lui-même ses épreuves, il faisait tirer jusqu’à six feuilles par semaine. Grâce k cette activité, l’ouvrage fut prêt au bout d’une année et parut k Leipzig et k Dresde en trois volumes in-folio. Dans ce grand ouvrage, Swedenborg n’est pas encore tbéosophe ; il se montre de l’école purement scientifique de Télésius, de Campanella et de Descartes. Les deux derniers volumes sont consacrés à l’étude pure des métaux ; le premier est tout un système de la nature, un nouveau De natura rerum. Quatre règles y sont posées pour l’examen des plus grands phénomènes ; elles sont moins banales que les règles morales que nous avons données plus haut. Les voici telles que les transcrit M, Matter :

« lo II nous faut partir du point de vue que la nature agit par les éléments les plus simples et que les parties de ces éléments sont es formes les plus simples, les moins raffinées, les moins artificielles.

> 2° Nous devons admettre comme principe de la nature le principe.même de la géométrie, c’est-à-dire déduire l’origine des diverses parties de la nature du point mathématique, de même que les lignes, les figures, toute la géométrie, et cela parla raison qu’il n’est rien dans la nature qui ne soit géométrique, et vice versa.

3° Admettons de plus que tous ces éléments peuvent se mouvoir en même temps et en même lieu, et que chacun se meut sans en être empêché par un autre.

> 4» Il faut des faits incontestables pour servir de base k la théorie, et il n’est pas permis de faire un pus sans être guidé par eux. »

Le système que Swedenborg a élevé au nom de ces principes est aujourd’hui sans valeur, mais on y admire encore de belles découvertes ; dans ses Lettres de philoson/iie chimique, M. Dumas constate que Swedenborg a créé la cristallographie et préludé & la découverte de Wollaston sur le rôle de la forme sphérique duns la composition des cristaux. Il a aussi pressenti, comme le font remarquer quelques savants, plusieurs belles théories de Dalton et de Berzélius. Enfin, il partage avec William Herschel l’honneur d’avoir découvert la place du soleil et de son système dans la voie lactée, et avec d’autres astronomes diverses découvertes qu’il serait trop long d’énumérer ici. En 1734, l’Académie de Saint-Pétersbourg élut Swedenborg au nombre déses membres, et l’Académie des sciences de Paris fit imprimer une traduction de plusieurs parties scientifiques de son ouvrage. Enfin, Wolf, le chef de 1 école leibnizienne, satisfait de l’audace du premier volume, chercha k se lier avec Swedenborg, qui, émerveillé de ce succès, Se lança avec imprudence k la recherche des problèmes naturels et des mystères cosmiques. Il publia donc à Dresde, en 1734, un livre sur ces trois questions : l’Infini, la Cause finale de la nature et le Lien mystérieux de l’âme et du corps, À côté d’excellentes observations et de remarques pleines de sens, on voit dans cet ouvrage une propension à tout expliquer et une hardiesse d’hypothèses qui devait conduire le savant expérimental à toutes les chimères. En 1735, son père mourut, et l’année suivante Swedenborg entreprit de nouveaux voyages ; cette fois il parait n’avoir songé qu’k se distraire. À Copenhague, il alla suivre le cours de Wolf ; à Rotterdam, il fréquenta les théâtres ; à Paris, il se délecta aux ballets de l’Opéra, nota soigneusement les noms des acteurs et des danseurs qui le charmaient, lui qui dans sa jeunesse dédaignait ces spectacles ; il alla aussi dans les églises et y entendit des sermons dont il fut peu satisfait ; puis il se rendit en Italie, pour comparer les théâtres italiens avec les scènes françaises. De retour en Suède, il reprit ses travaux et passa deux années a préparer son économie du règne animal, publiée en 1741 k Amsterdam (2 vol. iu-4°), ou SWED

vrace dans lequel il s’occupe beaucoup plus de 1 homme que des autres animaux et de l’âme plus que du corps. En 1744, il quitta encore la Suède pour faire imprimer à La Haye les deux premiers volumes d’un nouvel ouvrage physiologique, le Règne animal, le premier sur les Entrailles, le second sur les Organes pectoraux. Il fit imprimer k Londres, où il se rendit ensuite, le troisième volume, qui traite des Sens et des organes en général. Ou est stupéfait de cette activité fiévreuse, quand on songe que ces volumes, publiés k de si courts intervalles, sont de lourds inoctavo ou d’énormes in-folio. Cette fécondité devait amener une surexcitation du système nerveux sans cesse en mouvement, chez cet homme que ses derniers travaux surtout montraient prêta aborder avec uné imprudente confiance les questions les plus ardues. La catastrophe arriva : elle ouvrit la période des hallucinations, des ■ révélations, » comme Swedenborg les appelle. Ce fut la troisième phase de l’existence de ce singulier esprit. L’événement eut lieuk Londres, pendant l’impression du troisième volume du Règne animal, et voici comment Swedenborg l’a raconté k l’un de ses amis : « J’étais, dit-il, k Londres, et je dînais très-tard dans mon auberge accoutumée, où je m’étais réservé une pièce, afin de pouvoir y méditer en toute liberté sur des choses spirituelles. J’avais grand’faim et je mangeais avec un-vif appétit. Sur la fin de mon repas, je vis une sorte de brouillard se répandre sur mes yeux et le plancher de ma chambre se couvrit de hideux reptiles. J’en fus d’autant plus saisi que l’obscurité s’épaissit davantage. Toutefois, elle s’évanouit et je vis distinctement un homme ’assis dans un des angles de l’appartement, au sein d’une vive et radieuse lumière. Les reptiles avaient disparu avec les ténèbres. J étais seul, et vous pouvez vous figurer l’effroi qui me prit quand j’entendis l’homme, d’un ton bien propre k inspirer la frayeur, prononcer ces mots ; «Ne mange pas tant. • À ces mots, ma vue s’obscurcit de nouveau. > La nuit suivante, le même fantôme lui apparut, mais il lui adressa une apostrophe moins triviale que la veille : « Je suis, dit-il, le Dieu, le Seigneur, le Créateur et le Rédempteur ; je t’ai élu pour interpréter aux hommes le sens intérieur et

spirituel des saintes Écritures ; je te dicterai ce que tu devras écrire. > Et Swedenborg, après avoir raconté que cette vision rayonnante dura un quart d’heure, ajoute : • Cette nuit même, les yeux de mon homme intérieur furent ouverts... Ils furent rendus propres k regarder dans les cieux, dans le monde des esprits, dans les enfers. Je trouvai partout plusieurs personnes de ma connaissance, les unes mortes depuis longtemps, les autres depuis peu. »— «À partir de ce jour, dit-il encore, je renonçai k toute occupation profane pour ne plus travailler qu’k des choses spirituelles et me dévouer aux ordres que j’avais reçus du Seigneur. > Aussitôt, en effet, il abandonna le monde, se démit de sa charge et, en sa qualité d’intermédiaire entre le monde visible et le monde invisible, crut de son devoir de se livrer entièrement k ses visions et d’accomplir la mission qui lui avait été donnée de régénérer le christianisme et de dévoiler le second sens des Écritures, le sens spirituel, placé entre le naturel et le divin, et resté jusqu’alors inconnu aux hommes. Depuis ce moment, il consaora toute sa vie k propager ses rêveries, soit par la parole, soit pur de nombreux écrits dans lesquels il raconte ses entretiens avec Dieu et les anges, ses voyages dans le ciel, ses révélations, etc. Il serait long et inutile de raconter les visions ultérieures de Swedenborg ; elles durèrent jusqu’à sa mort, c’est-k-dire pendant vingt-sept ans ; et l’on éprouve toujours un sentiment pénible k parcourir la nomenclature des hallucinations et des folies d’un esprit d’élite. Le génie de Swedenborg, en effet, ne sombra pas aveu sa raison, et sa raison même ne sombra pas tout entière ; il en Conserva assez pour donner une apparence de solidité k une religion nouvelle qu’il fonda, et ses visions furent un attrait de plus pour les adeptes. C’est au panthéisme enthousiaste et théosophique de Bôhine que se rattache le swedenborgisine, et les rapides progrès de cette secte dans l’Allemagne mériuionale, en France, en Angleterre, en Amérique offrent quelque chose de surprenant. On peut cependant les expliquer par l’opposition rationaliste k certains dogmes Ue la religion chrétienne que la théosophie de Swedenborg Combat, tels que ceux de la rédemption, de la trinité, de la prédestination des peines éternelles, de la damnation des enfants morts sans baptême, etc. ; ces côtés rationalistes de la doctrine nouvelle devaient séduire tout naturellement quelques sectes protestantes de l’Angleterre et de l’Allemagne, qui ont basé lu-dessus leur dissidence ; mais le grand mobile de lu plupart des adeptes fut cet attrait du merveilleux qui séduit certaines imaginations naturellement tournées vers le mysticisme et amoureuses de chimères. La Nouvelle Jérusalem, nom mystique que Swedenborg donna k sa religion, compte encore de nos jours, dit-on, un demi-million d’adhérents. Expliquons en deux mots le système thèologique de ce rêveur. Swedenborg enseigne que le monde spirituel invisible, dont il donne une description qui atteste au moins la rioheuse de son iimiLunution, correspond

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au monde matériel et visible, de telle sorte que les objets sensibles, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, représentent des choses spirituelles. Mais ce monde n’est pas un monde idéal dans le sens de Platon ; c’est un monde concret, plastique, peuplé comme la terre, mais par des êtres spirituels, des anges faits comme nous, habitant des maisons comme nous, se mariant comme nous, avec cette différence, pourtant, que de ces mariages célestes ne naissent que le bon et le vrai, ainsi que les anges ont pris eux-mêmes soin de le raconter k Swedenborg. La Trinité, comme l’entend l’Église, n’existe pas ; elle n’est pas une trinité de personnes ; elle est concentrée dans la seule personne du Christ ; elle est k la fois la nature divine en lui ou le Père, la nature humaine ou le Fils et l’énergie divine qui procède de lui ou le Saint-Esprit. Le Christ est donc k la fois Dieu créateur, rédempteur et régénérateur, un en essence et en personne. C est lui qui était apparu k Swedenborg. On arrive k lui par l’amour, et en lui i’humanité se purifie et se divinise. Nous faisons grâce k nos lecteurs des détails du système ; on le trouvera exposé tout au long dans quatre traités de Swedenborg sur la Nouvelle Jérusalem, appelés par les adeptes les quatre doctrines : Doctrina novss Hierosolym» de Domino (Amsterdam, 1762, in-4o) ; Doctrina nfivx Èierosolymx de fuie (17S3, in-4o) ; Doctrina novs Hierosolyms de Scripturasacra (1763, in-4o) ; Doclrinavitxpro N. M. (1763, in-4o), traités traduits en français par Chastaignier (Londres, 1784, in-8o) et par Le Boys des Guays (Paris, 1845, in-8o). Swedenborg en avait de plus posé les bases dans sa Nova Mierosolyma (1758, in-8o). L’ouvrage principal du visionnaire est Arcana aeleslia (Londres, 1749-1756, 8 vol. in-8"), traduit très-littéralement en français par M. Le Boys des Guays sous ce titre : les Arcanes célestes de l’Écriture sainte ou Paroles du Seigneur dévoilées, ainsi que les merveilles qui ont été vues dans le monde des esprits et dans le ciel des anges (Paris, 1845-1848,16 vol. in-8o) ; l’ouvrage latin est incompréhensible sans l’index verborum, nominum et rerum (1315, in-4o) que Swedenborg avait dressé lui-même pour se reconnaître duns le chaos de ses propres idées. Il faut encore joindre k cet ouvrage fondamental des Arcanes célestes le résumé que Swedenborg en a fait : De cœlo et inferno ex auditis et visis (Londres, 1758, in-4o) et l’un de ses deux longs commentaires sur l’Apocalypse : Apocalypsis revelata (Amsterdam, 1766, 4 vol. in-4u) ; le second, Apocalypsis explicata, fut trouvé dans ses manuscrits et imprimé après sa mort avec un Index verborum (1813, in-4o). Tous ces ouvrages ont été traduits en français par M. Le Boys des Guays : Apocalypse expliquée (1861, 7 vol, in-8»). Ces immenses travaux, où les visionnaires et les mystiques de tous les pays trouvaient un inépuisable aliment k leur curiosité, avaient mis Swedenborg k la mode. Pendant les vingt dernières années de sa vie, il ne fit que voyager de Londres k Stockholm et à Amsterdam, recueillant partout des marques de sympathie et de respect. Contrairement a ce que l’on pourrait croire, il vivait fort retiré, fréquentait peu le monde et n’abordait jamais-les sujets ardus de ses rêves qu’avec ses disciples ou les initiés. On racontait de lui une toule de choses surprenantes, des faits de prescience ou de divination qui faisaient dire spirituellement k Grimra : • Ce fait est affirmé par des autorités si respectables qu’il est impossible de le nier, mais le moyen d’y croire ? »

En 1760 et 1761, Swedenborg eut un moment de calme ; il assista k la diète, renoua ses anciennes relations, ne publia pas de livres ; mais ce mieux ne dura pas. Eu 1762, il se rendit k Amsterdam et y fit paraître les quatre traités sur la Nouvelle Jérusalem que nous avons cités plus haut, plus deux ouvrages qui en sont le commentaire : Coutinuatio de ultimo judicio et de mundo spirituali (1763, in-4o) et àapientia angelica de divino amore et divina sapientia (1763, in-4o). Il cessa en l’année 1765 son journal spirituel, ses mémoires particuliers, intitulé Diarium spirituaie, qu’il faisait depuis l’année de la première vision (1745) et qu’il avait appelé jusqu’en 1747 ses Tubtet les. Une partie de ce journal a été imprimée seulement de nos jours (Tubingue, 1840, t. 1« à X, in-go). Les derniers ouvrages dé Swedenborg furent : l’Apocalypse révélée, qui est datée de 1766 ; Summa expositio doctrinal nova Ecclesix (Amsterdam, 1769, in-4o) ; De commercio animte et corporis (Londres, 1769, in-4o) ; Vera christiana reliyio, seu universalis theologia no ex Ecctesis (Amsterdam, 1771, in-4o).

Avant de mourir, il protesta de la parfaite vérité de ses visions et de son enseignement, et il a laissé encore un nombre de manuscrits assez considérable pour que leur impression ait formé une trentaine de volumes. Les principaux de ces ouvrages posthumes sont : Corond ad veram cltrisliauam reliyionem (Londres, 1780, in-4u) ; Doc~ irina de charitule (1840, in-S°) ; De Domino (1840, in-8u) ; Canones novx Mcclesise (1840, in-8o) ; hiuerarium (Tubingue, 1840, in-8o) ; c’est le journal des voyages de Swedenborg ; Adversaria in libros Veteris Testamenti (Tubingue, 1840,7 vol. in-8o) et enfin le Diarium spirituaie.

Parmi les autres ouvrages publiés de son vivant, nous citerons encore : De cutlu et

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amore Dei (Londres, 1745, in-4o), le premier livre qu’il écrivit sous l’influence de ses visions ; De cœlo et inferno ex auditis et visis (Londres, 1758, in-4o)) récit de ces voyages imaginaires dans un autre monde ; Swedenborg y raconte ce qu’il y a vu de ses yeux et entendu de ses oreilles pendant treize ans d’excursions dans le ciel et dans l’enfer ; De ultimo judicio et Babylonia deslructu (Londres, 1758, in-4o), premières ébauches de ses commentaires sur l’Apocalypse, etc.

Kant s’est occupé de Swedenborg ; il lui a consacré en 1766 Un traité spécial et a parlé de lui dans ses lettres de 1768. Son examen commence par être presque bienveillant, il devient ensuite ironique : « Jadis, dit-il, on brûlait de temps k autre les adeptes du monda spirituel ; il suffira désormais de les purger. » Goethe, dans son Faust, a raillé aussi Swedenborg SOUS le nom de Pater Seraplileu». Notre opinion, à nous, nous l’avons formulée dans le cours de cette biographie ; nous nous sommes plu k faire ressortir les titres du savant k la reconnaissance humaine, mais nous avons montré le malade et nous l’avons plaint.

Les ouvrages littéraires et scientifiques de Swedenborg n’ont pas été traduits en français. Deux traductions de ses œuvres mystiques et théosophiques ont été entreprises : la première, de J.-P. Moet, commencée en 1819, a été laissée inachevée en 1824 (12 vol. in-8o) ; la seconde, de M. Le Boys des Guays, a paru de 1842 k 1855 ; elle comprend 48 vol. in-8o ou in-12, et cependant elle est incomplète. Enfin, en 1857, M. Matter a fait paraître k la librairie Didier une monographie ia-8» intitulée Swedenborg, sa vie, sa doctrine et ses écrits. Le savant écrivain n’a encouru qu’un reproche, celui de vouloir faire admettre que, bien que visionnaire, Swedenborg était raisonnable ; il semble même parfois croire que si le théosophe suédois affirme qu’il a vu, c’est qu’il a vu en réalité. En effet, les hallucinés voient, mais cela ne prouve pas que ce qu’ils votent existe.

Un des plus curieux ouvrages de Swedenborg est son Livre des correspondances ; Balzac l’a mis chez nous k la mode en y puisant l’idée de son roman de Seraphita. Swedenborg n’avait pas voulu en faire un ouvrage k part ; c’est un extrait de son livre des Arcanes célestes. Il en existe deux traductions françaises : la Clef hiéroglyphique des arcanes naturels et spirituels par voie des représentations et des correspondances, par M. Lino de Zaboa (1843, in-18) et Traité des représentations et des correspondances, par M. Le Boys des Guays (1857, in-32).

SWEDENBORG1EN.IENNE adj. (své-dainbor-ji-ain). Qui appartient k Swedenborg

ou k sa doctrine.

— Substantiv. l’artisan de Swedenborg ou de sa doctrine.

BWEDENBOROISME 3. m. (své-dain-borji-sme). Doctrine mystique et théosophique de Swedenborg.

SWEDIAUR (François-Xavier), médecin allemand, né à Steyer (Autriche) en 1748, mort à Paris en 1824. A l’âge de dix-huit ans, il se rendit à Vienne, où il s’adonna à la fois à l’étude de la médecine et à celle des langues vivantes. Reçu docteur en 1771, Swediaur se mit à visiter une partie de l’Europe pour perfectionner ses connaissances. En 1775, il alla habiter Londres, s’y lia avec les savants les plus distingués et fit une étude toute particulière de la chimie. Pendant son séjour dans cette ville, il répéta les expériences de Van Swieten sur l’emploi du sublimé corrosif dans les maladies syphilitiques, montra tout ce qu’il y avait de dangereux dans les prescriptions de Storck pour l’usage de la ciguë dans le traitement des cancers et contribua à faire connaître les importants travaux de Bergmann sur la chimie. Au début de la Révolution, Swediaur vint se fixer à Paris, qu’il ne quitta plus. Il s’y lia avec Danton et les principaux révolutionnaires et fut alors naturalisé Français. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Methodus medendi hodierna usitata (1777, in-8o) ; Observations pratiques sur les maladies vénériennes les plus opiniâtres, en anglais (Londres, 1784, in-8o), Philosophical Dictionary (1786, in-8o), ouvrage d’un libre penseur ; Materia medica (2 vol. in-12) ; Pharmacopæia medici pratici (Paris, 1803, 3 vol. in-12) ; Novum nosologiæ methodicæ systema (1812, 2 vol. in-12) ; mais son principal ouvrage est un Traité complet des maladies syphilitiques (1798, 2 vol. in-8o), dans lequel il prétend que ces maladies étaient connues dans l’ancien continent longtemps avant la découverte de l’Amérique, opinion qui n’a pas prévalu.

SWEEPSTAKE s. m. (souipp-stè-kemot angl. formé de to sweep, balayer, enlever, et de stake, mise de loués). Turf. Prix qui consiste en une somme résultant d’une souscription convenue entre les propriétaires des chevaux engagés, et qui s’ajoute k un prix officiel quelconque.

SWEEHT ou S WEEHTS (Françoib), historien flamand, né k Anvers en 15G7, mort en 1C29. Il a écrit une histoire littéraire des Pays-Bas, destinée k suppléer k l’ouvrage de Valere André. Oncroyaitce dernier ouvrage perdu, mais il fut retrouvé et imprimé avant même l’histoire de S weeit. Les principaux ouvrages de S weert sont : un reiueil d’épitaplies, intitulé Selectx