Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 14, part. 4, Suj-Testadon.djvu/76

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En littérature, on fait fréquemment allusion à l’abdication de Sylla :

« En toute chose il faut écrire à temps le mot finis ; il faut se contenir quand cela de* vient urgent, tirer le verrou sur son appétit, mettre au violon sa fantaisie et se mener soi-même au poste. Je vous recommande donc la modération dans vos désirs. Heureux celui qui, lorsque l’heure a sonné, prend un parti héroïque et abdique comme Sylla. »

V. Hugo.

« Je te plains, c’est vrai, dit Pierre ; mais enfin, tu as, j’imagine, de quoi vivre grassement, même à Paris ; pourquoi continuer ? qui t’y contraint ? et si cela t’agace tant da gagner des raillions, fais comme l’antique Sylla de l’histoire, abdique au milieu de la pourpre. »

ÀMÉDBR ACHARd !

« Le maître d’école remit à chacun de ses élèves, comme gage de son abdication, deux gros sous pour aller jouer au bouchon sur la place, où plus tard on le vit tranquillement se promener au milieu d’eux, comme Sylla dans les rues de Rome, après qu’il eut déposé les insignes de la dictature. ■

Jules Sandeau.

Sylla, tragédie en cinq actes, par de Jouy (Théâtre-Français, 27 décembre lSîl). L’abdication de Sylla est l’événement le plus étonnant de sa vie. Par bien des aôtés, son caractère se présente comme une énigme à l’historien moderne. Montesquieu a-t-il écrit un roman philosophique ou bien a-t-il entrevu la vérité dans 1 admirable Dialogue de Sylla et d’Eucrate ? Que Sylla ait agi en homme de génie ou qu’il représente le crime heureux, sa figure n est pas sans grandeur. Sylla menaçant toutes les existences et cependant ne craignant rien pour la sienne, frappant le peuple comme un vil troupeau d’esclaves, mais conservant quelque choso de romain ; Sylla, entouré de conspirateur ! ! et les laissant pénétrer jusqu’à lui, mais les faisant reculer par son ascendant ; abdiquant enfin devant le peuple romain : ce personnage a une attitude singulière, qui étonne et séduit par son imposante originalité.

La grande difficulté du sujet était de présenter l’abdication du dictateur d’une manière a la fois dramatique et fidèle à l’histoire. Sylla, -vainqueur de tous ses ennemis, exerce dans Rome le pouvoir absolu ; aprè ; ; trois années de dictature, il multiplie les proscriptions, il signifie encore à des sénateurs une nouvelle liste de proscrits. Le sago Metellus en fait effacer un nom, tandis que Catilina y fait placer celui de l’un de ses rivaux, Clodius. Le comédien Roscius implore pour lui le dictateur, et Faustus, fils de Sylla, aussi républicain que son père est despote, s’efforce de ravir à la mort un ami. Sylla n’efface pas de la liste le nom qu’il y a placé, mais il consent à fermer les yeux sur la fuit.* de Clodius. Cependant celui-ci ne peut fuir ; Catilina l’assiège ; le malheureux ne peut trouver d’asile que dans le palais même de Sylla, dans l’appartement de Faustus ; et là, un mépris de la vraisemblance, se trame contre les jours de Sylla un complot entre Clodius, Valérie, sa femme, et quelques chefs dupeuple. Sylla est instruit du complot ; il mande Valérie, qui le menace et le brave ; il mande Clodius, qui ie brave à son tour. Clodius déclare au dictateur, disposé à l’épargner, qu’il ne disposera de sa liberté que pour l’assassiner. Sylla est obligé de le dévouer à la mort, et bientôt, en apprenant que Faustus a donné son appui au coupable, il frémit à l’idée de-voir la loi s’appesantir sur son propre fils.

1.» nuit est venue... Le sommeil serait doux à Sylla ; mais des songes vengeurs le tourmentent... Les ombres de ses victimes l’enveloppent de tous côtés. Sylla endormi ressent les terreurs d’un tyran, isolé dans les ténèbres de la nuit et qui devient plus timide qu’un enfant. Il entend, comme Macbeth,

  • la voix sinistre : à Tu ne dormiras

plusl... » Il se réveille, entouré de ses licteurs, et prend la résolution d’abdiquer. Après tant d’excès, il se dépouille de l’autorité suprême et rentre dans les rangs des simples citoyens, mais restant toujours Sylla, l’homme heureux, protégé dans sa retraite par une armée de partisans qui lui doivent leur fortune ou leur influence. Cette scène, bien qu’elle soit un peu brusquement amenée, est d’un effet dramatique et pittoresque.

L’action de cette tragédie déroule un petit nombre d’incidents ; le deuxième et le troisième acte sont languissants ; la partie faible de la pièce est la conspiration. L’auteur aurait mieux fait de mettre à la place un tableau des mœurs romaines de l’époque, Toute la tragédie repose sur le caractère de Sylla, et les autres manquent de force et de développement. La physionomie de Sylla se de ; isino à grands traits par des mots historique i. Entouré d’odieux flatteurs, il montre dans ta vengeance Je calme d’un despote habitué à signer des arrêts de mort, une indifférence qui permet à un proscrit de vivre, qui ordonne à tel autre de mourir. Malgré les beautés de ce rôle, parsemé de traits énergiques, le caractère- de Sylla ne ressort pas

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avec un relief suffisant. L’auteur a fait usage d’innovations heureuses : le tableau imposant de l’abdication mis hardiment sur la scène ; la scène où Clodius présente h Sylla le poignard dont il pourrait le frapper ; la scène de la. proscription, où des rois humiliés, se mêlant aux courtisans, viennent se faire les clients d’un sénateur de Rome, offrent des situations frappantes. Des anachronismes de plus d’un genre se rencontrent dans la pièce. Le plus curieux, c’est celui qui donne à Sylla quelques traits du caractère de Napoléon ; le public sut très-bien faire la part des allusions. Talma, qui figurait lui-même dans l’action sous le nom de Roscius, représentait Sylla, et, comme il ressemblait quelque peu à Napoléon, son art acheva de rendre l’illusion complète. La tragédie de Jouy eut un succès prodigieux.

Sylla {DIALOGUE De) «i d’Eucrate, par Montesquieu. V. DIALOGUE.

SYLLA (Faustus Cornélius). fils du précédent, né l’an de Rome 670, mort en 706. Il prit le parti de Pompée, combattit a la bataille de Pharsale, se joignit après la défaite à Caton d’Utique et, fait prisonnier au combat de Thapsus, fut mis à mort par ordre de Jules César.

SYI.LA (Publius Cornélius), consul romain, neveu du dictateur, mort en 45 av. J.-C. Elu consul en l’an 66, il vit son élection cassée pour cause d’intrigue et fut condamné comme coupable de corruption électorale. Exaspéré par cette condamnation, il se jeta dans la conspiration de Catilina et dut la vie aux éloquents plaidoyers prononcés en sa faveur par Hortensius et par Cicéron. Sylla, dans la suite, s’attacha au parti de César et commanda à Pharsale l’aile droite de l’armée.

SYLLA (Cornélius Faustus), mort l’an 62 après J.-C. Il épousa l’an 5î Antonia, fille de Claude. Devenu par cette union suspect à Néron, il fut accusé d’attentat à la vie de l’empereur, exilé à Marseille, puis mis à mort.

SYLLABAIRE s. m. (sil-la-bè-re — rad, syllabe). Petit livre dans lequel les enfants apprennent à lire, et où les mots sont décomposés en syllabes. Il Partie d’un livre de lecture qui contient des exercices sur les syllabes.

SYLLABATION s. f. (sil-Ia-ba-si-on — rad. syllaber). Méthode de lecture qui consiste à faire diviser les mots en syllabes, au lieu de les décomposer en lettres, comme on fait dans l’épellation.

SYLLABE a. i. (sil-la-be — latin syllaba, mot qui représente le grec sullabè, proprement ce qui est pris en une seule émission de voix, du verbe sullambanein, prendre ensemble, qui est formé de «un, avec, et de lambanein, prendre. Le verbe sullambanein a pour corrélatif exact le latin comprehendere, de cum, avec, etprehendere, prendre).Gramm. Son parlé, formé par une seule émission de voix : Mot d’une, deux, trois syllabes. Vers de douze, de dix syllabes. Il prononce gravement et pèse sur toutes les syllabes. (Acad.) Les dignités ne sont que quelques syllabes de plus pour une épitaphe. (Clément XIV.) Quand le bouvreuil s’anime, il semble articuler cette syllabe répétée : tui, tui, lui. (Butf.) Quelle que soit l’augmentation d’une syllabe, elle ne détermine pas plus la nuance des sons que la largeur ou la pesanteur ne détermine ta teinte des objets, ou que la durée en musique ne détermine l’intervalle d’une note à une autre. (S. Dupuis.) L’orgueil et la vanité s’alimentent de si peu de chose, que des syllabes, un de suffisent pour les enfler. (Ch. Nod.) Apprendre à lire, c’est allumer du feu ; toute syllabe épelée étincelle. (V. Hugo.) Le meilleur de tous nos vers lyriques est celui de neuf syllabes. (Castil-Blaze.) La langue latine recule l’accent tonique jusqu’à la syllabe antépénultième du mot. (E. Littré.) Vans la poésie, aucune syllabe n’est mangée, aucune n’est contractée en une autre. (E. Littré.) Dix syllabes par vers, mollement arrangées, Se suivaient avec art et semblaient négligées.

Voltaire, Il Syllabe, pure, Celle qui ne renferme qu’une simple voyelle, il Syllabe mixte ou composée, Celle qui renferme une diphthongue ou une triphthongue. Il Syllabe directe, Celle qui n’a qu une consonne simple précédant la voyelle. Il Syllabe inverse, Celle qui n’a qu’une consonne suivant la voyelle. Il Syllabe close ou fermée, Celle ou la voyelle est entre deux consonnes. Il Syllabe longue, Celle que l’on prononce avec un certain prolongement de son. Il Syllabe brève. Celle sur laquelle on passe rapidement en la prononçant, il Syllabe féminine, Celle dont la voyelle est un e muet, il Syllabe masculine, Celle dont la voyelle n’est pas un e muet.

— Parole, son articulé quelconque : Il ne lui a pas répondu une syllabe. Ce livre a été fait avec soin, on en a pesé toutes les syllabes. (Boss.) Il Rien, si peu que ce soit : Quoi ! tu trouves tout cela dans ces gestes ?Je gagerais qu’il ne s’en faut pas une syllabe. (Brueys.)

Je n’inipose jamais de la moindre syllabe.

Boursault.

— Ane. mus. Consonnante de la quarte.

— Encycl. Gramm. C’est la voyelle ou la diphthongue qui constitue l’unité syllabique,

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car chaque voyelle et chaque diphthongue exigent une émission de voix particulière, et, par conséquent, il est manifestement impossible de prononcer plusieurs voyelles sans avoir plusieurs émissions tre voix et, par conséquent, plusieurs syllabes. Les diphthongues, il est vrai, qu’elles soient propres ou impropres, sont généralement représentées par deux ou plusieurs voyelles ; elles le sont même toujours dans notre langue. Mais bien qu’elles forment un son composé, du moins les diphthongues propres, elles n’exigent, en réalité, qu’une seule impulsion de voix, et, par conséquent, elles peuvent, aussi bien que la voyelle, constituer 1 unité syllabique. Quant aux diphthongues communément appelées impropres, comme au, ou, elles représentent réellement un s’on mixte et sont de véritables voyelles. Certaines réunions de voyelles sont considérées comme formant diphthongue en prose et dans la conversation, tandis qu’en vers on les prononce en deux émissions de voix ; dans le premier cas, il n’y a qu’une syllabe ; dans le second, il y en a deux. V.

DIPHTHONGUB.

S’il ne peut exister dans chaque syllabe qu’une seule voyelle véritable ou qu’une seule diphthongue, la même limite n’est pas fixée à l’emploi des consonnes. Celles-ci sont, en effet, susceptibles de se grouper en nombre plus ou moins considérable pour accompagner une émission unique de la voix.

Chaque langue a, dans l’emploi combiné de ses consonnes, des alliances qu’elle affectionne plus particulièrement. Toutefois, on a remarqué que les peuples méridionaux ont en général une tendance naturelle à multiplier les syllabes par l’interposition des voyelles entre les consonnes, tandis que ceux du Nord ont la tendance opposée et compliquent volontiers leurs syllabes par l’accumulation des consonnes autour d’une même voyelle.

Les liquides sont, de toutes les consonnes, celles qui paraissent se combiner le plus facilement pour la formation des articulations Composées. Ainsi, en français, les lettres

I etr- forment le second élément de la plus grande partie de nos consonnes doubles, comme dans pr, pi, tr, il, cr, cl, fr, fl, etc. Le s se combine avec une facilité presque égale, mais avec cette différence qu’il forma généralement le premier élément des groupes auxquels il appartient, comme sp, st, se.

II se trouve aussi comme second élément, ainsi que la douce analogue s, dans la décomposition de la consonne double x qui s’analyse tantôt en fts et tantôt en gz.

Lorsqu’il y a plusieurs consonnes de suite au milieu d’un mot, on est souvent embarrassé pour savoir à laquelle des syllabes se rattache chacune des consonnes. Les opinions sont très-partagées là-dessus.

Cependant, on est assez généralement d’accord pour ne jamais séparer le l et le r des consonnes qui les précèdent ; de même on ne sépare jamais ch, ph, th, gn, etc.

Avec les autres assemblages de consonnes, au contraire, la première consonne est considérée comme faisant partie de la première syllabe, et la seconde de la suivante, comme dans ar-mer, cesser, ac-teur, etc.

Cette doctrine est rejetée par d’autres grammairiens, qui prétendent que les consonnes qui ne peuvent se joindre ensemble au commencement d’un mot ne s’y joignent pas au milieu, mais que les consonues qui se peuvent joindre ensemble au commencement se doivent aussi joindre au milieu. Cette opinion offre dans la pratique d’assez grandes difficultés ; aussi n’est-elle pas la plus suivie.

Ojl appelle mo ?iosyllabes les mots d’une seule syllabe ; dissyllabes, ceux de deux syllabes ; trissyllabes, ceux de trois, et, en général, polysyllabes ceux qui en ont plusieurs, quel qu’en soit le nombre.

La syllabe pure est celle qui ne renferme qu’une seule voyelle. Les Hébreux donnent le même nom à celle qui se termine par une voyelle.

La syllabe mixte ou composée est celle qui renferme une diphthongue, et, chez les Hébreux, celle qui se termine par une lettre mobile.

La syllabe directe est celle qui n’a qu’une consonne au commencement, comme ba, de, po.

La syllabe inverse est celle qui n’a qu’une consonne a la fin, comme ai, ac, ad.

La syllabe close ou fermée est celle où la voyelle est entre deux consonnes, comme dans sel, fil, car.

Nous ne rapporterons pas ici la distinction des syltubes physiques et des syllabes artificielles, admise par Beauzée et plusieurs grammairiens du dernier siècle, non plus que Celle des syllabes usuelles complexes ou incomplexes et simples ou composées, car toutes ces distinctions reposent sur des caprices de l’imagination ; elles sont absolument arbitraires et n’ont ni raison d’être ni utilité sérieuse.

La prosodie, dans toutes les langues, reconnaît des syllabes longues et des syllabes brèves.

La syllabe longue est celle que l’on prononce en prolongeant le son. On a dit qu une syllabe peut être longue de deux manières, premièrement par sa durée, et secondement par l’effet d’une pause placée après elle.

La syllabe brève est celle sur laquelle on passe rapidement dans la prononciation.

Dans la prononciation, certaines syllabes doivent recevoir une intonation particulière

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qui constitue l’accent. Vossius et Creuzer ont cru que cet accent, qui jouait un grand rôle chez les Grecs et les Latins, était basé sur la quantité et que la syllabe sur laquelle il portait était toujours longue. Bœckh a été d’avis qu’il ne consistait que dans la force et l’intensité du son. Hermann. Matthias et quelques autres ont pensé qu’il devait avoir un caractère musical. Chez les modernes, il y a tendance à reconnaître l’essence de l’accent dans le degré particulier de force employé à l’émission de certaines syllabes.

Thomas Sheridan, le père du célèbre orateur anglais, a essayé d’établir que la syllabe accentuée est longue si l’accent porte sur la voyelle, et brève s’il porte sur la consonne,

La disposition ou la consonnance des syMabes sont, dans un grand nombre de langues, une des principales bases de la versification. Quelques peuples, comme les Grecs et les Latins, ne comptent pas les syllabes dans leurs vers ; ils les pèsent et disposent dans une symétrie harmonieuse une succession fixe de longues et de brèves, donnant surtout une grande attention à la place des syllabes accentuées, et d’autres, au contraire, comme les Français, se contentent de compter le nombre des syllabes et d’établir une symétrie de son entre les syllabes qui terminent les vers ; comme le nombre des syllabes fait la mesure des vers français, il serait à souhaiter qu’il y eût des règles fixes et certaines pour déterminer le nombre des syllabes de chaque réunion de voyelles ; mais on n’a jamais pu s’entendre à ce sujet, et d’ailleurs l’usage a plus d’une fois varié. La lecture des bons postes est le meilleur guide que l’on puisse consulter.

SYLLABER v. a. OU tr. (sil-la-bé — rad. syllabe). Assembler en syllabes : SyllabER des lettres..

— Absol. : Cet enfant commence à SYllaber.

SYLLAB1CO-IDÉÔGRAPHIQUE adj. (silla-bi-ko-i-dè-o-gra-fi-ke— de.s^aWû’ueetde idéographique). Philol. Qui est syllaDique et idéographique à la fois : Écriture SyllaBicO-

IDÉOGRAPHIQCE.

SYLLABIQUE adj. (sil- !a-bi-ke — rad. syllabe). Gramm. Qui a rapport aux syllabes ; qui se compose de syllabes : Un mot est tin tout Syllabique. (Darjou.) Il Diphthongue syllabique, Celle qui fait entendre en une seule syllabe les deux voix consécutives qui forment la diphthongue. Il Valeur syllabique, Proportion de la durée d’une syllabe à celle d’une autre syllabe, il Augment syllabique, Augment des verbes grecs, qui consiste dans l’addition d’une syllabe avant le radical.

— Prosod. Vers syllabiques, Vers dans lesquels la mesure est déterminée par le nombre des syllabes, et non par leur valeur.

— Philol. Écriture syllabique, Écriture dans laquelle chaque syllabe est représentée par un seul caractère.

— Mus. Chant syllabique, Chant dans lequel chaque note répond à une syllabe.

SYLLABIQUEMENT adv. (sil-la-bi-ke-man — rad. syllabique). Gramin. D’une maniera syllabique, par syllabes.

SYLLABISATION s. f. (sil-la-bi-za-si-onrad. syllabiser). Division par syllabes : Certains pédagogues recommandent la syllabi- 6ATIOH et proscrivent l’épellation.

SYLLABISER v. a. ou tr. (sii-la-bi-zérad. syllabe). Diviser par syllabes.

SYLL/VBISME s. m. (sil-la-bi-sme — rad. syllabe). Philol. Système d’écriture dans lequel chaque syllabe est représentée par son signe propre.

SYLLABUS s. m. (sil-la-buss — mot lat. qui signif. proprementsommriî’revdiigr.sun, avec, et lumbanô, je prends. V. syllabe). Dr. canon. Enumération sommaire des points décidés dans un acte de l’autorité ecclésiastique : Le syllabus de l’encyclique de 186-1.

— Encycl. Syllabus de 1864. Le 8 décembre 1864 partait du Vatican une proclamation pontificale qui, dès son apparition, eut un retentissement considérable et produisit un grand effet. Nous voulons parler de l’encyclique Quanta cura. Souffrant impatiemment bis idées de la majeure partie de son royaume, irrité autant contre les princes qui l’avaient laissé dépouiller que contre les spoliateurs eux-mêmes, furieux in petto contre le gouvernement français, dont l’intervention a Rome lui garantissait pourtant la conservation de ce qui lui restait de territoire, ennemi de ces principes du droit public moderne : la souveraineté populaire, l’indépendance nationale, la liberté politique et religieuse, qui, malgré tout, avaient été le motif fondamental de la guerre de 1859 à 1860 et avaient triomphé avec les troupes italiennes et surtout avec les admirables volontaires du héros Garibaldi, Pie IX exhalait son ressentiment dans cette longue bulle, dont les termes égalaient en violence et dépassaient quelquefois en anathèine les bulles et les lettres apostoliques les plus furibondes des papes ses prédécesseurs.

L’encyclique proprement dite, qui n’était qu’un préambule, exposait les motifs et résumait déjà les doctrines modernes que la papauté voulait proscrire. Eie IX, sans y faire aucune mention formelle des événements accomplis pendant les années précédentes, mais avec de continuelles allusions, faisait le pro-