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disparaître la supériorité qui s’attachait, dans l’opinion, à la partie de la dette publique qui datait de la monarchie, et il relia les intérêts matériels au régime nouveau en donnant la République pour débitrice unique à tous les créanciers de l’État, quelles que fussent la date et l’origine des titres. À ce point de vue, l’institution du grand-livre répondait à une inspiration égahtaire et démocratique ; elle avait aussi son côté éminemment moral : en ramenant k l’unité toutes les parties de la dette, en convertissant en inscriptions de rente uniformes toutes les créances sur l’Etat, créances dont les titres primordiaux furent anéantis, le grand-livre unique ne permettait plus d’établir k l’avenir aucune distinction relative à l’origine des titres et il allait au-devant de toute appréhension d’une banqueroute partielle colorée par l’esprit de parti. Il serait facile d’établir que le même esprit de probité a présidé aux différentes mesures financières de la Convention, même à l’emprunt forcé d’un milliard, à peu près contemporain de la création du grand-livre. M. Thiers, dans son Histoire de la Révolution, a fait remarquer avec raison que l’emprunt, étant motivé par les nécessités de la défense nationale, aurait incontestablement pu se produire sous la forme beaucoup plus rigoureuse d’une taxe de guerre. Au lieu de frapper un impôt, la République contractait un emprunt recouvrable en biens nationaux par les prêteurs. Sans doute, un certain mélange d’arbitraire était inévitable dans la répartition à opérer entre les prêteurs forcés ; mais la mesure, dans son ensemble, était probe et n’excédait point les droits qu’attribuaient à la patrie en péril les exigences de la défense nationale.

Le Directoire n’eut pas, à beaucoup près, les scrupules et le puritanisme d’honneur de la Convention, Raffermi politiquement par le résultat de la journée du ]8 fructidor, il s’occupa de dénouer les difficultés de la situation financière. Le budget des dépenses s’élevait alors au chiffre, qui peut sembler minime aujourd’hui, de 616 millions. Ce total, où le service des intérêts de la dette publique figurait pour 200 millions, lie pouvait plus être équilibré par les recettes, et, loin qu’il fût possible de créer de nouveaux impôts, il devenait, au contraire, urgent de dégrever clans une certaine mesure la propriété foncière. Le Directoire considéra la République comme un simple particulier qui, hors d’état de se libérer en espèces monétaires, peut, sans déshonneur, faire cession de ses biens à ses créanciers. La loi du 9 vendémiaire an VI réduisit, en conséquence, des deux tiers l’universalité des rentes inscrites au grand-livre ; le tiers restant, qui dut être désormais acquitté régulièrement et sans retenue par le Trésor, prit le nom de tiers consolidé. Quant aux deux tiers supprimés, ils furent déclarés remboursables sur le pied du capital au denier vingt ; le remboursement devait en être opéré au moyen de bons délivrés aux créanciers et dont ceux-ci auraient la faculté de recevoir la valeur en biens nationaux restant encore à aliéner.

M. Thiers, auquel on a reproché d’amnistier quelquefois avec trop de facilité le fait accompli et d’incliner à la morale du succès, expose, dans une page lumineuse, les raisons qui militèrent pour et contre la résolution adoptée par le Directoire : « Malgré le calme et la docilité des conseils depuis le 18 fructidor, dit-il, cette mesure excita une vive opposition. Les adversaires du remboursement soutenaient que c’était une vraie banqueroute ; que la dette, à l’origine de la Révolution, avait été mise sous la sauvegarde de l’honneur national, et que c’était déshonorer le République que de rembourser les deux tiers ; que les créanciers qui n’achèteraient pas des biens perdraient les neuf dixièmes en négociant leurs bons, car l’émission d’une aussi grande quantité de papier en avilirait considérablement la valeur ; que, même sans avoir de préjugés contré l’origine des biens, les créanciers de l’État étaient pour la plupart trop pauvres pour acheter des terres ; que les associations pour acquérir en commun étaient impossibles ; que, par conséquent, la perte des neuf dixièmes du capital était réelle pour la plupart ; que le tiers consolidé, et à l’abri de réduction pour l’avenir, n’était que promis ; qu’un tiers promis valait moins que trois tiers promis ; qu’enfin, si la République ne pouvait pas, dans le moment, suffire à tout le service de la dette, il valait mieux pour les créanciers attendre comme ils l’avaient fait jusqu’ici, mais attendre avec l’espoir de voir leur sort amélioré, qu’être

dépouillés sur-le-champ de leur créance

Les partisans du projet du Directoire répondaient qu’un État avait le droit, comme tout particulier, d’abandonner son avoir k ses créanciers quand il ne pouvait plus les payer ; que la dette surpassait de beaucoup les moyens de la République et que, dans cet état, elle avait le droit de leur abandonner le gage même de cette dette, c’est-à-dire les biens ; qu’en achetant des terres, ils perdraient fort peu ; que ces terres s’élèveraient rapidement dans leurs mains pour remonter à leur ancienne valeur, et qu’ils retrouveraient ainsi ce qu’ils avaient perdu. »

L historien de la Révolution rappelait à cette occasion, à la décharge du Directoire, l’exemple donné par les États-Unis : « On n’avait pas autrement liquidé, ajoute-t-il, la

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dette aux États-Unis. Les créanciers avaient reçu pour tout payement les rives du Mississipi. Les mesures de cette nature causent, comme les révolutions, beaucoup de froissements particuliers, mais il faut savoir les subir quand elles sont devenues inévitables.» Nous ne saurions nous associer au jugement indulgent que porte M. Thiers sur la mesure du tiers consolidé. Il est avéré que les biens nationaux encore invendus, affectés au prétendu remboursement des créanciers de l’État, équivalaient k peine au tiers de la partie supprimée de la dette. La République fit donc réellement banqueroute, et la nécessité ne saurait justifier l’acte du Directoire. Tout ce qu’il pouvait demander aux créanciers de l’État était d’attendre. L’abolition de la dette prononcée par une loi froissait l’honneur national, et nulle nécessité n’autorise à transiger avec l’honneur. Le gouvernement consulaire se contenta d’effacer nominalement la trace de ce naufrage financier. La loi du 21 floréal an X changea le nom de tiers consolidé en celui de 5 pour 100 consolidé, qui au moins, dans les termes du langage, passait l’éponge sur un souvenir malheureux. La loi de floréal déclara que les produits de la contribution foncière seraient, jusqu’à due concurrence, spécialement affectés au payement du 5 pour 100 consolidé, et que la somme k prélever pour le payement du 5 pour 100 consolidé formerait le premier article du budget de l’État.

Tien éla< ? (Qf/EST-CB QUE LE), célèbre

pamphlet politique de Sieyès. Cet ouvrage, qui parut en 1789, à la veille de la convocation des états généraux, plaça Sieyès à la tête des publicistes qui secondaient la Révolution, en ce qu’il en marquait nettement le but. «Qu’est-ce que le tiers état ? — Tout.

— Qu’a-t-il été jusqu’à présent dans l’ordre politique ? — Rien. — Que deinande-t-il ?-A devenir quelque chose. V. StEYÈS.

^Ce fut Chamfort qui fournit à peu près à Sieyès son fameux titre : » Qu’est-ce que le tiers état ? — Tout. — Qu’a-t-il ? — Rien.. Sieyès le modifia heureusement.

Selon Sieyès, le tiers est une nation complète. Si l’on supprimait a l’ordre privilégié, « la nation ne serait pas quelque chose de moins, mais quelque chose de plus. Il n’est pas possible, dans le nombre de toutes les parties élémentaires d’une nation, de trouver où placer la carte des nobles. Qu’est-ce qu’une nation ? Un corps d’associés vivant sous une loi commune et représentés par la même législature. L’ordre des nobles est un peuple à part dans la grande nation ; le tiers est tout. Qu’est-ce que le tiers a été ? Rien. Que si les aristocrates entreprennent de retenir le peuple dans l’oppression, j’oserai demander à quel titre ; si 1 on répond : « A titre de conquête, » il est aujourd’hui assez fort pour ne plus se laisser conquérir. Fils des Gaulois et des Romains, pourquoi ne renverrions-nous pas les prétendus héritiers des Francs dans les forêts de la Franconie ? Notre naissance vaut bien la leur, « Oui, dirat-on ; mais, par la conquête, la noblesse de naissance a passé du côté des conquérants.» Eh bien, il faut la faire repasser de l’autre côté ; le tiers redeviendra noble en deyenant conquérant à son tour. Que demande le tiers ? Le moins possible, en vérité : que ses députés soient au moins en nombre égal à ceux des privilégiés, tant qu’il y aura des privilégiés. « Sieyès, dit Henri Martin (Histoire de France), attaque ensuite l’école anglaise, qui voudrait livrer une des branches du pouvoir législatif k trois ou quatre cents familles de haute noblesse, en rejetant la petite noblesse sur la chambre des représentants du tiers. « Qu’a-t-on fait ? » demande-t-il ensuite. Et ce qu’on a fait, il le critique avec force. « Qu’y a-t-il à faire ? • Il paraissait d’abord réclamer seulement, comme Mirabeau, que le tiers, qui est tout eu droit, devînt quelque chose en fait ; mais ici, il aboutit à ce que le tiers soit tou.t, en fait comme en.droit... Le programme de la Révolution était tracé. La nation n’avait plus qu’à exécuter le plan de campagne de son audacieux tacticien. » Dans l’ouvrage de Sieyès, son style, en parfait accord avec son caractère, est concis, nerveux, énergique, éloquent même à force de logique.

Le pamphlet de Sieyès fut un événement ; il est devenu rare. L’analyse en à été faite dans Y Introduction au Moniteur, et Soulavie en a donné plusieurs citations dans son Règne de Louis XVI.

Tiers état (ESSAI SUR i/HISTOIRE DE LA FOR-MATION et des progrès du), par Augustin Thierry (1853, 1 vol. in-8<> ou 2 vol. in-12). C’est le dernier ouvrage écrit par le célèbre historien ; ce fut le résumé de tous ses travaux et notamment de la publication du vaste recueil des Monuments inédits de l’histoire du tiers état (3 vol. in-4"). L’Essai n’est pas autre chose que l’introduction générale qui forme la tête et le lien synthétique de ce grand corps de documents ; des corrections et des additions donnent encore plus de valeur k l’Essai, réimprimé à part. Le sujet traité par Aug. Thierry, dans ce récit, est le même que celui exposé par Guizot dans l’Histoire de ta civilisation en France. L’auteur s’est proposé de rassembler en un corps de récit les faits qui marquent à travers les siècles le développement graduel du tiers état, ses origines obscures et son action lente,

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mais toujours progressive, sur la vie sociale du pays. Ainsi, ce qui a guidé et éclairé l’historien, c’est la préoccupation, déjà fort ancienne chez lui, de restituera la classe roturière ses archives et ses titres. De plus, par l’étude des constitutions communales, il s’est proposé de faire voir, pour l’instruction de tous, « que nos ancêtres du moyen âge avaient quelque chose qui nous manque aujourd’hui, cette faculté de l’homme politique et du citoyen qui consiste à savoir nettement ce qu’on veut, à nourrir en soi des volontés longues et persévérantes. » La préface de l’Essai renferme plus qu’un chapitre d’histoire, plus qu’une leçon de haute politique ; elle contient la pensée morale qui domine tout le livre : l’esprit de conciliation et de confraternité entre les trois ordres de l’État qui, en face de l’étranger, oublient leurs désaccords pour ne songer qu’au salut de la France.. Aug. Thierry s’attache avant tout à bien fixer le vrai sens du mot tiers état. Il proteste contre l’habitude de le prendre comme synonyme de bourgeoisie, abus favorisé par les dires des historiens. Des paradoxes subversifs, « tendant à morceler en classes hostiles les unes contre les autres la masse nationale une et homogène, ont singulièrement obscurci la notion historique du troisième ordre de l’État, que l’on assimile volontiers à la bourgeoisie et dont on fait une classe supérieure parmi celles qui se trouvaient au-dessous du clergé et de la noblesse. Cette opiuion, qui, outre sa fausseté, à cela de mauvais qu’elle donne des racines dans l’histoire à un antagonisme né d’hier et destructif de toute sécurité publique, est en contradiction avec les témoignages ..anciens, les actes authentiques de la monarchie et l’esprit du grand mouvement de réforme de 1789. j L’auteur de l’Essai fournit, à l’appui de son assertion, des preuves nombreuses, échelonnées de siècle en siècle, et démontre que le tiers état comprenait bourgeois et paysans, peuple franc ou serf ; cet ordre renfermait donc touta la roture, le commun état ou simplement le commun. Il est vrai toutefois que ce mot s’appliquait, lorsqu’il devint une expression usuelle, k la population des villes privilégiées ; mais sa signification réelle est plus étendue.

Retraçant l’histoire du tiers état proprement dit, en tant que distinct des deux premiers ordres, de ce vaste état de roture, dont les bourgeois, légistes, échevins, consuls et autres officiers municipaux ne sont, en définitive, que les mandataires comme députés aux états généraux, VEssai remonte au bouleversement produit en Gaule par la chute du régime romain et de la conquête germanique. Il distingue et suit les deux courants de la révolution municipale se propageant du nord au sud et de l’organisation consulaire se répandant du sud au nord, séparés entre eux par une zone intermédiaire, où l’ébranlement se fit sentir sans aller jusqu’au renouvellement constitutionnel. Les villes, les bourgs, de simples villages même, aspirent aux prérogatives de la constitution urbaine, de la commune jurée. Les paysans réclament auprès des seigneurs leurs droits méconnus par un cri d’appel au sentiment de l’égalité originelle. Une fois affranchis, les serfs se resserrent sous la protection du roi, de sorte que, « durant l’espace de six siècles, du xne au xvme siècle, l’histoire du tiers état et celle, de la royauté sont indissolublement liées ensemble ; l’une est pour ainsi dire le revers da l’autre. De l’avènement de Louis le Gros à la mort de Louis XIV, chaque époque décisive dans le progrès des différentes classes de la roture, en liberté, en bien-être, en lumière, en importance sociale, correspond, dans la série des règnes, au nom d’un grand roi ou d’un grand ministre : mais avec Louis XIV se termine la grande période historique durant laquelle on voit marcher d’accord, se développer ensemble et se fortifier mutuellement le tiers état et la royauté. » Ainsi l’ordre de personnes qui fut l’instrument de la révolution de 1789 n’est autre que la nation entière, moins la noblesse et le clergé.

L’Essai est un de ces livres dans lesquels tout est à prendre et où rien n’est k négliger. C’est dans l’ouvrage même qu’il faut suivre l’historien, puisant à toutes les sources pour recomposer l’arbre héraldique du peuple, de la nation. S’il omet les services du clergé et de la noblesse, auxquels il rend hommage, c’est par rigueur de méthode, non par une réticence malveillante. Renfermé dans le domaine qu’il s’est attribué, il n’avance pas un fait, ne hasarde pas une allusion sans le secours des documents originaux et des pièces justificatives, depuis les ordonnances royales, les chroniques de nos vieux historiens, jusqu’aux mémoires des contemporains qui ont été témoins ou acteurs des événements qu’ils racontent. L’auteur a mis à profit, indépendamment de ses travaux personnels, toutes les études des maîtres de la science et de la critique historique.

Deux fragments et trois appendices font suite à l’Essai. Le premier fragment est un tableau de l’ancienne France municipale, divisée en cinq régions ; il est destiné k faire ressortir la différence des constitutions du Midi, régies par des consuls, et des constitutions du Nord, où dominent les communes jurées. La deuxième fragment est une étude analytique sur la constitution communale d’Amiens depuis l’époque romaine jusqu’à la fin du xii« siècle. Les appendices sont : 1" un

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plan d’une collection des monuments inédits de i’histoire du tiers état ; 2» une liste des députés aux états généraux de 1484, 1560, 1576, 15S8, 1593 et 1614 ; 3» le cahier du village de Blaigny pour les états-de 1576.

Si, par les résultats de se3 recherchas, Aug. Thierry initie le lecteur au fond des choses, par le talent de composition qui distingue tous ses écrits, il montre les liaisons des grands événements et nous fait saisir dans la multitude des faits l’esprit des temps et les mœurs des peuples. La passion de la vérité, uno chaleureuse sympathie pour les classes laborieuses, le dévouement à la science et, d’autre part, une précision scientifique, une singulière vigueur d’esprit, un véritable soin d’artiste, font de l’Essai le plus légitime des titres de gloire de l’éminent historien. !

T1ERSAN s. m. (tièr-san — de tiers, et de an). Véner, Sanglier de trois ans. Il On dit aussi tiéran et tiers an.

TIERS-POINT s. m. Arehit. Point d’intersection de deux arcs formant une ogive. Il Arc en tiers-point, Arc brisé, formé des segments de deux arcs qui se coupent. Il Voûte en tiers-point, Voûte ogivale, il PI. tierspoints.

— Perspective. Point que l’on prend k discrétion sur la ligne de vue, et où l’on fuit aboutir les diagonales.

— Mar. Voile triangulaire.

— Techn. Lime triangulaire, dont la coupe offre un triangle équilatéral.

TIERS-POTEAU s. m. Constr. Pièce de bois qui sert pour les cloisons légères. Il

PI. TIERS-POTEAUX.

T1ETAR, rivière d’Espagne. Elle prend sa source dans la province d Avila, près du village du même nom, arrose celle de Cacerès et se jette dans le Tage, à 10 kilom. N. da ’ Monroy, après un cours d’environ 220 kilom. Ses principaux affluents sont le Calzanes et le Guadierbas.

T1ÉTÉ, rivière du Brésil. Elle prend sa source à 50 kilom. de Saint-Paul, à l’extrémité occidentale de la serra do Mar, coule d’abord k l’O., puis au N.-O. et se jette dans le Parana, par la gauche, après un cours d’environ 750 kilom. Elle reçoit le Jundiahy, le Cupibary, le Pirassicaba, le Jacaré-Pipera, à droite ; le Pinheiros, le Sorocaba et le rio Lancoes, à gauche. Son cours est tortueux et d’une navigation difficile,

TIEULET s. m. (tieu-lè). Comra. Très-petit fagot.

TIEUTB s. m. (ti-eu-té). Bot. Espèce de strychnos, qui croît dans l’Inde et les îles voisines, et dont le suc est très-vénéneux.

TIFERNAS ou T1PHEBNAS (Grégoire), helléniste italien, né à Citta-di-Castello (le Tiphernum des anciens) vers 1415, mort eu 1465. Il substitua de bonne heure kson nom de famille, qu’on ne connaît pas, celui de sa ville natale, sous lequel on le connaît aujourd’hui.’ Après avoir fait une étude approfondie des laugues anciennes, il professa avec beaucoup de succès le grec k Naples, & Milan et a Rome. Ce fut dans cette dernière ville que, à la requête du pape Nicolas V, il termina la traduction latine des œuvres de Strabon que Guarini avait poussée jusqu’au X« livre. Après la mort de ce pape (1455), Tifernas se rendit à Paris, où il ouvrit un cours de langue grecque ; mais ses leçons ne lui rapportèrent que des ressources insuffisantes, car cet idiome était alors à peu près inconnu en France. Aussi, à l’avènement du pape Pie II, il se hâta de revenir en Italie et s’établit à Venise, où il réunit un grand nombre d’élèves. Il mourut empoisonné, dit-on, par les envieux que lui avait faits son talent. Les seuls ouvrages que l’on puisse lui attribuer avec certitude, outre la traduction de Strabon (Venise, 1472), sont une traduction latine du J)e regno de Dion Chrysostome et un recueil de vers, intitulé Hymnes et autres poésies^ publié à la suite d’Ausone (Venise, 1498, in-8°). Paul Jove lui attribue sans vraisemblance la traduction latine d’Hérodien, que Politien a publiée sous son nom.

TIFERNO ou B1FERNO, ancienne Tifernus, rivière du royaume d’Italie. Elle prend sa source dans la province de Sannio, à 1 O.-N.-O. de Bojano, et se jette dans l’Adriatique, après un cours d’environ 125 kilom. Ses eaux nourrissent des truites et des anguilles excellentes.

TlFERIStW, ville de l’Italie ancienne (Ombrie), sur le Métaure, dans le pays des Sénons. C’est sur son emplacement que se trouve aujourd’hui San-Angelico-in-Vado.

TlFBRNUMouTlPHERIN CM, ville del’Italie

ancienne, dans le pays des Samnites, célèbre par trois victoires qu’y remportèrent les Romains, en 305, 297 et 295 av. J.-C. Tifernum porte aujourd hui le nom da Citta-di-Castello.

T1FFAOGES, bourg et commune de France (Vendée), cant. de Mortagne-sur-Sèvre, arrond. et à 50 kilom. de La Roche-sur-Von, station du chemin de fer de Nantes à Niort, sur un promontoire escarpé qui domine la vallée granitique de la Sevrer 1,051 hab. Ce bourg occupe l’emplacement d un castrum romain élevé lors de la conquête des Gaules par le général Agrippa. Il doit, dit-on, son nom h. la tribu des Scythes Tiffaliens, auxiliaires des ar-