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TIÔË

11 nous reste maintenant, pour compléter ce sujet, a dire quelques mots des usages des liges. Celles de plusieurs vêgétau-x herbacés servent, avec d’autres organes, à la nourriture de l’homme pu des animaux ; d’autres renferment des matières textiles ou colorantes, qui les font rechercher pour les arts industriels. Celles de la canne à sucre, du maïs, du sorgho, fournissent cette substance si répandue dans le commerce sous le nom de sucre. La tige des végétaux ligneux est presque entièrement constituée pur le bois, dont les usages sont si étendus et si multipliés dans les travaux "publics, l’industrie et 1 économie domestique. Beaucoup de ces bois sont utilisés par la teinture. Plusieurs écorces, notamment celle du chêne, des sumacs, etc., sont riches en tanin et en acide gallique el servent à la préparation des cuirs et des peaux. Sous le rapport des propriétés médicales, les tiges, les bois et les écorces occupent un rang distingué dans la thérapeutique. Enfin, dans la culture, les liges fournis sent un moyen très-usité de multiplication.

— Mécan. Les tiges forment, avec Jes ar bres, les pièces fondamentales du mouvement dans les machines ; elles affectent toujours le mouvement rectiligne. Elles sont généralement des pièces cylindriques en fer forgé, tantôt destinées à transmettre le mouvement d’un piston à vapeur, tantôt à mettre en, mouvement un piston de pompe. À cet effet, elles sont toujours terminées par deux têtes, dont l’une, conique, inférieure, se loge dans une douille de piston, l’autre cylindrique, supérieure, entre dans une douille ordinaire. Les tiges sont toujours soumises à. des forces parallèles à leur longueur et dont l’évaluation varie avec le genre de machine. S’il s’agit d’une tige de piston de vapeur et si l’on désigne par N la résultante de ces forces, par p la pression effective de la vapeur sur 1 mètre superficiel do piston (c’est la différence des pressions réelles sur les deux faces du piston), par S la surface de ce dernier, on a

N = Sp. Soient R l’eiTurt résistant par unité do section qu’oppose la tige aux forces extérieures et u 1 aire de la section de la tige, on a

N = Ro ; égalant ces deux relations, on a

Sp = Ko ; d’où

SP

lu ;= ;.

R

ce qui permet de calculer la section do la tige ; on en déduit son diamètre

"S/’i-

S’il s’agit d’une lige de pompe à double effet, aspirante et foulante, dont le piston est placé à une hauteur A au-dessus du niveau du liquide à élever et à une hauteur h’ au-dessous du niveau auquel le liquide doit être élevé, la pression supérieure par unité de surface sera dfi ! d’après la loi d’hydrostutique qui régit les variations de la pression en chaque point d’une pièce et qui consiste en ce qu’un liquide exerce sur un élément superficiel du vase qui le contient une pression égale au poids d’une colonne de même liquide qui aurait pour base cet élément superJiciel et pour hauteur la distance de cet élément au niveau supérieur du liquide. La pression inférieure sera — dh, d’où la pression effective sera pour ce cas la somme des deux pressions p = d[h + A’).

Lorsqu’une tige est placée horizontalement, elle est, en outre, sollicitée à la flexion par son propre poids ; cette flexion n’a cependant d’influence notable que pour les liges longues et minces. Soit / la longueur de la tige, v la distance du centre de gravité à la libre la plus éloignée, y- le moment fléchissant, I ie moment d’inertie ; la formule de résistance à, la flexion donne

Or, en ce cas,

1 u

D

et

I

«D’

lo poids de la tige par mètre couvant étant

égal

d’ étant lo poids du mètre cube de fer

= 1,788), on aura

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au milieu de la longueur, d’où l’on déduit

ot par suite

d’P 4N fj ^«b»’

2R TV Ui’^nR

Parmi les dispositions variées adoptées pour les ma jhines il vapeur, on donne le

TIGEÈ

nom de machines à tige-bielle à celles dont le but est d’éviter l’emploi d’un cylindre incliné pour le cas où Ut distance de l’arbre moteur au sol est comprise entre quatre et cinq fois le rayon de la manivelle. Ces machines sont de deux systèmes : 1<> celles dites à coffre ou à fourreau ; 2° celles à couvercle mobile. Les premières consistent dans la substitution à la tige d’un cylindre creux, à section rectangulaire suffisante pour permettre l’oscillation de la bielle, qui s’attache alors directement sur le piston. Elles présentent un avantage spécialement appréciable dans la navigation, car elles exigent un très-faible poids de matière pour constituer un moteur très-puissant. Les secondes consistent a recouvrir d’un stuffing-box mobile la portion du couvercle qu’il faut rigoureusement percer pour permettre lès oscillations de la tige-bielle. Ces deux espèces de machines ont le défaut de nécessiter un raccourcissement de la course et une augmentation de diamètre au piston.

TIGE, ÉE adj. (ti-jé — rad. tige). Blas. Se dit des fleurs qui ont une tige, quand elles n’en ont pas ordinairement, et de celles dont la tige est d’un émail particulier. ; Le Febvre d’Ormesson : D’azur, à trois lis au naturel d’argent, feuilles et tiges de sinople.

TIGELLE s. f. (ti-jè- !e — dimin. de tige). Bot. Partie supérieure de l’axe de l’embryon, qui doit, en se développant, donner naissance à la tige : La tigellk est visible avant la germination dans la fève. (Th. de Berneaud.)

TIGELLÉ, ÉE adj. (ti-jèl-lé — rad. tigelte). Bot. Qui ost muni d’une tigelle.

T1GELL1N (Sofenius Tigellinus), favori de Néron, mort en 69 de notre ère. Il ne doit qu’à son infamie la place qu’il tient dans 1 histoire. Il était d’une naissance obscure et sa jeunesse ne présente qu’une suite de débauches. Exilé par Caligula (39) pour le scandale de son commerce avec Agrippine, rappelé par Néron à cause même de sa dépravation, il acheva de le corrompre, eut le commandement d’une partie des prétoriens après la mort de Burrhus, participa à toutes les cruautés de l’empereur, favorisa sa passion pour l’indigne Poppée, déploya la plus cruelle activité contre les complices de Pison et fut nommé préfet du prétoire. Il suivit Néron en Grèce et l’encouragea dans toutes les folies qui achevèrent de le perdre dans l’esprit du peuple ; mais lorsqu’il vit la fortune tourner contre son maître, non-seulement il l’abandonna lâchement, mais encore il opéra la défection des prétoriens qui força l’empereur à se donner la mort. Grâce à cette trahison et à l’argent qu’il prodigua à un affranchi de Galba, il parvint à échapper U la mort sous ce prince, mais il perdit sa charge de préfet. Peu après, il se retira dans une campagne près de Sioùesse. C’est là qu’il se trouvait lorsque Othon, ayant été élevé sur le trône par les prétoriens, résolut de frapper un homme devenu l’objet de l’horreur universelle. Il lui envoya l’ordre de se donner la mort, et Tigellin dut se couper la gorge avec un rasoir. Néron lui avait fait élever deux statues, l’une dans le Forum, l’autre dans le palais impérial. Personne n’avait poussé si loin que Tigellin tous les raffinements de la débauche. On sait que lorsque Rome fut réduite en- cendres, ce fut dans les jardins du favori de Néron que commença l’incendie, ce qui a fait croire que l’empereur n’était pas étranger à ce terrible événement.

TIGELLULAIRE adj. (ti-jèl-lu-lè-re —rad. tigellule). Bot. Qui aies caractères des tigellules.

TIGELLULE s. f. (li-jèl-lu-le— dimin.de tigelle). Bot. Très-petite tige.

TIGEOl) (Jacques), théologien français, né dans l’Anjou, mort à Meiz en 1593. Il se fit recevoir docteur en théologie à Reims, puis devint chanoine de Metz et chancelier du chapitre. On lui doit : Réponse à ceux qui demandent à vive en liberté de conscience, prouvant amplement que les hérétiques doivent être contraints par les lois et ordonnances d’embrasser et suivre l’union catholique (Paris, 1,573, iu-4°), ouvrage d’une odieuse intolérance ; une traduction des Œuvres de saint Cyprien (1574, in-fol.) ; la traduction de la Conjonction des lettres et des armes des deux très-illustres princes lorrains Charles, cardinal de Lorraine, et François, duc de Guise, par N. Bouclier (1579, in’4"), etc. Il a collaboré ù l’Histoire de ta vie, mort, passion et miracles des saints {Paris, 1579, 3 vol. in-fol,),

TIGERON s. in. (ti-je-ron — dimin. de tige). Techn. Tige très-courte, qui fait partie de l’axe d’une roue ou d’un balancier d’horlogerie.

TIGETTE s. f. (ti-jè-te — dimin. de tige). Archit. Espèce de tige ornée de feuilles, d’où sortent les volutes, uans le chapiteau corinthien.

T1G11E (Marie), femme de lettres anglaise, née en 1773, morte en 18H. Elle était fille d’un ecclésiastique irlandais et épousa, en 1793, un de ses parents, Henri Tighe de Woodstock. En 1805, elle publia un poème intitulé Psyché, qui a pour base l’épisode de Cupidon et Psyché dans l’Ane d’or d’Apulée, et qui est remarquable autant par la beauté des descriptions, la délicatesse et la pureté des

TIGN

sentiments qui y sont exprimés et le chrirmant dénoûment que l’auteur a su amener, que par la force de l’imagination poétique et par l’harmonie des vers. Ce poBme se trouve aussi dans un recueil publié après la mort de l’auteur et qui renferme, en outre, différentes pièces de poésie.

TIGLAT-PILESEB, roi d’Assyrie. V. TÉglath-Phalasak.

TIGLINE s. f. (ti-gli-ne— rad. tiglium). Chim. Matière extraite du croton tiglium.

TIGLIUM s. m. (ti-gli-omm). Bot. Espèce de croton.

TIGNASSEs. f. (ti-gna-se ; j ?nmll. — Ce mot est probablement de là même famille que teigne, teigneux, et désigne sans doute proprement une chevelure teigneuse, une mauvaise perruque). Coiffe enduite d’onguent dont on recouvre la tète des teigneux.

— Fam. Mituvaise perruquo : Il y a laissé sa TIGNASSE. Il Chevelure longue et mal peignée.

— Par ext. Feuillage informe, ébouriffé : Par intervalles, de farouches tignasses d’ormeaux apparaissent brusquement à la clarté. (V. Hugo.)

TIGNES, village de la Savoie, au confluent de l’Isère et de deux torrents qui descendent, l’un du lac de Tignes, l’autre du col de la Colette, à 1,093 mètres d’altitude ; 1,037 hab. « En-hiver, dit M. Ad. Joanne, les habitants demeurent dans leurs écuries, à demi enterrés dans le sol. En face de Tignes, un torrent se précipite le long d’un rocher à peu près vertical et forme une puissante cascade. » Aux environs, carrières de marbre blanc non exploitées.

TIGNOL s. m. (ti-gnol ; gn mil.). Pêche. Petit bateau employé sur les côtes de Bretagne pour pêcher a la fouane.

TIGNON s. m. (ti-gnon ; gn mil.). Autre forme du mot CHIGNON.

TlGNONNER v. a. ou tr. (ti-gno-né ; gn mil. — rad. tignon). Boucler, friser les cheveux, le tignon de : Tignonnuk une femme.

Se tiononner v. pr. Relever, boucler, friser son tignon : Elle passe des heures entières

à SB TlGNONNER.

— Se saisir par le tignon, se prendre aux. cheveux.

TtGSONVILLE (Guillaume, sire de), prévôt de Paris, mort en 1414. C’était un homme de beaucoup d’esprit et de savoir, qui devint successivement conseiller, chambellan de Charles VI et prévôt de Paris (1401). Il remplissait ces fonctions lorsque, en 1407, deux éeoliersclercs de l’Université de Pariss’étant rendus coupables de vol et d’homicide, il les lit arrêter, offrit à l’Université de les juger elle-même et, sur le refus de celle-ci de les reconnaître pour siens, les condamna à être pendus. Mais le duc de Bourgogne, qui avait dus motifs de haine personnello contre le prévôt, excita contre lui les étudiants de la nation de Normandie, à laquelle appartenait un des assassins. Bientôt, toute l’Université sa souleva, suspendit ses cours et demanda la destitution do Tignonville. Le roi, devant cette manifestation, destitua le prévôt et le remplaça par Pierre des Essarts, créature du duc de Bourgogne (1408). Peu après, néanmoins, de Tignonville fut nommé président de la chambre des comptes. 4 !a demande de Charles VI, il imita en français un livre intitulé De dictis et factis memarubilibusphitosopkorum, attribué à Guillaume de Somerset. Cette imitation, très-goûtée des contemporains, fut publiée sous le titre de Dicts muraulx des philosophes et premièrement des Sedechias (vers 1475, in-fol.).

TIGNONVILLE (Jeanne de), maitresse de Henri IV, qui descendait probablement du prévôt du même nom et vivait au xvic siècle. On sait peu de chose d’elle, surtout de sa naissance et de ses premières années. Dreux du Radier lui a forgé une généalogie qui semble toute de fantaisie. Il vaut mieux s’en tenir, à ce que dit Berger de Xivrey. Suivant cet érudit, elle se nommait Jeanna du Monceau de Tignonville et elle était tille de Lancelot du Monceau de Tignonville et de Marguerite de Selves. Sa mère était gouvernante de Madame, sœur du roï de Navarre, et c’est chez cette princesse que le Vert-galant vit Jeanne toute jeune encore, presque enfant. Or, il venait de rompre définitivement avec Mmû de Sauves ; c’était vers 1576, c’est-ii-dire longtemps avant l’avénemeut de Henri au trône de Franco.

Voici ce que d’Aubigné dit dans ses Mémoires à propos de Jeanne de Tignonville : « De là, dit-il, le roi de Navarre lit son voyage en Gascogne..., sur ce point étant commencées les amours du jeune roi et de la jeune Tignonville, qui résista vertueusement à ses poursuites tant qu’elle fut fille. Ce prince voulut m’engager a être son entremetteur dans cette intrigue, persuadé que rien ne m’estoit impossible ; mais quelque vicieux que je fusse en d’autres choses et quoique je n’eusse peut-être pas refusé ce service à un mien compagnon, je pris par pur caprice une telle aversion pour cet emploi et le nom de ruiien, que je qtialifiois vice de besace, que je ne voulus jamais en cela complaire à mon maître, quoiqu’il me fît d’infinies caresses et promesses pour m’y engager jusqu’à se met TIGR

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tre a gonoux devant moi las mains jointes afin de m’exciter a avoir cette complaisance pour lui. »

Mlle de Tignonville épousa, en 1581, François-Léon-Charles, baron de Pardaillan, comte de Pangeas, conseiller d’État, chambellan ordinaire du r.oi, chevalier de son ordre, gouverneur de l’Armagnac. C’est celui que Madame, sœur du roi, dont sa femme était dame d’honneur, appelle quelque part, selon Gully, « ce gros buffle de Pangeas. •

«Aussi opiniâtre que d’Aubigné, mais moins désintéressée, dit l’historiographe des amours du roi Henri, la jeune Tignonville avait persisté à attendre du mariage le droit d’avoir un amant ; elle avait conservé sa réputation pour la mieux compromettre. La baronne do Pangeas répara, aux dépens du baron, les torts de M"° de Tignonville. Nous ne connaissons pas d’autres témoignages de cette fugitive passion que quelques ligues de Sully et de LaBeaumelle. On ne put convenir que d’une trêve, dit Sully, pendant laquelle le roi de Navarre alla eu Béarn, voir la princesse sa sœur, ou plutôt la jeune Tignonville dont il était amoureux, »

TIGNY (Martin Grostbte de), naturaliste français, né à Orléans en 1736, mort en 1799. Après avoir servi pendant quelques années, il succéda a sou père comme trésorier de France. Pendant ses loisirs, il s’occupa de botanique, puis à peu près exclusivement d’entomologie. Aidé par sa femme, qui partageait ses goûts, il forma une magnirique collection d’insectes indigènes. M°>8 Tigny, après avoir mis en ordre cette collection, entreprit d’écrire VHistoire naturelle des insectes pour faire suite à l’édition de Bufîoii abrégée pur Castel, et Brongniart composa l’introduction de cetouvrage, publiéen1801 (10 vol. in-12). Cet ouvrage, estimé et plusieurs fois réédité, parut sous la nom da Tigny, et non sous celui de sa femme.

TIGIÎANE ou D1KRAN Ier, roi d’Arménie, de la dynastie des Haïganiens, mort en 580 av. J.-C. I ! succéda en 565 à son père, Erovant Ier. C’était un prince doué de qualités brillantes et qui le premier fit connaître sa nation aux peuples étrangers. Cyrus, forcé do fuir les persécutions d’Astyage, roi des Mèdes, étant venu lui demander asile, il l’accueillit favorablement, se Ha avec lui d’amitié et lui donna en mariage une do ses sœurs. Bientôt après les deux princes firent la guerre au roi des Mèdes, qui voulait se défaire de l’un et de l’autre, le vainquirent à plusieurs reprises et, d’après Moïse de Khoran, Tigrane dans une dernière bataille tua Astyuge de sa propre main. Le roi d’Arménie fit alors monter Cyrus sur la trône deMédie, l’aida à combattre les rois de Lydie et de Babylone, dont ils se partagèrent les dépouilles et ajouta à ses possessions le Caucase, la Géorgie, la Cappadoce et l’Albanie. On lui attribue la fondation de la >ille da Tigranocerte.

T1UIUNE ou MKRÀN II, dit le Grand, roi

d’Arménie, de la fumille des Arsacides, mort en 36 avant J.-C. Il était fils d’un des plus grands princes de l’Arménie, Ardasehès I°r à qui il succéda en 89. C’était un prince plein d’ambition et de courage, qui eût fondé un grand empire s’il n’était venu échouer contre la formidable puissance romaine. Après avoir étendu sa domination sur les provinces voisines de l’Arménie, il conquit successivement la Syrie, la Célésyrie, la Mésopotamie, l’Atropatène, une partie do l’Asie Mineure et prit le titre de llol de» rai». Ayant épousé Cléop&tre, fille de Miihndate, roi de Pont, il rétablit sou beaupère dans lu Cappadoce, que les Romains lui avaient enlevée. Mais bientôt Mithridute, ayant battu les Romains, déplut par son orgueil un roi d’Arménie, qui se regardait comme le monarque de l’Orient. Aussi Tigrane ne l’aida que faiblement dans ses nouvelles guerres et si, après sa défaite, il lui donna un asile, il refusa du moins de le voir. Toutefois, lu lierlô avec laquelle Lucullus vint réclamer Muhridate, réconcilia le roi d’Arménie avec sou beau-père. Tigrane rôsûlut de le venger et réunit une armée considérable ; mais la fortune tourna contre lui atLucullus le battit à plusieurs reprises (89-68). L’hiver ayant suspendu les hostilités, Tigrane en profita pour reprendre ses anciennes provinces, et il commençait à rétablir ses affaires lorsque sou propre fils, Tigrane, so révolta contre lui, passa du côté des Romains et conduisit Pompée au cœur de l’Arménie (GO). Se voyant perdu, le vieux roi se rendit auprès do Pompée et se jeta à ses pieds. Le général romain lui laissa le titre de roi avec l’Arménie et la Mésopotamie, mais lui enleva la Syrie, la Cappadoce, la petite Arménie, la Phénicie et lui imposa une énorme contribution de guerre. Depuis ce moment jusqu’à sa mort, il fut le fidèle allié des Romains et, dans les dernières années de sa vie, il associa ù son pouvoir son fils Artabaze ou Artavasde, qui lui succéda.

TIGUANE 111, roi d’Arménie, petit-fils du précédent, mort vers l’an 6 avant J.-C. Fait prisonnier avec son père Artavasde, il fut conduit par Marc-Antoine ou Égypte, où il passa son enfance, puis envoyé à Komo après la bataille d’Actium. Auguste consentit à le plaiiersur la trône d’Arménie ; mais, devenu roi, Tigrane ne voulut pas consentir a être