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jour ; quelques-unes même de celles-ci les tapissent d un enduit gluant qui leur sert de lit ou de tente. Des calus ou monstruosités végétales forment l’habitation de quelques autres, » Certaines espèces offrent des yeux ou des organes considérés comme tels. Les nymphes sont allongées et souvent munies de petites épines qui leur servent k se traîner sur le sol et à se débarrasser de leur dernière enveloppe, lors de leur passage à l’état parfait.

Les lipulaires sont très-nombreuses et répandues dans toutes les régions du globe ; 011 les divise, suivant leur organisation et leurs moeurs, en culieiformeS, gallicoles, terricoles, fungivores et florales. Nous citerons les genres corèthre, céoidomyie, tipule, limuobie, nématocère, mycétouie, céroplyte, gnoriste, simulie, scatopse, etc..

T1PULAR1DE adj. (ti-pu-la-ri-de — de tipulaire, et du gr. eidos. aspect). Entom. Syn. de tipulaîre.

TIPULARIÉ, ÉE adj. (ti-pu-la-ri-é — rad. tipule). Entom. Syn. de tipulaîre.

TIPULE s. f. (ti-pu-le). Entom. Genre d’insectes diptères nèmocères, type de la famille des tipulaires, comprenant une trentaine d’espèces, répandues dans presque tous les pays, mais surtout dans l’Europe centrale : Les tipules sont des insectes qui ont beaucoup 'd’analogie avec les cousins par leur forme générale. (A. Desinarest.) LoTiPuleprintanière se trouve dans les prairies. (H. Lucas.) La nature n’a point accordé aux tipules des trompes assassines comme aux cousins. (V. de Bomare.)

— Encycl. Les tipules appartiennent à la famille des tipulaires (v. ce mot). Les femelles placent, en général, leurs œufs dans le terreau : ces œufs sont très-durs, d’un noir lui-sant et de figure oblongue, un peu contournée en manière de croissant. Les larves ressemblent à des vers allongés, grisâtres, cylindriques, mais amincis aux. deux bouts, lisses et sans pattes. Ces larves se nourrissent uniquement de terre, et quand elles sonttrès-abondant’es dans une localité, elles nuisent aux plantes en détachant ou isolant leurs racines et les privant ainsi des sucs nutritifs qu’elles puiseraient dans le sol. Les larves se transforment

dans la terre ; les nymphes sont allongées, ont antérieurement deux tubes respiratoires en forme de corne, les pattes repliées sur elles-mêmes ou contournées, et présentent dans toute la longueur de l’abdomen des rangées annulaires et transverses de petites épines qui leur servent à s’élever à la surface du terrain lorsqu’elles doivent se dépouiller de leur . peau et devenir insectes parfaits. À cet état, les tipules sont des insectes qui ont beaucoup d’analogie avec les cousins par leur forme générale et par la longueur des pattes, mais qui ne sont nullement offensifs. On les trouve principalement dans les prés et au bord des eaux. On a découvert des tipules dans presque tous les pays, mais elles Sont surtout communes dans les régions tempérées de France et d’Allemagne.

TIPULIDE adj. (ti-pu-li-de — de tipule, et du gr. eidos, aspect). Entom. Syn. de TIPULAIRE.

TIPULIDE, EE adj. (ti-pu-li-dé). Entom. Syn. de tipulaikb.

TIPULOOE s. m. (ti-pu-lo-de — rad. ftpule). Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, de la tribu des tinéides, comprenant deux espèces, qui habitent l’Océanie.

TIQUARIER s. m. (ti-koua-rié). Bot. Syn. de tigarér.

TIQUE s. f. (ti-ke — du germanique : bas allemand teke, haut allemand zecke, anglais tick, tike, probablement de la racine sanscrite tig, être aigu, pointu, d’où tiktos, mordant, et tigman, piqûre). Arachn. Nom vulgaire de diverses espèces d’acarides, appartenant surtout au genre ixode, qui s’attachent au corps, de plusieurs animaux et leur sucent le sang. Il Père.des tiques, Nom donné par les Européens au héron bouvier ou gardebœuf.

— s. f. pi. Tribu d’arachnides trachéennes, de la famille des holètres ; comprenant les genres argas, bdelle, ixode et smaride : Les tiques sont la plupart parasites. (H. Lucas.)

— Loc. fam. Être soûl comme une ligue, ^Elre très-soûl, parce que les liques ricins segorgent de sang et restent ensuite immobi-.

les.

— Encycl. Les tiques ou ixodes sont des arachnides de la famille des acariens, dont les palpes engainent le suçoir et forment avec ce dernier une sorte de bec saillant, court, tronqué et un peu dilaté au bout. Le bec, ou rostre, des tiques est obtus en avant ; il présente : 10 un support formé par une pièce écailleuse reçue dans une échancrure du corselet et servant de réceptacle à la base du suçoir ; 20 une gaîne de deux pièces fort courtes, écailleuses, concaves du côté interne, arrondies et même un peu plus larges à leur extrémité ; 30 un suçoir placé dans cette gaîne, composé de trois lames cornées, coniques, très-dures, dont les deux latérales sont plus petites et en recouvrement sur ia troisième, qui est grande ; large, obtuse au bout, un peu transparente et’mows colorée ; celle-ci porte

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sur les côtés et sur toute sa surface inférieure un grand nombre de dents’de scie très-fortes ; elle offre un sillon dans son milieu. Les tiques ou ixodes ont une marche lente, pesante, quoique leurs organes dé locomotion soient fortement constitués ; mais c’est merveilledeles voirs’accrocheravec leurs pattes. aux objets qu’elles rencontrent, si polis qu’ils puissent être. Elles se posent sur les végétaux dans une situation verticale. Quand un animal vient à s’arrêter dans leur voisinage, elles s’accrochent à lui. D’après une remarque da Latreille, les ixodes d’Europe habitent de prédilection les genêts. Ils s’attaquent à l’homme lui-même et se fixent souvent, sur les chasseurs et les voyageurs, les promeneurs et surtout les promeneuses, car les bottes garantissent mieux les hommes. M. Ruspail rapporte qu’il a trouvé souvent des tiques attachées au cuir chevelu de jeunes enfants et qui leur causaient des’ démangeaisons atroces. La présence de ce parasite cause une douleur assez vive et une rougeur assez intense. Les tiques enfoncent leur bec dans la peau comme un poinçon. Les petits crochets récurrents qui garnissent sa surface l’empêchent de sortir du point où il a pénétré. Le suçoir est engagé d’une manière tellement solide, qu’on ne peut l’en détacher qu’avec force et en arrachant une portion de la’peî*u. qui lui adhère. Ces arachnides sont Uès-voraces ; elles absorbent une grande quantité de sang. Leur corps, qui est très-extensib !e à la circonférence et en dessous, se gonfle et prend l’apparence d’une excroissance plus ou moins livide.

Les ixodes pondent une prodigieuse quantité d’oeufs. Latreille avance, d’après Chabner, que ceux-ci sont expulsés par la bouche, curieuse anomalie de ces singuliers animaux. Le fait pouvait être mis en doute, et il l’a été. M. Lucas a démontré que chez ces arachnides l’oviducte s’ouvre" près de la bouche, et c’est par lui et non parla bouche que les œufs seraient expulsés au dehors. La situation de l’oviducte près de la bouche aurait induit Chabrier en erreur.

11 n’existe aucune bonne classification des ixodes. Ce genre renferme environ soixante espèces, et il est probable qu’on en découvrira d’autres encore. On trouve en Erance deux espèces principales d’ixodes ou de tiques : 1° la tique louvelte ; 2" la tique réticulée. La tique louvette est d’un rouge de sang foncé, avec la plaque écailleuse antérieure plus obscure ; elle a les marges du corps un peu épaissies et un peu poilues ; elle s’attache aux chiens." La tique réticulée est cendrée, avec de petites taches et des lignes unnulaires d’un brun rougeâtre. Elle a les bords de l’abdomen striés et des palpes presque ovales ; elle s’attache aux bœufs, aux moutons et à plusieurs autres mammifères domestiques. On a vu des bœufs sur lesquels s’étaient multipliées es-tiques succomber à leurs attaques. Ordinairement, ils sont maigres et affaiblis.

On ne saurait trop recommander de visiter souvent les animaux, chiens, bœufs, chèvres, moutons, qui vont dans les champs, dans les bois, et de les débarrasser au plus vite des ixodes, s’ils en ont, de crainte de voir ces derniers se multiplier à l’infini et nuire à la santé des animaux, qu’ils dévorent. Us s’attaquent aussi aux oiseaux, aux reptiles. H. Lucas eu a même rencontré une espèce vivant dans le contour interne de la cavité orbitaire du python Sebee, prand ophidien ; il* l’a désignée sous le nom d ixode transversal.

TIQUER v. n. ou intr. (ti-ké — rad. tic). Art vétér. Avoir un tic : Ce cheual tique.

TIQUET s. m. {ti-kè — dimin. de tique). Entom. Nom donné par les jardiniers aux altises. /

— Encycl. Les agriculteurs et les jardiniers confondent sous ce nom plusieurs insectes, appartenant surtout au genre altise, et qui attaquent particulièrement les plantes potagères. Ils nuisent surtout aux jeunes semis, qu’ils anéantissent parfois complètement. Ils exercent leurs ravages durant toute ta belle saison, et il est parfois bien difficile d’y porter remède. On arrive néanmoins à détruire. en grande partie ces insectes au moyen d’arroseinents avec des décoctions de plantes acres ou fétides, telles que le noyer, le sureau, etc., ou avec de l’urine, ou bien encore par des aspersions de cendre ou de suie. Mais ces moyens ne sont applicables qu’en petit, par exemple sur les planches de jardin. Ces insectes et leurs larves périssent souvent par suite d’une pluie forte, du froid ou d’une chaleur intense. V. altise.

TIQUET (Marie-Angélique Carlier, dame), célèbre par le procès pour tentative d’assassinat qui lui fut intenté, née k Metz en 1657, morte sur l’échafaud, à Paris, le 17 juin 1699. A quinze ans, par suite de la mort de son père, riche libraire de Metz, elle se trouva orpheline et maîtresse d’une grande fortune. Angélique Carlier était admirablement belle et très-spirituelle. De nombreux prétendants se disputèrent sa main. Parmi eux se trouvait un conseiller au parlement de Paris, TicfUet, d’un âge déjà mur, criblé de dettes, qui, attiré par ia dot de la jeune fille, parvint à mettre dans ses intérêts la tante d’Angélique et se lit. agréer. Angélique Carlier, devenue Mme Tiquet, vint habiter Paçis, Son mari, dont elle eut deux enfants, ne pouvait’ lui

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inspirer d’affection, mais elle s’en consolait en menant une existence luxueuse. Sa fortune, son esprit, sa rare beauté attiraient autour d’elle une société nombreuse et elle avait pour amies plusieurs des femmes les plus aimables et les.plus spirituelles du temps, entre autres Mme d’Aulnay. Le peu de sympathie qu’elle ressentait pour son mari se changea en aversion lorsque celui-ci voulut la contraindre à restreindre ses dépenses et la força, dit-on, à rompre des relations adultères avec un capitaine des gardes. Elle demanda une séparation de corps et de biens, mais ne put obtenir qu’une séparation de biens. Forcée de rester avec son mari, elle conçut le projet de le faire assassiner, pour mettre fin a une existence commune qui lui était devenue intolérable. Dans ce but, elle avait mis dans ses projets son portier et un de ses domestiques, qui attentèrent, sans succès, contre la vie de Tiquet. Elle eut alors recours au poison ; mais un valet jeta la tasse empoisonnée qu’elle destinait à son mari. Reprenant son premier projet, elle chargea son ancien portier d’acheter le concours de quelques coupe-jarrets. Un soir, au moment où Tiquet rentrait k son hôtel, on tira sur lui plusieurs coups de feu. Assez grièvement blessé, il ne voulut point qu’on le ramenât chez lui et it ilara au commissaire de police que sa fermée seule avait pu faire attenter à ses jours. À cette nouvelle, les amis de Mmii Tiquet ia prièrent de fuir, mais elle refusa. On la conduisit en prison, on instruisit longuement son procès et on ne put, acquérir la preuve qu’elle avait pris part à la dernière tentative faite contre

■ son mari. Mmo Tiquet niait énergiquement sa culpabilité ei on dut recourir à la question pour lui arracher un aveu. Ce procès eut un retentissement énorme. Dans le public, la belle conseillère comptait de nombreux défenseurs, qui lui témoignaient la plus vive sympathie..Elle n’en fut pas moins condamnée à avoir la tête tranchée. Son mari, cupide jusqu’à la lin, se rit adjuger ses biens, dont la confiscation avait été prononcée, puis se rendit à "Versailles pour demander la grâce de sa femme. Conduite au supplice aveu son portier, condamné a être pendu, elle montra la plus grande fermeté, monta sur l’échafaud, baisa le billot et y plaça sa tête, sans faiblir un instant. Le bourreau, dans son trouble, dut à trois reprises la frapper de sa hache avant de séparer la tête du tronc.

TIQUETE’, ÉE adj. (ti-ke-té — vient probablement de tique. Quelques-uns le rattachent à étiquette, mais le sens ne convient pas). Marqué de points colorés : Oiseau tiqueté de noir. Laisse courir sur ton sein.la petite agate aux élylres tiquetés d’un si beau rouge : c’est la bête du bon Dieu. (Tastu.)

Tiqueionne (ruis). Cette rue fût bâtie en 1320, dans le quartier Saint-Eustache<«i Paris, et porta d’abord le nom de rue de Deuys-le-Coitfeur. Elle changea de nom d’une façon assez bizarre. Dans cette rue habitait, dans la première moitié du xive siècle, un riche boulanger, nommé Rogier de Quiquetonne, qui s’était fait un grand renom en fabriquant dus gâteaux au miel. Sa boutique était le rendezvous des amateurs de friandises qui accouraient de tous les quartiers. Ce fut son nom, quelque peu altéré, qu’on donna plus tard à la rue et qui lui est resté." Celte rue, qui allait de la rue Montmartre k la rue Moutorgueii, se prolonge depuis peu d’années jusqu’à la rue Saint-Denis. C’est sur la rue Tiquetonne prolongée que se trouve aujourd’hui l’entrée de la tour de Jean-saus-Peur, un des plus beaux monuments de notre ancienne architecture militaire.

TIQUETURE s. f. (ti-ke-tu-re — rad. tiqueté). État d’une Chose tiquetée : Zotique- TURB d’une fleur, d’une coquille.

TIQUEUR, EUSE adj. (U-keur, eu-zerad. tiquer). Art. vètér. Qui lique : Cheval

TIQUEUR. Jument TIQUEUSB.

— Substantiv. : Un tiqueur. Une tiqueuse,

TIR s. m. (tir — V. tirer). Art ou action de tirer une arme de jet, ’ eu visant un. but : L’exercice, la pratique du tir. Chasse au tir. Être habile au tir. Le tir du canon. Le tir de l’arbalète.

— Ligne suivant laquelle on tire avec une arme à feu : Tir perpendiculaire. Tm oblique. Tut à ricochet.

— Qualité d’une arme sous le rapport de la direction qu’elle imprime aux projectiles : Ce fusil n’a pas le TIR juste.

— Lieu, établissement où l’on s’exerce à tirer avec une arme à feu : Aller au tir. le comte retroussa ses manches et passa dans le petit vestibule gui précède le tir. (Alex. Dumas.)

Ligne de tir, Direction de l’axe d’une arme à feu, || Plan de tir, Plan vertical mené —p : ir la ligue de tir. j| Angle de tir, Angle formé par la ligne de tir avec une horizontale menée dans le plan du tir.

Tir en blanc, Tir à poudre, sans projectile.

Flanc de tir, Partie de la rayure d’une arme sur laquelle prend appui l’ailette du projectile.

— Encycl. Art milit. L’étude du tir peut se diviser eu deux parties distinctes : l’étude du tir des bouches k feu et cette des armes k feu portatives. Chacune de ces divisions corn TIR

prend elle-même deux subdivisions : l’étude théorique et l’étude pratique. Disons tout d’abord que cet article ne traitera ni ne peut traiter complètement la question du tir. Le lecteur trouvera aux mots balistique, artillerie, etc., tous les détails qui se rapportent au tir des bouches k feu et k l’étude théorique du./j’r des armes1 & feu portatives. Nous ne nous occuperons donc ici que de l’étude pratique du tir de ces dernières armes.

Quand un inventeur présente une arme qu’il a imaginée et construite sur un plan nouveau, on essaye cette arme ; on l’étudié pratiquement, car c’est le seul moyen d’en reconnaître la valeur. Cette étude pratique est confiée par le gouvernement à des commissions nommées ad hoc. Quand l’arme est reçue et mise entre les mains des troupes, le soldat doit apprendre k la manier, à la connaître, à s’en servir ; il fait pour cela, et sous la direction de ses chefs qui le guident, une étude pratique de l’arme, de son tir. Ces quelques mots suffisent, nous le croyons, à indiquer l’ordre que nous allons suivre.

Nous supposerons connues et familières les expressions : trajectoire, angle de mire, angle de tir, hausse, ligne de mire artificielle ou naturelle, expressions qui sont, du reste, définies à leur place. Seulement, comme pour bien tirer il faut bien viser, disons tout d’abord ce qu’on entend par viser à guidon fin, k guidon demi-plein et à guidon plein. Lorsqu’on vise k guidon fin, dit la

Cours élémentaire de tir, le sommet du gui- ’ don s’nperçoit à peine au-dessus du milieu du cran de mire ; cette manière de viser, évidemment la meilleure, est assez difficile dans la pratique. Il faut exercer les soldats à viser à guidon demi-plein ; dans ce cas, le sommet du guidon se détache parfaitement et arrive vers le milieu de la profondeur du cran.

1 Quand on vise k guidon plein, on aperçoit le guidon entier au-dessus du fond de l’encoche, •

Abordons maintenant la question et, sans vouloir la traiter à fond, proposons-nous de mettre tout le monde à même de comprendre les ouvrages qui en donnent la solution complète, tout en leur esquissant les méthodes employées. Prenons donc une arme à feu qu’on essaye, qu’on expérimente. On tire avec cette arme un grand nombre de coups, le plus grand nombre possible. Dans ces expériences, on emploie, pour en apprécier la justesse, trois modes de tir : le tir sur affût, le tir sur appui, le tir à bras, debout ou à genoux.

Dans le tir sur affût, sans qu’il soit besoin de le dire, l’arme est supportée par Un appareil, par un affût, qui a une fixité complète, tout en permettant de viser facilement dans toutes les directions. Ce genre de tir, dont les conditions diffèrent trop de celles de la pratique, semble ne devoir servir avec avantage que pour la comparaison d’armes qui ont à lutter entre elles de justesse et de portée..

Le tir sur appui, dont l’usage est plus fréquent, s’exécute, l’arme sur un sac à terre ou sur un coussin rembourré que l’on dépose sur le plateau supérieur d’une petite table, devant laquelle s’assied le tireur. Une vis de pointage, qui traverséun écrou fixé dans le plateau’inférieur, parallèle au premier, permet d’élever ou d’abaisser à volonté le plateau supérieur.

Le tir à bras est le tir ordinaire, le tir du chasseur qui épaule, du soldat qui se défend. Il sert à vérifier pratiquement les deux premiers genres de tir, surtout dans la détermination des hausses. Le tir à bras peut s’exécuter debout ou k genoux.

La surface sur laquelle on tire, sur laquelle on constate les coups, doit être assez grande pour qu’on soit assuré d’y recueillir la presque totalité des balles. On se sert aujourd’hui, k Vincennes, d’un mur d’expérience, formé de plaques de fonte divisées en décimètres carrés et présentant un ensemble de 16 mètres de largeur sur 8 mètres de hauteur. On employait autrefois des panneaux carrés de 2 mètres ou 4 mètres de côté, suivant les cas, et divisés par des lignes verticales et horizontales, espacées de décimètre en décimètre. Les deux lignes perpendiculaires du milieu, plus fortement marquées que les autres, . sont les nxes auxquels- on rapporte la position du centre du trou d’une balle, au moyen de ses deux coordonnées, savoir : cote horizontale et cote verticale. L’observateur qui note les résultats du tir le fait sur un tableau k six colonnes, qui portent en tète les lettres S, I, G, D, A, P, lettres qui signifient : cote verticale supérieure, cote verticale inférieure, cote horizontale de gauche, • cote horizontale de droite, cote antérieure, cote postérieure. Les deux dernières colonnes A et P sont réservées aux coups qui ont manqué le panneau.

Tous les coups se relèvent donc par rapport au centre du panneau, où se trouve généralement le point visé. Si le point visé ne coïncidait pas avec ce centre, on transformerait les résultats observés par rapport au centre en résultats par rapport au point visé, au moyen des formules simples que la’géométrie analytique établit k propos dos transformations des coordonnées ; les calculs à faire ne sont, du reste, dans le cas de coordonnées rectangulaires, qu’un ensemble d’additions et de soustractions. On peut donc facilement rapporter au point visé les côtes