Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 15, part. 1, T-Tour.djvu/380

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

376

TOUR

lantes. Comme son oncle, il eut des bénéfices et des pensions ; mais, moins sage, il usa sa. vie dans les plaisirs, et, déjà vieux k trente ans, il mourut de décrépitude à quarante. Il s’était fait cette épitaphe :

J’ai vécu sans nul pensement,

Me laissant aller doucement

À la bonne loy naturelle ;

Et je m’étonne fort pourquoy

La mort daigna songer & moy,

Qui ne songeai jamais en elle.

À quelque distance de Toury, dans un gros bourg nommé Janville, naquit un autre poëte, Colardeau, dont le nom serait aujourd’hui oublié s’il n’avait, dans un moment d’inspiration, rimé VEpiire d’IIéloïse à Abaiiard. On peut visiter à Toury un dolmen et des débris d’un château du xne siècle. Dans l’église, précédée d’un porche du xme siècle, on remarque des arcades ogivales, coupées par des colonnes reposant sur des pleins cintres géminés. Ce bel édifice a été malheureusement mutilé par l’administration municipale, qui en a converti une partie en magasin à fourrage. •.

Le 5 octobre 1870, les Allemands y éprouvèrent un échec.

TOURZEL (Louise-Elisabeth-Félicité-Françoise - Artnande - Anne- Marie- Jeanne-Joséphine DB Croy d’Havre, marquise, puis duchesse de) gouvernante des enfants de France, née à Paris en 1748, morte en 1832. Son mari, le marquis de Sourcbes-Tourzel, fut, duns une des chasses de Fontainebleau, en 1786, renversé par le cheval qu’il montait, lancé contre un arbre et mourut des suites de cet accident. La duchesse de Polignac ayant donné sa démission de gouvernante des enfants de France et, sous prétexte d’aller prendre les eaux, ayant émigré dès juillet 1789, Mme de Tourzel fut nommée à ces importantes fonctions. Mme de Tourzel donna jusqu’à la fin de sa vie aux Bourbons les preuves d’une fidélité et d un dévouement inaltérables. En 1789, quelques jours avant la prise delà Bastille, lu marquise de Tourzel, q’ui con- } naissait plusieurs officiers des gardes-françaises, leur avait vivement reproché de ne pas empêcher leurs compagnies, dont on annonçait la défection, de se mêler au peuple. Le l«r octobre suivant, elle accompagna la reine et ses enfants au repas qui fut donné a Versailles par les gardes du corps aux officiers du régiment de Flandre. Le 5 octobre, elle monta dans la voiture qui ramena la famille loyale k Paris. Le départ du roi pour Montmédy avait eu lieu dans la nuit du 20 au 21 juin, ■ Louis XVI et Madame Elisabeth sortirent d’abord à pied par la grande porte du château ; à onze heures trois quarts, la reine les suivit ; Monsieur, le dauphin et Madame Royale, accompagnés de la marquise de Tourzel, avaient précédé et attendirent Leurs Majestés pendant une heure sur la place du Petit-Carrousel... » (Eckurd, Souvenirs historiques.)

D’autres auteurs, au contraire, prétendent que la marquise de Tourzel ne fut pus prête à l’heure tixée pour le départ, et que ce retard de quelques minutes avait été cause de l’arrestation ultérieure du roi.

Ramenée k Paris avec les fugitifs, la gouvernante reprit son service au château des Tuileries, mais gardée à vue par deux officiers de la garde nationale. À la journée du 20 juin 1782, Mme de Tourzel aida la reine à échapper k la recherche de ceux qui avaient envahi le château, et, grâce k sa vigilance, la reine put gagner à temps un passage secret, dont la porte, adroitement coupée dans les lambris sans que rien la décelât, donnait accès dans une chambre où la reine et sa suite se réfugièrent. Le 10 août, elle était à l’Assemblée nationale avec lu famille royale et la princesse de Lamballe. Le 13 août, le roi fut transféré au Temple avec sa famille. Mm&de Tourzel et sa fille montèrent dans la même voiture et furent détenues dans la même prison, d’où ou les enleva dans la nuit du 19 au 20 août pour les conduire a la Force. Elles comparurent le £ septembre devant le tribunal révolutionnaire et n’échappèrent kla mort que par le dévouement de Hardy, membre du. conseil général de la ville de Paris ; d’autres disent par celui de Manuel. Elles se cachèrent à Vinuenues, où elles restèrent durant six mois sans sortir jamais. À la nouvelle de la mort du roi, M’"e Ju Tourzel quitta Vincennes et alla vivre k la campagne.

Arrêtée en avril 1794, elle fut remise en liberté après le 9 thermidor ; et, à peine en liberté, elle lit des démarches pour obtenir de visiter la fille de Louis XVI, détenue au Temple ; cette permission lui fut d’abord accordée, puis retirée. Quand cette princesse fut remise à l’empereur d’Allemagne, par suite d’un échange que fit l’Autriche avec les conventionnels livrés par Duinouriez, Mme de

Tourzel et sa tille l’accompagnèrent à Vienne ; mais le mariage projeté de la fille de Louis XVI avec un prince autrichien n’eut pas de suite, la princesse ayant résisté k toutes les sollicitations qui lui furent tuiles à ce sujet et ayiuit fini, dit-on, par déclarer que c’était pour obéir aux dernières recommandations de son père qu’elle refusait, et que c’était par Mme de Tourzel que ces recommandations lui avaient eié transmises.

Mm<> de Tourzel, mise en état de suspicion, fut arrêtée de nouveau. Mais sa captivité

TOUS

ne fut pas longue ; M. de Béarn, qui avait épousé tout récemment Pauline Tourzel, réussit à faire sortir de Paris sa femme et sa belle-mère.

Napoléon les exila pendant quatre années, et quand elles rentrèrent en France, elles n’eu furent pas moins assujetties jusqu’en 18H à la surveillance de la police impériale.

Louis XVIII récompensa cette fidélité : une ordonnance du mois de janvier 1817 éleva la marquise de Tourzel à la dignité de duchesse héréditaire, et ce titre fut réversible sur son petit-fils, son fils étant mort.— Sa fille, Marie-Churlotte-Pauline-Joséphine db Tourzel, née à Pari3 en 1771, morte au château de La Roche-Beaucourt (Dordogne) en 1839, fut dame d’honneur de la duchesse d’Angoulêine et épousa, en 1797, le comte de Béarn, qui devint chambellan de Napoléon. On a d’elle un ouvrage intitulé Souvenirs de quarante ans (1789-1830) ; Récits d’une dame de Madame la dauphine (Paris, 1861, in-12), ouvrage posthume.

TOUS adj., pi. de TOUT.

TOUS s. m. (touss). Entom. syn. de toas.

TOUSÉ (Charles-Eugène), acteur français, né k Paris le 18 septembre 1834. Après avoir suivi les cours du Conservatoire, il entra en 1861 aux théâtres de la banlieue, que dirigeait Larochelle, et accompagna ensuite une troupe en province, où il resta deux ans, jouant indistinctement l’opéra-comique, le drame, la comédie et le vaudeville. De retour à Paris, il débuta au Gymnase dans le Tyran en sabots. Comme on le reléguait au dernier plan, il accepta l’année suivante un engagement pour le petit théâtre du Luxembourg. Il y obtint, par son jeu plein de naïveté et de naturel, le plus vif succès dans un grand nombre de revues, notamment Coucou la voilà ! Houle la bosse ; Cocher, à Bobina ! etc. Devenu pensionnaire du Chàtelet, où il remplaça Colbrun, il interpréta avec non moins de succès le Secret de miss Aurore ; Claude Bigorre de la Jeunesse du roi Henri ; Pitou, Jules et Titi de la Lanterne magique ; Riquiqui de Cendrillon ou la Pantoufle merveilleuse (1868) ; le Champenois du Naufrage de lu Méduse ; Panel des Coniques. Après la fermeture du Cbâtelet (12 mai 1870), il fit une courte apparition aux Variétés, puis passa au Chfiteau-d’Eau, où il joua le rôle d’Alain dans la Queue du chat (1871). Il débuta enfin à l’Odéon au mois de septembre 1873 par les rôles de Gros-Rénô du Dépit amoureux, de Lucas du Médecin malgré lui et d’Alain de XÉcole des femmes. Il se fit applaudir ensuite dans Petit Jean des Plaideurs, dans M. de Pourceaugnac et surtout dans Thomas Diafoirus du Malade imaginaire, son meilleur rôle de l’ancien répertoire. Il créa successivement Trousquin du Docteur Bourgnibus ; Astringent du Docteur Sans-Pareil ; Gourdet de la Maîtresse légitime ; Bernard du Troisième larron (février 1875). Premier régisseur et inspecteur du matériel de l’Odéon, M. Tousé est err outre un excellent professeur de déclamation.— Sa femme, Mme Angèle TousÉ, née également à Paris, a joué la comédie en province avec son mari. Retirée du théâtre depuis quelques années, elle a composé plusieurs proverbes ; une comédie, les Mariages d’automne ; le Suif polonais, parodie du Juif polonais (1869), et un vaudeville en un acte, Madame a vu Ruy Blas, sous le pseudonyme de Gell (Beaumarchais, janvier 1873).

TOOSELLE s. f. (tou-zè- !e. — Ce mot est le féminin du vieux français tosel, imberbe, damoiseau, proprement tondu, lisse ; diminutif du bas latin tosus, qui représente le latin ionsus, tondu, participe passé de ion^ dere, tondre). Agric. Variété de froment sans barbe, cultivée dans le Midi.

TOUSEZ (Étienne-Augustin, dit Aleide),

acteur du Palais-Royal, né en avril 1S06, mort à Paris le 23 octobre 1850. Il était fils d’un poêlier-fumiste. Un de ses frères, Léonard Tousez, tenait aux Variétés l’emploi des jeunes premiers ; sa belle-soeur, M™* Tousez, mère de l’acteur Régnier, jouait au Théâtre-Français. Il voulut, lui aussi, embrasser la carrière dramatique et débuta en 1825 à la banlieue, dans le rôle de Nérestan de Zaïre, Après avoir rempli pendant quelque temps les jeunes premiers de la tragédie, qui n’allaient guère a ses allures burlesques et à son masque grêlé, il s’essaya k reproduire le répertoire de Brunet, de Vernet et d’Odry, et réussit, à la grande satisfaction des dilettauti du théâtre du Mont-Parnasse. Le bruit de ses succès retentit jusqu’au Palais-Royal, où il fut appelé et où il débuta le 6 avril 1833, dans le Valet de ferme, par le rôle de Maclou, Le public le reçut avec bienveillance et devina du premier coup tout ce que ce nez grotesque, comiquement effilé, cette voix éraillée, cette tête bouffonne, mais surtout ce regard niaisement langoureux, piomettaientde soirées amusantes. A compter de ce moment, chaque création nouvelle d’Alcide Tousez fut un succès. Son répertoire ne eompte pas moins de cent quarante rôles, qu’il a joués pendant son séjour de dix-sept années au Palais-Royal ; étrange collection de caractères, où le grotesque règne en souverain et où la nigauuerie s étale complaisaminent sous toutes ses faces. Aussi, comme ses personnages ont entre eux une parenté très-visible,

TOUS

a-t-on dit qu’Aleide était parfois monotone. Une des pièces où il s’est le plus distingué est Paris voleur ; il représentait un provincial typique nouvellement débarqué dans la capitale, tellement infatué de lui-même que les supercheries dont il est victime, loin de diminuer ses sottes prétentions, ne font que les augmenter. L’effet produit par ses blondes boucles de cheveux, son air d’une suffisance indescriptible ne se peuvent imaginer ; qu’on ajoute k cela la volubilité d’un débit dont le peu de clarté paraissait fort désopilant, puis cette façon particulière k l’acteur de chanter le couplet et qui semblait un défi jeté aux , oreilles. Tel était Aleide Tousez dans ses meilleurs jours, c’est-à-dire lorsqu’il était encore plus enroué et plus grêlé que de coutume. Alors il jouissait de tous ses moyens et aurait fait crever de rire l’Heraclite le plus atrabilaire. Aleide Tousez, moins naturel que Vernet et moins épuré qu’Arnal, se montrait sans rival dans le genre particulier des rôles où les bêtises les plus sublimes et le ridicule usurpent la place de l’esprit et de la satire. Il manquait parfois de verve, la finesse lui faisait défaut ; mais il avait ce rare mérite de n’imiter personne. Dans son répertoire, nous citerons encore : la Pèche aux beauxpères, VAumânier du régiment, les Bains à domicile, les Pommes de terre malades, la Chambre à deux lits, le Camp de Saint-Maur, le Mobilier de Rosine, etc. Sa dernière création a été la Première lance de l’Allemagne. Il a signé quelques petits ouvrages, par exemple : la Vie de Napoléon racontée duns une fête de village (1834), qui est plutôt une scène épisodique qu’une pièce. Il était de cette classe-d’acteurs qui, par leurs mœurs et leur conduite, s’attachent k réhabiliter aux yeux du monde la famille théâtrale, que les préjugés d’une autre époque atteignent quelquefois encore. Après de longues souffrances et une agonie affreuse, il est mort âgé seulement de quarante-quatre ans, et le Vaudeville, qui n’a qu’une manière n’esprimer la’douleur, s’est écrié en agitant ses grelots en cadence :

« Aurait-on cru, toi qui nous fis tant rire,

« Qu’un jour enfin tu nous ferais pleurer ?...

— Sa fille, Mlle AlixTouSKZ. «été engagée au théâtre des Folies-Dr.miatiques en février 1863. Elle a joué dans Peau d’âne.

TOUSKAH, rivière de la Russie d’Europe, gouvernement de Koursk. EUe prendsasource dans le gouvernement de Koursk, sur la limite de celui d’Orel, arrose la ville de Koursk et se jette dans le Seim, par la rive droite, après un cours d’environ 150 kilom.

TOCS-KOUL, lac de l’empire chinois. V. Touz-Koul.

TOUS-LES-SAINTS (baie de) (Bahia de Todos-os-Santos], baie du Brisil, province de Bahia, par 13» de latit. S. et 41» de longit. O. ; 40 kilom. de l’E. k l’O., sur 32 kilom. du N. au S. L’Ile d’Ilaparica occupe une grande partie de son étendue. Une plaine fertile s’étend sur ses bords.

TOUSSAIN (Jacques), en latin Toiunua, helléniste français, né à Troyes vers ia fin du xv* siècle, mort k Paris en 1547.’Il se rendit de bonne heure à Paris, où il suivit les leçons de Guillaume Budè, acquit des connaissances approfondies en philosophie et en jurisprudence et s’attacha d’une façon toute particulière k l’étude du grec. Vers 1532, François Ia» nomma Toussain professeur de langue grecque au Collège royal. Cet érudit occupa sa chaire avec une grande distinction et forma, entre autres élèves, Turnèbe, Henri Estienne et Frédéric More !. Il fut longtemps lié avec Érasme, avec qui il finit par se brouiller. Outre des poésies latines, on lui doit un Dictionnaire grec et latin, publié par Fréd. Morel (Paris, 1552, in-fol.) ; des éditions des Lettres de Budé (1526), des Epigrammes de Jean Lascaris (1527), de la Sphère de Proclus, etc.

TOUSSAINT s. f. (tou-sain — de tous et de saints). Liturg. Fête catholique qui se célèbre le 1er novembre, en l’honneur de tous les saints.

— Prov. À la Toussaint, les blés semés, les fruits serrés, Au mois de novembre, il faut avoir semé son blé et enfermé ses fruits. Il Entre la Toussaint et Noël, ne peut trop pleuvoir ni venter, Les vents et les pluies qui régnent dans cette saison sont utiles aux récoltes.

— Encycl. Fête de la Toussaint. Rétablissement de cette fête dans l’Église romaine a son origine dans la dédicace que fit, en 607, le pape Boniface IV, de l’église du Panthéon, à Rome. L’ancien temple païen fut dédié à la Vierge et k tous les martyrs, et prit le nom de Notre-Dame-des-Martyrs. Vers l’an 731, le pape Grégoire III érigea une chapelle en l’honneur de tous les saints, dans l’église de Saint-Pierre de Rome ; depuis ce temps, la Toussaint ou fête de tous les saints a toujours été célébrée k Rome. En France, cette fête s’introduisit en 837, sous le rè^ne de Louis le Débonnaire, k l’occasion du voyage de Grégoire IV dans ce pays. Elle fut bientôt adoptée dans toutes les provinces.

L’Église grecque célébrait cette fête dès le îve siècle ; elle était placée au premier dimanche après la Pentecôte, et l’un des sermons de saint Christophe roule sur ce sujet. Dans l’Église romaine, elle est fixée depuis I

TOUS

Grégoire III au 1er novembre. L’office, que Pie V a refait presque entièrement pov ; r lui donner une plus grande solennité, contient quelques morceaux remarquables, tels que 1 oraison de la messe de Vigile, Ornlio de Spiritu-Sancto ; les antiennes et les répons delà messe du jour, les leçons du second nocturne et l’hymne : Placare, Christe, servulis.

TOUSSAINT (Pierre), en latin Tossanus, un des premiers et des plus zélés partisans de la Réforme, né en 1499, mort en 1573. Toussaint commença’ ses études à Bâte et trouva un protecteur dévoué dans la personne d’Érasme, dont il embrassa peu à peu les idées. Venu ensuite k Paris, il se lia avec Lefèvre d’Etaples. À l’exemple de ses maîtres, Toussaint ne voulut point rompre ouvertement avec l’Église romaine et, de retour à Metz, il accepta un canonicat du cardinal Jean de Lorraine ; mais, après la mort de Jean Leclerc et de Jeun Châtelain, il dut s’éloigner, comme partisan de Luther, retourna k Bâle, auprès d’Œcolampade, puis devint le compagnon d’œuvre de Furel dans une tentative d’évangélisation faite k Metz. Dénoncé en 1526, il fut jeté en prison, où il resta plusieurs mois. Par la suite, Toussaint fut un moment la chapelain de la duchesse d’Alençon (1528) et reçut le titre de surintendant des églises du comté de Monlbéliard, en 1539. En 1548, il quitta momentanément cette ville à causedes troubles qui y étaient survenus, fut destitué vers 1571 et rétabli après avoir souscrit k la formule de concorde de Wiliemberg (1573). On a de lui deux écrits dont voici les titres : les Choses qui seraient nécessaires à une bonne et sainte réformation ; l’Ordre que l’on tient en "l’église de Montbéliard en instruisant les enfants et en administrant les saints sacrements, avec la formule du mariage et desprières (Bâle, 1559, in-16).

TOUSSAINT (Daniel), pasteur protestant, fils du précédent, né k Montbéliard en 1541, mort k Heidelberg en 1602. Il fil ses études à Tubingue et k Paris et se rendit ensuite k Orléans, où il donna des leçons d’hébreu. Eu 1562, il devint pasteur dans cette ville. Arrêté et enfermé dans le château d’Arqués pendant les troubles de la guerre civile, Toussaint dut k la conclusion de !a paix ■ boiteuse et mal assise > de ne pas marcher au supplice. Bien qu’Orléans fût tombé aux mains des catholiques, il n’en continua pas uiuins ’ le ministère pastoral, qui offrait les plus grands dangers. En 1569, ceux-ci mirent le feu k une maison où étaient emprisonnés plus de 140 protestants, qui périrent dans les flammes. Toussaint n’eut que le temps de fuir et se retira d’abord k Sancerre, d où il partit pour Montbéliard, k la conclusion de la paix. Il reçut dans cette ville une place de pasteur ; mais bientôt les luthériens le mirent en accusation, comme propagateur des doctrines calvinistes, et le sommèrent de coin paraître kStuttgard pour y rendre compte do ses opinions. Toussaint refusa de se présenter. Revenu k Orléans, il assista au terrible spectacle des massacres de la Saint-Barthélémy. Pendant toute une semaine, les

catholiques y égorgèrent les protestants. Toussaint parvint à s’enfuir avec sa famille k Montargis, où Renée de France le cacha dans une tourelle de son château. Il gagna ensuite Heidelberg et devint prédicateur de l’électeur Frédéric III, qui le combla de bienfaits ; mais, à la mort de Frédéric, l’éleotéur Louis l’expulsa de ses Etals. Il se retirait "Neustadt, auprès de Jean Casimir, qui le nomma professeur de théologie k l’académie de Neustadt. Mais après la mort de l’électeur Louis, le réfugié fut rappelé k Heidelberg, et il y resta jusqu’à sa mort. Ses ouvrages sont assez nombreux. Nous citerons : Predigten (Neustadt, 1573, iu-4°) ; Paraphrasis, annotationes, tocorumque prxcipuorum méthodica explicatioin Lamentationés Jeremis (Francfort, 1581, in-4o) ; l’Exercice de l’âme fidèle (Francfort, 1583, in-16) ; Pastor eoangelicus (Heidelberg, 1590, in-S") avec la Vie de l’auteur par son fils (Aniberg, 1604v in-8<>) ; Y Arche de Noé (1596) ; Opéra Ikeologica (Hanovre, 1604, 2 vol. in-4u) ; le Vray guidon d’un homme chrestien (Genève, 1621, in-8").

TOUSSAINT (Paul), théologien protestant, fils du précédent, mort k Hanau en 1629. Lorsqu’il eut terminé ses études, il fut nommé principal de l’école de Deventer, puis de celle d’Amsterdam. À la suite d’un voyage en Angleterre, il prit à Bâle le titre de docteur en théologie (1599) et fut nommé pasteur cie l’église de Frankenihal. En 1608, l’électeur palatin l’uppeta k Heidelberg et le nomma conseiller ecclésiastique. Député au fameux synode de Dordreoht, il y défendit ardemment le dogme calviniste de la prédestination absolue. On a de lui : Viia et obitus Uanielis Tossuni, publié avec le Pastor evungelicus de son père (Heidelberg, 1603, in-8o>) ; Catechismus (Hanovre, 1604, in-8o) ; Phraseologia Terentiana (Oppenheim, 1613, in-8o) ; Inde !» in sucra Biblia locuplettssimus, etc. (Francfort, 1623. iu-fol.) ; Enchiridion locorum communium theotogicorum (Basil., 1628, iu-8°),

TOUSSAINT (Samuel), pasteur protestant, frère de Daniel, né k Montbéliard vers 154Ï, Il fit sa théologie k Tubingue et remplit les fonctions du ministère à Vandoucourt, de 15GS a 1589.— Son fits aîné Jean, également