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teur et étaient inclinés, la partie la plus élevée étant du côté de la table.

Les repus ordinaires étaient divisés en trois services : le premier service se composait d’oeufs frais, d’olives, d’huîtres et de mets légers ; le second, de viandes faisandées, de poisson et de rôti ; le troisième, de pâtisseries, de conserves et de fruits. Il était d usage d’apporter sa serviette avec soi. Il est plus d’une fois question, dans les poètes satiriques, de convives qui volaient les serviettes de leurs voisins. Les personnes amenées dans un grand repas par un convive, sans avoir été invitées, étaient appelées des ombres.

THICLISPERME s. m. (tri-kli-spèr-me). Bot. Syn. de polygala, genre type des polygalées.

TR1COBALTIQUE adj, (tri-ko-ba !-ti-kedu préf. tri, et de cobattique). Chiin. Se dit d’un sel cobaltique contenant trois fois autant de base que le sel neutre correspondant.

TRICOCCÉ, ÉE adj. (tri-ko-ksé — du préf. tri, et du gr. kokkos, coque). Bot. Qui est composé de trois coques.

— à. f. pi. Ancien nom de la famille des euphorbiucées, dont le fruit est composé de trois coques.

TRICOISE s. f. (tri-koi-ze — du hollandais trek ijser, fer à tirer, de trekken, tirer ; moyen haut allemand trechen, qui appartient à la même famille que le latin trahere, tirer, et ijser, User, fer, qui répond au gothique eisarn, anglo-saxon isern, iren, Scandinave isarn, jàrn, ancien allemand îsarn, isan, isin, allemand moderne eisen, anglais iroji, même sens). Techn. Tenailles dont se servent les ouvriers eu^ bois.pour tenir et arracher des clous, des chevilles. Il Tenailles en usage chez les maréchaux pour ferrer et déferrer les chevaux.

TRICOLIE s. f. (tri-kc-lt — du préf. tri, et du gr. kôlon, intestin). M611. Genre de mollusques, formé aux dépens des phasianelles.

TRICOLOR s. m. (tri-ko-lor — du préf. tri, et du lai. coior, couleur), peau de chat de trois couleurs, dans le langage des fourreurs.

— Ornith. Nom de deux tangaras qui habitent la Guyane. Il Nom vulgaire du faisan doré de la Chine.

— Hortic. Nom vulgaire d’une espèce d’amarante et de plusieurs variétés d’œillet.

TRICOLORE adj. (tri-ko-lo-re — du préf. tri, et du lat. coior, couleur). Qui est de trois couleurs : Fleur tricolore. Se dit du drapeau français adopté en

1789, et qui est bleu, blanc el rouge, en mémoire de la fusion des trois ordres : Drapeau tricolore. U Se dit de tout objet qui a les couleurs du drapeau français : Echarpe, cocarde, ruban tricolore.

TRICOMAIRE s. m. (tri-ko-mè-re — du préf. tri, et du gr. home, chevelure). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des maipighiacées, tribu des notopiérygiées ou banistériées, dont l’espèce type croit au Chili.

TRICOMOS s. m. (tri-ko-mos— gr. trikàmos ; de treis, trois, et /comas, chanson). Antiq. gr. Troisième des concerts en usage dans les festins d’apparat.

TRICON s. m. (tri-kon-du lat. très, trois). Jeux. Reunion, dans la main du même joueur, de trois cartes semblables, comme trois as, trois rois, trois dix, etc. : Afci’r tricon de valets. Le tricon d’as l’emporte sur tous les autres.

TRICONDYLE s. m. (tri-kon-di-le — du préf. tri, et de condyle). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la tribu des collyrtdes, comprenant une dizaine d’espèces, qui habitent la Malaisie : Les TRICONdylks sont aptères. (H. Lucas.)

— Bot. Syn. de LOMatie, genre de protéacées.

TRICOPHORE S. m. (tri-ko-fo-re — du gr. thrix, poil ; phoros, qui porte). Ornith. Genre d’oiseaux, de la famille des turdidées, appelé aussi CRijson, et comprenant plusieurs espèces, 4U1 habitent l’Afrique.

TRICOQUE adj. (tri-ko-ke — du préf. tri, et de coque). Bot. Dont le fruit est formé de trois coques.

TRICORDE adj. (tri-kor-de — du préf. tri, et de corde). Mus. Qui a trois cordes : Instrument TRICORDE.

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marqué de trois côtes ou saillies longitudinales.

TRICOT s. m. (tri-ko — substantif verbal de tricoter, lequel est pour estricoler et vient do l’allemand stricken). Tissu tricoté, fait en mailles : Un pantalon de tricot.

Tout en tenant l’aiguille et le tricot. Fille a l’oreille a l’affût d’un bon mot.

La Fontaine.

TRICORNE adj. (tri-kor-ne — du préf. tri, et de corne), llist, nat. Qui a trois cornes ou trois appendices en forme de cornes.

— s. m. Chapeau à trois cornes : Le ministre d’Angleterre se coiffe d’un tricorne qui ferait recette au théâtre du Luxembourg. (E. About.) H Nom donué abusivement aux chapeaux des gendarmes, qui n’ont réellement que deux cornes.

TR1CORYNE s. f. (tri-ko-ri-ne — du préf. tri, et du gr. korunè, massue). Entom. Syn. de fieste, genre d’insectes.

— Bot. Genre de plantes, de la famille des liliacées, tribu des anthéricées, comprenant cinq espèces, qui croissent en Australie.

TRICOSINE s. f. (tri-ko-zi-ne). Constr. Tuile fendue dans toute sa longueur.

THICOSTÉ, ÉE adj. (tri-ko-sté— du préf. tri, et du lat. cvsta, côte), Hist. nat. Qui est

— Comm. Espèce de drap pour les troupes, fabriqué dans le bourg de Tricot, dans !e département de l’Oise. Il Nom donné a diverses espèces de soieries. Il Tricot velouté, Etoffe en soie chinée. Il Tricot tulle, Espèce de tricot broché. Il Tricot cannelé, Ouvrage de tricot à côtes. Il Tricot d’abeille ou. Tricot de Berlin, Sorte de tricot à jour, qu’on appelle aussi tulle noué.

— Moll. Nom vulgaire d’une coquille du genre cône, qu’on trouve sur les côtes d’Afrique.

— Adjectiv. Zlrap tricot, Etoffe de laine qui est faite avec les déchets des matières communes, puis goudronnée et cylindrée, pour prendre de la consistance, et qui sert à former la garniture intérieure des collets d’habit, de paletot et de redingote.

— Encycl. Autrefois, les tricots se faisaient à la main au moyen de deux aiguilles ; chaque mouvement donnait une maille ; on voit encore aujourd’hui les femmes de la campagne se servir de ces deux aiguilles en bois ou en métal pour tricoter des bas, des chaussettes, des couvertures, des jupes, etc., à leur mari, à leurs enfants ou pour elles-mêmes. De nos jours, le frïcof se fait au moyen de machines, fort ingénieuses, dont la première idée parait remonter au commencement du xvme siècle et est due à un compagnon serrurier de la basse Normandie, dont le nom n’est pas venu jusqu’à nous. Dans les machines actuellement employées, la formation des mailles et leur disposition s’opèrent, en principe, de la manière suivante : on étend un til continu sur des aiguilles à crochet s’implantant par une de leurs extrémités dans du plomb ou entre (les barrettes percées et recourbées à l’autre extrémité en forme de crochet flexible ; une cavité, appelée châsse, sert à recevoir dans certains moments la pointe de ce crochet. Des platines correspondant aux intervalles des aiguilles y forment, par leur mouvement, les plis ou ondulations qui s’introduisent en même temps sous le bec des aiguilles a crochet. Ce bec étant comprimé par un organe spécial, auquel on a donné le nom de presse pour indiquer sa fonction, et entrant dans le chas de l’aiguille, les mailles qui ont précédé celles dont nous nous occupons, et qui étaient en retraite, ne trouvent plus d’obstacle pour être dégagées des aiguilles qui, dans cet état, ne peuvent plus faire pour elles les fonctions d’aiguilles à crochet ; elles passent donc par-dessus les dernières mailles qui sont restées sous les becs et se trouvent a leur tour passées dans les premières pour former enfin des mailles. Cellesci sont mises en retraite comme les précé ■ dentes, en attendant de nouvelles mailles, et ainsi de suite. Les métiers à tricoter, qui ont atteint aujourd’hui une grande perfection sous le double rapport de l’agencement de leurs pièces et du fini de leurs produits, furent dès le principe de simplea machines très-imparfaites, sur lesquelles on se contentait de faire autant de mailles d’un seul coup qu’il y en avait de réparties sur une même ligne droite ; on fabriquait ainsi des surfaces planes, qu’on était ensuite obligé de couper et de relier par des coutures ou un remmaillage additionnel ; on confectionnait alors les bas comme on le fait pour les habits. Plus tard, les perfectionnements et les nouvelles inventions donnèrent naissance aux métiers circulaires à tricoter, que l’on emploie encore de nos jours et qui répondent k tous les besoins ; avec eux, on fabrique non-seulement des pièces continues de tricot, mais encore les bas, les chaussettes, les jupons, les caleçons, les bonnets, etc., sans qu’il soit besoin de les faire passer par les mains des ouvrières pour les finir, les fermer et les mettre aux dimensions voulues. Ces dernières s’obtiennent par des diminutions ou des augmentations faites sur le métier même, qui permet ainsi à la pièce tricotée d’épouser parfaitement la forme sur laquelle elle doit s’appliquer. On fabrique encore, au moyen des métiers circulaires à tricoter, une étoffe désignée sous le nom de tricot-c/iaine, qui n’est autre chose qu’un tricot ordinaire dans lequel on garnit l’intérieur des mailles d’un, de deux ou de trois fils supplémentaires. Avec un métier à tricoter, une bonne ouvrière produit jusqu’à 12 kilogrammes de tricot par jour, et avec un métier fin à deux séries elle fabrique 5 à 6 kilogrammes. Le prix d’un métier varie de 350 à 1,400 francs, suivant son diamètre.

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in-12), et des Rudiments de la langue latine (1756, in-lî)., les premiers ouvrages élémentaires de ce genre qui aient paru en français. Ils ont été longtemps classiques, et la maison Delalain les réimprimait encore en 1824.

TRICOTAGE s. m. (tri-ko-ta-je — rad. tricot). Action de tricoter ; travail d-’une personne qui tricote : Apprendre le tricotage. Se mettre au tricotage. Ce tricotage est mal fait.

— Fam. Action de remuer vivement les jambes : Il dansait un pas d’été Qui semblait, par son tricotage, sorti des salons de Vestris lui-même. (Alex. Dum.)

TRICOTÉ, ÉE (tri-ko-té) part, passé du v. Tricoter. Fait en tricot : Bas tricotés.

— Miner. Se dit d’une substance minérale formée d’une gangue traversée en tous sens par" une matière qui dessine une sorte de réseau.

— s. m. Moll. Nom vulgaire d’une coquille du genre casque.

— s. f. Moll. Nom vulgaire d’une coquille du genre venus.

TRICOTER v. a. ou tr. (tri-ko-té. — Ce mot, qui est pour estricoler, vient de l’allemand stricken, proprement faire des noeuds, picoter). Exécuter en tricot, en mailles entrelacées : Tricoter des bas.

— Tricoter de la dentelle, La faire sur un tambour, avec des épingles et des fuseaux.

— Pop. Battre à coups de trique, de tricot : On l’A tricoté d’importance. Il On dit plus souvent tricoter les côtes.

— v. n. ou intr. Faire du tricot : Apprendre à tricoter.

Apprenez qu’il vaut mieux tricoter que médire : On fait des bas de plus et de% pochés de moins.

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TRICOT s. m. (tri-ko — dimin. de trique). Bâton gros et court : Menacer de coups de tricot. Ilecevoir quelqu’un à coups de tricot.

TK1COT (Laurent), grammairien français, né vers 1720, mort à Paris en 1778. Il se lit recevoir maître es arts et tint une pension dans cette ville. Instruit et bon latiniste, Tricot composa deux livres qui eurent un très-grand succès et de nombreuses éditions : une Nouvelle méthode de langue latine (1754,

— Fam. Marcher en ramenant les pieds l’un vers l’autre.

— Manège. Se dit d’un cheval qui remue les jambes assez vite en marchant, mais qui n’avance pas.

TRICOTERIE s. f. (tri-ko-te-rt — rad. tricoter). Fabrique de tricots.

— Fig. Petite malice, petite finesse : i-e cardinal Mazarin n’a que faire de ces triCo- TKRIKS pour être bon ministre. (Naudé.) il Vieux en ce sens.

TR1COTETS s, m. pi. (tri-ko-tè — rad. tricoter). Ancienne espèce de danse : Danser les tricotbts.

TRICOTEUR, EUSE s. (tri-ko-teur, eu-ze — rad. fricoter), personne qui tricote, qui sait tricoter : Une habile tricoteuse.

— s. m. Métier à tricoter : Tricoteur français. Tricoteur sans fin.

— s. f. Machine à tricoter.

— Hist. Nom donné, pendant la Révolution, à des femmes qui assistaient, en tricotant, aux séances de la Convention, des assemblées populaires et du tribunal révolutionnaire.

Tricoteuse endormie (la), tableau de Greuze. Une petit paysanne, d’une dizaine d’années, s’est endormie en tricotant ; su jolie tête s’incline vers ses épaules et ses joues se colorent d’un sang vermeil ; ses doigts tiennent encore les aiguilles, mais son ouvrage glisse sur ses genoux.

Cette simple et naïve figure a un charme exquis ; la couleur en est fine, légère et à la fois vigoureuse. L’artiste bourguignon, qui a créé tant d’œuvres du même genre, n’a jamais été mieux inspiré que pour celle-ci. La Tricoteuse endormie a fait partie des cabinets de Lalive de Jully, de Juliot (mi), etc. Elle a été gravée par Jardinier. Un pastel de Greuze, représentant à peu près le méine sujet, a fait partie de la célèbre galerie de San-Donato.

Une Tricoteuse hollandaise, de Frans Mieris, qui était au xvme siècle dans le cabinet Lempereur, a été gravée par Wille. M. E. Hébert a exposé au Salon -de 1873 un petite Tricoteuse italienne, vue jusqu’aux genoux, adossée à un bassin de pierre où tombe l’eau d’une fontaine, ayant un tablier bleu et un châle a raies qu’elle a ramené sur le haut de sa tète. Ce tableau appartient à M. Oppenheim. MM. Bonvir. et Édouard Frè, re ont exposé chacun une Tricoteuse au Salon de 1850 ; la peinture du premier est d’un ton très-tin. M. Alfred Stevens a peint une Tricoteuse... mondaine, en peignoir de moussefine, assise dans un élégant boudoir ; cette peinture, d’un ton extrêmement harmonieux et distingué, a figuré & l’Exposition de la Société des Amis des arts de Paris en 1875.

TRICOTINE s. f. (tri-ko-ti-ne — rad. tricot). Espèce de tissu, fabriqué à Roubaix.

TRICODPIS (Spiridion), écrivain et homme politique grec, né à Missolonghi en 1791, mort à Athènes en 1873. Fils d’un ancien primat de sa ville natale, il termina ses études k Paris et à Londres et vint ensuite se fixer à Corfou, où il s’occupa, de concert avec lord Guilford, de créer dans cette ville

! une université (1820). En 1821, l’insurrection

grecque le fit retourner à Missolonghi et il prit une part active aux luttes nationales. Depuis cette époque, il occupa dans la poli-I tique et la diplomatie des places importantes. U fut, entre autres, président du conseil avec I Coletti et Mavrocordato. En 1833, lors do

l’avènement d’Othon au trône de Grèce, il fut envoyé comme ambassadeur à Londres, poste ou U devait encore occuper en 1841. Après les événements de septembre ’843, il reçut successivement les portefeuilles des affaires extérieures et de l’instruction publique et fut envoyé comme raii/istre plénipotentiaire à Paris lors du blocus des ports grecs par l’Angleterre. Cette même année 1850, il retourna une troisième fois à Londres comme ambassadeur. Revenu en Grèce, il refusa, en 1862, de former un cabinet dont on lui offrait la présidence. Si de l’homme politique nous passons au littérateur, nous nous trouvons devant une des plus.grandes ’ réputations de la Grèce moderne, un grand orateur, un écrivain correct et élégant. On connaît d’abord de lui une admirable oraison funèbre de lord Byron, qui fut son ami et son compagnon d’armes. Cette célèbre oraison prononcée dans la cathédrale de Missolonghi, au milieu d’un immense concours de population, fut immédiatemment traduite dans toutes les langues de l’Europe littéraire. Nous citerons encore de M. Tricoupis : le Poème des Klephtes (Paris, 1820) ; Histoire de la révolution grecque (Londres, 1853), son chefd’œuvre et l’un des meilleurs livres qu’on ait écrits sur les événements mémorables qui ont accompagné la résurrection dé la nationalité grecque.

TRICRATE s. m. (tri-kra-te). Bot. Syn. d’ABRONiE, genre de nyetaginées.

TRICTÉNOTOME s. m. (tri - kté-no - tome — du préf. tri, et du gr. kleis, peigne ; tome, section). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétiainères, de la famille des longicornes, tribu des prioniens, dont l’espèce type habite Java.

TRICTRAC s. m. (tri-ktrak — onomatopée du bruit faifpar les dés que l’on jette). Jeux.

Espèce de jeu où l’on joue avec des dés et des daines, sur un tableau divisé en deux compartiments : Le bruit du trictrac est insupportable à ceux qui ne savent pas ce jeu’, un des plus difficiles qui existent. (Balz.) H Meuble dont on se sert pour jouer à ce jeu : Un trictrac en ëbène. Il Partie qu’on joue à eo jeu : Allons, faisons un trictrac. Il Trictrac à écrire, Trictrac dans lequel, la partie se faisant en un plus grand nombre de points et • les jetons ne suffisant pas pour marquer les coups, on est obligé de les écrire.

— Chasse. Bruit fait par des chasseurs pour effaroucher les oiseaux aquatiques, lorsqu’ils veulent les faire tomber dans leurs pièges : Chasser tes canards au trictrac.

— Ornith. Nom vulgaire de la draine et du traquet.

— Techn. Ancien moulin à tabac, manœuvré à bras. Encycl. Suivant une tradition orientale,

le trictrac aurait été inventé en Perse, à une époque relativement moderne. Mais il est certain que les anciens connaissaient des jeux analogues ou le trictrac lui-même ; tels étaient, entre autres, le diagramismos des Grecs et le duodena scripta des Romains. On le trouve désigné, dans les auteurs français du moyen âge, sous le nom de jeu des tables, qu’il porte encore aujourd’hui en allemand (bretspiel), en portugais (jogo de tabolas). On trouve également dans plusieurs auteurs anciens la mention d’un jeu appelé des douze lignes, dont la marche et les règles correspondent exactement au trictruc. Il se jouait avec deux ou trois dés et quinze dames. Les anciens auteurs eux-mêmes y font allusion. Tèrence dit quelque part qu’il faut «agir dans la vie comme au jeu des douze lignes et corriger par l’art ce que le sort nous apporte, t

Notre trictrac n’est point un jeu très-compliqué dans sa marche ; mais il demande de la présence d’esprit et du calcul pour être bien joué. On le joue a deux personnes, sur un tablier rectangulaire, divisé en deux compartiments égaux ou tables par une cloison un peu moins haute que les bords. Vingt-quatre laines triangulaires ou flèches, alternativement de deux couleurs différentes, par exemple blanches et vertes, sont incrustées sur le fond noir de ce tablier et opposées pointe à pointe. En face de ces flèches, suites bords, sont percés vingt-quatre petits trous destinés a inarquer le gain de douze points successifs. Quinze dames blanches sont à la disposition de l’un des joueurs et quinze noires à la disposition de l’autre. Chaque joueur est, en outre, muni d’un cornet dans lequel, à tour de rôle, i ! agite deux dés, de trois jetons pour marquer les points et de deux fichets pour inarquer les parties.

Quand les deux joueurs ont pris place l’un vis-à-vis de l’autre, chacun met ses dames en masse, sur deux ou trois piles, ’dans la première flèche placée k la gauche et qu’on appelle talon. Puis, celui & qui le hasard a donné le droit do jouer le premier lance les dés aprèsles avoir agités dans le cornet, et il annonce les nombres qu’il amène en ayant toujours soin do nommer le plus fort le premier. Les nombres dissemblables, comme trois et deux, six et cinq, etc., sont dits simples, tandis que les nombres semblables, comme deux as, deux trois, ’ etc., sont appelés doublets. De plus, chacun de ces derniers a un nom particulier. Ainsi, les deux as se nomment bezet ou ainbesas ; les deux deux, double-deux ; les deux trois, terne ; les