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lui reprochant sa conduite à Sorrow, il se défendit en montrant un témoignage écrit de la main du prince Charles. Et comme le président s’exprimait avec mépris sur ce dernier, Trenck, c’est lui qui le dit dans ses Mémoires, Trenck le saisit • comme un tigre enlève un chat ■ et l’aurait jeté d’un quatrième étage si la garde n’était pas accourue. Dès iors Trenck fut enchaîné et perdit les dernières sympathies qui lui restaient. On lui reprocha tous ses méfaits : ses cruautés à Cham, ses vols, ses pillages. La baronne de Lestock, avec laquelle il avait noué depuis longtemps une intrigue amoureuse, parvint à gagner l’officier qui le gardait h l’arsenal de Vienne. Le prisonnier, qui avait fait le mort, fut placé dans un cercueil et conduit au cimetière. L’officier, ayant ouvert le cercueil, délivra Trenck et lui donna son manteau pour se déguiser, Trenck se sauva avec sa baronne en Hollandel où il ne tarda pas à être découvert. Ramené à Vienne, il futcon— damné, le 20 août, à être gardé à perpétuité, comme prisonnier d’État, dans la forteresse du Spielberg. Il essaya en vain de se sauver de cette nouvelle prison ; ne pouvant y réussir, il s’empoisonna.

TRENCK (Frédéric, baron de), cousin du précédent, célèbre par l’éclat de ses aventures et de ses malheurs, né à Kœnigsberg en 1726, exécuté à Paris en 1794. Doué de tous les avantages extérieurs, d’un esprit vif et hardi, d’un courage de lion et d’une trempe extraordinaire, il fut certainement un des hommes les plus étonnants de sou siècle, bien que de fatales circonstances, en l’arrêtant au début de sa carrière, l’eussent réduit pour le reste de ses jours au rôle d’aventurier. A treize ans, il possédait déjà les langues anciennes et l’histoire et fut présenté quatre ans plus tard à Frédéric II comme

I élève le plus remarquable de l’université.

II avait eu déjà deux duels, avait subi toutes ses thèses et possédait la plupart des langues vivantes. Jl plut au roi, qui le présenta à Voltaire, à Maupertuis et à La Mettrie. Tout à la fois militaire, courtisan et savant, il vit s’ouvrir devant lui la carrière des succès, devint l’amant du ta princesse Amélie, sœur de Frédéric, se couvrit de gloire pendant la campagne de 1744, où il lit vingt-deux prisonniers, et entra de plus en plus dans la faveur de son maître. Cependant, sa liaison avec la princesse ayant été découverte, il fut enfermé dans lu forteresse de Glatz (1745), s’évada avec des peines inouïes (1746), gagna la Pologne après avoir fait 300 lieues à pied, puis se réfugia à Vienne, où les intrigues de son cousin François lui suscitèrent trois duels. Ce séjour à Vienne le perdit dans l’esprit de Frédéric, qui le soupçonna à tort d’avoir vendu à l’Autriche les plans de certaines forteresses prussiennes. Il entra ensuite au service de la Russie, fut distingué par l’impératrice Elisabeth, séduisit une princesse russe, qui mourut bientôt en lui léguant sa fortune, puis l’épouse du chancelier de Russie, dont le zèle lui rit acquérir un grand crédit à la cour. La mort de son cousin (1749), qui l’avait institué son légataire, par un retour inattendu d’amitié, le rappela à Vienne, où à n’arriva que l’année suivante, après une suite de voyages dans le Nord et d’aventures qui faillirent plus d’une fois lui coûter la vie. D’interminables procès le retinrent trois ans, et il ne put recouvrer qu’une faible portion de l’immense fortune fruit des pillages de son cousin. Après de nouveaux voyages, il servit quelque temps l’Autriche en Hongrie, eut l’imprudence de faire un voyage à Dauizig pour régler la succession de sa mère, fut arrêté par l’ordre de Frédéric, enfermé à Magdebourg (1753) et accablé des traitements les plus barbares. De nouvelles bontés de ta princesse Amélie (qui le secourut dans toutes ses infortunes) lui permirent de tenter une nouvelle évasion ; mais il fut surpris, plongé dans un cachot plus affreux encore et chargé de chaînes du poids de 68 livres. Pendant sa longue captivité et-au milieu de l’horreur de sa position, il conservait toute sa liberté d’esprit, composait, soit en allemand, soit en français, des ouvrages, des vers, des satires, nouait des intelligences au dehors et tentait plusieurs fois encore, mais inutilement, de s’évader. Il fut enliii mis eu liberté par suite de puissantes intercessiuiis (1763), après dix ans de souffrances. Il finit par se fixer à Aix-la-Chapelle, où il épousa (1765) la fille d’un bourgmestre. La littérature, la politique, le commerce des vins de Hongrie, une correspondance suivie avec Joseph II (qui le consultait sur les réformes qu’il méditait) se partageaient le temps de cet homme infatigable. Une gazette qu’il publiait lui fit de cruels ennemis, surtout parmi le clergé catholique, et il se livra à de nouveaux voyages en France et en Angleterre (1774-1777), De retour en Allemagne, il fut chargé de diverses missions politiques, mérita les bienfaits de Marie-Thérèse, se livra pendant plusieurs aimées à des essais agricoles en Hongrie, et revit enfin sa patrie apri.-s quarante-deux ans d’exil (17S7J. Il fut accueilli avec bouté par le successeur du grand Frédéric et eut une entrevue touchante avec la malheureuse princesse qui l’avait, pieuré toute sa vie et qui mourut peu de temps après. Ce fut alors (1786) qu’il publia ces fameux Mémoires (trad. en franc, par Letour TREN

neur, 1788, 3 vol. in-12) dont le retentissement fut si grand en Europe. La Révolution française lui inspira quelques brochures, où il en approuvait les principes et qui lui valurent la disgrâce de la cour impériale et même un emprisonnement de dix-sept jours à Vienne. Il vint h Paris, y vécut dans un état presque indigent, fut arrêté en 1793 comme agent du gouvernement prussien et conduit à l’échafaud l’année suivante, le même jour que les poètes Roucher et André Chénier. Il mourut avec le plus grand courage. De tous ses écrits, ses Mémoires méritent surtout d’être lus. Il y a inséré ceux de son cousin, François de Trenck. Nous citerons, parmi ses ouvrages : le Héros macédonien (Aix, 1773, in-SP) ; Sssmmtliche Gedichte und Schriften (Leipzig, 1786, 8 vol. in-S°) et un Examen politique et critique de ^’Histoire secrète de la cour de Berlin (Berlin, 1789, in-s°), dans lequel il réfute les assertions de Mirabeau contre les souveraius du Nord.

TUENCK (Maurice-Flavius, baron de), publiciste allemand, de la même famille que les précédents, né à Dresde, mort à Francfort en 1810. Il suivit d’abord la carrière des armes, fit, comme officier du génie, un voyage en Espagne pour diriger les fortifications de Carthagène, puis quitta le service de l’Autriche et, après divers voyages, alla habiter Neuwied sur le Rhin, où il fonda en 1785, sous le titre de Dialogue des morts, un journal politique ullemund, dont le succès fut prodigieux et dont la recette, pour une seule année, s’éleva jusqu’à 70,000 florins. Trenck quitta Neuwied pour Francfort, où il continua encore quelque temps à publier son journal, qui donna lieu à de nombreuses contrefaçons.

TRENCS1N, TENTS1N ou TRENTCHIN, anciennement Sinyone, ville de Hongrie, ch.-l. du comitat de son nom, sur la rive gauche de la Waag, à 239 kiloin. N. -O. de Bude, 105 kilom. N.-É. de Presbourg, par 480 53’ de latit. N. et 15«41’ de longit. F. ; 3,500 hab. Gymnase. Collège de piaristes. École supérieure catholique. Fabriques de draps. Bières renommées.

TRENCSIN (comitat de), dans le ■ cercle au delà du Danube, entre ceux de Neustra au S., de Thurotz et d’Arra à l’E., la Moravie k l’O. et la Sibérie au N. et à l’O. ; 5,036 kiloin. carrés, 130 kilom. sur 45 et 210,000 hab, tant Esclavons que Hongrois. La surface de ce comitat, environné par une ramification des Karpathes (au N.-E.) et des monts Beszked (au S.-Ë.), est eu général montagneuse. Il ne consiste, à proprement parler, qu’en une seule grande vallée traversée dans toute sa longueur par le Waag et à laquelle viennent aboutir un grand nombre d’autres plus petites, arrosées par des affluents de cette rivière. La partie S.-E. appartient au bassin de la Neustra. Le sol des vallées est en général fertile et on y cueille des grains, des fruits, du fin et du chanvre en abondance. Il y existe de belles masses de forêts, des mines de différentes espèces, ainsi que des sources minérales.

TRENDELENBURG (Frédéric-Adolphe), philosophe et homme politique allemand, né à Eutiu, grand-duché d’Oldenbourg, en 1802, mort en 1872. Il fit ses études aux universités de Kiel, de Leipzig et de Berlin, fut reçu docteur en philosophie en 1826, et obtint, en 1833, une chaire à l’université de Berlin. Trendelenburg fut nommé membre de l’Académie des sciences en 1846 et, en 1847, secrétaire pour la section de philosophie. Deux ans après, il entrait dans la vie politique comme représentant de Berlin à la Chambre basse. Il se rangea dès le début dans les rangs des conservateurs, jusqu’en 1851, époque, à laquelle il donna sa démission ; la même année, il fit paraître à Berlin un écrit politique intitulé : Du mode de notation. L’éminent professeur s’est principalement occupé de l’histoire de la philosophie chez les anciens, et en particulier de la philosophie d’Aristote. Nous citerons parmi ses œuvres purement philosophiques : De l’âme (Berlin, 1833} ; Éléments de la logique d’Aristote (Berlin, 1837 ; 1868, 6c édit.) ; Histoire de la doctrine des catégories (Berlin, 1846) ; Jïecfiercàes logiques (Berlin, 1840) ; Niobé (1846) ; Idée morale du droit (1819) ; la Logique d’Hegel (1843) ; De la métaphysique d’Herbart et des conséquences à en déduire (185S), et de nombreux rapports insérés dans les Mémoires de l’Académie des sciences de Berlin et réunis dans les Documents historiques pour la philosophie, ouvrage dont le premier volume renferme l’Histoire de la doctrine des catégories, déjà mentionnée, et dont le deuxième et le troisième volumes ont été publiés de 1856 à 1867. Son livre intitulé le Droit naturel basé sur l’éthique (Leipzig, 1860 ; 1868, 2e édit.) est le développement des idées philosophiques qu’il avait émises dans ses Recherches logiques, et que dans sou Idée morale du droit il avait cherché à établir au moyen de la recherche critique des principes, tout en les appliquant, comme sy-stème d’une idée fondamentale, à tout l’ensemble du droit. M. Trendelenburg s’est aussi occupé de recherches purement esthétiques, et non sans succès, ainsi que le prouve l’accueil qui a été fait à ses publications en ce genre, telles que l’École d’Athènes de Raphaël (Berlin, 1843) ; Niobê (Berlin, 1846) ; la Cathédrale de Colo-

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gne (Berlin, 1853) ; la Symétrie, lien de parenté entre l’archéologie grecque et la philosophie grecque (Berlin, 1865). Nous citerons encore, parmi ses nombreuses publications sur l’histoire : Machiatiel et Anti-Machiavel (Berlin, 1855) ; Frédéric le Grand et son ministre d’État le baron de Zedlitz, esquisse empruntée à l’histoire de l’enseiquement en Prusse (Berlin, 1859) ; De l’activité de l’Académie des sciences sous le roi Frédéric-Guillaume (Berlin, 1861) ; À la mémoire de JeanThéophile Fichte (Berlin, 1862) ; Frédéric le Grand et son grand chancelier Samuel de Cocci’ji (Berlin, 1863) ; VExistence de la Prusse pendant son développement sous le grand électeur, sous Frédéric le Grand et sous FrédéricGuillaume III (Berlin, 1864) ; Service rendu par Frédéric le Grand au droit des gens dans les guerres maritimes (Berlin, 1866), etc. Enfin l’ouvrage intitulé : De la méthode dans tes votes (Berlin, 1851) renferme les résultats de l’expérience acquise par M. Trendelenburg pendant la période parlementaire de sa carrière.

TRENEUIL (Joseph), poste français, né à Cahots en 1763, mort à Paris en 1818. Il étudiait le droit à Toulouse lorsqu’il commença à donner des preuves de son talent poétique en remportant successivement trois prix aux jeux Floraux. Treneuil fut ensuite attaché, comme précepteur, aux familles de Castellane et de Beaumont. Sous l’Empire, il publia les Tombeaux de Saint-Denis ou les Autels expiatoires (Paris, 1806, in-8o), poème relatif k la violation des sépultures royales pendant la Révolution. Ce morceau, dont le succès fut très-grand, valut à son auteur un des prix décennaux en 1810 et la place de conservateur à la bibliothèque de l’Arsenal, que lui fit donner son ancien condisciple Murât. Après avoir chanté par reconnaissance Napoléon, Marie-Louise et le roi de Rome, Treneuil fit, à partir de 1814, résonner les cordes de sa lyre en l’honneur des Bourbons. Ce poëte avait un tel faible pour lu renommée, qu’un jour, la Gazette de France devant insérer un ar.icle sur lui, il trouva moyen de s’introduire dans l’imprimerie du journal et d’augmenter considérablement, sur l’épreuve, l’expression des éloges qu’on lui accordait. Ses œuvres, remplies de périphrases vides, de personnifications allégoriques et de froides banalités du genre classique, ont été réunies sous le titre de Poèmes élégiaques (Paris, 1817, in-8o). On remarque dans ce recueil un bon Discours sur l’élégie historique, l’Orphelin du Temple, le Martyre de Louis X VI, la Captivité de Pie VI, l’Esclavage des nègres, etc.

TRÉN1TZ ou TRÉNIS s. f. (tré-niss — de Treuil :, danseur célèbre). Chorégr. Contredanse qui était autrefois la quatrième figure du quadrille ordinaire.

TRENNBERG (Hugo von), poète allemand. Il vivait à la du du xnie siècle et au commencement du xive.’Tout ce qu’on sait de lui, c’est qu’il fut pendant longtemps recteur de l’école de Bamberg et qu’il composa, vers 1300, un poôme intitulé : Der Rentier (le Coureur), dont se sont occupés tous ceux qui ont écrit l’histoire littéraire de l’Allemagne an moyen âge. Publié pour la première fois à Francfort (1549, in-fol.), mais altéré, tronqué et modifié, le Coureur a été donné avec son texte exact et primitif à Bamberg en 1834.

TRENT, rivière d’Angleterre. Elle prend sa source dans le comté de Stafford, coule au S.-S.-E., à l’E.-N.-E., puis au N., à travers les comtés de Derby, de Nottingham, de Lincoln, et se réunit à l’Ouse pour tonner l’Humber, après un cours de 270 kiloin. Ses principaux affluents sont la Derwent, la Tame, la Dove et la Soar. Elle communique par différents canaux avec la Tamise, la Mersey et la Severn.

TRENT, rivière du haut Canada. Elle sort du lac Rioe, et se jette dans la baie de Quinte, formée par le lac Ontario, après un cours de 120 kilom.

TRENTA (Philippe), littérateur italien, né à Ascoli en 1731, mort en 1795. Après être entré dans les ordres, il s’appliqua à l’étude de la jurisprudence, devint auditeur à Lucques, à Macerata et à Bologne, et fut promu en 1785 évèque de Foligno. Ou a de lui un recueil de six tragédies, savoir : Giulio Sabino, Teone, Oreste, Annibale, Vidacitio et Gionata (Foligno, 1757, in-4">), qui furent toutes jouées avec succès ; l’Auge, autre tragédie, publiée séparément (Parme, 1774, in-4o) ; Limon, sive urbanarum quxstionum libri très (Rome, 1782, in-4<>), ouvrage sur différentes questions d’archéologie, dont le titra est imité d’un écrit de Cicéron, lequel ne nous a pas été conservé ; YOrazione domenicale in XVII sermoni esposta (1790, in-4o).

TRENTAIN s. m. (tran-tain — rad. trente). Jeux. Terme dont on se sert à la paume, pour marquer que les joueurs ont chacun trente : Quand tes joueurs ont trente de part et d’au : tre, le marqueur crie ; tRkNTAIN ! (Acad.)

— Liturg. Nombre de trente messes qu’on fait dire pour un défunt. Il Messe qu’on célèbre pour un défunt, le trentième jour après son décès.

— Comm. Nom d’une ancienne sorte de drap dont la chaîne était composée de trois milléou trente fois cent fils, il On l’appelait

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aussi trente-cent, principalement dans les fabriques du centre et du nord. Il Adjectiv. : Drap TRENTAIN.

TRENTAINE s. f. (tran-tè-ne — rad. trente). Nombre d’environ trente : Une trentaine de francs. Nous étions une trentaine à ce diner. (Acad.) Une botte de foin se compose en moyenne d’une trentaine de plantes différentes. (H. Berthoud.)

— F ; i m. Age de trente ans : Elle a passé la trentaine. (Acad.)

— Gramm. Suivi de la préposition de et d’un substantif pluriel, trentaine devient un collectif, et à suit les règles données au mot

COLLECTIF.

TRbntanei, s. m. (tran-ta-nèl). Syn. de

TRANTANE.

TRENTANELLE s. f. (train-ta-nè-le). Bot. Nom vulgaire du gazon, dans le midi de la France.

TRENTANOVE (Raymond), sculpteur italien, né à Rimini en 1792, mort en 1832. Son père, gardien du musée de Carraro, s’attacha à cultiver ses dispositions artistiques et lui fit apprendre la sculpture sous la direction de Bartolini. Les progrès du jeune Raymond furent tels, que ses concitoyens de Rimini l’envoyèrent à leurs frais poursuivre ses études à Rome (1815). Arrivé dans cette ville, il s’y fit bientôt remarquer par plusieurs œuvres distinguées ; se lia avec Canova, fut chargé par lui d’exécuter les basreliefs du piédestal de la statue de Washington, et copia les plus belles statues de cet artiste. Parmi les œuvres de Trentanove, on cite : Véuns jouant avec l’Amour, l’Amour assis, la Charité et l’Urne cinéraire du cardinal Celio Caliagni, regardée comme un véritable chef-d’œuvre.

TRENTE adj. (tran-te — lat. triginta, mot qui correspond au sanscrit triuçat, zend triçata, grec triakonta, du nom de nombre trois, latin très, tria, sanscrit tri, zend tri, grec très, tria, et du suffixe des dizaines latin ginta, ginti, centa, sanscrit cala, cati, cas on ti, znui.çaiti, çata, o ii, grec ka, kati, kosi, konta, ancien irlandais cal, cet, kymrique cent, geint, can, armoricain gens, gont, cant, gothique tigus, têhund, lithuanien szimti, szimta, ancien slave sati, suto, etc.). Trois fois dix : Trente hommes. Trente francs. Trente lieues. Être âgé de trente- cinq ans. (Acad.) Au bout de trente ans de mariage, une honnête femme, avec ses grâces, plaît à son mari comme le premier jour. (J.-J. Rousseau.)

Belles, qui formez des projeta.

Trente ans est pour vous le bel âge ; Vous n’en avez pas moins d’attraits, Vous en connaissez mieux l’usage.

llOREAU.

— Trentième : Page trente. Chapitre trente. Numéro trente.

— s. ni. Nombre trente : Le produit de trente multiplié par six. (Acad.)

— Trentième jour du mois : Le trente du mois d’avril.

— Jeux. Moitié d’unjeu de quatre points, dont chacun vaut quinze. Il Donner démitrente, Donner à son adversaire trente dans une partie et quinze dans la suivante. Il Trente et un, Jeu de cartes et de hasard qui estainsi appelé parce que le coup le plus important qu’on peut y faire est de trente et un points : Faire une partie de trente et un. Être banquier au trente et un. n Trente et quarante, Jeu de cartes, de hasard, dans lequel on gagne si l’on amène de trente & trente-neuf points, et l’on perd si l’on dépasse ce nombre.

— Gramm. Le nombre qui se forme en ajoutant une unité à trente s’exprime par trente et un ; au-dessus on dit trente-deux, trente-trois, etc. Quelques grammairiens voudraient, pour l’uniformité, qu’on dit aussi trente-un, mais l’usage est contraire à leur théorie. La conjonction et, d’ailleurs, ne divise pas le nombre en deux et ne peut justifier ! emploi du singulier après un ; on doit dire trente et un bœufs, et non trente et un bœuf.

— Encycl. Jeux. Trente et quarante. Le trente et quarante se joue entre un banquier et un nombre indéterminé de pontes. On y emploie un paquet de six jeux complets, qu’on a.mêlés ensemble. Les figures valent dix points- les autres cartes, depuis le dix jusqu’à las, qui est la plus faible, comptent pour les points qu’elles marquent. Le tapis est divisé en deux parties, l’une pour la couleur rouge et l’autre pour la couleur noire ; ou bien, on place dessus, d’un côté, un carton rouge, de l’autre un carton noir.’ Quand les pontesont fait leur mise sur la couleur qu’il leur a ’plu de choisir, le banquier mêle les cartes, fait couper, puis tire du jeu, une à une, des cartes qu’il place sur la table, à découvert, les unes à la suite des autres. Il en forme ainsi une rangée dont les points réunis ne doivent pas être uu-dessous de trente et un, ni au-dessus de quarante, et, k mesure qu’ils les tire, il les anhutice. Au dessous de cette rangée il en forme une autre de la même manière. La première est pour la couleur noire, et la seconde pour la couleur rouge ; celle des deux dont les points forment le point le plus près de trente et un gagne. Si, par exemple, le point amené pour