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qui résulte des virements qu’on a opérés d’un chapitre à un autre. C’est là la science, non pas de combler, mais de masquer les déficits.

VIRÉON s. m. (vi-vé-on). Ornith. Genre de passereaux, de la faraitle des museicapidées, comprenant quatre espèces, qui habitent l’Amérique du Nord.

— Encycl. Les viréon» sont caractérisés par un bec court, un peu comprimé, courbé et échancré vers le Dout de la mandibule supérieure, l’inférieure étant retroussée à la pointe ; des narines arrondies, situées à la base du bec ; une bouche ciliée sur ses angles ; des ailes de longueur moyenne, à premières rectrices à peu près égales et les plus longues ; des tarses forts, mais de médiocre longueur. Ce genre, formé aux dépens des gobe-mouches et des tangaras, comprend quatre espèces, qui habitent l’Amérique du Nord. « Les viréons, dit M. Z. Gerbe, habitent les bosquets, les buissons situés dans les lieux arides, sur des monticules et à proximité des terrains cultivés, se nourrissent d’insectes, font entendre un chant assez agréable et nichent sur les arbrisseaux. »

VIRÉONINÉ ; ÉE adj. (vi-ré-o-oi-né — rad. viréon). Ornith. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre viréon.

— s. f. pi. Tribu de passereaux, de la famille des muscicapidées, ayant pour type le genre viréon.

VIRÉOSYLVIE s. f. (vi-ré-o-sil-vl — de viréon, et de sylvie). Ornith. Genre de passereaux, de ta famille des viréoninées.

VIRER v. n. ou -intr. (vi-ré. — Ce mot, qui correspond à l’espagnol, portugais, provençal virar, est communément rattaché au latin gyrare, tourner en cercle, de gyrus, cercle ; mais Diez rejatte cette étymologie communément reçue, la syllabe yi ne se changeant jamais en vi. 11 fait dériver le verbe virer du vieux français vire, dialecte italien viro, vera, cercle, anneau. Or, ce substantif vire représente le latin viria, espèce de bracelet, dont le diminutif viriola est aussi le type du français virole, espagnol et provençal virota, d’où le catalan virolet, girouette. Il est fort probable que le latin viria, quelle que soit sa provenance immédiate, se rattache à la racine sanscrite var, entourer). Tourner sur soi-même ; s’emploie souvent avec le mot tourner, dont il es.t cependant synonyme : Ne faire que tourner et virer. On vire encore quelques pas dans une espèce d’entonnoir tortueux, et tout à coup on se trouve face à face du pont du Viable. (Chateaub.) L’hirondelle est l’oiseau du retour ; elle tourne et vire sans cesse. (Michelet.)

— Fig. Changer, se transformer : L’opinion VIRE à tout vent, (G. Sand.)

— Virer à, Tendre vers, se transformer en : Ce vert a viré au bleu. Ce vin vire à l’aigre. Le coq vire au chapon par une tendance fatale. (Tousseuel.)

— Subir l’opération du virage : Ces épreuves virent bien.

— Mar. Faire tourner le navire : Virer au large. Virer sur l’ancre. Virer à la côte.

Il Virer au cabestan, Tourner le bâtiment do façon que, étant ammé d un bord au plus près, il puisse être amure de l’autre. Il Virer en carène, Coucher ou incliner un bâtiment Sur le côté pour en réparer la carène. On dit plus ordinairement abattre en carène, il

Virer en quille, Abattre un navire jusqu’à ce gue la quille paraisse au-dessus do l’eau. H

Virer de bord, Faire un demi-tour pour changer complètement de route, mouvement dans lequel les deux bords du navire échangent leur position. Au rig., Changer de conduite, de parti, d’opinion, il Virer de bord vent devant, Virer de bord de façon que le navire, en tournant, présente un instant sa proue au vent. Il Virer de bord vent arrière ou lof pour lof, Virer de bord de façon que le navire, eu tournant, présente un instant sa poupe au vent.

— v. a. ou tr. Tourner : Il laisse mûrir à l’air sa terre de bruyère, de temps en temps la vire, la remue. (P.-L. Courier.) || N’est plus guère usité que dans quelques provinces.

— Fam. Tourner et virer quelqu’un, Essayer de toutes façons de le sonder, de le faire parler : On eut beau tourner et virer ce témoin.

— Fin. Virer les parties, Payer par cession des droits qu’on a soi-même sur un débiteur.

— Photogr. Soumettre à l’opération du virage : Virer des épreuves.

— Mar. Tourner, charger la direction de : Virer le cap au nord. Il Imprimer un mouvement de rotation à : Virer le cabestan.

Se virer v. pr. Se tourner : Virez-vous, que je vous voie.

Jamais légère girouette

Au vent sitôt ne te vira ;

Nous verrons, bergère Rosette,

Qui premier b’en repentira.

Desportes.

0 Vieux mot.

— Fig. Changer : Je suis tantôt sage et tantôt libertin, tantôt menteur, chaste, impudique, puis libéral, prodigue et avare, selon que je me VIRE. (Montaigne.) Il Inus.

VIRES s. f. pi. (vi-re — du lat. viris, bracelets). Blas. Anneaux concentriques au

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nombre de deux, de trois ou de quatre : Albissy, en Provence : De gueules, à deux vires d’or, au chef d’argent, chargé d’une croix de sable.

VIRES ACQUIR1T EUNDO (Elle acquiert des forces-dons sa course). Virgile (Enéide, liv. IV, v. 175) fait le portrait de la Renommée : « Sa vie est dans sa mobilité ; elle ac- ?uiert des forces dans sa course : d’abord aible et timide, bientôt s’élevant dans les airs, sou pied touche la terre et son front se cache dans la nue. »

De la renommée à la calomnie, il n’y a qu’un pas, et Beaumarchais s’est sans doute souvenu du vires acquirit eundo dans ce passage célèbre du Barbier de Sévitle : « La calomnie, monsieur !... D’abord un bruit léger, rasant le sol de la terre, comme l’hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file et sème en courant le trait empoisonné ; telle bouche le recueille, et piano, piano vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est tait, il germe, il rampe, il chemine, et riitforzando, de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil. Elle s’élancç, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au ciel, un cii général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. •

Quand Pierre le Grand vint à Paris, il visita l’hôtel des Monnaies ; on frappa en sa présence une médaille dont la légende était une allusion au résultat fécond de ses voyages : Vires acquirit eundo.

« Ce n’était plus un mot ni une phrase qu’on me reprochait, mais tout un long discours, mais toute une série de leçons, mais... maismais... On allait presque jusqu’à me reprocher mon enseignement, tant est vrai le vires acquirit eundo.

Gatien A’rnoolt.

■ Un principe, c’est u, ne force qui marche comme un conquérant : Vires acquirit eundo. Une fois qu’une idée est déposée dans l’âme humaine, elle germe, elle se développe, elle s’accroît chaque jour et finit par s’élever jusqu’aux cieux. »

Pierre Leroux.

« C’est avec plaisir que l’on voit l’histoire devenir progressivement plus ample, plus circonstanciée, s’enrichir de détails et prendre de l’intérêt à mesure qu’elle s’approche de nous : Vires acquirit eundo. »

Keller.

a Quiconque lira les Questions de mon temps fera cette remarque que M. de Girardin n’a pas été un enfant gâté de la nature ; ce n’est pas le don inné, o’est le travail qui l’a fait ce qu’il est. Ses premières pages portent les traces de tâtonnements et d’hésitations, qui disparaissent de plus en plus à mesure qu’on avance dans la lecture de son œuvre. Son style, faible d’abord, prend de la vigueur en marchant : Vires acquirit eundo. «

Edmond Texier.

VIRESCENCE s. f. (vi-rèss-san-se — du Int. virescere, devenir vert). Bot. Métamorphose des organes appendiculaires en organes foliacés.

VIRET (Pierre), réformateur religieux, né à Orbe eu 1511, mort à Orthez en 1571. Il commença ses études dans sa ville natale et vint ensuite à Paris, où les innovations de Luther éveillèrent dans son esprit îles doutes que fortifia le commerce de Lefèvre d’Etaples et de Guillaume Farel. La persécution le ramena dans sa patrie, et il hésita entre les anciennes croyances et les nouvelles jusqu’au moment où Farel se rendit en Suisse. Farel en fit un réformateur. Le nouveau ministre se mit à l’œuvre en 1531 et commença par la réforme de sa propre famille et de sa ville natale. Il alla ensuite à Granson, puis à Payerne, où un prêtre ne trouva pas de meilleur argument à lui opposer qu’un coup d’épée, qui lui fit une grave blessure. Arrivé à Genève en 1534, avec Farel et Froment, Viret remporta de si brillants succès que les chanoines lui rirent donner un poison auqual il échappa, mais qui ruina pour toujours sa constitution. Il se rendit ensuite à Neuehâtel et revint à Genève en 1541, après avoir établi la Réforme à Lausanne. Calvin aurait voulu le garder auprès de lui ; il priait le sénat de Berne de ne pas rappeler son compagnon d’oeuvre. Ils avaient ensemble étendu les conquêtes de la Réforme ; mais, écrivait Calvin, i j’ai de plus belles espérances encore pour l’avenir, si on nie laisse Viret.... Toutes les fois que je pense à son départ, je suis plus mort que vif. • Rappelé quand même, Viret ne tarda pas à être pour Lausanne ce que Calvin était pour Genève. Comme lui, il pensait que la Réforme n’aurait de solidité que dans un changement moral des esprits, et ce changement n’était possible, suivant lui, que par l’établissement d’une discipline sévère. Tous ses efforts tendirent de ce côté. Mais le gouvernement bernois refusa de s’associer à ce projet, ainsi qu’à la cession da droit d’excommunication qui aurait donné à l’Église un pouvoir excessif. Une lutte s’ensuivit entre le gouvernement et les minis VIRÉ

très ; quelques-uns de ce ? derniers se démirent de leurs fonctions. Quant à Viret, il fut déposé à cause de son opiniâtre opposition. Il se retira à Genève, où la république lui témoigna sa reconnaissance en lui accordant les droits de bourgeoisie (1559), et lit, pendant deux ans, des prédications qui obtinrent le plus étonnant succès. Mais sa santé était ruinée. • Son corps, dit Grenus, fat tant débilité et fut rais si bas qu’il ne pouvait attendre autre chose, selon son jugement, sinon d’être porté en terre. » Il demanda donc un congé, que le conseil lui accorda avec beaucoup de peine, « vu, lit-on dans Grenus, le danger qu’il pourra courir d’être insulté par les ennemis de la religion, et vu, que plusieurs savants nous ayant déjà quittés, notre ville finira par être dépourvue d’habiles gens. » Viret arriva à Nîmes, et ses fatigues ne l’empêchèrent pas de prêcher le sur lendemain devant un auditoire immense. Vers la fin de la même année, il fit un court séjour à Paris, où il émerveilla les nombreux auditeurs accourus pour l’entendre. Ce voyngn est contesté cependant par les auteurs de la France protestante, et avant eux par Bayle ; mais on lit dans les registres de la république de Genève, à la date du 30 décembre 1561 : « On prête Pierre Vivet à l’Eglise de Paris, où l’on espère qu’il fera beaucoup de fruit et contribuera a convertir 1j parlement. » Quoi qu’il en soit, Viret était de retour à Nîmes au commencement de 1562, et il profita de ce voyage pour aller à Montpellier consulter les médecins de cette fameuse école. Dans le cours de la même année, il se rendit à Genève et sollicita cette fois du conseil un congé définitif, qui lui fut accordé. Il séjourna ensuite quelque t>-mps à Lyon, où ses ennemis lui firent appliquer un édit de Charles IX qui défendait aux sujets de la religion d’avoir des ministres nés hors du royaume, et il se rendit alors à Orange et de là-en Béarn, appelé par la reine de Navarre, qui le chargea d’enseigner la théologie dans son collège d’Orthez ; c’est là qu’il mourut quelques années après.

Dans ses Études sur les écrivains français de la lîéformation, M. A. Sayous apprécie en ces termes les talents d’écrivain du réformateur : « Il y avait chez Viret l’étoffe d’un moraliste pénétrant et la verve d’indignation qui fait les éloquents satiriques. Il semble ne pas s’en tenir à l’unique point de vue du réformateur, et, involontairement, il jette sur le monde un coup d’œil plutôt philosophique, selon le sens moderne de cette

expression. Ce n’est pas seulement en théologien et en chrétien réformé qu’il juge ; à son insu peut-être, il lui arrive de porter nu-, si son regard sur la société humaine, en dehors du cercle où le réformateur la circonscrit. De làr, dans ses écrits, malgré la vivacité du sentiment religieux qui y domine, un caractère je dirai un peu plus profane et mondain que chez les autres écrivains théologiques de l’école calviniste... Professeur populaire, Viret devait s’accommoder aux habitudes de ses auditeurs, et il en avertit lui-même les lecteurs qui pourraient s’étonner de son rude langage. Viret, non plus que les autres réformateurs, n’est artiste ; il a son but tout à fait en dehors de la littérature et ne vise qu’à la force et à la clarté, pour gagner ou conserver à sa foi, par l’enseignement, des disciples et des défenseurs. La véhémence et le sarcasme sont ses plus ordinaires beautés et lui tiennent lieu des grâces tranquilles du bien dire. » Ces procédés de composition donnèrent aux ouvrages de Viret un succès populaire très-considérable, si considérable que ses livres, surtout ses dialogues satiriques, sont d’une extrême rareté, bien qu’ils aient eu un assez grand nombre d’éditions.

Les ouvrages de Viret sont très-nombreux. Nous nous contenterons de citer les principaux, renvoyant à la France protestante ceux qui voudront en connaître le catalogue complet : Exposition familière, faicte par dialogues, sur le symbole des Apostres, etc. (Genève, 1543, in-S° ; 1544, 1546, 1552, 1557, in-12 ; 1560, in-la) ; Disputations chrestiennes, en manière de devis, divisées par dialogues, le premier intitulé l’Alchimie du purgatoire ; le deuxième, l’Office des morts ; le troisième, Anniversaires ; te quatrième, l’Adolescence de ta messe ; le cinquième, tes Enfers ; te sixième, le Requiescant in pace du purgatoire (Genève, 1544, in-8°) ; Tractatus de usu saltitationis angelicx et ortu capellarum et carum abusu (Genève, 1544, iii-8°), trad. en français, sous ce titre : Petit traiclé de L’usage de la salutation angélique et de l’origine des chapelets (Genève, 1545, in-16 ; nouv. édit., Genève, 1561, in-12) ; Seconde et troisième partie des Disputations chrestiennes : Dialogues du désordre qui est à présent au monde et des causes d’iceluy et du moyen pour y remédier ; desquels l’ordre et te titre est le monde à l’Empire (allant pire), le monde difforme, la métamorphose, la réformation (Genève, 1545, in-8» ; trad. en latin, Genève, 1545, in-8°) ; Remonstrance aux fidèles qui controversent entre les papistes, et principalement à ceux qui sont en cour et offices publics, etc. (Lausanne, 1547, 1559, in-12) ; De la vertu et usage du ministère de la parolle de Dieu et des sacremens dépendons d’icelle (Genève, 1548, in-8° ; Lyon, 1565, in-8") ; Physics papalis dialogi V (Genève, 1551), trad. en français sous ce titre : la Physique

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papale, faicte par manière de devis et par dialogues (Genève, 1552, in-S°) ; VOffice des morts fait par dialogues en manière de devis (Genève, 1552, in-S°) ; Disputations chrestieitnes loue/tant l’estat des trépassez (Genève, 1552, 1554, in-8°) ; Métamorphose chrestienne (Genève, 1552, in-8°) ; Admonition et consolation aux fidèles (Genève, 1559, in-12) ; Satyres chresliennes de la cuisine papale (Genève, 1560, in-8°) ; Sommaire des principaux poincts de la foy et de la religion chrestienne (Genève, 1561, in-16) ; les Canlèles et canons de la messe (Lyon, 1563, 1564, in-8<>).

VIRETON s. m. (vi-re-ton — rad. virer). Flèche dont la plume était contournée en spirale, ce qui lui imprimait un mouvement de rotation quand on la lançait ; flèche d’arbalète : -Le virbton était une véritable flèche rayée. Le vireton empenné siffla et vint se fixer dans son bras gauche. (V. Hugo.)

— Encycl. Il est très-souvent fait mention du virelmi dans nos différents auteurs de la guerre de Cent ans ; entre autres, l’auteur de l’Histoire de Charles 'VI en parle au sujet d’un assaut donné à Melun par les Allemands au service de l’Angleterre (1420) : ■ Mais en remontant les fossés, dit-il, les arbalestriers de la ville les servoient de viretous par le dos (leur tiraient des viretons dans le dos) qui entroient jusques aux pennons, i c’est-à-dire jusqu’à l’endroit où ils étaient empennés. On trouve dans quelques cabinets d’antiquités des modèles de ces armes, qui consistaient en une flèche année d’un fer pyramidal. Ambroise Paré nous a laissé quelques détails sur leur configuration et sur la cure des blessures qu’elles occasionnaient.

VIREUR s. m. (vi-reur — rad. virer). Techn. Ouvrier papetier qui lève les feutres placés sur chaque feuille et les entasse, pour qu’ils soient prêts à servir de nouveau.

VIREUSE s. f. (vi-reu-ze — rad. virer). Techn. Jeune ouvrière employée à mettre les asples en mouvement, dans les filatures de soie : Dans les filatures à vapeur, on pourrait économiser la moitié de ces enfants en n’en plaçant qu’une pour desservir deux asples ; ce moyen aurait pour résultat d’économiser la muitié des frais deviRKUSES, de former des fileuses et de nous donner des soies moins déchéteuses’. (L. de Teste.)

VIREUX, EUSE adj. (vi-reu, eu-ze — rad. virus). Qui tient du poison ; qui a des propriétés vénéneuses : Goût vireux. Odeur VIreuse. Plante vireuse. Le tabac a les propriétés vireuses de ta jusquiame et du datura stramonium, (Lemaout.)

VIREVADDE s. f. (vi-re-vô-de). Syn. de

VIKE-VIRIi.

VIREVEAO ou VIREVAUT s. m. (vi-re-vô

— rad. titrer). Mar. Treuil placé à l’avant des petits navires pour lever l’ancre. Il Morceau de bois dont on s’aide pour tourner les grosses cordes.

VIRE-VENT s. m. (vi-re-van — de titrer, et de vent). Ornith. Nom vulgaire du martinpêcheur, sur les bords de la Loire.

VIRE-VIRE s. f. (vi-re-vi-re — rad. virer). Mar. Endroit de la mer où l’eau forme un tourbillon. Il On dit aussi virevaudë.

VIREVOLTE s. f. (vi-re-vol-te— de virer, et de volte). Tour que l’on fait sur soi-même : Au nom de Dieu, lui dis-je en me débarrassant assez vivement de ses mains pour le forcer d exécuter une des plus belles virevoltes dont la souplesse ait jamais étonné le barreau... (Ch. Nod.) Il On a dit autrefois virevoussk, virevouste et virevoutk.

VIREVOLTER v. n. ou intr. (vi-re-vol-té

— rad. virevolte). Faire des virevoltes, tourner sur soi-même. Il Vieux mot. On a dit aussi

VIREVOUSSER, VIREVOUSTER et VIREVOUTER.

VIREY (Jean de), littérateur français, né près (le Caen, qui vivait au xvio siècle. Ayant embrassé la carrière des armes, il s’attacha au maréchal de Matignon, alors gouverneur de Normandie, et obtint le commandement de la ville et du château de Cherbourg. Passionné pour la poésie dramatique, il employa ses loisirs à mettre en vers plus que médiocres l’Histoire des Macchabées, dont il fit deux tragédies, ainsi qu’il les intitula, bien qu’elles ne fussent divisées ni en actes, ni en scènes. Ces deux pièces informes, dans lesquelles se trouvent des détails révoltants, ont été publiées sous ce titre : la Macchabée, tragédie du martyre des sept frères et de Salomone, leur mère, avec une préface et quelques œuvres chrétiennes en vers (Rouen, 159S, in-12) ; la Divine et heureuse victoire des Macchabées sur le roi Antiochus (Rouen, 1600, in-12).

VIREY (Jules-Joseph), médecin et physiologiste français, né à Hortes (Haute-Marne) en 1776, mort à Paris en 1847. Il servit dans les hôpitaux militaires pendant la Révolution, devint ensuite pharmacien en chef du Val-de-Grâce, se fit recevoir docteur et professa ensuite l’histoire naturelle à l’Athénée. Reçu membre de l’Académie de médecine, il y défendit la doctrine du vitalisme et combattit les théories de Lamarck et de Broussais. L’indépendance de ses opinions lui fit refuser en 1825 la chaire d’histoire naturelle des médicaments à l’École de pharmacie. Ses concitoyens le nommèrent membre de la Chambre des députés. Viiey était un homme