Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 15, part. 3, Vamb-Vi.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

800

VASI

Y

d’or (HOS). On a justement reproché à ce prince sa cruauté.

VASILI III, dit l’Aveugle, grand prince de Russie, fils du précédent, né en 1415, mort en 1462. Il succéda à son père en 1425, fut plusieurs fois dépossédé, d’abord par son oncle Jouri Dmitriévitch.qui mourut en 1434 ; puis par le khan de Kazan, qui le fit prisonnier dans une grande bataille (1446) et no lui rendit la liberté que moyennant une énorme rançon ; enfin par Dmitri Chemiaka, fils d’Iouri, qui lui fit crever les yeux et qui fut chassé lui-même de Moscou par les habitants indignés. Grâce aux fautes de ses adversaires, Vasili recouvra son autorité, qu’il conserva jusqu’à sa mort.

VASILI IV, grand prince de Russie, fils et successeur d’Ivan III et petit-fils du précédent, né eu 1479, mort en 1505. Ce fut lo premier grand prince de Russie qui prit le titre d’autocrate. Il lutta contre la féodalité, abolit les franchises municipales de Novgorod et de Pskov et jeta les fondements du pouvoir absolu. Il prit Smolensk aux Lithuaniens, mais il se laissa enlever Moscou, sa capitale, par les Tartares (1521), qui lui imposèrent un tribut ; toutefois, il ne tarda pas a reprendre l’avantage sur les barbares et leur imposa tnème un khan de son choix. Peu de temps avant sa mort, il embrassa la vie monastique.

VASII.l V CHOU1SKI, czarde Russie, descendant de Vladimir le Grandj, né en 1553, mort en 1612. Il fut d’abord régent de l’empire pendant la minorité de Kédor II (1605). Ce prince ayant été chassé parle fauxDmitri, Vasili renversa l’usurpateur et garda le pouvoir pour lui-même, malgré les rébellions, qu’il contint au moyen des secours de trouves que lui envoya le roi de Suède Chares IX. Mais il fut moins heureux dans sa guerre contre le roi de Pologne Sigisraond, auquel il fut livré (1609) par les Moscovites. Il mourut prisonnier à Varsovie.

VAS1L1KO, ville de la Grèce moderne, dans la monarchie d’Argolide et Oorinthie, à 16kilom. N.-O. de Corinthe, près du golfe de ce nom ; 2,300 hab. Non loin, auS.-E., sont les ruines de l’ancienne Corinthe.

VASIL1-POTAMO, littéralement le fleuve royal [liasilipotamos en grec moderne), rivière de la Grèce, duus le Péloponèse ou Morée. Elle prend sa source dans les montagnes d’Arcadie, coule au S., entre dans la Laoonie, baigne les ruines de l’ancienne Sparte et se jette dans le golfe de Laconie ou de Murothonisi après un cours de 180 kilom, On lui donne quelquefois le nom d’Iri, C’est l’Eurotas des anciens. Voici comment Pouqueville décrit ce fleuve célèbre : « Le fleuve royal coulait alors à plein canal ;... je descendis de cheval pour dessiner le paysage qui s’offrait a mes regards. Tout me ravissait, vallons, bocages, coteaux, montagnes, et je suivis à pied la rive droite du neuve ~ui est toujours orné de ses grands roseaux, e ses lauriers-roses, et auquel il ne manque que des cygnes amoureux pour compléter les récits que les poètes ont faits de ses bords enchanteurs. Un calme profond, l’air suave du matin, le bruit des cascades du fleuve royal rendaient ma promenade délicieuse. J’étais dans une sorte de ravissement, lorsque j’aperçus de l’autre côté de l’Eurotas des Tchacons (nom moderne des Spartiates, dérivé du mot sakon) qui coupaient des roseaux. >

VASIO, ville de la Gaule romaine, dans la Viennoise, chez les Voconces, dont elle était la ville principale. Patrie de Trogue-Pompée. C’est aujourd’hui Vaison.

VAS1SHTHA, célèbre poète et brahmane indou, qui vivait à une époque difficile à déterminer. Dans l’histoire brahmanique, il est regardé comme le plus saint et le plus instruit des douze grands riskis ou voyants à qui Brahma a permis de voir les hymnes du Véda, et il est en outre le chef de quatre des quarante-neuf gotras ou familles principales parmi les brahmanes. La rivalité qui éclata entre lui et Viçvâmitra est devenue fameuse. Ce dernier, appartenant à la caste des guerriers, le visita pendant une chasse dans son ermitage et voulut lui volet- une vache merveilleuse ; mais celle-ci se défendit si bien qu’il dut renoncer à son projet. Viçvâmitra, voulant expier sa conduite passée, se livra à toutes sortes d’austérités et devint brahmane à son tour. Dans une cérémonie qui eut lieu à la cour du roi Ayodhya, Vasishtha officia comme grand prêtre, tundis que Viçvâmitra remplit les fonctions de simple prêtre. Celui-ci en conçut une implacâble haine contre Vasishthu, qui se montra au contraire envers lui plein de modération et ne cessa d’engager les siens à.oublier l’animosité dont il était l’objet. Vasishtha a composé un des dix mandatas du Rig-Véda, cent deux hymnes du septième mandata, des commentaires sur le rituel, etc. Ses hymnes ont été comparées aux psaumes de David et aux odes de Pindare pour l’éclat des images et la vigueur de l’inspiration. On les trouve dans le Rig-Véda, traduites par Langlois (t. III, p. 27-184).

VASISTAS s. m. (va-zi-stass. — Ce mot,

dont le peuple a fait aussi vayistas, vient de

l’allemand was ist das, qu’est-ce, qu’est-ce qu’il y a ?C’est proprement une petite fenê ï

YASO

tre pour voir ce qui se passe). Partie mobile pratiquée dans une porte ou une fenêtre, pour donner de l’air au besoin : Elle passa sa tête au vasistas d’une des fenêtres. (Alex. Dum.) il Panneau mobile qui s’adapte à la porte d’une voiture.

— Hist. Nom que l’on donna, sous la Terreur, à la lunette de la guillotine. Il Mettre la tête au vasistas, Être décapité.

VASLES, bourg et commune de France (Deux-Sèvres), cant. de Menigoute, arrond. et à 20 kilom. de Parthenay, sur l’Auzance ; pop. aggl., 275 hab. — pop. tôt., 2,568 hab. Métiers à étoffes ; fours k chaux, tuileries.

VASOLYMPHE s. m, (va-zo-lain-fe — du Iat. vas, vase, vaisseau, et de lymphe). Anat, Vaisseau lymphatique.

VASO-MOTEUR adj. et s. m. (va-zo-moteur

— du Iat. vas, vaisseau, et de moteur). Anat. Se dit des nerfs qui président au mouvement des vaisseaux sanguins.

— Encycl. Les nerfs vaso-moteurs ne sont nulle part complètement isolés. Dans les cavités thoracique et abdominale, ils sont associés aux nerfs viscéraux proprement dits ; dans le reste du corps, ils sont unis aux nerfs rachidiens. Leur origine apparente est dans les ganglions du grand sympathique. Pour les nerfs viscéraux, cela est évident ; les nerfs des artères de l’intestin, de l’estomac, du foie, etc., viennent du ganglion cœliaque ; les nerfs du poumon et du cœur, du plexus cardiaque, etc. Quant aux nerfs vasomoteurs du tronc et des membres, ils proviennent des ganglions de la chaîne du grand sympathique. Les nerfs vasculaires de la cuisse naissent de la région lombaire et de la partie inférieure de la région dorsale de la moelle ; ils remontent même quelquefois jusqu’à la septième vertèbre dorsale. Ceux de 1 épaule et du bras descendent parfois jusqu à la cinquième ou sixième vertèbre dorsale ; ceux de la jambe et du pied viennent de la région lombaire et de la région sacrée ; ceux de l’avant-brus et de la main viennent de la partie inférieure de la région cervicale et de la partie supérieure de la région dorsale du grand sympathique et sont unis aux origines des nerfs du plexus brachial. Quant aux nerfs vaso-moteurs de la tête et du cou, ils émergent de la moelle avec les racines des deux premières paires dorsales.

La science n’est pas encore complètement fixée sur l’existence des nerfs vaso-moteurs. Quelques auteurs se refusent à admettre l’existence de ces régulateurs de la circulation sanguine. Mais, nâtons-nous de le dire, l’expérience et l’observation semblent devoir confirmer l’opinion de ceux qui admettent ces nerfs chargés de présider aux variations si multiples et si délicates du courant sanguin dans toutes les’ portions du système circulatoire.

Que les fonctions circulatoires soient sous l’influence du grand sympathique, rien n’est mieux démontré. Coupez sur un lapin le nerf grand sympathique au cou, au-dessus du ganglion cervical supérieur, et, peu de temps après, vous verrez les vaisseaux de l’oreille du côté opéré se tuméfier, se dessiner nettement sous la peau et la température de la partie s’élever. Les vaso-moteurs qui animaient la tunique musculaire des vaisseaux étant séparés de leur centre, les fibres musculaires de cette tunique sont paralysées et la tension sanguine amène rapidement leur dilatation, c’est-à-dire l’engorgement et la congestion des parties. (Cl. Bernard.) En extirpant sur des chiens, des chats et des lapins le plexus solaire et les ganglions semi-lunaires, on constate, entre autres phénomènes, que la muqueuse de l’estomac et de la partie supérieure de l’intestin grêle est fortement injectée et que cette ablation entraîne même des épanchements sanguins sous-muqueux. En coupant sur des grenouilles le plexus ischiatique au point où il sort de la moelle, les vaisseaux du membre inférieur se dilatent visiblement. (Cunning, Pincus et Samuel.)

La chaleur animale et les sécrétions étant liées étroitement à la vitesse du courant sanguin et à l’énergie des combustions iutravasculaires, on conçoit qu’il y ait des relations bien établies entre l’état des nerfs vasomoteurs et la chaleur animale et les sécrétions. Aussi, lorsqu’on pratique la section d’une moitié de la moelle vers le milieu de la région dorsale, on constate une augmentation de température dans le membre du côté paralysé. On a souvent observé, à la suite de la section ou de la destruction d’une partie plus ou moins étendue de la moelle, une élévation de température telle que celle des parties paralysées dépassait de 5", 8" et même 12° celle des parties non paralysées. L’influence des nerfs vaso-moteurs sur les sécrétions n’est pas moins grande. Lorsqu’on les supprime et qu’on empêche leur action, les tuniques des vaisseaux se paralysent et, ne pouvant plus opposer à la tension sanguine une résistance suffisante, elles laissent passer les éléments liquides du sang plus facilement au travers de leur paroi ; l’élaboration est activée et le produit de la sécrétion se forme en quantité plus considérable qu’à l’ordinaire. Lorsque, sur des lapins, on retranche le plexus solaire, l’animal est bientôt atteint de diarrhée. Lorsqu’on leur extirpe les ganglions cervicaux, on voit

VASQ

des épanchements séreux dans le péricarde et ailleurs. Après la section de ces ganglions sur des chevaux, on observe que la partie correspondante de la face et de l’encolure est mouillée par une sueur abondante. Les glandes salivaires et lacrymales, quoique placées hors des cavités splanchniques, éprouvent, comme les autres, l’influence du grand sympathique. Cette influence ne s’exerce pas seulement sur la quantité, mais encore sur la qualité des sécrétions.

Quand on coupe les nerfs pneumogastriques du cou suivant la méthode ordinaire, le suc gastrique conserve ses propriétés caractéristiques ; mais quand on les coupe au niveau de l’anneau œsophagien, ce suc perd, entre autres, son pouvoir de coaguler le lait. Or, entre ces deux expériences, il y a celte différence que, dans la première, on respecte les branches pectorales-du grand sympathique qui vont à l’estomac avec le pneumogastrique, et que, dans le second, ces branches sont coupées avec les pneumogastriques eux-mêmes.,

La congestion, l’inflammation, et en général tous les phénomènes dus à une accumulation du sang dans une région ou à

l’accélération du sang, s’expliquent par les nerfs vaso-moteurs. On coupe à un lapin le nerf grand sympathique du côté droit à la région cervicale, puis on introduit dans chaque oreille, par une plaie pratiquée à dessein, une petite perle de verre sur laquelle on recoud la plaie. La température do l’oreille droite est de 37", celle de l’oreille gauche n’est que de 20°. Au boDt de six jours, l’oreille droite n’est presque plus gonflée, l’oreille gauche est fortement tuméfiée. Au bout de douze jours, la plaie de l’oreille droite s’est ouverte par déchirure des bords de la plaie, qui est sèche et sans gonflement. Le gonflement de l’oreille gauche a, au contraire, notablement augmenté, et il s’est formé dans son intérieur un vaste abcès purulent. On coupe & droite, sur un lapin, le grand sympathique du cou et, quand les vaisseaux du globe oculaire sont dilatés, on verse de l’acide acétique concentré sur les deuxtyeux. Ils se troublent à l’instant et une conjonctivite violente éclate. Pendant dix jours, on ne remarque aucune différence. Plus tard, on voit la conjonctive droite reprendre son état normal, tandis que la gauche reste longtemps malade. Au bout de quatre semaines, la cornée est encore si trouble qu’on n’aperçoit pas la pupille.

La paralysie locale des vaso - moteurs amène donc la congestion des parties où elle a lieu, et l’excitation de ces vaso-moteurs,1a fait cesser. La paralysie de tous les vaso-moteurs de l’organisme amène la fièvre. La fièvre est une accélération du courant sanguin due à un relâchement général des vaisseaux, lequel relâchement est dû à son tour à ta paralysie ou à la faiblesse des vaso-moteurs. La sulfate de quinine guérit la fièvre, parce qu’il excite et raffermit l’action de ces nerfs et ramène ainsi les vaisseaux à leur calibre normal.

En galvanisant les filets du grand sympathique qui se rendent à la rate, et, par suite, en réduisant le volunw des vaisseaux qui y sont contenus, M. Cl. Bernard a vu cet organe se contracter et diminuer de volume. L’électricité agit comme le sulfate de quinine et comme le froid sur i&s’vaso-moteurs. Elle les excite, et, sitôt qu’ils sont excités, le volume des vaisseaux sanguins diminue. Les médicaments dits antiphlogistiques son t ceux qui agissent comme excitants des vaso-moteurs et les aident à rétablir le couraut sanguin dans sa régularité et sa tension normales, en même temps qu’à remédier aux troubles de calorification et de sécrétion.

VASON s. m. (va-zon — rad. vase). Techn, Motte d’argile préparée pour le moulage ou le tournage.

VASON s. m. (va-zon). Mythol. ind. Nom donné à des génies, au nombre de huit, qui constituent une classe secondaire.

VASOUDEVA, fils de Soura et de Marousa et père du dieu Crichna, dans la mythologie indienne. Il était directeur des domaines do Mathourâ. Il eut plusieurs épouses, entre autres ttohini et Dèvaki, sœur du roi Kansa. Vasoudeva eut l’adresse de soustraire à la fureur du dieu Kansa ses deux enfants Bala-Rama et Crichna, que les oracles annonçaient comme devant un jour donner la mort à leur oncle. Il les fit élever au milieu des bergers, jusqu’au moment où leur destinée dut s’accomplir. Ils revinrent alors à Mathourâ, tuèrent le tyran, rétablirent leur aïeul sur le trône et coururent ensuite à d’autres exploits. Vasoudeva et Dévaki jouissaient avec modestie des triomphes de leurs enfants, qui, toujours pleins de respect pour eux, leur faisaient hommage de leur gloire. Vasoudeva expira de chagrin à la mort de Crichna.

VASQUE s. f. (va-ske — d’un adjectif vasieus, provenu du latin vas, vase, à moins que vasque ne soit pour vasche et ne représente le diminutif latin vascutum, petit vase). Archit. Bassin rond, peu profond, ordinairement évasé sur le bord, qui reçoit et laisse déborder les eaux d’une fontaine : Figurezvous une fontaine monumentale, dont les vasques portent sur les épaules des dieux aquatiques. (Th. Gaut.)

VASS

VASQUEZ (Gabriel), casuiste espagnol, né dans la Nouvelle-Castille en 1551, mort en 1604. Attaché à l’ordre des jésuites, il professa la théologie à Madrid, à Rome et à Alcala. Sa doctrine avait de graads rapports avec celle d’Escobar. Ses contemporains l’avaient Surnommé l’Anguilin de l’Eapagne et la Lumière de la théologie. Ses Œuvres ont « été publiées à Lyon en 1620 (10 vol.).

VASQUEZ (Alphonse), peintre espagnol, né à Rome vers 1575, mort en 1645. Il vint tout enfant à Séville, où il fit ses études artistiques et où il résida la plus grande partie de sa vie. C’est aussi dans cette ville que se trouvent la plupart de ses œuvres, parmi lesquelles nous citerons : Saint Louis Éeltran, fresque ; une Madeleine ; un Christ mort avec la Vierge ; Saint Jean ; Saint François d’Assise, toile qui se trouve ;, ainsi que les trois précédentes, dans la sacristie du couvent de la Merci ; une Vie de saint Baymond, en plusieurs tableaux, dans le cloître principal du même couvent ; le Mauvais riche, qui appartient à la famille d’Aleala, etc. Une grande correction de dessin, la grâce et la pureté des formes sont les principales qualités des œuvres de Vasquez, qui dénotent, en outre, dans leur auteur une science profonde de l’anatomie. — Jean-Baptiste Vasquez, qui vivait à Séville vers la même ’ époque que le précédent, et qui était proba| blement de la même famille, cultiva avec I succès la peinture et la sculpture. On cite, j comme la plus remarquable de ses œuvres :

! la Vierge donnant une grenade à l Enfant Jésus, qui s’amuse avec un chardonneret, toile

qu’il exécuta pour l’autel de Notre-Dame-dela-Grenade, à Séville.

VASQOEZ DE CORONADO (François), voyageur espagnol du xvio siècle. Il était depuis plusieurs années au Mexique, lorsque le vice-roi de cette contrée, Antoine de Mendoza, l’envoya explorer les contrées découvertes par Marcos de Niza. À la tête de 150 cavaliers et de 200 fantassins, Vasquez s’avança à 300 lieues vers le nord ; mais il ne rencontra partout qu’un pays aride et pauvre et revint à Mexico sans avoir établi nulle part de colonie espagnole, et après avoir perdu les deux tiers des hommes de son expédition. On ne sait ce qu’il devint à dater de cette époque. La relation de son voyage, qui a été imprimée dans la Collection Ternaiïx, est d une exactitude remarquable, et certains sites qu’il a décrits sont encore de nos jours faciles à reconnaître.

VASSAL, ALE s. (va-sal, a-le — bas latin vassalus. En basse latinité, vassi signifia d’abord les gens attachés au service de l’empereur, du roi, d’un prince, d’un grand, d’une communauté : homines régis, homines principis, homines conventus. Le bas latin vassus

Erovient du celtique : kymrique gwas, jeune omme, garçon, serviteur, valet ; armoricain gwâz, homme, domestique, sujet ; irlandais gas, jeune homme, garçon’, valet d’armée, goujat). Féod. Personne qui tient un fief d’un seigneur et relève de lui : Dans le fond, je suis un bon homme ; mes curés, mes vassaux, mes voisins sont très-contents de moi. (Volt.) Souvent les vassaux dictèrent la loi à leur souverain. (Bignon.) U Grands vassaux, Vassaux qui relevaient du roi. Il Vassal direct, Celui qui tenait directement son fief de son suzerain, il Arrière-vassal, Celui qui tenait son fief d’un vassal. On disait aussi vavassëur. Il Vassal tenant verge, Vassal revêtu de l’autorité judiciaire.

— Fig. Personne qui est sous la dépendance de quelqu’un ou de quelque chose : JVe soyez le vassal d’aucune âme, ne relevez que de vous-même. (Balz.) Mes jambes sont des vassales tout à fait infidèles. (Champfleury.) Tout glorieux est notre vassal ; il nous paye tribut. (A. d’Houdetot.)

— s. f. Mar. Syn. de vassolb.

— Encycl. Les vassaux, tout d’abord, n’étaient point de condition servile, comme on pourrait le supposer ; ils étaient au contraire seigneurs possédant des fiefs et n’étaient liés au suzerain que par la religion du serment. Ce n’est qu’abusivement que le mot de vassal ’impliqua, vers la fin de la féodalité, une idée de servitude et de roture. Dans l’origine, les nobles seuls étaient vassaux, car eux seuls recevaient des fiefs d’un grand seigneur ou d’un roi. Les devoirs du vassal et les droits du suzerain variaient suivant le rang des deux parties, Suivant les coutumes des provinces, etc.

De quelle époque exacte date la vassalité ? C’est ce que nous ne saurions dire. On a prétendu que la chose existait avant le mot. Cependant l’expression vassal (vassalus) était employée dès la première race ; mais déjà la vassalité existait depuis longtemps.

« J’ai parlé, dit Montesquieu dans son Esprit des lois (liv. XXVIII, ch. xvi), j’ai parlé de ces volontaires qui, chez les Germains, suivaient les princes dans leurs entreprises ; le même usage se conserva après la conquête. Tacite les désigne par le nom de compagnons ; la loi salique, par celui d’hommes qui sont sous la loi du roi ; les formules de Marculfe, par celui d’antrustions du roi ; nos premiers historiens, par celui de leudes ; les suivants, par celui de vassaux et de seigneurs. ■

Lors de la conquête des Gaules par les