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— Méd. Usage exclusif des aliments secs. — Encycl. La xérophagie, qui était la manière de jeûner la plus rigoureuse, s’observait assez souvent pendant les premiers siècles de l’Église. Ceux qui la pratiquaient ne mangeaient que du pain avec du sel et ne buvaient que de l’eau. C’était la manière de vivre la plus ordinaire des anachorètes ou des solitaires delà Thébaîde. Plusieurs chrétiens observaient ce jeûne sévère pendant les sept jours de la semaine sainte. Tertullien remarque que l’Église recommandait la xérophagie comme une pratique utile dans les temps de persécution, parce qu’elle disposait le corps à souffrir les tourments avec constance. L’Église condamna les montanistes qui, voulant faire de la xérophagie une loi pour tout le monde, prétendaient qu’il fallait l’observer pendant plusieurs intervalles du carême, et avaient établi parmi eux plusieurs carêmes par an. On leur représenta qu’il y avait plus de jactance et de v : mité dans leur conduite que de vraie piété ; qu’il ne leur """""’enait pas de faire des lois de discipline k leur gré ; que chaque fidèle était le maître d’observer la xérophagie pendant toute l’année s’il le jugeait à propos, mais que personne ne devait être obligé a faire quelque chose de plus que ce qui avait été ordonné et observé par les apôtres.

Philon dit que les esséniens et les thérapeutes pratiquaient aussi de&xérophagies en certains jours, n’ajoutant au pain et à l’eau que du sel et de l’hysope. On prétend que chez les païens mêmes les athlètes suivaient le même régime de temps en temps et qu’ils le regardaient comme le plus propre à leur conserver la santé et les forces.

Les jeûnes et les abstinences des Orientaux, soit anciens, soit modernes, n’ont rien qui doive étonner ; ce n’est qu’une aggravation peu importante du régime habituel qu’ils sont forcés de garder à cause de la chaleur du climat. En général, la viande et tous les aliments succulents y sont dangereux ; le peuple y est accoutumé à vivre de pain et de fruits ou de légumes ; avec une poignée de riz, un Indou peut vivre vingt-quatre heures.

XÉROPHAGISTE s. m. (ksé-ro-fa-ji-sterad. xérophagie). Nom donné aux membres d’une institution mystérieuse fondée, suivant Thory, en Italie, en 1746, par des francsmaçoiis qui voulaient se soustraire aux peines prononcées par la bulle de Clément XII. Les affiliés s’engageaient à s’abstenir de vin et à ne se nourrir que de pain et de fruits secs.

XÉROPHTHALMIE s. f. (ksé-ro-ftal-mldu gr. xéros, sec ; ophthalmos, œil). Pathol, Ophthalmie sèche, avec rougeur, cuisson, démangeaison et suppression de la sécrétion des larmes.

— Encycl. La xérophtkalmie est caractérisée par une modification profonde dans la nutrition de la conjonctive, modification par ■ suite de laquelle cette membrane est rétractée et desséchée. La cause la plus ordinaire de la xévophthalmie est une conjonctivite chronique, et, selon Mackensie, l’abus des cautérisations dans l’ophthalmie conjonctivale. Cette affection s’observe dans l’âge adulte plutôt qu’à toute autre époque de la vie.

Symptômes. L’œil affecté de xérophthalmie est peu ou point douloureux ; la conjonctive a perdu son aspect luisant ; elle est rougeâtre, ou de couleur olive, desséchée et parsemée de petites brides à sa surface ; elle est contractée, ratatinée et presque insensible au contact des corps extérieurs. Cet état est parfois borné à la conjonctive palpébrale, mais souvent il s’étend à la conjonctive oculaire. La caroncule lacrymale est sèche, lisse et aplatie. Les points lacrymaux sont tantôt oblitérés et tantôt dilatés. La cornée, terne, grisâtre, quelquefois injectée, semble couverte d’une poussière très-adhérente. Les cils sont peu nombreux et grêles et il y a ordinairement plus ou moins de trichiasis ou d’entropion. Il n’est pas rare de voir la conjonctive former des plis surtout au-dessus de la cornée. La sécrétion lacrymale est suspendue en partie ou en totalité ; celle des glandes de Meibom est diminuée ou manque entièrement. Les paupières et le globe de l’œil se meuvent incomplètement. Le malade accuse une sensation de sécheresse et se plaint d’avoir du sable dans l’œil. S’il est excité à pleurer, il ne s’écoule point de larmes, mais l’œil devient rouge et douloureux, tandis que rien de semblable n’est produit dans l’œil sain. La vue est faible, mais elle devient un peu plus forte et plus nette si le malade humecte son œil avec de la salive (Mackenzie). Les paupières qui ont eu à souffrir longtemps d’une pareille phlegmasie sont ordinairement tuméfiées, leur commissure externe se rapproche de la commissure interne, et l’œil semble avoir diminué de volume.

Traitement. La xérophthalmie est une affection grave et qui conduit le plus souvent à la cécité ; car la thérapeutique est presque toujours impuissante à la combattre. Mackenzie conseille néanmoins l’emploi des liquides tiède3, qui aient quelque ressemblance, sous le rapport des propriétés physiques et chimiques, avec la sécrétion qui n’est plus produite, et qu’il y a peu d’espoir

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de rétablir. Si la conjonctive est très-rouge, la saignée locale produit un grand soulagement. Dans tous les cas, il faut combattre les maladies concomitantes, telles que le trichiasis, l’entropion, etc.

XÉROPHTHALMIQUE adj. (ksé-ro-ftal-mike). Pathol. Qui a rapport à la xérophthalmie : Affection xbrophthalmiquu.

XÉROPHYLLE s. m. (ksé-ro-fi-le — du gr. xéros, sec ; phutlon, feuille). Bot. Genre de plantes, de la famille des colchicacées ou mélanthacées, tribu des vératrées, comprenant deux espèces, qui croissent dans l’Amérique du Nord.

XÉROPHYTE s. f. (ksé-ro-fi-le — du gr. xéros, sec ; phutait, plante). Bot. Section de vellosies, genre type des vellosiées.

XÉRORNITHE s. m. (ksé ror-ni-te— du gr. xêro, continent, terre ferme ; omit, ornitkos, oiseau). Ornith. Se dit des oiseaux qui vivent sur la terre, et n’ont point d’habitudes aquatiques.

— s. m. pi. Grande division de la classe des oiseaux, comprenant les genres qui présentent le caractère indiqué ci-dessus.

XÉROSIPHON s. m. (ksé-ro-si-fon — du gr. xêros, sec ; siphon, tube). Bot. Section des gomphrènes, genre d’amarantacéss.

XÉROSOME s. m. (gzé-ro-zo-me — du gr. xéros, sec  ; sôma, corps). Entom. Genre d’insectes orthoptères.coureurs, de la famille des phasmiens, dont l’espèce type vit au Brésil.

XËROTE s. m. (ksé-ro-te — du gr. xéroiês, sécheresse). Bot. Genre de plantes, de la famille des liliacées, tribu des xérotées, comprenant environ vingt-cinq espèces, qui croissent en Australie. Il Genre de champignons du groupe des agaricinées.

XÉROTE, ÉE adj.(ksé-ro-té — radTœéroie). Bot. Qui ressemble ou nui se rapporte au xérote, de la famille des liliacées.

— s. f. pi. Tribu de la famille des liliacées, ayant pour type le genre xérote, et érigée par plusieurs auteurs en famille distincte, sous le nom de xérotidéej.

XÉROTHAMNE s. m. (ksé-ro-ta-mnedu gr. xéros, sec ;<A«mnos, arbust^, buisson). Bot. Genre de sous-arbrisseaux delà famille des composées, tribu des astérées, dont l’espèce type croît au Cap de Bonne-Espérance.

XÉROTIDÉ, ÉE adj. (ksé-ro-ti-dé — de xérote, et du gr. eidos, aspect). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre xérote, de la famille des liliacées.

— s. f. pi. Famille de plantes monocotylédones, ayant pour type le genre xérote, et réunie par plusieurs auteurs, comme simple tribu, sous le nom de xérotées, à la famille des liliacées : Les xéhotidées semblent se rapprocher des palmiers par les loges monospermes de leur fruit, (P. Duchartre.)

— Encycl. Les xérotidées sont des plantes à racines fibreuses, à tige très-courte ou presque nulle, portant des feuilles graminées, linéaires ou filiformes, dilatées à la base. Les fleurs, groupées en panicules, en grappes ou en épis terminaux, sont dioïques ; elles présentent un périanthe un peu coloré, à six divisions profondes ; six étamines k anthères pelté.es ; un ovaire à trois loges uniovulées, surmonté de trois styles soudés à la base. Le fruit est une capsule à trois loges, dont chacune contient une graine peltée, à test un peu lâche, à embryon entouré d’un albumen cartilagineux. Cette famille, qui a quelques affinités avec les palmiers, renferme les genres xérote et susum, dont les espèces croissent en Australie et à Java et sont sans usages.

XÉROTINE s. f. (ksé-ro-ti-ne — du gr. xérotés, sécheresse). Produit chimique à, l’aide duquel on transforme l’huile de fin en vernis, sans avoir recours à la chaleur.

XÉROTION s. m. (ksé-ro-ti-on — du gr. xérotés, sécheresse). Bot. Syn. de cotonnière, genre de composées.

XÉROTRIBIE s. f. (ksé-ro-tri-bî — du gr. xêros, sec ; tribô, je frotte). Méd. Friction sèche. v

SERT, anc. Indibilis, ville d’Espagne (Tarragone), à 30 kilom. N. de Tortose, sur l’fibre ; 2,400 hab.

XERT1GNY, petite ville de France (Vosges), chef-lieu de canton, arr. et à 13 kilom. S. d’Epinal ; pop. aggl., 1,997 hab. —pop. tôt., 3,860 hab. Belles forges, affineries de fer, martinets. Ce bourg est d’origine romaine. Des objets antiques y ont été découvers*-

XEKXËS 1er, roi de Perse, fils et successeur (485 av. J.-C.) de Darius 1er, mort en 472 av. J.-C. Dès son avènement au trône, il soumit l’Égypte révoltée, reprit ensuite l’entreprise de son père contre la Grèce, rassembla une armée immense que des évaluations très-certainement exagérées portent à

I million d’hommes, non compris les valets d’armée, les femmes, etc., et partit de Sardes en 480, pendant que sa flotte suivait les côtes de la mer Egée. Il établit sur l’Hellespont un pont de bateaux qui fut brisé par la tempête et fit châtier la mer de trois cents coups de fouet, comme il eût fait d’un esclave révolté.

II s’avança ensuite à travers la Thrace et la Macédoine, fut arrêté quelque temps aux

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Thermopyles par l’héroïque résistance de Léonidas et de ses 300 Spartiates, dévasta la Béotie et se répandit comme un torrent destructeur dans l’Attique. Athènes, abandonnée par ses habitants, suivant la conseil de Thémistoele, fut ruinée de fond en comble et livtîe aux flammes. Mais là se bornèrent les conquêtes du grand roi. Ayant attaqué la flotte des Grecs confédérés dans le détroit de Salamine, il éprouva une telle défaite, qu’il s’enfuit en Asie et traversa l’Hellespont en fugitif, sur une misérable barque, laissant les débris de son armée sous le commandement de Mardonius, son cousin, qui fut vaincu l’année suivante à Platée (479), au moment même où la flotte persane subissait une nouvelle défaite.près de Mycale. Ces revers, qui mirent fin aux invasions des Perses dans la Grèce, dégoûtèrent k jamais Xerxès de ses projets ambitieux. Pour en oublier la honte, il se plongea dans les débauches et fut assassiné par Artabîin, capitaine des gardes, qui aspirait au trône (472), et qui fut tué lui-même par Artaxerxès, te plus jeune des deux fils du roi.

L’acte de folle extravagance de Xerxès faisant fouetter la mer est rappelé à propos d’une colère qui s’exerce ridiculement sur des objets insensibles, et qui voudrait que les éléments eux-mêmes fussent les esclaves de ses caprices et de sa volonté.

« Napoléon ne resta pas longtemps dans l’incertitude. Le courrier qui lui apporta la nouvelle de la retraite de Villeneuve à Cadix le trouva au bord de la mer, dévorant du regard les côtes d’Angleterre, qu’un soleil d’été lui montrait blanchissantes au-dessus de la bruine du matin. Des imprécations de rnge contre Villeneuve éclatèrent de ses lèvres à la lecture de ses dépêches ; il les jeta avec impatience dans les flots, et, nouveau Xerxès, il aurait fait battre cet autre Hellespont, que la pusillanimité de ses amiraux, disait-il, lui fermait plus que la nature. >

Lamartiné.

« Les hommes qui ont préparé une révolution par leurs idées sont presque toujours les premiers à la méconnaître dès qu’elle se réalise. Comme les choses n’arrivent jamais ainsi qu’ils l’ont imaginé, ils sont bientôt blessés de la marche des affaires comme d’une désobéissance à leur génie, et dès lors ils flagellent les événements comme Xerxès flagellait l’Océan. »

Edgar Quinët.

Xerxès, tragédie de Crébillon en cinq actes et en vers ; représentée en 1720. Xerxès, toi de Perse, a deux fils, Darius, le soutien de son empire, et Artaxerxe, qu’il préfère par jalousie pour la gloire de Darius. Poussé par ce sentiment peu naturel chez un père et surtout par son ministre Artaban, dont l’ambition espère s’emparer du trône, le roi fait monter k l’empire Artaxerxe, au mépris des droits de Darius. Ce n’est pas tout encore ; s’appuyant sur une loi, le nouveau roi veut enlever, en outre, à son frère son amante Amestris pour en faire son épouse. C’est au moment ou Darius est menacé de ces humiliations pour prix de ses services qu’il arrive à la cour. Son père le repousse ; Amestris, à qui on l’a peint infidèle, l’accable de dédains ; et, pour comble de malheur, il apprend de la bouche même de son frère le double affront qu’il en reçoit. Ecrasé d’abord sous ces coups répétés, le héros s’oublie jusqu’à provoquer son frère, qui refuse. L’orage est prêt ; il ne s’agit que de le faire éclater, pense Artaban, et il vient proposer à Darius une année et un trésor pour revendiquer ses droits. Indigné, le héros refuse, mais il a la faiblesse d accepter l’offre que lui fait Artaban de l’aider k enïeverson amante et, pour convaincre Amestris, remet au traître son poignard comme gage. À l’heure convenue, Artaxerxe, prévenu par Artaban, surprend les fugitifs. Au milieu d’une scène violente entre les deux frères survient Artaban effaré, qui leur apprend l’assassinat de Xerxès, accuse Darius tie parricide, et comme preuve agite le poignard que lui a remis Darius et adresse ces vers détestable à Artaxerxe :

Voyez, seigneur, voyez ce fer perfide Que du sang de son père a teint le parricide, Dont l’aspect fait frémir la nature et les dieux,

Roi des rois, c’est a. toi que ma douleur l’adresse, Armes-en désormais une main vengeresse ; Efface en le plongeant dans son perfide sein Ce qui reste dessus du crime de sa main.

Tout semble conspirer contre le héros qui se résout à mourir dans l’impossibilité de prouver son innocence, dont seule Amestris n’a point douté et s’écrie :

C’est le supplice et non le trépas qui m’offense.

Il ne périra pas. Un complice d’Artaban, dont le traître a voulu se défaire, vient affirmer l’innocence de Darius et dénoncer Artaban comme le meurtrier de Xerxès. Artaxerxe ne pourra venger son père, Arlaban s’est fait justice lui-même ; mais il répare noblement ses injustes soupçons contre la vertu de Darius. Il lui cède Amestris et partage avec lui l’empire du monde.

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Beaucoup de vivacité, de mouvement, de situations tragiques augmentent encore l’intérêt de ce sujet. On peut reprocher à l’auteur d’avoir concentré l’intérêt sur plusieurs personnages autres que celui qui a donné son nom à la pièce et qui n’y joue qu’un rôle secondaire. On peut aussi penser que, pour un héros, Darius se désespère trop facilement et accepte la défaite sans essayer de lutter. Xerxès renferme beaucoup d’imitations, de Corneille surtout et, malheureusement, pas des passages où Corneille est excellent. Quelques vers ampoulés, quelques passages d’un style dur déparent la diction ; mais, en général, elle est énergique, précise, forte, nerveuse et parsemée de vers bien frappés. Nous en citerons quelques-uns :

La crainte fit les dieux ; l’audace a fait les rois.. Les promesses des roi3 sont des décrits deB dieux.’.. Darius me trahir !... Je ne puis le penser, ’ Le croire un seul instant ce serait l’otïenser... Mesurons ma vengeance au poids de ma douleur-Je r.e veux que savoir, je ne crains point d’entendre. 11 me haïrait moins, s’il ne vous aimait pas... Dans la nécessité de me donner un maître. J’en veux du moins prendre un qui soit digne de l’être... Le crime n’est forfait que pour les malheurecï...

vers qui fait songer à celui de Thomas Corneille :

Le crime fait la honte, et non pas l’échafaud.

Xerxèi, opéra en cinq actes ; représenté dans la grande galerie du Louvre en 1660. Le cardinal Mazarin avait fait venir à Paris lo compositeur italien Cavalli pour monter cet ouvrage, dont il avait écrit la musique à Venise six ans auparavant. Le poème italien de Serse était l’œuvre de Niccolo Minato. Il avait obtenu un grand succès sur les principales scènes de l’Italie. On s’y intéressa peu à la cour. Ce ne fut que dans la seconde moitié du xvme siècle que les ouvrages italiens furent connus et appréciés en France. L’opéra de Xerxès ne fut joué qu’à la cour. La première représentation d’opéra à laquelle le public fut admis eut lieu le 19 mars 1671. Ce fut l’opéra de Pomone, paroles de l’abbé Perrin, musique de Cambert.

XERXÈS 11, roi de Perse, petit-fils du précédent, mort en 452. Il succéda à son père Artaxerxès Longue-main et fut assassiné après un an de règne, par son frère Sogd.en, qui s’empara du trône.

XESTÈS s. m. (ksè-stess — gr. xestès, do ex, six). Métrol. anc. Mesure de capacité grecque, correspondant au setier romain

(sextarius), et valant - du ebous ou 2 cotyles, en litres, 0,5688. il Nom donné par les Grecs à une mesure de capacité égyptienne, qui valait 0"’,4S6, et qui s appelle aussi Loo.

— Encycl. La xestès était employé pour les liquides et pour les solides. Comme mesure pour les liquides, il contenait douze cyalhes ou deux colyles, et était !e sixième du chous, le soixante-douzième de Vamphore attique, le quarante-huitième de Vamphore guaarantale des Romains. Comme mesure pour les solides, il était la moitié de la chu : nix et le quatre-vingt-seizième du médimne. Le xestès n’eut peut-être pas la même c : ipacilé dans tous les États de la Grèce ; mais il est certain que, dans l’Attique, il fut l’équivalent du sextarius romain. On croit même que le mot xestès est simplement la forme grecque du mot sextarius. Il est effectivement certain que le système romain des mesures de capacité offre avec le système attique, tel que nous le connaissons, les plus frappantes analogies. Ainsi, le congé était le sixième du sextarius, de même que le chous était le sixième au xestès ; le médimne attique était le double de l’amphore romaine ; le modius romain, qui était le tiers de l’amphore, égalait le sixième du médimne. On peut dire, en général, que les deux systèmes, en quelques cas tout à fait identiques, se liaient pour le reste par les nombres 2 ou 3, ou leurs multiples. Il est impossible de savoir avec certitude comment s’établit une telle analogie ; mais il est également impossible de la supposer accideute.le. D’un autre côté, le système attique ne fut pas modelé sur le système romain, puisqu’il existait avant que Rome eût fait la conquête de la Grèce. On doit donc supposer que le système romain fut, d’une certaine manière, adapté à celui des Grecs. Comme il parait avoir existé dès le temps de Servius Tulljus, on est amené à rechercher s’il put recevoir avant cette époque les éléments grecs qu’on y remarque. Or, les Athéniens ne paraissent pas avoir eu alors avec l’Italie des relations de quelque importance ; mais d’autres États de la Grèce possédaient des colonies dans l’Italie méridionale, que pour cette raison l’on appelait la Grande-Grèce. Les Phocéens trafiquaient, à une époque très-ancienne, avec les Tyrrhéniens ; Egine avait une colonie dans lOmbrie ; Corinthe faisait le commerce avec les peuples de l’Italie centrale. C’est donc très-probablement aux Corinthiens, aux Eginètes ou aux Phocéens qu’est due l’introduction chez les Romains d’une partie du système des mesures en usage dans la Grèce.

XESTIE s. f. (ksè-stî — du gr. xeslos, brillant). Sntam. Genre d’insectes coléoptè-