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* ATHIS-MONS, commune de France, formée de deux villages (Seine-et-Oise), canton et à 10 kilom. de Longjumeau, arrond. et à 10 kilom. de Corbeil ; 910 hab. Situés sur une colline, près de l’embouchure de l’Orge dans la Seine, ces deux villages sont très-anciens ; ils existaient déjà à l’époque des incursions des Normands, puisqu’on vint y mettre en sûreté la châsse de sainte Geneviève, pour la soustraire aux pirates. Le clocher de l’église d’Athis date du xiie siècle. De 1718 à 1738, le duc de Roquelaure s’y retira ; Mlle  de Scudery y composa, chez Conrart, quelques-uns de ses romans. L’ancien château, entouré d’un très-beau parc, appartient aujourd’hui aux pères jésuites, dont il est un lieu de plaisance.

* ATHOS (mont). — Nous compléterons ce que nous avons dit au tome 1er du Grand Dictionnaire, page 863, par les renseignements suivants, empruntés à l’excellent Itinéraire de l’Orient de M. Isambert : « Le promontoire terminé au S. par le mont Athos était connu dans l’antiquité sous ce nom et sous celui d’Acté. Selon Homère, Junon s’y arrêta dans sa fuite de l’Olympe à Lemnos. Les Hellènes y fondèrent les cinq villes de Dium, Cléones, Thyssus, Olophyxus et Acrothoum, dont l’histoire n’a conservé que les noms. S’il faut en croire la tradition, les premiers couvents de l’Athos remontent à l’impératrice Hélène, mère de Constantin. Plus tard, grâce au zèle des empereurs, le promontoire se couvrit de monastères. Chacune des nations du culte grec voulut avoir son couvent au mont Athos, qui devint ainsi un but de pèlerinage et une sorte de terre sainte. Lors de l’invasion turque, les moines du Monte Santo se soumirent à Mahomet II, avant la prise de Constantinople. Par cette conduite habile, ils obtinrent le maintien de tous leurs privilèges et le droit de former une espèce de république qui existe encore de nos jours. Cependant, en 1821, les moines, s’étant déclarés en faveur de l’insurrection grecque, virent un grand nombre de leurs couvents pillés et durent héberger jusqu’en 1830 un corps de 3,000 soldats. De plus, les terres qu’ils possédaient dans le Péloponèse furent confisquées sous le gouvernement de Capo d’Istria. Depuis ce temps, grâce à la munificence de la Russie, les couvents se sont relevés, mais ils n’ont pas recouvré leur ancienne splendeur.

Le mont Athos compte une vingtaine de couvents et de nombreux ermitages renfermant environ 3,000 moines. Les intérêts généraux des couvents sont réglés par le saint synode de Karyæ. Cette assemblée est formée de 20 députés, nommés chaque année par les moines, et de 4 présidents chargés du pouvoir exécutif. Un des présidents a le pas sur les trois autres et se nomme le premier homme d’Athos. Le synode a sous ses ordres une cinquantaine de soldats chrétiens ; il ne se mêle que des intérêts temporels et généraux, car "chaque couvent est indépendant et possède son administration particulière. Les couvents sont de deux classes : les cénobites et les idiorhythmiques. Dans les premiers, les moines sont soumis à une vie commune et obéissent à un abbé. Dans les seconds, ils vivent à leur guise ; le couvent ne fournit que le pain et le vin. La communauté est dirigée par deux ou trois Pères élus chaque année. Les moines, comme tous les Orientaux, sont fort sobres et mangent rarement de la viande ; ils ont, dans l’Église grecque, une grande réputation de sainteté. Mais il est permis de douter que leur abstinence et leurs pratiques superstitieuses suffisent à entretenir une grande pureté de mœurs, si l’on se rappelle cette loi, regardée comme indispensable, qui interdit l’entrée de la péninsule sacrée, non-seulement aux femmes, mais encore aux femelles des animaux. Si le touriste ne visite pas le mont Athos avec le zèle religieux des milliers de pèlerins grecs qui y affluent de tous les points de l’Orient, s’il a peine à retenir un sourire à l’aspect singulier de cette religion pétrifiée, qui a conservé en plein xixe siècle les superstitions du moyen âge et les pratiques minutieuses du Bas-Empire, il rendra souvent justice à la naïve piété de ces pauvres religieux ; il pourra d’ailleurs faire dans ces couvents des études du plus haut intérêt. Il y trouvera une mine inépuisable de monuments byzantins, de sceaux, de chartes, de manuscrits enluminés, de reliquaires curieusement fouillés. Il visitera avec intérêt les bibliothèques qui reposent en paix sous une épaisse couche de poussière. Les manuscrits sont au nombre de 13,000 et se rapportent presque tous à la théologie ; mais il reste peut-être des découvertes à faire, car autrefois les bibliothèques, soigneusement rassemblées, étaient riches en chefs-d’œuvre classiques. Quant aux moines actuels et aux séminaristes du mont Athos, qui passent pour les plus savants de l’Orient, ils connaissent à peine les titres de quelques-uns de leurs livres. C’est, du reste, une excursion unique dans son genre, que de parcourir ce pays sauvage et pittoresque, couvert de vieux couvents byzantins, de chapelles, d’ermitages, et uniquement peuplé de moines et d’anachorètes.

Parmi les vingt couvents de l’Athos, quelques-uns seulement méritent d’être visités : ce sont surtout ceux de Lavra et de Zographou. La tournée complète demanderait quinze jours ; mais, en une semaine, on a largement le temps d’explorer tout ce qu’il y a de vraiment curieux. On doit se munir à Karyæ d’une lettre de recommandation circulaire. On trouvera aussi, dans ce village, des mulets, qui sont indispensables pour faire le voyage, car les chevaux ne peuvent passer dans les sentiers des montagnes. Les couvents sont placés en vue de la mer, sur la côte E. et O. »

ATHYMALE s. m. (a-ti-ma-le — du gr. a, préf. priv., et de tithymale, c’est-à-dire faux tithymale). Bot. Génre de plantes, de la famille des euphorbiacées, détaché du genre euphorbe.

ATILIUS, riche affranchi qui, au ier siècle de notre ère, construisit, aux environs de Fidène, un vaste amphithéâtre pour les combats de gladiateurs. En l’an 27, lorsque l’amphithéâtre était rempli de spectateurs, l’édifice s’écroula avec un immense fracas, et l’on entendit retentir de toutes parts les cris de douleur de tous ceux qui n’avaient pas été tués sur le coup. Si l’on en croit Tacite, il y eut plus de 50,000 victimes, dont un grand nombre perdirent la vie et les autres furent grièvement blessés. Atilius fut condamné à l’exil, et le sénat prit les mesures nécessaires pour qu’on ne vît pas se renouveler un pareil désastre.

ATINIUS, Romain à propos duquel Pline raconte l’anecdote suivante : Les grands jeux venaient d’être donnés au peuple ; quelque temps après, Atinius voit en songe Jupiter Capitolin, qui lui ordonne d’aller de sa part se plaindre auprès des magistrats de la manière dont la danse a été conduite dans les derniers jeux ; il faut recommencer la fête et choisir un autre danseur ; autrement, on s’en trouvera mal. Atinius, à son réveil, prend son songe pour une illusion et ne se dérange pas, de peur du ridicule. Dans la journée, son fils, sans être malade, meurt subitement. La nuit, nouveau rêve, nouvelles menaces de Jupiter. Atinius n’en tient pas compte. Alors il tombe en paralysie et, effrayé, se fait porter au sénat, où il raconte ce qui lui était arrivé ; aussitôt il recouvre l’usage de ses membres. Or, le matin même du jour où les jeux avaient été représentés, un esclave avait été vu traversant le cirque et battu cruellement de verges, sur l’ordre de son maître. Il n’en fallut pas davantage à la superstition romaine pour voir le mauvais danseur dans l’esclave frappé, Le maître fut recherché, puni, et de nouveaux jeux furent décrétés. Ils eurent lieu sous le consulat de C. Julius et de P. Pinarius, l’an 265 de Rome.

ATINTANIE, un des quatorze cantons de l’Épire, dans l’ancienne Grèce.

ATKINSON (Thomas-Witlan), voyageur anglais, né dans le comté d’York en 1799, mort en 1861. Ayant perdu tout jeune son père et se trouvant sans fortune, il dut, pour vivre, apprendre l’état de maçon ; mais, grâce à son intelligence et à son ardeur au travail, il devint architecte à Manchester et employa ses loisirs à faire de la peinture. Ayant lu un ouvrage d’Alexandre de Humboldt, il se prit de goût pour les voyages et résolut de visiter l’Asie centrale. En 1816, il se mit en route et explora le centre de l’Asie, notamment le désert de Gobi. Ce fut seulement huit ans plus tard, en 1854, qu’il revint en Angleterre, apportant avec lui une foule de notes et de dessins sur les lieux qu’il avait visités. Il s’occupa alors de rédiger la relation de son voyage, pendant lequel il avait contracté une maladie, qui hâta sa fin. On lui doit les deux ouvrages suivants : Oriental and Western Siberia, a narrative of seven years’ Exploration (Londres, 1858), avec un magnifique atlas ; Travels in the région of the upper and Lower Amoor (Londres, 1860).

ATLANTIUS, fils de Mercure et de Vénus.

* ATMOSPHÈRE s. f. — Encycl. C’est en se basant sur l’observation du crépuscule qu’on avait évalué à 70 kilomètres au plus la hauteur de l’atmosphère, et que MM. de Humboldt et Boussingault avaient même cru devoir réduire cette hauteur à 43 kilomètres. Mais M. Coulvier-Gravier, partant de cette donnée que les étoiles filantes brillent à plus de 880 kilomètres, et qu’elles ne peuvent s’enflammer que dans l’atmosphère, a depuis prétendu qu’on devait encore trouver de l’air, quelque raréfié qu’on veuille le supposer, à cette hauteur de 880 kilomètres. Il divise l’atmosphère en plusieurs zones, et c’est dans la plus élevée que se montrent les météores volants, au nombre desquels il range les étoiles filantes. Nous ne savons si les idées de M. Coulvier-Gravier seront confirmées par les observations et par les calculs de l’avenir.

L’air atmosphérique, malgré sa transparence, intercepte sensiblement la lumière et la refléchit ; cependant les particules, extrêmement ténues, qui le composent ne sont visibles que réunies en grande masse. Alors les rayons qu’elles nous transmettent nous paraissent bleus, et cette couleur devient de plus plus en plus foncée à mesure qu’on s’élève, soit en ballon, soit en gravissant les montagnes. Quand on arrive à un point où l’air a perdu une grande partie de sa densité, il n’envoie presque plus à l’œil de rayons réfléchis ; nous ne recevons guère que la lumière qui vient directement du soleil, et l’observateur placé à l’ombre peut voir les étoiles en plein midi.

Il résulte des discussions qui ont eu lieu récemment sur les ferments et sur la génération spontanée, que des corpuscules de nature diverse voltigent en grand nombre au milieu de l’atmosphère. On a donné à ces corpuscules le nom de poussières atmosphériques, et M. Pouchet a fait un travail spécial sur l’examen microscopique de ces poussières. De son côté, M. Gaston Tissandier a entrepris des expériences sur le même objet. Le résultat de ces expériences est exposé dans le passage suivant, que nous empruntons à l’Année scientifique de 1874 :

« Pour recueillir les poussières répandues dans l’air, M. Gaston Tissandier se sert d’un aspirateur à eau. Il fait passer l’air extérieur, bulle à bulle, dans un tube à boules de Liebig, lequel contient de l’eau pure, ensuite à travers un tube en U renfermant un tampon de coton-poudre. On connaît le volume de l’air aspiré en jaugeant l’aspirateur. Quant aux poussières, elles restent dans l’eau distillée, et on peut en prendre le poids. M. Tissandier a effectué à Paris le dosage des poussières atmosphériques dans la rue Michel-le-Comte, à 3 mètres au-dessus du sol. Voici le résultat de cette détermination :

Au mois de juillet 1872, après une pluie abondante, on a trouvé dans 1 mètre cube d’air un poids de 6 milligrammes de poussières. Après huit jours de sécheresse, pendant le mois de juillet 1872, on a trouvé 23 milligrammes de ces corpuscules. Enfin, dans des conditions atmosphériques normales, de juin à juillet 1870 et d’avril à novembre 1872, on a trouvé, en moyenne, de 6 à 8 milligrammes de corpuscules par mètre cube d’air. D’après ces résultats, la quantité de matières solides contenues dans 1 mètre cube d’air, à Paris, peut varier de 6 à 23 milligrammes. Pour apprécier la valeur de ces nombres, en prenant le minimum (6 milligrammes), si l’on considère une masse d’air de 5 mètres d’épaisseur reposant sur le Champ-de-Mars, dont la superficie est de 50 hectares, on trouve que cette masse d’air renferme 15 kilogrammes de corpuscules,

M. Tissandier a mesuré les dimensions des poussières de l’air avec un micromètre divisé en centièmes de millimètre. Il a trouvé que les dimensions de ces poussières varient entre un sixième et un millième de millimètre.

Les corpuscules atmosphériques sont maintenus en suspension par l’agitation de l’air. On reconnaît, en effet, qu’il se fait, à chaque instant, un dépôt de ces matières sur le sol, quand l’air est tranquille. M. Tissandier a fait des expériences à Paris et aux environs pour recueillir ces poussières sur une surface exposée à l’air : une feuille de papier de 1 mètre carré de surface était maintenue horizontalement sur un châssis ; on plaçait ce papier sur un toit bien isolé, à une hauteur de 10 à 15 mètres, et on l’y laissait séjourner pendant une nuit calme. Le lendemain matin, on réunissait, à l’aide d’un pinceau fin, les corpuscules qui s’étaient déposés sur le châssis de papier. On en recueillait ainsi de 1 milligramme et demi à 3 milligrammes et demi par nuit. Si l’on prend pour moyenne 2 milligrammes de sédiment, tombant sur 1 mètre carré en douze heures, on trouve 2 kilogrammes de ces corpuscules pour une surface égale à celle du Champ-de-Mars, en vingt-quatre heures.

Ces poussières ayant été analysées, on a trouvé 25 à 34 pour 100 de matières organiques et 66 à 75 pour 100 de matières minérales (cendres). Les sels de ces cendres sont en partie solubles dans l’eau ; ils contiennent du chlore, de l’acide sulfurique, des traces d’acide azotique. Les matières solubles dans l’acide chlorhydrique renferment très-souvent du fer et toujours de la chaux et de la silice. Les poussières recueillies sur des monuments ont été également analysées. Dans une des tours de Notre-Dame, à 60 mètres de hauteur, et dans des parties de l’édifice où personne n’avait pénétré depuis quelques années, les marches étaient recouvertes d’une couche de poussière grisâtre très-ténue, ayant au moins 1 millimètre d’épaisseur. Ces poussières, qui proviennent de l’air qui s’engouffre à travers les ouvertures des fenêtres, sont un mélange de matières organiques et de substances minérales. L’analyse, opérée sur 5 grammes, donne un poids de 32 pour 100 de matières organiques. Quant aux matières minérales, elles sont les unes solubles dans l’eau, les autres solubles dans l’acide chlorhydrique, les autres enfin insolubles dans cet acide. Leur poids total était de 68 pour 100 du poids des poussières. Ainsi, les poussières aériennes sont formées d’environ un tiers de substances organiques et de deux tiers de matières minérales. Le fer s’y rencontre en proportion notable. »

* ATMOSPHÉRIQUE adj. — Encycl. Chemin atmosphérique. V., au tome III du Grand Dictionnaire, l’article chemin de fer, p. 1137.

Poussières atmosphériques. V ci-dessus atmosphère.

ATOLAIRE s. f. (a-to-lè-re). Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses. Syn. de crotalaire.

* ATOMAIRE s. m. — Encycl. Entom. Les caractères de ce genre de coléoptères sont : corps ovale ; antennes anté-oculaires, avec articles intermédiaires plus minces, les trois articles terminaux augmentant graduellement de taille et formant ensemble une massue courte ; tête presque triangulaire ; prothorax transverse, presque carré ; écusson transverse ; élytres formant un ovale très-convexe ; pattes courtes et grêles, tibias arqués. L’atomaire linéaire de Stephens se montre en mai et en juin, quelquefois en juillet et août ; il se reproduit avec une fécondité surprenante, reste caché dans le sol et ronge les germes des betteraves ; on en trouve quelquefois plusieurs autour d’une même graine, et ils compromettent gravement la récolte. Ils attaquent aussi les racines de la plante, et, quand le temps est beau, ils montent sur la tige et mangent les feuilles. Plusieurs remèdes ont été indiqués, dont le plus efficace paraît être de comprimer le sol avec des rouleaux : les atomaires ne se plaisent pas dans un terrain compacte, et la terre serrée autour de la plante l’empêche de mourir, même lorsque sa racine a été attaquée par ces insectes.

* ATOME s. m. — Encycl. Avant de compléter, dans l’article qui va suivre, celui qui figure dans le premier volume du Grand Dictionnaire, nous croyons devoir présenter quelques observations préliminaires. Rappelons d’abord que l’atomicité et l’affinité sont deux choses bien distinctes. L’atomicité est la propriété que possède un atome d’attirer à lui un plus ou moins grand nombre d’autres atomes. Un exemple fera saisir complètement la valeur de cette définition : on dira que l’atomicité du chlore par rapport à l’hydrogène est un, parce que 1 atome de chlore attire à lui 1 atome d’hydrogène  ; que l’atomicité de l’oxygène est deux par rapport à l’hydrogène, parce que 1 atome d’oxygène attire à lui 2 atomes d’hydrogène ; que l’atomicité de l’azote est trois par rapport à l’hydrogène, parce que 1 atome d’azote attire à lui 3 atomes d’hydrogène, et ainsi de suite suivant les cas. Le chlore sera donc considéré comme monoatomique, l’oxygène comme diatomique, l’azote comme triatomique par rapport à l’hydrogène. On remarquera que, dans la fixation de la valeur de l’atomicité, on ne se préoccupe point du plus ou moins d’énergie que manifeste la combinaison, énergie qui se révèle dans le cas de l’affinité par production d’électricité, de chaleur ou de lumière.

L’affinité est la force par laquelle un atome attire un autre atome. Cette force se manifeste dans les cas d’affinité puissante par des phénomènes de chaleur et de lumière ; elle n’est pas proportionnelle au nombre d’atomes attirés. C’est ainsi que le chlore, dont 1 atome ne peut attirer que 1 atome d’hydrogène, donne, avec ce dernier corps, une réaction violente sous l’influence de la lumière solaire directe. Il se produit une forte détonation avec vive lumière, et cela indique une grande affinité ; ce qui n’empêche point l’atomicité du chlore d’être faible pour l’hydrogène, si on la compare à celle de l’azote, dont 1 atome peut fixer 3 atomes d’hydrogène.

Dans la chimie moderne, telle que l’ont faite les travaux de Dalton, Gay-Lussac, Dulong, Petit et Würtz, pour ne citer que quelques noms, 1 atome constitue « la plus pente quantité d’un élément qui puisse exister dans un corps composé comme masse indivisible par les forces chimiques  ; 1 molécule constitue uu groupe d’atomes et représente la plus petite quantité d’un corps simple ou composé qui puisse exister à l’état libre, entrer dans une réaction et en sortir. »

L’atomicité de l’oxygène, de l’azote, du carbone, etc., pour l’hydrogène pris comme terme de comparaison, est fixe. Le chlore, le brome et l’iode, qui s’unissent à l’hydrogène atome à atome et peuvent le remplacer dans de nombreuses combinaisons, ou même fonctionner comme monoatomiques dans des combinaisons métalliques où l’hydrogène n’entre pas, sont considérés comme monoatomiques par rapport à l’hydrogène ; mais un corps simple pouvant s’unir en plusieurs proportions avec un autre corps simple, l’atomicité de ces corps ne saurait être absolue ou, en d’autres termes  : « parce que le chlore se combine atome à atome avec l’hydrogène et que le phosphore par rapport à l’hydrogène est triatomique, il n’en faut pas en conclure que le phosphore est également triatomique vis-a-vis du chlore. » Le phosphore est, en effet pentatomique vis-à-vis du chlore dans le composé Ph,Cl5 (perchlorure de phosphore).

On pourrait citer une foule d’exemples analogues à celui qui précède, notamment ceux que fournissent les combinaisons de l’iode, de l’azote, etc. De là il faut conclure que l’atomicité d’un élément ne peut être considérée comme absolue et qu’il n’y a pas lieu de s’occuper de la recherche de cette atomicité idéale. Il suffit de déterminer l’atomicité que chaque élément possède dans une combinaison donnée.

On peut, en se basant sur l’atomicité des corps simples, donner une classification plus rationnelle que celle qui a cours encore aujourd’hui et qui divise ces corps en métalloïdes et métaux, ce qui, de l’avis de M. Würtz, est absolument arbitraire. M. Du-