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feuille qui, après avoir montré une basse complaisance pour l’Empire, n’avait pas cessé, depuis le 4 septembre, d’attaquer la République. Le Journal officiel ne rendit compte de ce malheureux incident que le 25 et en rejeta la responsabilité sur la foule, qui aurait maltraité les sentinelles avancées et tenté de désarmer les premiers rangs des gardes nationaux. Ceux-ci, après avoir essuyé plusieurs coups de revolver, auraient fait, seulement alors, usage de leurs armes, mais après sommations légales et plusieurs roulements de tambours. Ces allégations furent contredites par plusieurs journaux. Mais qui démêlera la vérité ? Peut-être, comme cela est déjà arrivé tant de fois au milieu de ces circonstances où il est si difficile de garder son sang-froid, n’y eut-il au fond qu’un déplorable malentendu.

Ce même jour, 22 mars, les représentants de la Seine les plus populaires, les maires et les adjoints de Paris publiaient des proclamations invitant les électeurs à s’abstenir de prendre part au vote annoncé pour le lendemain, en prévision des élections que l’Assemblée se proposait de provoquer à bref délai. Le Comité comprit que ces proclamations, jointes aux conseils d’abstention donnés par un grand nombre de journaux, menaçaient de faire le vide autour des urnes, et il ajourna encore une fois les élections, qu’il fixait au dimanche 26 mars.

À la même époque, le gouvernement nomma le représentant M. Langlois chef d’état-major général de l’amiral Saisset, et un autre représentant, M. Schœlcher, commandant de l’artillerie de la garde nationale. Nous n’avons pas besoin de dire que les 266 bataillons de cette garde ne professaient pas tous !e même dévouement à l’égard du Comité central, et un conflit sanglant pouvait éclater d’un jour à l’autre entre les bataillons dissidents. Dans cette prévision, l’amiral Saisset concentra à la mairie du IIe arrondissement, ainsi qu’à la Banque, des préparatifs de défense et mit la gare de Saint-Lazare en état de résistance, afin d’assurer ses communications avec Versailles. On n’avait pas encore, néanmoins, abandonné tout espoir de conciliation, et les représentants, les maires, les adjoints, des groupes de citoyens même cherchaient des moyens de transaction. Ils se heurtaient, de part et d’autre, à des obstacles infranchissables : le gouvernement de Versailles croyait au-dessous de sa dignité de traiter avec un pouvoir né de l’insurrection, et le Comité central n’était pas d’humeur à subir les conditions d’hommes qui ne lui inspiraient aucune confiance. Pour répondre aux préparatifs de l’amiral, il transforma l’Hôtel de ville en une véritable forteresse, que protégeaient de nombreuses barricades garnies d’artillerie ; la place Vendôme fut convertie en redoute ; le commandement supérieur de Paris était confié à trois généraux improvisés, Brunel, Eudes et Duval. On semblait donc marcher rapidement vers une crise sanglante, lorsque, le 25, veille des élections, une transaction intervint tout à coup et fut annoncée à la population parisienne par la proclamation suivante :

« Les députés de Paris, les maires et les adjoints élus, réintégrés dans les mairies de leurs arrondissements, et les membres du Comité central de la garde nationale, convaincus que, pour éviter la guerre civile, l’effusion du sang à Paris et pour affermir la République, il faut procéder à des élections immédiates, convoquent les électeurs, demain dimanche, dans leurs collèges électoraux.

« Le scrutin sera ouvert à huit heures du matin et fermé à minuit.

« Les habitants de Paris doivent comprendre que, dans les circonstance actuelles, ils doivent tous prendre part au vote, afin que ce vote ait le caractère sérieux qui, seul, peut assurer la paix dans la cité.

« Pour les députés de la Seine, les représentants de la Seine présents à Paris,

« Lockroy, Floquet, Clémenceau, Tolain, Greppo.

« Tous les maires et adjoints ont signé, sauf, pour cause d’absence, Arnaud (de l’Ariége), Henri Martin. M. Tirard adhère. »

Le Comité central s’empressa, de son côté, de faire afficher cette proclamation, mais en l’altérant d’une manière assez sensible :

« Le Comité central de la garde nationale, auquel se sont ralliés les députés de Paris, les maires et adjoints, convaincus que le seul moyen d’éviter la guerre civile, l’effusion du sang à Paris, et, en même temps, d’affermir la République, est de procéder à des élections immédiates, convoquent pour demain dimanche tous les citoyens dans les collèges électoraux.

« Les habitants de Paris comprendront que, dans les circonstances actuelles, le patriotisme les oblige à venir tous au vote, afin que les élections aient le caractère sérieux qui, seul, peut assurer la paix dans la cité. »

C’étaient donc, de par ce texte altéré, les représentants, les maires et les adjoints qui faisaient acte de soumission aux volontés du Comité, et, au fond, c’était vrai ; on évitait ainsi une résolution extrême, mais au profit du Comité central, qui conservait et organisait militairement ses bataillons, tandis que l’amiral Saisset licenciait ceux qui étaient résolus à lutter contre l’autorité insurrectionnelle. Les élections eurent donc lieu le 26. Voici les noms qui obtinrent le plus grand nombre de suffrages ; les abstentions, d’ailleurs, avaient été fort nombreuses.

1er arrond. Adam, Méline, Rochart, Barré.
IIe arrond. Brelay, Tirard, Chéron, Loiseau-Pinson.
IIIe arrond. Demay, Arnaud, Pindy, Cléray,
Dupont.
IVe arrond. Lefrançais, Arthur Arnould,
Clémence, Amouroux, Gérardin,
Ve arrond. Jourde, Régère, Tridon, Blanchet,
Ledroit.
VIe arrond. Leray, Goupil, Robinet, Beslay,
Varlin.
VIIe arrond. Parisel, Lefèvre, Urbain,
Brienet.
VIIIe arrond. Raoul Rjgault, Vaillant, Arthur
Arnould, Allix.
IXe arrond. Ranc, Ulysse Parent, Desmarest,
Émile Ferry, Nast.
Xe arrond. Félix Pyat, Henri Fortuné,
Gambon, Champy, Babick.
XIe arrond. Assi, Avrial, Delescluze,
Mortier, Eudes, Protot, Verdure.
XIIe arrond. Varlin, Fresneau, Geresme,
Theisz.
XIIIe arrond. Léo Meillet, Durand, Chardon,
Franckel.
XIVe arrond. Billioray, Martelet, Decamp.
XVe arrond. Victor Clément, Jules Vallès,
Langevin.
XVIe arrond. Marmottan (docteur), Bouteiller.
XVIIe arrond. Varlin, Émile Clément, Gérardin,
Chalin, Malon.
XVIIIe arrond. Blanqui, Theisz, Dereure,
J.-B. Clément, Ferré, Vermorel, Paschal Grousset.
XIXe arrond. Oude, Puget, Cournet, Delescluze, Ostyn, Miot.
XXe arrond. Rouvier, Bergeret, Flourens, Blanqui.

Le 27 au matin, avant même la fin du dépouillement du scrutin, le Comité central annonça qu’il cédait la place aux nouveaux élus ; mais, comme nous l’avons déjà dit et comme on pourra le remarquer jusqu’au dénoûment, il ne cessa pas d’exister et de commander. Le Journal officiel, avec cette déclaration, publiait les deux pièces suivantes, qui jettent un grand jour sur les véritables origines et le but de la Commune :

« À l’heure où nous écrivons, le Comité central aura de droit, sinon de fait, cédé la place à la Commune. Ayant rempli le mandat extraordinaire dont la nécessité l’avait investi, il se réduira de lui-même à la fonction spéciale qui fut sa raison d’être et qui, contestée violemment par le pouvoir, l’obligeait à lutter, à vaincre ou à mourir avec la cité, dont il était la représentation armée.

« Expression de la liberté municipale légitimement, juridiquement insurgée contre l’arbitraire gouvernemental, le Comité n’avait d’autre mission que d’empêcher à tout prix qu’on n’arrachât à Paris le droit primordial qu’il avait triomphalement conquis. Au lendemain du vote, on peut dire que le Comité a fait son devoir.

« Quant à la Commune élue, son rôle sera tout autre et les moyens pourront être différents. Avant tout, il lui faudra définir son mandat, délimiter ses attributions. Ce pouvoir constituant qu’on accorde si large, si indéfini, si confus pour la France à une Assemblée nationale, elle devra l’exercer pour elle-même, c’est-à-dire pour la cité, dont elle n’est que l’expression.

« Aussi, l'œuvre première de nos élus devra être la discussion et la rédaction de leur charte, de cet acte que nos aïeux du moyen âge appelaient leur commune. Ceci fait, il lui faudra aviser aux moyens de faire reconnaître et garantir par le pouvoir central, quel qu’il puisse être, ce statut de l’autonomie municipale.

« Cette partie de leur tâche ne sera pas la moins ardue si le mouvement, localisé à Paris et dans une ou deux grandes villes, permet à l’Assemblée nationale actuelle d’éterniser un mandat que le bon sens et la force des choses limitaient à la conclusion de la paix et qui, déjà, se trouve depuis quelque temps accompli.

« À une usurpation de pouvoir la Commune de Paris n’aura pas à répondre en usurpant elle-même. Fédérée avec les communes de France déjà affranchies, elle devra, en son nom et au nom de Lyon, de Marseille et bientôt peut-être de dix grandes villes, étudier les clauses du contrat qui devra les relier à la nation, poser l’ultimatum du traité qu’elles entendent signer.

« Quel sera cet ultimatum ? D’abord il est bien entendu qu’il devra contenir la garantie de l’autonomie, de la souveraineté municipale reconquises.

« En second lieu, il devra assurer le libre jeu des rapports de la Commune avec les représentants de l’unité nationale.

« Enfin, il devra imposer à l’Assemblée, si elle accepte de traiter, la promulgation d’une loi électorale telle que la représentation des villes ne soit plus, à l’avenir, absorbée et comme noyée dans la représentation des campagnes. Tant qu’une loi électorale conçue dans cet esprit n’aura pas été appliquée, l’unité nationale brisée, l’équilibre social rompu ne pourraient pas se rétablir.

« À ces conditions, et à ces conditions seulement, la ville insurgée redeviendra la ville capitale. Circulant plus libre à travers la France, son esprit sera bientôt l’esprit même de la nation, esprit d’ordre, de progrès, de justice, c’est-à-dire de révolution. »

La seconde pièce était ainsi conçue :

Association internationale des travailleurs.
Conseil fédéral des sections parisiennes.
Chambre fédérale des sociétés ouvrières,

« Travailleurs,

« Une longue suite de revers, une catastrophe qui semble devoir entraîner la ruine complète de notre pays, tel est le bilan de la situation créée à la France par les gouvernements qui l’ont dominée.

« Avons-nous perdu les qualités nécessaires pour nous relever de cet abaissement ? Sommes-nous dégénérés au point de subir avec résignation le despotisme hypocrite de ceux qui nous ont livrés à l’étranger, et de ne retrouver d’énergie que pour rendre notre ruine irrémédiable par la guerre civile ?

« Les derniers événements ont démontré la force du peuple de Paris ; nous sommes convaincus qu’une entente fraternelle démontrera bientôt sa sagesse.

« Le principe d’autorité est désormais impuissant pour rétablir l’ordre dans la rue, pour faire renaître le travail dans l’atelier, et cette impuissance est sa négation.

« L’insolidarité des intérêts a créé la ruine générale, engendré la guerre civile ; c’est à la liberté, à l’égalité, à la solidarité qu’il faut demander d’assurer l’ordre sur de nouvelles bases, de réorganiser le travail, qui est sa condition première.

« Travailleurs,

« La révolution communale affirme ces principes, elle écarte toute cause de conflit dans l’avenir ! Hésiterez-vous à lui donner votre sanction définitive ?

« L’indépendance de la Commune est le gage d’un contrat dont les clauses, librement débattues, feront cesser l’antagonisme des classes et assureront l’égalité sociale.

« Nous avons revendiqué l’émancipation des travailleurs, et la délégation communale en est la garantie, car elle doit fournir à chaque citoyen les moyens de défendre ses droits, de contrôler d’une manière efficace les actes de ses mandataires chargés de la gestion de ses intérêts, et de déterminer l’application progressive des réformes sociales.

« L’autonomie de chaque commune enlève tout caractère oppressif à ses revendications et affirme la République dans sa plus haute expression.

« Travailleurs,

« Nous avons combattu, nous avons appris à souffrir pour notre principe égalitaire ; nous ne saurions reculer alors que nous pouvons aider à mettre la première pierre de l’édifice social.

« Qu’avons-nous demandé ?

« L’organisation du crédit, de l’échange, de l’association, afin d’assurer au travailleur la valeur intégrale de son travail ;

« L’instruction gratuite, laïque et intégrale ;

« Le droit de réunion et d’association, la liberté absolue de la presse, celle du citoyen ;

« L’organisation au point de vue municipal des services de police, de force armée, d’hygiène, de statistique, etc.

« Nous avons été dupes de nos gouvernants, nous nous sommes laissé prendre à leur jeu, alors qu’ils caressaient et réprimaient tour à tour les factions dont l’antagonisme assurait leur existence.

« Aujourd’hui le peuple de Paris est clairvoyant, il se refuse à ce rôle d’enfant dirigé par le précepteur, et dans les élections municipales, produit d’un mouvement dont il est lui-même l’auteur, il se rappellera que le principe qui préside à l’organisation d’un groupe, d’une association est le même qui doit gouverner la société entière, et comme il rejetterait tout administrateur président imposé par un pouvoir en dehors de son sein, il repoussera tout maire, tout préfet imposé par un gouvernement étranger à ses aspirations.

« Il affirmera son droit, supérieur au vote d’une assemblée, de rester maître dans sa ville et de constituer comme il lui convient sa représentation municipale, sans prétendre l’imposer aux autres.

« Dimanche 26 mars, nous en sommes convaincus, le peuple de Paris tiendra à honneur de voter pour la Commune.

« Les délégués présents à la séance de nuit du 23 mars 1871 :

« Conseil fédéral des sections parisiennes de l’Association internationale,

« Aubry (fédération rouennaise), Boudet, Chaudesaigues, Coifé, V. Demay, A. Duchêne, Dupuis, Léo Franckel, H. Coullé, Laureau, Limousin, Martin Léon, Nostag, Ch. Rochat.

« Chambre fédérale des Sociétés ouvrières,

« Camélinat, Descamps, Evette, Galand, Haan, Hamet, Jance, J. Lallemand, Lazare Lévy, Pindy, Eug. Pottier, Rouveyroles, Spoeder, A. Theisz, Very. »

Ces deux pièces étaient datées du 26 mars même et émanaient de sociétés ouvrières. La pensée secrète qui en ressort, c’est celle de s’emparer exclusivement du mouvement progressiste, de lui imprimer sa direction et d’asseoir la suprématie des classes ouvrières sur l’effacement complet des autres. Que les ouvriers demandent à prendre part à la gestion des affaires publiques, auxquelles ils sont intéressés comme le reste des citoyens, ils restent dans la plénitude de leurs droits. Qu’ils envoient au parlement beaucoup d’ouvriers comme M. Tolain, assez compétents pour traiter les questions industrielles et commerciales qui ont conquis tant d’importance dans la société moderne, nous serons les premiers à y applaudir. Mais il faut que les ouvriers se pénètrent bien de cette pensée qu’il ne suffit pas d’être maçon, charpentier ou peintre en bâtiments pour faire un excellent député, un habile administrateur municipal. Des connaissances spéciales, des études approfondies sont indispensables, et c’est alors qu’il faut combler les lacunes de l’éducation et de l’instruction premières par un travail opiniâtre qui permette enfin d’aborder des discussions au cours desquelles on peut rencontrer des adversaires retors, qui triomphent aisément d’idées de justice et de progrès mal exposées et mal défendues.

La Commune était donc constituée. En s’installant à l’Hôtel de ville, son premier acte fut de déclarer que la garde nationale et le Comité central avaient bien mérité de la patrie. Le 29 mars, le Journal officiel publiait la note suivante :

« Les citoyens membres de la Commune de Paris sont convoqués pour aujourd’hui mercredi, 8 germinal, à I heure très-précise, à l’Hôtel de Ville, salle du conseil. »

Le retour au calendrier révolutionnaire ne fut qu’un essai, qu’on ne devait pas tarder à abandonner. Au reste, ce n’est pas la seule parodie de cette grande époque que la Commune devait tenter ; elle aussi allait avoir son comité de Salut publie. Cependant elle avait renié le drapeau tricolore de la Révolution pour le drapeau rouge, sous le prétexte assez singulier que le rouge avait été autrefois la couleur de l’oriflamme. Aucun décret, d’ailleurs, n’avait prescrit cette substitution.

Le 31 mars, on lisait en tête du Journal officiel :

RAPPORT de la commission des élections.

« La commission qui a été chargée de l’examen des élections a dû examiner les questions suivantes :

« Existe-t-il une incompatibilité entre le mandat de député à l’Assemblée de Versailles et celui de membre de la Commune ?

« Considérant que l’Assemblée de Versailles, en refusant de reconnaître la Commune élue par le peuple de Paris, mérite par cela même de ne pas être reconnue par cette Commune ;

« Que le cumul doit être interdit ;

« Qu’il y a, du reste, impossibilité matérielle à suivre les travaux des deux Assemblées ;

« La commission pense que les fonctions sont incompatibles.

« Les étrangers peuvent-ils être admis à la Commune ?

« Considérant que le drapeau de la Commune est celui de la République universelle ;

« Considérant que toute cité a le droit de donner le titre de citoyen aux étrangers qui la servent ;

« Que cet usage existe depuis longtemps chez les nations voisines ;

« Considérant que le titre de membre de la Commune, étant une marque de confiance plus grande encore que le titre de citoyen, comporte implicitement cette dernière qualité,

« La commission est d’avis que les étrangers peuvent être admis et vous propose l’admission du citoyen Franckel.

« Les élections doivent-elles être validées d’après la loi de 1840, exigeant pour les élus le huitième des électeurs inscrits ?

« Considérant qu’il a été établi que les élections seraient faites d’après la loi de 1849, la commission est d’avis que le huitième des voix est nécessaire en principe.

« Mais, considérant que l’examen des listes électorales de 1871 a fait reconnaître des irrégularités qui sont d’une importance telle qu’elles ne présentent plus aucune certitude sur le véritable chiffre des électeurs inscrits : les causes qui ont influé sur l’inexactitude des listes sont de différente nature : c’est le plébiscite impérial, pour lequel une augmentation insolite s’est produite ; le plébiscite du 3 novembre, les décès pendant le siège, le chiffre élevé des habitants qui ont abandonné Paris après la capitulation, et, d’un autre côté, le chiffre considérable pendant le siège des réfugiés étrangers à Paris, etc.

« Considérant qu’il a été matériellement impossible de rectifier à temps toutes les erreurs et qu’on ne peut s’en rapporter à une base légale aussi évidemment faussée ;

« En conséquence, la commission propose de déclarer validées, aussi bien que toutes les élections qui ont obtenu le huitième des voix, les six élections qui resteraient en suspens, en s’en rapportant à la majorité relative des citoyens qui ont rempli leur étroit devoir en allant au scrutin. »

Ces conclusions furent adoptées par la Commune, en sorte qu’on put être élu avec un chiffre de voix absolument dérisoire. Quant à l’admission des étrangers dans le