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« Cependant ces attaques de jour et de nuit et les travaux de tranchée fatiguent les troupes commandées par le général de Cissey j afin de les soulager, le 5e corps (général Clinchant), qui s’organisait au camp de Satory, reçoit l’ordre de prendre part aux travaux de siège ; il s’établit à la droite et en arrière du 2e corps.

« 5 mai. Le 5, une opération de nuit, menée avec vigueur par deux compagnies du 17e bataillon de chasseurs, 250 marins et le 2e régiment provisoire, permet d’occuper la gare de Clamart, le passage voûté du chemin de fer, ainsi qu’un redan qui forme le point central des communications entre les forts d’Issy et de Vanves.

« Les jours suivants sont employés à consolider les positions conquises, à approfondir les tranchées et à cheminer vers l’église d’Issy, à travers les rues du village.

« À ce moment, les batteries destinées à protéger les attaques de droite étaient celles de Bellevue, de Meudon, du Chalet-de-Fleury, dos Moulineaux, du phare du château d’Issy, du Moulin-de-Pierre, du plateau de Châtillon et de Bagneux. Ces batteries, armées de 70 pièces de canon, écrasent de leurs projectiles les forts d’Issy et de Vanves et communiquent le feu à leurs bâtiments.

« 8 mai. Pendant la nuit du 8 mai, l’église d’Issy ainsi que l’extrémité du parc des aliénés sont occupés de manière à fermer les abords du fort. Une reconnaissance est en même temps poussée dans les fossés du fort de Vanves et la tête de ses communications souterraines est occupée.

« 9 mai. Dans la matinée du 9, l’investissement du fort d’Issy est complet ; le fort est muet. Une reconnaissance faite par une compagnie du 38e de marche s’avance jusque sur le glacis et, ne rencontrant aucun défenseur, pénètre dans l’intérieur. Le fort se trouvait évacué ; il est immédiatement occupé.

« Pendant qu’à la droite une suite de coups de main avaient amené l’investissement et la reddition du fort d’Issy, au centre, une grande batterie de 70 pièces de marine, destinée à contre-battre l’artillerie de la place au Point du Jour, à rendre intenables les portes de Saint-Cloud et de Passy et à enfiler les premiers bastions de la rive gauche, avait été construite sur les hauteurs de Montretout et avait ouvert son feu sur le Point-du-Jour, dès le 8 mai.

« Le 4e corps (général Douay) avait pris son bivouac, le 5 mai, à Villeneuve-l’Etang et se préparait a pousser ses attaques sur le Point-du-Jour ; la division Vergé de l’armée de réserve (général Vinoy), placée sous les ordres du général Douay, pour concourir aux travaux du siège, occupait Sèvres et Saint-Cloud.

« Dans la nuit du 8 au 9, huit bataillons des divisions Berthaut (corps Douay) et Vergé (corps Vinoy) franchissent la Seine et entament une parallèle de 1,500 mètres de longueur, depuis la Seine au pont de Billancourt jusqu’au quartier des Princes, en avant du village de Boulogne.

« Les attaques de droite et de gauche marchent alors parallèlement. L’attaque de droite est dirigée contre le fort de Vanves, vers lequel on chemine, pour investir le fort par la forge. L’attaque de gauche s’avance dans le ois de Boulogne et embrasse bientôt toute la partie d’enceinte comprise entre la Seine et la porte de la Muette.

« Sur la droite, une habile opération est exécutée dans la nuit du 9 au 10 mai contre les barricades situées en avant de Bourg-la-Reine, par cinq compagnies du 114e de ligne, sous la direction du général Osmont.

« Les deux colonnes chargées de faire ce coup de main, parties de Bourg-la-Reine et de Bagneux, s’avancent vers Cachan de manière à prendre les barricades à revers ; aussitôt qu’elles ont fait leur jonction, elles escaladent les tranchées et se précipitent sur les barricades, qui sont successivement enlevées avec un élan remarquable ; nos pertes sont minimes ; celles des insurgés sont d’une cinquantaine de morts et de 41 prisonniers.

« En même temps, le 35e de ligne (division Faron) occupait le village de Vanves, et les gardes de tranchée s’emparaient de l’embranchement du chemin de Vanves au fort avec la route stratégique ; une place d’armes est établie aussitôt en ce point. Dans la même nuit, un pont est jeté sur la Seine, à l’île Saint-Germain (Billancourt), pour permettre la construction d’une batterie destinée à contre-battre les canonnières des insurgés embossées sur le pont-viaduc du Point-du-Jour.

« 12 mai. Dans la journée du 12, les avant-postes du 2e corps continuent à gagner du terrain en avant.

« À midi, les troupes du général Osmont occupent les maisons situées au point où la route stratégique rencontre la route de Châtillon à Montrouge et empêchent ainsi toute communication entre les forts de Vanves et de Montrouge.

« Quelques heures plus tard, un bataillon du 46ee de marche (brigade Bocher) enlève à la baïonnette une forte barricade dans le village. d’Issy, ainsi que le couvent des Oiseaux et le séminaire.

« Cette attaque, brillamment exécutée, avait jeté un tel effroi parmi les insurgés, qu’ils abandonnent successivement dans lu soirée toutes les parties du village qu’ils occupaient encore, et, dans la nuit, nos troupes s’établissent dans l’hospice des Petits-Ménages et le lycée Louis-le-Grand.

« Les travailleurs de tranchée ouvrent aussitôt une parallèle entre l’hospice et la Seine, ainsi qu’une tranchée pour envelopper la gorge du fort de Vanves.

« La batterie établie dans l’île Saint-Germain est démasquée et force, en deux heures, les canonnières à remonter la Seine.

« Les reconnaissances faites le 12 et le 13 mai sur le fort de Vanves avaient permis de constater qu’il était encore occupé.

« 13 mai. Dans la nuit du 13, le général Noël, renseigné par quelques insurgés, donne l’ordre de tenter l’entrée du fort.

« Tandis que le génie fait ses préparatifs, le capitaine commandant la compagnie auxiliaire du 71e de marche, devançant les ordres, entre dans le fort, qu’il trouve inoccupé. On en prend immédiatement possession, et toutes les précautions sont prises aussitôt pour empêcher les explosions préparées.

« Tandis qu’à la suite de combats journaliers les troupes de l’attaque de droite portaient leurs cheminements k quelques centaines de mètres de la place et se rendaient maîtresses du fort de Vanves, celles du corps Douay, à la gauche, prolongeaient leurs tranchées jusque derrière la butte Montmartre.

« Le 5e corps (général Clinchant) franchissait la Seine le 13 mai, s’établissait à Longchamps et ouvrait -une parallèle en arrière des lacs du bois de Boulogne jusqu’à hauteur de la porte de la Muette.

« Dans la nuit du 13, des places d’armes étaient construites à 200 mètres de la contrescarpe des bastions, des batteries établies aux extrémités des lacs et des embuscades dans leurs îles.

« Pendant tout ce temps, le 1er corps reste sur la défensive à Neuilly et Asnières, où la canonnade et la fusillade sont journalières et continues.

« À l’extrême droite, la cavalerie, qui occupe toujours par ses avant-postes Fresnes, Rungis et la Belle-Epine, fouille les villages, tiraille avec les insurgés et fait une série de démonstrations qui facilitent les opérations et les coups de main des troupes qui attaquent les forts d’Issy et de Vanves.

« Après la prise du fort de Vanves, les travaux de siège sont poursuivis avec la plus grande activité.

« Les attaques de droite, s’appuyant aux deux forts conquis, cheminent entre le Petit-Vanves et la Seine, menaçant les portes de Sèvres et d’Issy.

« 18 mai. Le principal fait d’armes est exécuté le 18 par deux colonnes composées de troupes du 82e de marche et du il4e de ligne, précédées de quelques éclaireurs du 113e de ligne.

« Ces deux colonnes enlèvent brillamment, sous la conduite du général Osmont, deux barricades en avant de Bourg-la-Reine, ainsi que le moulin de Cachan, tuant une centaine d’insurgés et ramenant 48 prisonniers.

« Les attaques de gauche, des corps Douay et Clinchant, s’avancent sous la protection des batteries de Montretout et du Mont-Valérien pour couronner le chemin couvert et construire les batteries en brèche.

« À l’extrême gauche, des batteries destinées à contre-battre celles des insurgés étaient construites au château de Bécon, sur la voie ferrée, dans la redoute de Gennevilliers et dans l’île de la Grande-Jatte.

« À l’extrême droite, la cavalerie fait des reconnaissances journalières et continue ses démonstrations.

« Les insurgés, pressentant que tout se prépare pour l’assaut de l’enceinte, redoublent leur feu par intervalles. Dans la nuit du 18 au 19, il est très-actif sur les travaux de la rive gauche ; et sur la rive droite, leur tir, guidé par la lumière électrique, rend impossible toute poursuite des couronnements du chemin couvert aux portes d’Auteuil et de Passy.

« 20 mai. Cependant les batteries de brèche sont établies et armées, et le 20, à une heure, elles ouvrent leur feu, tandis que toutes les batteries en arrière et les canons du Mont-Valérien écrasent l’enceinte de leurs projectiles. Les travaux sont en même temps poussés activement vers les glacis. Le feu de la place ne répond que faiblement sur le lycée de Vanves.

« 21 mai. Le feu des batteries de brèche, qui avait cessé le 20, à huit heures du soir, reprend dans le matin, avec la même énergie. Les canons du Mont-Valérien, les batteries de Montretout et toutes les batteries de Boulogne, Issy et Vanves dirigent sur la place un feu tellement violent que l’enceinte ne répond que faiblement.

« Les travaux sont poussés avec la plus grande activité ; on élargit les cheminements pour les colonnes d’attaque. Le commandant en chef a déjà prescrit les dispositions générales pour ce grand acte, lorsque le maréchal est informé par le général Douay, commandant les attaques de droite de la rive droite (4e corps, divisions Berthaut et L’Hérillier et division Vergé de l’armée de réserve), que les gardes de tranchée entraient dans Paris par la porte de Saint-Cloud.

« En effet, M. Ducatel, piqueur des ponts et chaussées, avait reconnu que les insurgés, exposés au feu de nos batteries, avaient abandonné le Point-du-Jour et que la porto de Saint-Cloud était libre ; il en avait donné avis aux gardes de tranchée.

« Deux compagnies du 37e de ligne (division Vergé), quelques sapeurs et quelques artilleurs, portant des mortiers de 0m15, pénétrèrent aussitôt, un par un, dans la place. La fusillade s’engage ; une pièce de 12 est retournée contre les insurgés, pendant qu’on établit une passerelle sur les débris du pont-levis. Les gardes de tranchée et les travailleurs sont amenés en grande hâte pour soutenir le combat.

« Le maréchal commandant en chef, qui se trouvait en ce moment au Mont-Valérien, donne immédiatement connaissance à tous les commandants de corps d’armée de la surprise de la porte de Saint-Cloud et prescrit au général Clinchant, commandant l’attaque de gauche de la rive gauche (5e corps), au général Ladmirault, commandant le 1er corps, et au général Vinoy, commandant l’armée de réserve, de faire les dispositions nécessaires pour entrer dans la place à la suite du corps du général Douay ; il porte son quartier général à Boulogne,

« Le général Berthaut, commandant la 1re division du 4e corps, suit les compagnies du 37e, entrées les premières dans la place. La brigade Gandil, de cette division, y pénètre à six heures et demie, suivie de près par la brigade Carteret. Le général Berthaut avait pour mission de s’emparer du quadrilatère formé par les bastions 61 à 67, la Seine et le viaduc du chemin de fer de Ceinture, position importante qui constitue, dans l'intérieur des murs, une excellente place d’armes.

« Cette opération s’exécute en longeant les fortifications par le boulevard Murat, de manière à tourner les défenses du pont-viaduc qui font face au Point-du-Jour et à s’emparer de la porte d’Auteuil, pour donner accès à d’autres colonnes.

« La division Vergé entre dans Paris à sept heures et demie, et se dirige par la route de Versailles, vers le pont de Grenelle.

« Les divisions Berthaut et l’Hérillier (4e corps), après s’être emparées de la porte d’Auteuil et du viaduc du chemin de fer, se portent en avant pour attaquer la seconde ligne de défense des insurgés entre la Muette et la rue Guillon : Elles s’emparent de l’asile Sainte-Périne, de l’église et de la place d’Auteuil.

« La division Vergé, sur leur droite, enlève une formidable barricade qui se trouvait Sur le quai, à hauteur de la rue Guillon, puis se porte sur la forte position du Trocadéro, qu’elle enlève, et y prend position, en y faisant 1,500 prisonniers.

« De son côté, le général Clinchant entre dans la place vers neuf heures du soir, par la porte de Saint-Cloud, avec la brigade Blot, suivie de la brigade Brauer, tourne à gauche et, suivant les boulevads Murât et Suchet, arrive à la hauteur de la porte d’Auteuil ; il dégage cette porte et permet ainsi à la brigade Cottret d’y pénétrer.

« Le général Clinchant continue alors son mouvement le long des remparts parla route militaire et s’empare de la porte de Passy. La brigade de Courcy entre dans la place par cette porte.

« La position importante du château de la Muette, dont les défenses s’appuient aux remparts et se prolongent vers la Seine, devient l’objectif du général Clinchant.

« Défendue par des fossés, des murs, des grilles, des batteries, elle était presque inattaquable du côté des remparts. Le général se porte vers l’est, la tourne et l’enlève.

« Pendant ce temps, les divisions Grenier et Laveaucoupet, du 1er corps, se dirigent sur le bois de Boulogne et pénètrent dans la place dès trois heures du matin, par les portes d’Auteuil et de Passy, la 3e division (général Montaudon) gardant ses positions de Neuilly et d’Asnières.

« Les divisions Bruat et Faron, de l’armée du général Vinoy, étaient entrées dans Paris à deux heures du matin, La division Faron s’établit en réserve à Passy ; la division Bruat a pour mission de franchir la Seine et d’enlever la porte de Sèvres pour faciliter l’entrée du 2e corps ; la brigade Bernard de Seigneurens, de cette division, traverse à cet effet le pont-viaduc. Elle éprouve des difficultés à l’attaque du quartier de Grenelle, mais elle s’en empare au moment où leg troupes du général de Cissey, qui ont forcé la porte de Sèvres, viennent la rejoindre.

« La brigade Bocher, de la division Susbielle, formant la tête de colunna d’attaque du colonel de Cissey, s’était massée, vers minuit, à 200 mètres de l’enceinte. Les sapeurs du génie s’approchent en silence de la porte de Sèvres et établissent avec des madriers disposés en rampe un étroit passage, par lequel pénètre, homme par homme, une compagnie du 18e bataillon de chasseurs. Ce petit détachement s’élance sur le chemin de fer de Ceinture et s’empare de cette deuxième enceinte avant que l’éveil soit donné.

« Il était deux heures et demie ; la double enceinte sur la rive gauche se trouvait forcée, et les troupes de la brigade Bocher pouvaient ouvrir la porte de Versailles.

« 22 mai. Les positions du Trocadéro et de la Muette, sur la rive droite, étant enlevées, la division Bruat et la tête du corps du général de Cissey occupant déjà une partie du quartier de Grenelle sur la rive gauche, Je maréchal, dont le quartier général venait d’être transporté au Trocadéro, avait à régler la suite à donner aux opérations.

« Les insurgés, qui avaient établi de nombreuses barricades, dont plusieurs étaient armées d’artillerie, à tous les carrefours principaux et près des portes, se défendaient encore avec énergie. Leurs principaux points de résistance paraissaient être Montmartre, la place de la Concorde, les Tuileries, la place Vendôme et l’Hôtel de ville.

« N’ayant pas l’espoir de pouvoir enlever ces positions dans la journée, le maréchal donne les instructions nécessaires pour occuper, s’il est possible, avant la nuit, des points qui lui permettent 4e les tourner dans la journée du lendemain.

« Le corps du général Douay, à droite, doit occuper, le soir, le palais de l’Industrie, le palais de l’Élysée et le ministère de l’intérieur.

« Le général Clinchant, sur sa gauche, cherchera k se rendre maître de la gare de l’Ouest, de la caserne de la Pépinière et du collège Chaptal.

« Le général Ladmirault, suivant le chemin de fer de Ceinture, s’avancera jusqu’à la porte d’Asnières.

« Sur la rive gauche, le général de Cissey doit chercher à s’emparer de l’École militaire et des Invalides, en les tournant par l’Est, et, s’il est possible, de la gare de Montparnasse.

« Le général Vinoy laissera la division Bruat sur la rive gauche pour appuyer le mouvement du général de Cissey, qui a été obligé de laisser six bataillons à la garde des forts et des batteries du sud.

« À la fin de la journée, cette division occupera les écuries de l’empereur et la manufacture des tabacs.

« La division Faron, du général Vinoy, restera en réserve près du Trocadéro.

« Telles étaient les principales dispositions adoptées pour la journée du 22.

« Sur les six heures environ, après un instant de repos, les troupes, sur la rive droite, reprennent leur marche en avant. Les insurgés, revenus de leur première surprise, s’étaient portés aux batteries des buttes Montmartre, de la place de la Concorde et des Tuileries ; ils balayent bientôt de leurs projectiles la place du Trocadéro et le quai de Billy.

« Le général Douay commence le mouvement en avant ; à droite, la division Vergé se dirige sur le palais de l’Industrie et sur celui de l’Élysée, dont elle s’empare. Les divisions Berthaut et L’Hérillier tournent le rond-point de l’Étoile, dont les défenses tombent entre leurs mains.

« Le général Clinchant, formant un échelon un peu en arrière de la gauche du général Douay, enlève la formidable barricade de la place d’Eylau et s’empare de la porte Dauphine.

« Les généraux Douay et Clinchant continuent ensuite leur mouvement.

« Les divisions Berthaut et L’Hérillier (corps Douay) s’engagent dans les rues Morny et Abbatucci et se portent sur la caserne de la Pépinière et l’église Saint-Augustin, dont elles s’emparent après une vive résistance. Elles enlèvent ensuite une forte barricade construite au débouché des rues d’Anjou et de Suresnes, dont elles ne peuvent approcher qu’en cheminant à travers les maisons et les jardins.

« Le corps du général Clinchant enlève, par sa droite, la place Fontaine et le parc Monceaux, puis le collège Chaptal, la place d’Europe et la gare Saint-Lazare ; sa gauche s’empare des places Saint-Ferdinand, de Courcelles, de Wagram, fortement défendues, et enfin son extrême gauche de la porte des Ternes, de la porte Bineau et de celle d’Asnières.

« Le général Ladmirault appuie le mouvement de ces deux corps et, avant la nuit, vient s’établir en arrière du chemin de fer de l’Ouest, sa gauche à la porte d’Asnières.

« Le général Montaudon, qui était resté à la garde des positions de Neuilly et d’Asnières, apercevant le mouvement du 5e corps, se porte en avant avec la brigade Lefebvre, s’empare du rond-point d’Inkermann, du village Levallois-Perret et de différentes batteries extérieures qu’il trouve années de 105 pièces de canon ; un de ses détachements occupe la porte Maillot.

« Sur la rive gauche, la deuxième brigada de la division Bruat, après avoir enlevé plusieurs barricades dans le quartier de Grenelle, doit appuyer le mouvement du général Verge sur le palais de l’Industrie. Elle s’avance en longeant les quais et s’empare du ministère des affaires étrangères et du palais législatif.

« Les trois divisions du 2e corps, après avoir pénétré dans l’enceinte par les portes de Sèvres et de Versailles, exécutent les mouvements prescrits.

« La division Susbielle, formant trois colonnes, se porte, sans rencontrer de résistance, sur le Champ-de-Mars, où elle débouche à sept heures du matin, après avoir enlevé la caserne Dupleix. L’École militaire ainsi tournée est bientôt occupée, presque sans coup férir. Un parc de 200 pièces de canon, d’énormes dépôts de poudre et des magasins considérables d’effets, de vivres et de munitions tombent entre nos mains.

« Au centre, la division Lacretelle, après avoir enlevé brillamment les vastes bâtiments crénelés du collège des jésuites, flanqués de fortes barricades, ainsi que les barricades qui protègent la mairie du XVearron-