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tion, monte l’escalier malgré In concierge et en disant à celui-ci qu’il avait une dépêche à remettre ; le concierge le suit jusqu’au sixième étage, et là Dubourg se dirige tout droit vers la chambre de Dutertre, en disant qu’il vient d’entendre la voix de sa femme ; il offre d’abord 20 francs au concierge pour que celui-ci lui ouvre, et, sur son refus, il se décide a frapper. Il se fait un long silence j pour que sa femme ouvre enfin, Dubourg lui dit a travers la porte : « Denise, il ne faut pas vous cacher ; je viens de recevoir une dé pèche télégraphique, votre enfant est gravement malade. » La malheureuse femme

ouvrit ; on sait le reste de la scène.

Le code pénal admet l’excuse du mari qui a frappé sa femme, mais seulement en flagrant délit et au domicile conjugal ; il rejette l’excuse lorsque le meurtre est accompli hors du domicile conjugal, même en cas de flagrant délit, mais le jury absout généralement. Cette fois, il ne crut pas devoir absoudre. Il y avait, en effet, dans la cause trop de circonstances accablantes pour le mari : ta liberté qu’il avait laissée à. sa femme de s’installer à l’hôtel, l’espionnage de Mra g de Boos, le piège tendu à l’hôtel d’Angleterre, puis rue des Ecoles ; le soin de se munir d’armes, de façon à avoir sous la main tout un arsenal, canne à épée, poignard et coup de poing ; la préméditation et le guet-apens étaient clairement établis. Dubourg, reconnu coupable, fut condamné à cinq ans de prison, et ce verdict fut accueilli avec satisfaction par l’opinion publique. Néanmoins, l’année suivante, Dubourg fut gracié des quatre ans de prison qu’il lui restait à faire.

  • DU BOYS (Jean-Charles), auteur dramatique

et romancier français. — Il est mort nu mois de mars 1873. En 1869, il avait quitté Paris et s’était retiré dans la Charente, où habitait sa famille. Dès cette époque, il commençait à être atteint de la maladie cérébrale qui devait l’emporter. On le vit alors s’occuper de questions de hautes mathématiques et chercher, avec la conviction que donne une idée fixe, à résoudre des problèmes impossibles. En 1S71, il revint à Paris et annonça qu’il allait publier un grand poëme mystique, destiné k expliquer la formation des mondes ; mais bientôt son état s’aggrava et il dut retourner dans sa famille. Jenn Dubois ou, comme il se faisait appeler, Jean <Jn Boy» était doué d’une extrême facilité, mais son style manquait de force et d’éclat. Ses débuts annonçaient un talent qui n’arriva point à. maturité. Comme ses deux amis Amédée Rolland et Charles Bataille, il devait mourir jeune, après avoir mené une vie fiévreuse, surexcitée, et sans avoir conquis la réputation, objet de son ardente envie.-

»C BOYS (Albert), écrivain français, né à Metz en 1804. Il étudia le droit, se fit inscrire comme avocat, puis il entra dans la magistrature. M. du Boj’s était conseiller à la cour de Grenohle lorsqu’il donna sa démission en 1830. Il reprit alors l’exercice du barreau dans cette ville et s’adonna à des travaux littéraires et juridiques. Il est membre de l’Académie delphinale et de l’Institut des provinces. M. du Boys s’est fait connaître par un assez grand nombre d’ouvrages qui attestent beaucoup d’érudition. Nous citerons de lui  :, Vie de saint Hugues (Grenoble, 1837, in-go) ; Album du Vivarais ou Itinéraire historique et descriptif de cette ancienne province (1S42, in-4o) ; Histoire du droit criminel des peuples anciens (1845, in-8o) ; la Grande-Chartreuse ou Tableau historique et descriptif de ce monastère (1846, in-8o) ; Des principes de la Révolution française considérés comme principes générateurs du socialisme et du communisme (1851, in-8o) ; Histoire du droit criminel des peuples modernes considéré dans ses rapports avec les progrès de la civilisation (1854-1860, 3 vol. in-go) ; De -l’Allemagne en 1846 et en 1852 (1S56, in-8o) ; Sébastien de Planta (1862, in-8o) ; Fernando de Tatavera, archevêque de Grenade (1867, in-8o) ; Des fueros d’Espagne, de leur physionomie, comment la famille se constitue sous leur influence (1866, in-8") ; De l’influence sociale des conciles (1869, in-8o) ; Hiatoire du droit criminel de l’Espagne (1870, in-8o) ; la Question de Paris ou de la translation du siège du gouvernement hors de Paris (1871, in-8") ; Histoire du droit criminel de la France depuis le xv« siècle jusqu’au xixc siècle, comparé avec celui de l’Italie, de l’Allemagne et de l’Angleterre (1S74, 2 vol. in-8o), ouvrage couronné par l’Académie française ; jj/lle Stéphanie de Virieu (1874, in-8o), etc.

DUBOYS-TIIESNEY (Étienne), général et homme politique français, né en 1808. Il est frère de l’ancien représentant du peuple Joseph Duboys-Fresney. Admis à l’École polytechnique, il en sortit dans l’arme du génie. Kn 1842, les électeurs de l’arrondissement de Château-Gontier le nommèrent membre de la Chambre des députés, où il siégea jusqu’en 1846 dans les rangs de l’opposition libérale. Devenu colonel du génie, il fut nommé commandant en second de l’École polytechnique, puis commandeur de la Légion d’honneur (1864), général de brigade (J867) et g rand officier. Le 2 juillet 1871, le général Duboys-Fresney fut élu député à l’Assemblée nationale, dans la Mayenne, par 40,896 voix. Il alla siéger au centre gauche, dans les rangs

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des républicains conservateurs, vota contre le pouvoir constituant, pour la proposition Rivet, le retour de la Chambre à Paris, contre la pétition des évêques, le maintien des traités de commerce, etc., et il appuya constamment la politique de M. Thiers. Après la révolution parlementaire du 24 mai 1873, le général Duboys-Fresney demeura fidèle à la République et aux idées libérales. Il vota contre les mesures de réaction proposées par le gouvernement de combat, contre le septennat, contribua à la chute du cabinet de Broglie, se prononça contre la loi des maires, pour les propositions Périev et Maleville, pour la constitution du 25 février 1875, contre la loi sur l’enseignement supérieur, etc. Après la dissolution de l’Assemblée nationale, il posa sa candidature au Sénat dans la Mayenne, où il était vice-président du conseil général. Dans sa profession de foi, il déclara que la révision de la constitution devait être un moyen d’améliorer les lois constitutionnelles, et non une arme pour en détruire le principe, et il finit en disant qu’il serait heureux de consacrer sa vie déjà longue à la défense de trois choses : l’ordre, le drapeau tricolore et la liberté. Appuyé par le parti républicain, il fut élu sénateur le 30 janvier 1876. Au Sénat, il continua à siéger et à voter avec les républicains et, le 22 juin 1877, il vota contre la dissolution de la Chambre des députés, demandée par le maréchal de Mac-Mahon, qui venait d’inaugurer un nouveau gouvernement de combat.

  • DDBRAY (Gabriel-Vital), statuaire. — Il

est né en 1813, et non en 1818. Depuis 1870, il n’a fait que peu d’envois aux Salons : le Pauvre aveugle, groupe en plâtre (1872), et un Ange funèbre, statue en bronze, destinée à orner une chapelle du cimetière chrétien de Canton. Cet artiste a deux filles qui, comme lui, s’adonnent h la sculpture. L’aînée, MUo Charlotte-Gabrielle Dubray, qui est née k Paris, est élève de son père et de Mlle Fanny Dubois-Davesnes. Elle a exposé à tous les Salons depuis 1869, époque où elle débuta par un buste en terre cuite, Giovanina. Parmi les productions de cette jeune et intelligente artiste, nous citerons : son buste tVErnest Daudet (1870), le buste du général Renault (1873), une Tête d’étude en bronze argenté (1875), &’Fille de Jephté pleurant, statue en plâtre (1876), etc. — Sa sœur, M’ie Eugénie-Giovanna Dubray, née à Florence, a reçu les leçons de son père et de L. Dieu. Elle a exposé deux bustes en plâtre : Didon, reine de Carthaqe (1875) et Jeune femme noble du xve siècle (1876).

  • DU BREUIL (Alphonse), ’horticulteur et

écrivain français.— Nommé professeur d’arboriculture de la ville de Paris en 1867, il

organisa k Saint-Mandé une école d’arboriculture pour l’enseignement pratique. En

1870, il reçut la croix de la Légion d’honneur. Lors de la création de l’Institut agronomique, M. du Breuil a été chargé d’y professer l’horticulture, l’arboriculture et la viticulture (1876). Outre les ouvrages que nous^avons cités, on lui doit : Instruction élémentaire sur la conduite des arbres fruitiers, greffe, taille, etc. (1854, in-12), dont la 90 édition a paru en 1874 ; Traité élémentaire d’agriculture, avec Girurdin (3= édit, 1874, 2 vol. in-12). M. du Breuil a ajouté à son Cours d’arboriculture deux volumes, l’un intitulé Principes généraux, anatomie végétale, etc. (1870, in-12) ; l’autre, les Vignobles, les arbres à fruit, à cidre, l’olivier, etc. (1874, in-12).

DUBBEU1L - CHAMBARDEL (Jacques-Pierre), homme politique français, conventionnel, né à La Mothe-Saint-Héraye (Deux-Sèvres) en 1729, mort en 1806. Il était connu comme un excellent agronome, et comme un homme d’un sens droit et pratique par ses concitoyens, qui l’envoyèrent siéger à la première Législative, puis à la Convention (septembre 1792). IL y vota la mort de Louis XVI sans appel ni sursis, bien qu’il appartînt à la fraction modérée de la célèbre assemblée. À la Législative, il vota avec l’opposition que dirigeait la Gironde ; mais, dès que la République eut été proclamée, il se rattacha franchement à la politique unitaire de la Montagne, bien qu’il eût pris sa place dans les rangs du centre droit. Sous le Directoire, il occupa un poste supérieur dans l’administration des Deux-Sèvres et le conserva pendant cinq ans, puis il rentra dans la vie privée, pour ne plus en sortir jusqu’à sa mort.

DUBRCEIL (Ernest), naturaliste français, né à Montpellier en 1828. Il est fils d’un ancien professeur d’anatomie de la Faculté de cette ville, à qui l’on doit, entre autres écrits, un important ouvrage sur les Anomalies artérielles (1847). M. Ernest Dubrueil fit ses études à Montpellier et s’adonna d’une façon toute particulière aux sciences naturelles. Il est devenu rédsieteur en chef de la Bévue des sciences naturelles. Nous citerons de lui : Catalogne des mollusques terrestres et fluvialiles de l’Hérault (1863, in-8o), dont la 2e édition, revue et augmentée, .1 paru en 1869 ; Étude anatomique et historique sur l’appareil générateur du genre Hélix (1871, in-8o) ; Étude physiologique sur l’appareil générateur du genre Hélix (1875, in-8o), etc

DUBKUE1L (Henri-François-Alphonse), chirurgien français, frère du procèdent, né

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à Montpellier en 1835.11 a étudié la médecine dans sa ville natale, où il a passé son doctorat. M. Dubrueil se rendit ensuite à Paris pour compléter son instruction scientifique et devint chirurgien des hôpitaux de la capitale. Depuis lors, il a été nommé professeur à la Faculté de médecine de Montpellier. On doit à cet habile chirurgien, qui est a la fois un professeur très-distingué, les ouvrages suivants : Des indications que présentent les luxations de l’astragale (1865, iu-so) ; De l’iridectomie (1866, in-8o) ; De l’amputation intra-deltoïdienne (1866, in-8o) ; Manuel d’opérations chirurgicales (1867, in-12), resté inachevé ; De diverses méthodes de traitement desplaies (1869, in-8o) ; Manuel opératoire des résections (1871, in-a°) ; Éléments de médecine opératoire (lil 4, in-8o), etc.

  • DCBRUNVABT (Augustin"-Pierre), "chimiste

français. — Parmi les découvertes ou applications industrielles qu’on doit à ce savant, nous citerons la fabrication des acides par distillation à l’aide de la vapeur surchauffée, celle du sucre par les sucrâtes, de nouveaux procédés de fabrication de glucose et de prussiate, la découverte de la méthode d’analyse osmotique, etc. Il a été décoré de la Légion d’honneur en 1861. Outre les ouvrages que nous avons cités et des articles publiés dans VAgriculteur manufacturier, feuille mensuelle qu’il a dirigée pendant quelques années, dans Y Industriel, le Bulletin universel des sciences, YEncyclopédie moderne, la Revue encyclopédique, le Journal de pharmacie, les AnnaJes de physique et de chimie, etc., on lui doit : la. Vigne remplacée par la betterave pour la production des alcools. (1845, in-8o) ; Sucrage des vendanges avec les sucres raffinés de canne, de betterave, etc. (1854, in-8o) ; Notice historique sur la distillation des betteraves (1856, in-8o) ; l’Osmose et ses applications industrielles (1873, in-S°) ; le Sucre dans ses rapports avec la science, l’agriculture, l’industrie, le commerce, l’économie politique et administrative (1873, in-8o) : Sucrage des vendanges à l’aide de sucres bruts blancs en grains ou la Betterave canne du Nord pour ta production du sucre et auxiliaire de la vigne pour la production du vin (1874, in-8»), etc.

  • DUB13FE (Édouard), peintre contemporain.

— Il est né en 1820. Depuis 1855, il a exposé : le Congrès de Paris en 1856, les portraits de lîosa Bonheur, de J/m« liouher et quatre autres portraits de femmes (1857) ; six portraits (1859) ; les portraits de la Princesse Mathilde, de la Duchesse de Medina-Celi, de la Marquise de Galiffel, de jlfme Eugène Poujade, de il/me William Smyth (1861) ; le portrait de Robert Fleury, celui de iî/me de L... et une Étude (1863) ; le Sommeil, le portrait de la Comtesse de G... (1864) ; YEnfant prodigue (1866) ; le portrait de Gounod (1867) ; les portraits de M. H. Mossetman et P. Demido ff (1868) ; le Général Fleury, le Comte de Nieuwerkerke (1S69) ; M. Lefuel, architecte ; M. Onfroy de Bréville (1870) ; Medjé (1872) ; Violettes, portrait de Dumas fils (1873) ; trois portraits de femmes (1S74) ; trois portraits (1875) ; Emile Augier, Philippe Rousseau (1876). Ce dernier portrait est excellent, vigoureux, plein d’expression. Dans ces dernières années, M. Édouard Dubufe, en sacrifiant moins aux grâces maniérées, s’est rapproché de plus en plus de l’art sérieux, et plusieurs de ses portraits d’hommes, sans être d’un grand style, sont fort remarquables. Il a été nommé officier de la Légion d’honneur en 1869.

DOBYÉB s. t. (du-hi-é — de Duby, n. pr.). Bot. Syn. de mplodon.

  • DUC s. m. — Voiture de luxe, avec un

siège par derrière et par devant, chacun pour deux domestiques.

  • DUC (Joseph-Louis), architecte. — lia

succédé à M. de Gisois comme membre de l’Académie des beaux-arts en 1866, et il a été promu commandeur de la Légion d’honneur en 1870. En 1876, M. Duc a obtenu la grande médaille d’honneur accordée par la reine d’Angleterre aux architectes étrangers les plus distingués. A diverses reprises, il a été membre et président du jury de la section d’architecture aux Salons. Cet éminent architecte est inspecteur général des bâtiments civils et inspecteur général honoraire de la ville de Paris. Après la mort de Lenormant, il a été chargé des travaux de la cour de cassation, où il a fait construire le grand escalier d’honneur. On lui doit encore les monuments de Duban, son ami, et de Henri Cahieux. M. Duc a consacré une partie de la somme de 100,000 francs, formant le grand prix qui lui fut décerné en 1869, à créer un prix biennal de 4,000 francs, dit prix des hautes études d’architecture.


  • DU CAMP (Maxime), littérateur et voyageur français. — De 1869 à 1875, il a publié : Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie dans la seconde moitié du XIXe siècle (6 vol. in-8o),

série d’études extrêmement remarquables auxquelles nous avons consacré un article particulier (v. Paris, tome XII, page 284). On lui doit, en outre : L’Emplacement de l’Ilion d’Homère (1876, in-8o) ; Souvenirs de l’année 1848 (1876, in-18).


DUCAMP (Pierre-Paul-Eugène), homme politique français, né à Lascoux (Gard) en 1820. 11 étudia le droit, et il exerçait la profession

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d’avocat lorsque éclata la révolution de 1848. M. Ducamp se fit remarquer par la chaleur de ses convictions républicaines. À ce titre, il fut enveloppé dans la proscription qui suivit l’attentat de Louis Bonaparte le 2 décembre 1851. Expulsé de France, il y rentra après l’amnistie de 1859, et il alla s’établir à Nîmes, où il prit la direction d’une compagnie d’assurance. Après la révolution du 4 septembre 1870, M. Ducamp fut nommé par le gouvernement de la Défense préfet de la Nièvre. Lors des élections du 8 février 1871, il fut porté candidat à l’Assemblée nationale par les républicains dans Se Gard, etil obtint42,905 voix Sans être élu. Le 20 février 1876, les républicains de la ire circonscription d’Alais le choisirent pour candidat à la Chambre des députés. Dans sa profession de foi, il fit la déclaration suivante : « Convaincu par toutes les leçons de l’histoire contemporaine que, depuis 1789, la monarchie, sous n’importe quelle forme, est absolument impossible en France, je n’ai cessé d’appeler de mes vœux le gouvernement de tous par tous, au profit do tous, la République. Elle est faite depuis le vote du 25 février ; elle est consacrée depuis les élections sénatoriales ; elle est le gouvernement légal du pays ; des factieux seuls peuvent soutenir le contraire... Tous mes etforts tendront vers le perfectionnement de la constitution fondamentale de notre pays danî le sens de l’ordre, de la liberté et de la justice. « Elu député par 9,151 voix contre le baron d’Hombres, candidat monarchique, il est allé siéger à gauche et il a voté constamment avec la majorité républicaine. Le 18 mai 1877, il a signé le manifeste des gauches contre le message du maréchal do Mac-Mahon inaugurant une politique de combat contre les républicains, et, le 19 juin suivant, il a voté l’ordre du jour de blâme contre le cabinet de Broglie-Fourtou. Le il octobre 1877, M. Ducamp a été réélu député à Alais par 9,538 voix contre 5,533 données au candidat officiel bonapartiste, M. Teyssonière. Il a voté, le 15 novembre, l’enquête parlementaire sur les abus commis par le le gouvernement dans l’élection des députés, et, le 24 novembre, l’ordre du jour contre le ministère de RochebouSt.

DUCARHE (Nicolas), industriel et homme politique français, néàLhuis (Ain) en 1819. Dès 1839, il créa à Lyon une fabrique de toiles imperméables qui a pris depuis lors un grand développement, grâce à son habile direction et a ses connaissances comme chimiste. En 1848, M. Ducarre fut élu membre du conseil municipal de Lyon, dont il devint le secrétaire. Républicain convaincu, il se démit de ses fonctions municipales après le coup d’État du 2 décembre 1851, et, tant que dura l’Empire, il refusa de rentrer dans la vie publique. En 1859, il fut victime dans son usine d’un grave accident. Un de ses appareils à vapeur ayant menacé un jour de faire explosion, co qui mettait en danger de mort plus de 230 ouvriers, M. Ducarre s’élança vers la machine, ouvrit la soupape do sûreté et reçut en plein visage un énorme jet de vapeur brûlante. Depuis lors, il est resté complètement défiguré. Après la chute de l’Empire, M. Ducarre fut élu membre du conseil municipal de Lyon (16 septembre 1870). II lutta autant qu’il put contre la pression du comité de Salut public, vota les emprunts de défense et proposa, en présence de l’effervescence révolutionnaire, de mettre sous séquestre les propriétés des congrégations religieuses de la ville. Le 8 février 1871, il fut élu, en tête de la liste, député du Rhône à l’Assemblée nationale par76,621 voix. M. Ducarre alla siéger à gauche. II prit une part importante aux discussions relatives an travail, k l’industrie, à l’impôt, se prononça pour la loi contre l’Internationale présentée par M. Dufaure, proposa un impôt sur le chiffre des affaires, un amendement sur l’impôt des patentes, prit la parole sur les nouveaux impôts, les dépenses de la policé de Lyon, la loi contre la municipalité lyonnaise, la vente de la dynamite, la loi sur la nomination des maires, le travail des enfants dans les manufactures, la protection des enfants dans les professions ambulantes, et fit des rapports sur la fabrication k tous titres des objets d’or et d’argent, sur l’industrie houillère, sur le travail et les ouvriers, etc. An mois de juin 1871, M. Ducarre adressa à ses concitoyens une lettre au sujet de l’état déplorable des finances de Lyon, dont il déclina ta responsabilité. Appelé devant la commission d’enquête pour raconter ce qu’il savait des événements de Lyon après le 4 septembre, il fit une déposition qui donna lieu à une protestation de la part du conseil municipal. À la Chambre, il vota pour la paix, contre les prières publiques, l’abrogation des lois d’exil des Bourbons, le pouvoir constituant, la pétition des évêques, pour la proposition Rivet, le retour de 1 Assemblée k Paris, le maintien des traités de commerce, la dissolution. Après avoir voté pour M. Thiers le 24 mai 1873, il se prononça pour le septennat, s’abstint lors du vote qui renversa le duc de Broglie, appuya les propositions Périer et Maleville, vota pour la constitution du 25 février 1875, contro la loi sur l’enseignement supérieur, etc. Après la dissolution de la Chambre, il adressa à ses électeurs une lettre dans laquelle il déclina toute candidature, et il rentra alors dans la vie privée (février 1876).