Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 17, part. 1, A.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

â3Ô

AMlK

leur chemin Mm« Germaine April, ancienne amie de pension de Gisèle. Mm* Rivols lui présente son mari et, sans défiance, fait elle-même naître entre eux une touchante intimité. Or Germaine est bien jolie, et de plus elle est mariée à un diplomate qui a te double de son âge : avec de si graves motifs d’être coquette, comment ne pas l’être un peu, même quand on veut rester honnête femme ? Aussi Mmo April s’en donne a. cœur joie : elle coquette en toute occasion, et même ; ivec le mari de sa belle-fille. Il est vrai qu’on appelle celui-ci le beau C/irjal, et qu’il exh.be au bain des formes sculpturales. M. Rivols se laisse prendre aux manèges savants de Germaine, qui parfois l’attire et parfois le repousse. Il ne se rend pas compte que son cœur n’est pour rien dans l’affaire, qu’il aime seulement de tête, pour parler honnê, lement ; le mal n’en est pas moins très grave, et quand les deux coupables sont séparés, ils s’écrivent poste restante. Le hasard apprend tout à Gisèle, en faisant tomber les lettres entre ses mains. Elle a une explication avec la coquette, qui lui jure de ne jamais trahir les droits de l’amitié. Germaine tient parole, mais Rivols n’entend pas de cette oreille-là. Il abandonne sa femme et sa fille, poursuivant (antôt à Paris, tantôt en province, celle qu’il se figure aimer, et dont la résistance ne fait qu’irriter sa passion. • Retournez près de votre femme, lui dit-elle dans un dernier entretien, vous n’obtiendrez jamais ce que vous désirez ; votre amour m’est cher, m : iis je ne veux rien sacrifier à l’amour. D’ailleurs, votre fille est gravement malade. • Maxime regagne enfin Je nid qu’il avait déserté, mais Jenny meurt, et lui-même sent bien que" quelque chose s’est brisé en lui : désillusionné, désenchanté, désormais la vie lui semble vide. « Il faut prendre son parti de faire souffrir les autres, avait-il dit un jour, quand on ne veut pas souffrir soi-même. » Théorie vraie peut-être, mais cruelle, et dont, pour son châtiment, il ne bénéficie pas lui-même. Le livre de M. Rabusson est bien conçu, car il concentre l’attention sur un petit nombre de personnages intéressants ; bien écrit, car le style est toujours élégant et sobre, L’nuteur de l’Aventure de Mlle de Saint-A lais et de Dans le monde se montre une fois de plus psychologue pénétrant et fin, malgré certain parti pris de désenchantement. Le caractère de Rivols et celui de la coquette à demi inconsciente sont dessinés avec beaucoup de précision et de souplesse à la fois. Donnons aussi une mention. & M"» Carjal, la belle-fille de Germaine, que les principaux personnages du récit nous ont fait laisser dans l’ombre, et qui fournit un type amusant d’écervelée.

AHIBL (Henri-Frédéric), écrivain et moraliste suisse, né à Genève le 27 septembre 1821, mort dans la même ville le 11 mai 1881. Il était d’une famille de protestants français que la révocation de l’édit de Nantes obligea à quitter leur pays et à se réfugier en Suisse. Les Amiel au xviie siècle habitaient Castres, où ils faisaient le commerce de la bonneterie. Forcés de s’expatrier, ils s’établirent d’abord à Neuchàtel, puis dans le pays de Vaux, et enfin à Genève, dont Samuel A miel, grand-père de Frédéric, obtint la bourgeoisie en 1790. Atné de six enfants, Frédéric Amiel devint orphelin de bonne heure ; il avait à peine onze ans quand il perdit sa mère, treize ans quand son père mourut. Il fit ses études au Collège de Genève, puis passa au Gymnase, et du Gymnase à 1 Académie, où il suivit tous les cours, travaillant avec une ardeur extraordinaire. On remarquait que tout l’intéressait presque au même degré, et que ses facultés se faisnient parfaitement équilibre. Si par moments on le croyait plus particulièrement doué pour la littérature, on

s’apercevait aussitôt qu’il l’était tout aussi bien pour les sciences et pour toutes les sciences. Il aimait beaucoup la discussion, soutenait volontiers la thèse opposée à son sentiment. • La discussion, disait-il, m’instruit rarement Bur les choses, mais toujours sur les gens ; elle me donne aussi conscience de moi-même et de ma force, car je sens à l’instant le défaut de la cuirasse, l’insuffisance de mon adversaire. •

La diversité de ses aptitudes le jetait dans l’indécision au sujet de la carrière qu’il devait embrasser. Il pensa tour à tour à la théologie, à la médecine, aux sciences historiques, à la littérature. En 1810, il parcourut toute la Sui>se. En 1842, il fit un voyage en Italie. La vut de Rome lui fit perdre la sympathie respectueuse qu’il avait eue jusqu’alors, quoique protestant, pour le catholicisme. Le souvenir de cette désillusion fut si profond que trente ans après il en parlait encore avec amertume, et, comparant l’impression que les hommes lui avaient faite et celle qu’il avait reçue des grandes basiliques et des catacombes, il disait : • Le catholicisme est touchant quand il est muet, choquant par l’ignorance ou la mauvaise foi dès qu’il se met à parler. •

En 1813, il vint à Paris où il passa six semaines. Il entendit quelques leçons à la Sorbonne et il lui parut qu’en général l’enseignement français manquait un peu de profondeur et faisait trop de sacrifices à l’éloquence. « Les tours parisiens, a-t-ii écrit plus tard, effleurent la matière, donnent des contours et des aperçus. ■ Il quitta Paris au milieu de loté, parcourut la Normandie, 1» Bretagne,

AMÎË

les départements du Nord, entra en Belgique, dont il visita les principales villes, et arriva à Heidelberg, où il passa dix mois, étudiant & fond la langue allemande et suivant quelques cours à l’université. Ces cours, bien que riches d’idées, ne le satisfaisaient pas complètement ; s’il lut avait paru qu’en France on accordait trop & la forme, à Heidelberg elie lui semblait par trop sacrifiée ; il trouvait aussi un peu trop de familiarité et de sansfaçon dans la cordialité qui régnait entre les professeurs et les élèves.

D’Hei’ielberg Amie] se rendit à Berlin, dont l’université était alors dans sa phase la plus brillante, et où il devait rester quatre ans. Il se donnait cent virifjt leçons par jour à l’université de Berlin. Amiel ne les entendait pas toutes, mais il en entendait beaucoup ; il suivait des cours dans les quatre facultés ; ce n’était pas à proprement parler un étudiant, c’était un homme qui étudiait. Tout en remarquant chez les professeurs une extrême négligence delà forme, il parle avec admiration dans ses lettres de la solidité et de la richesse de renseignement. Il est frappé des contradictions qui existent entre ces cent vingt leçons de chaque jour, mais il n’en est pus choqué ni découragé. « L’un construit, dit-il, l’autre démolit ; l’un dit, l’autre dédit ; on vous a prouvé une thèse ici, dans la clmire voisine on la réfute ; vous avez entendu un orthodoxe, voici un rationaliste auquel succède un spéculatif... Vous ne savez plus à quoi vous en tenir, mais ayez patience et vous reconnaîtrez que vous avez dans une université une équation à mille termes, image en petit de la grande équation de la vie. Les facteurs se croisent, se repoussent, se combinent, s’entre-deiruisent, mais la fin de tout cela n’est pas le néant, c’est la simplification de la formule, le rapprochement graduel de la vérité. ■

Ce séjour en Allemagne était le souvenir radieux dans la mémoire d’Amie !. • C’est à Heidelberg et à Berlin, dit M. Scherer, OjUe le monde de la science et de la spéculation philosophique s’était ouvert aux yeux éblouis du jeune homme. Les quatre années qu’il avait passées à Berlin avaient été ce qu’il appelait sa phase intellectuelle, et, comme il était bien près d’ajouter, la plus belle période de sa vie. Il resta longtemps sous le charme. Parlant un jour de ces années, il racontait avec émotion l’impression d’auguste sérénité qui l’enveloppait quand, se levant avant le jour et allumant sa lampe de travail, il venait à. son pupitre comme à un autel, lisant, méditant, voyant, devant sa pensée recueillie, passer les siècles, se dérouler l’espace, planer l’absolu. »

À la fin de 1848, Amiel revint à Genève, se mit au rang des candidats à la chaire d’esthétique. Il /obtint après avoir subi, du

29 mars au 30 avril 1849, les épreuves du concours. Sa thèse : Du mouvement littéraire dans la Suisse romande et de son avenir, était un travail d’un vif intérêt et d’une haute portée. En 1850, il fut chargé de l’enseignement de la philosophie, dont trois ans après il devint professeur en titre. Il ne paraît pas avoir laissé de traces profondes dans cet enseignement. Les qualités subtiles de sa pensée n’étaient pas faites pour être appréciées par de jeunes auditeurs. De plus, il ne s’attachait pas suffisamment a présenter ses idées sous une forme concrète ; il négligeait les développements pour tracer les grandes lignes

des systèmes, ne faisant pas attention que ce sont surtout les développements qui intéressent les jeunes esprits. Ses cours, remarque M. Scherer, offraient « moins une doctrine qu’une table des matières, un cadre, ce que les Allemands appellent un schématisme •■

En 1852, pendant les vacances, il fit un second voyage en France ; mais pas plus qu’au premier il ne fut charmé des Français. Il rendait justice à leur esprit vif et prompt, à leur sentiment esthétique, à leur politesse, à leur trràce, mais ils lui paraissaient frivoles, superficiels, ne songeant qu’à paraître, sacrifiant tout à l’effet. Il vit quelques hommes célèbres. Il trouva Lamennais ignorant du droit historique et du droit philosophique, peu sympathique, « sentant l’odeur d’église aigrie». Emile de Girardin lui parut • le gamin de Paris parvenu à la puissance de publiciste, et gardant toutes ses qualités dans ce rôle si élevé». Il goûta Sainte-Beuve, le causeur inépuisable • avec qui on eût pu s’entretenir douze heures de suiie, allantde fleurs en fleurs et de talent en talent ». Les historiens Mignet et Thierry lui inspirèrent le respect qui s’attache à un noble caractère joint à un beau génie. Il admira la simplicité, la franchise, la finesse et le haut bon sens qui faisaient de Béranger • une merveilleuse personnification du vieil esprit national ».

An commencement de janvier 1854, il fit paraître l’ouvrage intitulé Grains de mil, recueil de poésies et de pensées en prose. Les poésies, a l’exception de deux ou trois, ont peu de relief et d’originalité. En revanche, les pensées sont judicieuses, fines et piquantes. Notons ce jugement sur Montesquieu : « Je ne puis bien rendre encore l’impression que me fait ce style singulier, d’une gravité coquette, d’un laisser aller si concis, d’une force si fine, si malin dans sa froideur, si détaché en même temps que si curieux ; haché, heurté comme des notes jetéesau hasard, et cependant voulu. Il me semble voir une intelligence sérieuse et ausièr« lar nature

AMIE

s’habillant l’esprit par convention. L’auteur désire piquer autant qu’instruire. Le penseur est aussi un bel esprii, le jurisconsulte tient du petit-maitre et un grain des parfums de Cnide a pénétré dans le tribunal de Minos. C’est l’austérité telle que l’entendait le xvine siècle. Dans Montesquieu, la recherche, s’il y en a, n’est pas dans les roots, elle est dans les choses. Sa phrase court sans gêne et sans façon, mais la pensée s’écoute. •

En 1858, il publia un volume de poésiesmaximes, Il Penseroso, qui n’eut aucun succès, quoiqu’on y trouve de fort beaux vers ; puis, en 1863, de nouvelles poésies, la Pari du réoe, qui ne réussirent pas mieux, malgré les grandes qualités de facture qu’on y remarque. Ensuite parurent les Etrangères, recueil de traductions en vers français de diverses pièces de poètes étrangers (1876), et Jour à jour, son dernier volume de vers (1880). Dans Jour à jour le poète note, chaque jour d’une certaine année choisie comme symbolique et typique, ce qui l’a ému, attristé ou charmé. « On trouve dans Jour à jour, a dit un critique, des plaintes d’un accent aussi profond que celles qui ont fait la réputation de Mm» Ackermann, mais M. Amiel est un esprit trop juste et trop fin pour s’emprisonner dans une vue exclusive et incomplète des choses. À côté de pièces dont pourraient être jaloux les poètes les plus désespérés de notre âge, il y a dans ce volume bien des pages, et ce ne sont pas les moins belles, où domine la paix de 1 acquiescement chrétien. »

Deux ans auparavant, en 1878, un comité s’était formé k Genève pour célébrer le centenaire de Rousseau. Ce comité avait organisé une série de conférences destinées à reproduire sous ses traits multiples la physionomie du grand écrivain. Les professeurs de l’académie de Genève se partagèrent la besogne. M. Braillard dut parler de Rousseau écrivain ; M. Oltramare, de Rous>eau pédagogue ; MM. Joseph Hornung et Auguste

Bouvier des idées politiques et religieuses de Jean-Jacques ; Marc Monnier de l’influence de Rousseau sur les écrivains étrangers. La Caractéristique générale du philosophe genevois fut confiée à Frédéric Amiel. L ;» conférence d’Amiel a été publiée avec celles des autres professeurs dans un volume qui a pour titre : /.-/. Rousseau jugé par les Genevois d’aujourd’hui (1879). Elle contient quarante pages très riches d’aperçus ingénieux et d’idées profondes. Nous citerons cette appréciation de l’influence de Rousseau : • Rousseau fut l’apôtre d’un idéal nouveau. Son cri : Retournons à la naturel a produit dans toutes les sphères de la vie privée et publique une révolution. Cette révolution présente une certaine analogie avec celle que vit Athènes lorsque Socrate, en revenant au point de vue des sages, ces moralistes antérieurs, battit en brèche les encyclopédistes de son temps. Elle ressemble en outre à la Renaissance, qui est un retour à l’antiquité par-dessus la forêt inextricable du moyen âge, et à la Réforme, qui est le retour à la Bible par-dessus les maremmes infinies de la tradition. Le retour au primordial, à l’inaltéré, est l’élément commun à ces trois révolutions, qui toutes trois remontent aux sources et aux origines pour rentrer dans le vrai. La formule de Rousseau, moins déterminée que les trois autres, est peut-être, en compensation, la plus compréhensive des trois. »

À la fin de l’année 1880, Amiel fut pris de fièvre, d’accès de toux, d’étouffements. Le médecin appelé reconnut les symptômes d’une hypertrophie du cœur. Le professeur dut renoncer à ses cours. Il n’entrait plus dans son lit crainte des suffocations, il passait la nuit dans son fauteuil, au coin de la cheminée, où le feu était entretenu continuellement. Le jour, sa correspondance et la lecture qu’on lui faisait occupaient ses heures. Il s’amusait à se regarder souffrir, à écouter ses sensations. Sa maladie se prolongea jusqu’au Il mai is&l, jour où il s’éteignit sans agonie.

Frédéric Amiel avait eu de bonne heure l’habitude de noter ses impressions et ses ob» servations, de converser avec lui-même la plume a la main. De cette habitude est sorti son Journal intime, commencé pendant ses années d’études et de voyages, devenu régulier en 1849, et poursuivi depuis cette époque, semaine après semaine, jusqu’à la fin d’avril 1881, on peut dire jusqu’à sa mort. En réglant ce qui concernait ses papiers, Amiel exprima le désir que les exécuteurs testamentaires chargés du soin de ses écrits publiassent les parties de ce journal qui leur paraîtraient offrir un intérêt de pensée ou une valeur d’expression. D’après ce voeu, deux volumes furent publiés après la mort d’Amiel, en 1883-1884, sous ce.titre : Fragments d’un journal intime. Cet ouvrage posthume, où l’on trouve des pages admirables, a révélé le génie d’Amiel, l’a fait connaître au grand public, et a donné à son nom la gloire dont il n’avait pas joui pendant sa vie. • Je ne sais à comparer au Journal d’Amiel, dit M. Edmond Scherer, comme drame de la pensée, comme méditation a la fois religieuse et inquiète sur les mystères de l’existence, que les monologues de Maine de Birun, de Maurice de Guérin et d’ubermann ; mais Amiel dépasse, à mon avis, tous ces martyres de la pensée ; il va bien plus au fond de tout ; sa philosophie spéculative est bien autrement vaste, sa psychologie morbide bien autrement curieuse, sa

AMIR

perplexité morale bien autrement pathétique. » V. FRAGMENTS D’UN JOURNAL INTIME.

AMIGUES (Miehel-Jules-Emile-Laurent), écrivain et journaliste français, né à Perpignan en 1829. — Il est mort à Paris d’une pneumonie aiguë le 29 avril 1883. Le 30 octobre 1876, il fondait les Droits du peuple, journal bonapartiste, qui cessa bientôt de paraître, et il devint, au mois de mai 1877, rédacteur en chef du • Petit Caporal ». Après le coup d’État parlementaire du 16 mai de cette même année, Amigues fit avec plus d’ardeur que jamais une campagne de propagande bonapartiste, posa sa candidature à la députation dans la 2« circonscription de Cambrai, avec l’appui du gouvernement et du clergé, et fut élu député, le 14 octobre, par 10.534 voix contre 9.863 données h M. Bertrand-Milcent, candidat républicain. Son élection ayant été invalidée par la Chambre le 9 mai 1878, il se présenta de nouveau à Cambrai, le 7 juillet suivant, mais il échoua avec 8.600 voix contre 11.972 obtenues par M. Bertrand-Milcent. Après la mort du prince impérial, M. Jules Amigues fut le promoteur de la scission qui se produisit dans le parti bonapartiste. Dans une lettre-manifeste, publiée dans le • Petit Caporal», il écrivit au prince Napoléon-Jérôme que, le 4 février 1876 et le 15 septembre 1877, il avait fait acte d’adhésion formelle à la République, que le prince impérial, prenant au sérieux ses déclarations, avait désigné dans son testament comme héritier du trône le prince Victor et que ce testament devait être respecté (22 août 1879). À la même époque, il publia un programme en vingt-deux articles, dans lequel il exposa ses vues politiques sur la constitution du futur gouvernement impérial et demanda, notamment,

qu’on remplaçât la loi électorale par ■ un système permettant k la masse électorale de sa répartir spontanément en collèges libres et en groupes corporatifs, » Un siège de député étant devenu vacant à Cambrai, par suite de la mort de M. Bertrand-Milcent, M. Amigues se porta candidat contre M. Cirier, républicain, et échoua le 7 décembre 1879. Le 4 mai 1881, il abandonna la direction du d’etit Caporal*, où il s’était constitué le champion du prince Victor contre son père. Depuis cette époque, M. Amigues se borna a publier dans le < Figaro • quelques articles sous le pseudonyme de Sjbin. Il fit paraître, en 1882, une brochure intitulée l’Hérédité impériale. Quelque temps avant sa mort il avait lu au Théâtre-Français un drame en vers, intitulé la Comtesse Frédégonde. Il a laissé en manuscrit un Don Juan d’Autriche, une Bianca Capello et la Guerre des Gueux. A-MI-LA s. m. Ancien terme de musique.

— Supprimé dans le Dict. de l’Acad., éd. de

1877.

AMINE s. f. (a-mi-ne). Cost. mil. Partie de l’armure de mailles habillant les épaules, le haut du dos et de la poitrine, se rejoignant au gorgerin ou défense du cou et aux manches de mailles. Au xve siècle, beaucoup d’hommes de pied ainsi que les archers à cheval présentent cette sorte de camail se continuant avec la défense du buste nommée

brigandine et formée de plaquettes de fer rivées ensemble sur une étoffe solide ou un buffle et recouverte de velours, de drap ou de soie. L’aminé peut être considérée comme l’équivalent du camail, dont la coiffe avait disparu pour être remplacée par un bonnet de cuir sur lequel se posait l’armure de tête, armet, salade, cervelière, etc.

  • AMIRANTES (Iles), en portugais Ilhas do

Almirante ou lies de l’Amiral, appelées également iltt de Joan Martins, groupe d’Iles anglaisedans te S.-O. des lies Seychelles (océan Indien), k 750 kiloin. N. de Madagascar, à 1.800 kilom. S. du cap Guardafui et a 220 kilom, S. O. des Sèchelles, par 5° 6’ 47" de lat. S. et 51» i’ 26 de long. E. Superficie 83 kilom. carrés : 97 hab. À l’exception des lle3 Eagle et des Roches, dont les positions ont été déterminées en 1874 par le commandant Wharton, il existe une grande incertitude sur celle des autres lies, qui semblent avoir été placées sur les cartes d’après des documents très anciens. Ainsi H est douteux que l’Ile King-Ross existe ainsi que celle de l’Étoile. Les Amirantes se divisent en trois groupes renfermant 11 Iles et se développent sur 220 kilom. du N.-E. au S.-O. Ces Iles, entourées de bancs de corail blanc, sont : l’Ile Eagle ou récif Remire ; les lies Africaines, au nombre de deux ou trois ; l’Ile flojou Darros ; l’Ile Saint-Joseph ; l’Ile des Roches ; les lies Poivre ; l’Ile de VÉtoile ; l’Ile KingRoss ; l’Ile Neuf ; l’île Marie-Louise ; l’Ile Boudeuse. Les Amirantes, en partie reliées les unes aux autres par des bancs de sable, ont généralement 3 a 4 kilom. de long et s’élèvent tout au plus de 6 à 8 mètres au-dessus du niveau de la mer, tandis que quelquesunes sont submergées dans les grandes marées. Les lies, qui reposent sur des bancs de corail, sont couvertes d’arbres atteignant

? à 8 mètres de hauteur et de buissons.

Des nègres de Mahé y ont planté des cocotiers, dont le nombre est maintenant considérable. En creusant le sol à 3 ou 4 mètres, on se procure en général de l’eau douce. Les côtes sont très poissonneuses ; les dugongs, les tortues, les oiseaux de mer, s’y trouvent en grande quantité. La population