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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 17, part. 1, A.djvu/234

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lie dépasse pas une centaine d’âmes, parlant la langue française. Seules, deux des tles A roi raiilea sont habi’ées. L’Ile des Rochers appartient à MM. Liénard frères, de Maurice, et Martin, des Seycbelles. Les habitations Sont construites au centre de l’Ile. La principale culture est le maïs, dont on récolte 20.000 sacs par an. Il y a en outre des cocotiers et une plantation de vanille. L’eau est bonne. La navigation entre les Iles est extrêmement difficile, car les courants sont violents et très variables. Les lies furent occupées par les Anglais en 1814 ; leur nom vient de I amiral Vasco de Gama, qui les a découvertes en 150 !. AMIRAUTÉ, archipel allemand, dans la Mélanésie, à 200 kilom. environ an N.-E. de la Nouvelle-Guinée (Terre de l’Empereur Guillaume) et à 230 kilom. N.-O. de l’archipel de Bismarck, entre 1°45’ et 3» de lat. S. et entre M3° 40' et 146<> de long. E. La superficie de l’archipelest de 2.276 kilom. carrés d’après le Dr E. Behm (1880), de S.438 kilnm. avec 8.000 hab., d’après leDr Otto Delitsch (1882), et de 2.550 hab., d’après G.-A.V. Kloedea(l8S2). L’archipel comprend une grande Ile, celle de l’Amirauté ou de Bo>ko, quia 1.952 kilom. carrés de superficie et 80 kilom. de longueur ; 50 petites Iles a voisinantes avant 20 kiloin. carrés ; l’Ile de Saint-Gabriel, 22 ; i’lie de Saint-Raphael, 6 ; l’île de Los Royes, 2 ; l’Ile de La Vandola, 1 ; l’Ile de Jésus-Marie, 170 ; l’Ile de Saint-Miguel, 7 ; l’Ile de Lovr, 43 ; l’Ile de High, 16 ; l’tlede Hay-Riek, 1 ; 111e de Plattforiri, 1 ; l’Ile d’Elisabeth, 4 ; les six. des de Sugar Loof, 23 ; les lies de Purdy, 8.

Les Iles de l’Amirauté sont peu connues. La plus grande renferme de hautes montagnes et un volcan de 500 mètres d’élévation ; elle est entourée d’Ilots et de récifs. Les autres Iles reposent sur des bancs de corail. Toutes sont couvertes d’une magnifique végétation qui monte jusqu’uux sommets des montagnes. La population se compose de Papous à cheveux crépus enduits d’huile et d’ocre rouge ; leurs mœurs sont celles des habitants de la Nouvelle-Guinée. Les des de l’Amirauté furent visitées pour la première fois, en 1616, par Le Maire et Schouten, qui les nommèrent « les Vingt-Cinq lies ». En 1767, le capitaine Carteret aborda sur la plus grande et donna à l’archipel le nom qu’il porte encore aujourd’hui ; il fut occupé par les Allemands en 1885.

AMIRAUTÉ (golfe dt V) ou Admirally Sound, dans l’Amérique du Sud (Chili), sur la cdce S.-O. de la Terre-de-Feu, par 54» 25’ de lat. S. et 71° 50’ de long. O. Le golfe, étroit et profond, s’ouvre dans la partie centrale du détroit de Magellan, entre le cap Valentyn et le pic Nose, et s’enfonce dans l’intérieur de l’Ile, vers le S.-E., sur une étendue de 80 kilom. ; sa largeur varie de 10 & 4 kilom. Tandis que la côte méridionale du golfe est découpée de nombreuses baies et anses, la côte septentrionale est presque complètement droite, couverte de montagnes neigeuses et tout à fait inhospitalière.

AM1X1E s. f. (a-mi-ksi — du gr. a privatif ; mixis, mélange). Hist. nat. Impossibilité du croisement entre l’espèce type et une variété.

— Encycl. Le mot amixie est employé par Weismann pour désigner l’inaptitude, contractée par une variété issue d’individus isolés, à se croiser avec l’espèce primitive. Ainsi le cochon d’Inde domestiqué en Europe n’est plus susceptible de se croiser avec le cobaye sauvage dont il n’est qu’une variété. On conçoit l’importance de l’amixie au point de vue du transformisme etl’influence qu’elle peut avoir sur la différenciation des types, en empêchant le retour au type primitif. Cependant elle ne suffit pas pour expliquer l’origine de cette différenciation, elle ne peut que maintenir des caractères déjà acquis. un cas d’amixie très intéressant et tout a. fait indépendant de l’influence de l’homme a été signalé en 1872 par un naturaliste belge, M. Collin, chez la limnée commune (limnea itagnalis). La limnée est ordinairement enroulée dextrorsum : les individus enroulés sinistrorsum sont assez rares ; or, dans une petite mare aux environs d’Aerschot, on a tro’.ivé un grand nombre de ces individus au milieu d’individus normaux quant au sens de l’enroulement, mais plus petits et plus allongés que de coutume. On a constaté que les limnées gauches ne peuvent s’accoupler aux droites, et que les gauches, en s’uccouplant entre elles, transmettent leur anomalie à leurs descendants, It a fallu qu’à l’origine deux individus gauches au moins se soient trouvés simultanément dans la même mare ; mais cela a suffi, en vertu de l’amixie, pour constituer une véritable variété.

" AMMAN s. m. Magistrat suisse. — Supprimé dans le Dict. de l’Acarl., édit. de 1877.

’ AMMEISTRE s. m. Echevîn allemand. — Supprimé dans le Dict. de l’Acad., édit. de 1877.

AMMÈTRE s. m. (am-mè-tre — abréviation de ampèremètre). Techn. Nom donné à une sorte d’ampèremètre.

— Encycl. Vammètre est une sorte d’ampèremètre imaginé par MM. Woodhouse et Ruwson et employé en Angleterre. La partie fixe est formée de deux électro-aimants munia de pièces polaires pouvant se déplacer

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& volonté. La partie mobile est une armature en fer doux, aimantée par influence lorsque la bobine des électro-aimants est traversée par un courant. L’armature de fer doux est dirigée par un ressort à boudin. On mesure l’angle de torsion de ce ressort nu moyen d’une aiguille fixée à la tige qui le commande. Lorsque l’appareil n’est traversé par aucun courant, l’armature est oblique par rapport à la ligne des pôles des électro-aimants. Quand le courant passe, l’armature est entraînée dans le plan des pôles de l’aimant ; on tend alors a la main le ressort, jusqu’à ce que l’aiguille revienne a sa position initiale, et de l’angle de torsion on déduit l’intensité du courant. Mais il est à remarquer que la loi simple du magnétisme en fonction de l’intensité, d’où découle le principe de cet instrument, n’est vraie que pour les points où le fer de l’éleetro-aimant est très loin de la saturation.

AMMIOLITE s, t. (amm-mi-o-li-te — du gr. ammion, vermillon ; et lithos, pierre). Miner. Minéral d’un rouge tantôt vif, tantôt foncé, constitué par de l’antimoniate de mercure et de cuivre hydraté, contenant en outre de la silice, un peu de soufre et de fer. Il a été trouvé au Chili.

AMMOBROME s. m. (amm-mo-bro-medu gr, ammos, sable ; brama, nourriture). Bot. Plante du Mexique, poussant dans les terrains sablonneux et servant de nourriture aux indigènes.

— Encycl, Les ammobromes sont des plantes dicotylédones delà famille des Lennoées, parasites, sans chlorophylle, h’ammobroma Snnorx Toit., herbe dont la tige rappelle celle de l’orobranche et le port celui des monotropa, pousse sur les racines d’autres

filantes ; son réceptacle porte des fleurs dont e calice a de six à dix sépales plumeux, la corolle est gamopétale et les étamines ont les anthères sessiles ; fruit en capsule k nombreuses loges (vingt environ), renfermant chacun un ovule anatrope, à micronyle supérieur. D’après Gray, les Indiens Papigos font grand cas de cette plante comestible.

AMMODISQOE s. m. (amm-mo-diss-kedu gr.ammos, sable de la mer ; diskos, disque). Zool. et paléont. Genre de fomminifères vivants et fossiles, dont le test arénacé est une spirale aplatie en disque. Ils se montrent dès l’époque carbonifère et sont encore représentés dans nos mers par deux espèces.

AMMOMANES s. f. (amm-mo-ma-nessdu

  • rr, ammos, sable ; manés, esclave, qui

porte la livrée de l’esclavage), Zool. Genre d’oiseaux créé par Cabanis aux dépens des alouettes et caractérisé pur la forme courte et robuste du bec, terminé en pointe aiguë ; les ailes droites, assez longues, ont les plumes secondaires plus longues que les tertiaires ; la première penne est très petite ; à partir de la seconde, toutes les autres augmentent progressivement de longueur jusqu’à la quatrième.

— Encycl. Les ammomanes sont des alouettes à queue échancrée, à livrée roussâtre ; l’ongle du dernier doigt est très dé veloppé. Ces oiseaux habitent les régions chaudes de l’ancien monde ; une seule espèce se rencontre en Europe : c’est Yommomanes lusitanica Gmel., qui, originaire de la Barbarie, passe parfois dans la péninsule ibérique et en Grèce. On en connaît quelques autres espèces d’Égypte, de l’Inde, de Syrie et des des du Cap-Vert. Les mœurs des ammomanes diffèrent quelque peu de celles des alouettes ; on ne les voit pas former, comme ces dernières, des troupes nombreuses. Elles vivent solitaires ou en petits groupes et fréquentent de préférence les endroits découverts et arides. Granivores et insectivores, ces petits oiseaux font leur nid à terre ; leurs œufs sont blanc verdâtre, à taches brunes.

  • AMMON Georges-Théophile), vétérinaire

allemand, né à Trakennen en 1780. — Il est mort le 26 septembre 1839. Outre les ouvrages que nous avons déjà cités, on lui doit : Moyen d’obtenir des chevaux de grande taille et bien développés (Kœnigsberg, 1849).

  • AMMON (Frëdéric-Guillaume-Philippe d"),

fiubliciste et théologien allemand, né à Erangen le 7 février 1791. — Il est mort le 19 septembre 1855.

    • AMMONIAQUE s. f. — L’ammoniaque,

en raison de sou importance au point de vue de la chimie pure et de la chimie appliquée, continue à être l’objet de la préoccupation des savants. Nous parlerons ici des travaux qui ont rapport à la chimie pure et à l’industrie, renvoyant pour ce qui concerne l’agriculture au mot ENGRAIS.

— Encycl. Chim. Synthèse du gai ammoniac AzHS. L’union directe de l’azote et de l’hydrogène, sous l’action de la décharge obscure ou de l’effluve électrique, avec formation de gaz ammoniac, a été constatée par plusieurs auteurs ; cette réaction est d’ailleurs limitée si l’on n’absorbe pas le gaz ai : fur et à mesure de sa production. D’après M. Berthelot, si l’on fait un mélange d’azote et d’hydrogène dans les proportions qui conviennent à la formation du gaz ammoniac, soit l volume d’azote pour 3 volumes d’oxygène, trois centièmes seulement du volume entrent en combinaison, et encore taut-il attendre longtemps pour atteindre cette proportion.

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Propriété» physiques. La dilution d une solution aqueuse d’ammoniaque dégage, d’après M. Berthelot, une quantité de chaleur qui est en raison inverse du poids d’eau existant déjà dans la solution, et lu dissolution d’une molécule de gaz AzHs dans 250 à 370 molécules d’eau H*0 dégage, d’après le même auteur, 8,82 calories. | En général, la solubilité dans les solutions , salines saturées diminue à mesure qu’elles Bont plus concentrées ; mais la solubilité du gaz ammoniac dans une solution d’azotate d’ammonium est plus grande que dans l’eau, et réciproquement l’azotate d’ammonium est plus sohible dans une solution ammoniacale que dans l’eau ; il se produit une combinaison de l’azotate et du gaz qui sera étudiée plus loin et qui, étant facilement dissociable à l’état libre, peut servir à la liquéfaction du gaz ammoniac, comme le chlorure d’argent ammoniacal ; elle fournit le tiers de sou volume d’ammoniaque liquide. Celle-ci, d’après Seely, dissout le soufre, le phosphore, les chlorures, les bromures, les iodures, les azotates, mais non les oxydes, ni les sulfures, ni les fluorures, ni les sulfates.

Il est utile de connaître la relation entre la densité d’un alcali volatil et sa teneur en gaz ammoniac ; nous empruntons à ce sujet quelques chiffres au tableau dressé par "Waehmuth en 1876.

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Propriétés chimiques. L’ammoniaque brûle, comme on le sait, dans l’oxygène. Kraut a donné à cette combustion une forme très élégante et commode dans les cours. Une spirale de platine préalablement portée au rouge est suspendue dans un vase contenant une solution sa’urée d’ammoniaque, de telle sorte qu’elle affleure au niveau du liquide ; un tube plongeant dans le liquide amène d’un récipient un courant rapide d’oxygène. On voit l’incandescence de la spirale devenir très vive et l’atmosphère se remplir de fumées blanches d’azotite d’ammoniaque.

En étudiant te dosage de l’ammoniaque, MM. Berthelot et André ont été conduits a préciser les conditions du déplacement de l’ammoniaque par les bases alcalines et alcalino-terreuses. La magnésie et même la chaux ne déplacent pas entièrement le gaz ammoniac du chlorhydrate d’ammoniaque et encore moins des sels doubles. La soude elle-même ne le déplace entièrement à froid qu’au bont d’un temps extrêmement long des sels doubles et en particulier du phosphate ammoniaco-magnésien ; à 100<> le déplacement est plus rapide. Il faut noter que l’action préalable de la magnésie rend bien plus lente l’action de la soude sur le chlorhydrate d’ammoniaque, ce qui s’explique par la formation des sels doubles indécomposables par les alcalis, mais qui sont à l’état de dissociation. C’est la tension plus ou moins grande de dissociation des composés en présence qui règle l’élimination plus ou moins rapide du gaz ammoniac par les alcalis.

Dosage de l’ammoniaque. Pour doser de petites quantités d’ammoniaque, on utilise généralement le phénomène produit par la solution d’iodo-mercurate de potassium dans la potasse caustique (réactif de Nessler) ; on observe, en effet, en présence de l’ammoniaque, soit un précipité brun, soit une coloration brune due à la formation d’iodure de tétramercurammonium. Il suffit de comparer le trouble produit par le réactif dans la liqueur essayée avec celui que produit le même réactif dans une solution titrée de sulfate d’ammoniaque ramenée au même volume (0 gr. 3888 de ce sel par litre d’eau correspondent à o milligr. l d’ammoniaque par centimètre cube). On cherche par tâtonnement la dose de liqueur titrée qu’il faut mettre pour arriver a l’identité. On peut ainsi apprécier le cinquième de milligramme d’ammoniaque. Toutefois, quand il s agit des eaux poiables, la présence de la chaux qui se précipite rend impossible la comparaison des troubles ; d’un autre côté elle facilite la précipitation de l’iodure. Heck propose de doser le mercure du précipité d’iodure qui a une composition constante représentée par la formule

AzHg«I + 2H*0.

On lave ce précipité sur un filtre, on le dissout dans l’hyposulfite de sodium et on en précipite le mercure par une solution titrée de sulfure de sodium ; 400 de mercure correspondent à 17 de gaz ammoniac AzH».

Srts ammoniacaux. La dissociation des sels ammoniacaux en solution étendue a été étudiée par H.-C. Dibbits ; ce chimiste a trouvé que l’azotate et le chlorhydrate se décomposent inoins vite que ie sulfate, lequel est lui-même plus lentement décomposé

que l’oxalate et l’acétate. Il trouve qu’au début de la distillation d’une solution de ces sels, la proportion x de sel dissocié peut être

représentée par x=, a et 6 étant les

quantités de sel et d’eau avant l’expérience, e et u les quantités d’ammoniaque et d’eau dans le liquide distillé, p le rapport entre le poids moléculaire de l’ammoniaque et celui du sel employé. Cette quantité est indépendante de la concentration. Voici sa valeur pour quelques sets : chlorhydrate, 0,062 pour 100 ; azotate, 0,072 pour 100 ; sulfate, 1,1 pour 100 ; oxalate, 6,7 pour 100 ; acétate, 7,3 pour 100. La question de la dissociation des sels ammoniacaux à l’état de vapeur a été très controversée, parce qu’elle touche à un point fondamental de la théorie atomique. La densité de la vapeur de chlorhydrate d’ammoniaque (chlorure d’ammonium) AzH*CI devrait être 26,75 par rapport à celle de l’hydrogène prise pour unité, pour satisfaire à l’hypothèse d’Avogadro et Ampère, à savoir que tous les corps gazeux présentent sous un même volume, dans des conditions identiques de température et de pression, le même nombre de molécules. Or, d’après Devtlle, cette vapeur, sans être dissociée à 360°, aurait une densité deux fois moindre, 13,375 ; elle contiendrait donc deux fais moins de molécules que les autres gaz sous un volume donné ; mais, en réalité, la densité observée est 14,64, ce qui conduit k admettre que la vapeur dont on mesure la densité est un mélange de 16 pour 100 du sel volatilisé sans décomposition, possédant la densité théorique et des éléments provenant de la dissociai ion du reste, soit 84 pour 100. Ce qui confirme cette manière de voir, c’est que in chaleur apparente de volatilisation, mesurée par Mari^nac d’une part et par Horstmann de l’antre, est 706 calories, quantité bien supérieure aux chaleurs de volatilisation jusqu’alors observées ; il est donc naturel d’admettre que cette chaleur est, dans une forte proportion, employée à dissocier une grande partie du sel dont la chaleur de formation est 715 calories

AzH» + HC1 s AzHtCl + 715 calories.

Comme, d’ailleurs, la dissociation n’est pas complète, on s’expl que très bien que le mélange des gaz chlorhydrrque et ainmo’iiac, à température élevée, dégage de la chaleur, fait observé par Deville et invoqué par lui pour nier la dissociai ion. Le bromhydrate, ’ l’iodhydrate et le cyanhydrate se comportent , d’une manière analogue.

D’un autre côté, M. Berthelot, pour montrer que l’azotate d’ammonium AzH*.AzO» n’est pas dissocié à 200» en gaz ammoniac et acide azotique, chauffe douoeinent le sel dans une capsule recouverte d’un papier. I L’azotate se sublime en partie sur les parois de la capsule et sur la face inférieure du papier ; une autre partie traverse le papier sans l’altérer ; s’il y avait eu de l’acide azotique mis en liberté, le papier eût été fortement attaqué à cette température. Sans la 1 considération des densités de vapeur, cette constatation peut être intéressante, mais n’im-1 plique aucune contradiction avec l’hypothèse

d’Avogadro et Ampère ; d’ailleurs, ce sel se

décompose, comme on sait, en protoxyde d’azote et eau, et la décomposition est rapide au-dessus de 200°.

Quant aux sulfures ammoniques, MM. Devilla et Troost avaient évalué leur densité de vapeur à 12,85 pour AzHVHS, et 18,20 (AzH+)*S ; cela correspond pour le premier à un mélange à volumes égaux de AzH’ et H’S sans condensation, et pour le second à un mélange de 2AzH» avec H*S, avec contraction, ce qui semblerait indiquer une combinaison au moins partielle. Les recherches plus récentes de M. Sulet ont montré que cette contraction n’existe pas, quels que soient les volumes respectifs des deux gaz mélangés, et MM. Engel et Moitessier, en faisant absorber le mélange par du charbon, ont constaté que le gaz ammoniac est absorbé comme s’il était seul. On est donc fondé à dire que les sulfures d’ammonium n’existent pas à l’état de vapeur ou qu’ils sont à peu près entièrement dissociés.

Carbonates d’ammonium. On a longtemps cherché en vain le carbonate neutre d’ammonium CO’fAzH*)’. On doit à M. Divers la découverte de ce corps qu’il obtient par plusieurs procédés à l’état de cristaux, contenant une molécule d’eau de cristallisation. L’un des procédés consiste à faire digérer le carbonate d’ammoniaque commercial avec une solution d’ammoniaque en vase clos ; à faire ensuite passer à r>-fus un courant de gaz ammoniac dans la liqueur refroidie, enfin à ajouter un peu de carbonate du commerça dont on active la dissolution en chauffant légèrement. Il suffit de refroidir de nouveau pour obtenir des cristaux transparents groupés en épi-.. On obtient de grands cristaux plats quand, & une solution tiède de caibonate commercial dans l’ammoniaque étendue, on ajoute un peu d’alcool. Kxposé à l’air, ce sel perd du gaz ammoniac ; à 58° il se décompose en eau, ammoniaque et acide carbonique. En vase clos, on peut le fondre et le sublimer ; il se solidifie en cristaux prismatiques. Il est soluble dans son poids d’eau à 15» ; lorsqu’on refroidit la solution, il sa dépose -les cristaux de plusieurs carbonaWi