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l’intérieur ; la moyenne, dans les houillères de France, est de 4 fr. 21 pour les premiers et 2 fr, 93 pour les outres. Lft quantité de charbon extrait, plus faible là qu’ailleurs, n’est que de 243 tonnes par ouvrier du fond, alors qu’elle atteint 264 tonnes pour la moyenne des fosses françaises. En reportant le ptids du charbon extrait au chiffre total d’ouvriers employés, on arrive a 161 tonnes par ouvrier, alors que la moyenne est de 189. De plus, il est nécessaire de laver la majeure partie de la bouille tirée de cette région. Son prix de vente, 12 fr. 70, est supérieur au prix de tous les charbonnages français, qui est de 12 fr. 50. Le bassin d’Alais, dans lequel on exploite 17 mines, occupe 12.300 ouvriers. Ces mines ont 26 puits d’extraction et 17 d’aérage ; 7 autres puits d’extraction sont en voie d’achèvement. La profondeur maxima des puits est de 415 mètres ; ils traversent vingt et une couches d’une puissance nonvinle. de lm,56, dont la houille est maigre et à flamme courte.

À Salindres sont les exploitations d’asbh alte de Seyssel et les importantes usines de la compagnie de produits chimiques d’Alais et de la Camargue, qui consomment annu ellement 60 millions de kilogr, de houille, 15 millions de kilogr. de pyrites, 16 millions et demi de kilogr. de sel marin. En retour, es usines fabriquent, par an : 18 millions de kilogr. d’acide sulfurique, 28.500.00i) kilogr. d’acide chlorhydrique, 2.800.000 kilogr. d’nypochlorite de chaux, 550,000 kilogr. de chlorate de potasse, 12.500.000 kilogr. de carbonate de soude, 1.500.000 kilogr. de carbonate de soude en cristaux, 5.550.000 kilogr. de chlorate de potasse. Du sulfure de calcium résultant de la fabrication du carbonate de soude, on extrait par jour 3 tonnes de soufre ; enfin, cette société fabrique annuellement î.400 kilogr. d’aluminium.

À Tamaris existe une importante fabrique de ferro-manganèse. Elle appartient à la compagnie de Terre-Noire, mais elle est exploitée par une société qui la tient en location. Tamaris a, en outre, d’importants fours à coke, dont 10 produisent annuellement pour U5.000 francs de goudron et eaux ammoniacales.

ALAJ DELA, ville de la république de Costa-Rica (Amérique centrale), à 20 kilom. au N.-E. de San-José et à 40 kilom. E. du golfe de Nicoya, formé par l’océan Pacifique, par 100 3’ de lat. N. et 86» 21’ de long. O. ; 10.000 hab. Alajuela, chef-lieu du département, est assise au N. du plateau de San-José, à 1.071 mètres d’altitude. Elle est reliée par le chemin de fer à la capitale et à Cartago, et de là à l’océan Atlantique et à l’océan Pacifique par le Limni et Barrança. Les plantations de canne à sucre et de café, ainsi que l’élevage des bestiaux, assurent à la ville une grande prospérité.

ALALI, oasis du Soudan central (Kanouri). Elle est composée de trois vallées en évantail que séparent d’étroits reliefs de terrain. On y trouve les ruines d’un ancien village kanouri. Cette oasis, perdue au milieu des steppes, est le coin le plus ravissant qu’il soit possible d’imaginer, d’autant plus que rien n’en annonce rapproche.

ALAMANDA, ville des États-Unis d’Amérique (Californie), sur la côte orientale de la baie de San-Francisco, à l’E. et en face de la ville du même nom, au S. et près de la ville d’Oakland, par 37° 56’ de lat. N. et mo-36’ de long. E. C’est un lieu de villégiature pour les habitants de San-Francisco.

ALÀMBA1UÏ, ville de l’Inde (Dekkan), district de Coïmbatour, à 296 kilom. au S.-O. de Madras et à 120 kilom. À l’E. de Seringapatam, par 120 9’ de lat, N. et 75<> 29’ 5" de long. R. Cette ville a joué un rôle important dans l’histoire des guerres des Anglais contre Hyder-Ali.

AI.AMGDA, ville d’Espagne, province de Malaga (Andalousie), à 57 kilom. au N.-E. de Malaga et à 35 kilom. au N.-O. d’Antequera, par 370 14’ de lat. N. et 700’de long. O. ; 4.021 hab. Alameda se trouve dans la partie septentrionale, sur la route de Séville àGrenade.

ALANA s. f. (a-Ia-na). Miner. Terre dure à grain fin et brillant qui peut servir, comme le tripoli, pour polir l’or.

ALANGIER s. m. (a-lan-gi-é). Bot, Genre de plantes qui a servi de type à la famille des Alangiées. Deux espèces, Valangium hexapetalum etl'A. decapetalum de Lamarck, ont des racines aromatiques et amères qui constituent un purgatif hydragogue. Ce sont les seules intéressantes.

  • ALANINE S. f. V. LACTAMIDIQUE.

ALAMS, bourg d’Espagne, province de Séville (Andalousie), à 65 kilom. au N.-E. de Séville, au pied de la sierra Morena, par 38» 2’ de lat. N. et 8" 2’ de long. O. ; s.OOO hab. Les environs renferment de nombreuses raines de fer et de plomb en exploitation, une ancienne mine d’argent exploitée par les Romains, des carrières de pierres à aiguiser, une carrière de pierre meulière, etc.

ÀLANNO, bourg d’Italie (Abruzze Ultérieure), à 20 kilom. au S. de Penne et à 1 kilom. au N. de Catignano, par 420 25’ de lat. N. et 11» 35’ de long. E. ; 4.000 hab.

ALAR

ALANTAM1DE s. f. (a-lan-ta-mi-de — rad. alantique et amide). Chim. Amide correspondant à l’acide alantique. Elle se dépose dans la solution alcoolique d’un hydride alantique où l’on fait passer un courant de gaz ammoniac ; elle se présente en cristaux plumeux fusibles à 210".

ALANTIQUE adj. (a-lan-ti-ke — de l’ail. alant, année). Chim. se dit d’un anhydride extrait de la racine d’année, ainsi que de l’acide et de divers composés qui en dérivent.

— Encycl. Uanhydride alantique C"H"0’ s’ohtieiit pur en faisant cristalliser la masse cristalline dont on a séparé lMuntol. C’est un solide incolore cristallisé en aiguilles prismatiques, peu soluble dans l’eau, soluble dans l’alcool et l’éther, fusible à 66°, sublimable et bouillant à 2750.

L’acide alantique C"H"0’ s’obtient à l’état de sel potassique quand on verse de la potasse étendue et chaude sur l’anhydride ; on le met en liberté par l’acide chlorhydrique ; il est peu soluble dans l’eau

froide, plus soluble dans l’eau chaude et l’alcool. Cet acide est monobasique et peut-être alcool monoatomique ; ses sels sont peu stables ; un courant de vapeurs d’acide chlorhdrique dans sa solution alcoolique le transforme partie en éther alantique et partie en chlorure alantique, C15HS’C103 que la potasse transforme en acide d’alantique, acide bibasique dont les sels sont peu stables.

ALANTOL s. m. (a-lan-tol — de l’ail, alant, année). Chim. Liquide jaunâtre extrait de l’essence d’année, et doué d’une odeur aromatique rappelant la menthe.

— Encycl. Valarttol Ci°H»60 s’obtient en exprimant entre des doubles de papier buvard la masse cristalline (anhydride alantique baigné d’alantol) qui se forme quand on distille la racine d’année dans un courant de vapeur d’eau. L’alantol imbibe le papier dont on le sépare à l’aide d’une nouvelle distillation. Ce composé, qui se rattache peut-être au cymène, bout vers 200» et donne, quand on le distille sur le pentasulfure de phosphore, un carbure C’DH1* qui, oxydé par l’acide chromique, donne de l’acide téréphtalique.

ALAPAÏBFSK, ville de Russie, gouvernement de Perm, à 80 kilom. au S. de Verkhotouryé, sur la rive gauche de la Neva, par 570 40’ de lat. N. et 590 32’ de long. E. ; 5.422 hab. Alapaïefsk fut fondée en 1704 par l’établissement de forges et d’usines pour le travail du 1er.

ALARCON (Pierre-Antoine d"), poète, romancier et homme politique espagnol, né à Guadix le 10 mars 1833. Sa famille, qu’avait ruinée la guerre de l’Indépendance, le destinait à la prêtrise et le lit élever au séminaire de sa ville natale, mais ses goûts l’appelaient ailleurs. Après avoir quelque temps étudié le droit à l’université de Grenade et appris trois ou quatre langues, il se décida à suivre son penchant pour la littérature et la poésie. Quittant la maison paternelle, il se rendit en 1853 à Cadix, où il s’occupa de journalisme et fonda une revue littéraire : l’Echo de l’Occident. Lors de la révolution de 1854, ilr fut l’un des chefs de la colonie grenadine, association démocratique qui s’était constituée à Madrid, et il combattit le gouvernement dans Une feuille satirique : • le Fouet. » À la suite d’un duel malheureux, il cessa pendant un certain temps de s’occuper de politique et s’adonna tout entier aux lettres. Quelques années après (1859), Alarcon fit la campagne d’Afrique sous les ordres de O’Donnell. Il entra ensuite dans la vie publique et collabora aux journaux « la Epoca » et « la Politica», où il combattit le ministère Miraflores. À son retour d’un voyage en France et en Italie (1863), Cadix l’élut comme député (1864 et 1865), et il défendit aux Cortès la politique du général O’Donnell. Condamné en 1865 à l’exil, comme signataire de la protestation des députés unionistes, il vint habiter Paris jusqu’à 1 expiration de sa peine, et alla ensuite se fixer à Grenade. Il prit part à la révolution de 1868, combattit k Alcolea, et fut réélu membre des Cortès. En 1872, son mandat ne lui fut pas renouvelé, et après l’avènement d’Alphonse XII il fut nommé conseiller d’État. Son premier roman de quelque importance fut le Finale deNorma (1855), traduit en fiançais par Ch. Yriarte (Paris 1866) ; en 1857, il fit représenter un drame : l’Enfant prodigue, qui ne réussit pas. Cet insuccès le décida à renoncer complètement au théâtre. Ce n’est qu’en 1859 qu’il commença la publication des œuvres qui le rendirent célèbre et dont voici la liste : Jtécif d’un témoin de la guerre d’Afrique (1859, 3 vol.), accueilli avec beaucoup de faveur ; Contes, articles et nouvelles (1859, 4 vol.) ; De Madrid à Naples (1861, in-so) ; l’Ami de la morte ; Poésies sérieuses et humoristiques (1870) ; Choses du passé (Madrid, 1871) ; quelques romans et nouvelles, comme : le Tricorne, dont la traduction parut dans ■ le Temps», en 1877 ; l’Atpujara (1874), récits de voyages dans la sierra Nevada ; Amour et amourette (1875), petites pièces en prose et en vers ; le Scandale (1875), roman qui fit grand bruit en dévoilant des tendances ultramontaines chez l’auteur, regardé jusque là comme libéral et libre penseur ; l’Enfant à la boule (1880), qui est son chef ALAS

d’oeuvre ; le Capitaine Veneno, étude d’après nature (1881) ; Courtes nouvelles (18SI-1882, 3 vol.) ; le Prodigue (1882) ; Jugements littéraires et artistiques (i8S3) ; Voyages à travers l’Espagne (1883). Cet auteur, à la fois poète, romancier et critique dramatique, écrit avec chaleur et naturel ; il réussit surtout dans le genre satirique et humoristique. M. Alarcon a été nommé membre de l’Académie espagnole le 15 décembre 1875.

Al.ARCOS (VAllark des chroniqueurs arabes), village d’Espagne, province de Ciudad-Real (Nouvelle-Casiille), près d’Almagro, au S.-R. de Ciudad-Real. Célèbre par une bataille (1175) où les chrétiens furent complètement défaits par les Maures.

  • ALABD (Jean-Delphin), violoniste français,

né Bayonne en 1815.—En 1871 et en 1872, il donna au Conservatoire les dernières séances de musique de chambre qu’il avait inaugurées avec Franchomme en 1847, et il prit au mois d’octobre 1875 sa retraite comme professeur de violon au Conservatoire. Louant à cette occasion les qualités du professeur et du virtuose, M. Waddington, alors ministre de l’Instruction publique, rappelait l’anecdote suivante : à C’était au lendemain du jour où M. Alard avait remporté son premier prix. Le jeune artiste avait été entendu ici même, à lu société des concerts, dans la i’o/onai>ed’Habeneck. Paganini était présent. ■ Si les élèves jouent « comme cela, dit l’illustre virtuose, comment « donc doivent jouer les maîtres I » Depuis qu’il a pris sa retraite, M. Alard a écrit pour le violon un assez grand nombre de fantaisies sur des motifs d’opéras célèbres.

ALAR DEL-REV, ville d’Espagne, province de Palencia (Vieille-Castille), à 76 kilom.au N.-E. de Palencia, près la frontière de la province de Burgos, par 42° 45’ de lat. N, et 6° 55’ de long. O. ; 2,000 hab. Cette ville est un grand entrepôt de céréales. Elle est assise sur le canal de Castille et suc le chemin de fer de Santander-Palencia-Valladolid.

, ALASKA, territoire des États-Unis de l’Amérique du Nord, situé entre 54» 40’ et 70» 24’ de lat. N., et entre 1330 20’ et 1900 de long. O. Les indigènes prononcent afiaskskha. Aujourd’hui, les Américains ont adopté le mot Alaska pour désigner l’ensemble du territoire et réservent le nom à’Aliaska à la presqu’île. Pris dans son ensemble, en faisant abstraction de la bande du littoral et des lies, l’Alaska a la forme d’un carré. D’après les conventions intervenues entre l’Angleterre et la Russie, le 28 février 1825, la frontière, qui touche l’Amérique anglaise est fixés comme commençant par 540 40’ de lat. N., entre 1330 20’ et 135020’ de long. O. ; elle court d’abord au N. le long du canal du Portland jusqu’au parallèle de 58« N., ensuite au N.-O. le long de la crête des montagnes, parallèlement à la côte jusqu’au méridien de 1430 20’ O. ; la ligne de démarcation doit passer à une distance de 56 kilom. de la cote. DumontSaint-Élie la frontière suit le 143» 20’ méridien O. jusqu’à la pointe de démarcation sur l’océan Arctique. Au N., l’Alaska est baigné par l’océan Arctique, à l’O. par la mer de Behring, et au S. par l’océan Pacifique. Sa plus grande longueur, du N. au S., est de 1.860 kilom. ; sa plus grande largeur est d’environ 3.000 kilom. Sa superficie est de 1.495.380 kilom. carrés, soit 2 fois et demi la grandeur de la France. Sa population est d’environ 30.000 âmes.

Configuration physique. Cet immense territoire fait partie des États-Unis depuis 1867, époque à laquelle il leur a été cédé par la Russie. La terre n’est pas mauvaise dans beaucoup de plaines du bord de la mer arrosées par plusieurs rivières ; mais la grand obstacle qui s’oppose à la colonisation est la rigueur du climat. Le froid n’est tempéré que le long des côtes, grâce aux courants d’eau tiède, qui, après avoir contourné les bords de la Colombie britannique, se dirigent sur le détroit de Behring ; par contre, ils causent aussi parfois des Druraes intenses très redoutées des navigateurs. Le pays est encore en grande partie inconnu, malgré les efforts du gouvernement américain. Les études manquent d’ensemble, et il faudra longtemps encore se contenter de données générales et vagues.

L’Alaska peut se diviser en quatre régions : 10 la région de Sitka au S., comprenant une bande de terre de 50 kilom. de largeur jusqu’au mont Saint-Élie, les lies Alexandre, etc. ; 20 les lies Aléoutiennes, comprenant toute la chaîne de ces lies ; 30 la région parcourue parle fleuve"Yukon depuis le cercle polaire jusqu’aux chaînes de montagnes côtières ; 40 enfin, la partie de l’Alaska située au-dessus de la région polaire. Le pays présente des sites d’aspects tout à fait différents : ici des montagnes pressées les unes contre les autres dressent dans les airs leurs cimes couvertes de neige ; plus loin s’étendent d’immenses plaines marécageuses, dont la monotonie est interrompue par de grandes forêts ou de faibles ondulations de terrain. Le sol, en partie volcanique, renferme plus de soixante volcans dont plusieurs en activité. Comme en Islande et en Nouvelle-Zélande, on trouve dans l’Alaska, à

côté des glaciers, des sources thermales, des coulées de soufre et de salpêtre, des eaux minérales en ébullition, etc. Le cratère du

ALAS

Goreloï renferme une source de cette nature, dont le bassin n’a pas moins de 30 kilom. de pourtour. C’est la région méridionale et centrale de l’Alaska qui renferme les parties élevées, tandis que la région septentrionale paraît être partout basse et plate. Dans la première se rencontrent les plus hauts sommets du territoire de l’Union américaine ; ce sont ; le mont Cook ; 3.993 mètres ; le mont Saint-Élie, 5.943 mètres, la cime la plus élevée peut-être de l’Amérique du Nord ; le mont Fairweather, 4.846 mètres ; etc. De ces massifs descendent des glaciers qu’il faut ranger parmi les plus grands du monde ; l’un d’eux, long de 80 kilom., large de 13 kilom., est terminé par une paroi à pic de 60 mètres d’élévation. Le volcan Iljtimin a 3.678 mètres ; le Gorvaloya, 3.455 mètres ^’Orillon, 4.877 mètres ; le mont Vancouver, 3.414 mètres. La presqu’île d’Aliaska a sept volcans ; les plus élevés sont : Weniamiuoff, Moschowski et Usiikushutsch.

Parmi les cours d’eau à peu près connus, le plus grand fleuve est le Yukon, qui prend sa source dans la Colombie anglaise, traverse tout le territoire de l’E. À l’O. et va se jeter dans la’mer de Behring, à la baie de Norton, sous 1650 long. O. environ, par cinq grands bras qui s’étalent en un delta de 100 Kilom. Son parcours est de 3.570 kilom., dont 1.370 kilom. dans la Colombie anglaise. Sa largeur, d’après le lieutenant de Schwatko, atteint quelquefois jusqu’à 22 kilom. Parmi ses affluents, le Pelly est le plus important ; puis vient la rivière de Tananack, encore inexplorée. Le Meade, fleuve découvert en 1881 par le lieutenant Ray, près de la pointe de Barrow, vient d’un pays absolument inconnu encore ; ce pays, entièrement inhabité, est coupé de petits lues, de lagunes et de ruisseaux ; le sol, toujours gelé et fortement imprégné de sel, est couvert d’une épaisse couche de mousse. À l’E. de Medea, coule un autre fleuve qui semble se diriger du S.-E. au N.-E., et auquel les indigènes donnent le nom de Ik-pik-perg, Un autre cours d’eau fut découvert en 1884 par le lieutenant Stonay ; il se jette, en formant un vaste delta, dans le Hotham Inlet, une des ramifications du détroit de Kotzebue ; on lui a donné le nom de Pulman, un des héros du drame de • la Jeannette >. Ce fleuve, d’un volume beaucoup plus considérable que le Moatak, sori voisin, parait être le plus important de toute la partie N.-O. de l’Alaska. Les tributaires qui lui viennent du N. sont pour ta plupart peu larges, mais très rapides ; les eaux en sont excessivement froides. Parmi ses nombreux affluents méridionaux, il en est un que les indigènes appellent la rivière Pah et qu’ils remontent dans leurs voyages vers le S. Il est probable que le fleuve Putman, s’étendant très loin à l’E., prend sa source à peu de distance de Mackenzie et de la frontière anglaise. L’importance pratique de cette voie fluviale serait considérable s> comme on le suppose, de courts portages suffisaient à établir une communication entre le Putman et le Yukon d’une part, le fleuve Meade de l’autre. Les indigènes prétendent que plus loin, vers l’intérieur, se trouve un immense lac qu’ils comparent à une mer. La région qu’arrose le Putman est très montagneuse. Le fleuve lui-même est bordé

sur chaque rive par des chaînes de montagnes, en arrière desquelles s’élèvent des massifs isolés qui atteignent jusqu’à 900 mètres d’altitude. Le C/tilcat se déverse dans le canal de Lym, prolongation septentrionale du détroit de Cross : il occupe un bassin très étendu et reçoit de nombreux tributaires ; les principaux, en allant du N. au S., sont le Katschadelch, le Tlehini, le Takhim, le Chalzekahim. sur la rive droite. Sur la rive gauche, on remarque le Tahini, alimenté par un vaste glacier.

—CdVes. Les côtes de l’Alaska ont plus d’étendue que la totalité des autres côtes des États-Unis. Sur une longueur de près de 600 kilom., depuis le détroit de Ûixon (qui correspond à l’embouchure de la rivière de Simpson, l’extrême S. du pays, par 54° 40’ de lat. N.), jusqu’au mont Saint-Élie, par 60°l’de lat. N., les côtes de l’Alaska sont une haute chaîne de montagnes couvertes de glaces dont les flancs ne laissent voir que des rochers, sauf près du bord de l’eau, où quelques pins rares et rabougris trouvent assez de terre pour végéter. Ces rochers descendent perpendiculairement jusqu’à la surface de 1 eau

du bassin, ne laissant même pas une place pour débarquer avec des canots et présentant l’aspect le plus désolé et le plus inhospitalier que l’on puisse imaginer. Une grande quantité d’Iles s’étendent Te long de la côte. Citons l’Ile de l’Amirauté, l’archipel du prince de Galles, et l’archipel de Sitka, composé des quatre lies : Baranoff, Kruzow, Tchitchagoff et Jacobi. Ces lies forment entre elles une voie de navigation intérieure, que l’on peut suivre pendant plusieurs degrés vers le N., sans interruption et à l’abri de la houle de l’Océan, mais souvent trop étroite pour que les bâtiments à voiles puissent y louvoyer. Cependant, comme les eaux sont très profondes et les côtes accores, cet inconvénient est beaucoup moins grave qu’il ne le paraît un premier abord. Il n’y a sur cette partie de la côte que de simples torrents, grossis en été par la fonte des neiges et alimentés eu hiver par les pluies diluviennes et con-