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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 17, part. 4, F-Mi.djvu/375

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long. E. Ce cap forme la limite occidentale du golfe de la Syrte ; il a 15 kilom. de longueur parallèlement à la côte et une altitude de 58 mètres.


  • MISTRAL (Frédéric), poète provençal, né à Maillanne (Bouches-du-Rhône) le 8 septembre 1830. — Depuis Mireille et Calendal, il a publié deux ouvrages qui ont obtenu le même succès et auxquels nous consacrons des comptes rendus spéciaux : lis Isclo d’or (les Îles d’or), recueil de poésies (1875, in-8o) et Nerto (1884, in-8o), poème tiré d’une légende provençale du XVe siècle. Son Trésor du félibrige (1879-1888, 2 vol. gr. in-4o) est un excellent dictionnaire provençal-français pour lequel l’auteur a mis à contribution tous les dialectes modernes de la langue d’oc. M. Frédéric Mistral a été élu, en 1887, membre de l’Académie de Marseille, et, pour discours de réception, prononça, en provençal, l’éloge de son ami et collègue en félibrige, Aubanel.


Mistral (affaire), affaire d’incarcération, sous prétexte d’aliénation mentale, qui a eu un certain retentissement. La victime, Jean Mistral, fils d’un gros négociant de Saint-Rémy, voyageait pour le compte de la maison de commerce de son père, en 1837, lorsqu’il s’éprit en Pologne d’une certaine Wilhelmine Dombrowska qu’il épousa sans remplir les formalités légales. Il avait alors vingt-quatre ans. Son père, désapprouvant le mariage, commença par couper les vivres à son fils, ce qui força celui-ci à revenir en France. Lorsqu’il arriva à Saint-Rémy, le père sépara les deux époux en dénonçant Jean Mistral à la police comme un aliéné et la Polonaise comme une aventurière. Celle-ci fut expulsée de la ville. En même temps que Mistral père introduisait près du tribunal une instance en nullité du mariage de son fils, il obtenait du président de faire visiter le jeune homme par des médecins qui le déclarèrent atteint de monomanie triste. Ce certificat suffit à Mistral père pour faire interner son fils dans une maison de santé et pour obtenir du tribunal son interdiction, malgré l’avis du conseil de famille qui s’y était énergiquement opposé. De la maison de santé, Jean Mistral passa dans un asile d’aliénés et toutes les formalités judiciaires, jugement du tribunal de Tarascon, arrêt de la cour d’Aix, s’accomplirent sans qu’il lui en fût donné connaissance ; il semble même que les juges aient ignoré son incarcération, qu’ils le croyaient soigné dans sa famille et qu’ils n’avaient voulu le priver que de la gestion de ses biens, non de sa liberté.

Tant que vécut Joseph Mistral, le père, nulle voix ne s’éleva pour réclamer contre une pareille iniquité ; c’est que Joseph Mistral possédait une immense fortune, quinze à vingt millions, et que les parents, qui seuls auraient pu réclamer, espéraient hériter à défaut de l’interdit. Joseph Mistral mort, en 1867, un parent éloigné, M. Fournier, entreprit pour la libération de la victime des démarches qui ne purent aboutir et il les poursuivit jusqu’en 1882, époque à laquelle une pétition présentée par lui à la Chambre des députés révéla toutes les iniquités commises. Cette première pétition fut néanmoins écartée, la commission étant persuadée, sur le simple dire de M. Mistral-Bernard, neveu et tuteur du séquestré, que la séquestration avait eu légalement lieu « à la suite et en exécution de l’arrêt rendu par la cour d’Aix, le 9 décembre 1839, prononçant contradictoirement l’interdiction de Jean Mistral. » Or, c’était entièrement faux : l’arrêt n’avait pas été contradictoire comme nous l’avons dit plus haut, et il n’avait prononcé que l’interdiction sans que la séquestration dût nécessairement s’ensuivre. Une seconde pétition où ces faits étaient élucidés fut mieux accueillie (novembre 1883), mais le pauvre diable qui aurait pu en bénéficier, enfermé avec des fous depuis quarante-deux ans, était tombé en enfance. Tout ce qu’on put faire, ce fut d’ordonner qu’il serait soigné dans une maison de santé, où les détenteurs de son immense fortune payeraient pour lui une pension de 7.000 à 8.000 francs. Jean Mistral y mourut en 1886.

  • MITCIIEL (John), homme politique irlandais,

né u Dungiren (comté de Londonderry) en 1814.—Il est mort le 19 mars 1875. Il était rentré en Irlande en 1874 et avait été nommé député de Tipperary au début de 1875.

  • M1TCHELL (Isidore-Hyacinthe-Marie-Louis-Robert),

publiciste et homme politique

français, né à Bayonne le SI mai 1839.-Après la mort du prince impérial, il se rallia au prince Napoléon etprit la direction du» Gaulois », journal do ce prétendant. Dans une lettre rendue publique, au mois do septembre 1830, il reconnut que le pays voulait la République, mais il demanda l’élection du président au suffrage universel. Cette même année et la suivante, une vive polémique de presse s’engagea entre le « Gaulois • et le ■ Pays », c’est-à-dire entre MM. Mitchell et Cassagnac ; mais, au mois de mai 1881, M, Mitchell, arguant de ses devoirs parlementaires, donna sa démission de directeur du «Gaulois». Aux élections générales, il adressa aux électeurs de l’arrondissemeut de La Réole une circulaire par laquelle il annonçait sa retraite, sa conversion à la République et son intention de ne plus servir la cause du prince

MITR

Jérôme ; mais cette conversion fut de courte durée, puisque, à la veille des élections de 1885, le comité victorien de la rue d’Anjou le délégua dans le département du Nord pour discuter avec les royalistes les conditions d’une alliance électorale. À la fin de la même année, le d’ays» ayant changé de directeur et de rédacteurs, M. Mitchell accepta la rédaction en chef de ce journal, où fut préconisée l’alliance de tous les impérialistes.

M. Robert Mitchell se rallia avec enthousiasme à la cause boulangiste. Le 15 août 1887, au banquet des comités démocratiques impérialistes de la Seine, il prononça un discours dont il convient de citer l’extrait suivant : ■ J’ai dit qu’il y avait en France une majorité bonapartiste, je le crois ; mais ce qui est certain, c’est qu’il y a une énorme majorité démocratique et césarienne, et que même parmi ceux qui sont devenus les ennemisdes Napoléons parce qu’ils les ont insultés, et vous saves qu’en ce monde, ce que l’on pardonne le moins ce sont les torts que l’on a, ceux qui ne vont pas aux Napoléons, qui combattraient peut-être les Napoléons pour des motifs divers, ceux-là mêmes sont césariens et impérialistes ; et il se produit ce phénomène étrange qu’un jour un général apparaît audacieux, superbe, brave jusqu’à la témérité, le bruit court qu’il est homme à jeter la Chambre par la fenêtre ou dans la Seine, et le voilà populaire. Depuis, M. le comte de Paris le fait attaquer violemment dans ses journaux : sa popularité augmente ! M. Grôvy veut le mettre à la porte : il devient presque un dieu l et enfin, pour mettre le comble à la fortune de ce soldat, M. de Bismarck se joint à M. Grévy et au comte de Paris pour demander que 1 on brise entre ses mains sa vaillante épée- J’ai nommé le général Boulanger ! » Depuis ce temps, M. Mitchell s’est multiplié en faveur des idées plébiscitaires et du général Boulanger.

MITIS s. m. (mi-tiss — du lat. mitis, doux). Métal). Alliage de fer et d’aluminium assez fusible.

— Encycl. Le métal mitis, de M. P. Ostberg de Stockholm, est un alliage obtenu en fondant des tournures de fer auxquelles on ajoute de la fonte contenant quelques centièmes d’aluminium. Le mélange acquiert immédiatement une grande fluidité, et peut

être coulé dans des moules. Les objets ainsi obtenus ne sont pas criblés de soufflures comme les pièces en acier fondu et possèdent une grande ténacité. Le métal mitis coulé en lingots peut être refondu à une température del. 300° environ, bien inférieure par conséquent au point où le fer devient pâteux.

  • MIT1VIÉ (Jules-Étienne-Frumenthal),

médecin français, né à Castres (Tarn) en 1796.

— Il est mort le 22 janvier 1871.

  • MITRAILLEUSE s. f. — Encycl. Arm.

L’expérience acquise pendant la | malheureuse guerre de 1870-1871 a provoqué une réaction contre l’emploi des mitrailleuses, dont l’effet moral dans les premières rencontres avait été plus grand que l’effet matériel et qui n’avaient pas tarde à se montrer incapables de lutter contre les canons à longue portée des Allemands. Après la guerre, elles continuèrent néanmoins à faire partie de l’armement de campagne de la France, de l’Autriche (pour la Honved), de la Russie, de la Belgique, jusqu’à ce qu’on eût apprécié d’une façon plus saine leurs aptitudes. Elles souffrent encore plus du feu, en effet, que les pièces de campagne puisqu’elles offrent la même surface au tir de l’ennemi et que cependant elles ont une sphère d’action moindre que le fusil d’infanterie. Comme celui-ci, elles ne peuvent lutter que contre un but vivant et découvert, et de plus elles doivent suppléer au manque d’exactitude de leur tir parla multiplicité des coups. Elles sont, enfin, aussi embarrassantes en campagne que les canons. Ces défauts les ont fait éliminer de l’armement de campagne. Mais lorsqu’il s’agit de battre un défilé, de couvrir d’une grande masse de projectiles un petit espace de terrain comme un fossé de défense, les canons-revolvers retrouvent tous leurs avantages ; aussi les emploie-t-on dans la guerre do forteresse pour la défense et pour les sièges, où ils rendent plus de services que les canons ordinaires à mitraille. C’est ainsi qu’ils ont été avantageusement utilisés au cours de la guerre entre la Turquie et la Russie (1877-1878). Mais c’est surtout dans la guerre navale que s’est ouvert un nouveau champ d’action pour la mitrailleuse, depuis que les bateaux torpilleurs 3e mirent à prendre l’offensive contre les gros bâtiments. Comme les torpilleurs attaquent généralement de nuit ou sous la protection de la fumée de la poudre, ils ne sont découverts par les bâtiments menacés que lorsqu’ils n’en sont plus qu’à quelques centaines de mètres, c’est-à-dire qu’ils se trouvent dans ■ l’angle mort • des grosses pièces du cuirassé et de plus ils ont généralement lancé leur torpille avant que le cuirassé ait eu le temps de faire feu. Pour se défendre contre ces engins nouveaux, il est donc nécessaire que les équipages aient une arme rapidement prête au combat, sans recul et capable d’accabler en peu d’instants le torpilleur sous une grêle de balles. Les canons-revolvers répondent le mieux à ce besoin

et ils ont été adaptés à ce service.

MOÊt

Nous ne reviendrons pas ici sur les systèmes de mitrailleuses Gatling et le canon-revolver Hotchkiss. V. mitrailleuse, au tome XI du Grand Dictionnaire, et canon-revolver.

Mitrailleuse ou Canon-revolver Nordenfelt. Nordenfelt a construit divers systèmes de mitrailleuses, différant par le calibre des canons (1110111,43 a 60 millimètres) et par leur nombre (1 à 12). On peut les diviser en trois catégories : 10 Les mitrailleuses dont le canon a le même calibre que le fusil d’infanterie (limra, *3) et qui ont de 1 à 12 canons selon le poids total accordé. Celles qui n’ont pas plus de 5 canons sont transportables et reposent sur un pivot ; elles sont employées sur le pont des bâtiments et dans les hunes ; un seul homme suffit à leur service. Les mitrailleuses à 10 canons sont sur affût et peuvent être traînées comme les pièces de campagne. 20 La mitrailleuse à canons de 25°"n,4, dont il existe six modèles différents ; le plus répandu est la mitrailleuse à 4 canons adoptée par l’amirauté anglaise pour la défense des cuirassés contre les canots torpilleurs. Son projectile, grenade d’acier du poids de 206 grammes, traverse sons un angle d’entrée de 45° à la distance de 300 mètres deux plaques d’acier parallèles distantes l’une de l’autre de o=,457 et épaisses : la première de imm,6, la seconde de 12mm,7 ; elle tire 108 coups à la minute. 3° Les canons-revolvers à grenades.

Presque toutes les puissances ont adopté la mitrailleuse Nordenfelt, vers 1883.

Mitrailleuse ouCanonaulomatique Maxim. La mitrailleuse Maxim est un véritable canon-revolver à tir continu. L’engin est porté sur une sorte de trépied et pourvu d’un mécanisme qui utilise le recul pour retirer la cartouche vide et la remplacer par une cartouche pleine. Les cartouches sont fixées au nombre de 333 sur uii ruban enroulé dans le magasin, qui les amène successivement dans l’âme de la pièce. On peut, lorsque le ruban de cartouches touche a sa lin, en accrocher un autre à sa suite et prolonger indéfiniment le tir. Celui-ci n’est interrompu que par un accident ou la nécessité du nettoyage, qui d’ailleurs s’effectue avec la plus grande facilité. La vitesse du tir peut être réglée à volonté jusqu’à 600 coups par minute et un seul homme suffit pour la manœuvre. L’inventeur, Theram Maxim, est un Américain ; il a présenté son engin à l’amirauté anglaise en 1885. Les expériences auxquelles cette mitrailleuse à été soumise lui ont été très favorables.

MITTNACHT (Hermann, baron db), homme politique wurtembergeois, né à Stuttgart le 17 mars 1825. Président du tribunal de sa ville natale, il fut élu député à la Chambre wurtembergeoise en 1861, ne tarda pas à acquérir une certaine influence comme chef du parti conservateur et fut appelé au ministère de la Justice dans le cabinet Varnbuler (23 avril 1867). Dans ces hautes fonctions il effectua la réforme de l’organisation judiciaire, fit adopter des lois sur ia presse et prit une part considérable aux négociations de Munich et de Versailles, qui préparèrent l’établissement de l’empire allemand et plus

tard les préliminaires de paix. Chef du gouvernement depuis la retraite de Varnbuleren août 1870, il prit aussi le ministère des Affaires étrangères le 23 novembre 1873. M. Mittnacht fit ensuite partie da Parlement douanier, où il se joignit au parti particulariste conservateur, et, depuis la fondation de l’empire allemand, du Bun desrnt. En 1878, il a déposé le portefeuille de la Justice, mais conserva celui des Affaires étrangères et la présidence du conseil.

MOBANGI, rivière de l’Afrique équatoriale.

V. OUBANGHI.

  • MOBILIER s. m. — Encycl. Admin. ilfobiliert

national. L’administration du Mobilier naiional, dont le Garde-meuble n’est qu’une dépendance, est placée sous la direction du ministre des Beaux-Arts et complète les services des bâtiments civils. Cette administration a pour attributions : 10 l’ameublement des divers palais et bâtiments dont la direction des palais nationaux a la régie, auxquels il convient d’ajouter la loge du président de la République à l’Opéra, Ta loge d’honneur du Conservatoire de musique et le pavillon des courses à Longchamps ; 20 la conservation générale et l’entretien de ce mobilier et de celui qui est renfermé dans les dépôts du Garde-meuble ; 30 la décoration mobilière des fêtes officielles et cérémonies publiques. Les attributions de l’administration du Mobilier national sont réparties entre trois services : service administratif, service des travaux, conservatoire des meubles d’art. Ces trois services sont placés sous la direction d’un administrateur. Ce fonctionnaire, nommé par le ministre des Beaux-Arts, a sous ses ordres : coinmo personnel administratif, un administrateur adjoint, un vérificateur, des rédacteurs et expéditionnaires et un agent comptable ; comme personnel des travaux, un chef des travaux, des chefs et sous-chefs d’ateliers, des ouvriers et des hommes de service dirigés par des brigadiers et des sous-brigadiers. Tout ce personnel est exclusivement nommé par le ministre des Beaux-Arts. À peu d’exceptions près, il est logé dans les bâtiments de l’État, soit à titre gra MOBÎ

tuit, soit moyennant une somme retenue sur le traitement. Le personnel des travaux attaché à l’administration du Mobilier national est réparti en quatre ateliers : tapisserie, menuiserie, ébénisterte, serrurerie. Un certain nombre d’ouvriers de chacun de ces métiers peuvent être détachés à demeure dans les palais nationaux pour l’exécution des travaux d’entretien. Ils sont alors placés soua les ordres du conservateur préposé à l’administration des palais, mais ils gardent leurs droits à l’avancement dans leurs ateliers respectifs. Le mobilier national constitue deux catégories distinctes : la première est conservée au Garde-meuble à titre d’objets d’art et forme une sorte de musée qui porte le nom de conservatoire ; la seconde comprend le mobilier disponible et avec lui tout le mobilier renfermé dans les divers palais nationaux. Aux termes du règlement ministériel du 11 février 1884, celui-ci ne cesse pus de faire partie du mobilier national et figure sur l’inventaire général de ce mobilier. V. gardemeublb au tome VIII du Grand Dictionnaire.

— Législ. Mobilier historique. La loi du 30 mars 1887 sur les monuments historiques a voulu garantir au même titre que les immeubles les objets mobiliers ayant un intérêt historique ou artistique, lorsque ces objets sont la propriété de l’État, des départements, des communes, des fabriques et autres établissements publics. Antérieurement à cette loi un trop grand nombre de communes ou de fabriques, désireuses de se créer des ressources qui souvent leur font défaut, aliénaient des objets mobiliers leur appartenant et dont le plus souvent elles n’appréciaient pas la valeur ; les objets quittaient ainsi le domaine public pour enrichir des collections particulières où l’artiste et l’historien n’avaient plus le droit d’aller les étudier. La loi du 30 mars 1887 a eu pour but d’empêcher ces aliénations ou tout au moins de les soumettre à des garanties préalables. En exécution de cette loi, il a été dressé, par les soins de l’administration, un inventaire de toutes les richesses mobilières appartenant soit aux communes, soit aux fabriques, soit aux autres établissements publics soumis à la tutelle administrative, et désormais les communes, les fabriques et les autres établissements publics ne peuvent consentir la vente ou l’échange d’objets tels que tableaux, statues, bas-reliefs, cloches, bannières, drapeaux, manuscrits, vieilles armes, meubles anciens, tapisseries, etc., sans avoir préalablement obtenu l’autorisation préfectorale. Cette autorisation n’est accordée que sur l’avis favorable d’une commission spéciale instituée dans chaque département et chargée de la conservation des monuments et des objets mobiliers ayant un intérêt artistique ou historique.

’ MOBILISATION s. f. — Encycl. Admin. milit. Mobilisation de l’armée. Un corps d’année est mis sur le pied de guerre et dirigé sur le lieu de rassemblement au moyen d’une double opération qui se produit dans la région territoriale de ce corps : la mobilisation et la concentration. Dès le temps de paix, toutes les opérations de la mobilisation sont prévues, réglementées dans leurs moindres détails. Chaque unité de corps de troupes ou de service a son centre de mobilisation et son carnet de mobilisation lui indique heuro par heure tout ce qui doit être fait. De leur côté, les hommes de la réserve et ceux de l’armée territoriale savent les jour, heure et lieu où, en cas de mobilisation, ils doivent se rendre. Lorsque, pour une cause quelconque, un, plusieurs ou tous les corps d’armée du pays doivent être mobilisés, l’ordre en est donné télégraphiquement par le ministre de la Guerre aux commandants en chefs du ou des corps d’armée. Le ministre de l’Intérieur informe de son côté les préfets. Les autres départements ministériels agissent de même à l’égard de leurs agents respectifs de façon à ce qu’ils prêtent tous un concours effectif à l’autorité militaire. Dès que l’ordre est parvenu aux commandants en chef, il est transmis sans délai par la voie hiérarchique à tous les chefs de corps et chefs de service ; mais ce n’est là qu’un moyen d’information militaire. Le premier a^ent de transmission de cet ordre aux populations, c’est le gendarme ; le second, c’est le maire.

Voici, en quelques mots, doquello façon les choses se pratiquent. Chaque chef de brigade possède en tous temps, sous pli cacheté, des ordres individuels destinés à des hommes domiciliés dans le ressort de la brigade et chargés, en cas de mobilisation, de services spéciaux tels, par exemple, qu’aller chercher chez les propriétaires et les amener au lieu désigné les chevaux et mulets de réquisition. Indépendamment de ces ordres individuels, les plis cachetés confiés à la gendarmerie renferment des affiches imprimées d’avance pour chacune des communes de la circonscription et contenant toutes les indications nécessaires aux intéressés. Une seule place est laissée en blanc et le chef de la brigade de gendarmerie, dès qu’il a rompu le cachet du pli, la remplit à la main, conformément à 1 ordre qu’il vient de recevoir. C’est la date du premier jour de la mobilisation. Cette formalité accomplie, les gendarmes de la brigade partent sans délais et par les moyens les plus rapides les porter aux maires de chaque commune. Les gendarmes à pied ont le droit,