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entre l’ancien droit d’hérédité féminine et le principe salique introduit par Philippe V, et faire cesser une causéde divisions et de faiblesse pour les éléments conservateurs, monarchiques et religieux : tel était le plan de Balmès, flan dont la réalisation devait satisfaire tout la fois le sentiment national et le sentiment légitimiste, fortifier le trône contre l’esprit ■ révolutionnaire, et rendre la politique espagnole indépendante et de l’Angleterre protestante et de la France de 1830. Pour réaliser ce plan de fusion, il fallait d’abord que don Carlos abdiquât et que son fils rendit possible sa canditature à la main d’Isabelle, en dépouillant l’emblème de ses prétentions, le titre de Prince des Asturies, c’est-à-dire d’héritier immédiat de la couronne, et en dissimulant sous un nom plus modeste (comte de Montémolin) tout aspect de royauté. Balmès eut la plus haute —influence dans l’acte d’abdication de don Carloset dans le langage adopté par le comte de Montémolin en cette circonstance. En même temps El pensamiento s’attachait à discréditer la candidature que le cabinet des Tuileries mettait en avant. Balmès y déroulait le tableau des infirmités que la France avait, disait-il, contractées en se confiant à la dynastie d’Or"léans ; il suppliait sa patrie d éviter toute solidarité avec un trône croulant, tout rapprochement trop étroit avec une nation rongée par ce mal contagieux, qui s’appelle la Révolution. On sait que le succès ne répondit pas aux efforts du publiciste, et que, dans la question du mariage d’Isabelle, la diplomatie française remporta sur l’Angleterre et sur le légitimisme espagnol une victoire dont la maison d’Orléans ne devait pas longtemps s’applaudir. El pensamiento de la nation n’avait dès lors plus de raison d’être : il cessa de paraître le 3 décembre 1846.

Balmès ne renfermait pas l’activité de son esprit dans les luttes de la politique militante. De 1842 à 1847, il avait composé trois ouvrages importants : El criterio (Art du bon sens), traduit en français (1850, 1 vol.). V. dans ce vol. Bon sens (art du), p. 984. Philosophie fondamentale(traA.enls$2,3 vo).) ;e Protestantisme et le catholicisme comparés dans teurs rapports avec la civilisation européenne (trad. en 1848, 3 vol.). On trouvera dans le Grand Dictionnaire Y a.nay se de ces trois ouvrages. En 1847, Balmès recueillit en un volume ses divers écrits politiques. Le dernier ouvrage qu’il publia, intitulé Pie IX (Pio nono), fut consacré à la glorification du système de réformes politiques par lequel le successeur de Grégoire XVI avait inauguré son règne.

Nous exposerons ailleurs les solutions données par Balmès aux questions fondamentales de la philosophie. (V. Philosophie fondamentale). Nous nous ^bornerons ici à faire connaître les doctrines politiques du philosophe espagnol.

S’il est une institution qu’il importe éminemment, suivant Balmès, de consolider et de fortifier, c’est l’institution monarchique. « Le péril qui menace les sociétés modernes, dit-il, n’est point la servitude, mais l’anarchie ; elles sont poussées vers l’anarchie tout à la fois par leur organisation matérielle et par leur état moral. Les derniers restes de la féodalité, aussi bien que l’esclavage antique, se trouvent abolis. Le niveau a été passé sur les distinctions hiérarchiques. Les classes diverses de la société sont à peu près confondues. Une réunion immense de forces individuelles agissant toutes h. la fois se présentent de front sur une même ligne. Ces forces doivent être dirigées, sans quoi il en faut attendre des secousses formidables. D’un autre côté, elles ne sauraient être dirigées que par une action rapide, énergique et en même temps d’une douceur extrême. En Angleterre, les révolutions les plus longues, les plus profondes ont mis à l’essai tous les systèmes, toutes les idées j la monarchie a surnagé ; elle s’est affermie de nouveau, et dans ce pays, au milieu d’une liberté portée au plus haut point de développement, le trône demeure environné de respect et de splendeur." Un phénomène exclusivement propre aux peuples chrétiens est le sentiment monarchique. Ce sentiment, oui se marié d’une façon admirable avec celui de la dignité personnelle, forme une source abondante d inspirations généreuses, un ressort qui meut les cœurs aux grandes actions. Lié intimement à l’amour de la patrie, il rend non-seulement supportables, mais doux les liens de l’obéissance. Ce sentiment, qui ne présente rien de commun avec l’humiliation abjecte des esclaves de l’Orient, n’a pas seulement pour objet l’institution de la monarchie, mais la conservation des familles royales. Un certain nombre de races royales et de familles illustres, dont le berceau est couvert de l’obscurité des siècles, a été légué en héritage par l’Europe ancienne à l’Europe moderne, legs funeste, si l’on prend l’avis d’une philosophie mesquine et superficielle, mais en réalité, legs d’un prix infini. Dans les grandes institutions rien ne s’improvise : pour occuper te faite de la société, il faut des personnages couverts d’un voile mystérieux. Sauf le cas où la Providence délègue un génie privilégié afin d’accomplir quelque rare dessein, un nomme ordinaire ne saurait tout à coup se transformer . en roi. Pour les Provinces-Unies, ce ne fut point un avantage médiocre de trouver sur leur propre sol Ta maison d’Orange, qui, de façon ou d’autre, se trouva en mesure de suppléer la royauté. Lorsque la Révolution de 1830 eut expulsé du trône de France la maison

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de Bourbon, la France peut rendre grâce à Dieu d’avoir placé sous sa main la maison d’Orléans. Enfin, certaines nations d’Amérique n’auraient pas souffert si longuement et ne verraient pas devant elles un avenir si sombre, si, le jour où elles secouèrent la domination européenne, quelques familles préparées au trône par leur ancienneté et leur illustration s’étaient rencontrées sur le continent nouveau. Les regards se seraient fixés naturellement sur ces familles. On les aurait élevées à la dignité suprême, et des torrents de sang eussent été épargnés. » Ne dirait-on pas que le gouvernement français s’est inspiré de cette pensée de Balmès lorsqu’il a entrepris de mettre fin à l’anarchie mexicaine en exportant dans le nouveau monde un rejeton d une de ces précieuses races monarchiques dont l’Europe est pourvue et qui forment un si heureux obstacle aux efforts du rationalisme politique ?

; Pourquoi l’institution monarchique est-elle

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suivant ., . • !* stabilité en même temps que la bénignité du pouvoir. Pour’maintenir l’ordre, des ressources immenses sont déposées entre les mains {lu monarque. La stabilité se trouve garantie, puisque toute porte est fermée à. l’ambition, non-seulement dans le présent, mais encore, grâce à l’hérédité, dans l’avenir. Le pouvoir, ^nfin, est porté à la bénignité, .parce qu’on l’a placé en dehors des passions communes. "Quelle cupidité, dit Balmès, peut exister chez un homme qui possède tout ? Quelle envie peut atteindre le cœur d’un prince entouré a chaque instant d’une sorte de culte ? Aussi l’histoire des nations modernes, au sein desquelles la monarchie a eu tout à la- fois une grande extension et une grande solidité, nous montre-t-elle fréquemment des souverains faibles, rarement un prince méchant. Tout en effet, autour des princes, semble combiné Je nos jours pour porter leur cœur a la mollesse plutôt qu’a la méchanceté. »

t Si partisan qu’il soit de la monarchie, Balmès n’entend pas qu’elle dégénère en tyrannie. H veut pour cela qu’entre la royauté et le peuple il y ait une classe intermédiaire, une aristocratie. Une monarchie démocratique, dit-il, entraîne naturellement le despotisme des ministres et des favoris. Lorsqu’on s’occupera sérieusement de replacer la société espagnole sur ses bases, il faudra, comme l’ont fait, comme le font tous les pays du monde, chercher des éléments qui puissent former une aristocratie. C’est à la richesse que l’on doit" demander ces éléments. La richesse est une aristocratie de tous les temps. Elle fournit le moyen de satisfaire les besoins de celui qui la possède, et permet de soulager les nécessités d’autrui. Ainsi, d’une part elle assure l’indépendance, de l’autre elle donne des clients. Leriche se trouve au-dessus des tentations, filles de la nécessité ; or, la faiblesse habituelle du cœur de l’homme oblige de demander à la richesse une garantie. Le temps n’est plus des aristocraties purement militaires : autres temps, autres conditions de vie, autres devoirs. « Il fut un temps où une attitude £ère ? un bras de fer, un cœur résolu et hardi suffisaient pour assurer à une classe de la société un ascendant puissant. Pourquoi cela ? Parce que la société, soumise alors.à.la loi de la force, .ou obligée par les circonstances à user constamment de force afin de repousser des invasions, cherchait naturellement ce qui répondait à ses besoins les plus essentiels, les plus urgents. Le plus vaillant devait être, dans ce temps-là, le plus noble. À mesure que la société, moins souvent obligée de combattre, éprouva davantage l’utilité d’une intelligence élevée et d’une énergie morale, la royauté, qui satisfaisait complètement à ces conditions, acquit sur toutes les institutions politiques une prépondérance plus marquée. Les classes jalouses de conserver leur ancien ascendant devaient, dans ces circonstances, se grouper autour du monarque, mais sans troquer pour cela leurs prérogatives aristocratiques contre des distinctions de cour. Elles n’avaient qu’un moyen d’y réussir : c’était de prendre l’initiative des réformes exigées par l’esprit du temps, et de défendre leur propre élévation en la justifiant par la supériorité de l’intelligence, par l’énergie d’une activité consacrée aux intérêts communs. L’aristocratie qui a le mieux entendu sa position est celle d’Angleterre. Les lords ne se sont pas bornés à jouir de leurs gros revenus, à se chamarrer de rubans et de croix, à briguer un regard du monarque ; ils se sont appliqués constamment à commander les armées, les escadres, à diriger la diplomatie, à remplir les hauts emplois, à fomenter l’industrie et le commerce, à obtenir, avant tout le reste de la nation, le prix du mérite personnel, la palme du dévouement à la grandeur de la patrie. Ce n’est pas tout : comprenant que les races vont s’aïïaiblissant et disparaissant à travers les siècles, voyant d’un autre côté que certains individus des classes moyennes, ou même des rangs les plus infinies, s’élèvent par leur talent et leur labeur au-dessus du niveau où la naissance les a placés, l’aristocratie anglaise s’est efforcée d’attirer à soi et de s’assimiler les éléments nouveaux propres à lui donner vigueur et prestige, éléments qui, laissés dans une autre sphère, auraient formé tôt ou tard un contrepoids et une rivalité, À la vérité, de telles institutions ne s’improvisent pas. L’esprit du siècle, porté au nivellement et à la démocratie,

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ne permet point qu’une aristocratie semblable à celle de la Grande-Bretagne s’établisse dé nos jours en aucun pays du monde. Mais de nos jours comme dans l’avenir, il n’en est pas moins certain qu’on verra se réaliser au sein de la société un principe éternellement vrai, savoir : que toute classe civilisatrice finira par devenir une crasse élevée, et que toute classe élevée se trouvera soumise au devoir, à la nécessité d’être civilisatrice, sons peine de déchoir sans retour. Sa chute, dans ce cas, sera tout à la fois un effet naturel du cours des choses et un châtiment providentiel. » Le lecteur peut rapprocher ces réflexions de Balmès’ sur le rôle et les devoirs de l’aristocratie, de celles que nous avons émises à l’article consacré à ce mot.

balmier s. m. (bal-mié). Syn. de baumier. Il V. mot.

BALMONT (la comtesse de Saint-), d’une famille noble de Lorraine, vivait vers le milieu du xvue siècle. Elle a composé une tragédie intitulée les Jumeaux martyrs, ou Marc et Marcelin, qui fut imprimée en 1650. C’était une femme d’un caractère viril. Pendant une absence de son époux, elle fut outragée par un officier de cavalerie, le provoqua sous un nom supposé, se battit en duel avec lui, cachée sous des habits d’homme, et le désarma.

BALnéable adj. (bal-né-a-ble — du lat. balneum, bain). Propre aux bains : Ces eaux ne sont pas balnéables..

BALNÉAIRE adj. (bal-né-è-re — du lat. ■balneum, bain). Relatif aux bains : La science balnéaire.

BALNÉATION s. f. (bal-né-a-si-on — du lat. balneum, bain). Aetion ’de prendre ou de donner un bain.

balnéographe s. m. (bal-né-o-gra-fe)

— du lat. balneum, bain, et du gr. graphe, j’écris). Auteur d’écrits spéciaux sur l’usage des bains.

BALNÉOGRAPHIE s. f. (bal-iié-o-gra-fidu lat. balneum, bain, et du gr. graphe, j’écris). Science de l’application des bains a la thérapeutique.

balnéographique adj. (bàl-né-o-grafi-ke — rad. balnéographie). Qui a rapport aux bains ou à la balnéographie : Études bal-

NEOGRAPHIQUES.

BALNÉOTECHNIB S. f. (bal-né-O-tèk-nî

— du lat. balneum, bain, et du gr, techné, art). Méd. Théorie médicale de l’usage des bains.

BALNÉOTECHNIQUE adj. (bal-né-o-tèkni-ke — rad. balnéotechnie). Méd. Qui a rapport à la balnéotechnie : Connaissances bal-

NÉOTECHNIQOES.

BALOCHARD s. m, (ba-lo-char— rad. balocher). Pop. Nom par lequel les ouvriers de ■Paris désignent un homme de leur classe d’un caractère enjoué et tapageur : Le balochard représente surtout la gaieté du peuple ; c’est l’ouvrier spirituel, insouciant, tapageur, qui trône à la barrière. (T. Delord.)

BALOCHE adj. (ba-lo-che). Hist. ecclés. Qualification que l’on donnait autrefois à des moines qui n’avaient le droit ni de confesser ni de prêcher ; Un capucin baloche.

— s. m. Moine baloche : Un baloche.

BALOCHE s. f. (ba-lo-che). Bot. Groseille à maquereau.

BALOCHER v. n. ou intr. (ba-lo-ché). Pop. Muser, flâner, dans le langage du peuple parisien.

BALOCHEUR, EUSE adj. (ba-lo-cheur, eu-zé — rad. balocher). Qui muse, qui flâne : Ouvrier balocheur.

— Substantiv. Personne qui flâne, qui muse : Un grand balocheur. Une petite ba-

LOCHEUSE.

BALOCHI ou BALXOCO (Louis), poëte italien, né à Verceil en 1766, mort à Pans en 1832. Il traduisit en italien le Mérite des Femmes, de Legouvé, se fixa à Paris en 1802, fut attaché au Théâtre-Italien, et composa pendant plus de vingt ans des libretti pour ce théâtre, ainsi que des pièces d’apparat et de circonstance, telles que la Primavera felice (1816), pour le mariage du duc de Berry, et II Viaggio à Reims, pour le sacre de Charles X. Il a encore donné, avec M. Soumet, le Siège de Corintke, tragédie lyrique.(1816), et avec M. de Jouy Moïse, opéra (1827).

BALOGH (Jean), homme politique hongrois, né dans le comitat de Barsh en isoo. Depuis 1835, il siégea dans toutes les diètes de Hongrie, sur les bancs de l’opposition libérale, joua un rôle actif dans les événements de 1848 et 1849, et servit avec dévouement la cause de la nationalité, soit dans les armées, soit dans l’administration. Après les désastres qui remirent sa patrie sous le joug autrichien, il se réfugia avec Kossuth sur le territoire turc. On l’a accusé d’avoir, en 1848, poussé le peuple à massacrer le comte de Lamberg ; mais cette odieuse calomnie, contre laquelle il a énergiquement protesté, ne s’appuyait sur aucune preuve.

BALOGHIE s. f. (ba-lo-ghî — de Balogh, nom d’un botaniste). Bot. Genre de plantes de la famille des eiiphorbiacées, dont 1 unique espèce est un arbrisseau gai croît dans Fila Norfolk.

Baloire s. f. (ba-loi-re). Mar. Lfinçue

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pièce de bois qui détermine la forme d’un navire à construire.

BÂLOis, Oise adj. et s. (bâ-loi, oi-ze) Géogr. Habitant de Bâle ; qui a rapport à Bàle ou à ses habitants : Costume bâlois. Industrie bâloisë. Presque toute dette hypothécaire de l’Alsace est inscrite au profit dès capitalistes bâlois. (Proudh.)Zes Bâlois leur ont érigé une statue dans leur capitale. (A. Hugo.)

BÂLOIS-CAMPAGNARD, BÂLOISE-CAM PAGnarde adj. et s. Géogr. Habitant de la Bâle-Cam’pagne ; qui appartient à la Bâle-Campagne ou à ses habitants.

bâloise s. f. (bâ-loi-ze — du nom de h ville de Bàle). Hortic. Variété de tuline tricolore. ■ L

— BALON (Nersès), hérésiarque arménien di xive siècle, fut sacré évêque d Ormy, embrassr ensuite l’anabaptisme, et, chassé par le peuple se réfugia auprès du pape, à Avignon (1341) et accusa alors les Arméniens ; d’être, eux-mêmes tombés dans l’hérésie. Cette aflairt causa de grands troubles. Outre des traductions arméniennes, on a-de Bal6n.unA.6rej de l’histoire de l’Arménie jusqu’en 1370.

BALONGE s. f. (ba-lon-je). Sorte de cuva de bois.

BALOR s. m. (ba-Ior). Syn. de balour.

BALOTIN s. m. (ba-lo-tain). Bot. Variéti de citronnier.

BALOUANE s. f. (ba-lou-a-ne). Techn Masse cylindrique de sel, arrondie par les deux bouts.

BALOUFEAdouBALOUFFETEAU (Jacques) aventurier, né à Saint-Jean-d’Angely, mort en 1627. Fils d’un avocat de Bordeaux, il courut le monde sous les noms de baron de Sainte-Foy ou de baron de Saint-Angel, vécut d’intrigues et d’escroqueries, épousa plusieurs femmes, tira de grosses sommes des gouvernements de France et d’Angleterre, et finit par être pendu à Paris.

BALOULOU s. m. (ba-lou-lou). Bot. Nom créole de la banane. *

BALOUR s. m. (ba-Iour). Mar. Embarcation de pirates dans les Moluques, portant quatre canons de six ou de huit en retraite et en chasse, et quelques-uns en batterie, avec trois cents hommes d’équipage au moins, il " On dit aussi balor.

balourd, ourde s. (ba-lour, our-de — de ba péjoratif, ici augmentatif, et de lourd). Lourdaud, [personne stupide : Les comédiens sont des balourds, de commencer la pièce du Cid par la querelle du comte et de don Diègue. (Volt.) Jean est un balourd, mais il n’est point méchant. (Alex. Dumas.) Le balourd s’est laissé choir. (G. Sand.) Comme les juges d’Iïléonore Galigaï lui demandaient par quel art elle avait si bien maîtrisé l’esprit de Marie de Médicis, elle répondit : Par l’ascendant d’une âme forte sur une balourde.

Un poète a personnifié ce mot dans les vers suivants :

Triste ou joyeux, fade ou sublime, Chaque auteur porte son cachet ; De là vient que le plus discret Ne saurait garder l’anonyme. Par exemple, voyez Baloukp, Quand à vient nous tracer l’image D’un pédant bien sot et bien lourd. Comme il se peint dans son ouvrage !

— Adjectiv. Baroque et stupide : Dissertations balourdes de théologiens ; critiques balourdes de La Harpe ; lettres balourdes de l’abbé Le Blanc. (Feydel.)

— Syn. Balourd, âne, bëte, — buse, balor, ei-ucbe, goaacbe, ignorant, lourdaud, mâchoire. V, ÂNE.

— Antonymes. Fin, spirituel.

BALOURDISE s. f. (ba-lour-di-ze — rad. balourd). Parole ou action de balourd, maladresse, stupidité : Quand j’ai été malheureux, je n’ai eu que ce que je méritais ; mais quand vous l’êtes, c’est une balourdise de la Providence. (Volt.) L’industrie de la nation répare les balourdises du ministère. (Volt.) Vous croyei qu’une balourdise aussi grossière devrait ouvrir les yeux à tout le monde ; point du tout. (3.-3. Rouss.) Un peu de balourdise, en matière de madrigal, ne nuit pas toujours : cela prouve la sincérité. (Th. Gautier), il Caractère d’un balourd : Cet homme est d’une balourdise extrême.

— Antonymes. Finesse, délicatesse.

— Anecdotes. Un jeune homme ; lisant dans la gazette que deux vaisseaux étaient arrivés avec une forte charge de Terre-Neuve, demanda si la vieille n’était pas aussi bonne.

À la suite d’un accident de chemin de fer, voici le rapport qu’un des employés adressait à son chef : « Monsieur X... a reçu de graves blessures à la tête ; mais on espère que l’amputation ne sera pas nécessaire. «*

Une jeune dame, ayant lu dans son journal que deux livres de racahout des Arabes se vendaient tel prix, se rend immédiatement à

rendez-moi. ■

Un amateur de peinture admirait un crucifie-