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plus expéditif que le battage au fléau, n’est pas assurément plus économique. Il entraîne, en outre, d’assez grands inconvénients. Ainsi, devant toujours avoir lieu en plein air, il est inapplicable aux contrées du centre et du nord de l’Europe ; les pailles sont souvent salies par les animaux, qui refusent ensuite de les manger ; enfin, sous le rapport du rendement, il est encore moins parfait que le battage au fléau. On trouve toujours du grain dans la paille de l’ouvrage considéré comme le mieux fait. « Quand le blé est cher, dit M. de Gasparin, il vient des gens des montagnes, qui rebattent toujours les pailles au fléau, pour en retirer le grain qui y reste : le terme moyen de ce qu’ils y trouvent est 21/2 pour 100 de la récolte totale ; dans les années humides, où le blé se dépouille moins bien, cette proportion peut s’élever jusqu’à 6 pour 100. » Ce sont sans doute ces inconvénients qui, dès les temps les plus reculés, ont donné lieu à l’invention de divers procédés de dépiquage mécanique. Nous avons déjà parlé du chariot phénicien ou carthaginois, que l’on retrouve encore de. nos jours en Andalousie. L’Italie centrale se sert d’un rouleau assez répandu, qui porte le nom de ritolo. Cette machine, que l’on a introduite, au commencement de ce siècle, dans les environs d’Agen, de Toulouse et de Montpellier, a été l’objet de divers perfectionnements ; La machine suédoise, que M. de Lasteyrie nous a fait connaître, est construite sur un autre modèle. Elle se compose de deux cylindres, en forme de cône tronqué, fixés dans un châssis courbe qui se rattache a un fort levier par le moyen d’une chaîne ou d’un crochet. Ce levier est ensuite agrafé à un arbre vertical, autour duquel se fait le mouvement circulaire. On attelle les chevaux aux chevilles du levier, et on les force de marcher toujours dans la même direction, en leur attachant un bâton devant le poitrail. Lejs rouleaux portent treize rangées de dents, longues de 0 m. 05 et également espacées. Cet appareil peut être considéré comme l’une des meilleures machines à dépiquer qui existent. Le battidore, en usage dans quelques parties des Apennins, le trillo, dont on se sert dans presque toute l’Espagne, le trity de la Corse, sont des appareils extrêmement imparfaits, que les progrès de l’industrie agricole ne tarderont pas à faire disparaître. Quant aux rouleaux usités dans le midi de la France, leur supériorité sur le dépiquage au moyen du piétinement est incontestable : ils permettent de niieux utiliser les forces des animaux, et opèrent un égrenage bien plus parfait. Toutefois, ils sont loin de posséder les avantages des véritables machines à battre, qui, dans un avenir plus ou moins prochain, sont destinées à les remplacer. Nous citerons, parmi les, meilleurs appareils de ce genre, ceux de M", de Puymaunn, de M. de Lajous et du comte Dupac-Bellegarde.

Des machines à battre. Nous avons vu les procédés mécaniques appliqués au dépiquage et au battage par le moyen du fléau ; il nous reste maintenant à examiner les machines à battre proprement dites. Mais comme ce sujet exige des développements considérables, nous renvoyons le lecteur au mot batteuse, où il sera traité dans toute son étendue.

BATTAGLIA, ville de l’empire d’Autriche, dans la Vénétie, province et à U kil. S.-O. de Padoue, sur le canal de son nom, qui unit le canal de Moncelice au Bacchiglione ; 2,700 hab. Bains d’eau minérale très-fréquentés ; aux environs, belles maisons de campagne.

BATTAGLIA (François), patriote vénitien, mort en 1799. Il embrassa.avec enthousiasme les grandes idées de la Révolution française, et, lorsque notre armée entraen Italie en 1796, il se prononça énergiquement, dans le sénat. de Venise, pour qu’un traité d’alliance fut contracté entre les deux républiques. Bien que sa motion eût été repoussée, il fut nommé, à la place de Foscarini, provéditeur des États de terre ferme, et bientôt après appelé à la dignité à’avogadore, c’est-à-dire de tribun de la république. Cependant la situation de la Vénétie devenait de plus en plus critique, car Bonaparte se disposait à fondre sur elle. Battaglia fut envoyé avec Dandola vers le généra., pour conjurer l’orage, mais il ne put empêcher celui-ci de s’emparer de Vérone, ainsi que des autres villes de terre ferme. Sur ces entrefaites, parut un manifeste, appelant à la guerre contre les Français, et signé du nom de Battaglia. Vavogadore démenttt formellement cette pièce, qui avait été fabriquée à Milan par un nomme Salvadori ; il continua à se prononcer pour les Français, nej)ouvant croire qu’une armée envoyée par une république libératrice pût attenter aux droits d’une autre république ; et il était tellement plein de cette conviction, qu’il fit partir une flottille pour chercher la division du général Baraguay d’Hilliers et l’amener à Venise. Lorsque Battaglia vit Bonaparte supprimer d’un trait de plume la république de Venise, et la livrer à l’empereur d’Autriche par le traité de Campo-Fonnio (1797), il en ressentit une si grande douleur, qu’il mourut de chagrin peu de jours après la prise de possession de Venise par les Autrichiens.

BATTAGLIA, architecte italien, qui vivait au xvine siècle. Il doit surtout sa réputation aux travaux qu’il exécuta dans le couvent de Catane, terminé par ses soins. Ce magnifique édifice, dans lequel 104 colonnes de marbre

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de Carrare soutenaient les cloîtres, était enrichi de bas-reliefs, de sculptures, d’arabesques, possédait, outre une bibliothèque, un riche musée, et présentait dans toutes ses parties l’aspect somptueux d’un riche palais. Situé en face de l’Etna, le couvent de Catane eut à souffrir de ce dangereux voisinage, et fut détruit en partie dans une des iruptions du volcan.

BATTAGLINI (Marc), antiquaire italien, né en 1645 près de Rimini, mort àCésèneen 1717. Il fut successivement évoque de Nocera et de Césène. Il s’est fait connaître par deux ouvrages écrits en un style qui, selon l’usage du temps, n’est pas exempt d’affectation et d’enflure. Ce sont : Jstoria universale di tutti i concilj générali e particolari di sancta Cliiese (1686, in-folio. Dans une seconde édition, publiée en 1689, il ajouta l’histoire de quatre cent trois autres conciles), et Annali del Sacerdozio e dell’ Imperio intorno ail’ intero secolo decimo-settimo di nostra sainte (Venise, 4 vol. in-folio, 1701).

BATTAILLE (Charles - Amable), chanteur français, né à Nantes le 30 septembre 1822, d’un père médecin, qui le desttna de bonne heure à suivre la même carrière que lui. Il étudia la médecine à Nantes pendant cinq ans, fut reçu interne au concours de cette ville, et pendant quatre ans exerça les fonctions de prosecteur d’anatomie. Il fut reçu bachelier es sciences à Caen, et passa à Paris ses quatre premiers examens pour le doctorat. Cependant un penchant irrésistible l’entraînait vers le théâtre ; il se destina d’abord au drame et à la tragédie, mais, encouragé par le célèbre professeur Garcia, il se fit recevoir au Conservatoire, où il emporta, après deux ans d’études, les trois premiers prix de chant, d’opéra et d’opéra-comique, succès presque sans précédent au Conservatoire.

Basset, alors directeur de l’Opéra-Comique, devina le jeune artiste et l’engagea à de brillantes conditions. Son début eut lieu le 22 juin 1848, dans le rôle de Sulpice do la Fille du régiment, opéra de Donizetti ; malheureusementhes tristes journées de juin commencèrent le lendemain de cette représentation, et les chants cessèrent... M. Battaille avait été remarqué et se signala à la fin de cette même année 1848, en créant, d’une façon magistrale, le rôle du vieux chevrier du Val d’Andorre, d’Halévy. Il obtint ensuite les plus brillants succès dans le Carillonneur de Bruges, la Fée aux roses, le Toréador, le Songe d’une nuit d’été. Marco Spada, etc., etc. ; sa plus belle création fut celle de Pierre le Grand, dans l’Étoile du Nord, opéra de Meyerbeer, ouvrage dans lequel il déploya, en même temps qu’une grande science de chant, son art de comédien, auquel il dut toujours la’ moitié de ses succès.

Après s’être éloigné quelque temps de la scène, M. Battaille reparut au Théâtre-Lyrique, où il se fit de nouveau applaudir dans divers rôles, entre autres celui d’Osmin de l’Enlëvemént au sérail, de Mozart. Il y reprit aussi le rôle du chevrier dans le Val d’Andorre, son premier triomphe. M. Battaille s’est depuis quelque temps retiré définitivement du théâtre, et se consacre entièrement au professorat. Il est, depuis 1851, professeur de chant au Conservatoire, et on lui doit un mémoire intitulé : Nouvelles recherches sur la phonation (1861, in-8°), suivi d’un second qui le complète : De l’enseignement du chant ; deuxième partie : De la physiologie appliquée à l’élude du mécanisme vocal (1863, in-8°). Ces différents ouvrages, ainsi que ses savantes créations, ont valu à M. Battaille diverses décorations étrangères, entre autres celle de Saints-Maurice et Lazare. Ses études sur la phonation lui ont valu aussi un prix de physiologie de l’Académie des sciences. La voix de M. Battaille est celle de la basse-taille, elle est d’une agilité merveilleuse et d’uae gravité vraiment exceptionnelle-on a pu 1 entendre, dans Y Étoile du Nord, donner le contre-mi bémol grave avec beaucoup de puissance, et dans l’Enlèvement au sérail le contre-rè grave ; ce ne sont là, sans doute, que des curiosités vocales ; mais unies à cette science et à ce tempérament d’artiste qui distinguent M. Battaille, elles constituent un ensemble rare de qualités précieuses.

BATTAISON s. f. (ba-tè-zon — rad. battre}. Agric. Action de battre le blé ; époque où il est battu. Il On dit plutôt battage.

BATTAJASSE s. f. (batt-ta-ja-se). Ornith. V. Lavandière.

BATTALDS ou BATALCS, joueur de flûte, natifd’Éphèse, vivait vers l’an 408 avant notre ère. Il jouissait d’une grande célébrité en Grèce, à cause de son talent, et peut-être plus encore à cause de sa mollesse, qui était devenue proverbiale et dont le poète Antiphane avait fait le sujet d’une de ses comédies, aujourd’hui perdues. Démosthène, qui, avant de devenir le premier orateur du monde, avait eu dans sa jeunesse des mœurs très-efféminées, avait reçu pour ce motif le surnom de Battalus.

BATTANT (ba-tan) part. prés, du v. Battre : Il est peu d’enfants que l’on corrige en les

BATTANT.

Par l’ouragan fouettée, et battant les vitraux, La pluie, en ruisselant, obscurcit les carraux. Lamartine.

Mener battant, Mener rondement ; no

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pas cesser de poursuivre, en parlant de l’ennemi : Nous menâmes l’ennemi battant jusqu’à deux lieues du champ de bataille. Cette mousgueterie nous mena battant jusqu’à notre grand’garde. (St-Sim.)

Nous les menons battant jusqu’à la fin du jour.

Corneille.

il Fig. Presser vivement et sans relâche, soit au jeu, soit dans une discussion : L’opposition a mené battant le gouvernement jusqu’à la fin de la session. Nous menâmes nos deux partenaires battant tout le soir.

BATTANT, ANTE adj. (ba-tan, an-terad. battre). Qui bat, qui aime à battre :

Je ne suis point battant, de peur d’être battu.

Molière. Je suis loin de parler pour les maris battants ; On ne doit maltraiter personne.

Fr. de Nëufchâteau.

Porte battante, Porte qui n’est pas arrêtée et que le vent fait battre. Il Double porte placée au-devant d’un appartement, et qui se referme d’elle-même.

Pluie battante, Averse, grande pluie : Je reçus pendant vingt minutes une pluie battante. (Berlioz.) Quelle imprudence, dit Valentine, de s’exposer ainsi à une pluie battante 1 (Ad. Paul.)

Tambour battant, Au son du tambour : La garnison est sortie avec armes et bagages, tambouh battant, enseignes déployées ; elle a eu les honneurs de la guerre. Un régiment d’infanterie a traversé la ville, tambour battant et enseignes déployées. (Scribe.) il Fig. Rondement, sévèrement : Ce maître mène sa classe

TAMBOUR BATTANT.

— Loc. fam. Tout battant neuf, toute battante neuve, Complètement neuf : Un habit

TOUT BATTANT NEUF. Une maison TOUTE BAT-TANTE neuve. On a’fait à Paris une constitution TOUTE BATTANTE NEUVE. (J. de Maistre.) Il

Fig. Ingénu, en parlant des personnes ou des qualités de l’âme : Nous avons toujours la 1 petite personne ; c’est un esprit vif et tout battant neuf, que nous prenons plaisir d’éclairer. (Mme de Sév.} Il Mme de Sévigné l’a dit aussi d’une personne complètement inconnue : Mademoiselle Amelot fut mariée dimanche, sans que personne l’ait su, avec un M. de Vaubecourt tout battant neuf.

— Techn. Métier battant^ Métier d’ourdisseur et dé tisseur, en activité.

— Mar. Vaisseau battant ou bien battant, Vaisseau dont l’artillerie est bien Installée, fonctionne bien. •■

— Substantiv. Personne qui bat ou qui a battu : Les battants ont attaqué en justice, et les battus ont payé l’amende.

battant s. m. (ba-tan — rad. battre) Pièce de métal, le plus souvent en fer, suspendue librement au sommet intérieur d’une cloche, contre les parois de laquelle elle frappe quand la cloche est mise en branle : Agiter le battant d’une cloche. Le battant de la grosse cloche de Paris pèse mille trois cents livres. (Trév.)

Chaque coup du battant Bonore Me semble jeter des sanglots.

Lamartine.

L’esprit de minuit passe, et répandant l’effroi, Douze fois se balance au battant du beffroi.

V. Huoo.

— Chacun des vantaux d’une porte : Ouvrir une porte à deux battants. Un des battants de la porte cochêre restait ouvert et garni d’une porte basse, à claire-voie et à sonnette. (Balz.) Les châteaux des Dardanelles ferment cette mer, comme les deux battants d’une porte. (Lamart.) Ce personnage venait de disparaître, lorsque les deux battants de la porte du fond s’ouvrirent. (E. Sue.)

La porte, & son aspect, s’ouvre à deux grands battants.

Reonard.

On ferme à deux battants les portes da l’église.

Lamartine. .., On vient fermer la divine demeure. Et sur les gonds sacras, les deux battants d’airain Tournent, en ébranlant le caveau souterrain.

Lamartine.

II Chacun des volets d’une fenêtre : Il va la voir... Fermez un des deux battants. (Scribe.) Il Peu usité.

— Par anal. Sorte de volet, qu’on soulève pour ouvrir un comptoir, u Ce sens a vieilli.

— Loc. fam. Ouvrir à quelqu’un à deux battants ou les deux battants, Le recevoir avec un grand empressement : Venez me voir, et je vous ouvrirai ma porte A deux battants,

La prime ! devant elle il n’est point d’inhumaine. La prime, tenant lieu d’antique parchemin, Nous ouvre d deux battants le faubourg St-Germain.

C. Delavique.

Un avare est damné ; mais pour un riche aimable, Qui partage galment ses plaisirs et sa table, Les portes de là-haut s’ouvrent d deux battants.

— Argot. Cœur : Mets la main sur mon

BATTANT.

— Techn. Chacun des montants d’une port’i auxquels sont assemblées les traverses. Il Pièce principale d’un loquet ; celle qu’on soulève, et qui ferme en retombant. Il Pièce de bois qui balaye le grain et le pousse sous lameuledu moulin. Il Châssis qui bat la trame dans les métiers à tisser, c’est-à-dire dans ceux du tisserand, du gazier et du rubunier.

— Armur. Battant de la grenadière ou d’en haut, Anneau de fer fixé à la grenadière. il

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Battant de sous-garde ou d’en bas, Anneau de fer fixé en avant du pontet, et qui sert, avec le précédent, à recevoir les deux extrémités de la bretelle, c’est-à-dire de la bande de cuir au moyen de laquelle on porte un fusil en bandoulière.

— Chass. Petit piège d’oiseleur.

— Mar. Partie flottante d’un pavillon, par opposition à la partie fixe, qu’on appelle guindant : Ce pavillon a huit pteds de battant et deux pieds de guindant.

— Erpét. Pièce mobile qui, chez certaines tortues, ferme hermétiquement la carapace lorsque l’animal y retire son corps.

— Moll. Nom que l’on donnait autrefois aux valves.

—Bot. Chacune des deux valves qui forment les siliques.

BATTANT-BROCHEUR s. m. Techn. Machine au moyen de laquelle on tisse les étoffes brochées, c’est-à-dire ornées de bouquets ou de dessins isolés, en n’employant que la guantité do matière rigoureusement nécessaire à l’exécution de ces ornements, u PI. Battants-brocheurs.

— Encycl. Autrefois, les dessins des étoffes brochées s’obtenaient en faisant passer le til destiné à les former sur certains fils de la trame et en dessous de tous les autres. Il arrivait de là que, pour une très-petite partie de fil utilisée, tout ce qui passait en dessous de la trame était perdu, et que le plus souvent, le poids du tissu devenant trop considérable ou les longs fils de l’envers trop gênants, on était obligé de couper ces derniers. Or, cette opération donnait lieu à un grand inconvénient : c’est que les fils du dessin n’étaient plus alors retenus que par le serrement de ceux entre lesquels passaient leurs extrémités, serrage presque toujours insuffisant pour la soie, en sorte que si quelques-uns d’entre eux venaient à s’échapper par suite de l’usure, l’étoffe elle-même se trouvait rapidement mise hors de service. C’est pour remédier à ce défaut capital de l’ancienne fabrication des tissus brochés que le battMnt-brocheuf a été inventé. Cette ingénieuse machine a été créée, en 1838, par le mécanicien lyonnais Prosper Meynier. On la considère comme une des plus remarquables inventions dont on a de nos jours doté la fabrication des étoiles brochées, et son application au tissage des châles a tellement révolutionné cette industrie, qu’à prix égal, les châliers français peuvent faire aussi bien que ceux de Cachemire.

BATTANT-BRODEUR s. m.Techn. Machine à broder les étoffes. Il PI. Battants-brodeurs.

BATTANT-LANCEUR s. m. Techn. Pièce d’un métier à tisser, munie de deux coulisseaux qui chassent alternativement la navette. Il PI. Battants-lanceurs.

battant-l’œil s. m. Bonnet de femme en négligé, portant deux avancements qui se rabattent facilement sur le visage et surtout sur les yeux : La fruitière était en battantl’œil, et le fort de la halle en chapeau gris. (Jouy.)

BATTARA (Jean-Antoine), savant italien, né à Rimini, mort en 1798. Il était curé dans sa ville natale, ce qui ne l’empêcha pas de se livrer en même temps à la médecine, et surtout de s’adonner à l’histoire naturelle, pour laquelle il avait une véritable passion. Il a écrit plusieurs ouvrages, notamment : Fungorum agri Ariminensis Uistoria (Faeriza, 1755-1759), avec 200 figures, livre estimé dans lequel il traite des champignons, dont il donne une classification, et qu’il considère comme de véritables plantes devant leur origine à des graines, et non à la putréfaction, comme on le croyait alors ; Pratica agraria distributa in varii dialoghi (Rome, 1778, 2 vol.) ; Epistola selecta de re naturali, etc. (1774).

battarée s. f. (ba-ta-ré — du nom du botaniste Battara). Bot. Genre de champignons de la famille des lycorperdacées, comprenant trois espèces exotiques.

— Encycl. • Ce genre, dit M. Léveillé, est caractérisé par une valve qui renferme dans les deux feuillets dont elle se compose une matière gélatineuse. Cette valve se rompt, et il en sort un pédicule creux, presque ligneux, qui supporte un chapeau campaniforme, lisse en dessous, filamenteux et pulvérulent en dessus. La membrane interne de la valve recouvre toute cette partie, comme le ferait un capuchon. » On connaît trois espèces du genre battarée : 1° La battarée phalloïde, dont la valve, enfoncée en terre de 18 à 20 cent., est blanche, ovale, et formée de deux membranes qui renferment une matière mucilagineuse. Le

Îiédicule est nu, cylindrique, fendillé et écaileux à la surface, et d environ 30 cent, de long. Des filaments et des spores roux couvrent la face supérieure. 2° La battarée de Stéven, qui croît dans les sables des bords du Volga, et atteint jusqu’à 35 cent, de haut. Chapeau coriace, mince, celluleux en dessus et recouvert d’une grande quantité de spores d’un jaune brun, diaphanes sous le microscope. 3° La battarée de Gaudichaud, découverte au Pérou, près de Lima, sur les bords desséchés du Rimac en 1831, et encore peu connue.

BATTAS (pays des). Contrée de l’Ile de Sumatra, dans la Malaisie, s’étendant le long de la côte occidentale et dans l’intérieur de "lie.