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BAT

signal à l’aide du tambour : Je suis trop sensible à la gloire militairet et je raisonne mal quand j’entends battrk un tambour (Chateaub.) il On peutdonner pour régime au mot battre le nom d’une batterie particulière de tambour : Battre la diane, la charge, la retraite, le rappel, la générale, etc. (v. ces différents mots.) Les tambours battaient la charge, et nous allâmes en désordre à l’ennemi. (Chateaub.) Ah ! ah ! que se passe-t-il donc dans la ville ? On bat la générale. {Alex. Dura.) l| Fig. Faire grand bruit, user de beaucoup de moyens bruyants : Il a battu la caisse pour attirer les chalands.

Battra tantôt les baguettes, tantôt le tambour, Affirmer tantôt une chose, tantôt une autre.

Battre la breloque, Battre sur le tambour des coups rompus et saccadés, il Fig. Déraisonner : Je crois Qu’il commence à battre

LA BRELOQUE.

Battre la chamade, Battre le tambour d’une façon particulière, pour avertir l’assiégeant qu’on demande a capituler, il Fig. Se retirer d’une discussion, faute d’arguments pour répondre.

Battre la campagne, Se mettre en quête dans les champs : Les gendarmes battent la campagne depuis trois jours. À la suite du voleur, une demi-douzaine de serviteurs partirent comme des limiers, pour battre la campagne. (J. Sandeau.) Il Fig. Donner à dessein des raisons vagues, pour gagner du temps ou déguiser sa pensée : Je bats la campagne pour me tirer d’à/faire. (J. de Maistre). Il Signifie plus souvent divaguer : Il commença à battre la campagne quelques heures avant d’expirer. Il n’a approché de la raison que pour tromper celui qui l’écoute, et- battre la campagne de plus belle. (Grimm.) Je me sens un peu de fièvre ; autant vaut employer le babil qu’elle me donne à des sujets utiles, qu’à battre sans raison la campagne. (J.-J. Houss.) Il commençait, à force de boire,

à BATTRE LA CAMPAGNE. (G. Sand.)

Pauvres fous, battons fa campagne.

Bérancer. Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne lait châteaux en Espagne ?

La Fontaine. Quand le vin de Champagne

Aux convives joyeux fait battre la campagne. Celui qui ne boit pas, de tous est fort mai vu.

Al. Ddval.

Battre monnaie, Frapper les dans à l’aide du balancier ou d’un appareil qui le remplace, pour y produire l’empreinte. Cctto expression n’est plus juste, bien qu’elle soit toujours restée ; elle date de l’époque où les monnaies se faisaient au marteau.

/

Fialtre monnaie est à mes yeux

Ce que l’on peut battre de mieux. ***

. — Par ext. Faire fabriquer de la monnaie, avoir le droit d’en faire fabriquer : Plusieurs vassaux du roi battaient monnaie au moyen âge. Le droit de battre monnaie n’appartient qu’au souverain. Il Fig. Se procurer do l’argent : Me voilà réduite à battre monnaie en vendant mes bijoux. Or, vos intentions sont, d’après vos trop jeunes discours, de battre monnaie auec noire encrier. (Balz.) il Battremonnaie sur la place de la Révolution, Phrase qui a joué un certain rôle dans notre grande Révolution. À cette époque, les biens dos condamnés, mis à mort par jugement du tribunal révolutionnaire, étaient confisqués au profit de la République. Cet usage de la confiscation, qui avait toujours été appliqué sous l’ancien régime, et qui était le complément obligé des condamnations capitales, ne fut, comme on le sait, légalement aboli qu’à la révolution de Février. On a prétendu que Barère, par allusion aux nombreuses exécutions de riches aristocrates, avait dit avec une horrible çaieté que la guillotine battait monnaie. Mais il convient de rapporter ici ses dénégations énergiques contre cette assertion de ses ennemis. Dans ses défenses, il proteste contre les calomniateurs qui cherchent à le rendre odieux « en m’attribuant, dit-il, des phrases fabriquées par mes dénonciateurs, et que je les défie de trouver dans mes rapports ou dans mes opinions à la Convention nationale. J’ai cherché si ces expressions avaient pu m’échapper au milieu du mouvement et des crises révolutionnaires. Non, je n’ai jamais prononcé ni écrit cette phrase odieuse ; non, je n’ai jamais dit, en parlant des condamnations à mort, que c’était battre monnaie à, la place de la Révolution. Ce n’est pas moi qui ai rapproché ces idées de fortune publique des idées du supplice, et qui ai établi un système de richesse nationale sur les lois pénales contre les ennemis de la République. »

Battre le fer, Frapper le fer sur l’enclume avec un marteau, il Fam. Faire des armes :

11 n’était point d’adresse à. mon adresse égale, Et l’ai battu le fer en mainte et mainte salle.

MOLIÈRE.

Il Fig. Travailler assidûment : C’est un rude travailleur ; voilà quinze ans qu’il bat le fer. H Battre le fer pendant qu’il est chaud, Saisir l’occasion favorable ; faire de nouveaux efforts au moment où tout fait présager qu’ils doivent réussir -.’Il n’y a pas de temps à perdre ; il faut, i-.om.me on dit, battre le fer- quand

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il est chaud. (Scribe.) J’aime à battre le fer quand il est chaud. (Th. Leclercq.)

Battre à froid, Battre le fer sans l’avoir fait chauffer, il Fig. Tenter une entreprise difficile, impossible : C’est une affaire que vous battez à froid, qui n’aboutira jamais.

Battre en brèche. Battre de façon à ouvrir une brèche. Il Fig. Battre quelqu’un en brèche, Ruiner son argumentation, ruiner sa réputation, son crédit : L’opposition espère battre en brèche le ministère.

Battre en ruine, Battre de façon à démolir complètement : Battre en ruine une place de guerre, il Fig. Anéantir, réduire à. rien : Il battit en ruine les arguments de ses adversaires.

— Battre du pays, Voyager : Il a battu du pays autant que le Juif Errant. Il Battre le pavé, Vagabonder, errer par les rues : Je pris plaisir à battre le pavé de Rome. (Le Sage.)

Battre les buissons, Frapper dessus pour faire lever le gibier. Il On dit aussi quelquefois battre à route, il Par anal. Faire des recherches actives : Pour prendre ce filou, il y a six mois que la police bat les buissons. Il Il a battu les buissons, un autre a pris les oiseaux, Un autre a profité des peines qu<il a prises : Et dit le duc de Bedford au duc de Bourgogne, qui - demandait Orléans, qu’il seroit bien marri d'avoir battu les buissons

ET QUE D’AUTRES EUSSENT LES OISILLONS. (Al.

Chartier.) Il comptait sans son hoste, battoit

LES BUISSONS SANS PRENDRE LES OISILLONS.

(Rabel.) ■

Battre la semelle, Frapper le sol alternativement avec les pieds, pour se les réchauffer : Il était là, par une nuit glacée d’hiver, BATTANT LA SEMELLE SOUS le balcon de

Rosita. (R. Cornut.)

Battre le briquet, Heurter une pièce d’acier contre un caillou, pour détacher des parcelles de métal qui s’enflamment et allument l’amadou : Leurnabillement est si râpé, si sec, si inflammable, qu’on les trouve imprudents de fumer et de battre le briquet. (Th. Gaut.)

il Pop. Marcher de telle manière que les chevilles des deux jambes se touchent, se froissent réciproquement.

Se faire battre, Se dit de quelqu’un qui fournit lui-même à l’ennemi, ou à son adversaire, l’occasion de le vaincre.

r— Battre les oreilles, Assourdir par des répétitions ennuyeuses : Entendrons-nous des chrétiens nous battre les oreilles par cette belle raison ? (Boss.) Il Battre quelqu’un comme un chien, Le frapper sans pitié, sans ménagement, comme on bat un chien : On m’A battu comme un chien. 11 Battre quelqu’un comme plâtre, Le battre fort et dru, comme on bat le platro pour l’écraser : Madame Paul s’est amourachée d’un grand benêt de vingt-cinq ans ; elle l’épouse ; il est brutal, il la battra comme plâtre. (Mme de Sév.) il Battre quelqu’un à plate couture, Le battre comme une couture qu’on aplatit, le vaincre complètement : Nous les avons battus à plate couture, h Battre quelqu’un à terre, Battre quelqu’un qui ne saurait se défendre ; et, fig., User de ses avantages avec quelqu’un qui n’est pas en état de riposter : Je vous épargne d’autres raisons plus fortes, parce que vous êtes confondu, et qu’on ne bat pas les gens À tErre. Ce n’est pas qu’on ne s’oublie de temps en temps, et qu’on ne s’amuse à battre les gens À terre. (Dider.) il Battre comme un sourd, Battre quelqu’un sans plus de pitié que si on n’entendait pas les plaintes du patient.

Battre froid à quelqu’un, Lui montrer, de la froideur : Du moment que mon hôte s’aperçut que je n’avais plus d’argent, il me battit froid. (Le Sage.) Mon hôte me battit froid, me fit une querelle d’Allemand, et me pria un beau matin de sortir de sa maison. (Le Sage.) Oh ! oh ! on me bat froid ; mauvais signe pour mon neveu. (Scribe.) Eh bien) vilain boudeur, dit gracieusement la dame, vous me battez froid ! (E. Sue.) [| Ne battre ni froid ni chaud à quelqu’un^ Ne lui montrer ni bienveillance ni mauvais vouloir : Comment dois-je me conduire avec ces étranges courtisans ?Ne leur battez ni froid ni chaud. (Caaotte.)

— Prov. Battre le chien devant le loup, Feindre de se fâcher contre quelqu’un, pour tromper une autre personne, il Battre le chien devant le lion, Faire une réprimande à quelqu’un, pour qu’une personne présente et à qui on n’ose s en prendre s’applique la leçon.

Il II fait bon battre un glorieux, Il est commode de donner des coups à une personne vainc, parce qu’elle aura honte de se plaindre d’avoir été battue.

— Agric. Battre des grains, Frapper dessus avec le fléau ou do toute autre manière, pour les séparer de la paille : Bans le Midi, l’usage est de battre les grains en plein air après larécolle. (Math. deDombasle.) Il Battre une faux, L’affûter en redressant les dents qu’elle se fait dans l’opération du fauchage.

— Mus. Battre la mesure, Marquer, avec des gestes, les temps de la mesure.

— Chorégr. Faire, avec les pieds élevés en l’air, des mouvements rapides : L’homme à genoux est presque aussi ridicule que celui qui bat. un entrechat. (Proudh.) [I Battre des six, des huit, Frapper trois, quatre fois un pied contre l’autre avant de retomber.

— Artill. Attaquer avec une machine de guerre : Battre des remparts avec un bélier.

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n Frapper à coups de boulets : L’artillerie ennemie battait notre flanc gauche. Mahomet battait les otuos de Rhodes avec seize canons. (Chateaub.) Il Être en position pour battre : On a construit deux forts qui Battent l’entrée de la rade. (V. Batterie pour les diverses manières de battre.) il Battre en salve, en mine, en brèche, etc. (V. Salve, Mine, Brèche, etc.) Il Battre ta poudre, La presser de huit ou dix coups de fouloir, pour éprouver le canon.

— Typogr. Battre la lettre, Frapper les caractères avec les doigts pour les niveler, r/ Battre le briquet, Battre plusieurs fois la lettre sur le composteur ; faire, en composant, des mouvements inutiles.

— Art. vétér. Battre les avives. V. Avives.

— Techn. Battre la pâte, Frapper l’argile fortement avec un maillet de bois, afin de la rendre plus malléable, et de lui donner une espèce d’onctuosité qu’elle n’aurait pas sans cette opération. Il Battre la chaude, Etirer sur l’enclume des lames d’or et d’argent recuites.

— Constr. Battre la ligne, Faire vibrer un cordon tendu et colorié, pour imprimer une ligne droite sur une surface unie.

— Ponts et chauss. Battre au large, Augmenter la section d’une galerie de tunnel ou do mine en abattant leurs parois, à l’aide de la mine ou du pic, selon la nature du terrain.

— Manég. Battre la poudre OU la poussière, En parlant du cheval, marcher sur place sans avancer, il Battre la poudre au pas, Aller un pas trop court. Il Battre la poudre au terre à terre, Faire tous ses pas très-courts.

Il Battre la poudre aux courbettes, Les faire trop basses et trop précipitées.

— Véner. Battre l’eau, Battre le ruisseau, Se jeter à l’eau, en parlant du cerf ou du chevreuil poursuivi par une meute, il Se faire battre, En parlant du gibier, se faire chercher longtemps sans selever :

Une heure là dedans notre cerf se fait battre.

Molière.

— Pôch. Battre l’eau, Battre le ruisseau, Agiter l’eau pour chasser le poisson dans les filets.

— Mar. Battre tes coutures, Enfoncer des étoupes dans les joints, il Battre pavillon, Arborer pavillon : Il bat pavillon d’amiral au grand.mât, bien qu’il ne soit que vice-amiral.

Il Battre la mer ; Rester longtemps dans un espace détermine, le parcourir dans plusieurs sens.

— Jeux. Aux échecs, pouvoir atteindre en un seul coup joué : Votre reine bat mon cavalier, mais il est défendu par mon roi. || Battre le coin, Tomber, au trictrac, sur le coin de son adversaire, à coups de dames, il Battre une dame, Au môme jeu, mettre une dame sur la flèche où était placée celle de l’adversaire. Il Battra à faux, Se dit, au même jeu, quand l’un et l’autre des points du joueur répondent à deux flèches, garnies de deux dames ou cases, et que les deux points réunis vont à une autre dame découverte. |] Battre par passage ouvert, Au même jeu, tomber, par le passage d’un dé au moins, sur une lame qui a une dame au plus. « Battre par passage fermé, Tomber, par le passage des deux dés, sur des cases occupées par deux dames au moins, il Battre les cartes, Les mêler : Il n’y a que des fous et des malades qui puissent trouver du bonheur à battre les cartes tous les soirs. (Balz.)

— Argot. Feindre : Parmi ces hommes, battre c’est feindre : on bat une maladie. (V. Hugo.) Battre le dig dig ; Simuler une attaque d’epilepsie.

— v. n. Frapper : Battre du pied, de la main. La grêle bat contre les vitres.

L’ardent coursier déjà sent tressaillir ses veines, Bat dû pied, mord le frein, sollicite les renés.

Delille. À ce discours, tous les bons citadins, Pressés en foule à la porte, applaudirent, Comme autrefois les chevaliers romains Battaient des pieds et claquaient des deux mains.

Voltaire.

— Ballotter, être secoué, en parlant d’un objet pendant ou mal assujetti : Cette fenêtre bat, fermez-la mieux. ("*) Le fer de ce cheval bat, et ne tardera pas à tomber. Ces bouteilles sont mal emballées, elles battent. (’") Le fourreau de son sabre lui battait entre les jambes. ("**) Le cheval devint de plus en plus furieux, en sentant le brancard de la voiture battée contre sou train de derrière. (***)

— Être agité : Les ailes du troglodyte battent d’un mouvement si vif, que les vibrations en échappent à l’œil. (Buff.) u Produire une agitation : Cet oiseau bat des ailes.

— Être animé de pulsations alternatives : Je sentais dans sa poitrine brûlante battre son cœur à coups redoublés. (B. de St-P.) Le pouls me bat. Le cœur des petits enfants bat de cent trente à cent quarante fois par minute. (J. Macé.) On cite un vieillard de quatre-vingt-quatre ans, dont le cœur ne battait plus que vingt-neuf fois par minute. (J. Macé.) il Se dit aussi pour exprimer la circulation du sang, et, par ext., la présence de la vie : Son cœur ne bat plus, il est mort. Tant que le cœur me battra, je me souviendrai de lui. (*") // faut prendre son parti sans pusillanimité dans toutes les occasions de la vie, tant que l’âme bat dans le corps. (Volt.)

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... L’homme ranimant une rage assouvie. Cherche encor la douleur où ne bat plus la vie. Lamartine. Il Se dit encore pour exprimer quelque sentiment, quelque émotion que l’on éprouve : Le cœur lui bat de peur, d’impatience, d’espoir. Le cœur m’en battait. (Mme de Sév.) Il soupirait, il frissonnait, le cœur lui battait. (P.-L. Cour.) Le cœur me battait d’impatience de feuilleter ce nouveau livre. (J.-J. Rouss.) Votre cœur n’A jamais battu pour les rois. (Chateaub.) J’ai toujours senti battre mon cœur, en voyant le facteur déposer une lettre sur une table. (L’. Gozlan.) Le cœur me bat comme à un oiseau qui se lance hors du nid pour la première fois. (G. Sand.) Il n’est pas un cœur français qui ne batte au récit des exploits des Polonais. (L.-J. Larcher.)

Rien d’humain ne battait sous son épaisse armure.

Lamartine. Le même sentiment battait dans nos deux cœurs.

Lamartine. C’était sous des haillons que battaient des coeurs d’hommes.

A. 13ARB1ER.

Monseigneur, en ce triste état, Confessez que le cœur vous bat.

Voltaire.

...... Je suis fils de mon père,

C’est son Sang généreux qui bat dans mon artère»

E. Auoier.

— Porter, en parlant des bouches à feu : Ces nouveaux canons battent à douze cents mètres, il Darder, en parlant du soleil : Nous marchions sous un soleil qui battait d’aplomb.

Il Tomber vivement, en parlant de la pluie ou de la grêle : Le vent soufflait, la pluie

BATTAIT.

— Être battu, en parlant du tambour ; Les tambours battent. Le tambour battait dans les rues et sur le port. (Alex. Dura.) l) Être battu, en parlant d’un signal particulier donné par le tambour : Partout battait la générale.

Battre du tambour, de la caisse, En tirer des sons : Les enfants aiment à battre du tambour, il Battre aux champs, Battre le tambour pour faire rendre les honneurs à quelqu’un : Chapeau bas, messieurs, dit gravement le commandant en se découvrant, et vous, tambours, battez aux champs. (E. Sue.)

il Signifie aussi, Être battu aux champs, en parlant des tambours : Vous prenez votre flâte, lorsque vos tambours battent aux champs. (Volt.)

Battre en retraite, Abandonner son camp ou le champ de bataille, en se retirant en bon ordre : Nous attendions d’heure en heure l’ordre de nous porter en avant ; nous reçûmes celui de battre en retraite. (Chateaub.) Battre en retraite avec les honneurs de la guerre a toujours été le chef-d’œuvre des plus habiles généraux. (Balz.) Il Par ext. Se retirer : La grande dame battit en retraite, et le malheureux vit s’écrouler l’édifice de ses espérances. (J. Sandeau.) il Fig. Céder : Il commença à battre en retraite, et bientôt garda le silence.

Battre des mains, Les choquer l’une contre l’autre, en signe d’approbation ou de satisfaction : Je parus dans une loge ; tout le parterre me battit des mains. (Volt.) Je fus si joyeuse, que je me mis à battre des mains comme une folle. (Alex. Dum.)

Tout le beau sexe, aux fenêtres penché, Dallait des mains, de tendresse touché.

Voltaire. Lorsque l’un siffle à rompre le cerveau, De ses deux mains l’autre B’obstine a battre. De Gijf.rle. Les animaux charmés,

À ce nom de Buffon, s’ils avaient eu des mains, Des mains auraient battu, tout comme les humains. F. de Neufciiateau.

Il Fig. Applaudir, approuver : Ils battent des mains à l’idée des réformes, parce qu’ils les considèrent comme leur propre ouvrage. (Poujoulat.)

— Loc. fam. Battre de l’aile ou Ne battre que d’une aile, Être comme un oiseau qui a une aile cassée, être en piteux état : Ce banquier NE bat que d’une aile ; il n’est pas loin d’une faillite. Ce pauvre malade bat de l’aile ; il va nous dire adieu. Cette affaire est coulée, elle me bat plus que d’une aile, il Battre des ailes, En terme de coulisses, faire des gestes fréquents, et frapper ses hanches à coups do coudes, n Battre le job, Se dit d’un acteur qui s’embrouille et ne sait ce qu’il dit. Cette expression s’emploie surtout en parlant d’un vieil artiste dont la mémoire est affaiblie, il On dit aussi faire de la toile. Il Rien ne lui bat, Il est froid, il manque de passion, d’enthousiasme : Cet homme a du nombre, de l’élégance, du style, de la raison, de la sagesse, mais rien ne lui bat au-dessous de la mamelle gauche. (Dider.)

— Argot. Battre comtois, Servir de compère à un marchand ambulant pour allécher et attraper la pratique.

— Techn. En parlant d’un métier, être en activité : Les métiers de nos rubahiers ne battent plus depuis trois mois. Il Battre à la terre, Fouler une étoffe avec de la terre détrempée.

— Mus. En parlant de deux sons dissonants, produire certains renflements appelés battements.

— Manég. Battre à la main, En parlant du