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BAI

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Dieu, de toute éternité, a voulu qu’il aille, et ses propres efforts, en coopération ou en résistance aux appels de la vertu, ne sont rien

dans ia balance de la suprême justice Au

dedans du cercle orthodoxe se placent l’aujvustinianisme et le molinisme, le premier du

côté du pôle dii surnaturalisme excessif, le second du côté du pôle du pélagianisme. L’augiistinianisme, donnant moins à l’homme, veut

que la prédestination n’ait pas seulement lieu par prescience, mais plutôt quêta prescience soit une suite de la prédestination ; que la grâce qui sauve soit différente par sa nature de celle qui suffirait si l’homme le voulait, mais qui ne suffit jamais ; que le décret touchant le salut soit antécédent chez Dieu à la connaissance du mérite de la créature. Le molinisme, donnant plus à l’homme, veut que la prédestination soit complètement subordonnée a la prescience, que la grâce efficace ne diffère de celle qui n’est que suffisante que par le fait même de la coopération ou de ia résistance libre, que le décret du salut soit subordonné a la connaissance des mérites. »

La critique rationaliste, sans s’occuper des limites arbitraires, et variables suivant les époques, qui séparent l’orthodoxie des systèmes hétérodoxes, voit dans le moliniime une véritable renaissance du semi-pélagianisme, et dans l’augustinianisme la tige qui a produit très-naturellement le baîanisme et le jansénisme. Il est certain que Baïus, et après lui Jansénius et Quesnel, ne firent* guère que reproduire, en les développant, les doctrines augustiniennes. Saint Augustin n’avatt-il pas posé en principe la corruption totale de la nature humaine par le péché d’Adam ? N’en avait-il pas tiré la’conséquence que l’homme déchu n’a ni la volonté, ni le pouvoir de faire le bien ; que c’est le Saint-Esprit qui allume dans les saints la volonté, si bien qu’ils’ peuvent parce qu’ils veulent, et qu’ils veulent parce que Dieu les détermine à vouloir : (Spiritu sancto accenditw voluntas carum ut ideo possint quia sic velint ; ideo sic velint, quia Deus opératur ut velint) ; que Dieu agit sur les cceurs non-seulement par les moyens extérieurs de la loi et de l’enseignement, mais par une opération intérieure et cachée (No ?i lege et doctrina forinsecus, sed interna atque occulta, mirabili ac ineffabili potestate, opérari Deimi in eordibus hominum non solum veras reoelaliones, sed etiam bonus voluntates) ; que c’est la grâce seule qui produit les bonnes œuvres par lesquelles se manifeste la charité, qu’elle est irrésistible et agit-même contre la volonté de l’homme (Non est dubitandum voluntati Dei humanas voluntates non posse résistere) 1 N’avait-il pas établi la prédestination absolue basée, non sur les mérites des élus, ni sur la prescience de Dieu, mais uniquement sur son bon plaisir (elegit nos Deus in Christo ante mundi constitutionem, prœdestinans nos in adoptionem fdiorum : non quia per nos sancti et immaculati futuri eramus, sedelegit prœdestinavitque ut essemus ; fecit autem hoc secundum placitum voluntatis suœ)t N’avait-il pas enseigné que nul n’a le droit de se plaindre de ce décret absolu de prédestination, parce que tout le genre humain appartient à la masse de corruption, et, par suite du péché d’Adam, mérite la damnation éternelle ; que dans cette masse de perdition, Dieu a résolu de sauver quelques hommes dont le nombre est invariablement lixé (certus numerus ellKtorum, neque augendus, neque minuendus) ; que les élus ne doivent leur élection, ni a leurs mérites ni à leur foi, mais à la seule miséricorde de Dieu ; qu’ils seront, il est vrai, jugés selon leurs œuvres, mais que le don de la grâce étant inamissible et Dieu faisant tourner leurs péchés mêmes à leur plus grand bien, ils peuvent, en définitive, avoir la certitude d’être sauvés ?

Les doctrines de Baïus ont été condamnées par le pape Pie V en 1567 (bulle Ex omnibus afflictionibus), parle pape Grégoire XIII en 1579 ([bulle Provisionis nostrœ), et par le pape Urbain VIII en 1041 (bulle In eminenti).

Baïapua s. m. (ba-ia-pou-a). Erpét. Couleuvre d’Afrique, appelée aussi boIga.

BAIABDI ou BAIARDO (André), poète italien qui, à la fin du xve siècle et au commencement du xvie, fut en faveur auprès de Louis Sforza, duc de Milan. Son principal ouvrage est un poëme intitulé : Libro d’arme e d’amore nomaio Philogine.

BAIARDI ou BAIAKDO (Octave-Antoine), antiquaire italien, né à Parme vers 1690, d’une famille noble qui prétendait descendre de notre Bayard, mort vers 1765. Il embrassa l’état ecclésiastique et vint à Rome, où il parvint aux dignités de référendaire et de notaire du saint-siége. Sa réputation d’archéologue le fit appeler à Naples par Charles III, lors de la découverte d’Herculanum, pour travailler à la description des monuments. Il rédigea d’abord, en un volume in-folio, le catalogue des monuments rassemblés à Portici. Ce volume devait être suivi d’un autre qui comprendrait les figures et les descriptions. En attendant que les gravures fussent terminées, Baiardi obtint du roi la permission de composer un Prodrome, ou prérace, destiné à faire connaître L’époque et l’utilité des fouilles. Mais le désir de faire briller son érudition, très-réelle d’ailleurs, l’entraîna si loin qu’il publia cinq volumes énormes in-i°, sans avoir abordé son sujet. Le roi, impatienté de tant de lenteur et d’abondance, distribua lu travail à plusieurs savants

qui formèrent l’académie Ercolanèse, dont Baiardi reçut d’ailleurs la présidence, avec un traitementde 6,000 écus ; mais l’irascible érudit ne tarda pas à quitter Naples, se.considérant comme frustré de la gloire qu’il attendait s’il fût resté seul chargé de ce vaste travail. Il parait qu’il avaiE encore en portefeuille les matériaux de deux nouveaux volumes de son terrible Prodrome. Heureusement ils y sont restés. L’abbé Barthélémy, dans son Voyage en Italie, donne des détails piquants sur ce personnage, qui composait des poésies latines sur des sujets tels que celui-ci : Description anatomique du cerveau. Il s’occupait d’un Abrégé de l’histoire universelle, qu’il voulait bien réduire à douze volumes, ce qui était assurément une grande concession de sa part, et dans lequel il préludait par fixer le point du ciel où Dieu plaça le soleil en’ formant le monde. Il venait, ajoute Barthélémy, de découvrir ce point, et il me le montra sur un giobe céleste. Malgré ces petits ridicules, Baiardi avait un vaste savoir ; mais son esprit mal réglé ne lui permit pas d’en tirer un grand parti. Le seul ouvrage imprimé que l’on connaisse de lui est le Prodromo dell’ antichita d’Ercolano (Naples, 1742-1756). Il a eu quelque, part aux premiers volumes du magnifique ouvrage intitulé : Les Antiquités d’Herculanum (1757-1792).

BAIART s. m. (ba-iar). Techn. Auge do maçon pour porter le ciment.

BAÏBOUT ou BAÏBOUnOI, ville de la Turquie d’Asie, dans l’Arménie, pachalik et à 90 Ml. N.-O. d’Erzeroum, sur le Tschorokhi ; château fort ; 6,000 hab.

BAICLAKLAR s. m. (bè-kla-klar). Relat. Porte-enseigne dans les armées turques.

BAÏDAR, nom d’un petit village et d’une vallée très-fertile de la Russie d’Europe, en Crimée. Le village est sans importance ; mais la vallée, qui n’a que 15 kil. de long sur 8 de large, mérite d’être mentionnée pour la beauté exceptionnelle de ses sites et sa fertilité fabuleuse ; c’est dans cette vallée que prend sa source la petite rivière de Tchernaia, rendue célèbre par le3 événements de la guerre de Crimée.

BAIDAR s. m. (bè-dar). Mar. Sorte de bateau du Kamtschatka, portant une voile et allant à l’aviron, il On dit aussi baydar et

BAYDARGDE.

BAÏDOU-KAN ou BAÏDU-KHAN, roi tartare ou mongol, succéda en 1290 à Kandjiatou-Kan, que la corruption de ses meeurs avait fait déposer. Mais Kazan ou Gazan, gouverneur du Khorazan, vint bientôt lui disputer le pouvoir, et, étant parvenu à corrompre un de ses meilleurs généraux, il n’eut pas de peine à le vaincre. Baïdou prit la fuite, mais ses ennemis s’emparèrent de sa personne et le tuèrent après un règne de huit mois seulement. •

BAIE s. f. (bè — du v. fr. bayer ou béer, être ouvert). Constr. Ouverture pratiquée dans un mur, dans un par de bois, une cloison, pour servir de porte ou de fenêtre. Onze sujets tirés de la vie d’Hercule forment autour de la salle comme une sorte de frise, interrompue par les baies des fenêtres. (Th. Gauth.) L’ouverture par laquelle le jour entrait dans le cachot était une espèce de baie pratiquée au-dessus du cordon qui couronnait extérieurement le donjon. (Balz.)

— Encycl. Les baies des portes et des croisées sont presque toujours rectangulaires, quelquefois carrées ou presque carrées, généralement plus hautes que larges. Une baie-en maçonnerie se compose de trois parties principales : îo la partie inférieure, qui est horizontale et se nomme seuil pour les portes, et appui pour les croisées ; 2<i les doux parties latérales, qui sont verticales et s’appellent montants, dosserets, etc. ; 3° la partie supérieure, qui prend les noms de linteau, traverse, poitrail, plate-forme, etc., quand elle est droite et horizontale, et celui d’arc, quand elle est cintrée. Dans les constructions en bois, les baies sont formées par des huisseries, c’est-à-dire par une charpente composée de deux montants ou poteaux réunis supérieurement par un linteau : il y a, de plus, un appui, s’il s’agit d’une croisée.

BAIE s. f. (bê — du v. fr. bayer ou béer, être ouvert). Géogr. et mar. Petit enfoncement de la mer dans l’intérieur des terres, qui, comme un port, peut servir d’abri aux vaisseaux : La baie de cette cote est sûre. (Acad.) On ne peut pas dire qu’une baie soit un petit golfe, car celles d’iludson et de Baffin, au nord de l’Amérique, sont plus ’étendues qu’aucun golfe, excepté celui du Mexique. (Ferry.) Les matelots, retenus dans une baie par un grand calme, y péchèrent des morues. (Mignet.)

— Rem. Nous avons attribué au mot baie un sens conforme à celui que lui donnent les ouvrages spéciaux, et c’est celui qu’on devra lui assigner lorsque le mot sera pris comme appellation générale ; mais nous devons ajouter que lorsqu’il sert à désigner un enfoncement dans les terres déterminé, l’usage a le plus souvent consacré des dénominations qui s’écartent du sens propre du mot. Ainsi la baie d’Budson est loin d’être un petit golfe ; beaucoup d’anses, de rades et surtout de golfes sont dénommés baies ; en revanche, beaucoup de baies portent le nom d’anses, de rades et surtout de golfes. La confusion pratique entro ces divers mots est à peu près complète.

— Homonymes. Bai, bée, bey.

— Antonymes. Bec, cap, pointe, promontoire.

BAIE s. f. (bê — lat. bacca, même sens). Bot. Fruit charnu, indéhiscent, qui ne renferme pas de noyau, mais une ou plusieurs graines : Baie de rosier, d’églantier, de genévrier, d’asperge, de laurier. La dénomination de baie est encore peu précise et s’applique à des structures fort différentes. (A. Richard.)

Baies monospermes, Celles qui n’ont qu’unesemence. Il Baies dispermes, trispérmes, polyspermes, Celles qui ont deux, trois, plusieurs semences, il Baie umioculairej biloculaire, triloculaire, multiloculaire, Baie à une, deux, trois, plusieurs loges,

— Parext, On donne encore le nom de baies à des fruits dont les semences sont contenues dans des logos, telles que ceux de la morelle, do la belladone, etc. [| Dans ce cas, on dit aussi

FAUSSES BAIES.

Baie à ondes, Arbro de moyenne grandeur, qui croît à Saint-Domingue, dans les lieux sablonneux, et qui appartient à la famille des légumineuses.

— Liturg. Dimanche des Baies, Un des noms que l’on donnait au dimanche des Rameaux, parce qu’on y portait souvent des branches do laurier garnies de leurs baies.

— Encycl. Les baies appartiennent à la classe des fruits charnus, et elles reçoivent des dénominations spéciales, d’après le nombre de semences qu’elles contiennent. Elles constituent un aliment recherché par de nombreuses tribus d’animaux, parmi lesquels on peut ranger les carnassiers de la plus grande taille. L’ours ne les dédaigne pas, et lorsque La Fontaine nous montre le renard convoitant

Des raisins mûrs apparemment,

Et couverts d’une peau vermeille,

le fabuliste est dans le vrai. Mais c’est surtout à la nombreuse famille des oiseaux que les baies servent de nourriture, et c’est peut-être à cette circonstance que certaines plantes, telles que le groseillier et la vigne elle-même, doivent leur propagation. « La pèche et l’abricot, dit M. Ferry, seraient encore en Asie si des voyageurs n’avaient pas pris soin de les apporter en Europe ; si ces fruits avaient été réduits à la grosseur d’une baie, ils auraient depuis longtemps envahi tout l’ancien continent, et peut-être le nouveau monde. »-Quand on examine attentivement les diverses espèces de fruits qui ont reçu le nom de baie, dit M. Richard, on reconnaît entre elles des différences extrêmement tranchées. Ainsi, il y a des baies uniloculaires et monospermes, soit primitivement, soit par suite d avortement ; d’autres qui proviennent d’un ovaire à deux, trois, ou a un plus grand nombre de loges polyspermes, dont les graines sont attachées a. l’angle interne de chaque loge, comme dans les genres de la famille des solanées a fruits charnus ; d’autres, au contraire, proviennent d’ovaires à graines pariétales, comme les groseilliers. Tantôt la baie résulte d’un ovaire libre ; tantôt, au contraire, l’épicarpe est formé par le calice adhérent avec l’ovaire infère. Ces observations suffisent pour prouver que la dénomination de baie est encore peu précise, puisqu’elle s’applique a des structures fort différentes. »

BAIE s. f. (bê — rad. bayer, parce qu’on fait bayer ceux à qui on donne une baie). Bourde, tromperie qu’on fait à quelqu’un pour se divertir, pour plaisanter : Il tint ce dernier avis encore pour une baie. (D’Aùbigné.) Mais c’est peut-être encore une de ces baies bonnes pour amuser les enfants autour du feu. (Gér. de Nerv.)

Donner la baie, une baie à, Tromper ; décevoir :

J’ai donné cette baie à bien d’autres qu’a vous.

Corneille.

Le sort a bien donné la baie a mon espoir,

MOI.IÈKE.

— Rem. Ce mot se prononçait autrefois ba-ie, comme on le voit par ce vers de Corneille, où il est de deux syllabes :

On leur fait admirer les baies qu’on leur donne.

Du reste, l’orthographe de ce mot a beaucoup varié ; car il s’est écrit bée, puis baie, puis baye, et enfin baie a été définitivement préféré.

BA1ER (Jean-Guillaume), théologien allemand, né en 1647, mort en 1095. Il professa la théologie à Halle, fit partie du consistoire do Weimar et devint chapelain du duc. Il a donné des ouvrages de théologie. — Un de ses fils, JeanrGuillaume (1675-1729}, théologien et naturaliste, a publié des écrits pour démontrer que le Béhémoth et le Léviathan de la Bible sont l’éléphant et la baleine, et pour prouver la réalité du déluge par le témoignage des fossiles. — Un deuxième fils, Jean-David (1681-1752), a publié de nombreux écrits de théologie.— Enfin, un troisième des fils de Jean-Guillaume l’ancien est celui dont l’article suit.

BAIER (Jean-Jacques), célèbre médecin et naturaliste allemand, né à. Iéna en 1677, fils du théologien Jean-Guillaunie, mort en 1735. Il exerça la médecine à Nuremberg, à Halle, à Ratisbonne et fut professeur à la faculté d’Altorf. Elu membre de l’académie des Curieux de la nature en 1720, il en devint président en 1730. Il a laissé de nombreux ouvrages, entre autres Oryctographia noriea, où il décrit avec fidélité les minéraux et les fossiles observes aux environs de Nuremberg. Son fils a publié des suppléments à ce travail.

baiérIne s. f. (ba-ié-ri-no — de Baiern, nom allem. do la Bavière). Miner. Niobate ou hyponiobate de fer et de manganèse.

| — Encycl. La baiérine est un corps à l’égard duquel il existe encore beaucoup d’incertitude. Ainsi, sa formule chimique n’est pas fixée, et il en est de même de sa forme cristalline. L : i baiérine a été longtemps confondue avec lu tantalite, dont elle diffère cependant sous tous les rapports. Elle est d’un noir de fer, et sa poussière est d’un brun rougeàtre. Sa densité n’est pas constante ; elle est comprise entre 5 et 0. On la rencontre parfois en très-gros cristaux présentant de belles irisations. Plusieurs localités du Connecticut en fournissent de beaux échantillons ; mais on la trouve surtout en Bavière, au Groenland, dans l’Oural, en Espagne et même en France aux environs de Limoges. On l’a désignée successivement sous les noms de tantalite de Bavière, tantalite d’Amérique, columbite et niobile.

BAIERN, B.4YERN, nom allemand de la Bavière.

BAÏES, BAIjE, en italien BAJA, ville du roy. d’Italie, prov. et à 17 kil. S.-O. de Naples, près du cap Misène, sur le golfe du même nom. Port assez sur défendu par un fort ; 4,500 hab. Baies était autrefois, à cause de son site ravissant, qui faisait dire à Horace :

Nullus in orbe sinus Bajis ]ira’lucct amœnis,

a cause de la fertilité de son terroir et des abondantes sources d’eaux minérales qu’il renferme, le séjour de prédilection des grands seigneurs romains qui se croyaient en droit de déposer là le masque de leur rigide républicanisme pour se livrer sans crainte aux délices d’une vie toute de plaisirs et de volupté. Les ruines nombreuses qui entourent la petite ville moderne attestent son ancienne splendeur. Les débris des trois temples de Venus-Genitrix, de Mercure et de Diane-Lucifera, ainsi que les restes de quelques- anciens thermes, attirent surtout l’attention des archéologues.

BAIETTE s. f. (ba-iè-te). Comra. Sorte d’étoffe de laine non croisée ou de flanelle très-lâche et tirée à poil a’un côté. Il On écrit

aUSSi BAYETTE."

BAÏF (Lazare de), diplomate et littérateur, né près de La Flèche vers la fin du xv« siècle, mort en 154". Il fut conseiller de François Ier et ambassadeur à Venise et en Allemagne. Il a traduit en vers français V'Electre de Sophode et 'Hercule d’Euripide, et composé les traités suivants, qui ont joui longtemps de l’estime des érudits : De ne vestiaria, ])c Ile navali, et De Ile vascularia. Le poste Baîf était son fils.

BAÏF (Jean-Antoine), poète français, fils naturel du précédent, né à Venise en 153 ?, mort en 1589. Il fit partie de la pléiade Ronsard et écrivit dans le goût de ce poète, défigurant la langue par un mélange bizarre de mots grecs et latins, de comparatifs et de superlatifs des langues mortes. Il essaya même d’inventer un alphabet, qui était composé de dix voyelles, dix-neuf consonnes, onze diphthongues et trois triphthongues, et il voulut introduire dans les vers français la cadence et la mesure de la poésie ancienne ; mais ces essais ne lui réussirent point. Au reste, d’autres avaient rimé avant lui des vers mesurés à la manière des Grecs et des Latins, mais sans plus de succès. Il ne s’en fit pas moins honneur de cette frivole invention en donnant aux vers de ce genre le nom de baïfins. Il faut cependant reconnaître que sa fièvre d’innovation ne fut pas inutile aux progrès littéraires de notre langue. En 1570, il avait obtenu l’autorisation de fonder chez lui une académie de poésie et de musique, qui fut la première société littéraire établie en France, mais qui ne lui survécut point.

Les tentatives d’innovation de Baïf ne sont pas toutes aussi folles que certains critiques se le sont imaginé. Ce que l’on a appelé la bizarrerie de son orthographe, qui consistait à écrire chaque syllabe conformément au son, sans aucun égard pour l’étymologie, est un système que Ramus avait déjà voulu mettre en pratique, et qui compte de nos jours les partisans les plus éclairés. Le chancelier Bacon, dans son livre de l’Accroissement des sciences, avait certainement pris Connaissance des tentatives de Baïf, lorsqu’il s’exprime ainsi ; « L’orthographe vulgaire a donné lieu à des disputes. Doit-on écrire les mots comme on les prononce, ou ne vaut-il pas mieux se conformer entièrement à l’usage ? L’écriture qui se donne pour réformée, c’est-a-dire conforme à la prononciation, est une de ces subtilités qu’on peut regarder comme inutiles ; car la prononciation varie à chaque instant et n’a rien de fixe ; ce qui fait disparaître entièrement les dérivations de mots, surtout de ceux qui sont tirés des langues étrangères... À quoi bon cette innovation ? »

Baïf a laissé neuf livres de poëmes, sept d’amour, cinq de jeux, cinq de passe-temps, une tragédie d’Antrgone en vers de cinq pieds ; une comédie en cinq actes, imitée de Plaute, en vers de quatre pieds et intitulée le Brave ou le Taille-Bras ; enfin, des mimes, enseignements et proverbes. Mais aujourd’hui personne ne lit plus ces ouvrages.

BAÏFIN s. m. (ba-i-fain — du nom do Baïf). Littér, Espèco do vers dont le poète Baïf