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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 2, part. 3, Bj-Bo.djvu/278

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BOUC

brillante, qui figurèrent aux Salons de 1831, 1833 et 1834. Il fut ensuite chargé par l’Liat de peindre les Funérailles de Marceau ; son tableau obtint un très-grand succès au Salon de 1835 ; un critique, Alexandre Decamps, frère du célèbre peintre, ne craignit pas de dire que c’était la une des œuvres les plus complètes qu’avait vues naître la peinture, depuis la Méduse de Géricault. Au caractère recueilli et solennel de la composition, Bouchot avait su unir beaucoup de naturel et de vérité, et, l’un des premiers parmi les artistes de notre époque, il avait eu le bon sens de peindre les héros de nos guerres modernes avec leur physionomie, leur tournure et leur costume. Les Funérailles de Marceau appartiennent aujourd’hui au musée de Chartres. Bouchot peignit ensuite, pour les galeries historiques de Versailles, la Bataille de Zurich, exposée en 1837, et le Dix-huit brumaire, exposé en 1840 : ces deux ouvrages, bien inférieurs aux Funérailles, portent néanmoins l’empreinte d’une étude sérieuse, d’un travail consciencieux et élevé. Bouchot fut moins heureux encore dans les peintures qu’il exécuta pour l’église de la Madeleine et auxquelles il travailla pendant trois ans. Il eût sans doute trouvé par la suite l’occasion de faire mieux apprécier son talent et d’obtenir de nouveaux succès, si la mort ne fût venue interrompre brusquement une carrière si brillamment commencée. Il fut emporté par une maladie de poitrine, à l’âge de quarante-deux ans. Il laissa inachevé un Repos en Égypte, qui fut exposé au Salon de , avec un Bonaparte passant le mont Saint-Bernard, et deux portraits. Bouchot avait épousé la fille de Lablache, le fameux chanteur ; lui-même était bon musicien, dit M. Ch. Blanc, et composait à ses heures de la musique de chanc qu’il exécutait avec beaucoup d’expression.

BOUCHOTEUR s. m. (bou-cho-teur — rad.bouchot). Pêch. Celui qui s’occupe de l’élevage et de la reproduction des moules, au moyen de parcs ou bassins vaseux nommés bouchots, établis sur les bords de la mer : C’est au XIIIe siècle que l’Irlandais Walton fonda en France, sur les côtes de l’Océan, l’industrie du bouchoteur. (E. Clément.)


BOUCHOTTE (Jean-Baptiste-Noël), ministre de la guerre sous la République, né à Metz en 1754, mort en 1840. Il entra dans l’armée à l’âge de seize ans, et se distingua par de brillants services ; mais, comme il était de famille bourgeoise, il monta lentement en grade. Il était capitaine de hussards à la Révolution, fit en cette qualité la campagne de 1792, et devint colonel et commandant de la place de Cambrai. La vigueur qu’il déploya, lors de la trahison de Dumouriez, pour empêcher cette place de tomber au pouvoir des coalisés, fixa sur lui les regards de la Convention, qui le nomma ministre de la guerre le 4 avril 1793, en remplacement de Beurnonville, livré par Dumouriez aux Autrichiens. Il peupla ses bureaux de révolutionnaires ardents, parmi lesquels il en était d’ailleurs de très-capables, mais s’attira ainsi la haine des girondins et fut violemment attaqué. À plusieurs reprises, il offrit sa démission. La chute des girondins même ne le mit pas à l’abri des attaques. Cependant il conserva sa place, qu’il n’avait point recherchée, jusqu’au moment où les ministères furent remplacés par des commissions exécutives (germinal an II, 31 mars 1794). Bouchotte fut un des caractères les plus purs de la Révolution ; il en fut aussi un des hommes les plus modérés, bien qu’il appartînt évidemment par ses idées à la fraction révolutionnaire la plus avancée. Son administration tant calomniée fut vigilante et patriote. Probe, actif, administrateur, il eut une part importante à l’organisation des armées républicaines et des services du département de la guerre, se soutint au milieu des circonstances les plus difficiles, et fit admirer l’intelligence de ses choix par ses promotions d’officiers généraux, tels que Masséna, Kléber, Moreau, Dugommier, Marceau, Augereau, Bonaparte, etc. Il sortit pauvre du ministère et se retira dans sa ville natale, où ses concitoyens le nommèrent en 1798 officier municipal. Pendant la réaction thermidorienne, il avait été emprisonné, et, sur les déclamations des réactionnaires, renvoyé devant le tribunal criminel d’Eure-et-Loir qui ne trouva rien à sa charge et ne put le mettre en jugement. Il existe un manuscrit de Bouchotte adressé successivement à Michaud et à M. Thiers, et dont ces écrivains ne tinrent aucun compte, qui rectifie d’une manière péremptoire les accusations passionnées dont son administration fut l’objet. Les auteurs de l’Histoire parlementaire en ont donné de courts extraits. Cette pièce forme 26 pages in-fol. et contient des renseignements curieux et intéressants. Elle fait actuellement (1864) partie du cabinet de M. Gilbert, dont on connaît le beau travail sur Vauvenargue, couronné par l’Académie. Un de nos poètes charmants, Mme Amable Tastu, était la nièce de l’ancien ministre de la République.


BOUCHOUX (LES), bourg de France (Jura), ch.-l. de cant, arrond. et à 10 kilom. de Saint-Claude ; pop. aggl. 146 h. — pop. tût. 1,072 h. Commerce de bètes à cornes, étoffes et quincaillerie. Dans le cimetière, ruines de l’ancien prieuré de Cuttura, et cinq beaux arbres âgés, dit-on, de plus de trois cents ans.

BOUCHTJ (Étienne-Jean), chimiste et mé BOUC

tallurgiste français, né à Langres en 1714, mort en 1773. Il fut longtemps chargé de diriger les forges d’Arc-en-Barrois, appartenant au duc de Penthièvre. Outre les articles sur la fabrication du fer qu’il a fournis à l’Encyclopédie, on lui doit : Art des forges et des fourneaux à fer (Paris, 1762), et Observations sur l’art du charbonnier (Paris, 1767, in-fol.).

BOUCHU (le baron), général français, né en 1771, mort en 1839. Il passa par tous les grades inférieurs jusqu’à celui de général de brigade, qu’il obtint au siège deBadajoz. En 1814, u fut fait prisonnier de guerre aTorgau. Sous la Restauration, il fut mis a la tête de l’École polytechnique, fit encore la campagne d’Espagne, puis fut nommé inspecteur général et membre du comité consultatif de l’artillerie. Lorsque son âge l’obligea a. prendre sa retraite, il alla finir ses jours à Autouy, près de Paris.

BOUCHURE s. f. (bou-chu-re — rad. boncher). Ce qui sert à boucher, à clore. Se dit, dans le Bourbonnais, surtout d’une clôture en broussailles : Il était censé couper de l’épine pour faire des bouchutœs, mois il ne coupait rien du tout. (G. Sand.)

BOUCHUT (Eugène), médecin français, né à Paris en 1818. Il fut reçu docteur en 1842, obtint plus tard ie titre d’agrégé de lu Kaculté de médecine, et fut nommé, au concours, médecin de l’hôpital des Enfants malados. En 1857, il fut chargé de la suppléance du cours de M. Duméril. On lui doit : la Vie et ses attributs dans leurs rapports n’oec la philosophie, l’histoire naturelle et la médecine (1SG2) ; Hygiène de ta première enfance, comprenant les règles de l’allaitement, du sevrage, etc. (5<s édit. 1866) ; Traité des maladies des nouveau-nés, des enfants à la mamelle et de la seconde enfance (se édit. 1862) ; Nouveaux éléments de pathologie générale et de séméiologie (1857) j De l’état nerveux aigu et chronique, du névrosisme, reproduction des leçons publiques données à la Faculté de médecine en 1857 ; Traité des signes de la mort et des moyens de prévenir les enterrements prématurés (1819), ouvrage couronné par l’Institut ; Histoire de la médecine et des doctrines médicales (1864) ; Dictionnaire de thérapeutique médicale et chirurgicale, en collaboration avec M. Després (1866) ; Traité du diagnostic des maladies du système nerveux par iophthalnwscope.

En outre, M. Bouchut est auteur d’un grand nombre de mémoires, dont plusieurs ont été couronnés par la Faculté de médecine et qui ont paru dans divers recueils spéciaux.

BOUCIATJX s. m. (bou-sio — rad. bouc). Outre, peau de bouc servant de vaisseau pour contenir des liquides, il "Vieux mot.

BOUCICAULT (Dion), auteur dramatique, acteur et directeur de théâtre anglais, né à Dublin, en 1822. Il écrivit une première pièce, l’Assurance à Londres, pour le théâtre de Covent-Garden, en 1841. Vers 1858, il passa aux États-Unis, et, après y avoir fait un séjour de sept années, revint à Londres, où il fit jouer, au théâtre Adelphi, The Colleen Bawn, œuvre populaire dans laquelle il figura lui-même avec un grand succès, ainsi que sa femme (1860). Cet ouvrage, qui eut une vogue extraordinaire en Angleterre d’abord, puis en Écosse, en Irlande et en Amérique, a été arrangé selon les exigences de notre scène par M.’d’Ennery et représenté à l’Ambigu-Coinique le 17 octobre 1861, sous le titre de : le Lac de Glenaston. M. Boucicault, qui doit sa fortune à The Colleen Bawn, a pris la direction du théâtre Adelphi en octobre 1861. Il a composé un nombre considérable d’ouvrages dramatiques. Les plus estimés sont, outre sa pièce de début et celle que nous venons de citer : Old heads and youny hearts (Vieilles têtes et jeunes cœurs) ; Love in amaze (l’Amour dans l’embarras) ; Used up (Ruinés) ; The Willow Copse (le Taillis des saules) ; The Octoroon (le Demi-quarteron — homme de sang mêlé au huitième degré) ; et encore : Louis XI, les Frères corses, le Vampire, Faust et Marguerite, pièces dont les titres indiquent assez qu’elles ne sont que des traductions à la façon anglaise du théâtre français. M. Boucicault, écrivain très-fécond, possède, dans un des faubourgs de Londres, une résidence magnifique, qu’il doit à ses succès d’auteur dramatique.

BOUCICAUT (Jean Le Maingre, sire de), maréchal de France, mort en 1370, était de naissance presque obscure. Il servit sous le roi Jean et sous Charles V, qui le nomma maréchal de France. Il fit preuve d’une grande habileté comme négociateur, surtout lors du traité de Brétigny, en 1360. Comme général, il avait mérité le surnom de brave ; toutefois, si l’on s’en rapporte à un quatrain du temps, le diplomate était chez lui supérieur à l’homme de guerre :

Quand vient a un assault,

Mieux vault Saintré que Boussiquault ; Mais quand vient à. un traité,

Mieux vault Boussiquault que Saintré.

D’une austère probité, il se montra digne de sa haute fortune par ses vertus et par les services qu’il rendit a son pays.

Le maréchal de Boucicaut ne laissait qu’un fils, qui depuis fut aussi maréchal de France. Il ne s’était nullement soucié d’accumuler les richesses sur la tête de cet héritier de son nom et de sa gloire, et n’avait songé qu’à lui laisser de grands exemples de vertu. Ses amis le blâmèrent de n’avoir point profité de la fa BOUC

veur du roi Jean : « Je n’ai rien vendu de l’héritage de mes pères, leur répondit-il, et je ivy ai rien non plus ajouté. Si mon fils est homme de bien, il aura assez ; mais s’il ne vaut rien, il aura trop et ce sera grand dommage. »

BOUCICAUT (Jean Le Maingre, sire de), maréchal de France, fils du précédent, né à Tours en 13G4, mort prisonnier en Angleterre en 1421. Placé par Charles V auprès du Dauphin, il fit ses premières armes dès l’âge de douze ans, sous Duguesclin, combattit vaillamment àRosebecq (1382), où il tuann chevalier flamand d’une taille énorme et qui l’avait traité en enfant. Ce chevalier, qui abattait à coups de sabre tout ce qui se rencontrait devant lui, voyant approcher le jeune Boucicaut, la hache levée, lui décharge un coup qui lui fait tomber son arme des mains, en lui disant d’un ton de mépris : « Enfant, va teter ; » et ne daignant pas l’achever, il tourne d’un autre cote. Le jeune Boucicaut, outré de dépit, tire son épée et la lui passe au travers du corps. Il alla guerroyer ensuite en Prusse, dans les rangs des chevaliers teutoniques, fut le lieutenant de Louis de Clermont dans son expédition du Poitou et de la Guyenne (13S5), s’illustra par de brillants faits d’armes, et fut enfin créé maréchal de France par Charles VI, en 1391. Un des compagnons élu comte de Nevers dans sa croisade contre Bajazet Ier, il fut fait prisonnier par les Turcs à la funeste bataille de Nicopolis (1396), et ne recouvra sa liberté que lorsqu’il eut payé une forte rançon. Après une nouvelle série "d’actions militaires, il reçut le gouvernement de Gênes, qui venait de se donner à Charles VI (1401), et administra pendant dix ans cette cité, jusqu’à la révolution oui en chassa les Français et força Boucicaut a, rc’passer les Alpes. Le maréchal avait gouverné cette ville avec autant de sagesse que de fermeté. En même temps, il avait combattu les musulmans sur la Méditerranée, vaincu les flottes de Venise, secouru le roi de Chypre et protégé le commerce des Génois. Ici se place une aventure qui montre la galanterie chevaleresque de Boucicaut. Se promenant un jour à cheval par la ville, il rencontra deux courtisanes vêtues à la mode du pays, qui lui firent la révérence : il la leur rendit avec la plus grande courtoisie. Un gentilhomme qui était devant lui s’arrêta et lui dit : > Monseigneur, savez-vous quelles sont ces deux dames qui vous ont salué ? — Non, répondit le maréchal. — Ce sont des filles de mauvaise vie, — Je ne les connais pas, repartit Boucicaut, mais j’aime mieux avoir fait la révérence â ces filles perdues, que d’avoir manqué à saluer une femme de bien. • De retour en France, Boucicaut resta fidèle au Dauphin pendant les guerres civiles, et fut fait-prisonnier par les Anglais à la bataille d’Azincourt (1415), qui avait été livrée malgré ses avis. Il ne revit jamais la France. Il mourut en Angleterre, à l’âge de1 cinquante-cinq ans, et son corps, rapporté en France, fut déposé dans l’église Saint-Martin de Tours.

Boucicaut fut un des plus braves et des plus vertueux guerriers de son temps. Sa réputation de justice était telle que, pendant son séjour en Italie, le dernier des Génois ne craignait pas de dire à un homme puissant : « Faismoi raison de toi-même, ou monseigneur me la fera. » On a une Histoire du maréchal Boucicaut, écrite par un contemporain, et qui a été publiée par Théod. Godefroy (fans,

1620).

BOUCIQUANT s. m. (bou-si-kan). Mercenaire. Il Vieux mot.

BOUCIROLLE s. f. (bou-si-ro-le). Nom vulgaire d’une variété de bécassine, la bécassine sourde.

boucle s. f. (bou-kle. — Ce root, gui présente avec bouclier une grande similitude de forme extérieure, dérive d’un même radical, emprunté aux langues germaniques. V. Bouclier). Sorte d’anneau, servant à attacher divers objets et à les maintenir tendus au moyen d’un ou plusieurs ardillons dont il est muni : La boucle d’une ceinture, d’une bretelle. One boucle d’or, d’argent, d’acier. Ses souliers se recommandaient par des boucles d’or carrées. (Balz.) Les parapluies étaient accrochés par en haut au moyen d’une boucls en cuivre. (Balz.) il Nom que l’on donne quelquefois à certaines agrafes larges, tenant lieu de boucle : La boucle d’un ceinturon, d’une jarretière.

— Anneau que forment les cheveux, naturellement ou au moyen de la frisure : Des cheveux qui tombent en boucles, en grosses boucles, sur le cou. Se faire friser en boucles. Mettre une boucle de cheoeux dans un médaillon. Ma fille, coupe sur mon front une boucle de mes cheveux, et lu la placeras sur la tombe de l’infortuné à qui tu dois le jour. (Ballanche.) Sa main blanche et rose, qu’elle plongeait dans tes boucles de sa noire chevelure, eût tenté un saint. (L.-J. Larcher.)

Môme aux jeunes garçons, sous l’airain des combats, La boucle & flots tombants, certes, ne œessied pas. Sainte-Beuve.

— Nœud simple : Faire une boucle, deux

BOUCLES.

Boucles d’oreilles, Bijou en forme d’anneau que l’on suspend à chacune des deux oreilles : Des boucles d’oreilles en- or, en doublé. Des boucles d’oreilles en diamant, en topaxe. Vous perdrez vos boucles d’oreilles, vos bagues, vos bracelets, vos voiles. (Cha BOUC

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teaub.) Eh bien l prends ces deux sequins de Venise et donne-les à ta fiancée, pour en faire une paire de boucles d’oreilles. (Al. Dum.) Les boucles d’oreilles sont un genre d’ornement qui remonte à la plus haute antiquité. (Bachelet.) Les enfants des Grecs ne portaient des boucles d’oreilles que du côté droit. (Bachelet).

— Techn. Anneau attaché à une porte, à un tiroir, et qui sert à tirer pour ouvrir, il Anneau qui sert de heurtoir pour certaines portes cochères. On l’appelle aussi poignée.

Il Anneau mobile à l’extrémité d’une tige, que l’on emploie dans le mécanisme de certaines serrures, il En arquebuserie, Nom générique sous lequel on désigne la capucine, la grenadière et l’embouchoir, quand on considero ces trois pièces collectivement. Les boucles ayant le défaut d’obstruer la ligne de mire, on les supprime dans les fusils de luxe, et on les remplace par des espèces de tenons qui s’enfoncent dans le bois et y sont retenus au moyen de goupilles ou de tiroirs.

— Artill. Boucle de tirage, Nom donné à l’espèce d’anneau que forme l’extrémité extérieure de la tige ou de la ficelle des étoupilles fulminantes. C’est en agissant sur la boucle do tirage avec le tire-feu que le canonnier met le feu à la charge du canon. V. étou-

P1LLE Ct TIRK-FEU.

— Mar. Gros anneau de fer sur lequel on attache un câble, soit pour fixer un navire, soit pour manœuvrer une pièce d’artillerie.

il Mettre un matelot sous boucle, Le mettre aux fers.

— Comm. Velours à boucles, Velours fait à l’épingle, et que l’on nomme plus ordinairement VELOURS ÉPINGLE.

— Archit. Petit anneau dont on orne une moulure ronde.

— Art vétér. Nom vulgaire de la stomatite aphtheusc du porc, espèce de bubon de l’intérieur de la bouche, il Anneau mis à la vulve d’une jument, pour empêcher qu’elle ne soit saillie.

— Agric. Sorte de pioche à large fer et â manche très-court.

— Ichthyol. Nom donné aux aiguillons que porte sur la peau la raie dite raie bouclée.

— Blas. Boucle à l’antique, Pièce héraldique, en forme de losange, avec une pointe ou ardillon, qui symbolise un homme de guerre, en ce sens qu’elle représente une des parties du costume du cavalier comme boucle de ceinture du baudrier, du harnois. La boucle à l’antique diffère de. la boucle ordinaire et du fermail, par le seul fait de sa forme ; U est toujours nécessaire qu’en blasonmnt la position de son ardillon soit désignée.

— Encycl. Les anciens faisaient usage de boucles pour retenir sur l’épaule leurs tuniques et leurs manteaux ; ils s’en servaient aussi pour serrer leurs baudriers, leurs ceintures, les ceinturons des militaires, etc. Chez les peuples modernes, on en met encore aux. ceintures, aux jarretières, etc. Il fut longtemps de mode de porter sur les souliers des boucles d’acier, d’argent, d’or, et les élégants poussèrent quelquefois le goût du luxe jusqu’à les ornerde diamants. Aujourd’hui, quelques parties du vêtement des hommes s’attachent encore avec des boucles, mais ce sont des parties cachées, telles que bretelles, pattes de gilets ou de pantalons, et il n’y a plus de raison pour que les boucles soient faites de matières si précieuses. Les dames seules recherchent toujours le fini du travail et l’éclat du métal dans les larges boucles avec lesquelles elles attachent leurs ceintures.

Boucles d’oreilles. Il fautremonter & la plus haute antiquité pour trouver l’époque où les femmes et même les hommes commencèrent à se percer les oreilles pour y suspendre des boucles faites d’un métal précieux. Quand Praxitèle sculpta sa Vénus, il la représenta avec des boucles d’oreilles. Parmi les beaux spécimens qui nous restent de l’art antique, nous voyons dés têtes portant une boucle a l’oreille

fauche seulement, et il parait que les enfants es Grecs n’en avaient que du côté droit. Les hommes en portaient beaucoup plus rarement que les femmes, mais cela arrivait pourtant quelquefois, puisque l’empereur Alexandre Sévère se crut obligé de leur interdire cet ornement. Aux boucles on ajoutait souvent des pendants, et ces pendants étaient quelquefois si lourds que les oreilles en étaient blessées, et que certaines femmes, nommées auricula ornatrices, faisaient métier de soigner et de guérir ces blessures. Il y avait des pendants d’oreilles si précieux que plusieurs patrimoines suffisaient à peine pour en payer la valeur. La forme en était extrêmement variée, et chacune d’elles avait son nom spécial : les hippocampes représentaient de petits chevaux, les tripodes ressemblaient à des trépieds, etc. Les dames de notre temps semblent vouloir faire revivre tous ces goûts étranges, et les auriculœ ornatrices trouveraient peut-être parmi nous de fréquentes occasions d’exercer leur industrie.

Boucles de souliers. Disons un mot des bouclés de souliers, qui furent si longtemps à la mode, et dont beaucoup d’ecclésiastiques ont conservé l’usage, sans doute par un pieux souvenir du bon vieux temps.

En 1789, l’enthousiasme national pour les institutions nouvelles éclatait non-seulement

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