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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 2, part. 4, Br-Bz.djvu/182

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cation fort incomplète et se livra à toute la fougue de ses passions. Lorsque son père mourut, en 1814, il prit le titre de duc ; mais son oncle et son tuteur George, alors prince régent d’Angleterre, voyant la direction funeste qu’il avait prise, attendit pour proclamer sa majorité le terme rigoureusement fixé par la loi. Ayant reçu enfin les rênes du gouvernement en 1823, Charles de Brunswick chargea M. Schmidt-Phiseldeck de diriger les affaires, se mit à voyager en Italie et en Angleterre, et se livra exclusivement aux plaisirs. En 1827, de retour à Brunswick, il attaqua, non-seulement par des libelles, mais par la publication de lettres patentes, l’administration de son tuteur, exerça le pouvoir avec l’arbitraire le plus révoltant, viola l’indépendance des juges, fit subir à plusieurs hauts fonctionnaires d’indignes traitements, refusa de convoquer les états, repoussa avec hauteur les conseils des gouvernements voisins et se rendit tellement odieux que les états se réunirent d’eux-mêmes, exposèrent les griefs du pays a la diète germanique et réclamèrent son intervention. La diète fit droit à cette demande, et, sur le refus du duc d’accepter son arbitrage, elle envoya des troupes fédérales occuper le duché. Le duc Charles se rendit a Paris (1830), passa de là en Belgique, puis il revint furtivement à Brunswick, où il se trouva aussitôt en présence de manifestations hostiles, qu’il voulut réprimer par la force ; mais l’indignation du peuple fut telle, que le 7 septembre une révolution éclata. Son palais fut pillé ; il ne dut lui-même son salut qu’à la fuite, et le conseil de famille des agnats prononça sa déposition, le déclara incapable de régner et remit le pouvoir à son frère Guillaume. Depuis lors, le duc Charles a vécu à l’étranger, surtout à Paris et à Londres, réclamant, mais inutilement, le trône dont il s’était rendu indigne.


BRUNSWICK (Auguste-Louis-Maximilien-Frédéric-Guillaume, duc régnant DE), né en 1806, frère du précédent. Il passa, comme lui, les premières années de sa vie à errer à l’étranger, fut élevé avec lui et ne le quitta qu’en 1822, époque où il se rendit à Gœttingue. L’année suivante, il alla à Berlin, où il prit du service en qualité de major, puis il entra en 1826 en possession de la principauté d’Oels, que le duc Charles lui abandonna. Lorsque celui-ci fut chassé de Brunswick par la révolution de 1830, Guillaume accourut de Berlin, fut chargé, à la demande du peuple et sur l’invitation de la diète, de prendre la présidence d’un gouvernement provisoire (28 septembre), et enfin, lorsque son frère Charles eut été déclaré incapable de régner par le conseil des agnats de la famille ducale (février 1831), il monta sur le trône de Brunswick et reçut l’hommage des états le 25 avril suivant. Les états, confirmés dans leurs droits et privilèges, votèrent une nouvelle constitution, qui fut sanctionnée par le duc en octobre 1832. Le duc Guillaume fut nommé, en 1833, par le conseil des agnats curateur de son frère, l’ex-duc, pour cause de folle prodigalité ; il fit reconstruire, la même année, le château de Brunswick, incendié pendant la révolution, eut quelques démêlés avec les états au sujet de questions commerciales, et fonda, le 25 avril 1834, l’ordre de Henri le Lion et celui du Mérite. Lorsque la révolution de 1848 éclata, Guillaume se déclara tout à coup partisan de la liberté et de l’unité de l’Allemagne, abolit la censure et s’empressa de sanctionner les lois votées par la diète et ayant pour objet des réformes libérales, telles que l’extension des capacités électorales, la liberté de la presse, le droit d’association, l’égalité des cultes devant la loi, la publicité des débats en matière judiciaire, l’institution du jury, l’abolition du droit de chasse, etc. Le parfait accord du pouvoir avec la diète ne fut pas un instant troublé, et, grâce à l’habile modération du duc, les derniers vestiges de la féodalité disparurent du pays sans aucune secousse violente. Lorsque, de toutes parts, la réaction détruisait les réformes apportées par 1848, le duc Guillaume résista à l’entraînement et ne cessa de rester fidèle aux principes constitutionnels. Après la mort du duc, qui est sans enfants légitimes, le Brunswick est appelé à faire partie du royaume de Hanovre, et par conséquent de la Prusse, le Hanovre ayant été incorporé à la Prusse après la dernière guerre d’Allemagne (1866).

BRUNSWICK (Léon-Lévy, dit Literie, connu dans le monde littéraire sous le nom de), auteur dramatique français, né à Paris en 1805, mort au Havre en 1850. Après avoir fait ses études à Paris, il écrivit dans les journaux littéraires sous la Restauration, et aborda le théâtre en 1829 par un drame-vaudeville, composé avec Dartois et intitulé : les Suites d’un mariage de raison, qui n’eut qu’un médiocre succès. Brunswick ne se découragea pas, et, s’instruisant même par ses revers, il conquit une estimable popularité comme vaudevilliste. Fidèle k la célèbre maxime : « L’union fait la force, » il ne se hasarda jamais à composer seul une pièce de théâtre. Son coup d’ceil était juste ; sa verve de courte haleine, mais réelle. Il savait, de plus, tourner un cou Ïilet avec une maestria toute particulière. Colaborateur de MM. Bavard, Barthélémy, Dartois, Dumersan, Vanderburch, etc., lia été surtout celui de M. de Leuven, son ami ;*t leur association, commencée vers 1834, dura plus de

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vingt ans. Brunswick a écrit un grand nombre de poèmes d’opéras dignes de servir de modèles aux hommes de lettres qui s’escriment en ce genre. Nul, Scribe excepté, n’a mieux compris les conditions d’un genre qui a ses difficultés réelles. Le peuple français, dont l’éducation musicale laisse encore tant à désirer, s’intéresse avant tout & l’action scénique. Brunswick et M. de Leuven lui ont fait applaudir plus d’une œuvre remarquable, grâce a la gaieté et k l’habileté de leurs poèmes, Voici la liste des pièces de Brunswick : les Suites d’un mariage de raison, drame en un acte, mêlé de couplets, avec Dartois (théâtre des Nouveautés, 1829) ; Madame de Lavalette, drame historique en deux actes, mêlé de couplets, avec Barthélémy (Vaudeville, 6 janvier 1831) ; la Jeunesse de l’aima, comédie-vaudeville en un acte, avec Barthélémy

et Lhérie (Vaudeville, 13 avril 1831), repris au théâtre du Gymnase, en 1842 ; les Croia : et le charivari, à-propos en un acte, mêlé de couplets, avec Barthélémy et de Ceran (Vaudeville, 4 juillet 1831) ; Gothon du passage ùelorme, imitation burlesque, en cinq endroits et en vers, de Marion Delorme, do Victor Hugo, avec des notes grammaticales, en société de Dumersan et Ceran (29 août 1831) ; Encore un préjugé ou les Deux éligibles, comédie-vaudeville en trois actes, avec Saint-Hilaire et Lhérie (1831) ; le Pays latin ou Encore une leçon, folie-vaudeville en un acte, avec Hippolyte Cogniard (1832) ; le Secret de la future, vaudeville en un acte, avec Julien (1832) ; le Conseil de révision ou les Mauvais numéros, tableau-vaudeville en un acte, avec Barthélémy et Lhérie (théâtre du Palais-Royal, 4 août 1832), piquante satire, qui obtint un succès de vogue à Paris et dans les départements ; le Cadet de famille, vaudeville eu deux actes, avec Emile Vanderburch (théâtre du Palais-Royal, 23 février 1833) ;Faublas, comédie en cinq actes, mêlée de chant, avec Dupeuty et Lhérie (théâtre du Vaudeville, 1833) ; M. Emile Taigny, à l’aurore de sa jeunesse et de son talent, y triompha sous les traits du brillant séducteur ; le Roi de Prusse et le comédien, comédie anecdotique en un acte, mêlée de couplets (1833) ; Deux femmes contre un homme, comédie-vaudeville en un acte, avec Dumanoir (1834) ; le Prix de vertu, comédievaudeville en cinq tableaux, avec Barthélémy (1834) ; Si j’étais grand, comédie en cinq actes, mêlée de couplets, avec Barthélémy (1834) ; la Gueule du lion, comédie en un acte, mêlée de chant, avec Barthélémy (1834) ; la Loterie à la mode, intermède-vaudeville en un acte, avec Emile Vanderburch (1835) ; l’Ennemi intime, comédie-vaudeville on deux actes, avec Vanderburch et Barthélémy (1836) ; Frogères et Loupin ou le Voyage en Sibérie, vaudevil’.o anecdotique en deux actes, avec Lhérie (1836) ; Mistress Siddons, comédie-vaudeville en deux actes, avec de Leuven et Lhérie (théâtre du Gymnase, l’r août 1836), pièce bien faite, mais d’une grande froideur, qui n’eut qu’un succès d’estime ; Brunswick garda l’anonyme ; le Postillon de Longjumeau, opéra comique en trois actes, avec M. de Leuven, musique d’Adolphe Adam (Opéra-Comique, 13 octobre 1836). Le poème est et restera un des chefs-d’œuvre du genre ; par sa gaieté et son ensemble, il est éminemment français ; la Sonnette de nuit, comédie-vaudeville en un acte, avec Barthélémy et Lhérie (1836). Donizotti, trouvant l’idée de cette bluette a son gré, en tira le scénario de son opéra : il Campanello. Le théâtre des Fantaisies-Parisiennes a monté tout récemment ce petit caprice musical du grand compositeur ; Un comte d’autrefois, opéra comique en un acte, avec M. de Leuven, musique d’Hippolyte Monpou (Opéra-Comique, 20 février 1838). Cette pièce n’obtint que cinq représentations ; le Brasseur de Presion, opéra-comique en trois actes, avec M. de Leuven, musique d’Adolphe Adam (Opéra-Comique, 31 octobre 1838), œuvre dont le mérite égale celui du Postillon, et où Chollet et MH« Prévost faisaient merveille ; le Panier fleuri, opéra-comique en un acte, avec M. de Leuven,

musique de M. Ambroise Thomas (Opéra-Comique, 6 mai 1839) ; la pièce a reparu

au Théâtre-Lyrique en 1854. Eva, drame lyrique en deux actes et en prose, avec M. de Leuven, musique de MM. Coppola et Girard (Opéra-Comique, 9 décembre 1839). Mme Eugénie Garcia débuta dans cet ouvrage. Elle possédait un talent correct, mais froid. Sa voix, exercée et vibrante, manquait de ce charme que toute la science du monde ne saurait suppléer. L’accueil du public lit comprendre à la cantatrice que sa place n’était pas sur cette scène, où souvent la grâce et la mutinerie tiennent lieu des qualités les plus essentielles ; Carline, opéra-comique en trois actes, avec M. de Leuven, musique de M. Ambroise Thomas (Opéra-Comique, 24 février 1840). Mme Henri Potier débutait par le rôle principal. C’était une adorable blonde, comédienne jusqu’au -bout des ongles et parfaite musicienne, mais ayant l’oreille fausse. Si Mme Potier n’a pas pris rang parmi les cantatrices célèbres, elle ne peut en accuser que ce défaut originel, que rien ne saurait corriger. La Heine Jeanne, opéra-comique en trois actes, en collaboration avec M. de Leuven, musique de MM. Monpou et Luidgi Bordèse(Opéra-Comique, 2 octobre 1840), dernière création de Mme Eugénie Garcia à l’Opéra-Comique ; l’Amour en commandite, comédie - vaudeville en un acte, avec M. de Leuven*(i84i) ;

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Floridor le choriste, comédie-vaudeville en deux actes, avec M. de Leuven (1841) ; le Bon moyen, comédie en un acte, mêlée de couplets, avec M. de Leuven (Vaudeville, 1841) ; les Deux voleurs, opéra-coinique en un acte, avec M. de Leuven, musique de Narcisse Girard (Opéra-Comique, 26 juin 1841), scénario plein d originalité et de charmé ; musique remarquable. Paris et la province fêtèrent ce petit acte ; Mademoiselle de Mérange, opéra-comique en un acte, avec M. de Leuven, musique de M. Henri Potier (Opéra-Comique, 14 décembre 1841) ; les Dix, opéracomique en un acte, avec M. de Leuven,

musique de Narcisse Girard (Opéra-Comique, 23 août 1842) ; le Roi d’Yvetot, opéra-comique en trois actes, avec M. de Leuven, musique d’Adolphe Adam (Opéra-Comique, 13 octobre 1842) ; la Chasse aux maris, comédie en trois actes, mêlée de couplets, avec M. de Leuven (1843) ; le Mariage au tambour, comédie en trois actes, mêlée de chant, avec M. de Leuven (1843) ; les Aventures de Télémaque, vaudeville en trois actes, avec Dumersan et M. de Leuven (1844) ; les Sirènes, vaudeville en deux actes, avec M. de Leuven (1844) ; les Quatre fils Aymon, opéra-comique en trois actes, avec M. de Leuven, musique de M. William Balfe (Opéra-Comique, 15 juillet 1844), où débuta Hermann-Léon, acteur qui obtint plus de succès que la pièce ; le Garde forestier, vaudeville en deux actes, avec M, de Leuven (Variétés, 15 mars 1845) ; un Conte de fées, vaudeville en trois actes, avec M. de Leuven (Variétés, 28 avril 1845) ; le Corbeau rentier, vaudeville en un acte, avec M. de Leuven (1846) ; Gibby la cornemuse, opéracomique en trois actes, avec M. de Leuven, musique de M. Clapisson (Opéra-Comique, 19 novembre 1846), poème ennuyeux, musique savante, succès d’estime ; le Suisse de Marly, comédie-vaudeville en un acte, avec M. do Leuven (1847) ; le Mobilier de Rosine, vaudeville en un acte, avec MM. de Leuven et Siraudin (1848) ; il Signor Pascarello, opéracomique en trois actes, avec M. de Leuven, musique de M. Potier (Opéra-Comique, 24 août 1848) ; le Voyage sentimental, comédievaudeville en deux actes, avec MAI, Varin et de Leuven (1848) ; la. Foire aux idées, journalvaudeville en quatre numéros, rédacteurs gérants : Brunswick et de Leuven (Vaudeville, 1848 et 1849} ; la l’action de M, le curé, comédie-vaudeville en un acte, avec M. de Leuven (1849) ; Suffrage /"ou le Royaume des aveugles, journal-vaudeville, avec MM. de Leuven et Arthur de Beauplan (1850) ; la Volière ou les Oiseaux politiques, vaudevillo en un acte, avec M. de Leuven (1850) ; la Maison du garde, comédie-vaudeville en un acte, avec M. de Leuven (1850) ; un Coup d’État, vaudeville en un acte, avec MM. de Leuven et Arthur de Beauplan (1850) ; les Pavés sur le pavé, revue-vaudeville en un acte, avec MM. de Leuven et Arthur de Beauplan (1850) ; le Règne des escargots, revue-vaudeville en trois actes, avec de Leuven

et Arthur de Beauplan (1850) ; Boccace ou le Décaméron, comédie en cinq actes, mêlée de chant, avec Bayard et M. de Leuven (Vaudeville, 23 février 1853) ; le Roi des halles, opéra-comique en trois actes et en quatre tableaux, avec de Leuven, musique d’Adolphe Adam (Théâtre-Lyrique, il avril 1853), dernière création de Chollet. Mlle Girard débuta dans cette pièce, qui n’obtint qu’un succès éphémère, tin coup de vent, comédie-vaudeville en un acte, avec MM. Varin et Arthur de Beauplan (1853) ; Bonsoir, voisin, opéracomique en un acte, avec M. Arthur de Beauplan, musique de M. Ferdinand Poise (Théâtre-Lyrique, 20 septembre 1853), débuts de M. et de M™e Meillet ; succès complet ; Elisabeth ou la Fille du proscrit, drame lyrique en trois actes, tiré du roman de M"1" Cottin, avec M. do Leuven, musique de Donizetti, mise en ordre par Fontana, son élève (Théâtre-Lyrique, 31 décembre 1853) ; la Promise, histoire provençale, opéra-comique en trois actes, avec M. de Leuven, musique de M. Clapisson (Théâtre-Lyrique, 16 mars 1854). Mme Cabel et le baryton Laurent se signalèrent dans cet ouvrage, un des meilleurs de M. Clapisson ; To be or no lo be, comédie en deux actes, mêlée de couplets, avec M. Arthur de Beauplan (1854) ; le Billet de Marguerite, opéracomique en trois actes, avec M. de Leuven, musique de M. Gevacrt (Théâtre-Lyrique, 7 octobre 1854), début de M"" de Ligne-Lauters, à présent Mme Gueymard, double succès ; Dans les vignes, tableau villageois en un acte, avec M. Arthur de Beauplan, musique de M. Clapisson (Théâtre-Lyrique, 31 décembre 1854) ; les Toquades de Dorromée, vaudeville en un acte (1856).

C’est Brunswick, dit-on, qui avait fourni k M. Alexandre Dumas le sujet d’une de ses jolies comédies : Un Mariage sous Louis XV. Il passe pour avoir travaillé a cette pièce, ainsi qu à plusieurs autres signées de M. Alexandre Dumas seul, de 1841 à 1845, telles que Lorenzino (1842) ; les Demoiselles de Saint-Cyr (1843) ; le Mariage au tambour (1843) ; le Laird de Dumbicky (1844), etc. Dans sa série de pièces politiques, jouées au Gymnase et au Vaudeville, la Foire aux idées, le Suffrage universel, la Volière, etc., Brunswick poussa très-loin les personnalités, et se donna le plaisir de ridiculiser, en assez mauvais style, la république et les républicains de 1848. Du reste, ces petits coups d’épingle contre un victorieux qui commit la faute de dédaigner de se défendre

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ne sont pas le plus beau fleuron de la couronne du vaudevilliste.

BRUNSWICKOIS, OISE s. et adj. (breunsvi-koi, oi-ze). Géogr. Habitant du Brunswick ; qui appartient au Brunswick ou à ses habitants : Les Brunswickois. La population

BRUNSW1CKOISË.

BRUNSWIGIE s. f. (breun-svi-jî — de Brunswick, n. pr.). Bot. Genre de plantes monocotylédones, de la famille des narcissées, formé aux dépens du g enre amaryllis, auquel plusieurs auteurs le réunissent, comme simple section. V. Amaryllis.

BRUNTAL, ville de l’empire d’Autriche. V. Freudenthal.

BRUNTON (Marie), romancière anglaise, née en 1778, morte en 1818. Fille du colonel Thomas Balfour, elle reçut une éducation soignée, joignit a l’étude de la musique cello de l’italien et du français, et s’adonna d’abord à la poésie. S’étant mariée en 1806 avec le ministre anglican Brunton, elle habita successivement avec lui à Bolton et à Édimbourg, se lia, dans cette dernière ville, avec les personnes les plus distinguées, et se mit à écrire des romans ayant tous un but de haute moralité. Marie Brunton mourut a la suite do couches laborieuses. C’était une âme tendra et pieuse, sentant vivement l’amitié et no manquant pas d’un certain fonds de gaieté. « Je vois, a-t-elle écrit dans une de ses lettres, que personne n’a été mieux disposée Que moi a jouir de la vie ; je n’ai à me plaindre quo d’une mauvaise santé. J’aime à voyager, et cependant je me trouve heureuse chez moi. J’aime la société, et pourtant je préfère la retraite ; je contemple avec délices les beautés de la nature, les lacs obscurs, les montagnes escarpées, les cataractes bouillonnantes, et cependant je ne regarde pas sans plaisir la boutique d’une marchande de modes. • Ses romans, où l’on trouve un véritable talent d’observation et d’excellentes peintures do caractères, sont écrits en un -style animé et élégant. Le premier qui parut, l’Empire sur soi-même (1810), traduit en français sous le titre de Louise de Monlreville (1829, 5 vol. in-4°), eut un très-grand succès. Dans ce récit, Marie Brunton combat cette idée reçue dans un certain monde qu’un libertin corrigé est le meilleur mari. On a également d’elle : la Discipline, traduit en français sous le titre de : Hélène Percy ou les Leçons de l’adversité (3 vol. in-12), où elle décrit les mœurs des Highlands ; et Emmeline, roman qui a été achevé par son mari, publié avec des mémoires sur l’auteur, et traduit en français (1830, 4 vol. in-12).

BRUNTRUT, ville de Suisse. V. Porentruy.

BRUNULFE, oncle de Charibert et de Dagobert, mort vers 036. Après la mort de Clotaire H, il se prononça en faveur de Charibert, dont il soutint les prétentions au trône ; mais Dagobert ne tarda pas k l’emporter par sa politique et par la force des armes et se fit proclamer roi. Brunulfe fit sa soumission à ce dernier, qu’il suivit en Bourgogne. Arrêté bientôt après par les ordres de Dagobert, il fut mis à mort par trois officiers de la cour.

BRCNCS, médecin italien, qui florissait au xiv« siècle. Il fut professeur de médecine à Padoue et l’ami de Pétrarque. Il composa, en 1352, sous le titre de : Chirurgia magna, et parva, une compilation de maximes puisées dans les médecins grecs et arabes, qui fut publiée à Venise (1490, in-fol.). Elle renferme quelques renseignements utiles pour l’histoire de la médecine.

BRCNUS ou BRUN (Conrad), jurisconsulte allemand, né k Kirchen (Wurtemberg) vers 1491, mort à Munich en 1503. Après avoir fuit une étude approfondie du droit, notamment des lois et des constitutions de l’Allemagne, il devint assesseur à Spire et conseiller do l’évêque d’Augsbourg, reçut de Charles-Quint la mission de rédiger avec Conrad Visch les règlements de la chambre impériale d’Augsbourg, fut nommé chanoiDe de cette ville, ainsi que de Ratisbonne, et assista aux diètes de Spire, de Ratisbonne et de Worms. Il mourut en revenant d’Inspruch, où il avait été appelé par l’empereur Ferdinand. Ses principaux ouvrages sont :Delegationibus(tiia.yeica, 1548, in-fol.) ; De hœreticis (Mayence, 1549, in-fol.) ; De séditionibus (Mayence, 1550, in-fol.) ; De universali concilia (1550, in-fol.), etc. Il a publié, en allemand, un traité de l’Autorité et de la puissance de l’Église catholique (Dillingen, 1559, in-fol.).

BRUNV, lie de l’Océanie, dans laMélanésie, près de la côte S.-E. de la terre de Diéinen, dont elle n’est séparée que par le canal d’Entrecasteaux ; par 145» long. E. et 43° 13’ lat. S., longueur de 44 kilom. sur 23 de large. Elle est couverte de bois et habitée par des indigènes qui ressemblent à ceux de la terre de Diémen.

BRUNYEU ou BRUNIER (Abel), médecin français, né k Uzès en 1573, mort en 1665. Après avoir passé son doctorat k Montpellier, il se rendit k Paris, où il acquit une grande réputation comme praticien, fut successivement nommé médecin des enfants d’Henri IV, premier médecin de Gaston d’Orléans et conseiller d’État. Bien qu’il fût protestant, Richelieu lui accorda sa protection et le chargea souvent négociations importantes près de