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Sehiraz, et de Pontac, La faune comprend «ne

le couagga, le sanglier à masque (sus larvatus), l’antilope, le singe, le raccocn, l’écureuil ; mais la plupart de ces animaux sont devenus rares dans tes parties du pays où la population s’est accumulée. Sur l’immense plateau situé en arrière de la troisième chaîne de montagnes, l’antilope, l’élan, le springbok et l’éléphant vaguent encore en troupeaux innombrables. Toutefois, même dans cette région, la chasse est fort difficile. Le buffle du Cap (bos Cafer), animal puissant et indomesticâble, a disparu des plaines et ne se rencontre plus que dans les retraites des montagnes les plus inaccessibles. Les autruches abondent sur le Grand Karrous ; les éléphants, dans le Natal ; et comme ceux-ci possèdent des défenses d’une longueur extraordinaire, les colons leur font une guerre active. L’hippopotame est également chassé à cause de ses dents, dont la valeur dépasse celle des dents" d’éléphant. Parmi les animaux domestiques, le mouton et le chien seuls sont indigènes. Le cheval, l’âne, le mulet, la chèvre ont été introduits d’Europe. Outre de nombreuses, variétés d’oiseaux de proie, le pays.produit des pélicans, des flamants, des ibis, des bécasses, des cailles, des perdrix. Des poissons de toutes sortes abondent le long des côtes et près de l’embouchure des fleuves. La population de la colonie du Cap est d’environ 300,000 âmes, dont 120,000 noirs et 180,000 blancs. La population de couleur se compose de Hottentôts ou Qusequaes, de Cafres ou Fingoes (surnom signifiant pauvres gens, qui leur a été donné par leurs anciens ennemis, les Cafres Zula), de nègres et de Malais, descendants des esclaves malais introduits jadis dans la colonie par les Hollandais. Les Hottentôts sont une race faible, de petite stature (moins de 5 pieds), d’un teint jaune brun, d’une laideur repoussante, et justifiant parfaitement l’opinion émise par les anciens colons hollandais, qui disaient que le Hottentot n’était que la transition du singe k l’homme. Ceux qui vivent dans la colonie ont abandonné la plupart des habitudes dégoûtantes de leurs frères restés sauvages, mais ils sont lâches,

1>aresseux et intempérants. Depuis que, parabolition de l’esclavage, ils ont été admis aux mêmes droits que les blancs, leur nombre a rapidement décru. Les nègres, descendants des anciens esclaves ou arrachés à la traite par les croiseurs britanniques, sont peut-être encore plus vicieux que les Hottentôts. Ils abhorrent toute espèce de travail, passent leur existence a vagabonder et ne vivent que de larcins. Les Malais sont industrieux, actifs et adroits, mais en même temps vindicatifs et violents ; ils professent tous le mahométisme. Le croisement des Malais et des Hollandais a produit une race nommée Africanders, remarquable par les formes admirables des

femmes. Les Fingoes, au nombre d’environ 25,000, . habitaient autrefois le sud-ouest de Port-Natal, d’où ils ont été chassés par la puissante tribu des Zulas. Ils se civilisent rapidement. C’est l’élément hollandais qui domine dans la population blanche. Tandis que les Anglais, pour la plus grande partie, résident dans les villes en qualité de commerçants, de détaillants, d’officiers civils et militaires, etc.,1a grande majorité des fermiers descend des colons hollandais originaires. Ces Boers, comme on les appelle, ont conservé tout le caractère de leurs ancêtres ; c’est une race énergique, têtue, flegmatique, industrieuse et d’une scrupuleuse moralité. La ténacité avec laquelle ils sont demeurés fidèles à leurs coutumes, à leurs institutions locales et à leur caractère national, en a fait longtemps l’objet de la profonde antipathie des Anglais, antipathie qu’ils rendaient, du reste, avec usure. Tout récemment, cette haine s’est considérablement amoindrie. Mais.les Boers, qui

vivent sur l’extrême limité de la civilisation et dans le voisinage immédiat des sauvages, sont devenus, jusqu’à un certain point, sauvages eux-mêmes ; pourtant les Boers sont généralement bien élevés et il y en a fort peu qui ne sachent lire et écrire le hollandais. D’un rigorisme religieux excessif, ils accomplissent scrupuleusement tous les préceptes de leur culte. Les hommes sont, pour la plupart, grands et d’une force herculéenne ; les jeunes femmes sont renommées pour une sorte de beauté majestueuse ; malheureusement, les deux sexes sont prédisposés a une précoce obésité. Conformément aux trois branches d’industrie qu’ils exercent, les Boers sont désignés sous les noms de vignerons, de cultivateurs de céréales et d’éleveurs de bestiaux. Les Boers vignerons sont les plus riches. L’agriculture reste encore dans un état primitif ; il est, en effet, à peu près impossible d’employer des outils ou des machines perfectionnés, dont la réparation ou le remplacement seraient des plus difficiles. Les Boers éleveurs sont les moins instruits et les moins bien élevés de toute la classe.

Histoire, D’après Hérodote, le Cap de Bonne-Espérance aurait été découvert par des navigateurs phéniciens 610 ans av. J.-C, En 1291, les deux frères génois Vivaldi le tournèrent dans leur expédition aux Indes ; mais le fait passa inaperçu à cette époque et tomba bientôt dans un oubli complet. Eu 1486, 2,096 ans après les Phéniciens, le Portugais Barthélémy Diaz l’aperçut à son tour, et c’est

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à lui que l’on attribue communément l’honneur de l’avoir découvert. Le 20 novembre 1497, Vasco de Gaina doubla le cap et poursuivit sa route vers l’orient. Les Portugais, concentrant toute leur attention sur l’Inde, méprisèrent l’importance de la contrée qu’ils venaient de signaler à l’attention de l’Europe. Un premier essai de colonisation avait échoué, et le massacre de François d’Almeyda, vice-roi des Indes, qui descendit au Cap, en 1509, et fut tué avec soixante - quinze des siens par les naturels, avait contribué sans doute à légitimer l’idée qu’on se faisait des difficultés de la colonisation et la crainte qu’inspiraient les indigènes. Néanmoins, les Hollandais commencèrent à y relâcher en 1600, pour s’y procurer des vivres ; ils y élevèrent un fort, dans lequel ils s’enfermaient durant leur séjour et qu’ils abandonnaient ensuite. En 1648, Jean-Antoine Van Riebeck, chirurgien à bord d’une flotte hollandaise, s’étant arrêté au Cap au retour des Indes, conçut le dessein d’y fonder un établissement, fit agréer ses projets à Amsterdam, et revint en 1652, à la tête d’une expédition de trois vaisseaux : il acquit de gré ou de force le territoire qui lui était nécessaire, et y éleva un fort sous la protection duquel se consolida et s’accrut la nouvelle colonie. La même année, la ville du Cap fut solidement fortifiée, et la colonie entra dans une ère de prospérité sans pareille, malgré les hostilités continuelles avec les naturels. Attaquée inutilement, une première fois, par les Anglais, pendant la guerre de l’indépendance américaine, la colonie finit par être conquise par l’amiral Elphinstone et le général Clarke, Rendue aux Pays-Bas en 1803, annexée encore une fois à la Grande-Bretagne en 1806, elle fut définitivement cédée par les Hollandais en 1814. L’application du système colonial anglais, la suppression des privilèges accordés jadis aux colons, l’émancipation des Hottentfots, en 1829, et la tendance générale du gouvernement britannique à placer les naturels sur le même pied que les blancs, dégoûtèrent les Boers hollandais, qui, après une lutte de plus de vingt années, réussirent à’ fonder deux républiques indépendantes en deçà des limites de la eolonie. L’émancipation des Hottentôts et celle des nègres ayant été définitivement effectuées’ en 1837 et en 1839, la plupart des Boers refusèrent d’adhérer à cette mesure, et, environ cinq mille d’entre eux, vendant toutes leurs propriétés foncières, allèrent s’établir, les uns de l’autre côté du fleuve Orange, les autres sur la côte orientale, où ils fondèrent la colonie de Natal (v. ce mot). Quoiqu’ils eussent à soutenir des luttes acharnées avec les Cafres, ils refusèrent toujours obstinément de revenir sur le territoire britannique, se déclarèrent indépendants de la Grande-Bretagne et se mirent sous la protection du roi des Pays-Bas. Mais les Anglais eurent alors recours à la voiédes armes, soumirent les émigrants du fleuve Orange et s’emparèrent de Natal, qui fut déclarée colonie anglaise. Les Boers, conduits par Prétorius, la auittèrent alors et allèrent s établir à l’ouest, dans le territoire où le fleuve Orange a sa source ; ce nouvel établissement fut encore déclaré possession anglaise, sous le nom à’Orange-River-Sovereignty (souveraineté du fleuve Orange), le 3 janvier 1843, et les Boers, après une longue lutte qui se termina par leur défaite k Boom-Plaats (29 août 1848}, émifrèrent en majeure partie dans le bassin du euve Vaal, ou ils fondèrent la république transvaale. Cependant le gouvernement anglais fut bientôt forcé de faine des concessions aux Boers du fleuve Orange ; et Cathcart signa, le 22 février 1854, à BLoemfontain, un traité par lequel l’Angleterre renonçait à la possession de cet établissement et le reconnaissait comme un État indépendant sous

le nom de république du fleuve Orange (v. ce mot). À part ces mouvements des Boers, l’histoire de la colonie du Cap, sous le gouvernement britannique, consiste presque uniquement en guerres avec les Cafres. Il y en eut cinq bien distinctes : celle de 1SU-1812. ; celle de 1819, qui eut pour résultat l’extension de la colonie jusqu à la rivière Keis-Kamma ; celles de 1835 et de 1846-1848, à la fin desquelles la contrée comprise entre les rivières Keis-Kamma et Kee fut transformée,

Îiar le gouverneur, sir Harry Smitb, en vassaité, sous le nom de Cafrerie anglaise ; enfin celle de 1850-1853, où une immense insurrection des Cafres, semblable, à beaucoup de points de vue, a la révolte indienne de 1857, ne fut étouffée qu’avec la plus grande difficulté et après de nombreuses défaites éprouvées par les Anglais. En vue de •pacifier les Cafres et de les maintenir dans une sujétion permanente, le gouverneur britannique établit dans la Cafrerie anglaise, en 1856-1857, une colonie militaire, formée de plusieurs milliers de membres de la légion allemande organisée, pendant la guerre d Orient, par le général Statterheim. En dépit de toutes ces précautions, en 1858, le plus puissant des chefs cadres, Mosesh, chef des Bosutus, déjk soumis par les Anglais en 1853, leva l’étendard de la révolte et se mit en campagne avec vingt mille guerriers. Cette formidable insurrection, qui s’attaqua d’abord à la république de la rivièré Orange, et se répandit ensuite dans la colonie anglaise, ne fut étouffée qu’au prix des ptus grands sacrifices.

Au point de vue administratif, la colonie du Cap est divisée en deux provinces, celle de

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l’Ouest, comprenant huit divisions (comtés)., et celle de l’Est, partagée en dix divisions. La province de l’Ouest renferme la capitale, Cape-Town, et quelques autres villes importantes : Wynberg, Constance, qui a donné son nom au célèbre vignobleicultivé dans son voisinage, Simon’s-Town. La totalité de la péninsule du Cap (50 kilom. de long, sur 12 à 9 kilom. de larg.) est comprise dans la province de l’Ouest. La province de l’Est est une contrée relativement nouvelle, puisqu’elle ne fut pas colonisée avant 1820, époque à laquelle cinq raille émigrants écossais y furent envoyés par le gouvernement métropolitain. Les villes principales sont Graham s-Town et Port-Elisabeth. Chaque division est administrée par un commissaire civil, agissant en même temps comme juge de paix, et possédant une juridiction civile et criminelle de première instance. Le pouvoir législatif de la colonie repose entre les mains du gouverneur, nommé par la couronne, et de deux chambres désignées sous les noms de conseil législatif et assemblée législative. Le conseil est composé de huit membres de la province de l’Ouest, et sept membres de la province de l’Est, élus pour "dix ans par la totalité des collèges électoraux de chaque province. Nul ne peut être élu s’il ne possède des propriétés foncières pour une valeur de 25,000 fr., ou des propriétés mobilières et immobilières pour une valeur collective de 50,000 fr. Les membres de l’assemblée, au nombre de quarante-six, sont élus pour cinq ans par les villes et les districts électoraux. La couronne peut rapporter toute loi acceptée par le gouverneur, pendant les deux années qui suivent la réception de ladite loi à la métropole. — Le gouvernement colonial est tenu de pourvoir au maintien du clergé appartenant aux différentes communions religieuses. D’après le dernier recensement, des écoles gratuites sont établies dans chaque district, et la colonie possède deux collèges. — L’industrie de la colonie du Cap n’est rien moins que considérable. Les manufactures de savon, de wagons, de quincaillerie et de chapeaux suffisent à peine à la consommation locale. Le commerce intérieur est fort peu développé encore, par suite de l’absence de voies de communication, mais le commerce d’importation et d’exportation a pris une extension considérable sous la domination anglaise. La valeur des exportations s’élève, en moyenne, à 25 millions-de francs par an, et celle des importations a peu près au même chiffre. Les

exportations consistent en laine, vins, cuirs et peaux, aloès, baleine, ivoire, plumes d’autruche, cire et fruits secs. Les revenus de la colonie sont annuellement de 7,711,800 fr. et les dépenses de 6,702,700 fr. seulement. — Les réformes introduites depuis 1854 dans le régime administratif et commercial de la colonie y ont attiré, depuis 1858, un grand nombre démigrants européens ; le commerce a également pris dès cette époque un grand accroissement, et l’on peut dire que, sous tous les rapports, une nouvelle ère s’est ouverte pour cette colonie,

âui est pour l’Angleterre la clef de l’intérieur e l’Afrique, en même temps que sa principale station maritime et son poste avancé le plus fort dans l’océan Atlantique et dans l’océan Indien.

CAP-BRETON, bourg de France (Landes), arrond. et a 37 kilom. S.-O. de Dax, canton de Saint-Vincent-de-Tyrosse, sur le Boudigau ; 1,180 hab. Bains de mer fréquentés, pèche ; commerce de bouchons, planches, laines. Le golfe que la mer de Gascogne forme à l’embouchure du Boudigau a été proposé pour la création d’un port de refuge.

CAP-BRETON (lie du), île de l’Amérique septentrionale, dans l’Atlantique, au N.-E. de la Nouvelle-Écosse, dont elle dépend, et à l’entrée du golfe Saint-Laurent, par 45" 30’ et 470 s’de lat. N., et 62» 4’— 64<> de long. O. Sa longueur, du N. au S., est de 84 kilom., et sa plus grande largeur, de l’E. À l’O., de 120 kilom. Superficie : 8,100 kilom. carrés ; 40,000 hab. Capitale Sydney. Les côtes sont très-escarpées et remarquables par le nombre et l’étendue de leurs sinuosités, qui forment quelques-uns des plus beaux ports du monde, entre autres ceux de Louisbourg et de Sydney. La plus remarquable de ces sinuosités est le vaste golfe, dit le Brasd’Or, sur la côte N., s’âvançant à 80 kilom. dans l’intérieur de l’île, qu’il divise en deux parties, réunies par l’isthme de Saint-Pierre, large de l kilom. seulement. À l’extrémité orientale se trouve le cap, qui a donné son nom à l’Ile entière. Le climat est humide, mais salubre ; les chaleurs de l’été sont tempérées, mais les hivers sont généralement rigoureux. Le sol, assez fertile, produit de bons pâturages et fournit d’excellents bois de construction. Les richesses minérales de l’île consistent surtout en importants gisements de houille, gypse, pierres à chaux et à bâtir, fer, cuivre et sources salées. La pêche est très-abondante le long des côtes ; on y prend surtout une grande quantité de morues. Cette Ile fut découverte par Cabot, en 1497 ; les Français y fondèrent un premier établissement en 1714, et la nommèrent île Boyale ; elle fut prise par les Anglais en 1745, et rendue à la France, par le traité d’Aix-la-Chapelle. Les Anglais 1 ont reprise en 1758 et l’ont conservée depuis cette époque.

CAP-COU, presqu’île des États-Unis d’Amérique, dans l’État de Massachussetts, sur 'o-

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céan Atlantique ; longueur 105 kilom. Cette langue de terre s’étend à VE. sur environ 56 kilom., et sa largeur excède rarement 12 kilom. ; elle se recourbe ensuite au N., puis graduellement au N.-O-, sur 48 kilom, ; la courbe se continue à l’O., au S. et à l’O., enfermant le beau havre de Province-Town.

Cette dernière portion n’a pas, en moyenne, la moitié de la largeur de la première, et elle est échancrée par un grand nombre de baies. L’extrémité septentrionale, nommée Race-Point, porte un phare tournant de 47 m. de hauteur, par 42« s’ 4" de lat. N., et 70» 14’ 48" de long. O. Le Cap-Cod possède un grand nombre d’autres phares, dont le principal, improprement appelé phare du Cap-Cod, est situé sur les hauteurs appelées Clay-Pounds. Ce phare (feu fixe) se trouve à 60 m. au-dessus du niveau des plus hautes eaux, par 42° 2’ 24 de lat, N., et 70<> 4’ 18" de long. O. La baie du Cap-Cod est la masse d’eau comprise dans la courbure du cap ; elle s’ouvre, au N., dans la baie de Massachussetts. Le Cap-Cod a été découvert le 15 mai 1602 par le capitaine Barthélémy Gosnold, de la barque Concorde, de Dartmouth, dans une expédition de découvertes entreprise aux frais de Henry, comte de Southampton, l’ami et le patron de Shakspeare. Il lui donna le nom de Cap-Cod, à cause du nombre immense de morues qu’il y rencontra (end, morue). C’est la première visite authentique des blancs sur la côte du Massachussetts. C’est dans le havre de Province-Town, dont nous avons parlé plus haut, que, le 16 novembre 1620, jeta l’ancre le May/lower, qui apportait à la Nouvelle-Angleterre la première compagnie de colons

permanents. Quoique d’une constitution sablonneuse, le Cap-Cod ne peut être considéré comme un désert ; ses baies nombreuses fournissent d’excellents abris, dans le voisinage desquels se trouvent de charmantes petites villes, habitées jiar une population intelligente et industrieuse, dont les principaux moyens de subsistance reposent dans la navigation, la pêche et la fabrication du sel. Ces localités sont des pépinières de marius et ont fourni à la marine marchande américaine la plupart de ses meilleurs capitaines.

CAP CORSKou CAPE-COAST, ville d’Afrique, dans la Guinée supérieure, sur la côte d’Or, à 100 kilom. N.-E. du cap des Trois-Pointes, ch. -1. du gouvernement des établissements anglais sur la côte d’Or ; 18,000 hab. Place défendue par une citadelle assez considérable ; résidence du gouverneur ; bonne rade* ; entrepôt de commerce le plus important de la côte d’Or. Exportation d’huile de palme, de poudre d’or, ivoire et malaghette. Cette ville tut fondée en 1610 par les Portugais, auxquels les Hollandais l’enlevèrent en 1643 ; elle fut prise par les Anglais en 1661, et conservée par eux en vertu du traité de Bréda. L’amiral Ruyter l’assiégea vainement en 1G65.

CAP-FEAR ou CLAKENDON, rivière des États-Unis d’Amérique, dans la Caroline du Nord, prend sa source près des frontières de l’État de Virginie, coule du N. au S.-E., passe à Fayetteville et à Wilmington, et, après un cours de 200 kilom. se jette dans l’océan Atlantique, près du cap de même nom, par 34« de lat. N. et 80° 15’ de long. O.

CAP-HAÏTIEN (autrefois Cap - Français,

fiais Cap-Henri), ville forte des Antilles, dans a république d’Haïti, ch.-l. de la province du Nord, sur la côte N., à 140 kilom. N. de Portau-Prince, par 19i> 46’ latit. N. et 70» 28’ longit. O. ; 6,400 hab. Consulat français ; commerce important. Cette ville a changé de nom bien souvent. Tour à tour, elle s’est appelée Guarico, Cap - Français, Cap - Républicain, Cap-Henri. Aussi la désigne-t-on par le simple mot générique : le Cap. En 1711, elle devint le chef-lieu de la colonie française de Saint-Domingue. Brûlée en 1793 et en 1802, elle se releva et devint la capitale du royaume fondé par Henri Christophe, qui lui donna son prénom. En 1842, un tremblement de terre la renversa entièrement ; elle se releva depuis cet événement. Le Cap est bâti au pied d’un morne, qui l’abrite contre les vents du N. et du S. La rade, qui court du N. À l’O., est formée par une langue de terre prolongée vers le N. Au milieu.de cette baie se trouve le bourg dit de la Petite-Anse. L’entrée en est difficile, mais le mouillage y est bon. La ville du Cap est grande, belle, plus apparente que le Portau-Prince ; elle a des rues spacieuses et bien pavées, de vastes places, des marchés commodes et plusieurs fontaines. Les fortifications, déjà, respectables sous la domination française, ont été successivement augmentées par Toussaint Louverture, Dessalines et Christophe. L’arsenal, bâti sous Louis XIV, garde encore, comme une date historique, les initiales de ce prince gravées sur les portes et les croisées. En somme, il est facile de voir que la ville du Cap fut, à son apogée, la plus agréable ville de l’archipel occidental ; mais les débris qui attestent cette grandeur et cette opulence passées sont tristes à voir. Les traditions.de cordialité, de politesse, semblent plus vivantes au Cap que dans les autres localités haïtiennes. On y reconnaît encore la vieille métropole française. A 20 kil. sont les ruines de Sans-Souci, résidence royale de Christophe, et la citadelle la Perrière, qu’il avait lait construire. Au mois de juillet 1865, une insurrection, commandée par le général Salnave, éclata contre le gouvernement du président Geffrard, et la ville fut