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CAPU

lèvent à plusieurs mètres, portent de larges feuilles peltêes, d’un vert glauque, et des fleurs d’une forme et d’une couleur caractéristiques, que tout le monde connaît. Toutes les parties de cette plante possèdent une saveur analogue à celle du cresson, ou mieux du nasitor (cresson alénois). Ses fleurs servent à garnir la salade, et on confit au vinaigre, en guise de câpres, ses jeunes boutons et ses fruits verts. La capucine naine (tropœolum minus), plus petite que la précédente dans toutes ses parties, est encore assez répandue. Plusieurs espèces ont des rhizomes tubéreux ; telle est, entre autres, la capucine tubéreuse (tropœolum tuberosum), qu’on a voulu donner comme un succédané de la pomme de terre, mais dont les tubercules ont une saveur peu agréable. C’est sur les fleurs de capucine que la fille de Linné avait cru observer la production d’éclairs, illusion produite sans doute par l’éclat de la fleur et la fatigue des yeux.

CAPUCINERIE s. f. (ka-pu-si-ne-rî). Fam. État de capucin :

Dès que monsieur l’abbé Terrai A su ma capucinerie. De mes biens il m’a délivré : Que servent-ils dans l’autre vie ?

Voltaire.

CAPUGINIÈRE s. f. (ka-pu-si-niè-ie). Par dénigrement, Maison de capucins : Je vois Rousseau tourner autour d’une capocinière il se fourrera quelqu’un de ces matins. (Dider.)

— Par anal. Maison hantée par des personnes d’une dévotion exagérée : De votre maison vous faites une capucimère.

CAPUÇON s. m. (ka-pu-son — dimin. de capuce). Forme ancienne du mot capuchon.

CAPUE s. t. (ka-pû — du gr. kapuà, je souffle). Entom. Genre de lépidoptères nocturnes, voisin des. pyrales ou tordeuses, et dont 1 espèce type vit en Angleterre. Plu- j sieurs auteurs la rapportent au genre téras.

CAPUL s. m. (ka-pul). Linguist. Idiome appartenant à la famille des langues malaises, qui est parlé en trois dialectes différents dans la petite lie de Capul, située entre celles de Luçon, de Samar et de Masbate : Le CAPUL parait être un mélange de tagale et de bissayo ; ses dialectes sont : le capul proprement dit, l’inabacnum et l’inagata ; ce dernier est parlé par des peuplades noires.

CAPULE s. f. (ka-pu-le — lat. capulum, même sens). Antiq. Cercueil dans lequel les Romains portaient les morts.

CAPULET s. m. (ka-pu-lè — rad. cap, tête). Coiffure de femme en usage dans les Hautes-Pyrénées ; Le capulet est une parure qui encadre d’une façon piquante le visage d’une iolie femme. (A. Hugo.)

ÇAPCLETS et MONTAIGUS, familles véronaises célèbres dans la -tradition par leurs sanglantes rivalités. L’histoire touchante de Roméo et Juliette est empruntée à cet épisode des haines italiennes au moyen âge.

Cnpuiciii ed à Monteeciii (i) [les Capulets et les Montaigus], opéra italien en trois actes, paroles de Romani, d’après la pièce de Shakspeare, Roméo et Juliette, musique de Bellini, représenté à Venise le 12 mars 1830, et à Paris le 10 janvier 1833. Le drame émouvant imaginé par l’auteur anglais, drame où l’amour est exprimé aveo plus de passion et de bonheur que dans ses autres pièces, sans doute parce qu’il a écrit celle-ci dans sa jeunesse, a inspiré plusieurs compositeurs ; mais, quoique leurs ouvrages renfermassent des morceaux saillants, aucun d’eux n’a obtenu un succès durable. Steibel a écrit un ensemble d’un beau caractère dans la scène de Juliette. : Grâces, vertus, soyez en deuil ; Zingarelli a laissé l’air célèbre : Ombra adorata aspetta. La GiuUeila e Romeo, de Vaccaj, contient de beaux airs. Dalayrac a essayé de traiter ce sujet trop élevé pour son agréable musette. Quant à Bellini, son ouvrage se ressent du peu de temps qu’il a employé ù l’écrire. Les entrepreneurs de théâtre à Venise, ayant éprouvé un échec, prièrent Bellini de les tirer d’embarras en improvisant une partition, ce qu’il fit dans 1 espace de quinze jours. Il écrivit le rôle de Tebaldo pour Rubini ; ceux de Roméo et de Juliette pour Judith et Julie Grisi. Le premier acte est celui qui renferme les plus beaux morceaux : la cavatine de Tebaldo, celle de Roméo et le finale, dans lequel on remarque un trait d’un heureux effet, pour deux voix de soprano h l’unisson, accompagné par le chœur en notes détachées. Dans le second acte, au moment où Roméo et Tebaldo Vont se battre, le convoi de Juliette passe au fond de la scène. Bellini a trouvé là le motif d’une belle inspiration ; seulement, a la fin de la scène, l’air du tombeau ne saurait être comparé avec l’air de Zingarelli. Le réveil de Juliette a été mieux exprimé. M’les Judith et Julie Grisi ont produit beaucoup d’effet ’dans cet opéra : deux femmes de talent, remplissant des rôles aussi sympathiques, auraient assuré aux Capuletti un succès immense, si le génie de Bellini eût été entièrement a la hauteur de cette belle création dramatique.

Cupnletti C<1 I Montoeehl (FINALEDES), mU sique de Bellini, paroles françaises de Crevel de Charlemagne. Cette mélodie est douce, jolie, gracieuse-, mais est-ce bien là la fin de Ro CAPU

. ; i r i méoTNon. Bellini n’a vu qu’un prétexte a romance mélancolique, pour faîre expirer doucement un ténor de la belle mort. Cette nature de sensitive ne pouvait se hausser à la virilité de Shakspeare, Aussi a-t-on, depuis longtemps, substitué à son quatrième acte le finale de Vaccaj, qui ne se rapproche pas davantage de la conception du poète.anglais, mais qui offre, du moins, un chant plus accentué et moins mou. Bornéo et Juliette est encore à écrire, musicalement parlant. Ahl si Meyerbeer existait encore, il y aurait espoir 1

Antîanto sostonuto.

CâFÇ

mie-re. Dans ma dou - leur a

mm

ter - re, Hélas ! vivre un seul jour sans

toi ! Pourv • rais - je, sur la

toi !

Hé-las !

^é=^=jilbgy=F=^M

seul

jour sans toi i

Capuleiii (romance des), musique de Bellini, paroles françaises de Crevel de Charlemagne. La partition à’I Capuletti est une des productions les plus faibles de Bellini, comme accent. Le dramatique du sujet excédait les forces du tendre maestro ; mais ce reproche de faibesse n’est applicable qu’aux morceaux d’ensemble et aux scènes énergiques empruntées à Shakspeare. Prenez les mélodies à part, exclusion faite du poème et du terrible souvenir du dramaturge anglais : tous ces chants sont aussi doux, aussi élégiaques, aussi adorablement rêveurs que ceux de ses plus beaux ouvrages. U y a certainement, dans*le morceau que nous copions, une grâce mélancolique que le compositeur lui-même n’a pas souvent dépassée :

, Andantino sostenuto.

Les yeux baignés da lar • mes. Le

cœur brisé

d’a-lar - - mes, Par - tout, je re-vois tes oliar-mes. Dt =g i]Uv.-gB—■ *— * j’al - me à trom - per ma ilou « las !

je te re - trouve en ■ olo - re,

re, La ro - Se, près d’é M’of - fre ta frai —eheur ; Et la bri-se, la bri-se de l’aucceur. Oui, la ■ bri-se, la bri-se de l’auleur.

Dans te ciel qui sa co ble un ïou-pir de tan cœur)

CAPULOIDE adj. (ka-pu-lo-i-de — rad. capulus). Moll. Qui ressemble ou qui se rapporte au cabochon (capulus).

— s. m. pi. Famille de mollusques gastéropodes, qui renferme les genres cabochon (capulus), calyptrée, crépidule, sigaret et siphonaire.

CAPULUS s. m. (ka-pu-luss — mot lat.). Moll. Nom scientifique du genre cabochon.

CAPURE s. f. (ka-pu-re). Bot. Syn. de

DAPHNÉ.

CAPDBON (Joseph), médecin français, né à La Roque-Saint-Servien en 1787, mort en 1849. Après avoir professé la médecine a Montpellier, il se fit recevoir agrégé à la Faculté de Paris. Parmi ses principales publications, nous citerons : Aphradisiographie ou Tableau de lamaladie vénérienne (1807) ; deux Traités, sur les maladies des femmes et sur celles des enfants ; Cours théorique et pratique d’accouchements (1811), et le Nouveau dictionnaire de médecine, etc., en collaboration avec Nysten (1810, in-8o).

CAPUBSO, bourg du royaume d’Italie, province de la Terre de Bari, ch.-l. de canton, à 10 kilom, S.-E. de Bari ; 3,800 hab. Importante récolte d’amandes.

CAPUT AQUEUM, nom latin de Capaccio.

CAPUT STAGNI, nom latin de Capestang,

CAPUT VADA, nom latin du cap Brachodks.

CAPUTIÉ ou CAPUCIÉ s. m. (ka-pu-si-é). Hist. relig. Membre d’une secte fondée en Bourgogne au xiie siècle, ainsi dite à cause des capuchons blancs que portaient ces sectaires.

— Encycl. La secte des caputiés parut vers la fin du xiie siècle (lise), et fut ainsi nommée à cause d’un capuchon blanc, au bout duquel pendait une lame de plomb, signe de l’association. Les esprits avaient été fortement impressionnés par toutes les guerres civiles, religieuses et étrangères, qui avaient rempli ce siècle de trouble et de désolation. On avait assisté à la lutte du sacerdoce et de l’empire, au scandale de papes qui, nommés par des partis opposés, s’excommuniaient réciproquement ; aux luttes fréquentes des rois et des évêques, à l’extirpation sanglante de plusieurs hérésies et à tant d’autres désordres, qu’on fut naturellement porté à conclure que les puissances avaient abusé de leur autorité, et qu’il était nécessaire d’imposer un frein à leur ardeur passionnée pour la guerre.

Un bûcheron, dont le nom est resté inconnu, eut alors l’idée de former une vaste association pour le maintien de la paix ; et comme, à cette triste époque de superstition et de dévotion mal entendue, toute entreprise sérieuse avait besoin, pour réussir, de s’étayer d’un miracle, il prétendit que la Vierge lui était apparue, et lui avait donné son image et celle de son fils avec cette inscription : Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de moi. La Vierge lui avait encore ordonné de porter cette image à l’évêque du Puy, afin que, par ses prédications, il engageât les partisans de la paix de l’Église à former une association dont les membres porteraient des capuchons blancs, symbole de leur innocence et de leur amour pour la paix ; et jureraient de conserver entre eux une paix immuable, et de faire la guerre aux ennemis de la paix. Le stratagème du bûcheron eut un plein succès, et l’on ne tarda pas à voir des évêques, des consuls, des seigneurs, etc., arborer le capu•, "..t^f^ÇS

« bon blanc, et faire la guerre par-amour es la paix. Les captlïïés :. se recrutèrentsttftdufc largement dans la Bourgogne et dans le Berry. Les évêques et les seigneurs, épouvantés deleurs progrès, levèrent des troupes, et n’eurent pas de peine a en triompher. Mais les caputiés eurent des successeurs dans les stadninghs, les circoncellions, les albigeois, hx vaudois, etc. C’est à l’abus de l’autorité qu’est due l’existence de toutes ces sectes, qui n’avaient, en général, d’autre but que de sauvegarder leur sécurité et leur liberté par la paix. On donne encore le nom de caputiés a des hérétiques anglais, qui parurent vers lu fin du xive siècle. C’étaient des partisans de Wiclef, qui, au grand scandale de l’Église, refusaient (i’ôter leur capuchon, même devant le saint sacrement. Un moine augustin, nommé Pierre Pareshul, avait quitté le froc, et se trouvait en danger, h cause de révélations imprudentes qu’il avait faites sur les désordres des couvents, et sur plusieurs crimes qu’il disait avoir été commis dans l’ordre des augustins. Les caputiés prirent énergiquement sa défense.

CAPution s. m, (ka-pu-si-on — rad. capuche). Moine qui porte un capuchon, il Vieux mot.

CAPOT MORTUUM s. m. (ka-putt mor-tuomm — mots lat. qui signif. tête morte). Chim. Résidu. |t Vieux mot.

— Fig. Restes ou résultat sans valeur : Le capdt mortucm de la philosophie est l’aveu de l’ignorance humaine. M. l’abbé Mignot, frère de jl/me Denis et, par conséquent, neveu de M. de Voltaire, vient de publier une histoire de l’empire ottoman ; ce neveu n’est pas le premier homme du siècle après son oncle ; il est un peu épais ; l’oncle, s’étant emparé de toute la matière subtile, ne lui a laissé que le caput mortuhm. (Gi’imm,) Usez la réponse de Locke à l’évêque de Worcestei’ ; vous y sentirez je ne sais quel ton de hauteur mut étouffée, je ne sais quelle acrimonie mal déguisée, tout à fait naturelle à l’homme qui appelait, comme vous savez, le corps épiscopal d’Angleterre le c.- put mortuum de la chambre des pairs. (J. de Maistre.) La classe des indigents est en France une sorte de caput mortuom que l’industrie, et surtout l’industrie manufacturière, prend à son service quand elle a besoin de bras jet qu’elle abandonne sans pitié quand elle n’en a plus besoin. (P. Leroux.) Vous ne faites que rendre d’une main ce que vous avez reçu de l’autre, et vous provoquez la fraude, dernier résultat, caput mortuum de tous les encouragements à l’industrie. (Proudh.)

CAPVERN, bourg et commune de France (Hautes-Pyrénées), arrond. et à 19 kilom. N.-E. de Bagnères-de-Bigorre, sur la lisière de vastes landes ; 783 hab. Etablissements de bains ; belles promenades. Eaux thermales, sulfatées calcaires et ferrugineuses, connues anciennement et décrites pour la première fois en 1772. Elles émergent par deux sources. Leur densité est de 1.005 et leur température de 240^7,

CAPVIRADE s. f. (ka-pvi-ra-de — du patois cap, tête ; virar, tourner). Agric. Nom que l’on donne, dans le Médoc, aux extrémités du champ où ont tourné les bœufs3 et qu’on laboure perpendiculairement aux raies.

CAPYBARA s. m, (ka-pi-ba-ra). Mamm. Espèce type du genre cobiai.

CAQUAGE s. m. (ka-ka-je — rad. caquer). Préparation des harengs destinés à être salés : Le caquage se fait ordinairement la nuit. (Trév.)

— Action de mettre en tonneaux de la poudre ou du salpêtre.

    1. CAQUE ##

CAQUE s. f. (ka-ke — Comme le fait justement remarquer Chevallet, la forme de ce mot se rapproche pl-us de celle de son correspondant germanique que du latin cadus, vase de terre. Il a pour homologues : en irlandais, kaggi, tonneau, barrique, baril ; en suédois et en danois, kagge ; en anglais, cag). Baril pour les harengs salés ou fumés : Ils demandèrent de leur livrer trois mille caqcëS de poisson pour les navires qu’ils vont expédier à Archangel, (A. de Bast.)’

— Loc. prov. Serrés, pressés comme harengs en caque, Excessivement pressés : Nous étions serres dans l’omnibus comme harengs bn caque, u La caque sent toujours le hareng, On se ressent toujours de ses anciennes habitudes ou de son ancien état. Ne se dit qu’en mauvaise part,

— Techn. Baril pour la poudre ou le salpêtre, il Baril pour le suif destiné a la fabrication des chandelles. Il Fourneau cylindrique sur lequel on fond la cire.

    1. CAQUÉ (part.) ##

CAQUÉ, ÉE (ka-ké) part. pass. du v. Ca quer : harengs caques.

    1. CAQUÉ (Augustin-Armand) ##

CAQUÉ (Augustin-Armand), graveur en médailles français, né à Saintes en 1793, était le fils d’un contrôleur général des fermes, que la Révolution força d’émigrer. Resté sans appui et sans ressources, il entra d’abord comme apprenti chez un horloger ; plus tard, placé dans les bureaux du port de Rochefort, il suivit, aux frais de l’État, les cours de l’école de sculpture de cette ville, y obtinf quelques succès, et fut présenté pour l’obtention du brevet d’ingénieur maritime. Mais lorsque survinrent les événements de J815, Armand Caqué vit disparaître ses protecteurs et ne dut plus compter que sur lui-même. Il vint alors à Paris, où il étudia la gravure en mé-