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des stalles du chœur ; les Anges adorateur* du maître-autel, autre chef-d’œuvre de Bernus ; des verrières du xvje siècle : plusieurs beaux tableaux, entre autres : un Saint Thomas d’Aquin, attribué à Nicolas Mignard ; une Vierge au raisin, de Pierre Mignard ; Saint François de Saies et sainte Françoise de Chantai, de Joseph Parrocel ; la Visitation, de Duplessi ? ; la Vierge, saint Laurent et saint Siffrein, peinture attribuée au Cortone ; les Miracles de saint Siffrein} en six tableaux, exécutés en 1738 par un Italien du nom d’Albati, etc. On voit encore à Saint-Siffrein un

frand nombre de mausolées et de pierres tomales dignes de l’intérêt des archéologues. Mais le trésor auquel les Carpentrassiens attachent le plus grand prix est une relique appelée le Saint Clou ou le Saint Mors : c est un véritable mors de cheval de bataille, qui aurait été fabriqué avec un des clous dont on se servit pour attacher le Christ sur la croix ; cette forme aurait été donnée à la précieuse relique d’après l’ordre exprès de Constantin. On nous dispensera d entrer dans l’examen des raisons alléguées par divers historiens en faveur de l’authenticité du saint Clou de Carpentras ; ces raisons ont été longuement déduites dans une dissertation qui termine la Monographie de l’église SaintSiffrein, publiée par MM. Andreoli et Lambert.

Le palais de justice, ancien palais épiscopal, contigu a l’église de Saint-Siffrein, est un bâtiment d’assez vastes proportions, construit en 1640, par le cardinal Alexandre Bichi, évêque de Carpentras. On y voit de belles peintures allégoriques dans la salle du conseil et dans celle où se tiennent les assises judiciaires.

& Hôtel-Dieu, vaste et bien distribué, a été élevé de 1750 à 1760, sur les plans de l’architecte d’Allemand. Le mausolée de Mgr d’Inguimbert, qui fut le fondateur de cet établissement, se voit dans la chapelle : il est décoré des statues de la Foi et de la Charité, et surmonté du buste du prélat ; ces sculptures font honneur à d’Antoine, artiste carpentrassien, qui les a exécutées en 1774. Le grand escalier de l’hôpital se distingue par ses belles proportions. Dans une des salles se trouve le portrait de l’abbé de Rancé, par H. Rigaud.

Les autres édifices et établissements remarquables de Carpentras sont : le théâtre, construit sur l’emplacement d’un couvent dé dominicains, et restauré en 1863 ; le musée, où l’on a réuni des ouvrages intéressants de Duplessis et autres artistes vauclusiens.

Carpentras a de belles promenades : celle que l’on appelle la Terrasse des platanes domine la riante vallée qui sépare la ville du mont Ventoux ; le panorama que la vue embrasse du haut de cette terrasse est magnifique. Un aqueduc des plus pittoresques, dont le soleil du Midi a doré les pierres, se déroule au milieu de la végétation luxuriante et des ombrages touffus qui remplissent la vallée. Cet aqueduc, qui alimente la ville d’eau potable, fut commencé en 1720, sur les plans de M. Clapier, ingénieur de la province de Languedoc. Sa construction, interrompue peu après à cause de la peste, fut reprise en 1729 par l’architecte d’Allemand, et terminée en 1734. Il consiste en une série de 48 arcades. L’arcade du milieu, sous laquelle un pont est jeté sur la petite rivière du Lauzon, a 24 m. d’ouverture sur 2 ? m. 41 d’élévation ; les arcades qui sont aux extrémités ont 11 m. 60 d’ouverture et 17 m. 54 de hauteur. La longueur de cette série d’arcades est de 729 m. ; U y a en outre 185 m. de conduites soutenues par une muraille, ce oui porte à 914 m. le développement total de l’aqueduc. La construction coûta a la commune de Carpentras la somme, fort élevée pour l’époque, de 800,000 livres ; un mécontent se consola en écrivant sur l’aqueduc cette parole de Jérémie ; Aquam nostram pecunia bioimus. Un autre aqueduc, beaucoup plus considérable, a été construit récemment aux frais d’une société de propriétaires, en vue de pourvoir aux besoins agricoles du territoire de Carpentras. Cet aqueduc, ou pour mieux dire ce canal, est alimenté, comme celui de Marseille, par la Durance, dont il prend les eaux au village de Merindol ; il arrose onze communes, et, après un parcours de 89 kilom, . va se déverser dans k petite rivière de l’Aygues, près du village ie Travaillans. Sur divers points de ce eanal, on a élevé des ouvrages d’art, dont les plus remarquables sont’ : le pont-aqueduc, qui franchit le torrent du Coulon, et se compose de quatre arches surbaissées ayant 9 m. d’ouverture ; )e pont-aqueduc de Galas, qui relie les deux versants abrupts de la vallée où eoule la rivière deVaucluse, à une petite distance de la fontaine illustrée par Pétrarque, et qui se compose de 13 arches a plein cintre dont la longueur totale est de 159 m. ; le pont-aqueduc des Cinq-Cantons, situé a 2 kilomètres et demi de Carpentras, et qui se compose de 35 arches, ayant chacune 6 m. d’ouverture. Ce dernier pont, qui a 250 m. de longueur, est d’un effet très-pittoresque, et contribue à la beauté du paysage qui se déroule autour de Carpentras.

Carpentras (concile dk). Ce concile, composé de seize évoques et présidé par saint Césaire d’Arles, fut tenu le 6 novembre 527, sous le pontificat de Félix IV et le règne d’Athalaric, roi d’Italie. Il y fut ordonné que si l’église avait assez de biens pour ses dé CARP

{lenses, les revenus des paroisses, les dons et es oblations seraient employés pour les clercs qui les desservent ou pour les réparations des églises ; mais que si les dépenses de l’évêque surpassent la recette des revenus de son église, il pourra tirer ses besoins des paroisses les plus riches, en leur laissant ce qui sera suffisant pour le clergé et les réparations. Les évoques se séparèrent en indiquant pour l’année suivante, à pareil jour, un concile a "Vaison ; mais il ne s assembla que deux ans après.

CARPENTUM s. m. (kar-pain-tomm — mot lat.). Antiq. Voiture romaine dont se servaient particulièrement les patriciennes.

— Encycl. Ce chariot était ordinairement à l’usage des matrones, et sous l’empire il devint le privilège distinctif des impératrices. Il était traîné par des mules ou des mulets, et n’avait ordinairement que deux roues. Le carpentum fut aussi connu des Gaulois, car FIorus raconte qu’un roi de cette nation, nommé Bituitus, combattit sur un carpentum djargent, et fut mené en triomphe sur le même chariot. C’étaient ordinairement des mulets blancs qu’on y attelait, comme étant plus estimés que les autres. Plusieurs empereurs, Trajan entre autres, se servaient d un carpentum d’or. Spartien rapporte que c’était dans un char de cette espèce qu’Héliogabale se faisait traîner par des femmes nues.

Le carpentum était aussi une voiture funèbre, et servait alors à porter l’urne contenant les cendres ou les statues du défunt. Il avait, dans ce cas, une forme particulière fort approchée de celle ’S’un tombeau. C’était du carpentum que se servaient les vestales, quand elles ne se faisaient pas porter dans leurs litières. Le carpentum avait été introduit à Rome par les Etrusques, et c’est dans cette voiture qu’une ancienne peinture représente Lucumon et sa femme arrivant pour la première fois dans la ville où les attendait une si singulière fortune.

CARPESANE {François}, chroniqueur italien, né vers 1451, mort vers 1526. Il était prêtre et secrétaire de l’évêque de Parme. On a de lui : Commentaria suorum temporum li~ bris X comprehensa, ab anno circiter 1470 ad annum 1526.

CARPÉSIE s. f. (kar-pé-zl — gr. karpésion, nom d’une plante). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées et de la tribu des sénécionées, comprenant plusieurs espèces, dont une croit en Europe, et les autres dans l’Asie méridionale, il On dit aussi carpésion s. m.

CARPRTAN1 ou CARPETANS, peuple de l’ancienne Espagne centrale, dans la Tarraconaise, entre les Are vaques au N., les Veltons il l’O., les Aretans au S., les Celtibères à l’E. Ils habitaient le territoire situé sur les deux rives du ïage, et avaient pour capitale Toletum (Tolède). Les montagnes qui sillonnaient le pays des Carpetans avaient reçu des Romains le nom de Carpetania juga.

CARPETTE s. f. {kar-pè-te— dimin. de carpe). Pêch. Jeune carpe, petite carpe.

CARPETTE s. f. (kar-pè-te — du bas lat. carpita, d’où l’angl. curpet, tapis). Comm. Nom que l’on donnait autrefois à un gros drap rayé appelé aussi tapis d’emballage. U Aujourd’hui, Tapis presque carré et qui n’atteint pas e m. de côté, quoiqu’il soit plus grand que les tapis dits foyers.

— Commun, relig. Chape de carme. CARPHALÉE s. f. (kar-fa-lé — du gr. kar-

phalea, desséchée). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des rubiacées et de la tribu des cinchonées, comprenant une seule espèce qui croît à Madagascar,

CARPHE s. f. (kar-fe-du gr. karphê, paille). Bot. Syn. de chétosporb.

CARPBÉPHORE s. m. (kar-fé-fo-re — du

gr. karphê, fétu ; phoros, qui porte). Bot. enre de plantes, de la famille des composées et de la tribu des eupatoriées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans le centre et lr- nord de l’Asie.

CARPHOLITE ou CARPHOLITHE s. f. (kar-fo-li-te — du gr. karphos, flocon ; lithos, pierre). Miner. Silicate alumineux de manganèse, substance en fibres soyeuses et rayonnées, d’une couleur jaune de paille, avec un éclat légèrement nacré. U On l’appelle aussi vulgairement pierre de paille, expression que traduit littéralement la dénomination scientifique.

— Encycl. La carpholite, à laquelle le minéralogiste Werner donnait le nom de stroAstein ou pierre de paille, se présenti en fibres rayonnées d’une couleur jaune pâle et offrant un éclat nacré. Soumise à la calcination, cette pierre abandonne de l’eau, et si l’on s’en rapporte à l’analyse de Stromeyer, elle contient sur 100 parties : silice, 36,15 ; alumine, 26,67 ; sesquioxyde de manganèse, 19,16 ; eau, 10,78, etc. On a observé la carpholite dans le granit à Schlackenwald, en Bohême, où elle forme de petites veines avec la fluorine et le quartz. On ne l’a jamais observée jusqu’ici en cristaux bien définis, mais certains clivages ont conduit Keungott a admettre qu’elle cristallise en prismes rhombiques. C’est un fait à vérifier.

CARPHOLOGIE s. f. (kar-fo-lo-gt — du gr. karphos, flocon ; legâ, je recueille). Pathol. Agitation mécanique des doigts d’un malade,

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qui semblent vouloir saisir de menus objets qui voltigeraient ou qui seraient déposés sur les couvertures du lit : La carphologie est un symptôme des plus fâcheux. Il carpologie, que quelques-uns ont employé, est un barbarisme.

CARPHOLOGIQUE adj. (kar-fo-lo-ji-ke). Pathol. Qui se rapporte à la carphologie : Mouvements carphologiques.

CARpholome s. m. (kar-fo-Io-me). Bot. Syn. de lachnosperme.

CARPHOST1LBITE s. f. (kar-fo-stil-bi-te du gr. karphos, brin de paille, et de stilbite). Miner, Minéral d’un jaune de paille, qu’on trouve à Bomflerd, en Irlande, où il forme des concrétions fibreuses, et qui parait être une variété de thomsqnite, la zéolithe en aiguilles de Haûy.

CARPHOPHIOPS s. m. (kar-fo-fi-opss — de carphophis, et du gr. ops, aspect). Erpét. Genre de serpents, de la famille des calamariens, comprenant une seule espèce, qui vit dans l’Amérique du Nord,

CARPHOPHIS s. m. (kar-fo-flss — du gr. karphê, fétu ; ophis, serpent). Erpét. Genre de petits serpents, de la famille des calamariens, dont l’espèce type habite l’Amérique du Nord.

CARPHOSIDÉRITE s. f. (kar-fo-si-dé-ri-te —du gr. karphos, flocon ; sidéros, fer). Miner, Sous-sulfate naturel de peroxyde de fer hydraté, qui, d’après une analyse toute récente due à M. Pisani, résulte de l’union de cinq équivalents d’acide sulfurique avec quatre équivalents de peroxyde de fer et douze équivalents d’eau.

— Encycl. La carphosidérite a été découverte par M. Breithaupt parmi les minéraux du Groenland. Elle constitue des masses réniformes d’un jaune de paille ayant pour gangue un micaschiste riche en quartz et pénétré de limonite. On la trouve sur la côte du Labrador. La carphosidérite est un minéral très-rare dans les collections, puisqu’il n’en existait jusqu’ici à Paris qu’un tout petit fragment dans la collection de M. Adam. Ayant eu récemment l’occasion d’examiner plusieurs échantillons de cette rare substance, M. Pisani a pu en déterminer la véritable nature chimique. D’après cette étude, la carphosidérite consiste en un sous-sulfate de peroxyde de fer hydraté, mélangé de carphosidérite et d’un peu de gypse. Sa dureté peut être représentée assez exactement par le nombre 4 ; sa densité est égale à 2,728. Dans le tube fermé, elle donne de l’eau et beaucoup d’acide sulfureux ; en même temps, elle devient rouge. Au chalumeau, elle devient rouge et fond en une scorie noire magnétique. Elle est insoluble dans l’eau, mais se dissout dans l’acide chlorhydrique en donnant un dépôt charbonneux. La solution est jaune et contient du fer.

CARPHOSTÈPHE s. m. (kar-fo-stè-fe— du gr. karphos, flocon ; stephos, couronne). Bot. Syn. de ptilostèphb.

CARPHURE s. m. (kar-fu-re —du gr. kar~ phé, fétu ; ours, queue). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentâmères, de la famille des malacodermes, comprenant deux espèces originaires de l’Inde.

CARPI, ville du royaume d’Italie, préfecture et à 12 kîlom. N. de Modène, sur le canal de la Secehia ; 5,000 hab. Evêché suffragant de Bologne ; séminaire épiscopal et collège. Place de guerre défendue par une enceinte de murailles et un château fort ; belle cathédrale construite sur les dessins de Bramante. Filatures de soie et fabriques de chapeaux de paille. Territoire fertile en riz, blé, chanvre, lin, etc. Il Village du même royaume, dans la Vénétie, délégation et à 40 kilom. S.-E. de Vérone, sur l’Adige ; 1,727 hab. En 1701, combat entre les Impériaux, commandés par le prince Eugène, et les Français sous les ordres de Catinat.

CARPI (Hugo), graveur italien, né h Rome vers 1486, mort vers 1530. Il fut un des premiers qui exécutèrent en Italie des gravures au moyen de trois planches superposées, une pour le trait, la seconde pour les demi-teintes, la troisième pour les ombres. Ce procédé avait été déjà employé en Allemagne par Albert Durer et Lucas Cranach. On a de cet artiste de belles estampes, parmi lesquelles on cite David coupant la tête à Goliath, le Massacre des Innocents et Diogène assis devant son tonneau,

CARPI (Girolamo, dit dk), peintre et architecte italien, né à Ferrare en 1501, mort dans la même ville en 1556. Il eut pour premier maître Benvenutn Garofalo. Son père, peintre décorateur, ayant voulu lui imposer son métier, Girolamo rie vit que dans la fuite le moyen de se soustraire à cette tyrannie. Il se rendit à Bologne, où les gentilshommes de la ville, s’intéressant à son sort, lui procurèrent quelques portraits. Plusieurs parurent si bien réussis, que le jeune artiste se fut bientôt acquis une sorte de célébrité. Il en était là de ses débuts, lorsque les princes de la maison d’Esté reçurent un tableau du Corrége, qui représentait Jésus apparaissant à ' Marie-Madeleine sous la figure d’un jardinier. Ils chargèrent Carpi d’en faire une copie. Pendant l’exécution de ce travail, il se passionna tellement pour le Corrége, qu’il se

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rendit aussitôt après à Modène et à Parme pour copier d’autres tableaux de ce maître illustre.

De retour à Bologne, il se lia avec un certain Biagio, artiste médiocre et jaloux de son talent, avec la collaboration duquel il exécuta quelques travaux. Il ne tarda pas néanmoins a rompre cette association indigne de lui. Il peignit alors un tableau dont Vasari fait un éloge sans réserve, après l’avoir admiré dans la chapelle de San-Bastiano, à San-Salvadoie.

Bientôt après, la mort de SOn père força l’artiste à revenir à Ferrare. Il n’y trouva d’abord que des travaux sans importance ; mais Titien y étant arrivé pour décorer le cabinet du duc Alphonse, Carpi se lia avec le grand coloriste. Grèce à cette protection puissante, il fut chargé de faire une copie d’un portrait du duc Hercule que Titien venait d’achever, copie qui fut depuis envoyée en France. Il peignit ensuite à San-Francesco de Ferrare, dans les angles de la voûte, les quatre évangélistes, et sur le pourtour de 1 édifice, une frise qu’il remplit de demi-figures et d’enfants élégamment entrelacés. La même église possède encore de Carpi un Saint Antoine de Padoue et plusieurs autres figures. Après avoir exécuté à. Ferrare, h Bologne, etc., des travaux nombreux et célèbres en son temps, « Carpi, dit Vasari, fit en outre une Vénus nue et couchée près de l’Amour. Je puis affirmer que ce tableau est très-beau, car je le vis à Ferrare en 1540, avant qu’il fût envoyé à Paris au roi François 1er..

À son talent de peintre, Girolamo joignait celui d’architecte. Il fut particulièrement employé, en cette qualité, par Hippolyte, cardinal de Ferrare. Ce prélat ayunt acheté à Montecavallo le jardin du cardinal deNaples, et des terrains considérables qui y confinaient, chargea Carpi de transformer le tout en jardins suspenaus. L’artiste s’acquitta de cette tâche difficile avec le plus grand succès, et éleva tout autour de ces jardins magnifiques des palais de marbre d’une architecture gracieuse et originale. Ces travaux lui créèrent de nouveaux titres h la célébrité, et le pape Paul III s’empressa de l’appeler à Rome pour lui confier la direction de ses palais particuliers ; mais Carpi ne garda pas longtemps cette haute position ; son caractère ferme, indépendant et soumis seulement aux sévères exigences de l’art, ne put se plier aux fantaisies bizarres, à l’humeur capricieuse du souverain pontife. Aussi revint-il bientôt à Forrare. Peu de temps après, un incendie ayant détruit une grande partie du château de Ferrare, le duc tjercule chargea Carpi de réparer ce désastre. Ce fut son dernier travail.

Sans être un génie de la trempe de ceux qui illuminèrent le grand siècle d’or, Carpi n’en fut pas moins un artiste d’une grande valeur, digne de figurer honorablement dans l’histoire de l’art. Il est pourtant un de ceux que les historiens et les critiques modernes semblent traiter avec le plus d’indifférence, bien que les galeries de Florence, de Ferrare, de Bologne, de Rome, etc., possèdent encoro aujourdTiui des preuves indiscutables de son beau talent. Il est vrai que Carpi ne fut pas un créateur ; mais, enthousiaste du Corrége, il a gardé comme un reflet affaibli des qualités divines du maître, et jusque dans ses réminiscences et ses imitations, il a su conserver sa part d’originalité et de charme individuel. D’ailleurs, dans plusieurs fresques, il s’est affranchi de ces influences étrangères, et son talent alors s’en est dégagé avec un véritable éclat.

Carpi (statue d’AMERTO Pic- de Savoie, prince de), par Paul Ponce ; musée du Louvre. Cette belle statue, exécutée, en 1535, pour le monument funèbre du prince de Carpi, représente.ce personnage à demi couché sur un lit de repos, le bras droit appuyé sur un coussin, la tête nue, le corps couvert d’une cuirasse et enveloppé d’un manteau. Il parait méditer profondément sur le livre qu’il tient à la main. On sait que le prince de Carpi fut tour à tour général au service de François I^r, poète, philosophe, et qu’il finit par se faire moine.

CARPID1E s. f. (kar-pi-dl — dugr. karpos, fruit). Bot. Terme peu précis, correspondant vaguement à carpelle, organe carpellaire ou carpique, etc., pris quelquefois aussi dans le sens de carpidier ou carpidion. Dans tous les cas, peu usité.

CARPIDIER s. m. (kar-pi-dié — rad. carpidie). Bot. Fruit résultant de la soudure, à fa maturité, de plusieurs fruits partiels, comme dans le mûrier, l’ananas, etc. Il On dit aussi

CARPIDION.

CARPIE s. f. (kar-pl). Art culin. Hachis de carpes.

CARPIEN, IENNE adj. (kar-pi-ain, i-è-ne). Anat. Qui a rapport au carpe : Les os cak- piens. L’extrémité carpienne del’aoant-bras.

CARPIÈRE s. f. (kar-piè-re). Bassin ou petit étang où l’on élève des carpes : JVous fûmes à la carpikre, il m’aida à me laiteries doigts. (J.-J. Rouss.) u On dit aussi carpier s. m.

CABPIGNANO, bourg du royaume d’Italie, prov. et à 18 kilom. N.-O. de Novare, près de la rive gauche de la Sésia, ch.-l. de mandement ; 2,500 hab.