Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 2, Caq-Cel.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

444

CARR

nature, et qui révèlent les organisations exceptionnelles.

| CARRACHE (François), peintre italien, frère d’Augustin et d’Annibal, beaucoup moins âgé qu’eux, né en 1595, mort en 1622, étudia la peinture sous ses frères. Le marquis de Mirabeau, père de notre grand orateur, et père dénaturé s’il en fut, disait, en parlant de son fils : « Il y a toujours une lèpre dans chaque famille. » François fat la lèpre des Carrache, et c’est a ce titre seul qu’il doit sa célébrité, car il n’a jamais eu de talent ; il n’a laissé que le souvenir de son ingratitude. Comblé de bienfaits par ses deux frères, il leur en marqua sa reconnaissance en les dénigrant bassement. Annibal et Augustin, instruits enta et indignés de sa conduite, le chassèrent d’auprès d’eux. Il se vengea par toutes les méchancetés qu’il put imaginer. Sa jalousie haineuse l’égara à tel point qu’il plaça un jour au-dessu3 de la porte du bouge qui l’avait recueilli l’inscription suivantes, en lettres colossales : C’est ici la seule et véritable académie des Carrache. Cette grotesque fanfaronnade lui attira le mépris des envieux mêmes des Carrache. Ne trouvant nul écho, nul appui à Bologne, il partit pour Rome, où son libertinage le conduisit promptement a l’hôpital ; c’est dans ce triste refuge qu’il mourut.

CARRADE s. f. (ka-ra-de). Min. Nom donné par les mineurs de Saint-Étienne a une bande de houille séparée par un gore de schiste, et qui fait partie d’une couche plus volumineuse.

CAUKADOIU (Joachim), médecin et physicien italien, né à Pratoen 1758, mort en Igis, Après avoir professé pendant quelque temps la philosophie au séminaire de Pistoie, il revint dans sa ville natale et joignit à l’exercice de la médecine Wtude de la physique et des moyens d’améliorer l’agriculture. Un lui doit de savantes dissertations sur Je calori

?ue, sur l’électricité et le galvanisme, sur la

ertjKtô de la terre, la respiration des grenouilles, tes propriétés de divers insectes, sur des lièvres et des épizooties, etc. Il fournit aussi des articles à la Bibliothèque britannique et à divers journaux de Milan et de Pavie. Nous citerons parmi ses ouvrages : Istoria del galvanisme in Italia (1817, in-8°).

CARRADORIE s. f. (kar-ra-do-rî —de Carradori, nom propre). Bot. Genre d’algues, appelé aussi polysipiionie.

CARRAGAHEEN s m, (ka-ra-ga-èn — mot breton). Bot. Nom vulgaire du varech polymorphe ou mousse perlée : Le carragahken nourrit les habitants du littoral des mers du Nord. (Lemaout.) (I On dit aussi carragenn.

Gelée de carragaheen, Gelée alimentaire que l’on prépare avec 50 grammes de carragaheen, 250 grammes d’eau, le tout réduit à 150 grammes par la cuisson, et 45 grammes de sucre.

CARRAGO s. f. (kar-ra-go). Ane. art milit. Ceinture de chars, de chariots et de bagages dont les barbares entouraient leur camp comme d’un rempart.

CARRANT (ka-ran) part. prés, du v. Carrer : On carre un produit en carrant tous ses facteurs. Le maître d’hôtel, se cabrant seul dans son fauteuil de velours fané, accordait à peine un sourire aux jeunes négresses. (Rog. de Beauv.) Vous avez bien ré/léchi au parti que vous allez prendre ?Soyes tranquille, dit Paul en se carrant. (J. Sandeau.)

CARRANZA (Barthélémy de), prélat et théologien, né en 1503 à Miranda (Navarre), mort en 1576. Illustre déjà comme théologien, il fut envoyé par Charles-Quint au concile de Trente, suivit en Angleterre Philippe d’Autriche, son élève, qui allait épouser Marie Tudor, fut choisi comme confesseur par cette reine et travailla avec un zèle excessif au rétablissement du catholicisme. Il alla même jusqu’à faire exhumer les cadavres des hérétiques pour les livrer aux flammes. Philippe H lui donna l’archevêché de Tolède. Ses nombreux ennemis prirent prétexte contre lui d’un Catéchisme qu’il publia pour son diocèse et qui fut censuré par l’inquisition. Emprisonné, puis transféré à Eome, il fut détenu dix ans au château Saint-Ange, et enfin absous. On a de lui, entre autres ouvrages, Summa conciliorum (Venise, 1546), réimprimé un grand nombre de fois.

CARRANZA (Michel-Alphonse de), vicaire général de l’ordre des carmes, né à Valence (Espagne) en 1527, mort en 1G07. On lui doit : Vila sancti lldephonsi (1556) ; Camino del eielo (1601) ; Catecismo y doctrina de religiosos novicios, professas y tnonjos (1605).

CARRANZA (Jérôme), auteur d’un livre sur l’escrime, né dans le xvie siècle à Séville, passa en Amérique et fut gouverneur de la province de Honduras. L’ouvrage pour lequel il est connu a pour titre : De la filosofia de las armas, de su destreza, y de la agresion y defension christiana (San-Lucar, 1569 et 15S2).

CARRAQUE s. f. (ka-ra-ke). Mar. Orthographe ancienne du mot caraque, dont quel- ] ques écrivains modernes se sont servis : Il y a des ports et des havres, tant sur la Méditerranée que sur l’Océan, avec navires, galères, carbaques, équipés et armés. (Mignet.)

CARHAU.V (Jean-Michel-Albert), médecin, littéraieur et historien itiilien, né à B-rjMjiie, mort en 1190. Dans «i jeunesse, il suivit -, mfi

CARR

les ordres de Ph. Visconti contre Fr. Sforc^. Il fut l’un des hommes les plus instruits do son temps. On a de lui : De omnibus ingeniis augendœmémorial (1491) ; Oratioin funere Bartholomœi Coleonis. Il composa aussi des poèmes, "n livre intitulé : llistoriarum italicarum Libri LX, etc. ; mais ces ouvrages sont restés inédits.

CABHARA (Hubertin), jésuite italien et poète latin, né à Sora en 1640, mort à Rome en 1717. Il fut professeur de belles-lettres au collège romain, et il publia divers poèmes latins, dont le plus important est Columbus, sive de itinere Christophori Columbi carmen epicum (Rome, 1715). — Un autre Cariîara (Pierre-Antoine), poète italien, est auteur de VEneide di Virgiho tradotta in ottava rima, cogli argomenti del medesimo (Venise, 1681).

CARRARE s. m. (ka-ra-re). Marbre blanc tiré des environs de Carrare, en Toscane, et qui est très-estimé : En face, il y avait une cheminée de carrare, une main habile avait sculpté des amours un peu nus. (Scribe.) Le carrare et le pentélique, avec leur mica scintillant, conviennent mieux que l’airain aux jeunes immortelles nues. (Th. Gaut.)

CARRARE, ville du royaume d’Italie, province et à 5 kilom. N.-O. de Massa, a 6 kilom. de la Méditerranée, à 24 kilom. S.-E. de la Spezzia ; 6,000 hab. Industrie très-active ; nombreuses scieries et polisseries hydrauliques de marbres ; huileries, poudreries et papeteries. Carrare, située sur la rive gauche de l’Avenza, au point de jonction de cinq ou six vallons disposés en éventail, possède plusieurs églises, parmi lesquelles on remarque celle de la Vierge des Grâces, l’église collégiale, bel édifice du xuie siècle ; on admire aussi le palais ducal, le théâtre. Toutes ces constructions sont monumentales et en beau marbre blanc. Ce qu’il y a de plus remarquable à Carrare, ou plutôt dans les environs, ce sont ses inépuisables carrières de marbre blanc employé dans la construction des monuments et si recherché par les statuaires. Ces carrières étaient exploitées du temps des Romains, et l’on montre encore celle d’où fut extrait le marbre qui servit au Panthéon de Rome. Les montagnes qui renferment ces carrières ont 8 kilom. de long, sur environ 780 m. de hauteur ; la, tout est marbre depuis la base jusqu’au sommet. 3,000 ouvriers sont employés a extraire le marbre, à le transporter, le dégrossir, le scier, le polir ou le sculpter. La production moyenne des diverses exploitations s’élève annuellement à 42,000 tonnes. Outre ses marbres en blocs, Carrare expédie chaque année de 150 à 200,000 tables, carreaux, cheminées, statuettes, objets d ornement, etc.

CARRARE (maison de), famille princière de Padoue, dont les membres s’appuyèrent en général sur le parti guelfe. Les plus célèbres sont : Jacques 1er, mort en 1324. Il renversa, en 1318, la magistrature de la république, et se fit proclamer seigneur. Il eut à lutter toute sa vie contre Cane de la Scala, et s’appuya sur Frédéric, duc d’Autriche, dont il ne lut en quelque sorte que le vassal. — Marsilio, neveu et successeur du précédent, mort en 1338. Opprimé dans sa ville par les soldats allemands du duc d’Autriche, protecteur de sa famille, il se réconcilia avec Cane de la Scala, seigneur de Vérone, et finit par lui transférer la seigneurie de Padoue, en conservant d’ailleurs toute l’autorité administrative. Plus tard, il se brouilla avec le fils de Cane, Albert de la Scala, et se jeta dans les bras des Vénitiens et des Florentins, qui lui firent recouvrer son ancien pouvoir (1337). Il mourut l’année suivante. — Ubertino, neveu du précédent, ne se lit remarquer que par ses cruautés et ses débauches, et mourut en 1345.

François Ier, mort en 1393, régna d’abord conjointement avec son oncle Giaconitno, puis seul depuis 1355. Il soutint la guerre contre l’ambitieuse maison de Visconti, avec des alternatives de succès et de revers, et s’attira l’inimitié de la puissante république de Venise par l’accueil qu’il lit à Louis de Hongrie, qui avait envahi le territoire vénitien. Accablé par ses ennemis, il dut accepter une paix humiliante. Mais il se ligua bientôt après avec les Génois et le roi de Hongrie, et prit part à la guerre de Chiozza (1378-1381), qui mit Venise à deux doigts de sa perte. François Ier devint ensuite un des princes les plus puissants de l’Italie du Nord, acquit Trévise, Ceneda, Feltre et Bellune, mais fut dépouillé de ses États par le perfide Jean Galéas Visconti, en 1388, et enfermé au château de Côme, où il termina ses jours. — Son fils, François II, parcourut l’Italie et l’Allemagne pour susciter des ennemis aux Visconti, parvint à former une ligue, et s’empara de Padoue en 1390. Après une guerre de deux ans, il contraignit son ennemi à le reconnaître, releva la puissance de sa famille, s’empara de Vérone en 1404, fut attaqué par les Vénitiens, fait prisonnier, et assassiné dans sa prison par 1 ordre du conseil des Dix. — Un de ses fils, Marsilio, essaya inutilement, en 1435, de reprendre Padoue, et périt sur l’échafaud. En lui finit la maison de Carrare.

CARRASS1N ou CARASSIN s. m. (ka-rasai u — allem. karausch). Ichthyol. Espèce de carpe caractérisée par l’absence de barbillons : Pris par les glaces, le carrassin s’y congèle et s’y engage si bien qu’on est obligé alors de casser la glace pour le retirer d’entre

CARR

les morceaux ; il revient à la vie quand la chaleur fait fondre la glace. (Valenciennes.)

— Encycl. Le carrassin est compris dans l’ordre des malacoptérygiens abdominaux, famille des cyprinoîdes, genre des cyprins proprement dus. C’est une carpe à corps très-élevé, à dos courbé en arc, dont la tête est très-petite et la caudale canée. Le museau est arrondi. La ligne latérale est droite, et !e corps est retenu par vingt vertèbres et vingt-cinq côtes. La couleur de ce poisson est le brun foncé un peu vert sur la tête ; le ventre est blanc mêlé de rouge, les flancs jaunâtres. Les’intestins ont cinq sinuosités. Les nageoires pectorales sont violettes et supportées par treize rayons ; la caudale, jaunâtre, bordée de gris, est soutenue par vingt et un rayons, et les autres nageoires ont la même couleur.

La carpe carrassin, rare dans le midi de l’Europe et même dans les environs de Paris, est très-commune dans le Nord et en Allemagne. Elle aime les fonds marneux et glaiseux des lacs et des étangs, sans y contracter le goût de la vase. Elle a la vie dure et ne meurt pas vite hors de l’eau. C’est une espèce indolente, qui demeure toujours au fond de l’eau et ne quitte pas volontiers son trou natal. Au printemps, cependant, elle est quelquefois saisie du besoin de venir s’ébattre a la surface sous les rayons du soleil. Le carrassin fraye plus tard que la carpe commune et une seule fois, de fin mars à juin. Sa nourriture est d’ailleurs celle de la carpe. On le prend de la même manière, mais encore moins facilement à la ligne, à moins qu’il ne soit dans ses jours d’appétit extraordinaire. Alors, de même que pour la tanche dont il a les mo&urs, on le prend facilement ; mais ce moment est rare et ne dure pas longtemps.

Dans certains pays, on attribue des qualités vénéneuses à la carpe carrassin, que l’on nomme carpe d la lune. Il paraîtrait que le principe toxique réside seulement dans les écailles, qu’il faut enlever avec soin. Ce fait demande a être vérifié.

CARRATRACA, bourg d’Espagne, province et à 42 kilom. N.-O. de Malaga ; 945 hab. Etablissement de bains d’eaux minérales, un des plus célèbres et des plus fréquentés de l’Espagne. Les eaux de Carratraca, sulfureuses et magnésiennes, furent connues dès l’époqua romaine. Elles émergent du calcaire magnésien. Leur température est de 18° 75.

CARRE s. m. (ka-re — lat. quadratus, carré). Angle, corne, il Vieux mot.

CARRE s. m. (ka-re — lati carrum, même sens). Char, chariot, il Vieux mot.

CARRE s. f. (ka-re — du lat. quadra, forme carrée). Epaisseur d’un objet plat et coupé carrément : La carre d’une planche. Il s’arrête un instant au milieu du magasin, d’un air profondément absorbé, les deux bras et le menton appuyés sur la carre de l’un des contrevents qu’il venait de décrocher. (E. Sue.) On pose deux cartes sur leurs carres, puis deux autres bout à bout, et deux autres à plat ; cela fait un étage. (Th. Gaut.)

— Par ex t. Coin, angle, carrefour : Être arrêté par des voleurs d la carre d’un bois.

— Pop. Carrure, prestance, largeur des épaules : Cet homme a une bonne carrb.

— Techn. Carre d’un chapeau, Haut de la forme d’un chapeau, n Carre d’un habit, Haut de la taille d’un habit. Il Carre d’un soulier, Bout de soulier qui se termine carrément.

— Art milit. Chacune des faces d’une lame d’épée : Une épée à trois carres. Il A signifié Carreau, espèce de flèche.

— Jeux. À la bouillotte, Droit que possède le premier en.cartes, avant le commencement de chaque coup, d’acheter le jeu en doublant le montant de la passe, il Exercice de ce droit.

tl Avantages que ce droit procure ; somme à laquelle il élève l’ensemble des mises : Racheter la carre. Abandonner la carre. Doubler la carre, il Voir la carre, Tenir ce que propose de jouer celui qui s’est carré.

— Sylvie. Entaille faite au tronc des pins ou des autres arbres résineux, pour en extraire la résine.

— Homonymes. Car, quart, et carre, carres, carrent (du v. enrrerj.

CARRÉ, ÉE (ka-ré) part. pass. du v. Carrer. Coupé, taillé en forme quadrangulaire : Ce bloc de pierre a été suffisamment carré.

— Fam. Etabli à l’aise et se prélassant : Être carré dans un fauteuil.

— Géora. Surface carrée, Surface évaluée au moyen d’un carré équivalent : £, e cercle ne peut être carré par aucun procédé.

CARRÉ, ÉE adj. (ka-ré — lat. quadratus, de quatuor, quatre, à cause do nombre des côtés). Se dit d’une figure plane qui a quatre côtés égaux et quatre angles droits : Table carrée. Plan, jardin, plancher carrés.

— Abusiv. Se dit d’une surface prismatique ou même pyramidale, à quatre pans qui forment ensemble des angles droits : Une poutre carrée. Une tour carrés. Les obélisques égyptiens sont toujours carrés. Les pyramides d’Égypte sont carrées. Les maisons de Jérusalem sont de lourdes masses carrées fort basses, sans cheminées’ et sans fenêtres. (Chateaub.) Dans le fond, il y avait un lit carré qu’entouraient de grands rideaux. (E. Souvestre.) Le grand salon carré, à quatre portes et à quatre fenêtres, était modestement lambrissé de boi-

CARR

séries peintes en gris, (Balz.) Le poing de Yaume était carré, comme celui de son illustre compatriote, Bertrand Duguesclin. (P. Féval.) Il Les géomètres disent en ce sens rectangulaire.

— Par ext. Large et ayant des angles fortement marqués : Des épaules carrées. Une tête carrée. Une poitrine carrée. Un front carré. Quoi ! Platon avec ses épaules carrées, sa figure sérieuse, .., a connu cette espèce de baiser ? (Fonten.) Le corps d’un homme bien fait doit être carré ; dans la femme, tout est plus arrondi, les formes sont plus adoucies, tes traits plus fins. (BufF.) Vergniaud était de taille moyenne ; sa stature robuste et carrée avait l’aplomb de la statue de l’orateur. (Lamart.)

— Fig. Franc, loyal et décidé : Un homme carré. Nos métaphores françaises : un homme carré, un homme rond, sont triviales. (Boissonade.) il Dont la nature, bonne ou mauvaise, est forte, accentuée, nettement tranchée : Oh ! je ne suis pas un père barbare, un homme, selon le mot de Napoléon, carre de base comme de hauteur, dans son avarice. (Balz.) Plus qu’un autre, le vieil horloger était capable d’apprécier cette intelligence carrée, et toutes tes qualités cachées sous cette rude écorce. (Nadar.) il Ferme, net, décisif : Une réponse carrée. Un refus bien CARRÉ.

— Roide, compassé : Quel sourire ! ttit affreux sourire carré, bridé, accroché, plus triste cent fois que le sérieux le plus glacial. (Mue E. de Gir.)

Tête carrée, Se dit d’un homme entêté, et particulièrement des Allemands.

Partie carrée, Partie de plaisir faite entre deux hommes et deux femmes : J’aime la servante, et mon maître est amoureux de la maîtresse ; c’est une partie carrée que nous avons faite. (Danc.) Introduire dans la. pièce de Sophocle une partie carrée d’amants transis est une sottise que tous les gens sensés de l’Europe nous reprochent assez. (Volt.)

— Cost. Bonnet carré, Bonnet à quatre ou à trois cornes, k l’usage des docteurs et de quelques gens de justice. Il Coiffure pyramidale, surmontée d’une houppe, que portent les ecclésiastiques de certains diocèses dans les cérémonies religieuses : Il y trouva vingt chanoines nègres tout nus, avec des bonnets carrés. (Mme de Sév.)

— Mar. Voiles carrées ou à trait carré, Voiles quadrangulaires dont les vergues, hissées par le milieu, croisent le mât à angles droits. Il Poupe carrée, Poupe ordinaire, par opposition à la poupe ronde de certains bâtiments, tels que les galiotes,

— Art milit. Bataillon carré, Bataillon qui a autant de files que de rangs, autant de front que de profondeur : La phalangemacédonienne, qui n’était qu’un bataillon carré, ne pouvait se mouvoir que tout d’une pièce. (Boss.) il Aujourd’hui, on préfère carré s. m. V. ce mot.

— Rhét. Période carrée, Période de quatre membres, et, parextension, Période nombreuse et bien soutenue, quel que soit le nombre de ses membres.

— Mus. Phrase carrée, Phrase de quatre mesures ou d’un nombre de mesures multiple de quatre, comme huit, douze, seize, etc. Quelques-uns admettent comme carrées la phrase de six mesures et ses multiples.

— Littér. Prose carrée, Prose poétique concise, serrée, symétrique, qui est employée dans les inscriptions, il On dit aussi style lapidaire.

— Jeux. Jeu de paume carré, Jeu de paume où il y a un petit trou et un ais, au lieu de dedans, fl On dit aussi carré s. m. il À l’hombre, Partie carrée, Hasard qui consiste dans la réunion de trois rois et d’une daine, dans la main du même joueur. Il Brelan carré ou quatrième, Brelan formé de trois cartes égales en valeur à celle qui retourne.

— Archéol. Alphabet carré, lettres carrées, Se dit de certains caractères employés dans d’anciennes inscriptions, et affectant la forme carrée : L’alphabet carré parait être d’origine syrienne-. (Renan.)

— Charpent. Faire te trait carré, Élever perpendiculairement une ligne sur une autre,

— Numism. Monnaie carrée, Monnaie citée dans les Novelles de Justinien, et qui était l’une des quatre sortes de monnaies ayant cours à l’époque de cette compilation.

— Géom. Se dit d’une unité de superficie équivalente à un carré qui aurait pour côté l’unité de longueur : Un mètre carré. Un décimètre carre. Un kilomètre carré. Une lieue carrée. L’ancien continent a 4,940,780 lieues CARRÉES. (Bulf.) Cette prairie, ce monde de fleurs, ces allées sablées, ce simulacre de forêt, ces palissades aériennes se développent dans 25 perches carrées. (Balz.) [| Nous croyons essentiel de faire remarquer que, dans les surfaces ainsi évaluées, l’unité est réellement répétée autant de fois que l’indique le nombre employé ; ainsi, 1 mètre carré est un carré qui a 1 mètre de côté ; 2, 3, 4, 10 mètres carrés sont des surfaces qui équivalent a deux, trois, quatre, dix fois 1 mètre carré ; mais il faudrait se garder de les confondre avec des carrés de 2, 3, 4, 10 mètres do côté, qui valent 4, 9, 16, 100 mètres carrés.

— Aritbra. Nombre carré, Produit de deux facteurs égaux à ce nombre. Il On dit plus souvent carré s. m. (V. ce mot.) Il Bacine carrée d’un nombre, Nombre dont le carré est