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d’un caractère est eu raison composée de l’importance de l’organe et de cette du point de vue sous lequel on le considère. • Ainsi, on ne peut déterminer la valeur des caractères sans établir la hiérarchie naturelle des organes, et celle des points de vue sous lesquels les organes sont envisagés. Avant d’examiner l’importance relative des organes, il importe de fixer le sens du mot organe. Un organe, dans le sens habituel, est une portion d’un être vivant que l’on petit distinguer de l’ensemble par quelque considération plus ou moins importante, telle que la structure, la forme, la position, la durée, et surtout les fonctions qui résultent de toutes ces circonstances réunies. Les organes sont presque tous compris les uns dans les autres, ou, en d’autres termes, composés. Les anthères font partie des étamines ; celles-ci rentrent dans la fleur ; l’écorce fait partie de la tige, etc. De cette notion de l’organe découlentles régies suivantes : ]° l’importance d’un organe quelconque est en raison composée de sa propre importance et de celle de l’ensemble auquel il appartient ; £° Un organe quelconque ne saurait avoir une importance égale à celle du tout dont il fait partie ; 3° on ne doit pas comparer directement un organe partiel avec un organe plus général. Ces règles posées, il reste à déterminer les moyens qu’on a de juger de l’importance relative des organes. Ces moyens sont’ au nombre de cinq : l’importance des fonctions que les organes remplissent, le degré de généralité de ces organes dans l’ensemble du règne végétal, leur liaison avec d’autres organes ou modifications d’organes, l’étendue de leurs variations, enfin leur mode de formation, D’abord l’importance des organes peut se déduire par le raisonnement de l’importance des fonctions. Ainsi, la génération étant plus importante que la protection des organes génitaux, l’involucre, le calice et la corolle, qui entourentet protègent les organes sexuels, seront considérés comme moins importants que ces dernkrs. La corolle, étant plus rapprochée des organes sexuels que le calice et 1 tnvolucre, semble plus importante comme organe protecteur. L absorption étant plus importante que l’élaboration et le transport des sucs, les racines et-les feuilles seront placées, dans la hiérarchie des organes^ au-dessus de la tige. Le second moyen déjuger de l’importance des organes, c’est d’examiner leur degré de généralité dans l’ensemble du règne. Il est évident que, s’il existe un organe qui ne manque à aucun végétal, et que les « utres manquent de temps en temps, le premier sera reconnu nécessaire, indispensable à la vie végétale, et les autres seront regardés comme moins importants. En général si un organe manque plus fréquemment qu un autre, on peut présumer qu’il est d’une importance moindre. Ainsi, les stipules seront jugées moins importantes que les feuilles, la corolle moins que les étamines, etc. Des organes accessoires prennent une importance exceptionnelle quand ils existent dans toute une famille naturelle, comme, par exemple, les stipules dans les rubiacées, leur présence constante dans les diverse* espèces de cette famille résultant, selon toute apparence, de leur liaison avec des organes plus importants. Un quatrième moyen d assigner à chaque organe le rang qui lui appartient, c’est de considérer les variations des divers organes-, les organes les plus importants sont ceux qui varient le moins- Ainsi les ovules et le pollen, qui varient bien moins que leurs enveloppes diverses, seront mis au-dessus de ces dernières. Enfin, il est naturel d’attribuer plus d’importance a l’organe qui précède et forme un autre organe qu à celui qui en est la conséquence,

11 ne suffit pas, pour juger de la valeur des caractères, de distinguer et de classer les organes selon leur degré d’importance ; il faut établir le même ordre entre les divers points de vue sous lesquels on peut les considérer. On peut considérer les organ’es végétaux sous le rapport de leur présence ou de leur ab- : sence, de leur position, de leur adhérence, de leur nombre, de leur dimension, de leur forme, des qualités sensibles qu’ils présentent, telles que la consistance, la couleur, l’odeur, la saveur. L’existence ou l’absence d’un organe parait, a priori, ce qu’il y a de plus important à considérer relativement à cet organe ; en fait, c’est un point de vue qui peut aisément conduire à des conclusions | fausses ou hasardées. Il est difficile, par i exemple, d’affirmer, dans certains cas, qu’un ! organe manque, car il se peut qu’il ait échappé h 1 observation. Un organe peut manquer par une disposition primitive de la plante ou par un défaut de développement habituel h cette plante. Aux yeux du naturaliste philosophe, l’absence, pour ainsi dire innée, a bien plus d’importance que l’avortement d’un organe : cependant l’apparence peut être la même. Il importe donc de rechercher les premiers développements, dans lesquels on peut quelquefois retrouver des traces d’un organe qui avorte par la suite. La symétrie des organes et certains développements accidentels peuvent aussi mettre sur la voie pour reconnaître une absence d’organes par avortement. Après l’existence ou l’absence d’un organe, ce qui paraît le plus important à examiner, c’est sa position. La position doit être considérée d’une manière absolue, ou relative aux autres parties de la plante. La position abso- 1 lue est la direction, qui peut être plus ou I

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moins constante ; la position relative est celle qui importe réellement en histoire naturelle, puisqu elle constitue la symétrie, attribut essentiel des corps organisés. La position d’un organe sur celui qui lui donne naissance se nomme l’insertion ; c’est un caractère très-important, mais qui est quelquefois masqué

par la soudure des organes entre eux et avec les organes voisins. La position relative des organes semblables, ou des diverses parties d’un organe composé, varie plus que 1 insertion. La position relative d’organes différents est d’autant plus importante que ces organes sont plus rapprochés. Les souaures naturelles doivent être constatées aveu soin, parce qu’elles peuvent faire illusion sur le nombre et là vraie situation des organes. En elle-même, l’adhérence est d’une faible importance, car on sait que le tissu cellulaire a une grande facilité à se souder, et qu’il est bien commun de trouver accidentellement dans une espèce des organes soudés, qui devraient être distincts. Plus les organes, soudés sont différents entre eux, plus le phénomène est digne d’attention. Ainsi, l’adhérence de l’ovaire avec le calice paraît un fait plus important que l’adhérence des pétales entre eux. Le nombre des organes est absolu ou relatif. Avant de l’examiner, il faut voir s’il n’y a pas des soudures, des avorteroents ou des transformations partielles qui cachent le véritable nombre. Cet examen n’est pas toujours facile. Cependant les développements accidentels de pièces qui manquent habituellement dans une espèce, la séparation de parties ordinairement soudées, le retour accidentel à une forme plus commune, mettent souvent sur la voie. Les organes floraux étant naturellement symétriques, on peut présumer que leur nombre naturel est altéré quand un des organes se trouve en nombre exceptionnel relativement aux autres. Il ne faut pas oublier quant aux nombres les deux règles suivantes : 1° plus le nombre des parties est grand, moins il est constant ; 2° les nombres relatifs sont plus importants que les’ nombres absolus, parce qu’ils influent davantage sur la symétrie des organes. La grandeur absolue d un organe est une chose de peu d’intérêt, qui n’importe guère que pour la distinction des espèces. La grandeur proportionnelle des parties d’un même système a assez d’importance, parce qu’elle constitue la régularité ou l’irrégularité, qui entraîne d’autres conséquences. La forme est ce qui frappe le plus le vulgaire ; mais le naturaliste, qui distingue mieux les parties d’un organe et Jes organes eux-mêmes, y attache moins d’importance. On voit les formes varier sur une même

filante ou dans un même groupe bien plus que a position, l’adhérence, le nombre et la grandeur proportionnelle des -organes. Quand le changement de forme entraîne d’autres changements, il devient plus important ; il prend alors le nom de dégénérescence. La consistance, la couleur, l’odeur et la saveur sont des conséquences de la structure des organes, des indices de particularités anatomiques plus ou moins inconnues. Elles tiennent à. l’arrangement des organes élémentaires et a leurs sécrétions ; sous ce point de vue, elles se rattachent à quelque chose de très-important. Mais, d’autre part, elles ne proviennent pas exclusivement île la plante et de l’organe même que l’on considère, car les matières absorbées par les racines et transmises d’un organe à 1 autre influent sur les résultats de l’élaboration des organes.

La hiérarchie des organes et celle de leurs attributs une fois établie, nous en tirons facilement la hiérarchie des caractères, parce que nous avons la valeur des deux coefficients de chaque caractère. Ainsi, la consistance des cotylédons est plus importante que celle de la corolle ou des feuilles. On peut s’en rendre compte comme il suit : les cotylédons sont au deuxième rang parmi les organes, et la consistance au cinquième ou au sixième au moins, parmi les manières de considérer les organes ; donc le caractère cotylédon charnu peut être représenté comme étant au dixième ou douzième degré parmi les caractères. Les feuilles sont au quatrième rang parmi les ortranes ; par conséquent, le caractère feuilles charnues est nu vingtième ou vingt-quatrième degré parmi les caractères. Suppose2 la subordination naturelle des organes et celle de leurs attributs assises sur des principes solides, et le.s caractères peuvent être évalués d’une manière rigoureuse et mathématique. Les caractères peuvent être équivalents dans trois cas ; 1° lorsqu’une même modification se présente dans deux organes équivalents et où cette modification a le même degré d’importance ; 2» lorsque deux modifications de même rang se présentent dans deux organes de même rang ; 3" lorsque l’inégalité d’importance des deux organes est exactement contre-balancée par l’inégalité d’importance de leurs deux modifications. Il faut observer que certains caractères prennent dans certains groupes un degré d’importance dont on ne peut se rendre compte dans l’état actuel de la science. On voit, par exemple, que dans certaines familles les feuilles sont presque toujours entières ; dans ce cas, une exception est importante, quoique le- caractère en lui-même, et considéré aostractivement, nous paraisse de peu de valatfr. Lorsque, au contraire, un organe varie beaucoup de forme, de nombre, de grandeur, etc., dans des plantes d’ailleurs très-semblables, on doit en conclure que les

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caractères tirés des modifications de cet organe ont, dans ce groupe, inoins d’importance qu’a l’ordinaire.

Voici la hiérarchie des principaux caractères botaniques, telle qu’elle est établie par de Candolle :

Premier degré d’importance. L’existence ou l’absence du tissu cellulaire.

Second degré. L’existence ou l’absence de trachées, de vaisseaux divers, de cotylédons, de radicule ou de plumule ; la disposition des cellules.

Troisième degré. L’existence pu l’absence de racine, tige ou feuilles.

Quatrième degré. L’existence ou l’absence d’étamines, de pistils ; la disposition dss divers organes élémentaires en fibres, couches, etc. ; la disposition des cotylédons, plumute et radicule.

Cinquième degré. L’existence ou l’absence de corolle ou de calice.

Sixième degré. L’existence ou l’absence de nectaires, bractées, involucre ; la disposition des feuilles, etc..

Au delà du sixième degré viennent les caractères tirés du nombre, de la forme, des soudures des divers organes. Cette hiérarchie des caractères se trouve d’accord avec les bases de la classification généralement adoptée. En effet, le caractère du premier degré ne sert qu’à distinguer le règne végétal des autres corps de la nature ; les caractères du deuxième degré distinguent les cryptogames des phanérogames ; ceux du troisième et du quatrième distinguent les cethéogames des amphigames, les monocotylêdones des dicotylédones ; les autres servent à distinguer les groupes ïiïférîeurs, classes, familles, genres.

— III. Duprincipe de ta subordination des caractères en zoologie. Le grand principe do la subordination des caractères, découvert par les Jussieu, fut systématiquement appliqué par Cuvier à la classification des animaux. Mais tandis que Laurent de Jussieu, pour arriver à l’appréciation de la valeur des caractères, n’avait consulté que l’observation et l’expérience, Cuvier^ ainsi qu’il le déclare lui-même, eut recours avant tout au raisonnement. De l’importance des fonctions il conclut à l’importance des organes, et par suite à celle des caractères fournis par ces derniers. Il établit ainsi une hiérarchie rationnelle, et non simplement expérimentale, des organes ; puis cette hiérarchie, qu’il concevait nécessaire, devint bientôt, dans son esprit, une réelle dépendance des caractères jugés inférieurs relativement aux caractères les plus importants. En un root, pour lui, le caractère supérieur devint un caractère dominateur, c’est-à-dire une propriété qui entraîne toujours à sa suite un certain ensemble de prof»riétés secondaires, et règle, pour ainsi dire, a constitution de l’être tout entier. Classant les organes et les caractères zoologiques d’après l’ordre d’importance que la raison leur assigne à priori, et d’après l’étendue de la domination qu’elle leur attribue sur la structure générale, Cuvier place au premier rang le système nerveux, parce que le système nerveux est au fond tout l’animal, et que tous les autres systèmes ne sont là que pour servir et entretenir le système nerveux, fi met au second rang les organes de la circulation et de la respiration ; au troisième, les organes du toucher et de la manducation, etc. Les modifications du système nerveux donnent les premiers groupes ou embranchements, qui sont au nombre de quatre : vertébrés, mollusques, articulés, rayonnes. On reconnatt bientôt que chacun de ces quatre grands types du règne Animal dépend delà forme même du système dominant de l’économie, c’est-à-dire du système nerveux. Les vertébrés ont un tronc de chaque côté duquel se rangent symétriquement toutes leurs parties : c’est que leur système nerveux forme un cône médullaire central de chaque côté duquel partent, en ordre symétrique, les nerfs de toutes ces parties. Les mollusques ont un corps en masse : c’est que leur système nerveux n’a qu’une disposition confuse. Le corps des articulés reprend plus de symétrie, mais c’est que leur système nerveux en. a déjà repris ; ce corps est articulé à l’extérieur, c’est que le système nerveux l’est à l’intérieur. Enfin, jusque dans les animaux rayonnes, les derniers vestiges du système nerveux qu’on distingue encore dans quelques-uns ont cette même forme étoilée qu’affecte leur corps entier.

Les modifications des organes de la circulation et de la respiration, lesquels viennent immédiatement après le système nerveux par leur importance, donneront les subdivisions des embranchements, c’est-à-dire les classes. Ainsi, les animaux vertébrés offrent : ou une respiration complète, mais simple, et une circulation double, ce qui est le cas des mammifères ; ou une respiration et une circulation double, ce qui est le cas des oiseaux ; ou une respiration simple, mais complète, puisqu’elle est toujours aérienne, combinée avec une circulation simple, ce qui est le cas des reptiles ; ou une circulation double combinée avec une "respiration incomplète, c’est-à-dire aquatique, co qui est le cas des poissons. Les animaux vertébrés se partagent donc, d’après leurs organes de ta circulation et de la respiration combinés, en quatre classes : mammifères, oiseaux, reptiles, poissons. Des caractères de même rang, c’est-à-dire tirés des mêmes or«*

ganes, ou plutôt des inwnes fofîettdSIj ssrvk* ront à classer les mollusques, les arMôuJéSjjJT les rayonnes. "tT m

Le système uerveux nous a donné les embranchements, les systèmes respiratoire et

circulatoire nous ont donné les classes ; des organes et des caractères de plus en plus subordonnés nous donneront successivement les ordres, les familles, les tribus, les genres, les sous-genres. Ainsi, pour les mammifères, par exemple, les organes combinés du toucher et de la manducation partagent cette classe en neuf ordres : bimanes, quadrumanes, carnassiers, rongeurs, édentès, marsupiaux, ruminants, pachydermes et cêtaeôs.

Aujourd’hui, la plupart des zoologistes repoussent le principe des caractères domina-' leurs comme dépassant l’expérience et dénaturant celui de la subordination naturelle des caractères ; comme reposant sur une pure hypothèse, que la nature se plaît à démentir dfes qu’on arrive aux invertébrés, et surtout aux représentants dégradés des trois derniers "embranchements ; enfin, comme tendant à substituer à la taxonomie expérimentale et positive une taxononiie rationnelle et, pour ainsi dire, métaphysique. « Le principe de la subordination des caractères, dit M. Milne Edwards, c’est-à-dire de l’inégalité dans leur valeur relative est indubitable ; mais existe-t-ii dans l’organisation de l’animal une partie dont la disposition règle l’ordonnancement du reste de l’économie ? ConnaH-on un caractère anatoraique quelconque dont ta présence suppose nécessairement la coexistence d’uno série d’autres particularités organiques qui manquent lorsque ce caractère est absent ? Y a-t-il même incompatibilité entre tel mode do conformation d’un instrument déterminé et un

type essentiel quelconque ? Lorsque les zoologistes n’avaient encore porté leur attention que sur les animaux les plus parfaits de chaque groupe naturel, on devait répondre affirmativement àces questions ; mais depuis qu’on a étudié d’une manière sérieuse les espèces dont l’organisation est plus simple, et celles qui tendent à lier entre eux des groupes différents, on a vu que les rapports organiques ne présentent pas toute l’invariabilité que suppose la doctrine des caractères dominateurs. Ainsi, je ne connais aucun caractère, soit physiologique, soit anatomique ou mémo chimique, qui domine d’une manière absolue la constitution de l’animal ou de la plante, et qui règle nécessairement la nature essentielle de l’être vivant... Si l’on compare entre eux les principaux groupes dont se compose lo règne animal, on n’aperçoit pas davantage une fixité invariable dans les rapports des dispositions organiques ou des propriétés vitales. Les caractères les plus saillants et les plus généraux parmi les espèces appartenant à chaque embranchement disparaissent tour à tour, ou bien se rencontrent chez quelques animaux d’un embranchement différent, et la ligne de démarcation entre les grandes divisions zoologiques n’est pas tracée d’une manière plus nette que ne l’est la limite entre les deux rè fnes organiques. Ainsi, pour ne parler d’aord que des animaux dont la structure a été le plus étudiée, les vertébrés, il n’existe dans leur organisation aucune disposition qui soit en même temps la propriété exclusive et commune de tous ces êtres... La disposition symétrique des parties manque chez les vertébrés de la famille des poissons pleuronectes, et se trouve d’une manière plus complète chez les animaux annelés. La distinction entre un axe cérébro-spinal et le centre nerveux céphalique de certains mollusques no repose sur aucune base solide. Ce n est pas la position do cet organe relativement au tube digestif qui en marque invariablement le caractère, car chez les biphores, de même que chez les vertébrés, le centre nerveux est situé tout entier du côté dorsal du corps, et n’entoure pas l’œsophage, comme chez la plupart des invertébrés. Ce n’est pas davantage l’existence de lobes distincts, surmontant 1 extrémité antérieure du système nerveux ; car. chez l’arnphioxus, on ne peutapercevoirde différence entre une portion cérébrale et une portion spinale de l’axe nerveux, et, chez les céphalopodes, cette distinction n’est pas inadmissible. Du reste, ce n’est pas l’existence de lu moelle épînière elle-même qui caractérise d’une manière absolue ce système ; car sur quelles preuves établirait-on la distinction entre la nature essentielle de ce cordon rachidien et celle de l’axe médullaire formé par la réunion de tous les ganglions post-œsophagiens de l’insecte en une masse commune, comme cela se voit ehez les géotrupes et les larves des calandres, par exemple ? Enfin, la présence d’une charpente intérieure n’est pas un caractère dont l’influence sur l’ensemble de l’organisme soit plus absolue ; car chez ^amphioxus, la charpente intérieure n’est représentée que par un simple style composé, de tissu utrtculaire, et, chez les ammocètes, tout le corps est mou et membraneux, tandis" que, chez les mollusques les plus élevés, il existe bien réellement un squelette intérieur, incomplet, il est vrai, mais composé de pièces solides, dont le rôlé et la constitution sont au fond les mêmes que ceux du squelette d’un vertébré. •

M. Milne Edwards trouve dans l’embryogénie une autre raison pour ne pas admettre 1 hypothèse d’une influence impérieuse, nécessaire, exercée par un caractère de structure sur 1 essence de l’être animé : c’est l’absen  : a