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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 2, Caq-Cel.djvu/331

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Je penser, car elle sert souvent à peindre l’his* toire et à montrer le caractère de la nation. Au xvio siècle, outre le costume adopté, les

  • petits-naîtres’de la cour se faisaient gloire de

porter jes habillements des diverses nations de l’Europe. Au temps de la grandeur de Louis XIV, les modes se ressentirent du faste et de la galanterie du monarque. La licence des mœurs sous la Régence fit inventer des mots qui peignent cette folie époque, tels que le Tâtez-y, le Doute-en-train, la Culbute, VEffrontée, le Laisse-tout-faire, la Gourgandine et autres. Lors des triomphes des armées françaises, les couleurs prirent le nom des principales victoires, et au moment où nous écrivons on a le rouge Solferino et le jaune Bismark.

CÉLADON, héros principal de X’Astrée, roman de d’Urfé. C’est le Narcisse ou l’Adonis, affadi, des anciens. Son nom est resté proverbial, pour désigner un galant doucereux, un soupirant platonique :

« Fontenelle, âgé de quatre-vingWix ans, passait, pour aller se mettre à table, devant M">e Helvétius qu’il n’avait pas aperçue : « Voyez, lui dit-elle, le cas que je dois faire de vos galanteries ; vous passez devant moi sans me regarder.—Madame, répondit le vieux céladon, si je vous eusse regardée, je n’aurais point passé. » (Encyclopediana.)

« Sais-tu que voilà tantôt cinq mois, cinq éternités, que je suis le céladon en pied de ■ M™’ Rosette ? Je ne me serais pas cru aussi constant, ni elle non plus, je gage. »

Th. Gautier,

« J’avoue que Pyrrhus n’est pas assez résigné à la volonté de sa maîtresse, et que Céladon a mieux connu que lui le parfait amour ; mais que faire ? Pyrrhus n’avait pas lu nos romans ; il était violent de son naturel ; et tous les héros ne sont pas faits pour être des céladons. » Racine.

« Dès qu’une Anglaise est mariée, la loi protège avant tout le mari ; et, pour peu que celui-ci se plaigne avec raison de la conduite de sa femme, il la répudie par le divorce et poursuit le séducteur devant les tribunaux. On conçoit qu’avec une telle législation, les amourettes et les intrigues galantes ne se nouent pas facilement, et qu’il en coûterait un peu trop cher de faire le céladon, quand on n’a pas l’intention ou la possibilité de terminer le roman par le mariage. » Delécluze.

« Dans la caste des mendiants, les quartiers de noblesse se comptent par les infirmités. Plus un mendiant est défiguré par la maladie, estropié, dégoûtant, plus il est recherché, courtisé, cajolé par les dames de sa corporation. La mère est aux petits soins pour cet Adonis ; la fille fait les yeux doux à ce céladon. S’il est bossu, sa bosse ne gâte rien ; s’il est boiteux, c’est un homme charmant ; s’il est aveugle, c’est le comble du bonheur. Les mamans sont rares qui osent prétendre à un gendre aveugle et bancal à la fois. ■

V. Fournel, Ce qu’on voit dans les rues de Paris.

CÉLADONIQUE adj. (sé-la-do-ni-ke— rad. céladon). Néol. Qui appartient au céladon, qui est dans le caractère du céladon : Une tendresse CÉLADONIQUE.

. CÉLADONISME s. m.(sé-la-do-nis-me).Néol. Tendresse langoureuse comme celle de Céladon. Il Style fade et langoureux, le langage prêté à Céladon dans VAstrée : Il y a loin du céladonisme des bergers de Florian au réalisme des chiffonniers que l’onmet aujourd’hui en scène.

CÉLADONITE s. f. (sé-la-do-ni-te — rad. Céladon). Miner. Nom donné par certains auteurs aux terres vertes alumineuses, par opposition à celui de glaucolite, qu’ils appliquent a celles de ces terres qui ne contiennent pas d’alumine.

CELANO s. m. (sé-lè-no). Mamm. Genre de la famille des vespertiliens, comprenant une seule espèce.

CÉLAN s. m. (sé-lan). Ichthyol. Nom vulgaire d’une espèce de hareng.

— Encycl. Ce petit poisson de mer, qui apparaît sur nos côtes alors que disparaît le blaquet et qui ressemble beaucoup à la sardine, appartient certainement à l’ordre des raalacoptérygiens abdominaux et à la famille si utile des clupéoïdes, mais paraît être pour les uns le sprat, comme en Normandie, pour les autres une variété de cette même espèce nommée harengula latulus. Toute l’histoire des petits dupées est extrêmement obscure, ce qui semble extraordinaire, vu la proximité des côtes qu’ils habitent. Il est probable qu’au nombre des individus étudiés se trouvait le frai d’espèces plus grosses, ce qui a rendu les déterminations très-vagues. Les célans sont recherchés par les pêcheurs du littoral pour amorcer les hameçons qu’ils tendent aux poissons carnassiers.

CELANO, ville du royaume d’Italie, dans l’Abruzze Ultérieure 11°, district et à 10 kilom. E. d’Avezzano, près de la rive N.-E. du lac de son nom ou lac Fucino ; 4,000 hab.

CELANO ou ÎTOCtNO (lac), dans le royaume d’Italie, province de l’Abruzze Ultérieure 11°, à 28 kilom. S..-E. d’Aq«ila. Il a 16 kilom. de long sur 8 de large, et il occupe, selon quelques géographes, le cratère d un volcan. Encaissé au N.-E. et au S.-E. par l’Apennin, au N.-O. et au S.-O. par le Sub-Apennin romain, il est alimenté par plusieurs cours d’eau qui descendent de ces montagnes, et par les sources qui sont sur ses rives où qui jaillissent dans son lit. Ce lac, très-poissonneux, aux bords très-pittoresques, est sujet à des crues extraordinaires, qui menacent sans cesse de détruire un grand nombre de villages disséminés sur ses rives. Aux environs, on admire les restes d’un superbe aqueduc construit par l’empereur Claude pour conduire les eaux de ce lac dans leCangliano et prévenir les inondations.

CELANOVA, ville d’Espagne, prov. et à 19 kilom. S. d’Orense, ch.-l. de juridiction civile ; 4,700 hab. Fabriques et commerce de toiles et de vins.

CELANT (se-lan).part. prés, du v. Celer : Des hommes celant leur secret.

CELANT, ANTE adj. (se-lan, ante — rad. ■ celer). Discret ; caché ; secret. Il Vieux mot.

CELANTES (sé-lan-lès— mot lat. qui signif. ceux gui caehentrma.is dont le sens est tout à fait indifférent à l’usage qu’on en fait). Ane,

log. V. CELARENT.

CELARENT (sé-la-raintt — mot lat. qui signif. ils cacheraient, mais dont on fait un usage tout à fait indépendantdecesens). Ane. Ioç. Mot purement mnémotechnique qui servait à désigner un syllogisme dans lequel la majeure et la conclusion sont universelles négatives, la mineure générale affirmative, comme dans lésuivant : Aucun être créé n’est infini ; or l’homme est créé ; donc l’homme créé n’est pas infini, il Quelques-uns se servaient du mot celantes, qui remplit les mêmes conditions de forme V. baralipton.

CélaSTRACÉ, ÉE adj. (sé-la-stra-sé — rad.

cêlastre). Bot. Syn. peu usité de célastriné.

CÉLASTRE s. m. (sé-la-stre — gr. kelastron, même sens). Bot. Genre d’arbrisseaux, type de la famille des célastrinées, et comprenant un petit nombre d’espèces qui croissent dans l’Amérique du Nord ou dans les régions tropicales de l’Asie et de l’Afrique. Le cêlastre grimpant est appelé bourreau des arbres, parce qu’il les entoure au point de les étouffer. (A.Focillon.) La graine ancêlastre paniculé passe pour jouir de propriétés stimulantes. (Dupiney.)

— Encycl. Les célastres sont des arbrisseaux à feuilles alternes, à fleurs dioïques, disposées en grappes axillaires et terminales. Le calice est urcéolé, à cinq divisions ; la corolle a cinq pétales beaucoup plus grands que les divisions du calice ; les étamines, au nombre de cinq, sont insérées sur les bords d’un disque périgyne ; l’ovaire est surmonté d’un style court, terminé par un stigmate tubulé. Lefruitest une capsule coriace, arrondie, à deux ou à quatre loges. Ce genre, par suite des démembrements qu’il a subis, se trouve réduit a un assez petit nombre d’espèces, qui croissent dans le nord de l’Amérique ou dans les régions tropicales de l’Asie et de l’Afrique. Plusieurs espèces sont cultivées dans nos jardins d’agrément, soit pour leurs fleurs, soit surtout pour leurs fruits d’un rouge éclatant. La plus connue est le célastrf grimpant ou du Canada (celastrus scandens), vulgairement appelé bourreau des arbres

f>arce qu’il s’enroule autour de leurs tiges, en es pressant si fortement qu’il finit par les faire périr ; il croît bien partout, excepté dans les terrains crayeux. Le cêlastre de Virginie (celastrus bullatus) est un arbuste buissonneux, qui produit un charmant effet par ses fleurs blanches en épis terminaux. Le cêlastre paniculé ou buisson ardent (celastrus pyracanthus) forme un buisson à feuilles persistantes, à jeunes rameaux rougeâtres, portant des corymbes nombreux de fleurs manches, auxquelles succèdent des fruits assez gros, d’un rouge vif. Cette espèce, originaire d’Ethiopie, croît assez bien en plein air sous nos climats. Le cêlastre luisant (celastrus lucidus), vulgairement nommé petit cerisier des Ilottentots, est aussi un arbuste toujours vert, à fleurs blanches se succédant pendant toute la belle saison et à fruits rouges semblables à de petites cerises. Nous citerons encore le cêlastre comestible [celastrus edulis), qui est l’objet de cultures étendues et très-soignées dans l’Arabie Heureuse. Les Arabes de l’Yémen l’estiment à l’égal du café et en mangent les feuilles comme excitant, sous le nom de cât. Ils mangent aussi les fruits, dont la saveur est toutefois un peu acre ; ils en préparent encore une boisson enivrante, et, par la distillation, une liqueur très-alcoolique. Cette espèce exige, sous nos climats, la serre tempérée. Les espèces grimpantes peuvent servir à faire des berceaux, des tonnelles, à garnir les murs, etc. On les multiplie très-facilement de graines ou de marcottes.

CÉLASTRINÉ, ÉE adj. {sé-la-stri-nérad. cêlastre). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au cêlastre.

— s.f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre cêlastre et. renfermant aussi le fusain : Les célastrinées habitent principalement le Cap de Bonne-Espérance. (A. Focillon.) Plusieurs espèces de

I célastrinées contiennent un principe acre. ’ (Dupiney.).

— Encycl. Les célastrinées sont des arbres ou des arbrisseaux quelquefois grimpants, à feuilles généralement alternes, rarement opposées, simples, entières ou dentées, munies de petites stipules caduques. Les fleurs, ordinairement hermaphrodites, quelquefois unisexuelles par avortement, sont groupées en cymes axillaires. Elles présentent un calice à quatre ou à cinq divisions égales et plus ou moins profondes ; une corolle à quatre ou àcinq pétales, alternant avec desétaminesenmême nombre, qui sont insérées sur un disque hypogyne ; un ovaire de deux a cinq loges, renfermant chacune ordinairement deux ovules, rarement plus ou moins, surmonté d’un style court, épais, terminé par un stigmate divisé en autant de loges qu’il y a de loges dahs le calice. Le fruit, drupacé ou capsulaire, pré-Sente deux à cinq loges, qui renferment, dans le premier cas, une seule graine, dans le second deux on plusieurs graines, le plus souvent entourées.d’un arille charnu, coloré, et contenant un embryon droit entouré d’un albumen charnu. La famille des célastrinées est très-voisine des rhamnées, auxquelles on l’a longtemps réunie, mais dont elle se distingue par des caractères assez importants ; elle a aussi des analogies avec les aquifoliacées ou ilicinées, les hippocratéacées et les pittosporées. Elle renferme les genres suivants, classés en deux tribus : I. Evonymées : puterlickie, lophopétale, fusain, polycardïe, catha, cêlastre, maytenus, microtropts, ptérocélastre ; IL Eléodendrées : ptélidie, wimmérie, frauenhofère, pleurostylie, hartogie, éléodendron, myginde, pachystigma. Les célastrinées habitent surtout les régions tempérées de l’hémisphère austral ; le plus grand nombre se trouvent au Cap de Bonne-Espérance. La plupart de ces plantes renferment des matières acres, amères, émétiques et purgatives ; quelques-unes ont des fruits comestibles ou des graines oléagineuses.

CELATE s. f. (se-la-te). Forme ancienne du mot salade, armure de tête.

CÉLATE s. m. (sé-la-te — du lat. cœlatus, ciselé). Antiq. Casque, ou seulement Devant d’un casque ; salade.

CELATION s. f. (se-Ia-si-on — du lat. celatio ; de celare, cacher). Action de cacher, de celer. Ne se dit qu’en médecine légale, pour désigner l’action de celer la grossesse ou l’accouchement.

CÉLAUR1TE s. f. (sé-lô-rite). Alchim. Litharge.

CELCHYT, petite ville d’Angleterre, près de."Cantorbêry, où un concile lut tenu le 27 juillet 816, par l’ordre de Quenielfe, roi des Merciens, qui y assista en personne. Il fut présidé par Wulfred, archevêque de Cantorbéry, assisté de douze évêques de diverses provinces d’Angleterre. On y rendit les onze canons suivants : l° les évêques exposent la foi catholique et la doctrine contenue dans les anciens canons, et s’engagent non-seulement à l’observer, mais aussi à l’enseigner aux autres ; 2° les églises nouvellement bâties seront consacrées par l’évêque diocésain, avec l’aspersion de l’eau bénite et les autres cérémonies prescrites par le rituel, On y conservera l’eucharistie et les reliques dans une boîte ou une petite châsse..11 est à propos aussi qu’on place la figure du saint dans l’église ou sur l’autel qui lui sont consacrés ; 3° pour conserver la paix et la concorde, on ne se contenterapas de

! croire de la même manière, on s’unira encore de

I paroles et d’actions dans la sincérité et dans la crainte de Dieu ; 5° les évêques choisiront, chacun dans son diocèse, les abbés et les abbesses, du consentement de la communauté. On ne permettra aux Écossais de remplir aucune fonction ecclésiastique, ni de baptiser, ni de célébrer la messe, ni de distribuer l’eu-I charistie, parce qu’on ne sait pas par quel | évêque ils ont été ordonnés ; 6" on ne cassera point les jugements rendus dans un synode par les évêques, et tout autre acte confirmé par le signe de la croix sera inviolablement observé. Déjà, à cette époque, le signe de la croix était regardé comme une espèce de serment ; 7° les évêques, les abbés et les abbesses ne pourront aliéner aucun fonds des églises et des monastères que pour la vie d’un homme et avec le consentement de la communauté. Les titres en demeureront en outre au monastère ; 8° les monastères où l’on aura une fois établi la vie régulière demeureront toujours en cet état ; l’abbé et l’abbesse seront bénis par l’évêque ; 9» chaque évêque tirera une copie des jugements rendus dans le concile ; 10° à la mort d’un évêque, la dixième partie de son bien sera donnée aux pauvres ; on affranchira tous ses serfs anglais et l’on s’assemblera, en chaque église, au son de la cloche, pour y réciter trente psaumes. Chaque évêque et chaque abbé en feront dire six cents et cent vingt messes. Ils affranchiront aussi trois serfs et leur donneront trois sous. Chaque moine ou chaque clerc jeûnera un jour, afin de procurer au défunt une place dans le royaume éternel ; 11" les évêques ne doivent rien faire dans les diocèses de leurs confrères sans leur permission ; on excepte pourtant de cette règle l’archevêque, qui est le chef des évêques. Les prêtres ne doivent rien entreprendre sans le consentement des évêques. Dans le baptême, ils doivent plonger l’entant tout entier dans la piscine, ai non pus

CÊLÊ

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se contenter de lui verser de l’eau sur la tète. Cette prescription prouve suffisamment que, dans les pays froids, on commençait à employer le baptême par infusion, mais que cette pratique était considérée comme ttbusive.

CÈLE s. m. (sè-le — gr. kêlê, même sens). Path. Tumeur, hernie. Ce mot n’est usité que dans certains mots composés, comme hydrocèle, omphalocèle, etc.

celé, ÉE (se-lé) part, passé du v. Celer. Caché, dérobé à la connaissance d’autrui : Vérité celée.

CÉLÈBES, île de l’Océanie, dans la Malaisie, située dans le grand océan Pacifique, à l’O. des lies Moluques, à l’E. de Bornéo, dont elle est séparée par le détroit de Macassar ; baignée au S. par la mer de Banda, au N. par la mer de Célèbes, partie du Pacifique qui sépare cette île des Philippines. Cette île, comprise entre 5°39’ de lat. S. et l°45’ de lat. N., par 116» 34’ et 122» 52’ de long. E., a une configuration excessivement irrègulière ; on lui assignerait volontiers la forme d’un squelette recourbé. Les baies de Boni, de Tolo, et surtout celle de Gorontalo, la découpent en plusieurs péninsules unies par des isthmes étroits. Sa longueur, du N. au S., est d’environ 750 kilom. ; sa largeur, de l’E. À l’O, varie de 60 à 200 kilom. Sa superficie est évaluée à 190,000 kilom. carrés. Elle compte 3,000,000 d’hab.

Aspect général ; côtes ; climat ; productions. Quatre presqu’îles constituent la plus frande partie de l’île Célèbes ; ce sont celles’ e Gorontalo, au N. ; de Balante et de Tumbuco, à l’E. ; de Macassar, au S. Chacune de ces presqu’îles est traversée par une chaîne de montagnes. Pendant longtemps, on a cru qu’il existait dans ces chaînes, qui se réunissent toutes à la partie moyenne et occidentale de l’Ile, plusieurs volcans en activitéou éteints ; Cette opinion erronée a été redressée par lu voyageur anglais Wallace, qui a constaté que Célèbes n’a pas un seul volcan. « Cette île, dit le naturaliste anglais, forme avec Bornéo deux masses centrales, autour desquelles les îles volcaniques sont distribuées en une ceinture circulaire de 8,000 kilom, de développement et où l’on compte une cinquantaine de volcans en activité ; c’est cqmme une ceinture de feu autour d’un camp retranché ; mais ni Bornéo ni Célèbes ne possèdent aucun volcan. >

Les côtes de Célèbes sont élevées, sinueuses et offrent de bons ports, parmi lesquels ceux de Macassar, de Boni et de Gorontalo sont les plus fréquentés. Les caps les plus remarquables que présentent ces côtes sont : Candy et Coffin, sur la côte N. ; Talabo, sur celle de l’E. ; River, Donda, Temoul, Wilheiii, Kil, Onkona et Mandhar, sur celle de l’O. Entre ces différents caps, les côtes verdoyantes offrent des tableaux enchanteurs. Des rivières nombreuses se précipitent au pied de rochers énormes et tombent avec fracas au milieu d’arbres majestueux. La Chinrana, qui se jette dans la baie de Boni, et le Boul, qui se rend dans la mer de Célèbes, sont les cours d’eau les plus connus de l’île, qui possède en outre plusieurs lacs, dont le plus important est celui de Tempe.

Grâce aux golfes nombreux qui découpent les côtes de Célèbes ? cette île, malgré son exposition tropicale, jouit d’un climat sain et doux ; la.chaleur est tempérée par des brises fraîches et par des pluies abondantes. La belle saison est pendant la mousson d’Est, qui dure de mars en novembre ; les pluies sont abqndantes pendant la mousson d’Ouest, qui dure le reste de l’année. L’air est salubre, excepté dans quelques rares parties marécageuses.

Le sol de Célèbes, assez bien cultivé, est très-fertile ; ses principales productions consistent en riz, maïs, arbres a pain, diverses espèces de palmiers, cotonniers, cannes à sucre, tabac, cassave, girofliers, muscadiers, sagoutiers, arbres fruitiers nombreux et variés, ébèniers, sandal et ealambac, dont on exporté les bois précieux ; tek, arbre à benjoin et plusieurs autres bois d’ébénisterie, et de construction. À côté de ces végétaux utiles croissent les plantes les plus vénéneuses, entre autres le fameux upas, dont le suc sert k empoisonner les armes des habitants de cette contrée. Si les forêts sont moins nombreuses et moins vastes que dans les îles voisines, on y rencontre en revanche d’immenses pâturages qui nourrissent presque tous les animaux domestiques de l’Europe. On y trouve des chevaux qui sont les plus estimés de la Malaisie ; une race de petits bœufs indigènes avec une bosse sur le dos ; des sangliers, des buffles, des cerfs, plusieurs variétés de singes très-forts et très-méchants ; des perroquets, des oiseaux de paradis et une grande abondance de menu gibier. Les essaims d’abeilles y sont très-nombreux et donnent un miel très-estimé. Les crocodiles infestent les rivières ; les lézards, les dragons volants et les serpents venimeux y pullulent aussi.

L’île est assez riche en minéraux. La près qu’île septentrionale abonde en mines d’or, près de Gorontalo surtout, dans le voisinage de l’établissement hollandais. Célèbes possède aussi des mines de fer, de cuivre, d’étain et, comme Bornéo, quelques gisements de diamants. On rencontre de beaux cristaux dans quelques montagnes. Enfin les territoires tle