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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 2, Caq-Cel.djvu/356

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CËLT

les noms de Celtes, de Scythes et de Cslto-Scythes ; que leur langue, dont on retrouva des traces dans les langues des divers peuples de l’Europe et de l’Asie, au milieu desquels les Gaulois formèrent des établissements, s’est conservée dans l’Armorique ; enfin, que c’est aux Gaulois que tes Grecs et les Romains ont emprunté leur culte et la plupart de leurs usages. A la partie historique et didactique de cet ouvrage est ajouté un tableau méthodique et comparatif des langues, dont lequel Latourd’Auvergne fait le rapprochement des langues de l’Europe et de l’Asie avec le celto-Ureton, qu’il regarde comme leur source commune.

Jacques Le Brigant, de Pontrieux, est, de tous les celtomanes, le plus original qui ait existé. On lui doit un curieux ouvrage, dont voici le titre : Éléments succincts de la langue des Celtes-Gomérites ou Bretons ; introduction à cette langue, et par elle à celle de tous les peuptes connus (Strasbourg, 1779, in-8<>}. Il en publia une seconde édition à Brest, en l’an VU (1799). Dans la préface, il dénonce la défectuosité de tous les livres que les Bretons avaient eus jusqu’alors pour les guider dans l’étude de la langue de leurs pères, les Gomérites ou enfants de Gomer. Un des plus tristes et des plus absurdes, aj.oute-t-il, a été la dernière grammaire du pauvre capucin Rostrenen, qui, en forgeant treize à quatorze conjugaisons sans en donner une, présentait des choses aussi inutiles que la barbe des capucins :

< Eun dra da ober, un dm rèt :

« Trohûn barv or gapucinet.

  • C’est une chose à faire, une chose nécessaire,

que de couper la barbe des capucins. »

Il faut avouer que la grammaire bretonne du P. Rostrenen méritait tous les anathèmes d’un puriste bas-breton comme Lo Brigant.

Ce dernier voulut élever un monument qui consacrât son système. C’était un ouvrage dont le titre serait : la Langue primitive conservée. Il en publia le prospectus, qui forme à lui seul un volume. Il est intitulé ; Observations fondamentales sur les langues anciennes et modernes (Paris, 1787, in-4"). D’après Le Brigant, l’hébreu, qui est la tige des autres langues orientales, ne serait que le plus ancien dialecte de la langue celtique. lJour appuyer son opinion par des exemples, il extrait plusieurs passages de la Genèse, notamment celui-ci : « Dieu dit que la lumière se fasse, et la lumière se fit. » Il présente successivement cette phrase eu hébreu, en chaldéen, en syriaque, en arabe, en persan, en grec, en latin, en français, et chaque traduction est comparée à la forme celtique qui y correspond. Non content de cela, il prétend établir, dans des chapitres séparés, les rapports existant entre le celtique et les langues les plus opposées entre elles, comme le chinois, le sanscrit, le caraïbe ou galibi et l’idiome de Taïti.

Le Brigant était tellement convaincu de la supériorité du celtique armoricain, et en parti— culier du dialecte de Tréguiec, sur toutes les langues de l’univers, qu’il prétendait les expliquer à la première inspection, les expliquer toutes au moyen de ce dialecte, tombé aujourd’hui à l’état de patois. Courtde Gébelin, dont il a été parlé plus haut, et le chevalier d’Oraison vinrent un jour lui annoncer qu’un navire marchand avait amené en France un jeune insulaire de fOcéanie. « Ce sauvage, lui dirent-ils, vient d’arriver à Paris ; nous l’avons vu, nous l’avons interrogé ; mais la langue dont il se sert est tellement différente de toutes celles que nous connaissons, qu’il nous a été impossible de comprendre un seul mot de toutes ses réponses. — Amepez-le moi, dit Le Brigant d’un ton assuré. Vous verrez que je l’entendrai, qu’il m’entendra, et que nous pourrons nous entretenir ensemble aussi bien que nous nous entretenons vous et moi. « L’entrevue fut décidée pour le lendemain. A l’heure convenue, l’insulaire fut présenté à Le Brigant devant une société nombreuse. Il débuta d’abord par de nombreux salamalecs, après quoi il prononça quelques paroles tout à fait inintelligibles pour tous les assistants, excepté toutefois pour notre savant Breton, qui les leur traduisit à l’instant. « U me présente ses respects, dit-il, et me demande comment je me porte. » Le Brigant ne fit point attendre sa réponse. Elle fut faite dans uno langue tout aussi intelligible que l’avait été celle de la demande. Le colloque continua ainsi durant quelques instants. Le Brigant, tout oreilles, traduisait et répondait sans aucune hésitation, lorsque les auditeurs, ou plutôt les spectateurs, ne pouvant plus maîtriser leur hilarité la laissèrent éclater. Ils apprirent à Le Brigant que son interlocuteur, loin d’appartenir aux lies de la Société, était un sauvage du faubourg Saint-Marceau. Sans se déconcerter, notre celtomane s’écria avec emphase : « N’importe, messieurs, sachez qu’il n’y a et qu’il, ne peut y avoir dans l’univers un mot qui ne soit celtique : Celtica négala, negatur orbis. »

CELTOMANIE s. f. (sèl-to-ma-nl — rad. celtomane). Manie de certains savants systématiques, qui voyaient dans le celtique l’origine de la plupart des langues de l’Europe, et particulièrement de la langue française, ou même la langue primitive d’où toutes les autres étaient dérivées.

CELTOIUENS ou CELTOIU1, tribu figure de l’ancienne Gaule méridionale, "chez les Sa CËttl

lyea, h l’E. d’Aquœ-Sextiœ (Aix). Quelques auteurs les confondent avec les Selteri.

CELUI, CELLE ; pi. CEUX, CELLES pron. démonstr. (se-lui, sè-le, seu, sè-le — de ce et lui). Ce mot, non suivi des particules ci ou , s’emploie toujours avec les relatifs qui, yue, dont ou avec de ; il n’y a à cette règle qu une exception que l’on verra plus loin, et encore est-ce par ellipse que le relatif est supprimé dans ce cas.

Celui qui, La personne qui : Celui qui veut et qui peut est semblable à Dieu. Je connais ceux qui uous ont dit cela. Donnez à ceux qui ont faim. La beauté des créatures fait connaître celui qui en est l’auteur. (Pasc.) Une de mes aversions, c’est de prôner ceux qui m’appartiennent. (Boss.) Celui à qui personne ne plait est plus malheureux que celui Qui ne plaît à personne. (La Rochef.) L’honnneteté d’une femme n’est pas dans les grimaces ; il sied mal de vouloir être plus sage que celles qui sont sages. (Mol.) Une femme insensible est celle ; qui n’a point encore vu celui Qu’elle doit aimer. (La Bruy.) L’harmonie la plus douce est le son de la noix de celle que l’on aime. (La Bruy.) La considération n’enivre pas celui qui en jouit et n’humilie pas celui qui l’accorde. (Fonten.) Rien n’existe que par celui qui est. (J.-J. Rouss.) Une femme a besoin d’admirer celui Qu’elle aime. (La Rochef. Doud.) Malheur à ceux qui remuent le fond d’une nation ! (Rivarol.) Une femme ne par* donne jamais à celui qu’elle aime la joie qu’elle ne cause pas. (Mme E. de Gir.) Ceux à qui tout le monde convient ne conviennent ordinairement à personne. (M"* Guibert.) Celui qui trouve un bon gendre gagne un fils ; mais celui qui en trouve un mauvais perd une fille, (L.-J. Lareher.)

Celui qvi met un frein à la fureur des flots Sait aussi des mâchants arrêter les complota.

Racine.

Celui qui fait tout vivre et qui fait tout mouvoir, S’il donne l’être à. tout, l’a-t-il pu recevoir ?

L. Racine.

Il Se rapporte le plus souvent à une personne, à une chose définies, exprimées par un antécédent : Le plus malhiurcux des hommes est celui Qui fait le plus de malheureux. (Fén.) Les grandeurs naturelles sont celles qui sont indépendantes de la volonté des hommes. (Fonten.) De deux hommes de lettres, celui qui est le plus riche est ordinairement celui à qui on marque le plus d’égards. (D’Alemb.) L’âme supérieure n’est pas celle qui pardonne, c’est celle qvm’apas besoin de pardon. (Chateaub.) L’homme le plus heureux est celui qui a le moins de besoins. (Girard.) Le meilleur gouvernement est celui qui est l’expression la plus complète de la justice. (Vacherot.)

Le plus âne des trois n’est pas celui qu’on panse. La Fontmke.

!1 Quelquefois le relatif qui et le verbe être,

dont il serait l’antécédent, sont supprimés après «fui." Le goût de la philosophie n’était pas celui dominant. (Volt.) Mon père était graveur de profession ; il cultivait aussi la peinture et voulut s’adonner à celle en émail, bien moins par goût que par spéculation. (Mm Roland.) Le système atlantique comprend toutes les montagnes gui bordent l océan Atlantique et la Méditerranée, depuis celles appelées montagnes Noires, près du cap Bojador, jusqu’au désert de Barcah. (M.-Br.) Cette tournure rapide tombe en désuétude,

Il n’y a celui, celle gui, se disait autrefois pour II n’est personne >}ui : Il n’y avait celui qui ne prévit une prochaine rupture avec la famille de Lorge, de l’humeur si connue de M. Lauzun. (St-Sim.) C’est littéralement l’exfpression latine non est qui, expression aussi Dgique que concise et qui signifie proprement Celui qui... n’est pas : Non est qui pure/, Celui qui pense n’est pas, il n’est personne qui pense.

Celui de, La personne ou l’objet défini qui appartient à, qui a rapport à : Prends ton livre et laisse celui de ton frère. Au lieu de la porte de droite, je pris celle de gauche. Le plaisir le plus grand est de faire celui d’autrui. (La Bruy.) Il y a trois tribunaux qui ne sont presque jamais d’accord ; celui des lois, celui de l’honneur et celui de la religion. (Montesq.) L’influence du luxe se répand sur toutes les classes de l’État, même sur celle du laboureur. (Marmontel.) Pour empêcher que. son peuple ne se fondit parmi les peuples étrangers, Moïse lui donna des mœurs et des usages tnatliables avec ceux des autres nations. (J.-J. Rouss.) On ne fait son bonheur qu’en s’occupant de celui des autres. (B. de St.-P.) La question de l’origine de la parole est la même que celle de l’origine des idées. (J. deMaistre.) Le monopole du pouvoir n’implique pas celui des lumières. (B. Const.) Il La personne ou l’objet défini, parmi d’autres personnes ou d’autres objets : C’est celui de tous qui a le plus de talent. Il remercia ceux de ses amis qui lui offraient leurs services. Vous pouvez garder celui de ces livres qui vous conviendra le mieux. Il Avec un verbe a l’infinitif, L’acte, le fait ou l’objet défini qui consiste à : L’art d’assaisonner tes plaisirs n’est pas celui n’en être avare. (J.-J. Rouss.) Le premier besoin de l’âme est celui n’aimer et D’être aimé. (Alibert.) Après te plaisir d’admirer soi-même une femme aimée vient celui de la voir admirer par tous. (Balz.)

— Fain. et très-pop. Avoir celui de, Avoir

CËLlî

l’honneur de : J’ai celui db’ vous dire que je suis votre serviteur.

Celui-ci, celle-ci, Celte personne ou cette chose-ci : Celui-ci répondit que... Celle-ci prétendit que... Laisses ce fruit, celui-ci vaut mieux. Ces fruits ne sont pas mûrs, ceux-ci le sont, il S’applique particulièrement à la personne ou à la chose la plus rapprochée dor.t on a parlé en dernier lieu :

La Folie et l’Amour jouaient un jour ensemble. Celui-ci n’était pas encor privé des yeux.

La Fontaine.

Après sombre hiver, gai printemps ; Après joli temps, triste pluie ; Après celle-ci, le beau temps.

Piron.

Deux mulets cheminaient, l’un d’avoine chargé. L’autre portant l’argent de la gabelle. Celui-ci, glorieux d’une charge si belle, N’eût voulu pour beaucoup en être soulagé. La Fontaink.

Il La chose dont on va parler : Le plus beau et le plus difficile de tous les préceptes est celui-ci : Connais-toi toi-même.

Celui-là, celle-là, Cette personne ou cette chose-là : Quel livre demandes-vous ? Celui-là.. De toutes ces dames, cellk-là est la plus aimable. Celui qui accepte la vérité sans l’examiner, celui-là ne croit pas. (Laboulaye.)

Il Quand deux personnes ou deux choses sont mises en opposition, celui-ià, celle-là désignent ordinairement la personne ou la chose la plus éloignée ou dont on a parlé d’abord : Laissez ce livre-ci et ailes prendre celui-là. Washington ne ressemble pas à Napoléon ; celui-là n’était pas un despote. (Guizot.) H Souvent celui-là eu celle-là ne se rapporte pas à un nom exprimé, mais à une idée que le contexte fait comprendre et qui devrait proprement être figurée par le mot cela, mot qui remplit en français les fonctions d’un pronom du genre neutre : // a écrit au ministre ! Oh ! celle-là est trop forte {cela est trop fort). Vous marier, vous, mon père !Moi-même, en propre personne. ■— Je ne m’attendais pas à celvi-là. (Regnard.)

Celui-ci..-, celui-là / Celle-ci... celle-là. Quand celui-ci et celui-là ou celle-ci ou celle-là sont mis en opposition, le premier désigne la personne ou la chose la plus rapprochée ou dont a parlé en dernier lieu, le second la personne ou la chose la plus éloignée ou dont on a parié en premier’ lieu : Ces deux tableaux sont beaux ; mais celui-ci excelte par le coloris, celui-là par le dessin. Napoléon et César se ressemblent en ceci : celui-ci tenta de tuer une république et celui-là réussit à en tuer une. Deux sortes de gens fleurissent dans les cours et y dominent dans divers temps, les libertins et tes hypocrites ; ceux-là gaiement, ouvertement ; ceux-ci finement, par des artifices. (La Bruy.) Chaque île a ses brises de mer et de terre qui soufflent, celles-ci le jour et celles-là la nuit. (M.-Br.)

Tel est l’avantage ordinaire

Qu’ont sur la beauté les talents : Ceux-ci plaisent dans tous les temps, Celle-là n’a qu’un temps pour plaire.

VotTAJRE.

Bans une ménagerie

De volatiles remplie

Vivaient le cygne et l’oison ;

Celui-là destiné pour les regards du maître,

Celui-ci pour son goût.,

La Fontaine.

Il S’emploient souvent comme simple énumération et signifient, L’un, l’autre ; Les uns, les autres : Celui-ci meurt dans les prospérités et dans les richesses ; celui-là dans la misère et dans l’amertume de son âme. (Fléch.) iVoiw t’i’uûnî doits un temps où la religion n’est plus considérée que comme un moyen par ceux-ci, comme une poésie par ceux-là. (Balz.) Celui-cj allonge sa roture d’un nom de terre, celui-là d’un nom de ville ou de rue ; /’un exploite son département ou son canton, J’autre son village ou sa métairie. (Liadières.) Il Quelquefois, dans l’opposition ou dans l’énumération, on remplace l’un des termes celui-ci et celui-là par l’autre : Celle-là est un vrai bureau d’adresses, et cette autre-ci sait toutes les nouvelles. (Boss.) Il Servent quelquefois pour exprimer une opposition ou une énumération de personnes indéterminées : Je vous réponds qu’après ma mort toutes ces inepties deviendront autant de faits incontestables, parce que M. l’un et M. l’autre, et M™o celle-ci et JWUe celle-là, toutes gens de haute probité, les auront attestées. (J.-J. Rouss.) En ce sens, on emploie plus généralement un tel ou une telle répétés.

Celui-là, celle-là qui, que ou dont, S’employait autrefois dans le sens de celui, celle qui, que ou dont ; Il n’y a point de doctrine plus propre à l’homme que cellb-LÀ qui Finstruit de sa double capacité de recevoir et de perdre la grâce. (Pasc.)

Notre galant vous lorgne une fillette De celles-là que je viens d’exprimer.

La Fontaine.

Chacun s’égare, et le moins imprudent Est celùi-lâ qui plutôt se repent.

VotTAlRE.

Le fet qui dévora Gomorrhe

Ne fut jamais si véhément

Que celui-id qui me dévore.

Voiture.

D Quelques écrivains modernes ont tenté de faire revivre cette trop lourde expression :

N’est-ce pas un préjugé bien sublime que en- lui-là qui vous fait croire fermement que vous reverrez ceux que vous pleurez, et que votre existence ne finit pas au fossoyeur ? (E. Sue.)

Il S’emploie encore aujourd’hui lorsque qui, que, dont est placé après le verbe dont celui-là est le sujet : Celui-là réussit qui persévère. Celui-là est riche qui reçoit plus qu’il ne consume. (La Bruy.) Celui-là est pauvre dont la dépense excède la recette. (La Bruy.) Celui-là est ion qui fait du bien aux autres. (La Bruy.) En amour, celui-là est le bienfaiteur qui veut bieurecevoir de l’autre. (A. Karr.) Celui-là. seul mérite le titre de bienfaisant, qui fait le bien avec persévérance. (Lcmontey.)

Il Celui-ci ou Celui-là qui, que, dont s’emploie aussi lorsque l’objet qu’il désigne est mis en opposition avec d’autres, et qu’il s’agit de le préciser.par exclusion : De ces deux témoins, c’est celui-ci qu’iï faut croire. Parmi tous ces moyens, c’est à celui-là que je m’arrêtai. Heureux ceux devant qui l’on tremble ; il n’y a plus que ceux-là qui aient des flatteurs. (Mme k. de Gir.)

Ames de bronze, humains, celui-là fut sans doute Armé de diamant, 7111 tenta cette route Et le premier osa l’abîme défier.

La Fontaine.

Celui-là de, S’employait autrefois dans le sens de Celui de ;

Il n’est enseignement pareil

A celui-là de fuir une tête éventée.

La Fontaine.

— Pop. Celle-ci est pour... Je vous écris cette lettre pour... Celle-ci est pour vous dire que je me porte bien.

— Gramm. Le pronom démonstratif celui n’est jamais employé d’une manière ubsolue ; il est presque toujours complété par un mot précédé de la préposition de ou par une proposition commençant par un pronom relatit ou conjonctif. Ce serait une faute de le compléter par un adjectif, et si l’on trouve un grand nombre d’exemples où il est suivi d’un participe, ces exemples sont condamnés par la plupart des grammairiens. Montesquieu a écrit : On confondait la blessure faite à une bête et celle faite à un. esclave ; mais cette construction blesse aujourd’hui l’oreille. Personne n’oserait écrire : Il faut serrer les bons fruits et jeter ceux mauvais ; on doit dire : ceux qui sont mauvais. Devant une locution adjective, la prohibition est moins absolue et liarthélemy n’a pas craint de dire : Les Athéniens ont trois espèces de monnaies ; celles en argent sont les plus communes.

CELUNE (lu), petite rivière de Fiance, dtins le département de la Manche, prend sa source près de barenton, reçoit la Cance, lo Beuvron, et se jette dans la baie du Mont-Saint-Michel, après un cours de 60 kilom.

CÉLY (Jévôme-Marie-Eon, comte i>k), général et graveur français, né à Bayeux en 1734, mort en 1817. Il fit les campagnes d’Allemagne de 1757 à 1763, fut choisi comme aide de cump du maréchal de Brogtie, pour porter à Louis XV les drapeaux pris a 1 ennemi au combat de Hegenheim en 1763. Ayant refusé, en 1701, le grade de lieutenant général, il émigra et commanda, l’année suivante, le bataillon de la noblesse de Bretagne à 1 armée des princes. Il fit les campagnes de 179G et de 1797 sous les ordres du prince de Condé. Appelé au commandement de Calais, lors de la rentrée des Bourbons (1SU), il fut la même année promu au grade de général de division. Grand amateur des arts, il s adonna a la gravure et y montra du talent. Il a gravé des portraits et d’autres sujets, et ses œuvres sont aujourd’hui fort recherchées des collectionneurs.

CÙLY-EN-B1EBRE, village et commune de France (Seine-et-Marne), arrond. et à 14 kilom. S.-O. de Melun, sur le côteau qui borde la rive droite du Rebais ; 547 hab. Cerises renommées. Église du xiii° siècle, avec fragments de vitraux du xvc siècle et une belle grille en bois sculpté de la Renaissance. Ancien château bâti par Jacques Cœur.

CÉLYPHE s. m. (sé-li-fe — du gr. keluphos, écaille). Genre de diptères, de la famille des athérieères, tribu des muscides.

— Encycl. Ce genre de diptères présente les caractères suivants : bouche dépourvue de trompe ; chaperon presque perpendicufaire, nu, largement échnneré à son extrémité ; corps ovo-hémisphérique ; éeusson très-grand, couvrant tout l’abdomen et les ailes ; corselet bombé. L’écusson, qui est ovule et élargi en arrière, est formé de deux téguments : le supérieur corné et fortement bombé, l’inférieur membraneux et aplati. Il présente ainsi une cavité qui serait, d’après Macquart, remplie d’un fluide propre a augmenter ou a diminuer le poids de l’insecte, et par suite à ralentir ou à accélérer le vol. On connaît deux espèces de célyphes, qui habitent Java et les Indes orientales.

CEMADE s. m. (se-nm-de). Maram. Faon du cerf.

CËMBALO s. m. (sain-ba-lo, ou à l’italienne tchèium-ba-lo — motital.) Mus. Mot que l’on employait dans les anciennes partitions pour désigner le clavecin.

CEMBEL s. m. (san-bèl). Joute, tournoi. || Assemblée. || Danse, fête villageoise. || Vieux mot.