Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 3, Cem-Chan.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAB

d’Amérique étant survenue, il fut promu commandant du Vaillant, sous les ordres du comte d’Estaing, prit part-aux différentes affaires de la Grenade, passa, en 1780, au commandement du Saint-Esprit, et assista, sous le comte de Grasse, aux affaires des 29 avril, 1er juin, 5 et 6 septembre 1781. À la suite de ce dernier engagement, dans lequel il avait été blessé, il fut nommé chef d’escadre, et chargé de convoyer, avec quatre vaisseaux de guerre, une flotte marchande de 120 voiles, qu’il ramena heureusement de Saint-Domingue en France. Toutefois, même en temps de guerre, le marquis de Chabert n’interrompit jamais ses travaux- scientifiques. Dès son retour en France, en 1783, il lut à l’Académie des sciences un Mémoire sur l’usage des horloges marines, relativement à la navigation, et surtout , à la géographie. En 1784, il fut nommé commandeur de Saint-Louis, et vice-amiral en 1792. Il émigra la même année, et passa en Angleterre, où l’astronome Maskelyne lui offrit la plus généreuse hospitalité. Le marquis de Chabert continua ses travaux en Angleterre ; il s’y consacra même avec tant d ardeur, qu’il y perdit la vue. Il rentra en France en 1802, et fut nommé, l’année suivante, membre du Bureau des longitudes. Malgré sa "écité, il ne cessa de s’occuper des travaux qui avaient fait le charme de sa vie, et inséra dans les Mémoires de l’Académie des sciences de nombreux mémoires d’astronomie, de physique et d’hydrographie. Il mourut à. Paris le 12 décembre 1805, le jour même de la victoire d’Austerlitz. Il était âgé de quatre-vingt-un uns.

CHABERT (Philibert), médecin vétérinaire, né k Lyon en 1737, mort à Paris en 1814. Son père était maréchal ferrant, et ce fut dans la maison paternelle qu’on l’initia aux premiers éléments d’un art qui devait l’illustrer. Il vint do bonne heure h Paris, puis entra, en 1763, k l’école vétérinaire de Lyon, qui venaitd’être établie par Bourgelat. Celui-ci le distingua bientôt, et, sentant tout le parti qu’il pouvait en tirer pour l’école d’Alfort, qu’il venait d’établir (1706), il l’y plaçai la tète des hôpitaux et des forges. Il ne tarda pas à s’applaudir do son choix. Il se plaisait à rendre justice à Chabert, et ne dissimulait pas les obligations qu’il lui avait. « La rapidité de ses progrès, écrit-il dans un de ses livres élémentaires, lui assure une réfutation qui seule suffirait pour convaincre à jamais de l’utilité des écoles vétérinaires. » Nommé successivement professeur de maréchallerie, des maladies et des opérations, inspecteur des études et directeur de l’école d’Alfort, Chabert succéda, en 1780, à Bourgelat, dans sa place de directeur et d’inspecteur général des écoles vétérinaires ; il a conservé ce titre jusqu’à l’époque de la Révolution. Il fut confirme dans sa place de directeur de l’école d’Alfort en 1794, et nommé de nouveau professeur de maréchallerie et de jurisprudence vétérinaire en 1SOG. On a de lui un grand nombre de travaux intéressants sur son art : Traité du charbon ou anthrax dans tes animaux (1783) ; Traité des maladies vermineuses dans les animaux (1783) ; Instructions sur la morue (1785) ; Traité sur l’engraissement des animaux domestiques (1805) j Instructions sur les maladies des animaux domestiques (1812-1834, 6 vol,) ; Des lois sur la garantie des animaux (1804), et de nombreux mémoires. Ses ouvrages sont écrits avec méthode, précision et clarté. On y reconnaît l’esprit d’ordre et d’observation, et surtout l’étude de la nature dans l’animal malade. Enfin, dans le traitement des maladies vermineuses, Chabert a substitué l’emploi de l’huile empyreumatique, facile k préparer, dont les effets sont certains, et qui est d un prix peu élevé, h un remède très-cher (l’huile animale de Dippel), dont on faisait peu d’emploi, et dont les propriétés n’étaient pas bien connues.

Chabert était membre correspondant de l’Institut de France et de plusieurs autres sociétés savantes françaises et étrangères.

CHABERT (Théodore, baron), général français, né à Villefranche en 1758, mort vers 1830. Il servit dans les guerres de la Révolution, siégea aux Cinq-Cents, et vota, contre le consulat à vie. Placé sous les ordres du général Dupont, il commandait l’avant-garde à la malheureuse affaire de Baylen, et fut désigné, avec le général Marescot, pour traiter de cette capitulation, si honteusement célèbre. À son retour en France, il fut enfermé k l’Abbaye, mais combattit bravement, en 1814, contre les armées coalisées. Depuis, il vécut dans la retraite.

CHABERT (Louis), général français, né en 1772 à la Tronche, près de Grenoble, mort k Paris en 1831. Parti comme simple soldat dans un bataillon des volontaires de l’tsère, il gagna tous ses grades sur le champ de bataille, et fit la plupart des campagnes de la République et de l’Empire. Chabert venait d’être nommé maréchal de camp par le gouvernement provisoire, en 1815, lorsqu’il fut mis à la retraite par Louis XVIII, k cause de sa conduite pendant les Cent-Jours.

CHAÏSEU1L, ville de France (Drôme), ch.-l. de cant., arrond. et à 12 kilom. S.-E. de Valence, au pied d’une colline, sur la Vioure ; pop. aggl. 1,388 hab. —pop. tôt. 4,333 hab. Filatures de soie ; chapellerie, tanneries, papeterie, orfèvrerie commune. Restes d’un ancien château fort. C’est le Cerebelliaca des

CHAB

anciens, mentionné dans les itinéraires entre Aoste et Valence.

CHABIAU s. m. (cha-bio). Navig. Corruption de CHABLEAU.

CHABIN s. m. (cha-bain). Produit hypothétique de l’union du bouc et de la brebis, ou du bélier avec la chèvre. Il On dit aussi chabris.

— Encycl. L’accouplement du bouc et de la brebis, ou celui du bélier et de la chèvre n’a, théoriquement, rien d’impossible. Il est donc permis de croire k l’existence de métis nés de ce croisement ; mais ce cas est-il aussi commun qu’on le croit ? Le chabin ou chabris, nom qu’on donne à ces métis, a pu se produire quelquefois ; mais ce nom a souvent aussi été appliqué à des animaux qui n’étaient que de simples variétés du mouton. On dit que le chabris, très-commun autrefois à Saint-Domingue, l’est encore aujourd’hui à Cuba et au Mexique, et qu’il offre, à tous égards, des qualités exceptionnelles, bien supérieures k celles des deux espèces dont il provient. Nonseulement il atteint de bonne heure un développement considérable ; mais il se recommande par la bonté de sa chair, qui se vend à. un prix plus élevé que celle du chevreau et du mouton. On pouvait croire qu’en Amérique son excellence tenait à la supériorité des races dont il procède, car on sait que dans les pays chauds le mouton, le chevreau surtout, l’emportent sur leurs similaires des contrées du Nord ; mais on assure que le chabris obtenu en Angleterre n’est inférieur ni par la finesse du goût, ni par,1e privilège de fournir à l’industrie une toison abondante, élastique, lustrée, se rapprochant du crin et pouvant servir à fabriquer de très-belles étoffes.

CHABIR s. m. (cha-bir). Eperon que portent les Arabes : Les chefs arabes venus à Paris lors de la distribution des aigles avaient des bottes armées de leurs longs et terribles chabirs. (Journ.)

CHABLAGE s. m. (cha-bla-je— rad. chable). Navig. Fonctions de certains employés qui étaient chargés autrefois de veiller h ce que les bateaux ne se heurtassent pas contre quelque obstacle, dans le voisinage des ponts et dans les passages difficiles.

CHAULAIS (Caballicus ager, champ des chevaux), ancienne province du Piémont, dans la Savoie, comprise entre le lac de Genève au N., la Suisse à l’E., le Faucigny au S. et la province de Carouge à l’O. ; ch.-l. Thonon ; superficie, 87,000 hectares ; 60,193 hab. Cette contrée, qui doit son nom aux nombreux chevaux qu’y élevaient les Romains, est montagneuse, couverte de beaux pâturages et de vastes forêts ; elle renferme quelques fertiles vallées qui produisent en abondance des grains, des châtaignes et d’autres fruits.

Au moyen âge, le Chablais fit partie du royaume de Bourgogne ; au xie siècle, il fut donné j)ar l’empereur Conrad le Salique à Humbert, premier comte de Savoie, et resta dans cette maison jusqu’au premier empire, qui le réunit k la France en le comprenant dans le département du Léman ; en 1814, il fut rendu k la maison de Savoie, qui l’a cédé à la France en 1S60. Le Chablais forme aujourd’hui l’arrond. de Thonon, dans le département de Haute-Savoie.

CHABLE s. m. (cha-ble — anç. forme du mot câble). Techn. et Mar. Grosse corde passée dans une poulie, pour enlever des fardeaux.

— Agric. Nom de la herse dans quelques localités.

— Sylvie, Syn. de chablis.

CHABLEAU s. m. (cha-blo). Navig. Câble d’un faible diamètre et d’une grande longueur, dont on se sert pour tirer un bateau. ' On dit

aussi CABLIAtT, CHABLJAU, CHABOT et CHABLOT.

CHABLER v. a. ou tr. (cha-blé — rad. chable). Navig. Haler, soulever ou attacher avec un chable : Chabler un fardeau, une pièce de bois, u Chabler des cordes, En tordre plusieurs ensemble, pour en former une seule.

— Agric. Chabler les noyers, Abattre les noix k coups de perche.

Se chabler v. pr. Être chable.

CHABLER v. n. ouintr. (cha-blé — corrupt. de cluiple). Combattre dans un chaple ou tournoi, n Vieux mot.

CHABLEUR s. m. (cha-bleur — rad.chable). Navig. Ancien nom de l’inspecteur qui était chargé de régler les départs des coches et de veiller k leur sûreté pendant leur navigation. Il Celui qui attache l’amarre k un bateau.

CHABLIAU s. m. (cha-blio). Navig. V. chableau.

CHABLIS s. m. (cha-bli —du lat. capulare, battre, qui se retrouve dans le français chapeler et le provençal chaplar, hacher, mettre en morceaux. Le provençal a de plus le subst. chaple, abattis, action de hacher, de briser, d’abattre, qui se rapproche beaucoup de chablis). Sylvie. Arbre de haute futaie ou baliveau renversé, déraciné ou rompu par les vents ; arbre brisé sous le poids de la neige ou du givre, tombé de vieillesse ou de pourriture : Tous procès-verbaux concernant les chablis doivent être enregistrés aux archives de la conservation. (Dict. forestier.)

— Adjeetiv. : Les arbres chablis, les bois chablis, u.On dit quelquefois chable.

CHAB

— Contre. Vin blanc de Bourgogne très-reiiouiinè, qui doit son nom au pays où on le récolte : Une bouteille de chablis. Boire du

CHABLIS.

CHABLIS (Cabliacum), ville de France (Yonne), ch.-l. de cant., arrond, et à 20 kilom. E. d’Auxerre, sur le Serein, et au milieu de riches vignobles ; pop. aggl. 2,308 hab.—pop. tôt, 2,330 hab. Tanneries, -fabriques de futailles et de biscuits renommés ; carrières de pierres de taille ; excellents vignobles, qui ne produisent guère en moyenne que 200,000 hectolitres de vin blanc. Mais iliaut croire que MM. les marchands de vins de tous les pays, sans oublier, bien entendu, ceux de Paris, pratiquent sur cette liqueur pétillante et généreuse le même miracle oue Jésus-Christ sur les cinq pains, dans !e désert, puisqu’il s’en débite annuellement sur la surface du globe des milliers d’hectolitres ; miracle qui, dans l’espèce, se confond avec celui des noces de Cana, car dans l’un et l’autre cas l’eau se trouve tout à coup métamorphosée en vin. À Paris, tout vin blanc s’appelle fièrement chablis, comme toute eau-de-vie s’intitule cognac, antonomase qui ferait dresser les cheveux sur le sommet chenu du mont Calvaire. Les vins blancs de Chablis ont une réputation européenne, et valent encore mieux que leur réputation ; ils sont spiritueux, sans laisser sentir l’alcool ; ils ont du corps, de la finesse et un parfum exquis (goût de pierre à fusil) ; ils sont d’une limpidité et d’une blancheur remarquable, et se distinguent aussi par leurs qualités hygiéniques et digestives, par l’excitation vive, bienveillante et pleine de lucidité qu’ils communiquent k l’intelligence. Leur conservation est indéfinie et ils s’améliorent encore en vieillissant ; une bouteille de 184G n’a pas de prix, car l’heureux détenteur ne s’en séparerait qu’en la dégustant avec ses meilleurs amis, et les jours de baptême ou de mariage. Ces vins supportent admirablement les voyages et traversent les mers sans perdre aucune de leurs qualités. Les principaux crus sont les moutonne, valmur, vaudésir, Manchot, clos, montdemilieu, bougrot. La seule espèce de cépage est le pineau ou morillon blanc. La vigne est essolée (arrachée du sol) à trente ou quarante ans environ ; elle ne produit qu’après cinq ans de plantation et donne une moyenne de 25 à 30 hectolitres à l’hectare. La plantation se fait en petites fosses distantes de 0 m. 80, en chapons coudés, à 0 m. 25 de profondeur. L’habitude est de traîner, partant de chaque souche, trois k cinq membres, portant chacun deux coursons taillés à deux ou trois yeux, attachés chacun près de terre, k un échalas. Le sol des coteaux de Chablis est pierreux, calcaire et léger-, on donne quatre cultures pur an, et on commence k planter k des distances assez longues pour permettre de labourer les vignes à la charrue, afin d’économiser la maind’œuvre.

Versons encore quelques gouttes d’encre k la santé du nectar bourguignon.

Le vin blanc de Chablis a été, est et sera toujours le premier des vins blancs, comme Achille est le premier des héros (toutefois sans préjudice d’Hector, de Diomède et d’Ajax, fils de Télamon. Ici, bien entendu, Hector c’est l’yquem, Diomède, le grave, et Ajax, le sauterne). Les anciens croyaient sincèrement que la courtisane éttut un produit spontané des villes de Lesbos ou de Milet ; il nous semble, dans un autre ordre d’idées, ou plutôt dans le même ordre, puisque femme et vin nous enivrent, que le premier cep de raisin blanc a dû pousser naturellement sur un des coteaux brûlants de Chablis.

CHÂBLON s. m. (cha-blon). Techn. Calibre servant au façonnage des poteries.

CHABLOT s. m. (cha-blo — rad. chable). Techn. Cordage de maçon. N On dit quelquefois CHABOT.

CHAELURE s. f. (cha-blu-re — rad. chable). /Navig. Corde longue d’environ 30 m., qui sert k chabler.

CHABNAM s. m. (cha - bnamm). Comm. Sorte de mousseline des Indes.

CHABOISSEAU s. m. (cha-boi-so). Iehthyol, Nom donné k plusieurs espèces de poissons du genre cotte, qui habitent les mers du Groenland. U On dit aussi chaboiseau. CHABORAS ou ABORAS, fleuve de l’ancienne Mésopotamie, affluent de l’Ëuphrate k Circesium ; il porte aujourd’hui-le nom de Khabour.

CHABOT s. m. (eha-bo— du lat. caput, tête, qui a donné le vieux fr. cap etcab). Iehthyol. Espèce de poisson d’eau douce du genre cotte, de couleur noirâtre, d’une longueurde 0 m. 12 à. 0 m. 15, k tête lisse ou portant seulement une épine au préopercule.

A prendre sagement ayez les mains ouvertes ; Ne faites, s’il se peut, jamais présent ni don, Si ce n’est d’un chabot pour avoir un cardon.

RÉCNIEK.

— Blas. Pièce d’armoiries représentant le même poisson en pal, la tête en haut et montrant le dos : Pour leurs armes, les Chabot ont toujours conservé leurs chabots en écartelure. (St-Sim.) Chabot : D’or à trois chabots de gueules.Chabot de la Fare.- D’asur, à trois chabots d’or posés 2 et 1.

— Navig. V. CHABLEAU.

— Techn. V. chablot.

CHAB

827

— Encycl. Iehthyol, On trouve le chabot dans la Seine et dans d’autres rivières. Il se tient souvent caché sous les pierres. Nageant avec une extrême rapidité, il poursuit les très-jeunes poissons, dont il aime k se nourrir ; il vit aussi de vers et d’insectes aquatiques ; mais lui-même devient la proie des perches, des saumons et des brochets. Cette espèce est très-féconde. La femelle est plus grosse que le mâle, et parait comme gonflée k l’époque de la ponte. On a dit qu’elle couvait ses œufs, et qu elle perdait la vie plutôt que de les abandonner ; il est certain qu’on a vu ces poissons, les mâles aussi bien que les femelles, se cacher dans des endroits où des œufs de leur espèce avaient été pondus ; mais cette manœuvre n’a point encore reçu sa véritable explication. La chair des chabots est délicate et saine.


CHABOT, famille du Poitou, une des plus anciennes et des plus illustres de France. On en a établi la généalogie depuis le xie siècle, époque k laquelle elle jouait déjà un rôle considérable et avait produit un évêque de Limoges. Elle avait pour chef, dans la seconde moitié du xn° siècle, Thibaut Chabot, sire de la Roche-Servière et de la Grève, qui fut présent, en 120S, k la signature du traité do Trêves, conclu entre Philippe - Auguste et Jean, roi d’Angleterre. Ce Thibaut laissa trois fils : Thibaut, l’ainé, n’eut qu’un fils, avec qui la branche s’éteignit. Gérard, le second, forma la branche des barons de Retz, qui finit avec Gérard Chabot, baron de Retz, un des partisans les plus dévoués de Charles de Blois, et qui fut fait prisonnier à la bataille d’Auray, en 1364. Le troisième, Sebran Chabot, seigneur de la Grève, a été la souche des différentes branches de cette maison qui se sont perpétuées jusqu’k nous. — Louis Chabot, seigneur de la Grève et de Vouveut, issu au quatrième degrt le Sebran, laissa deux fils, La postérité de I aîné s’éteignit daDS les mâles, dès le premier degré. Le second, Renaud Chabot, a fait la branche des comtes de Jarnac. Cette branche a donné naissance au rameau des comtes de Charny, dont l’auteur, Philippe Chabot, amiral de France, favori de François Ier, fut fait prisonnier avec ce roi k la bataille de Pavie, et laissa deux fils, Eléonor Chabot, comte de Charny, lieutenant général au gouvernement de Bourgogne, qui refusa d’exécuter les ordres de Charles IX, relatifs à ta Saint-Barthélémy, et François Chabot, qui a formé le rameau des marquis de Mirabeau. Elle a produit également le rameau des ducs de Rohan, dont on va parler, et s’est éteinte en 1690, avec Gui-Henri Chabot, comte de Jarnac, marquis de Soubran, qui avait épousé en premières noces Marie-Claire de Créqui, et en secondes noces Ch«rlotte-Armande de Rohan, fille aînée de Charles de Rohan, duc de Montbazon, et d’Armande deSchomberg, sans laisser d’héritiers mâles île ces deux mariages. — Charles Chabot, tige des ducs de Rohan de la maison Chabot, épousa, en 1013, Henriette de Lur, dont il eut Henri Chabot, seigneur de Sainte-Aulaye, gouverneur d’Anjou. Ce dernier fut marié en 1645, à Marguerite, duchesse de Rohan, petite-fille par sa mère du ministre Sully, et fille et héritière de Henri de Rohan, créé duc et pair en 1603. Il obtint, en 1648, de nouvelles lettres patentes, érigeant en duchépairie la terre de Rohan, la pairie étant éteinte à la mort de son beau-père, et mourut en 1655, laissant Louis de Rohan-Chabot, duc de Rohan, dont la descendance s’est perpétuée jusqu’k nous. V. Retz, Grève, Jabnac, Rohan, Citarny, Mirabeau, etc.


CHABOT (Philippe DE), comte de Charny et de Buzançois, grand amiral de France, né vers 1480, mort en 1543. Il fut aussi connu de son temps sous le nom d’Amiral do Itrîon, de la seigneurie de Brion qui appartenait à sa famille. Ses premières années s’écoulèrent au château d’Amboise, où, de même que plusieurs autres jeunes seigneurs, tels qu’Anna de Montmorency, Montchenu, Robert de La Marck, etc., il partagea les jeux guerriers du comte d’Angoulème. Aussi, lorsque ce prince fut monté sur le trône, sous le nom de François Ier, il conserva pour Chabot une faveur et une estime toutes particulières, et, k diverses reprises, lui confia des missions importantes. Après l’évasion du connétable de Bourbon, ce fut lui que le roi, alors k Lyon, chargea de conduire k Paris la reine et ses fils et d’empêcher qu’aucun mouvement éclatât dans la capitale.

En 1424, Marseille, assiégée par les impériaux et par Bourbon, était sur le point de se rendre, lorsque Chabot, k la tête de 200 lances et de 3,000 fantassins, parvint k pénétrer dans cette ville, dont il fit bientôt après lever le siège. L’année suivante, il montra moins les talents d’un général que l’ardeur d’un soldat, en conseillant au rot de livrer la bataille de Pavie. Il chercha ensuite k réparer son erreur en combattant avec la plus grande valeur et ■ y fîst si bien, dit Brantôme, que Je roi lui donna la charge d’amiral. « Il avait partagé le sort de son maître et avait été conduit avec lui prisonnier en Espagne. En 1520, il fut chargé d’aller en Italie obtenir do CharleSrQuint la ratification du traité de Cambrai. Six ans plus tard, il reçut le commandement en chef de la guerre contre le duc do Savoie, et, après avoir, dans une campagne rapide, conquis presque tout le Piémont, il tenait ce prince assiégé dans Verceil et allait,