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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 3, Cem-Chan.djvu/172

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CHAM

instituteur (1793). Élève de l’École normale en l’an III, il devint successivement, professeur à l’École centrale du département de l’Isère, bibliothécaire adjoint de la ville de Grenoble, directeur des droits réunis, contrôleur surnuméraire, etc. Il laissa en mourant des dettes d’abord, puis une belle bibliothèque et des œuvres au-dassous du médiocre : Journal chrétien (1791) ; Bibliothèque du Dauphiné (1797) ; Rapport sur l’état de l’instruction publique dans le département de l’Isère (1800), etc.

CHA.LY ou CHALYS s. m. (cha-li). Comm. Tissu, le plus souvent en laine et bourre de soie, quelquefois en laine et soie, que l’on employait autrefois pour robes et pour gilets : Créé en 1828 par un fabricant français nommé Théophile Jourdan, le chaly eut un succès prodigieux, qui dura une dizaine d’années. (W. Maigne.)

cnALVB^OS (Henri-Maurice), philosophe allemand, né en 1796 à Pfaffïoda (Saxe). Il fut reçu docteur en philosophie en 1820, exerça des fonctions universitaires à Vienne et à Dresde, puis devint, en 1839, professeur de philosophie a l’université de Kiel. En 1852, le gouvernement danois lui retira sa chaire pour cause de germanisme, mais on la lui rendit peu de temps après. Sa métaphysique vise à la clarté, sa philosophie tend a la pratique, et, à ce double titre, ses œuvres intéressent l’esprit français, qui aime à comprendre *.. À conclure. Les principales sont : Histoire du développement de la philosophie spéculative depuis liant jusqu’à Hegel (1848, 4e édit.), traduite en anglais par Edersheim (Édimbourg, 1853) ; Études phénoménologiques (1841) ; la Sophistique moderne (1843) ; Essai d’un système de la théorie des sciences (1846)j Système d’éthique spéculative ou Philosophie de la famille, de l’État et de la morale religieuse (1&53, 2<> édit.) : Philosophie et christianisme, esquisse d’une philosophie religieuse (1853), etc.-Son frère, Charles-Théodore Chalyimîus, né en 1803, directeur du musée des Antiques à Dresde, etc., a fait des cours publics sur l’art et l’histoire des arts.

CHALYBÉ, ÉE adj. (ka-lî-bé — du lat. ehalybs, en gr, chalups, acier, formé de Chalybes, nom d’un peuple à qui l’on attribuait l’invention de l’acier). Pharm. Qui contient du fer ou de l’acier : Vin chalybb. Eau chalybée. h On dit plus souvent ferré,

— Zool. Qui est gris de fer : Roitelet chalybé.

— s. m. Entom. Genre d’insectes lépidoptères nocturnes, comprenant une seule espèce, qui appartient à la Russie méridionale.

CHALYBÉIFDRME adj. (ka-li-bè-i-for-me — du lat. chalybs, acier, et de forme). Hist. nat. Qui ressemble à Un fil d’archal : Lichen

CHALYBKI FORME.

CIIALYBES, ancien peuple de l’Asie, au S. du Pont-Euxin. Quelques auteurs prétendent que ce peuple tirait son nom de Chalybs, fils de Mars ; d’autres assurent qu’il était ainsi nommé parce qu’il avait inventé l’art de tremper l’acier (chalybs), et d’en fabriquer des armes. Quoi qu’il en soit, au temps de Crésus, les Chalybes s’étaient étendus dans !e Pont et la Paphlagonie, possédaient Amisus et Sinope, et occupaient un vaste territoire à l’O. de l’Halys. Ils n’étaient pas seulement d’habiles métallurgistes, mais aussi des guerriers redoutables.

CHALYBITE s, f, (ka-li-bi-te — du lat. chalybs, gr. chalups, acier). Miner. Nom d’une variété de sidérose ou fer carbonate naturel.

CHALYCOTHÉRIUM S. m. (kn-li-ko-téri-omm — du gr. chalis :, chalikos, pierre à chaux ; therion, bête fauve). Maimn. Génie douteux de pachydermes fossiles.

CHAM s. m. (kamm). Forme ancienne du mot KAN.

CHAM bourg et paroisse de Suisse, canton et à 5 kilom. N.-O. deZug, à l’extrémité N.-O. du lac de Zug, à l’embouchure de la Lortze ; 2,000 hab. catholiques. Belle papeterie, forges de cuivre et de fer. Dans les environs, abbaye •de cisterciennes fondée en 1231.

CHAH, ville de Bavière, cercle du hnut Palatinat, ch.-l.do district, à 50 kilom. N-.-E. de Kutisljonne, sur larivedroite delà Regen ; 2,100 hab. Autrefois résidence des margraves, cette ville çut beaucoup à souffrir durant les guerres du xvhc et du xviiie siècle. Aux environs, exploitation de grenats, quartz, tuileries ; commerce de bétail, chanvre, toiles, bois, houblon.

CHAM, second fils de Noé. On sait l’aventure qui arriva à Chaut et qui attira la malédiction «Je Dieu sur sa race. Noé, ayant planté la vigne ets’étant enivré avec cette liqueur dont il ne connaissait pas les effets, s’endormit dans une posture peu décente ; Cham étant survenu se moqua de l’état où se trouvait son père et alla chercher ses frères pour le leur faire voir ; mais ceux-ci, plus respecteux, mirent un manteau sur leurs épaules et, marchant à reculons, couvrirent la nudité de leur père. A son réveil, le patriarche ayant appris ce qui s’était passé maudit Cham ottoute sa race. Toi est le récit do l’Écriture sainte, qui explique ainsi l’existence des races nègres et l’espèce de sujétion où elles sont vis-à-vis des races blanches. Celte malédiction, prononcée par Noé contre Cham et sa race, a été longtemps et est encore exploitée par certains piétistes

CHAM

d’Angleterre et des États-Unis, pour justifier l’esclavage des nègres.

Les commentateurs ont singulièrement interprété, amplifié, dénaturé le récit de Moïse. Les cabalistes prétendent que la faute de Chant est la même que celle d’Adam ; selon eux, la volonté de Dieu n’était pas que l’homme et la femme eussent des rapports charnels et procréassent des enfants ; son dessein était bien plus noble : Adam devait se contenter des sylphides, des nymphes et des autres filles des éléments, et laisser Eve à l’amour des salamandres, des sylphes et des gnomes. Adam désobéit à Dieu et s’approcha d’Eve, qui était le véritable fruit défendu ; Noé, qui connaissait cette tradition, et que l’exemple d’Adam avait instruit, abandonna sa femme aux salamandres, et conseilla à ses fils d’en faire autant. Ceux-ci lui obéirent ; mais Cham ne put résister aux charmes de sa femme, et la connut pendant son séjour dans l’arche, malgré la défense formelle de Noé. Cette désobéissance attira sur Chanaan, fils de Cham, la malédiction divine, et fut la cause de co teint d’ébène qui est le partage de tous ses descendants. D’autres disent que Cham n’aimait pas son père, parce qu’il s’en voyait moins aimé que ses autres frères, ou parce qu’il craignait que le patriarche n’eût d’autres enfants qui vinssent partager l’héritage. Un jour, l’ayant trouvé vaincu par l’ivresse, il s’en approcha doucement, et, par une force magique, le priva de sa virilité ; Noé s’en aperçut à son réveil, et maudit Cham à causede cela. D’autres enfin prétendent que Cham avait déshonoré la couche de son père, et que l’expression « voir sa nudité » est une métaphore

ui signifie qu’il avait eu des rapports avec

a femme de Noé. Tous, du reste, s accordent

à en faire un grand magicien. Cham passe même pour l’inventeur de la magie noire. Cecco «fAscoli prétend avoir vu un livre de magie composé par Cham, et contenant les éléments et la pratique de la nécromancie. Quelques-uns n’ont pas craint de soutenir que le Cham de la Bible est le même personnage que le Zoroastre des Perses.

Dans un système ethnographique plus sensé, sinon plus certain, le x» chapitre de la Genèse, où les fils de Noé sont mentionnés avec leurs descendants, n’est qu’un premier essai de géographie, et les noms propres qui s’y trouvent doivent être considérés comme des expressions géographiques et ethnographiques. Sous le nom de Cham (d’une racine hébraïque qui signifie être chaud et être noir) sont désignées les populations de l’Afrique et de l’Asie méridionale ; les quatre fils de Cham, Cousch, &3itsraïm, Phout et Chanaan, seraient les pères de ces diverses populations. De Cousch descendent les Éthiopiens, nom sous lequel sont aussi comprises un certain nombre de peuplades asiatiques (v. Cousch) ; Mitsraun est le mot hébreu qui désigne l’E fypte ; Phout désigne la Libye (en égyptien 'haiat signifie Libye, et Phet, Libyen) ; enfin Chanaan indique les habitants du pays connu sous ce nom. Le mot Cham, dont nous avons donné plus haut l’étymologie, peut aussi avoir été choisi par analogie avec le mot khèmi, par lequel les Égyptiens nommaient leur pays. Bunsen désigne, sous le nom de chamitisme un groupe de langues et de peuples qu’il place à la tête de la famille sémitique. D après lui, le chamitisme est le séwitisme antéhistorique ; sa descendance immédiate, c’est l’égyptien démotique et le cophte. Rawlinson, a son tour, applique le nom cfe couschite au langage primitif de Babylone. Toutes ces dénominations, souvent arbitraires, jettent un grand trouble dans la classification des langues par races et des races par langues.

Les écrivains ont quelquefois employé le nom de Cham comme nom commun^ pour désigner une personne maudite, bannie par son père, chassée de la maison de ses parents ; mais ce à quoi on fait surtout allusion, c’est à l’action de Cham, tournant en dérision l’état de nudité dans lequel il surprit son père. Piron a fait de cette action une application asses plaisante, mais trop sévère, à Louis Racine, connu surtout pour son grand respect filial. Dans des Mémoires pour servir à la vie de l’illustre Racine, Louis avait recueilli quelques détails puérils. Piron dit à ce sujot : « C’est un nouveau Cham, qui met à nu les turpitudes de son père. » Dans son ouvrage, l’Église et les philosophes^ M. Lanfrey a fait cette allusion au même ta.it Lbiblique : « J’ai dit les vertus et les grandeurs du xvm<= siècle ; peut-être ai-je trop laissé dans l’ombre ses défauts. Ils ne sont que trop présents à notre mémoire, puisqu’ils ont pu nous fermer les yeux sur ses bienfaits. Assez d’autres, d’ailleurs, Se chargeront du crime de Cham et profaneront la nudité paternelle. »

CHAM (Ainédée vs Noé, dit), caricaturiste français, né à Paris en 1819. Fils d’un pair de France, il fut d’abord destiné à la carrière militaire et entra à l’École polytechnique. Mais son goût naturel le portait vers les arts, et bientôt il quitta l’École pour entrer dans l’atelier de Paul Delaroche, puis dans celui de Charlet. C’est pour suivre les traces de ce dernier qu’il s’adonna à la caricature, et qu’il produisit une longue suite de charges, de dessins comiques, qui parurent dans le Musée Phitipon, dans le Charivari, etc. Il est inutile de faire remarquer qu’il a pris le pseudonyme biblique de Cham par allusion au nom de son père, le comte de Noé. Ainsi, cet homme est

CHAM

caricaturiste depuis la plante dos pieds jusqu’à l’extrémité des tuyaux capillaires : son nom même est une charge. Il a réuni en albums un grand nombre de ses croquis et scènes comiques. Nous citerons, entre autres : Souvenirs de garnison ; Impressions de voyaqe de M. Boni face ; Nouvelles charges ; la ôrammaire illustrée ; Croquis en noir : Croquis de printemps ; Croquis d’automne ; Exposition de Londres ; Punch à Paris ; En carnaval ; Revue comique de l’Exposition de l’industrie ; Soulouque et sa cour ; P.-J. Proudhon en voyage ; Histoire comique de l’Assemblée nationale ; les Cosaques, etc. fin 1864, le spirituel et mordant caricaturiste a fait représenter aux Bouffes-Parisiens le Serpent à plumes.

Gavarni, Daumier et Cham représentent a eux trois 1 art de la caricature à notre époque. Cham est très-loin d’avoir la portée philosophique du crayon de Gavarni ; il est tout aussi éloigné de la puissance politique du crayon de Daumier, Il ne tient pas le milieu entre les deux ; il les complète, en suivant à part sa voie, que l’on serait tenté de qualifier de bourgeoise, n’était que ce qualificatif ne répondrait fias à ce que ce genre a de meilleur, l’originaité. Cham est le Paul de Koek du crayon, et cette comparaison du crayon-charge avec une plume gauloise n’est pas un mince honneur. Quand il attrape un type, il ne le lâche pas qu’il ne l’ait épuisé ; mais il est toujours spirituel, même en se répétant. Ce qui l’attire, ce sont les petites choses de la rue et de la vie, le bourgeois, le militaire, la bonne d’enfants, choses’qu’on peut accuser d’être vulgaires et sans importance, mais auxquelles son esprit et son crayon donnent un sel qui nous charme, un comique dont l’attrait s’impose il tous. Ce sont de petites observations, superficielles tant qu’on voudra, mais si drôles, si drôles... Et puis, au rez-de-chaussée du dessin, il y a le mot, incisif, fin, d’une vérité d’autant plus frappante qu’il est plus laconique et plus lestement troussé. Cham est donc le créateur d’un genre appelé à tenir sa place, et une place distinguée, dans la caricature modernej laquelle est un art, ou tout au moins l’un des aspects de l’art du dessin, qui a bien sa valeur réelle. Ce n’est pas un mince mérite que d’y avoir été très-fécond, sans jamais cesser d’être très-spirituel, et ce mérite est celui du brillant collaborateur du Musée Philipon. C’est aussi ce genre de qualité que l’on trouve aujourd’hui dans ces portraitscharges qui s’épanouissent à la première page de la Lune, du Hanneton, du Bouffon et du Diogène. On s’arrête à une devanture, on s’écarquille les yeux, on dit : C’est idiot ; mais l’on rit ; on se reconnaît, on se sent fier d’être Français, et, en se retrouvant sur le sol natal de la franche gaieté, comme cet Anglais qui aperçut une potence après avoir traversé des plages sauvages et inconnues, on s’écrie : « Grâce à Dieu, me voilà dans un pays civilisé.»

Cham est donc l’homme du genre spécial qu’il a illustré, Cette part donnée à l’éloge mérité nous met à l’aise pour exprimer sans détour ce qui nous reste à dire sur cet artiste de talent. Modeste dans ses goûts, paisible, rangé, vivant très-rétiré, Cham n’était pas fait pour mêler son crayon aux grands événements contemporains. La révolution de Février vint faire violence à ses penchants les plus chers ; il descendit dans l’arène malgré lui, avec répugnance, mais pourtant entraîné par un penchant naturel ; il ne voulut voir de la révolution que le côté le plus superficiel, ce tapage, cette cohue, ce débordement toujours inséparable des idées, des forces, des personnalités longtemps contenues et mises subitement en liberté. La caricature se complaît à jouter avec les grandes puissances ; comme Tépagneul, elle est comiquement fjère des coups de griffe qu’elle lance au lion nonchalamment endormi.

Par aversion innée du bruit, plutôt que par prétention au titre d’homme politique, Cham donna P.-J. Proudhon en voyage, l’Histoire comique de l’Assemblée nationale, et quelques autres dessins d’actualité. Il en voulait à la forme trop bruyante des événements, sans se préoccuper le moins du inonde de leur portée sociale ; il faisait de la réaction au bruit, non point à la révolution elle-même, et s’il garda rancune a cette dernière, ce fut seulement d’avoir soulevé autour de lui une tempête dont la houle lui dérobait les sujets de ses observations habituelles, les petites choses de la vie bourgeoise des temps uniformes.

Telle est, croyons-nous, la vérité vraie sur cette phase de la vie du spirituel caricaturiste. Malheureusement, bon nombre de gens se sont laissé prendre aux apparences.■ ils ont vu, mais à tort, une pensée arrêtée de réaction politique là où il n’y avait que du dépit ou plutôt de l’insouciance artistique. L’esprit vraiment français, qu’il jaillisse des lèvres, du crayon ou de la plume, n’a jamais été réactionnaire.

CHAMA, ville d’Afrique, dans la haute Guinée, sur la côte d’Or, à 60 kilom. N.-E. du cap des Trois-Pointes, près de l’embouchure de la rivière de même nom. Les Hollandais y ont établi un comptoir et un fort connu sous le nom de Saint-Sébastien. Les environs sont assez bien cultivés, et les habitants fournissent des provisions aux navires européens. Le commerce de Chaîna a beaucoup perdu de son importance depuis la suppression de la traite des nègres.

CHAM

CHAMACÉ, EE adj. (ka-ma-sé). Moll. Syn.

de CAMACÈ.

CHAMADE s. f. (cha-ma-de — du lat. clamare, crier). Signal que des assiégés donnent ayee la trompette ou le tambour en arborant d’ordinaire le drapeau blanc, pour avertir’ qu’ils veulent parlementer : Battre, sonner la chamade. Répondre à une chamade. La brèche étant faite, les assiégés battirent la chamadk.

— Nom que les bateleurs donnent aux batteries de tambour au moyen desquelles ils attirent les curieux.

— Fam. Satire la chamade, Céder, se rendre, cesser de résister, succomber : Ne tirez plus, monsieur, ne tirés ptus ; le cœur de madame BAT IA. CHAMADE. (DtUWOUrt.)

CHAMJEBALANUS, CHAMAIBATIE, CHA-RLŒCALAME, CHAMJELANCIÉ. V. CHAMKBA-LANUS, CHAMËBAT1B, CHAMÉCALAME, CHAMKLAN cib, et de même par chamb les autres roots qui ne se trouvent pas ici par cuaM/G. CHAMAGROSTIDE-s. f. (ka-ma-gro-sti-de

— du gr. chamai, à terre ; agrostis, herbe des champs, agrostide). Bot. Syn. de miboba. Il On dit aussi chamagrostis s. m.

CHAMAGBOST1DÉ, ÉE adj. (ka-ma-gro&ti-dé). Bot. Qui ressemble à une chamagrostide.

— s. f. pi. Famille de plantes ayant pour type le genre chamagrostide.

CHAihaillard s. m. (cha-ma-llar ; Il mil.). Celui qui aime à se chamailler, n Peu usité.

CHAMAILLE s, f. (cha-ma-lle ; Il mil.). Dispute accompagnée d’un grand Iiruit. il Peu usité.

CHAMAILLER v. n..ou intr. (cha-ma-l.Ié ; // mil. — M. Maury tire ce mot de Camulus, nom du dieu de la guerre chez les Gaulois, en

faélique camh, puissance ; cam, combat ; camet, rave. Mais les intermédiaires manquent, et le mot ne parait pas ancien dans la langue ; aussi la dérivation la plus plausible est celle de camail ou chamail, armure de tête, de cap, tête, et mail, armure. Chamailler signifierait donc se frapper sur le camail, d’où se battre). Séhattre ou se quereller à grand bruit : Passer toute sa vie à chamailler, c’est peser sur le collier sans relâche. (Beaumarch.)

Mai, chamailler, bon Dieu ! suis-je un Roland, mon maître 7 Molière.

— A signifié combattre dans un chamaillis, dans une sorte de joute en champ clos.

— Fam. Chamailler des dentsj Bâfrer, manger avidement : Mais ce sont de ces gens

Qui ne craignent personne et ckamaillent des dents.

Et qui d’un ennemi se défont fort en hftte.

S’il leur dure aussi peu que fait un lièvre en paie.

HAUl’EaOClIB.

H Peu usité. On dit s’escrimer dans le même sens.

— Activ. Chamailler quelqu’un, Le battre, le quereller :

Que j’aurais de plaisir 4 chamailler un peu Ces têtes rondes-là qui vont outrageant Dieu 1

V. Huûo. Il Cette forme active est peu usitée ; mais elle est ancienne, et supposée d’ailleurs par la forme réfléchie.

Se chamailler v. p. Se battre ou se quereller à grand bruit : Ces deux femmes ne cessent de sb chamailler. Les Grecs ont eu des guerres sacrées, mais ils avaient plusieurs dieux ; nous n’en avons qu’un seul, et nous mous chamaillons en sa présence, et nous nous égorgeons en l’invoquant. (Sylv. Maréchal.)

Ambassadeurs par le peuple pigeon Furent choisis, et si bien travaillèrent Que les vautours plus ne se chamaillèrent. La Fontaine.

— Art milit. Combattre par escarmouches,

CHAMAILLERIE s.f. (eha-ma-lle-rî ; Il mil.

— rad. cAanmiMer).Querelle, dispute bruyante : Une chamaillerie assourdissante.

CHAMAILLIS s. m, (cha-ma-Ht ; Il mil.rad. chamailler). Fam. Mêlée, combat, querelle où l’on se chamaille, où l’on l’ait grand bruit ; Quel chamaillis !

— Par ex t. Grand bruit confus :

.... C’est un bruit, un concours, Un chamaillis ! Chacun sa précipite, On tombe, on crie : arrivons, entrons vite. " Voltaire, t- Art milit. Combat, joute on champ clos, où tous les combattants se confondaient en frappant à droite et à gauche, sans s’attacher à un adversaire.

CHAMAKI, ville de la Russie d’Europe, dans la région caucasienne, ancienne province de Chirwan, ch.-l. du gouvernement de son nom, à 130 kilom. S.-E. de Derbent, à 872 kilom. E. de Tiflis ; 6,000 hab. Fabrication et commerce de soieries, || Le gouvernement de Chamaki, situé dans le Caucase oriental, a été formé du Chirwan et du Kara-Bagh ; il est compris entre les gouvernements de Derbent au N., d’Erivan et de Tillis à l’O., la Perse au S. et la mer Caspienne à l’E. Villes principales : Chamaki, Bakou, Aksou ; 541,170 hab.

CHAMALIÈRES, bourg et commune de France (Puy-de-Dôme), canton, avroud. et n 2 kilom. O. de Clormont-Kerrand ; 1,242 hab.