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Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 3, Cem-Chan.djvu/205

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La misère s’est glissée dans la triste demeure,et le moulin ne moud pas grand’chose sous ses meules. François, qui à ramassé une petite fortune, revient au pays, chez sa bienfaitrice, chez sa mère d’adoption. Et Madeleine s’étonne de le revoir si grand, si beau, et avec de la barbe qui pique. Aussitôt après le retour de François au moulin, les affaires reprennent leur cours, le tic-tac interrompu se fait entendre de plus belle, l’aisance revient au logis, et avec elle la santé. Mais les méchantes langues trouvent beau jeu a s'exercer contre la pauvre Madeleine, et les médisances deviennent si cruelles et font si bien leur chemin, que François croit de son devoir de les réduire à néant en offrant à Madeleine de l’épouser, ce que la fermière accepte, autant dans l’intérêt de sa réputation que par tendresse pour le champi qu’elle a élevé.

À propos de ce dénoûment, quelques consciences susceptibles ont murmuré le mot d’inceste moral. L’union conjugale du fils avec la mère, même la mère adoptive, avec celle qui l’a élevé, bercé et endormi au bruit de ses chansons, avec celle, en un mot, qui en a fait un homme, éveille dans l’esprit une idée de révolte, dans le cœur un sentiment de répugnance, dont il faut louer plutôt que blâmer ceux, qui ne peuvent s’en défendre. Madeleine, il est vrai, n’a rien fait pour inspirer l’amour à François ; une telle idée ne lui serait jamais venue, car elle à toujours considéré le champi comme un enfant, comme son enfant à elle. François non plus n’aurait jamais pensé à voir dans Madeleine une femme, lui qui l’appelait sa mère, si les médisances répandues dans le pays ne lui avaient fait songer qu’il devait, avant tout, à sa bienfaitrice de se faire le gardien de sa réputation. Tout cela est vrai, et pourtant ce dénoûment nous choque : si la raison absout, le cœur condamne. De quel côté est le vrai ? C’est ce que nous n’oserions décider. Mais nous n’en devons pas moins reconnaître et admirer les chaudes et vraies couleurs, les luxuriantes peintures et le sentiment profond de la nature rustique, qui abondent et resplendissent à chaque page de cette adorable production.

M. Saint-Marc Girardin, parlant des productions de George Sand dans le genre dont nous venons de nous occuper, dit qu’elle s’est admirablement renfermée dans les limites du genre de l’idylle. « Ces règles, dit-il, se réduisent a une seule, qui est d’observer la vraisemblance ; de ne pas donner, par exemple, les passions, les sentiments et le langage de la ville aux gens du village. La vraisemblance est ce qu’il y a de plus rare dans l’idylle, qui est devenue un genre tout à fait de convention, La vraisemblance est, au contraire, le mérite souverain des romans champêtres de Mme Sand. Les passions, les sentiments, les idées, le langage de ses personnages sont vraiment de la campagne. »

François le Champi a été arrangé pour la scène par l’auteur lui-même, et représenté avec un grand succès, au théâtre de l’Odéon, le 25 novembre 1849. Le sujet n’ayant subi aucune modification dans ce passage du livre au théâtre, nous renvoyons, pour l’analyse, aux lignes qui précèdent. Nous croyons cependant devoir citer ici ce passage de M. Sainte-Beuve, parce qu’il répond, victorieusement peut-être, aux objections que nous avons faites nous-même au dénoûment de la pièce et du roman : « Je craignais l’invraisemblance, dit M. Sainte-Beuve, une certaine indélicatesse à cet amour filial converti en amour, même conjugal et légitime. Ici la chose est sauvée. La femme Madeleine Blanchet ne se doute pas de cet amour, et la seule idée qu’elle puisse être aimée ainsi n’approche pas d’elle, sinon tout à là fin. Le champi lui-même ne s’avoue cette pensée et ne l’ose exprimer que quand la malveillance a déjà parlé par la bouche de la Sévère. La femme qui n’a pas eu un éclair de coquetterie, et qui, dans sa mise, à soin de se montrer plutôt fanée avant l’âge, ne fait que se résigner et ne semble consentir que parce que tout le monde le veut. En un mot, le mariage qui couronne le dévouement du champi n’est pas un mariage d’amour : c’est un mariage à la fois de devoir, d’honneur et de tendresse. Rien ne gâte, selon moi, l’impression saine de cette pièce touchante, et si l’imagination n’est pas tout à fait flattée sur un point, le cœur du moins n’y est pas offensé. Je dis cela, sachant, toutefois, qu’il est resté comme un froissement dans quelques âmes scrupuleuses, tant cette idée de mère, même de mère adoptive, est une idée sacrée ! »

CHAMPICERIE s. f. (chan-pi-se-ri — rad. champi). Ce qui est propre aux bâtards ou aux mendiants. || Vieux mot.

CHAMPIE s. f. (chan-pî — de Deschamps, botaniste français). Bot. Genre d’algues marines, de la tribu des chondriées, comprenant trois ou quatre espèces, qui croissent au Cap de Bonne-Espérance ou dans les parages voisins.

CHAMPIER (Symphorien), célèbre médecin et historien français, né en 1471 ou en 1472, à Saint-Symphorien-le-Loise, gros bourg du Lyonnais, mort vers 1540. Il fit ses humanités à l’université de Paris, s’adonna avec passion à l’étude des belles-lettres, puis étudia la médecine et prit ses degrés à 1'université de Montpellier. Reçu docteur à vingt ans, il revint à Lyon, où il partagea sou temps entre la pratique et l’enseignement de la médecine. Il ne tarda pas h y acquérir de la réputation. En 1503, il publia la Nef des dames vertueuses, qui lui valut la bienveillance de ses héroïnes, au point qu’elles se précipitaient en foule sur son passage pour le voir, et qu’une « gente damoiselle de Dauphiné, des plus distinguées par sa naissance, sa vertu et sa beauté, dit Gonzaive Toledo, s’estima heureuse de lui donner sa main. » Ce fut en effet vers cette époque qu’il épousa Marguerite du Terrail, parente de Bayard. En 1504, il fut chargé de prononcer l'Oraison doctorale de la Saint-Thomas. En 1509, Antoine, duc de Lorraine, passant par Lyon, à la suite de Louis XII, qui allait reconquérir le Milanais, choisit Champier pour son médecin, et l’emmena avec lui en Italie. Il assista à la bataille d’Agnadel, où il se signala, et dont il nous a laissé une brillante description. La campagne, finie, il suivit le duc de Lorraine à Nancy, où il vécut jusqu’en 1515. Ce fut pendant son séjour en Lorraine qu’il composa, à la demande de son protecteur, le Recueil ou Chroniques des histoires du royaulme d’Austrasie, qui s’arrête peu après la retour du duc dans ses États, c’est-à-dire au commencement de 1510. Le 24 janvier 1515, Champier se trouvait avec lé duc Antoine au sacre de François Ier, à Reims. Bientôt après, il repassa les Alpes et gagna ses éperons à la bataille de Marignan. Le duc de Lorraine ; témoin de sa belle conduite, voulut l’armer lui-même chevalier, et le créa chevalier de Saint-Georges, aux éperons d’or, titre qu’il porta constamment depuis. Ce ne fut pas le seul triomphe qu’il remporta dans cette campagne. Vers la fin de 1515, les docteurs de l’université de Pavie l’agrégèrent à leur collège, bien que leurs statuts s’opposassent formellement a ce qu’un semblable honneur fût décerné à un étranger. « Soyez le bienvenu, lui dit le président Rustique de Plaisance, vous qui êtes très-savant parmi les savants, qui êtes noble de race et plus encore par les vertus. Dauphinois d’origine, Lyonnais de naissance, vous êtes de 1'ancienne famille des Champier, champ fertile et cultivé qui a porté nos Campesi de Bologne et nos Campegi de Pavie. « C’était une des faiblesses de Champier de vouloir être noble, et comme les Champier avaient tous été bons bourgeois, il aimait à rattacher sa famille à celles qui portaient un nom presque pareil en Italie.

Rentré en France, Champier, riche des libéralités du duc de Lorraine, comblé des faveurs de la cour, renommé parmi les plus braves et les plus savants, revint se fixer à Lyon, où il reprit l’exercice de la médecine ; mais, ayant assez de fortune pour ne pas se faire l’esclave de sa profession, il s’appliqua en même temps à l’étude des sciences et des lettres. Helléniste très-habile, philosophe fécond, sinon profond, philologue, historien, poëte, archéologue, mathématicien, docteur en théologie, il ne lui a manqué peut-être que de savoir se borner pour être un savant tout à fait distingué.

Ayant su s’attirer l’estime générale, Champier fut deux fois élevé & l’échevinage par le choix de ses concitoyens, en 1519 et en 1530. Son passage aux affaires municipales fut marqué par des mesures importantes et par de signalés services. C’est lui en effet qui, le premier en France, a écrit sur la police médicale un mémoire adressé au consulat, et intitulé : Police subsidiaire à celle quasi-multitude de poutres que la ville de Lyon nourrit. Champier se servit aussi de son influence sur le gouverneur de Lyon, Trivulce de Pompone, dont il était le conseiller, le médecin et 1'ami, pour propager l’instruction dans toutes les classes ; ce fut encore 0. son initiative, et sur un rapport motivé, que les échevins de Lyon décidèrent la création du collège de la Trinité, actuellement le lycée impérial, qu’il fut chargé d’organiser et dont il dressa les statuts. Il fut également le fondateur du collège de médecine de Lyon, constitué en association libre de tous les docteurs qui exerçaient dans cette ville (1519). Le collège de médecine de Lyon est le modèle de ceux qui furent depuis fondés en France et en Allemagne.

La position éminente de Champier, la générosité de son caractère, sa loyauté, les services qu’il avait rendus ne purent cependant le mettre a l’abri des coups de la haine et de l’injustice. De nouveaux impôts, qu’il proposa et fit établir sur les denrées alimentaires, soulevèrent le peuple. Une violente émeute éclata ; la maison de Champier fut envahie, saccagée, et lui-même n’échappa à la fureur populaire qu’en se hâtant de fuir. Il nous a laissé un récit fort intéressant de cette sédition, qu’il écrivit en latin et qu’il traduisit lui-même en français, sous le nom de Théophile Du Mas, de Michel de Barrois, avec le titre de : Hebeyne, conjuration et rébellion du populaire contre les conseillers de la cité et notables marchands, à cause des blés. À la suite de ses tristes événements, il se retira auprès du duc de Lorraine, son bienfaiteur, dont il était archiâtre (médecin en chef). Plus tard, il fut rappelé dans sa patrie par le suffrage de ses concitoyens, qui venaient de l’élire consul ; mais on ignore si Champier accepta. Il est certain cependant qu’il revint à Lyon, où il passa ses dernières années dans la retraite.

Dans ses écrits sur l’histoire, Champier présente les faits d’une manière assez heureuse ; mais, homme d’imagination plutôt que de critique, il ne les base pas sur un examen sérieux, et admet les fables les plus absurdes. Ses travaux j cependant, renferment de précieux matériaux que les historiens venus après lui ne se sont pas fait faute de mettre à contribution.

Quant à ses œuvres médicales, bien que les progrès de la science les aient rendues inutiles pour nous ; il est juste de dire que Champier a donné un salutaire exemple d’indépendance dans une foule de questions intéressant l’avenir de son art. S’il n’a pas personnellement détruit beaucoup de préjugés et d’erreurs, il a la gloire d’en avoir préparé la ruine ; C’est en suivant ses tracés, en Usant du libre examen qu’il avait contribué à faire prévaloir, que ses successeurs les plus résolus, le grand Fernel et Lonnius entre autres, mit fondé la véritable médecine, la médecine clinique. 11 est le second auteur français qui se soit occupé de la maladie vénérienne, et qui ait indiqué des remèdes contré ce fléau.

Niceron donne les titres do cinquante-quatre Ouvrages du docteur lyonnais. Nous choisissons dans cette liste les plus importants : Un ouvrage en prose et en vers, la Nef des princes et des batailles de noblesse, avec autres enseignements utiles et profitables à toutes sortes de gens, pour cognoistre à bien vivre cl mourir (Lyon, 1502, in-4o, gothique, figures sur bois, rare ; Paris, 1525, in-s", prose et vers) ; la Nef des dames vertueuses, contenant quatre livres, le premier intitulé la Fleur des dames ; le second, Du régime du mariage ; le troisième, Des prophéties des sibylles, et le quatrième, le Livre du vrai amour (Lyon, 1503, in-4o, gothique, rare ; Paris, 1515, in-4o, gothique) ; Bosa Galtica, omnibus sanitatem adfectantibus necessaria (Paris, 1514, in-4o) ; Becueit ou Chroniques des histoires du royaume d’Austrasie, ou France orientale, dite à présent de Lorraine, etc. (Lyon, 1505, in-fol., gothique ; Lyon, 1509, in-4o, gothique ; Nancy, 1510, in-fol. ; belle édition, avec gravures sur bois) ; les Crans croniques des princes de Savoye et Piedmont, ensemble les généalogies et antiquités de Gaule (Paris, 1516, in-fol., rare) ; la Vie et les yestes dupreux chevalier Bayard, contenant plusieurs victoires par lui faites (Paris, 1525, in-4o ; Paris, 152G, in-8» ; Lyon, 1528, in-4o), toutes éditions gothiques, rares et recherchées, bien que cette vie ne soit qu’un fatras ; Traité de l’ancienneté et noblesse de l’antique cité de Lyon, et de la rébellion du populaire de ladite ville, etc. (1529) ; JBortus Gallicus, etc., etc. (Lyon, 1533, in-8"), le meilleur livre de médecine de Champier ; le Myroer des apolhiquaires, plus les lunectes des cyrurgiens (Lyon, sans date, in-8o, gothique ; Paris, 1559) ; Dialogus in magicarum artium destructionem (Lyon, sans date, in-4o) ; Petit livre du royaume des Allobroges, dit longtemps après Bourgogne, etc. (sans date, in-8»). Champier s’est déguisé quelquefois sous les pseudonymes suivants : Piercham, anagramme de son nom ; Campegius, son nom latinisé ; Théophraste Du Mas, de Campèse, et enfin de La Faverge, nom d’une terre qui lui appartenait. On l’a soupçonné d’être l’auteur du fameux traité intitulé : De tribus impostoribus.

CHAMP1EB (Claude), seigneur de Faverge et de la Bâtie, en Dauphiné, fils du précédent, à Lyon vers 1520. Il fut un médecin distingué, et continua l’œuvre de son père. On connaît de lui : un Petit traité des fleuves et fondations admirables des Gaules, traduit, dit-ony du latin de Symphorien Champier, son père, et Des saints lieux de la Gaule où Nostre Seigneur, par l’intercession des saints, fait plusieurs miracles. Ces deux livres ont été imprimés à la suite des Antiques créations des vil/es et citez des troys Gaules, etc., par Gilles Corrozet (Paris, 1540). On doit aussi à Claude Champier : Brief et facile commentaire de toutes choses engendrées en l’air, comme pluyes, grestes, tonnaires, foudres, esclairs, nêges, orages, vents et autres (Lyon, Benoist Rigaud, 1558, in- !6).

CHAMPIGNON s. m, (chan-pi-gnon ; gn mil.

— du bas lat. campinolius, de campus, champ, qui vient dans les lieux champêtres). Bot. Nom donné à des végétaux cryptogames terrestres, de formes très-diverses, dont les genres, fort nombreux, agarics, truffes, moisissures, urédos, puecinies, sphéries, etc., composent une grande famille, ou plutôt une véritable classe : Les champignons, ma biche, c’est comme les hommes : rien ne ressemble aux bons comme les mauvais. (Gavarni.) Les champignons ci-oissent en général dans les lieux un peu humides et ombragés, tantôt à terre, tantôt sur le tronc d’autres végétaux ou sur des matières animales en état de décomposition. (Richard.) Tout champignon se compose de deux parties, l’une souterraine, l’autre aérienne. (A. Dupuis.) La croissance rapide des champignons a pu faire croire à leur génération spontanée. (A. Dupuis.) D’Aigrefeu’itle pleurait de joie lorsqu’on lui parlait de ces jolis champignons qu’on mange à Montpellier, sa patrie. (Cussy.)

Craignez le c/iampignon, délice des festins. Que l’art fait chaque jour naître dans nos jardins.

Castel,

Claude, faible héritier du poavotrdes Nérons, Préférait h la fïloir’e un plat de champitpioiis.

Dekcuoux.

Il Champignon du cuuc/ie, Num vulgaire de l’agaric comestible, ff Chnmpit/non de Malte, Syu. de CYN.-Mdiiî. Il Jll/tnc de champignon,

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Petits iilets blancs au moyen desquels les horticulteurs reproduisent les champignons. Les botanistes disent cakcïîhe.

— Par anal. Nom donné à divers objets dont la forme rappelle celle des agarics : // n’y a plus de paraptuies rouges ; on ne revoit ces immenses champignons que rue de Sèvres, (Balz.) Il Bouton noir ou incandescent qui se forme au lumignon d’une mèche qui brûle,

âuand on a négligé de la moucher : La lampe e M. Jobard brûle pendant une nuit entière sans laisser former de champignons sur la mèche. (lu Figuier.)

— Fam. Objet ou personne qui appâtait soudainement :

D’où cet enfant a-t-il plu ? comme a-t-on Trouvé céans ce petit champignon ?

La Fontaise.

Il Parvenu qui arrive soudainement à une haute position : M. Tkiers à Iru qu’un parvenu de cour, champignon poussé dans les boues révolutionnaires, arriverait à la hauteur d’un chêne et protégerait éternellement les Tuileries de son ombre. (Cormen.)

— Los. fatn. Croître, pousser, naître comme un champignon, Avoir une croissance soudaine ou rapide, comme il arrive en effet pour la plupart des champignons : Cet enfant croît comme un champignon. À Paris, les maisons poussent comme dks champignoks. Il Arriver rapidement et comme soudainement à une haute position : En temps de guerre et de révolution, les généraux et les ministres poussent COMME DES CHAMPIGNONS. Ces doctes mignons

Naissent on une nuit comme des champignons.

RÉGNIER.

Il Se dit malicieusement d’un enfant dont le père n’est pas connu, et que l’on suppose, par plaisanterie, être né spontanément, commo les champignons poussent sans semence apparente ; Connait-on le père de cet enfant ? — Non ; il paraît qu’il A POUSSÉ COMME UN champignon.

— Hist. littér. Champignons de l’esprit français, Nom donné, par plaisanterie, à des bons mots des beaux esprits de Paris, arrangés par La Harpe et Grimm.

— Techn. Support dont l’extrémité est arrondie comme un chapeau de champignon, et qui sert à soutenir, dans les étalages, des coiffures et d’autres objets. Il Embout de métal terminé par un bouton, dont on garnit un fourreau d’épée : Comme Cambyse huche sur son cheval, du fourreau de son sabre tombe la champignon, le sabre té blesse à la cuisse. (P.-L. Cour.) n Rond de tôle a l’extrémité d’une cheminée ou d’un tuyau.

— Chem, de fer. Rpatement arrondi sur les tords, que présentent la plupart des rails, et Sur lequel portent les roues des véhicules. Il Mail à simple champignon ou à simple T, Celui qui né présente qu’un seul épatement.

M Bail à double champignon ou à double T, Celui à deux épatements, l’un en haut et l’autre en bas.

— Archit. hydraul. Fontaine jaillissante en forme de coupe renversée.

—iPathol. Excroissance molle et fongueuso qui se forme dans les plaies. Il Nom donné à des boursouflements mous et charnus, qui ont une origine vénérienne.

— Art vétér. Substance fongueuse qui se produit parfois sur le cordon spermatique, après la castration par les casseaux. Il Maladie à laquelle les chiens sont sujets.

— Hist. nat. Champignon de mer, Nom vulgaire de plusieurs corps que l’on trouve sur le • bord de la mer, et qui ont la forme d’un champignon.

Zooph. Champignon marin, Kspécc de polypier qui représente très-exactementle pédoncule et le chapeau d’un agaric.

— Encycl. Pendant longtemps, on a considéré les champignons comme formant simplement une famille, qui se subdivisait en plusieurs tribus ; mais le nombre considérable do genres qu’elle renferme, les différences caractéristiques qu’ils présentent entre eux, ont fait élever cette famille au rang de classe, et chacune de ses tribus est devenue une famille distincte. De là deux manières d’envisager le groupe des champignons, où plutôt deux acceptions, l’une plus large, 1 autréplus restreinte, qui s’appliquent à ce mot, et quu nous allons examiner successivement.

Les champignons, considérés dans le sens le plus large de ce mot, sont des végétaux aussi simples dans leur organisation que variés dans leur forme. On aurait peine à croire, à première vue, que le charbon et la rouille du blé, que les moisissures dont se couvrent les corps en décomposition, que la truffe elle-même, appartiennent au même groupe que les agarics, les amanites et les bolets. « Un champignon, dit A. Richard, se compose en général de deux parties bien distinctes, l’une végétative, l’autre de reproduction. Lapremière, appelée mycélium, qui paraît être l’origine de tout champignon, est formée de filaments grêles, simples ou ramifiés, nus ou engagés dans la substance même du corps sur lequel lo champignon vit en parasite" ; quand ces filaments se condensent en convergeant vers un même point, ils forment une sorte de membrane (slroBib). Lu seconde, qui naît de la première, dont elle est en quelque sorte une dépendance, se compose de spores rarement