Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 3, Cem-Chan.djvu/248

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CHAN

chansonner, railler 'L’armée se console d’une bataille lorsqu’elle a chanté le général. (Montesq.) il Inus. ; on dit chansonner.

— Fam. Conter, dire, en parlant de choses ridicules ou présumées telles : Que me chan- tez-vous là ? Ce n’est que par excès de peur des peines étemelles qu’un libertin nous prêche et nous chante sans cesse qu’elles sont douteuses. (Mass.)

Au nom de Jupiter* laissez-nous en repos, Et ne nous chantez plus d’impertinents propos.

Molière.

Chanter victoire, Se glorifier d’un succès ; le proclamer partout : Ne chantez pas victoire avant d’être bien sûr du triomphe.

Chanter pouilles, chanter goguettes à quelqu’un, L’attaquer de paroles, le quereller : Chanter pouilles à son mari.

Chanter à quelqu’un sa gamme, Lui adresser de vifs reproches, lui dire son fait, ses vérités.

Chanter la palinodie, Changer brusquement et sans cause d’idée, d’opinion ; dire tout l’opposé de ce qu’on avait dit d’abord.

Chanter Magnificat à matines, Faire une chose à contre-temps, parce que le Magnificat se chante aux vêpres et non aux matines.

Chanter une chose sur tous les tons, La rabâcher sans cesse : On nous chante sur tous les tons que les Italiens sont pour nous des frères. (Proudh.)

Chanter toujours la même chanson, la même antienne, Répéter sans cesse la même chose.

— Jeux. Au whist, Appeler, quand on a deux honneurs en main.

— s. m. Chant, action de chanter : Le parler et le ciiantek, si on en use en oraison.... (Calvin.)

Se chanter, v. pr. Être chanté : Cette chanson se chante partout. Ce morceau peut SB chanter en chœur ou à quatre vois.

— Fig. Se louer, se célébrer soi-même : Quand le rossignol chante, c’est la nature, mère et fille éternelle, qui se chante et se célèbre. (Michelet.)

— Chanter l’un à l’autre : Nous mous sommes chanté tous les morceaux que nous savions.

Nous nous sommes tous deux chanté pouilles à tort.

Reonaud.

— Allus. hist. Ils chantent, ils payeront,

Mot célèbre du cardinal Mazarin. V. payer.

— Allus. littér. Vous cllanllox ! j’en Finis Tort aise* Eh nient dansez maintenant, Allusion à la réponse ironique que rit la fourmi à la cigale qui venait la prier de lui prêter

Quelque grain pour subsister Jusqu’à la saison nouvelle.

Dans l’application, ces mots expriment, comme dans la fable, un dur reproche d’imprévoyance :

On répète à l’Opéra un chef-d’œuvre de Gluck, Alceste, restauré tout exprès pour faire le bonheur de M’ns Viardot et celui du public. Quand la grande cantatrice aura chanté tout l’été et que la bise sera venue, M. Royer, qui, non moins que ses abonnés, raffole de chorégraphie, doit donner un grand, ballet en deux actes.

Vous chantiez ! j’en suis fort aise ; Eh bien ! dansezmaintenant.»

(Le Monde illustré.) « Nous n’avons plus d’argent en France, notre contrôleur général fait de son mieux pour en découvrir, sans en venir à bout. Un fameux maître de danse prétendait qu’il n’y avait qu’en France où l’on sût danser. Ce serait bien le cas de nous dire : Eh bien.’ dansez maintenant.

D’Alembert à Frédéric.

CHANTERAC (Bonaventure de LA Cropte, comte de), homme politique français, né dans la Dordognevers 1800. Devenu avocat à Marseille, il fut nommé maire de cette ville après la révolution de 1848, et, bien qu’il appartînt au parti légitimiste et.catholique, il se rallia au gouvernement de Louis-Napoléon après le coup d’État du 2 décembre. Il tut élu, comme candidat officiel, membre du Corps législatif, puis appelé, en 1854, à faire partie du conseil d’État.

CHANTERE s. m. (chan-tê-re — forme provençale du mot chanteur). S’est dit en Provence pour troubadour.

CHANTEREAU - LEFEBVRE (Louis), jurisconsulte et historien français, né à Paris en 15S8, mort en 1658. Il occupa plusieurs fonctions importantes sous le règne de Louis XIII, et a laissé : Mémoires sur l’origine des maisons et duchés de Lorraine et de Bar (1642, in-fol.) ; Traité des fiefs et de leur origine (1GG2, in-fol.), oublié après la mort de l’auteur par son hls Denis ; une Coutume de France, conservée inédite à la Bibliothèque impériale, ainsi qu’une Chronologie universelle.

CHANTERELLE s. f. (chan-te-rè-le — rad. chanter, parce que c’est sur cette corde que l’on exécute le chant). Mus. Corde la plus mince et rendant les sons les plus aigus dans un instrument à manche : La chanterelle d’un violon, d’une guitare, d’une contre-basse. Les meilleures chanterelles sont fabriquées à Naples. (Bachelet.)

— Bouteille de verre fort mince, dont on tire certains sons en soufflant dessus.

— Loc. fam. Appuyer sur la chanterelle, Insister vivement sur un point sensible. || Ne hausses pas tant la chanterelle, Je vous ferai baisser la chanterelle, Ne le prenez pas sur un pareil ton, Je saurai bien vous faire changer de langage, Je vous rabattrai le caquet.

— Techn. Pièce de l’arçon des chapeliers. || Fausse équerre des menuisiers et des charpentiers. || Petite bobine du tireur d’or. On dit aussi chanterille et chantarille dans ce dernier sens.

— Chass. Appeau, oiseau dont on se sert pour en appeler d’autres par ses cris ou son chant, et les faire tomber dans les pièges qu’on leur tend.

— Encycl. Mus. Sur le violon, la chanterelle sonne le mi ; sur l’alto et le violoncelle, dont l’accord est à la quinte inférieure du violon, elle sonne le la. La chanterelle est ou paraît assurément indispensable à un violon ; c’est à cette corde que cet instrument semble devoir une grande partie de ses effets ; et cependant un compositeur de génie essaya une fois de s’en passer. Dans Uthal, opéra de Méhul, dont Saint-Victor avait écrit le poëme, et qui fut donné pour la première fois à l’Opéra-Comique, le 17 mai 1806, ce compositeur avait eu l’idée, pour donner plus de gravité à son instrumentation en un sujet si dramatique, d’écrire les parties de violon seulement sur les trois cordes basses et de ne point se servir de la chanterelle. Quoique la musique d'Uthal décelât la main d’un homme de génie, l’ouvrage n’eut point de succès, par suite surtout de la nature sombre du sujet traité. Au sortir de la première représentation, quelqu’un demandait à Grétry ce qu’il en pensait : « Je pense, répondit l’auteur de Richard Cœur-de-Lion, que j’aurais donné un louis pour entendre une chanterelle.

— Chass. La chanterelle était souvent employée jadis pour la chasse aux cailles et aux perdrix. C’était presque toujours une femelle de l’année précédente, que l’on tenait en cage et à l’ombre pendant tout l’hiver. Lorsque venait, pour les perdrix, le moment de la pariade, et, pour les cailles, celui de leur passage, soit au printemps, soit en automne, le chasseur se mettait en quête, emportant avec lui la femelle destinée à servir d’appelant. Celle-ci, réjouie par l’aspect de la lumière et la chaleur du soleil, faisait bientôt entendre son chant d’amour. À sa voix, les mâles se hâtent d’accourir, suivis fréquemment par les femelles curieuses ou jalouses. Cette chasse était fort meurtrière, et détruisait parfois en quelques heures tout le gibier d’un canton. Elle enlevait en outre l’espoir de la chasse future. C’est donc avec raison qu’elle a été interdite par la loi du 3 mai 1844. D’après cette loi, ceux qui chassent avec appeaux appelants et chanterelles sont passibles d’une amende de 50 à 200 fr.

CHANTERELLE s. f. (chan-te-rë-le — dimin. du gr. cantharos, coupe). Bot. Genre de champignons, voisin des agarics : La chanterelle comestible a un goût un peu poivré ; il ne faut pas la confondre avec la fausse chanterelle. (F. Foy.) La chanterelle croît dans presque-toutes les forêts. (A. Dupuis.)

— Encycl. Les chanterelles sont des champignons recouverts, sur l’une de leurs faces, d’un hyménium formé de lames en forme de plis, charnues, épaisses, rameuses et à tranche obtuse ; le pédicule est nu et manque quelquefois. On les distingue des agarics et des amanites en ce qu’elles n’ont jamais ni volva ni anneau ; que leur substance est généralement plus ferme et plus homogène, et que les individus se dessèchent plus facilement. Ce genre est peu nombreux en espèces. La chanterelle commune (cantharellus cibarius de Pries, merulius cantharellus de Persoon) varie un peu par sa couleur, qui est ordinairement d’un jaune chamois plus ou moins foncé, quelquefois blanche ; son pédicule, plein, charnu, épais, se dilate en un chapeau irrégulier, d’abord arrondi et convexe, puis sinueux, en entonnoir et à bords déchiquetés, à face inférieure marquée de plis bifurques, décurrents sur le pédicule. Cette chanterelle croît en été, dans presque toutes les forêts. Elle est un peu coriace, et, quand on la mâche crue, elle laisse dans la bouche une saveur piquante qui persiste pendant un temps assez long. Ce n’en est pas moins un excellent champignon, qui joue un rôle important dans l’alimentation des habitants de certains pays. Les autres espèces sont moins répandues, et ne diffèrent pas sensiblement de la précédente par leurs propriétés,

CHANTERESSE adj. et s. f. (chan-te-rè-se). Ancien féminin de chanteur, qui fait aujourd’hui chanteuse : Ils font venir les chanteresses et femmes dissolues. (La Boëtie.)

Dépends du croc ma lyre chanteresse.
                   Ronsard.

CHANTEREYNE (Avoine de), magistrat français, né à Cherbourg en 1762. Il fut député de la Manche sous l’Empire, puis premier président do la cour royale d’Amiens, et

CJlAN

enfin conseiller à la cour de cassation, il a publié la Réforme des lois civiles (1790).

CHANTERILLE s. f. (chan-te-ri-lle ; //mil.). Petite bobine qui reçoit l’or ou l’argent au sortir du moulin. Il On dit aussi chantarillh ou chanterelle,

CHANTEROLLE (Mi’e de), femme de lettres française du xvnra siècle. Son principal écrit a pour titre : Réflexions sur tes erreurs, les abus et les ridicules de la société (Paris, 1778).

CHANTERONNANT (chan-te-ro-nan) part, prés, du v. Chanteronner : Charles, après avoir fait mille tours dans sa chambre en chanteronnant, descendit enfin. (Balz.)

CHANTERONNER v. n. ou intr. (chan-tero-né — dimin. de chantonner, qui est lui-même un dimin. de chanter). Fam. Chanter d’une manière très-confuse et à voix très-basse ; murmurer un chant.

Chaiitenges (PRIEURÉ DE). V. DKSGKS.

CHANTEUR, EUSE (chan-teur, eu-zerad. chanter). Personne qui chante, .qui est habile à chanter, qui a l’habitude de chanter : Un chanteur de cabaret. Une habile chanteuse, h Personne qui fait métier de chanter : Les chanteurs, les chanteuses de l’Opéra. Un premier chanteur. Une chanteuse légère. Assez souvent la chanteuse de théâtre a commencé par être cantatrice de salon. (Mme Romteu.) Les efforts que fait un chanteur l’usent en trois ans. (A. Karr.)

— Argot. Filou qui pratique le vol au chantage.

— s. m. Oiseau qui a un chant plus ou moins varié : Les Anglais appellent le rossignol le chanteur de la nuit. (P. Leroux.)

Quoi ! je mettrais, dit-il, un tel chanteur en soupe !

La Fontaine. ..... Les oiseaux des ténèbres, La chouette et l’orfraie, et leurs accents funèbres, Voila les seuls chanteurs que je veuille écouter.

A. Chénier.

— Ane. art milit. Nom que l’on donnait a des soldats qui chantaient £ la tête des troupes, et qui ont été remplacés par les musiciens.

— Mar. Matelot chargé de donner certains signaux en chantant.

— Ornith. Espèce d’épervier, appelé aussi

FAUCON CHANTEUR.

— s. m. pi. Ornith. Groupe d’oiseaux do l’ordre des passereaux, comprenant ceux dont le chant est plus ou moins varié : Les oiseaux grimpeurs et la classe des chanteurs sont les espèces prédominantes. (A. Maury.)

— s. f. pi, Entom. Tribu de cicadaires, comprenant les espèces chez lesquelles le mâle est pourvu d’un appareil au moyen duquel il produit une sorte de chant. Telle est la cigale commune.

— Adjectiv. Qui chante, qui est doué’de la faculté de chanter : Les oiseaux chanteurs. Aldrovandi donne au chardonneret le second rang parmi les oiseaux chanteurs. (Buff.)

— Syn. Chantour, chantre. Le chanteur (ait l’action de chanter ; le chantre est celui qui est chargé par état de chanter. On dit les chantres d’une église, parce que ce sont des hommes qui chantent par métier, comme le menuisier rabote des planches, comme le cordonnier fait des chaussures. Mais on dit : C’est un excellent chanteur, en parlant d’un homme qui chante pour s’amuser ou pour amuser les autres ; il est vrai qu’on dit aussi les chanteurs des rues, mais c’est parce que les premiers sont considérés comme artistes plutôt qu’assimilés à des artisans, et les derniers ne chantent que parce qu’ils n’ont pas d’état, de profession proprement dite. Si le rossignol est appelé chantre des forêts, et Homère le chantre d’Ilion, c’est par une double figure et pour faire entendre que non-seulement le premier chante dans les forêts et le second a chanté Ilion, mais encore qu’ils sont connus pour cela, comme l’artisan est connu de tou3 ses voisins pour le métier qu’il fait.

Chanteur do romance» (le), opéra-Comique en deux actes, paroles des frères Dartois, musique deBlangini, représenté aux Variétés, le 5 novembre 1830. Cette pièce est aussi désignée sous ce titre : le Chanteur de société.

Chnnteuae voilée (la), opéra-comique en un acte, paroles de Scribe et Leuven, musique de M. Victor Massé, représenté à 1 Opéra-Comique le 26 novembre 1850. Le grand peintre Velazquez est le principal personnage de la pièce. Il vit à Séville, et il est criblé de dettes. Palamita, sa servante, sous le nom de Lagarilla, s’échappe tous les soirs, se couvre d’un voîle et va chanter sur la grande place, afin de pouvoir rapporter dans le pauvre logis de l’artiste la recette de chaque soirée. Quelques seigneurs ont formé le projet d’enlever la gitana, qui se réfugie dans l’atelier du peintre. Elle ôte son voile, et Velazquez reconnaît sa servante. Comme il l’aimait déjà, ce trait de dévouement le détermine à l’épouser. Malgré l’invraisemblance de ce canevas, l’habileté des détails a fait réussir ce petit opéra-comique, rehaussé surtout par la musique gracieuse du compositeur, dont cette œuvre a été le coup d’essai théâtral. On a remarqué l’ouverture, qui se compose d’un solo de cornet à piston d’un grand mérite, d’un joli boléro et d’un allegro d’un caractère espagnol plein d’entrain. La cantatille à deux

CHAN

voix : Tous les soirs sur la grande place, la romance D’une lampe mourante, le grand duo de la scène de la pose du modèle entre Velazquez et Palannta, le boléro L’air au loin retentit du son des castagnettes, sont les morceaux les plus applaudis de ce charmant ouvrage, bien interprété par Audran, Bussine et Mlle Lefebvre.

Chanteuse (bo-lang-tan ou la), drame chinois du répertoire des Youên-jin-pé-tchong, c’est-à-dire des Cent pièces composées sous les Touên, ou princes mongols, de 1260 à 1368. Ce drame, sans nom d’auteurj et qui paraît n’être qu’une imitation, est dirigé contre les courtisanes, qui apportent, à la Chine comme ailleurs, un grand trouble dans les ménages et font un tort considérable aux épouses. L’honnête dame Lieou-chi s’en plaint à sou volage mari en termes éloquents. Elle lui dit : « Un temps viendra où vous mettrez en gage votre ferme et toutes vos terres ; vous sacrifierez vos belles étoffes de soie, votre argent et tous vos effets mobiliers ; vous ressemblerez à un rameau mort qui a perdu ses feuilles ; vous finirez misérablement comme co greffier libertin du royaume de Tching ; vous tomberez entre les mains d’un juge sévère, et vous laisserez après vous votre lemme désolée. » Le mari répond avec une impudence que les maris européens ne montrent guère, ce nous semble, qu’exceptionnellement : « Hé ! madame, elle a tant d’attraits 1 sa figure est si ravissante ! Comment voulez-vous que je ne sois pas amoureux d’elle ? » Certes une Parisienne de la décadence arracherait les yeux à l’infidèle ; mais, ce qui prouve en faveur des dames du Céleste-Empire, Lieou-chi conserve tout son sang-froid, toute sa raison. Elle bat son ingrat époux avec les armes d’une impitoyable logique ; elle réplique : « Vous aimez ces regards dans lesquels sein-ble se jouer l’eau agitée d’une fontaine automnale ; vous idolâtrez ces sourcils peints en noir et délicatement arqués ; mais ne savez-vous pas que vous compromettez votre mérite et votre réputation ? Songez donc que ce front, qui a l’éclat de la lieur fou-yong, cause la ruine des maisons ; que cette bouche, qui a l’incarnat de la cerise et du pêcher, dévore les âmes des hommes. Son haleine odorante exhale le doux parfum du giroflier, mais je crains bien que toutes ces fleurs ne se dispersent et qu’un tourbillon de vent ne les emporte. » En revanche, Lieou-chi entre dans une sainte colère dès qu elle se trouve face à face avec la courtisane ; elle la frappe même, et, vivement réprimandée par son mari, elle meurt de chagrin. La courtisane, une fois débarrassée de la femme légitime, qui n’avait que trop bien prévu les malheurs qui allaient fondre sur les siens, met le feu à la maison, pille tout et finalement jette à l’eau le perfide époux de Lieou-chi pour s’enfuir avec un autre amant. La courtisane n’est pas la chanteuse qui prête son nom à la pièce, Cetle-ci est la nourrice de l’enfant de la malheureuse Lieou-chi ; elle gagne sa vie enchantant jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé comblé des honneurs du souverain celui qu’elle a élevé. Une reconnaissance a lieu alors entre le père que le bain forcé dont nous avons parlé n’a pas tué, et le fils devenu puissant. La courtisane, elle, subit une punition exemplaire en- compagnie de son amant. Tel est ce drame, qui contient une note indiquant les devoirs de la femme en Chine : « Jeune fille, suivre son père ; mariée, son mari ; veuve, ses fils. » Il est un quatrième devoir pour la femme : c’est d’honorer son beau-père et sa belle-mère, de les soigner, de les nourrir et de ne pas se remarier.

Ho-lang-tan ou la Chanteuse figure parmi les quatre drames traduits en français par M. Bazin, et réunis sous le titre de Théâtre chinois (Paris, 1838, l vol. in-8°).

Chant», Joyeux ménestrel ! morceau de la Dame blanche, de Boieldieu. Nous empruntons à M. Adam l’anecdote suivante, au sjijetde co chœur si connu et si universellement admiré.

« Le troisième acte de la Dame blanche préoccupait beaucoup Boieldieu. Après deux actes pleins de musique, il avait entre les mains un pauvre acte, maigre et dénué de situations. Un air de femme, un petit chœur sans importance, un petit duo de femme et un finale sans développement, voilà toute la fourniture que lui avait apportée Scribe, t 11 me faudrait là, disait-il, un grand morceau à effet, et je n’ai qu’un petit’chœur de villageois : Vive, vive monseigneur ! Scribe a bien mis en note : Paysans jetant leurs chapeaux en l’air. Ce doit donc être un morceau court, mais

« animé. Mes paysans ne peuvent pourtant pas jeter leurs chapeaux en l’air pendant un

« quart d’heure. Et cependant il y aurait « quelque chose à faire. Je lisais dans Walter

> Scott qu’un individu, à son retour dans son

« pays, reconnaît un air qu’il a entendu dans

> son enfance. Si, au lieu d’un choeur de t Vive monseigneur ! les vassaux chantaient à George une vieille ballade écossaise qu’il se rappellerait assez pour la continuer lui» ■ même, cette situation ne serait-elle pas musicale ? — Certainement, répondit Adam, qui

« jouait le ffile d’interlocuteur près de son maître, ce serait parfait 1 » EJ aussitôt il court chez le librettiste, qui trouve l’idée admirable, se met à l’œuvre, bâcle la scène et les paroles en un quart d’heure, et, le lendemain, Boieldieu faisait entendre a son élève le chant des chevaliers d’Avenel.