Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 3, part. 4, Chao-Chemin.djvu/134

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’une science profonde des ruses de la stratégie militaire de l'époque. Dans tous ces ouvrages, dit M. Viollet-le-Duc, on ne rencontre aucune sculpture, aucune moulure ; tout a été sacrifié à la défense ; la maçonnerie est bien faite, composée d’un blocage de silex relié par un excellent mortier, revêtu d’un parement de petit appareil exécuté avec soin et présentant sur quelques points des assises alternées de pierres blanches et de pierres rousses. Le savant auteur du Dictionnaire de l’architecture française ajoute : « Tant que vécut Richard, Philippe-Auguste, malgré sa réputation bien-acquise de grand preneur de forteresses, n’osa tenter de faire le siège du Château-Gaillard ; mais, après la mort de ce prince, et lorsque la Normandie fut tombée aux mains de Jean sans Terre, le roi français résolut de s’emparer de ce point militaire qui lui ouvrait les portes de Rouen. Le siège de cette place, raconté jusque dans les plus menus détails par le chapelain du roi, Guillaume le Breton, témoin oculaire, fut un des plus grands faits militaires du règne de ce prince ; et si Richard avait montré un talent remarquable dans les dispositions générales et dans les détails de la défense de cette place, Philippe-Auguste conduisit son entreprise en homme de guerre consommé. » L’effet moral produit par la prise du Château-Gaillard (6 mars 1204) fut si décisif, que Jean sans Terre ne songea plus qu'à évacuer la Normandie, sans même tenter de défendre les autres forteresses qui lui restaient encore en grand nombre dans ce pays.

Le Château-Gaillard, réparé par Philippe-Auguste, fut assiégé une seconde fois au XVe siècle, et repris par Charles VII aux Anglais, en 1449 : même à cette époque, où l’artillerie était en usage, cette place était considérée comme une des plus fortes de la Normandie. Elle fut démantelée sous Louis XIII. C’est dans son enceinte que la reine Marguerite de Bourgogne avait été enfermée et étranglée par ordre de son époux. Louis X. — Une très-intéressante Histoire du Château-Gaillard et du siège qu’il soutint contre Philippe-Auguste a été publiée par M. A. Deville (Rouen 1849).


CHÂTEAU-GIRON, bourg de France (Ille-et-Vilaine), ch.-l. de cant., arrond. et à 15 kilom. S.-E. de Rennes ; pop. aggl. 1,471 hab.

— pop. tôt. 1,565 hab. Récolte de céréales, lin, chanvre, fruits à cidre ; blanchisseries, tanneries. Commerce de toiles à voile et autres. Restes d’un vieux château, dont la chapelle est devenue église paroissiale.

CHATEAU-GONTIER (Mayenne), ville de France, ch.-l. d’arrond. et de cant., à 29 kilom. S. de Laval, à 336 kilom. S.-O. de Paris, sur la rive droite de ia Mayenne ; pop. aggl. 7,019 hab. — pop. tôt, 7,364 hab. Tribunaux de ire instance et de justice de paix ; bibliothèque publique. Fabriques de toiles et de serges, poteries, tuileries, filature de laine, moufins à huile, à blé et à tan ; tanneries. On trouve à Chàteau-Sontier deux belles églises : celle de la Trinité, ancienne chapelle des ursulines, avec de beaux vitraux ; celle de Saint-Jean, classée parmi les monuments historiques. Château de l’Ecoublère, fort ancien et bien conservé, jadis propriété de la famille Dugi.iesclin ; château de Saint-Ouen, construit par Anne de Bretagne. Aux environs, eaux minérales froides, ferrugineuses et faiblement gazeuses, connues dès le xiv» siècle, et désignées récemment encore sous le nom d’eaux île Pougues-Rouillée- Files émergent par deux sources d’un terrain schisteux, riche en fer. Leur température est de 70°. Établissement hydrotbérapique.

Trois conciles se sont tenus à Château-Gontier. Voici l’analyse succincte de leurs travaux :

1231. Ce concile provincial fut tenu par Jahel de Mayenne, ou, selon d’autres historiens, par François Cassardi, archevêque de Tours, assisté de tous ses suffraganis, pour rétablir la discipline dans l’Église. On dressa trente - sept canons. Le premier ordonne aux évêques de déclarer nuls les mariages clandestins. Le troisième veut qu’avant (rétablir un curé dans une paroisse, on l’oblige de jurer qu’il n’a rien promis pour obtenir la cure, et qu’une autre personne n’u rien promis pour lui. Le cinquième porte que lorsqu’on donnera une église à ferme, on réservera une partie du revenu pour l’entretien du chapelain. Le vingtième ordonne que lorsqu’un clerc aura commis quelque" crime énorme, on le remettra entre les mains de l’évêque pour le juger. Le trentième prescrit d’excommunier les usuriers tous les dimanches, jusqu’à ce qu’ils aient fait restitution, et déclare que ceux qui persévéreront dans ce " péché seront privés de la sépulture ecclésiastique. Le trente-quatrième défend, sous peine d’excommunication, de contracter mariage avant la publication des trois bans.

1268. "Vincent de Pilenes, archevêque de Tours, tint ce concile avec ses suffragants, et y renouvela, en huit canons, les1 décrets votés par des conciles précédents. Le premier canon excommunie ceux qui s’emparent des biens de l’Église. Le deuxième porte la même peine contre ceux qui troublent et empêchent l’exercice de la juridiction ecclésiastique. Le troisième porte qu’on refusera la sépulture à ceux qui demeurent excommuniés plus d’un an. Le quatrième défend de dépouiller les prieurés vacants. Le cinquième fait défense aux moines de mettre des dépôts hors de leur

CHAT

monastère. L.ç sixième règle, les.habit^ quo les arbhidïacres è£ fésdoy’én’s’ doivent porter. Le septième déclare qu’un evéqûe peut absoudre ses diocésains qûi’auraieniété excommuniés dans ce concilé. Le huitième enfin confirme tous les règlements des conciles précédents.

1336. Pierre Frérot ou Fretot, archevêque de Tours, réunit ce concile au mois de novembre, et, de concert avec lui, publia douze articles sous le nom de capitules. Le premier renouvelle le canon du concile de Saumur de l’an 1315, contre ceux qui empêchent ou troublent la juridiction de l’Église. Le troisième défend d’exiger aucun péage des clercs, et de les charger d’aucune imposition. Le cinquième prescrit qu’un clerc qui portera la main sur son évèque sera à jamais privé de tous ses bénéfices, et inhabile à en posséder d’autres. Dans le sixième, le septième et le huitième, on renouvelle les peines d’excommunication contre ceux qui prennent ou qui retiennent les biens ecclésiastiques, qui maltraitent les clercs, qui violent les immunités des églises ou qui troublent le service divin.

CHÂTEAU-HAUT-BRION, hameau de France (Gironde), cant. de Pujols, arrond. et à 32 kilom. S.-Ë. de Libourne, près de la rive gauche de la Dordogne ; 107 hab. Vignoble des Graves, l’un des quatre premiers crus des vins tins rouges de Bordeaux, produisant annuellement 945 hectolitres de vin de première qualité.

CHÀTEAC-LAFFITTE, vignoble renommé de France (Gironde), dans le haut Médoc, comm. de Pauillac, arrond. et à 20 kilom. S.-E. de Lesparre. C’est l’un des premiers crus de vins rouges de Bordeaux ; il donne chaque année environ 930 hectolitres de vin de première qualité, et 200 de seconde qualité.-Le nom de ce vignoble a passé dans lalangue : Une bouteille de «rÂTEAU-LAFFiTTii.

CHÂTEAU-LAGBANGE, hameau de France (Gironde), comm. de Saint-Julien-Beyehevelle, cant. et à i kilom. S. de Pauillac, arrond. de Lesparre, près de la rive gauche de la Gironde ; 150 hab. Récolte et commerce de vins rouges très-renommés, classés parmi les meilleurs crus du haut Médoc.

CHÂTEAU-LANDON (Castrum Landonis), ville de France (Seine-et-Marne), arrond. et à 32 kilom. S. de Fontainebleau ; pop. aggl. 1,410 hab. — pop. tôt, 2,778 hab. Fabriques de blanc d’Espagne et de papier dit du Grand-Moulin ; sellerie, carrosserie, vannerie, fours à chaux, sommiers élastiques. Commerce de grains et de vins. Belles carrières de pierres dures qui se polissent comme le marbre. Cette petite ville, fort, ancienne, fut, sous les rois de la seconde race, le chef-lieu d’un comté, et Louis le Gros y avait un château dont on voit encore les restes. En 1436, les Anglais s’emparèrent de la ville et du château, que le connétable de Richemont reprit d’assaut l’année suivante. Dans l’église paroissiale, on admire des sculptures sur bois représentant la vie de saint Séverin.

CHÂTEAU-LATOUR, hameau et vignoble de France (Gironde), cant. de Pauillac, arrond. et à 19 kilom. S.-E. de Lesparre. Le cru de Château-Latour, l’un des premiers du haut Médoc, produit annuellement 820 hectolitres de vin de première qualité.—Ce mot est passé dans la langue pour désigner le vin très-estimé que l’on récolte dans le vignoble de même nom : Boire du château-latour.

CHÂTEAU-DU-LOIR, ville de France (Sarthe), ch.-l. de cant., arrond. et à 42 kilom. S.-O. de Saint-Calais, sur le penchant d’un coteau qui domine la vallée du Loir ; pop. aggl. 2,529 hab. — pop. tôt. 2,945 hab. Fabriques de toiles, de chandelles ; filatures de coton, blanchisseries. Grand commerce de marrons. Cette ville, qui, sous la première République, portait lenom de Monl-sur-Loir, possède une belle église ogivale dédiée à saint Guingalois, ornée de beaux vitraux et surmontée d’un clocher moderne ; le chœur et une crypte du xi<s siècle méritent d’attirer l’attention. Aux environs, on a découvert des médailles romaines et de nombreux vestiges gallo-romains.

CHATEAU-MARGAUX, vignoble de France (Gironde), arrond. et à 32 kilom. N.-O, de Bordeaux, un des premiers crus des vins fins rouges de Bordeaux, donnant annuellement 730 hectolitres de vin de première qualité et 150 de seconde. — Ce mot a passé dans la langue où il sert à désigner le vin très-estimé que l’on récolte dans le vignoble de même nom : Et ce château-margaux/... hein ! qu’en dites-vous ?... Pour ma part^ je l’estime sans pareil. (L. Gozlan.)

CHÂTEAU-D’CEX ou D’OYS, bourg et paroisse de Suisse, cant. de Vaud, à 35 kilom. E. de Lausanne, un peu au-dessus du confluent de la Sarine et de la Tourneresse ; 2,054 hab. Ruines d’un ancien château des comtes de Gruyères, pris et démantelé par les Bernois en 1406.

CHÂTEAU-PORCJEN, bourg de France (Ardennes), ch.-l. de cant., arrond. et à il kilom. O. de Réthel ; pop. aggl. 1,890 hab. — pop. tôt. 1,964 hab. Filature de laine ; fabriques de serges. Belle église du xvie siècle, surmontée d’une tour remarquable.

CHÂTEAC-RENAHI), ville de France (Bouches-du-Rhône), ch.-l. de cant., arrond. et à

35 kilom. N.-E. d’Arles, près de la rive gauche

GHAT

de laDnrance ; pop. aggl. 2, ni2 hab. — njon. tôt.’5,409 hab’. Rëcblté’dà çêVêalês’, ’ d’biîvès’ei de soie. Ruines’ d’un château fort construit vers la fin du xne siècle. « Bourg de France (Loiret), ch.-l. de cant., arrond. et à 17 kilom. S.-E. de Montargis, sur la rive droite de l’Ouanne ; pop. aggl. 2,060 hab, — pop. tôt. 2,675 hab. Fabrique de draps pour les troupes, magnaneries, fabrique hydraulique de cordes ; commerce de toiles, de laines, de safran. Vestiges.d’un château fort détruit par Louis le Gros, réédirié au xm« siècle et détruit de nouveau en 1627, ainsi que la muraille d’enceinte, par ordre d* Louis XIII. Château construit au xvie siècle par les Coligny.

CHÂTEAU-SALINS (Castellum salinarum), ville de France (Meurthe), ch.-l. d’arrond. et de cant., à 30 kilom. N.-E. de Nancy et à 382 kilom. O. de Paris, sur la rive droite de la Petite-Seille ; pop. aggl, 2,205 hab. — pop. tôt. 2,323 hab. L’arrond. comprend 5 cant., 147 comm. et 60,626 hab. Justice de paix ; tribunal de ir° instance à Vie. La saline, transférée à Dieuze en 1826, a été remplacée par une verrerie. Château-Salins possède encore une faïencerie, des tanneries, des fabriques de tricots. On y fait le commerce des toiles, du plâtre et du sel. Cette petite ville, autrefois fortifiée, tire son nom d’un château qui appartint aux évêques de Metz, puis aux ducs de Lorraine, et des sources salées dont l’exploitation est aujourd’hui abandonnée. Ruines des fortifications. Pendant la Révolution, elle porta le nom de Salins-Libre.

CHÂTEAU-THIERRY (Castrum Theodorici), ville de France (Aisne), ch.-l. d’arrond. et de cant., k 55 kilom. S.-O. de Laon, à 90 kilom. N.-O. de Paris, sur la Marne ; pop. aggl. 4,901 h.

— pop. tôt. 6,519 hab. Tribunaux de 1« instance et de justice de paix ; collège communal. Extraction de grès pour meules de moulin, et de plâtre ; fabriques de toiles ; filature de coton, faïencerie, teinturerie, peausserie. Commerce de moutons, de bois, de laines, de céréales, de vins. Bâtie en amphithéâtre sur le penchant d’un coteau au pied duquel coule la Marne, cette ville est réunie à son faubourg de Marne par un pont de pierre de trois arches. Sur le quai s’élève la statue en marbre de La Fontaine, dont la maison, classée au nombre des monuments historiques, porte le no 13dela rue à laquelle on a donné son nom. L’ancien château, construit en 720 par Charles Martel, n’offre plus que des ruines, qui ornent une

f>romenade établie dans la grande cour. Sur e penchant du coteau s’élève la tour massive de l’église Saint-Crépin, qui possède des restes de vitraux du xvie siècle. Château-Thierry doit son origine à l’antique forteresse féodale construite par Charles Martel, pour servir de résidence au jeune roi Thierry IV. Cette ville eut beaucoup à souffrir des nombreuses guerres qui désolèrent jadis le pays. Elle fut livrée aux Anglais en 1-421, prise par Charles-Quint en 1544, saccagée par les Espagnols en 1591, et en 1814 par les envahisseurs de la France. C’est sous ses murs que Henri de Guise reçut, en 1574, la blessure qui lui valut le surnom de Bfllafré. Enfin c’est près de cette ville que se livra, le 12 février 1814, la bataille mémorable connue sous le nom de bataille de Château-Thierry, dans laquelle Napoléon, avec 24,000 hommes, écrasa 50,000 Russes et Prussiens commandés par Blùcher.

La ville de Château-Thierry a été érigée en duché-pairie par lettres patentes du mois de décembre 1556, en faveur d’Antoine de Bourbon et de Jeanne d’Albret, reine de Navarre, sa femme. Par contrat du 20 mars 1651, ce duché, ainsi que celui d’Albret, fut cédé à Frédéric-Maurice de la Tour, duc de Bouillon, vicomte de Turenne, en échange de la principauté de Sedan.

CHÂTEAU-LA-VALLIÈRE, bourg de France (Indre-et-Loire), ch.-l. de cant, arrond. et a 38 kilom. N.-O. de de Tours, sur la Fare ; pop, aggl. 869 hab. — pop. tôt. 1,243 hab. Minerai de fer, fontaine ferrugineuse, menhir. Ce bourg fut érigé en duché en 1667, en faveur de M’io de La Beaume Leblanc, à qui Louis XIV donna l’ancien château» de Vaujours, et qui prit le nom de duchesse deLaVallière. Après la mort de M’Ier de La Vallière, le château passa à la duchesse de Châtillon, puis à sa tille, la duchesse d’Uzês, qui le vendit à un Anglais, lord Holland. Celui-ci le céda à M. Baldwin, son compatriote, qui, en 1841, le vendit à la famille de Tardes. Ce fut dans ce château que Mlle de La Vallière séjourna avant de se retirer au couvent des carmélites.

CHÂTEAUBRUN (Jean-Baptiste Vivien de), littérateur, membre de l’Académie française, né à Angoulême en 1686, mort en 1775. Il était maître d’hôtel du duc d’Orléans, fils du régent, et il a fait représenter quelques tragédies, dont une seule, les Troyennes (1734), put se soutenir pendant quelque temps sur la scène, parce que l’auteur s’y était heureusement inspiré d’Euripide.’ Ses Œuvres choisies ont été publiées à Paris (1814).

CHÂTEAUDUN, ville de France (Eure-et-Loir), ch.-l. d’arrond. et de cant., à 44 kilom. S.-O. de Chartres, à 133 kilom, S.-O. de Paris ; pop. aggl. 5,614 hab. — pop. tôt. 6,781 hab. L’arrond. comprend 5 cant ;, 80 comm. et 65,570 hab. Tribunaux de lre instance et de justice de paix ; collège communal. Fabriques de couvertures de laine, de chapeaux ; tanneries ; commerce de bestiaux, de laines, de cuirs, de chanvre, Châteaudun, situé sur

GHAT

107 ?

un cqlearj élevé, dont le Loir baigne la base, es’t une des plus jolies villes 3, é France, car elle a été régulièrement reconstruite après l’incendie de 1723, qui la réduisit presqué entièrement en cendrés. Son superbe château, construction du xe siècle qui ne fut jamais terminée, appartient à M. le duc de lîuynes ; il est très-bien conservé. La tour célèbre connue sous le nom de tour de Thibaut le Tricheur porte à son sommet un chemin de ronde éclairé par de nombreux créneaux. La chapelle, aujourd’hui abandonnée, présente au milieu du sanctuaire l’entrée du caveau qui servait de sépulture aux comtes de Dunois. On voit encore dans cette ville l’église de la Madeleine, du xnio siècte ; l’église Saint-Valéry, avec do beaux vitraux ; l’église Saint-Jean, succursale, avec une tour carrée et un joli portique du XVie siècle, et enfin Notre-Dame-du-Chandé, jolie chapelle de la Renaissance.

La pénétration des habitants de Châteaudun est passée en proverbe, car on dit : Il est de Châteaudun, il entend le demi-mot.

La ville de Châteaudun a eu ses seigneurs particuliers, avec titre de vicomtes, depuis le xe siècle. Leur maison s’est éteinte au commencement du xie siècle, et la vicomte fut portée dans la maison des comtes du Perche, par le mariage de Mélissende, sœur et héritière de Hugues, dernier vicomte de Châteaudun et archevêque de Tours, avec Guérin, seigneur de Domfront et de Mortagne. — Un cadet, arrière-petit-fils de Guérin, fut l’auteur d’une

nouvelle maison de Châteaudun, dont le dernier rejeton mâle, Geoffroi, vicomte de Châteaudun, épousa vers 1220 Clémence des

Roches, dont il n’eut que deux filles. L’une d’elles, Clémence de Châteaudun, porta la vicomte à son mari, Robert de Dreux. Alix de Dreux, issue de ce mariage, fit passer la vicomte de Châteaudun dans la maison de Clermont, par son mariage avec Raoul de x Clermont, seigneur de Néelle. Alix de Clermont, fille aînée des deux derniers cités, en épousant, vers 1291, Guillaume de Flandre, de la maison de Dampierre, porta la vicomte dans cette dernière famille, d’où elle arriva par mariage, vers 1345, dans une branche de la maison de Craon. Après l’extinction de cette branche, dont le dernier représentant fut tué à la bataille d’Azincourt, en 1415, Châteaudun vint dans la possession de la maison d’Orléans, et fut donné, en 1439, au fameux bâtard Dunois, compagnon de Jeanne Darc. Il resta aux descendants de ce dernier jusqu’à leur extinction, en 1694, et revint à cette époque à la branche d’Orléans.

CHÂTEAUGAY, village et comm. de France (Puy-de-Dôme), cant., arrond. et à 7 kilom. S. de Riom ; 1,228 hab. Ce joli village, situé au sommet d’une montagne basaltique, à 2,530 mètres d’altitude, près de la route qui conduit de Riom à Clermont-Ferrand, portait autrefois le nom de Vigosche ; il le changea pour celui de Chàtelgay, d’où l’on a fait Châteaugay, après que Pierre de Gyac ou de Giat, chancelier de France sous Charles V, eut fait construire, en 1381, le château crénelé qui domine encore ce riant paysage. Un autre Pierre de Giat, petit-fils du chancelier, fut chambellan sous Charles VU ; c’est le même qui fut noyé à Dun-le-Roi, en 1426, par ordre de la Trémouille et du connétable de Richemont, malgré tout le crédit dont il jouissait à la cour. Après lui, la seigneurie de Chàtelgay ou Châteaugay passa dans la maison de Laqueuille, par le mariage de sa fille, Louise de Giat, avec Jacques de Laqueuille, dont la postérité la posséda jusqu’à la Révolution.

CHÂTEAULIN (Castrolinum), villedeFrance (Finistère), ch.-l. d’arrond. et de canton, à 2S kilom. N. de Quimper, à 622 kilom. O. de Paris, sur la rive droite de l’Aulne et le canal de NantesàBrest ; pop. aggl. 2,036hab.—pop. tôt, 3,259 hab. L’arrond. comprend 7 cant., 60 comm, et 10»,877 hab. Tribunaux de lie instance et de justice de paix. Nombreuses carrières d’ardoises ; source ferrugineuse ; pêche du saumon ; petit port de commerce ; commerce de bestiaux, volailles, beurre, grains, lin, chanvre, légumes. On remarque à Châteaulin les ruines d’un ancien château, fondé par Budic Castellin, comte de Cornouailles, au xc siècle. On n’en voit plus qu’une tour. L’église Notre-Damé est l’ancienne chapelle du château.

CHÂTEAUMEILLANT, villedeFrance (Cher), ch.-l. de cant., arrond. et à35 kilom. S.-O. deSaint-Amand-Mont-Rond, sur le versant d’un coteau ; pop, aggl. 2,315 hab. — pop. tôt. 3,404 hab. Commerce de châtaignes. Nombreuses antiquités et constructions gallo-romaines ; église romane du xic siècle, classée au nombre des monuments historiques ; ancien château, dont on fait remonter l’origine uu vc siècle. Cet édifice offre le mélange des constructions les plus disparates ; des tours carrées, avec meurtrières et mâchicoulis, s’y relient à des tours octogones ornées d’arabesques et de sculptures fantastiques.

CHÂTEACNEUF, villedeFrance (Charente), ch.-l. de cant., arrond. et à 25 kilom. B. de Cognac, près de la rive gauche de la Charente ; pop. aggl. 2,458 hab. — pop. tôt. 3,541 hab. ■ Fabriques d’étoffes, chapelleries, filatures de laines ; commerced*eaux-de-vie, bestiaux, chevaux, sel. Restes d’un ancien château fort sur une colline qui domine la Charente ; belle