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CHAU

édéric-Guillaume de Prusse y montèrent avec leur état-major, et contemplèrent quelques minutes avec orgueil Paris a leurs pieds...

On pouvait, on devait croire, lorsqu’en 1863 l’édilité parisienne annonça son projet de transformer les buttes Chaumont en une promenade, en un square unique en Europe, que son premier soin serait d’immortaliser par un monument l’héroïque défense des braves du 30 mars. Il n’en a malheureusement rien été ; rien dans les aménagements et les accessoires du nouveau jardin ne rappelle ce glorieux souvenir.— L’ensemble du parc des buttes Chaumont, comme on dit aujourd’hui, entouré d’une grille, embrasse 22 hectares et forme un triangle curviligne, compris entre la rue de Crimée et les deux boulevards courbes qui en longent le pied. Du haut de ces buttes, la vue est merveilleuse, le panorama unique, et l’œil embrasse Paris et la plaine Saint-Denis dans toute leur étendue. Elles se partagent en deux parties bien distinctes : la première, du côté de Paris, forme une agglomération de mamelons de glaise ; la seconde, confinant a la rue de Crimée, se compose d’une portion très-excavée par la tranchée du chemin de fer de ceinture et par l’ancienne exploitation des carrières de plâtre ; le front vertical de ce côté ne mesure pas moins de 50 m. de haut. La ligne de ces deux espèces de falaises est coupée par un promontoire qui s’avance sur les terrains inférieurs, jadis exploités, et fait un effet des plus bizarres et des plus pittoresques. Au pied de ce promontoire se trouve un lac, dans lequel se précipite, des flancs de la butte voisine, une cascade artificielle, analogue à celle du bois de Boulogne, et d’où partent en ruisseaux sinueux deux petites rivières, coulant le long des vallons encaissés- La hauteur du torrent est d’environ 66 mètres. Un pont léger, jeté au-dessus du lac dans la direction du temple de la Sibylle, copié sur-l’ancien temple de Tivoli près de Rome et qui domine la butte, réunit à la terre ferme cette espèce de promontoire, étayé avec soin, comme les excavations des buttes par la pierre et le ciment. Enfin, des apports considérables de terre végétale sur ces buttes, jadis incultes, ont fait surgir soudain, comme par enchantement, gazons verdoyants et bosquets d’arbustes nés sous tous tes soleils. On aura une idée de ce parc immense, quand nous aurons dit qu’on est parvenu à y ménager dans tout son parcours des allées carrossables de 7 m. de large. Des sentiers plus étroits et même des escaliers presque à pic abrègent, en l’accidentant, la route pour les piétons. La transformation des buttes Chaumont est un véritable tour de force, et on doit il ce titre féliciter M. Alphand, l’habile directeur des plantations de Paris, qui a mené a bonne fin ce travail colossal. Mais, ce tribut payé, nous ferons nos réserves ; malgré leurs merveilles, les buttes Chaumont risquent fort, perdues qu’elles ; ; ont à plusieurs kilomètres du centre de la capitale, etaprès le premier moment de curiosité (depuis longtemps passé), de rentrer dans leur oubli et dans leur solitude. Ce parc magnifique, on ne peut malheureusement le transporter ailleurs, et c’est tant pis, car si l’on en croit les faits divers de la Gazelle des tribunaux, il est imprudent de s’y hasarder après une certaine heure... Quant à. la population ouvrière de ce quartier, elle n’a guère le temps de jouir de la promenade que la ville de Paris, lui a ouverte, et, à ses rares jours de liberté, elle préfère, croyons-nous, les boulevards, les barrières ou la bois de Boulogne, à ce majestueux désert. — Enfin, nous y revenons en terminant, il est fâcheux qu’on ait oublié d’éterniser, soit par un monument, soit par une colonne, la mémoire des héros des buttes Chaumont en 1814. — Nous disons oublié, car nous aimons à ne voir là qu’un regrettable oubli.

CHAUMONTEL s. m. (chô-mon-tèl). Hortic. Variété de poire.

CHAUMONTOIS, OISE 3. et adj. (chô-montoi, oi-ze). Géogr. Habitant d’une des villes qui portent le nom de Chaumont ; qui appartient à l’une de ces villes ou à ses habitants : Les Chaumontois. La population chaumontoise

CHAUMONTOIS (le), ancien petit pays de France qui comprenait les territoires de Chaumont-en-Bassigny, de Nancy et d’Épinal.

CHAUNA s. m. (chô-na). Ornith, Syn. de CHAVARIA.

CHAUNAY, bourg et commune de France (Vienne), arrond. et à 16 kilom. N.-O. de Civray, sur la petite rivière de Bouleur ; pop. aggl. 306 hab. — pop. tôt. 2,108 hab. Récoltu de céréales, fourrages etchâta ignés ; fabriques de grosses étoffes.

CHAUNCY (Charles), théologien anglais, né en 1592, mort en 1672. Il fut professeur de grec à l’université d’Oxford, puis remplit diverses fonctions ecclésiastiques. Hostile aux doctrines de l’Église anglicane et à tout ce qu’il appelait les inventions de l’homme dans le culte do Dieu, il fut traduit devant la cour de la haute commission, qui l’obligea à signer un acte de soumission. Chauncy passa alors dans les colonies de l’Amérique du Nord, et devint président du collège de Harward. On a de lui un recueil de Sermons (Boston, 1659).

CHAUNE s. m. (chô-ne). Ornith. Syn..de CHAVARIA.

— Erpêt. Genre de batraciens bufoniformes, qui habitent l’Amérique du Sud.

CHAUNE s. f. (chô-ne). Techn. Instrument d’épinglier, qui sert à couper les tronçons de laiton.

CHAUNOIS, OISE s. et adj. (chô-noi, oi-ze). Géogr. Habitant de Chauny ; qui appartient à cette ville ou à ses habitants ; Les Chaunois. La population chaunoise.

CHAUNY (Calnicum), ville de France (Aisne), chef-lieu de canton, arrond. et à 15 kilom. O. de Laon, sur la rive droite de l’Oise, à l’embranchement du canal de Saint-Quentin ; pop. aggl. 8,624 hab. — pop. tôt. 9,080 hab. Tribunaux de commerce et de justice de paix. Manufactures de glaces, fabriques de toiles, treillis, chaussons de laine tricotés, soude, acide sulfurique et muriatique, filatures de coton, blanchisseries, tanneries. Commerce de grains, cidre, bois, bonneteries, chevaux et bestiaux.

Situé au milieu d’une belle plaine bien arrosée, Chauny est une ville très-ancienne, mais bien bâtie, que l’on croit être le Calniacum de Y Itinéraire d’Antonin. Philippe de Flandre lui donna, en U67, une charte de commune, qui fut confirmée par Philippe-Auguste, en 1213. Les Espagnols l’assiégèrent en 1552, et s’en emparèrent par capitulation, après six jours de tranchée ouverte. Ce que cette ville présente de plus intéressant, c’est sa manufacture de glaces, dont le coulage se fait à Saint-Gobain et le polissage à Chauny.

CHAUPY (Capmartin-Bertrand de), antiquaire et littérateur, né en 1720, à Grenade, près de Toulouse, mort à Paris en 1798. Il séjourna vingt ans à Rome, occupé de recherches archéologiques pour un grand ouvrage qu’il abandonna dans la suite. Il est surtout connu par un savant travail : Découverte de la maison de campagne dHorace (Rome, 1707-1769, 3 vol.), souvent mis à contribution depuis.

CHAURER v. a. ou tr. (ehô-ré). Agric. Forme altérée du mot chauler, usitée dans quelques localités.

CHAUS s. m. (chôss), Mamm. Espèce du genre chat.

— Encycl. Cet animal, connu aussi sous le nom de lynx des marais, a environ 0 m. 90 de longueur totale, y compris la queue. Son pelage est d’un gris clair jaunâtre, avec une bande noire depuis les yeux jusqu’au museau, et deux anneaux noirs vers le bout de la queue, qui est également noire. Le chaut a le museau obtus et les jambes longues. Il habite l’Égypte, la Nubie et le Caucase. Par une singularité assez remarquable dans le genre, il nage et plonge très-bien ; aussi se tient-il volontiers dans l’eau, où il fait une guerre acharnée aux oiseaux aquatiques et aux poissons.

CHAUSEY (îles), petit groupe d’îlote de France, sur la côte S.-O. du département de la Manche, k 15 kiioin. O. de Granville, par 40 7’ de long. O., et 45» 51’ de lat. N. Le plus grand de ces Ilots a 18 kilom. de long sur 7 de large ; il est entouré de plusieurs autres beaucoup plus petits, mais qui renferment tous des carrières de granit exploitées pour les constructions de Granville et de Saint-Malo. À l’extrémité E. de l’île principale, on a construit un phare à feu fixe, de 37 m. d’élévation et de 15 milles de portée.

CHAUSSAGE s. m. (chô-sa-je — rad, chausser). Frais nécessités par l’entretien de la chaussure. !l Vieux mot.

— Féod. Droit payé au seigneur pour l’entretien d’une chaussée.

— Agric. Action de chausser un arbre ou une plante : Le chaussage présente des effets utiles. (Bosc.)

CHAUSSANT (chô-san) part. prés, du v. Chausser : Une femme chaussant ses bottines. Elle avait, de ces pieds que l’on ne voit que dans les portraits, où les peintres mentent à leur aise en chaussant leur modèle. (Balz.)

CHAUSSANT, ANTE adj. (chô-san, an-te — rad. chausser). Qui se chausse commodément : Un bas de soie est plus chaussant qu’un bas de fil. Cette forme de bottes n’est pas chaussante, 11 Peu usité.

CHAUSSARD (Pierre-Jean-Baptiste), homme politique et littérateur, né à Paris en 1766, mort en 1823. Il était avocat au moment de la Révolution, dont il adopta les principes avec enthousiasme, fut envoyé comme commissaire en Belgique en 1792, pour y propager les idées révolutionnaires, et contribua à la réunion de ce pays à la France. À son retour, il remplit les fonctions de secrétaire du comité de Salut public et de secrétaire général de l’instruction publique. Sous le Directoire, il fut un des sectateurs de la théophilanthropie, et en prêcha les dogmes et la morale dans la chaire de Saint-Germain-l’Auxerrois. Fourcroy le fit nommer, en 1803, professeur de belles-lettres au lycée de Rouen, qu’il quitta bientôt pour celui d’Orléans, puis pour la chaire de poésie k Nîmes, dont il n’était d’ailleurs que titulaire, car il avait obtenu de résider à Paris comme chargé de travaux universitaires. La Restauration l’écarta absolument du corps enseignant, et il ne s’occupa plus dès lors que de littérature. Il a composé un grand nombre d’ouvrages en prose et en vers. Comme poète, il imitait Lebrun, mais non pas toujours heureuse. Tient, bien qu’il ne manquât ni d’énergie ni d’élévation. Quelques-unes de ses odes ont eu un grand succès, notamment celle qui est intitulée l’Industrie et les arts. Il a aussi composé un poème destiné à servir de complément a l’Art poétique et intitulé : Poétique secondaire ou Estai didactique sur les genres dont Boileau n’a pas fait mention dans son Art poétique (1817). Parmi ses opuscules politiques, il faut citer : De l’Allemagne et de la maison d’Autriche, plusieurs fois réimprimé. On a encore de lui : Mémoires historiques et politiques sur la résolution de Belgique (1793) ; Sur les monuments publics et ta magistrature des édiles (1800) ; De l’éducation des peuples (1793) ; Histoire des expéditions d’Alexandre, traduit d’Arrien (1802),

CHAUSSE s. f. (chô-se — du lat. calceus, soulier, puis chaussure en général, bas en particulier, et enfin la partie du vêtement désignée sous le nom de chausses). Pièce d’étoffe que les membres de l’Université portent sur l’épaule gauche dans les cérémonies, et qu’on nomme aussi chaperon ; Chausse de docteur en droit. Chausse de docteur en théologie. Lorsqu’un docteur en théologie prêchait, il portait la chausse sur l’épaule pendant l’exorde de son discours, et la mettait ensuite sur le bord de la chaire. (Chéruel.) Il Dans ce sens, on dit aussi ÉPITOGE.

— Cost. milit. Chausse de colback, Partie supérieure du colback, formée d’un morceau d’étoffe pendant.

— Ane. mar. Se disait pour chapeau.

— Pêch. Manche du brégin. il Sorte de filet à très-large ouverture.

— Techn. Sorte de sac d’étoffe de laine, de forme conique, dans lequel on passe les liqueurs pour les filtrer. Les pharmaciens disent chausse d’Hippocratk. Il Bac de toile garni de crin en dedans, qui sert à donner des croisées aux capades des chapeaux à plumes. Il Outil d’épingiier appelé aussi chaune.

— Conslr. Chausse d’aisances, Tuyau des latrines, qui est ordinairement de poterie revêtue de plâtre.

— Blas. Chevron renversé, plein, massif, dont la pointe touche celle de Vécu.

— Hist. Ordre de la Chausse, Ordre de chevalerie créé à Venise, au vmc siècle, selon les uns, au xvic siècle seulement selon les autres. C’était une association formée par des nobles qui s’engageaient à défendre la religion et la république. Son nom venait de ce que les associés portaient pour insigne une espèce de chausse ou bottine émaillée. Il exista très-peu de temps.

— s. f. pi. Sorte de caleçon qui couvrait le corps depuis la ceinture jusqu’aux pieds inclusivement, et tenait lieu à la fois de bas et de culotte.

Haut-de-chausse, ou ffaut-de-clmusses. V. ce mot. Il Bas-de-chausses, Partie des chausses qui couvrait la jambe. V. bas s. m. Il Chausses aepage, Chausses courtes et plissées que portaient les pages, et qu’on appelait aussi trousses : Le maréchal de Bellefond était totalement ridicule, parce qu’il avait négligé de mettre des rubans an bas de ses chausses de page, de sorte que c’était une vraie nudité. (M010 de Sév.) Il Prendre les chausses, quitter les chausses, Se disait pour Entrer dans les pages, cesser d’être page.

— Loc. fam. N’avoir pas de chausses, Être fort pauvre : M>on de Mailly était une demoiselle de Poitou qui n’avait pas de chausses. (St-Sim.) il Tirer ses chausses, S’en aller, détaler, décamper, prendre la fuite : Tirons nos chaussks de bonne heure ; cédons à la force, faisons les choses de bonne grâce. (Campistron.)

Et me laissez tirer mes chausses sans murmure.

Molière.

On disait aussi Tirer ses grègues. il Porter les chausses, Avoir la principale autorité dans le ménage ; Sa femme était une grande créature qui portait ucs chausses, et devant qui il n’osait pas souffler. (St-Sim.)

D’un homme on se gausse
Quand sa femme chez lui porta le haut-de-chausse.

V. Huoo.

Il Avoir la clef de ses chausses, Se disait autrefois d’un jeune homme qui n’était plus d’âge à recevoir le fouet, dont on ne pouvait plus délier les chausses pour le lui donner, n Être après tes chausses de quelqu’un, Le poursuivre sans cesse, le harceler, le tourmenter : Ils étaient une douzaine de possédés après mes chausses. (Mol.)

Il ne me restait plus,
Dans mes prospérités ou réelles ou fausses,
Qu’un tas de créanciers hurlant après vies chausses.

V. Huoo.

Il Tenir quelqu’un au cul et aux chausses, Le serrer de très-près ; épier ses démarches, sa conduite : Je vous dirai franchement que l’on n’est point plus ravi que de vous tenir au cul et aux chausses. (Mol.) 11 Se faire mordre les chausses, Se faire attaquer, critiquer, faire aboyer après soi ; se dit par allusion à la partie du vêtement que Jes chiens hargneux mordent de préférence :, on y regarde à deux fois avant de se paire mordre les chausses par toutes ces mâchoires philosophiques. (Alex. Dum.) Il Faire dafns ses chausses, Proprement, S’embrener, ^salir sa culotte, et, fig., Avoir une grande/peur : Non, la postérité ne se doutera jamais combien, dans ce siècle de lumières et de batailles, il y eut de sauants qui ne savaient pas lire et de braves qui faisaient dans leurs chausses. (P.-L. Courier.) Il Prendre son cul pour ses chausses, Se méprendre grossièrement. Il Y laisser ses chausses, Y périr : N’allez pas là, vous pourriez v laisser vos chausses, il Avoir des chausses de deux paroisses. Porter des bas dépareillés.

— Prov. C’est un gentilhomme de Beauce qui se tient au lit quand On raccommode ses chausses, Se dit d’un homme extrêmement pauvre.

— Mar. Bottines ou culottes d’une certaine forme et d’une certaine couleur, que les propriétaires ou armateurs d’un navire donnaient autrefois au capitaine, à titre de présent, au retour d’une campagne : La marchandise d’autruy, que l’on dit marchandise passagère, n’est sujette au suage, touage, ny à la contribution des chausses ou pot-de-vin du maistre, si pour cause expresse le cotmoissement ne le contient. (Guidon de la mer.)

— Armur. Chausses de mailles, Pantalon en cuir garni de mailles ou anneaux de fer entrelacés, que portaient les chevaliers du moyen âge, pour garantir les cuisses et les jambes, et dont le bas s’étendait quelquefois jusqu’au bout des pieds.

— Encycl. Cost. Les chausses, vêtement qui couvrait le pied, la jambe et la cuisse, sont d’origine gauloise. Après l’invasion franque, elles reparurent pour remplacer la braie que les Francs avaient importée. Dès le Vie siècle, ceux-ci adoptèrent certaines parties du costume du peuple vaincu, et les chausses, qu’on divisait encore en bas-de-chausses et haut-dechausses à l’époque des croisades, furent, jusqu’à l’avènement de la culotte, le vêtement de la partie inférieure du corps.

Outre les chattsses de drap ou de laine, qui étaient universellement portées, il en était une autre sorte, qui, destinée à préserver les hommes d’armes, s’appelait ctiausses de mailles. Grégoire de Tours en parle. Les chausses de mailles formaient le complément de l’armure a haubert, et leur forme était à peu près celte des chausses ordinaires ; le tissu seul différait. Elles se composaient de deux larges canons de pantalon en peau, garnis extérieurement de mailles de fer, excepté aux ’endroits qui reposaient sur la selle. La description qu’on en trouve dans le récit de la bataille de Bouvines prouve que, pour s’armer, on commen çait par vêtir les chausses, laissant pendre à terre la chemise de nunlles ; on endossait ensuite le gambeson ; puis l’écuyer, relevant la cotte à laquelle tenait aussi le chaperon de mailles, aidait le chevalier à s’en affubler. Fauchet le témoigne en disant : « C’est un vieux dicton : les chevaliers commencent à s’armer par les chausses. » Un autre genre de chausses, qu’on pouvait vêtir à part, s’accro. ebait par les anneaux à la chemise de mailles. L’usage dos chausses de mailles a précédé celui des cuissards, des platines, des grèves, et a cessé depuis l’adoption de l’armure à cuirasse, c’est-à-dire depuis la fin du XIIIe siècle. La noblesse vénitienne mit à la mode les chausses de deux couleurs, et ce fut l’origine des vêtements mi-partis qui se portèrent en France sous Charles VI. Celles des gentilshommes étaient de soie.

— Techn. La chausse, appelée aussi chausse d’Hippocrate, est un morceau d’étoffe de laine coupé et cousu de manière qu’il ait la forme d’un cône, et une grandeur proportionnée aux masses de liquide pour lesquelles on veut s’en servir ; les bords de l’ouverture du cône portent des rubans au moyen desquels la chausse peut être suspendue à un anneau métallique servant de support ; enfin, vers le fond, à l’intérieur, se trouve fixé un cordon plus long que l’appareil entier et dont l’extrémité est maintenue attachée à l’anneau métallique. Pour se servir de cet appareil, on le dépose au-dessus d’un vase capable de recevoir le liquide filtré, puis on verse dans le cône de molleton la masse à clarifier. En général, les premiers liquides qui traversent ne sont pas limpides, surtout lorsque l’étoffe est peu épaisse ; on les verse de nouveau sur la chausse jusqu’à ce que la liqueur filtrée soit parfaitement claire, et on ne recueille définitivement le produit qu’à partir du moment où ce résultat a été atteint. Au bout d’un certain temps, lorsqu’on a filtré une grande masse de liquide et que ce liquide est très-chargé de matières étrangères en suspension, la tiltration languit, la partie inférieure de la chausse se trouvant obstruée par des particules solides ; on soulève alors lentement, au moyen du cordon intérieur, la partie basse du cône, dont la pointe rentre ainsi dans l’intérieur de l’appareil, et on ramène le liquide vers les parties les plus hautes de la chausse, où l’étoffe n’a pas encore été recouverte de matières étrangères. On varie parfois, dans certaines industries, la forme des chausses, suivant la nature des liquides que l’on veut filtrer ; souvent on les enferme dans des enveloppes métalliques qui empêchent l’évaporation du liquide et son refroidissement, ou même simplement on les introduit dans des paniers recouverts d’étoffe qui conduisent à peu près au même résultat.

CHAUSSE (Michel-Ange de la), en latin Cumeni, antiquaire, né à Paris vers la fin du xvnc siècle, fcixê à Rome par son goût pour l’étude des antiquités, il y publia successivement Romanum museum, sive thesaurus erudila antiquatis, inquo gemmœ, idola, insignia sacerdototia, etc., CLXX tabulis œneis incisée referuntur ac dilucidantur (1690), traduit ea français sous le titre de Cabinet romain (1706) ; les Pierres antiques (en italien), dont lès