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CHAR

CHARPENTIBR-COSS1GNY, ingénieur français. V. COSSIGNY.

Charpentier (CHANSON DDCOMPAGNON). Cette

chanson, de provenance normande, est d’un sentiment très-naïf. Sous ces coq-à-l’àne, dignes de Cyrano de Bergerac, il y a de vraies larmes, une amitié sincère et-franche. Quant à la musique, elle a tellement d’expression et de tristesse que nous hésitons à la croire l’œuvre d’un musicien populaire. Un maître seul a pu trouver cette mélodie.

Vlà q’tu pars, garçon trop ain

^^^^^g

— ma-ble, Cest ves-quant, faut en oon-ve

— meut. Faut q’tu soie un1 oie si tu 3

■ nient ! Va ! je s’rai comm’ un vieilP raa3..3

y^^^M^N^J^a^

chi-ne. Qu’aies ers - sorts amter-roiia — pi-lie

é- tait ; pourquoi qu’j est pu ?

DEUXIÈME COUPLET.

Oh ! vieux, t’est-un homm’ salutaire Pour les amis qu’en a besoin. C’est pas toi qu’es-t-involontntre Quand i vienn’t réclamer ton’ soin. Tu leur z’y fais la chansonnette Quand d’i’amour y se trouv’nt imbus ! Môm’ c’est toi qui paye la galette. Te v’Ia la et tu y s’ras pus ! Via q’tu pars ! etc.

TROISIÈME COUPLET.

Comm’ qui dirait une jeunesse

Qu’a l’coîur pris par la tendreté,

Qui verrait, sans délicatesse,

Son individu la quitter.

Elle n’aurait pas, c’te pour’ bote.

Des chagrins plus indissolus

Que moi quand j’me fourr’ dans la tête

Le v’ia là et i y s’ra pus 1

Vlàjqu’tu parsl été,

CHARPENTIÈRE s, f. (char-pan-tiè-rerad. charpentier). Entom. Nom donné à certaines femelles d’insectes hyménoptères, qui percent le bois avec leur tarière, pour y déposer leurs œufs.

— Bot. Syn. de chanissoa.

CIIAHPEV, village et commune de France (Drôme), arrond. et à 16 kiloin. E. de Valence ; pop. aggl. l,291 hab. — pop. tôt. 2,503 hab. Grains, noix, amandes, fourrages, marrons ; exploitation de carrières de marbre blanc ; fabriques de petites étoffes.

CHARPI s. m. (char-pi — rad. charpir). Techn. Billot sur lequel le tonnelier taille les douves.

CHARPI, IE (char-pi) part., passé du verbe Charpir : Linge charpi.

CHARPIE s. f. (char-pî — rad. charpir). Amas de fils tirés de morceaux de vieux linge, qui est généralement employé pour le pansement des plaies et des ulcères : l’aire de la • charpie. Mettre du linge en charpie. La CHARWK.iff prépare avec du linge demi-usé et parfaitement blanchi à la lessioe. (Sédillot.) Les filles-Dieu portent et reportent çà et là les bouillons, te charpie. (Chateaub.) La charpiu de coton n’a d’autre inconvénient que d’être moins absorbante. (Foeillon.)

Charpie commune, Celle qu’on tire d’une toile commune, tt Charpie fine. Celle qu’on tire d’un linge fin, a Charpie râpée, Celle qu’on obtient en raclant la surface du linge avec le tranchant d’un couteau. Il Charpie vierge, Celle que l’on fait avec du fin qui n’a pas été tissé ni même filé.

E

CHAR

Charpie anglaise, Etoffe tissée dont une face est gommée, l’autre peluchée, et qui s’emploie comme la charpie ordinaire.

. — Fam. Objet réduit, par l’usure ou autrement, en menus filaments semblables à de la charpie : Ces vêtements tombent en charpie. Cette viande est en charpie.

— Encycl. Chir. La charpie est un élément important, quelquefois indispensable, du pansement des plaies suppurantes. La charpie n’est autre chose que du vieux linge de toile fine ou grossière, effilée uar petits tronçons ; elle forme ainsi un tissu feutré, parfaitement propre à absorber les liquides qui s’écoulent des plaies, à les matelasser, et à empêcher la pression des bandages de se faire doulourettsèment sentir sur les bords de la solution de continuité. Elle est d’un usage très-commun. Tantôt on l’emploie sèche, en plus ou moins

frande quantité ; tantôt elle sert de support différentes préparations médicamenteuses, toniques, émollientes, astringentes, caustiques même. Introduite dans les lèvres d’une plaie ou dans une ouverture quelconque artificielle ou naturelle, elle sert aussi à empêcher la réunion des parties séparées,

La toile employée à faire de la charpie doit être blanche, modérément fine et demi-usée. Trop fine, elle fournit une charpie qui se roule en tampons ; trop grosse ou neuve, elle donne des brins de fil durs et gros, qui irritent les plaies. On regarde à tbrt le coton comme pouvant devenir nuisible aux plaies ; le seul reproche fondé que l’on puisse faire à la charpie de coton, c’est de ne pas bien absorber les matières purulentes.

On distingue plusieurs espèces de charpie ; mais la charpie de linge est la seule qui mérite ce nom. On la distingue e.ie-même en charpie fine et en charpie commune, suivant la qualité du linge ; en charpie longue et en charpie courte, suivant la longueur des filaments ; en charpie brute et en charpie râpée. Cette derrière s’obtient en râpant, à l’aide d’un couteau, une vieille bande de linge ; mais elle n’est plus employée aujourd’hui. Lac/tarie anglaise est une sorte d’étoffe feutrée, fariquée en Angleterre pour les besoins de la chirurgie.

Entre les mains des chirurgiens, la charpie est une ressource précieuse ; ils la transforment de mille manières, par d’ingénieuses dispositions, et lui donnent mille formes variées qui lui permettent de s’adapter aux plaies sur lesquelles elle est appliquée. Le plumasseau, le bourdonnet, le gâteau, la tente, la mèche, la pelote, le tampon, la boulette, le sindon sont les principales formes que l’on donne habituellement a ta charpie. Nous expliquons l’emploi de quelques-unes de ces préparations. On se sert ordinairement de la charpie brute, c’est-à-dire de celle dont les brins sont emmêlés au hasard. On peut aussi arranger les fils de manière qu’ils soient tous parallèles et de même longueur ; on forme.de la sorte, des plumasseaux. Plusieurs plumasseaux placés l’un sur l’autre composent un gâteau. Les bourdonnets sont de petits tampons réguliers allongés et fortement serrés. La réunion de plusieurs bourdonnets, au moyen d’un fil, à une distance de 0 m. 02 ou 0 m. 03 les uns des autres, fait une queue de cerf-volant. Sous cette forme, la charpie est employée pour tamponner, en cas d’hémorragie, tes fosses nasales, le bassin, le rectum, etc. Une mèche est la réunion de plusieurs brins de charpie parallèles, d’une même longueur. Les mèches, enduites d’un corps gras, sont introduites dans les fistules ou entre les lèvres des plaies, au moyen d’un instrument spécial dit porte-mèche. Les tentes sont des sortes de mèches dont l’extrémité supérieure est renflée. Les chirurgiens ont abandonné ce mode de préparation.

La charpie doit être conservée non tassée, dans une pièce bien sèche, bien aérée, loin du voisinage des latrines, des amphithéâtres, des salles de malades, sans quoi elle pourrait se charger de mauvaises odeurs, de principes miasmatiques et contagieux. On a voulu trouver à la charpie de linge une foule de succédanés : l’étoupe, la filasse, le coton cardé, tant vanté par Mayor, l’éponge, l’agaric, le typha, le foin, les feuilles sèches, et jusqu’à la paille, ont été préconisés par divers inventeurs, et présentés par eux comme pouvant remplacer ta charpie. Ils remplissent médiocrement le but qu’on se propose par l’emploi de cette substance ; car ils sont, en général, impuissants à absorber les liquides.

CHARPIN (Pierre), pénitencier du paue Jean XXIII, né à Saint-Symphorien-le-Chateau vers la fin du xive siècle, mort vers 1449. Il entra dans les ordres, et dut au cardinal Girard, son compatriote, qui le produisit à la cour d’Avignon, les brillants succès qu’il obtint. Le pape Jean XXIII le nomma son pénitencier et son secrétaire. Mais, ayant renoncé aux avantages qu’il pouvait se promettre auprès du souverain pontife, il alla se fixer à Lvon, où il devint vicaire général de l’archevêque. II se distingua, en cette qualité, par les poursuites qu’il exerça contre les juifs.

CHARP1N (Étienne), bibliophile français, vivait au xvie siècle à Lyon, où il était prêtre. Il est auteur de quelques ouvrages. On lui doit la découverte, dans la bibliothèque de l’abbaye de l’île Barbe, d’un manuscrit à’Ausone plus complet que ceux que l’on connaissait alors.

CHAR

Ce fut sur sa copie que fut faite l’édition de 1558.

CHARPIR v. a. ou tr. (char-pir — lat. carpere, même sens). Couper, déchirer, mettre en menus morceaux. Il Vieux mot.

■— v. n. ou intr. Faire de la charpie.

CHARPRE s. m. (char-pre — altérât, du lat. carpinus, même sens). Bot. Nom vulgaire du charme et des charmilles. Il Quelques-uns font ce mot féminin comme en latin.

CHARPY (Nicolas), dit Sainte-Croix, aventurier français, né à Sainte-Croix, mort vers 1670. Il fut secrétaire de Cinq-Mars, favori de Louis XIII. Accusé, en 1648, d’avoir contrefait un sceau, il se cacha, parvint à gagner la Savoie, où il prit le nom de Sainte-Croix, et fut pendu en effigie. Plus tard, il entra dans les ordres, revint en France, et devint, dit Mézerai, fort bien en cour et un des sous-miniptres. Ses principaux ouvrages sont : le Hérault de la fin des temps ou Histoire de l’Église triomphante (Paris, in-4o), et l’Ancienne nouveauté de l’Escriture sainte ou l’Église triomphante en terre (Paris, 1657, in-8o).Dans ce dernier écrit, . Charpy prend le rôle de prophète et de visionnaire ; il annonce l’arrivée de j’Antechrist dans le xviie siècle, puis la conversion de tous les peuples à la vraie foi. — Louis Charpy du Sainte-Croix, de la famille du précédent, vivait vers la même époque, et a été souvent confondu avec Nicolas Charpy. Il a laissé quelques ouvrages, entre autres : le Juste prince ou le Miroir des princes en la vie de Louis XIII (Paris, 1638), et Abrégé des grands ou la Vie de tous ceux qui ont porté le nom de grands, en vers français et latins (Paris, 1689).

CHARPY (Gaétan), littérateur français, né à Mâcon, mort en 1683. Il appartenait à l’ordre des théatins. On lui doit une Vie de Gaétan de Thienne, fondateur des clercs réguliers (1657) ; la traduction de l’Histoire de l’Ethiopie orientale, du Portugais Jean de Santo (1684), etc.

CHARQUE s. f. (char-ke — du gr. sarx, sarkos, chair). Art culin. Viande desséchée au four et enduite de blanc d’oeuf, pour être conservée.

CHARR s. f. (tchâr — mot angl.). Ichthyol. Nom d’une espèce de truite, qui serait, suivant Valenciennes, le saumon omble, et d’après d’autres le salvelin.

CHARRAS (canal de), petit canal de France (Charente-Inférieure), arrond. de Rochefort. Il commence à Guitcharon, cant. de Surgères, et finit au village de Charras, dans le département de la Charente. Il a une longueur de 19,874 m., et n’est accessible qu’aux petites barques qui font le transport des sels ; il n’a été creusé que pour dessécher les marais de la rivière de Gères.


CHARRAS (Joseph, baron), général français, né à Montauban (Drôme) en 1769, mort en 1839. Il s’engagea comme simple soldat dans le bataillon des volontaires de Nyons en 1793, en fut nommé capitaine le même jour par ses camarades, et partit avec sa petite troupe pour l’armée d’Italie. Il se distingua dans les campagnes d’Égypte et de Syrie (an VI à an IX), de Flandre (1809), de Saxe (1813), et conquit successivement tous ses grades sur le champ de bataille. À son retour de l’île d’Elbe, Napoléon lui donna le commandement d’une brigade du 8e corps d’observation. À la deuxième restauration, il fut mis en disponibilité, et on lui fit attendre la retraite jusqu’au 1er janvier 1825.


CHARRAS (Jean-Baptiste-Adolphe), fils du précédent, né le 7 janvier 1810, à Phalsbourg (Meurthe), où son père était en garnison. Nourri, au foyer de la famille, de sentiments démocratiques, le jeune Charras se montra digne de ce noble enseignement. Sa mère, une Romaine en qui vivait aussi l’énergique esprit de la Révolution, quoiqu’elle fût de race noble, lui avait dit : « J’aimerais mieux te voir mort que partisan des Bourbons. »

Après avoir fait de brillantes études au collège de Clermont-Ferrand, le jeune homme entra, en 1828, à l’École polytechnique, d’où il fut expulsé trois mois avant la révolution de 1830, pour avoir, dans un banquet d’élèves, porté un toast à La Fayette et chanté la Marseillaise.

Dans les journées de Juillet, il joua le rôle le plus actif et il se trouva au premier rang parmi ces vaillants jeunes gens de l’École polytechnique qui guidèrent le peuple aux barricades. Dans l’Histoire de dix ans, de Louis Blanc, on rencontre son nom presque à chacune des pages consacrées au récit du grand épisode révolutionnaire. Il était un des principaux chefs de la colonne qui enleva la caserne Babylone, contribua à la prise de l’Hôtel de ville et des Tuileries, servit d’aide de camp à la commission municipale, et fit partie de l’expédition de Rambouillet. Rentré à l’École polytechnique, il passa ensuite à l’École d’application de Metz, entra avec Cavaignac et cinquante autres officiers dans une association patriotique, et fut, ainsi que ses amis, mis en non-activité pour avoir refusé d’en sortir. Mais le gouvernement dut les rappeler bientôt. En 1833, Charras, alors lieutenant d’artillerie, se lia d’amitié avec Armand Carrel, qui lui ouvrit les colonnes du National. Il publia alors ces belles Études critiques (sur les questions militaires), à propos desquelles M, Thiers écrivait à l’un de ses amis : « Je ne connais rien de plus substantiel, rien d’aussi élevé comme point de vue, que les critiques historiques du National. Faites en sorte de découvrir le nom de ce savant et remarquable écrivain, et procurez-moi une occasion de me rencontrer avec lui. »

Charras, par un honorable scrupule d’opinion, refusa de nouer avec le célèbre homme d’État des relations qui cependant n’auraient probablement pas nui à son avancement, entravé précisément par ses idées républicaines bien connues. Arrivé, à l’ancienneté, au grade de capitaine, il fut détaché à la manufacture d’armes de Saint-Étienne. Un rapport de police ayant signalé sa présence comme dangereuse, il reçut l’ordre de partir pour l’Algérie dans les vingt-quatre heures. Chose singulière, il avait lui-même, à plusieurs reprises, mais inutilement, demandé à aller combattre en Afrique. On sait qu’il fut un des plus brillants officiers de cette vaillante année. En 1841, il fut chargé du commandement de l’artillerie à Cherchell, alors bloqué par les Kabyles. Il profita de ses loisirs forcés pour apprendre l’arabe et s’occuper d’un plan pour la recherche de l’ancienne Julia Cæsarea. Toutefois ces études étaient entremêlées de combats fort vifs dans lesquels Je jeune commandant faisait briller sa bravoure impétueuse et sa haute capacité militaire. Dans une de ces affaires, il arracha aux Kabyles un soldat fait prisonnier et le ramena sur son propre cheval à Cherchell.

L’année suivante, il fut envoyé comme chef de l’artillerie à Mascara et devint peu de temps après officier d’ordonnance de Lamoricière, qui le prit en haute estime et le chargea d’une mission importante auprès du général Bugeaud. Celui-ci demeura frappé de l’intelligence et des capacités de Charras et lui adressa ces paroles flatteuses : « M. de Lamoricière est bien heureux d’avoir des officiers comme vous ; continuez à travailler, et je vous promets une brillante carrière en Afrique. »

En 1843, il fut placé à la tête d’un des bureaux arabes, nouvellement organisés, prépara la surprise du camp d’Abd-el-Kader, le 22 juin de cette même année, contribua à la défaite des troupes de l’émir et fut signalé avec les plus grands éloges dans le rapport du maréchal Bugeaud au ministre (Moniteur du 25 juillet 1843). C’était la troisième fois que, malgré l’opposition radicale de leurs idées politiques, le gouverneur de l’Algérie le recommandait en haut lieu. Peu de mois après, le général Tempoure (Moniteur, 5 décembre 1843) appelait de nouveau l’attention « sur le capitaine d’artillerie Charras, auquel est due une grande partie du succès, qu’il a préparé avec l’adresse, la précision et la connaissance du pays et des hommes dont il a déjà donné tant de preuves. »

Il s’agissait de la destruction complète de Sidi-Embarek, un des principaux lieutenants d’Abd-el-Kader. Néanmoins Charras resta simple capitaine. Enfin, en 1844, sur de nouvelles instances de Bugeaud et de Lamoricière, il fut nommé chef de bataillon, mais dans la légion étrangère. En 1846, il reçut le commandement d’un bataillon de ces disciplinaires auxquels on donnait le nom de zéphyrs, et dont il sut faire une troupe d’élite. À la tête de ces soldats aventureux et intrépides, il accomplit de véritables prodiges, et, dans un intervalle de paix, en 1847, il les fit travailler à poser les fondements d’un centre de colonisation, entre Oran et Mascara.

Lorsque le duc d’Aumale débarqua en Algérie pour succéder au maréchal Bugeaud comme gouverneur général, il visita cette nouvelle ville (Saint-Denis-du-Sig) et témoigna son admiration pour les grands travaux qui avaient été accomplis avec si peu de moyens. Lamoricière lui présenta Charras : « Voici, dit-il, un jacobin, fils de jacobin, et officier du plus grand mérite. » Le prince (qui, après tout, était également fils et petit-fils de jacobin) répondit en souriant qu’il faisait grand cas de jacobins pareils ; et il s’engagea pour le premier emploi vacant de lieutenant-colonel. Cette promesse était sincère, sans aucun doute ; mais les événements ne devaient pas permettre au jeune prince de réparer l’ingratitude du gouvernement de Juillet envers les démocrates de l’armée d’Afrique.

Le 25 février 1848, Charras s’embarquait à Oran pour jouir de son premier congé.

En arrivant à Marseille, il apprit la proclamation de la République. Le 2 mars, il était à Paris. Il fut aussitôt nommé secrétaire de la commission de défense nationale, puis lieutenant-colonel (avancement mérité, puisqu’il était l’officier porté le premier sur le tableau d’avancement dressé en 1847 pour l’armée d’Afrique), enfin sous-secrétaire d’État au département de la guerre. Il demeura dans ce poste important sous Cavaignac et Lamoricièr, après avoir été quelque temps ministre intérimaire, et il communiqua à toutes les branches de cette administration une activité qu’elle ne connaissait plus depuis longtemps. Il accomplit même plusieurs réformes qui lui attirèrent les attaques de la presse réactionnaire, telles que la suppression de la seconde section du cadre de l’état-major.

Nommé représentant du Puy-de-Dôme à l’Assemblée constituante, il siégea parmi les républicains de la nuance du National, se démit de ses fonctions au ministère après l’élection de Louis Bonaparte à la présidence de la République, fut nommé, en janvier 1849, mem-